Lee Moon est une enfant à part entière et sans doute un rare spécimen dans la haute société. Un visage angélique, des bonnes manières et le respect des personnes âgées. Elle fait toujours bonne figure en présence de caméra, le sourire aux lèvres, bref une héritière exemplaire qui montre la fierté qu'elle éprouve pour son père, ayant réussi dans son domaine, et sa mère, une célèbre modèle ayant défilée sur les plus grands podiums du monde entier.  Enfin, ça c'est seulement en public, en dehors, tout est si différent.

Ses années passées dans les avions, à faire des courbettes ici et là, à sourire pour faire plaisir à papa et maman, elle le rattrape à mesure que le temps lui manque. Moon a grandi dans son propre pot et ça se voit. Complètement différente de ses parents, qui sont plus sophistiqués, plus soucieux de leur apparence, Moon aime la simplicité allant jusqu'à ne porter aucun intérêt à tout ce qui concerne la mode et le cosmétique et qu'elle ironie quand ses parents font partis du métier. Elle troquerait volontiers ses talons aiguilles pour des Jordans, une robe de soirée pour un jean confortable et ses bijoux pour la nouvelle snapback sortie il y a quelques jours et ce, quitte à ressembler à un homme. Mais si ce n'était qu'une question de look... L'image qu'elle donne en public est totalement fausse. Honnête, parfois grossière, désinvolte et pétillante sont ses mots d'ordre. Moon est authentique et savoure la vie comme il se doit, dit ce qu'elle pense à voix haute, agit comme elle l'entend. Bref, une personne qui n'en fait souvent qu'à sa tête au risque de casser l'image de sa famille, ce qui fut le cas un bon nombre de fois à tel point que ses douloureuses attentes à faire bonne figure n'amadoue maintenant plus personne, mais on en rit, parce que Moon est quelqu'un d'adorable et il serait idiot que de ne pas l'admettre. La seule chose que l'on pourrait lui reprocher serait, sans doute, le fait qu'elle soit aussi butée sur ses principes. Elle n'écoute personne, fait absolument tout l'opposé de ce qu'on pourrait lui dire de faire -sauf exception pour sa famille- au risque de passer pour une chieuse. Moon est un électron libre qui ne supporte pas d'être contrôler par n'importe quel moyen, et c'est sans doute pour cette raison que sa passion pour la musique s'est renforcée. On ne peut taire un artiste passionné quand celui-ci s'exprime. Malgré le refus catégorique de ses parents et les nombreux bâtons qui lui mettent dans les roues, Moon est bornée et ne se résout pas à cette défaite. Si ils veulent qu'elle se marie, alors elle fera tout pour tout gâcher, si ils veulent l'empêcher de s'exprimer au travers de la musique, alors elle se créera un compte sur youtube et fera des vidéos, en prenant soin de porter une perruque et changer son nom afin de pouvoir continuer à se donner une chance de réussir. Sournoise? Sans doute, mais seulement pour la bonne cause. Elle est passionnée, et quand le cœur parle, rien ne peut l'arrêter.

Lee Moon, fille du président de la célèbre marque de cosmétique MISSHA et de la somptueuse modèle Son Min Yeon, est née aux philippines, sur la petite île de Cebu. Vingt-six ans mais encore une jeune enfant qui nous submerge avec sa fraîcheur de vivre et son humour implacable. C'est dans nos studios que nous avons eut l'occasion d'avoir une interview en exclusivité pour vous, chers lecteurs!
Cela fait maintenant quelques années que tu as quitté les Philippines, comptes-tu y retourner un jour?
En fait, mes parents ne le savent pas mais j'y retourne assez souvent. Vous savez, mon enfance fut assez chamboulé à cause des voyages d'affaires de mon père, ma mère ne pouvant se résoudre à l'attendre, je devais les accompagner à chacun de leurs déplacements, chose assez dure quand on est une enfant désireuse de vivre normalement, aller à l'école, se faire des amis... Je n'ai pas connu tout ça. Et même si je mettais parfois les pieds dans une école, lorsque nos escales duraient un peu plus longtemps que ce qu'il n'était prévu, je n'avais pas vraiment le temps de m'attacher aux lieux, aux gens, à leurs coutumes et traditions... Pour moi, les Philippines furent une expérience sans égal parce que, pour la première fois, j'ai pu vivre une enfance quelque peu normal. Mes quatre plus belles années furent passées à Puerto Princesa. Pour un adulte, cela ne semble pas beaucoup mais pour une enfant c'est tout une vie.
En parlant d'enfance, peux-tu nous dire quelques mots à ce sujet?
Eh bien.. J'ai beaucoup voyagé, c'est évident mais on revenait toujours à Seoul quoi qu'il en coûte, parce que c'est ici notre maison. A cette époque, mon père était encore vice-président d'une entreprise pharmaceutique et ces voyages étaient importants pour lui afin de promouvoir les différents médicaments que ses employés mettaient en place dans les laboratoires. Pour mes onze ans, mon père m'offrit un séjour scolaire à Londres d'une durée de deux mois afin que je puisse goûter à la vie. Je pense que, malgré mon attachement évident pour les Philippines, là où j'ai réellement le plus acquis en expérience sur le plan émotionnel et social fut là bas, en Angleterre. Deux mois c'est court mais quel bonheur se fut pour moi de marcher dans ces rues et me dire... J'ai rencontré des gens. Je vis, je j'amuse.. Je n'ai pas à me soucier de me lever demain matin et de me dire "va-t-on partir aujourd'hui encore?". Quand je suis rentrée en Angleterre, notre vie repris son cours normal, bien qu'elle ne s'était jamais réellement arrêtée, juste pour moi le temps d'un séjour. Puis il y a eut faillite et on s'est enterré quelques années à Puerto Princesa, dans les Philippines. Je pense que j'avais douze ans quand ça s'est produit.. Oui, c'est ça parce que, pendant quatre ans, mon père essayait de rebâtir un empire dans les sciences. Il a beaucoup réfléchi à ce qu'il pouvait faire, lu énormément de rapports et a prêté attention aux diverses sondages concernant les attentes, goûts et désirs des habitants coréen. C'est comme ça que quatre ans plus tard, MISSHA est né. Je ne sais pas encore très bien comment il a réussi ça mais en si peu de temps, son entreprise s'est fait un nom que l'on prononce quotidiennement dans les rues du monde entier.
