il avait passé l'âge des provocations enfantines ou plutôt n'avait-il jamais connus cet âge, cette période, ce passage visiblement si fréquent dans la vie de jeunes hommes éprouvant de manière irraisonnée ce besoin de s'affirmer en mâle alpha. le soucis avec ce genre de personnes c'est qu'ils ne mesuraient pas les conséquences de leurs actes et la plupart du temps n'étaient tout bonnement guère capable d'affronter les répercussions de leur manque de respect. kaeden n'était théoriquement pas un homme à embrouilles, plutôt bon lorsqu'il s'agissait de relativiser. mais si il y avait bien une chose que le jeune artiste savait faire c'était aller au bout de ses propos, de ses actes. jamais il ne commençait une chose sans l'aboutir. peut-être offrirait-il une chance, histoire de dire qu'il ne s'était guère montré impulsif. mais les second chances étaient chose rare chez le rappeur. il était naïf et ignorant de penser que sa carrière aurait su l'arrêter. tous connaissait d'hors et déjà sa réputation, kaeden n'avait pas percé pour sa belle gueule. il avait percé pour ses paroles controversantes, cette manie qu'il avait de pointé du doigts les injustices et cette insolence qu'il avait lors de ses représentations.

" tu dois avoir du mal à assimiler la notion de petit ami. ta main tu la retires toi même ou je t'aide à lui trouver une place plus adaptée ? " prononçait-il sans cacher son agacement, déposant le bouquet de roses sur l'un des meubles de la pièce alors qu'il se rapprochait du jeune trainee. le problème dans cette industrie c'était la témérité et l'insolence des autres artistes, ce besoin constant de chercher le conflit, de tester les limites des autres rappeurs afin de s'imposer d'une manière qui n'avait rien à voir avec le talent et leur donnait une réputation de bouffon plutôt que d'artiste. " allez soit gentil, décide toi rapidement. retires toi ou on se la met. t'es pas à la YG ici, si je dois t'en coller une je t'en collerais une, artiste ou pas artiste. "  il était bien trop concentré par le jeune trainee pour ne prendre le temps de regarde kelea, mais il ne s'inquiétait guère pour la jeune femme. elle le connaissait suffisamment pour savoir qu'il n'agissait pas que par impulsivité. si un homme se comporte comme un chien traite le comme un chien. il n'y avait rien de plus simple. kelea n'était pas là pour satisfaire l'égo de jeunes artistes en devenir, elle n'était pas un objet à disposition ni même un jeu à manier à sa guise et si quelqu'un prenait le risque de franchir les limites d'une relation purement professionnel, kaeden se ferait un plaisir de le remettre à sa place.

Kelea mentirait si elle disait qu’elle n’aimait pas le voir ainsi. Il y avait quelque chose de grisant de voir l’homme que l’on aime vouloir défendre votre honneur. Car de toute évidence Kelea savait pertinemment que Kaeden la savait suffisamment forte pour se défendre seule. Elle n’aurait fait qu’une bouchée de ce gosse s’ils avaient été seuls. Kaeden ne cherchait pas à la protéger, mais à la défendre et cette nuance faisait battre son cœur beaucoup plus fort dans sa poitrine. Et quand bien même, Kaeden avait tous les droits avec elle, il était son petit ami, l’homme qu’elle aimait. Son côté sanguin lui plaisait, elle détestait le voir blessé, ou se battre (heureusement que c’était un fait plutôt rare) mais elle y voyait là une forme d’amour, de passion. Elle pouvait voir la colère qui l’habitait, celle que la vie avait créé en lui. Elle pouvait voir combien son homme avait souffert et surtout, combien il avait combattu la vie pour ne pas se laisser dépasser. Cette colère il l’avait dompté, la chassait à coup de mots et de rap. Des paroles qui lacéraient et qui dominaient. Des paroles qui lui permettait d’évacuait cette rage qui le maintenait debout aujourd’hui. Elle était si fière de lui, fière de son parcours, de son histoire, de cette force dont il faisait preuve pour ne pas sombrer stupidement comme l’aurait fait d’autres à sa place. Il était beau son homme, fort et si féroce. Le cœur de Kelea s’emballa un peu plus et elle mentirait si elle n’avouait pas être quelque peu grisée par cette attitude. Il lui était difficile de détourner son regard de Kaeden, trouvant même à sa cicatrice (la pire de son histoire) un attrait particulier. Elle qui soulignait l’orage des pupilles du garçon. Le trainée aurait voulu pouvoir combattre à coup d’égo mal placé mais il capitula rapidement, se recula, fixa Kelea en soufflant un désolé avant de s’enfuir rapidement. Kaeden n’avait jamais besoin de ses poings pour gagner une altercation. Ses mots et son aura suffisait. Kelea, le regard brillant bien qu’elle arborait une expression suffisante et presque agacée croisait les bras en toisant (faussement) son petit ami. « Et bien. » souffle-t-elle en s’éloignant déjà de lui pour fermer la porte. A clé, faisant sauter le verrou pour leur accorder un peu d’intimité. « Pensez-vous qu’il vous suffit de venir dans ma loge avec des fleurs et de chasser mes admirateurs pour obtenir mon attention Monsieur Im ? » souffle-t-elle de sa voix grave et quelque peu sulfureuse. Il aurait été indécent de ne pas écouter cette envie qu’elle avait de lui. « Vous rendez-vous compte de ce que vous me faites ? » ajoute-t-elle d’une voix lascive alors qu’elle arrivait à sa hauteur, insistant sur le vous pour qu’il réalise qu’elle voulait jouer. Qu’elle voulait prendre le risque de sa faire surprendre, juste pour avoir le plaisir d’assouvir ce désir qu’elle ressentait pour lui à cet instant bien précis. Se rendait-il compte de l’effet qu’il lui faisait ? Elle déglutit, le souffle court en lorgnant sur sa bouche alors que ses doigts se perdait déjà sur la peau du torse de son petit ami pendant qu’elle se faufilait sous son haut. « Les fleurs sont magnifiques. » murmure-t-elle, laissant apercevoir la Kelea amoureuse et douce pendant une seconde. Elle se hisse sur la pointe des pieds et s’accroche à la ceinture de son jean qu’elle déboutonne déjà « Devrais-je vous remercier d’un baiser … ? » susurre-t-elle en frôlant sa bouche sans jamais lui donner ce qu’elle-même désirait plus que tout à cet instant. Elle le savait en colère, ou tout du moins agacé par ce garçon insolent, et elle profitait de son humeur (pleinement consciente).