Qu'est-ce que cela fait d'être la fille d'un homme de renom? Ne te sens-tu pas impressionnée par cette médiatisation autour de ta famille?
Étrangement, non. Comme je l'ai dit, je ne sais pas ce que c'est que de vivre une enfance normale. J'ai été habituée aux projecteurs, aux photographes, aux soirées et aux conférences presses depuis mes six ans. Certains diront que je suis une enfant bénie mais honnêtement, je pense que ce sont tous ces gens qui peuvent marcher librement dehors qui ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont. Je les envie beaucoup.
Comptes-tu suivre les traces de tes parents?
Reprendre l'entreprise familiale? Non. Devenir mannequin? Non plus. C'est le souhait de mes parents mais je n'ai aucunement l'intention de reprendre le flambeau ou prendre exemple sur ma mère et devenir ce qu'elle est. Mon père est directeur d'une entreprise, ma mère une mannequin. Ce sont leurs identités, la mienne en est une autre. Je ne veux pas que l'on me considère comme "la fille de untel", je veux construire mon propre nom et, pour ce faire, J'ai d'autres projets sur lesquels je travaille malgré le désaccord de mes parents. Comme vous le savez, j'ai bientôt vingt-sept ans et même si je n'aime pas l'admettre, il est temps pour moi de prendre ma vie en main.
Un désaccord?
Depuis que je suis toute petite, ma passion fut le chant. J'ai suivi des cours très tôt, à cinq ans environ, et que ça soit aux Philippines, en Amérique du Nord, en Europe ou en Chine, je faisais toujours en sorte de trouver du temps pour m'adonner à cette activité. Mes parents me laissaient faire parce que j'avais encore la vie devant moi, et puis ils étaient persuadés que ce n'était qu'un passe-temps, que cela finirait un jour par s'arrêter et je remettrais les pieds sur terre mais un enfant est toujours pleins de rêves et il est rare que ses passions finissent par s'éteindre complètement. J'aime le chant, j'aime chanter et si vous voulez tout savoir, je suivais aussi des cours de guitare et de ukulélé! Mon projet est en rapport à ça, je souhaite devenir chanteuse. Je me fiche de la renommée que je pourrais avoir. C'est ce que je veux faire et je ferai en sorte d'y arriver. Quand on tient à quelque chose, il serait bête de notre part de tout laisser tomber quand cela devient difficile. Les obstacles sont là pour nous tester, nous rendre plus fort, renforcer notre détermination et nous motiver à briser les frontières. La mienne est d'autant plus solide à mesure que j'avance et affronte ce qui entrave ma route.
On sent une réelle passion dans ta façon de parler.
C'est parce que je le suis. Je suis quelqu'un de passionné et quand j'aime, je donne sans compter. Mais mes parents sont tout l'opposé, ils n'aimeront sans doute pas que je parle comme ça d'eux mais ça serait mentir que de ne pas l'avouer. Et puis vous me connaissez, j'ai du mal à garder ma langue dans ma poche! (rire) Mon père pense que l'argent c'est ce qui fait les gens, c'est ce qui prouve notre valeur et notre force. Tout homme souhaite que leur fille réussisse par elle-même mais la musique est un terrain glissant et il n'est pas rare que l'on se brûle les ailes en visant trop haut. En reprenant le flambeau familial, c'est évident que j'ai une place assurée vers la réussite, la puissance et la richesse. Ma mère, quant à elle, pense que le mannequinat me permettrait de m'affirmer en tant que femme, sauf que ce n'est pas ce qui m'intéresse.
Pourtant, il fut un temps où tu as été l'effigie de MISSHA.
Son entreprise venait de débuter à ce moment-là et j'avais seize ans. Vous savez, à cet âge je n'étais encore qu'une enfant désireuse de se faire remarquer. Être le visage de MISSHA était une merveilleuse opportunité pour moi mais ce n'est pas ce qui me correspond.
Des bruits courent au sujet de possible rendez-vous arrangés... Qu'en est-il?
Ah..... Qui vous à dit ça? C'est vrai, et là encore je risque de me faire botter les fesses pour avoir ouvert ma bouche mais, en effet, votre informateur, aussi vicieux qu'il ne paraît, vous a bien informé. Comme je l'ai dit et le redirai, à mon âge, il est temps de se construire. Certains me lanceront des pierres pour avoir osé dire cela mais le mariage n'est vraiment pas quelque chose que j'envisage. Je ne pense pas être une personne à marier ou encore que la vie à deux soit faite pour moi.
Et pourtant tu te forces à les accepter.
..... Qui vous a dit ça? (rire) assumer une telle chose en mon nom c'est mal me connaître!
Que comptes-tu faire alors?
Ce que j'ai toujours su faire, les désespérer! (rire)