Sourire qu’il abordait, d’un ton léger il se laissait aller. Il aimait venir ici, se poser avec elle et juste s’amuser. Parfois se raconter des histoires, ou lui apporter du soutien. Malheureusement Jed n’était surement pas le genre de personnes qu’il lui fallait. Ami avec elle, confident aussi, il était aussi un parfait partenaire pour leurs bêtises et leurs soirées. La jeune femme sortait d’une tentative d’une overdose à ces jolies petites pilules rouges… pourtant Jed ne lui avait pas déconseillé d’en reprendre. Il n’était pas là à la fliquer, lui dire que c’était interdit. Ce qui l’avait conduit à dépasser ses limites ce n’était pas son addiction. Mais le mal que lui faisait cet idiot de Il Kyang… alors pourquoi la priver d’un bien-être ? De quelque chose qui pouvait lui faire du bien. Jed aurait peut-être dût être plus moralisateur, insisté sur le fait qu’elle devait peut-être se faire soigner. Il l’avait été avec Young Min. Mais Ye Won, n’était pas une toxico, c’était là toute la différence pour lui. Jed ne se sentait pas plus addict non plus. Il prenait la drogue pour s’amuser, pour oublier et panser son cœur. Ça l’aidait à tenir la route aussi. Ce rythme trop intense, entre les cours, la danse et l’éducation de son fils. Au final, il n’avait plus besoin de se trouver des excuses. La crimson était n moyen comme un autre de pouvoir réussir. Consommateur régulier, il n’imaginait pas qu’on vienne glisser une nouvelle pilule sous la porte de son amie. Intrigué, il fut le premier à aller se lever pour regarder le sachet. Dedans il y découvrait des cachets bleus avec indiqué dessus ce chiffre 1004… le prononçant à haute voix, il se mit à sourire curieux « T’as passé commande pour un truc ? » et il avait déjà ce sourire espiègle. Imaginant qu’elle avait sa propre consommation secrète. Loin de penser à mal, il restait à observer l’objet avant de le tendre à Ye Won. « Tu m’as jamais fait tester ça. » lui qui avait déjà goûté à tout. Il n’avait jamais eu connaissance de cette drogue-là. 

Depuis son overdose, Ye Won n’est plus que l’ombre d’elle-même. Malgré ces discussions qu’elle a pu avoir avec Il Kyang, elle continue bien trop souvent de pleurer la fin de cette histoire. Celle qu’elle aurait voulu voir se profiler devant elle. Mais tout est allé trop loin, et désormais, il n’y a plus que ces au revoir auxquels se raccrocher, pour croire qu’ils ont pris la bonne décision. La douleur face à l’absence ne partira pas comme ça, elle le sait. Et c’est certainement ça qui a fini par la pousser à reprendre l’une de ces pilules rouges. Le besoin d’oublier parfois, le temps de quelques heures, la souffrance intense dans son coeur. La présence de ses quelques amis l’aide aussi, d’une autre manière. Aujourd’hui encore Jed, passe du temps avec elle, à tenter de la faire rire, à lui raconter de nouvelles histoires, pour lui faire penser à autre chose, même si ça ne fonctionne pas forcément à tous les coups. Elle finit par se redresser sur son lit, l’observe les sourcils froncés à sa question. Un petit paquet qui tombe dans ses mains, avec à l’intérieur quelques pilules bleues, et un mot tapé à l’ordinateur. « Non, j’ai rien commandé. » lance-t-elle, suspicieuse, avant de lire ce qui est inscrit sur le papier fourni avec. « La blue sky, c’est la nouvelle crimson, mais en mieux. C’est quoi cette connerie ? » Elle tend le papier à son ami, prend quelques secondes pour mieux regarder le contenu du pochon. « Jamais entendu parlé de ça… » souffle-t-elle, à la fois intriguée et décontenancée. Elle ne s’était pas vraiment attendue à ce qu’on glisse quelconque drogue sous sa porte. Habituellement, elle est bien plus discrète à ce sujet, et n’aurait jamais imaginé laisser son adresse à un dealer. « J’me demande d’ou ça peut venir. On dirait une vieille blague qu’un petit con pourrait faire parce qu’il a rien d’autre à foutre de sa vie. » Elle pèse ses mots, pourtant, il y a cette pointe de curiosité qui s’éveille en elle, face à cette prétendue drogue qu’elle tient entre ses mains.

C’était de plus en plus difficile de se procurer cette petite pilule qui lui plaisait tant. Drogue ou pas, Jihae ne pouvait plus se passer de la crimson. Il en cherchait dès qu’il le pouvait et arrivait de moins en moins à le faire. Pourquoi ? Tout simplement parce que la directrice avait décidé de mettre son nez dans leurs affaires et que les revendeurs de cette drogue, ne pouvaient plus exercer en paix. Le fils Yi passait donc énormément de temps à chercher sans jamais trouver. C’était chiant pour lui qui était en manque et qui ne demandait qu’à avoir sa dose pour continuer d’être performant et de fournir un travail régulier. Jihae ne savait pas comment faire pour trouver ce Saint Graal. C’était pire que d’essayer de chercher une aiguille dans une botte de foin. C’était donc compliqué et le manque se faisait de plus en plus ressentir. Cependant, quelle ne fut pas sa surprise en décrochant le regard de son écran quand il remarqua un sachet sur le sol. Il se leva pour aller le récupérer et lu l’inscription écrite dessus. Jihae fronça les sourcils. Ça ressemblait à des placebos plus qu’à autre chose. Il décida d’aller se sociabiliser un peu et sortit de sa chambre pour essayer de voir qui avait laissé ses petites pilules bleues. « Quelqu’un a vu qui a laissé ça ? » demanda-t-il d’une voix forte pour avoir plus d’informations. Parce que même si c’était vrai et qu’il tenait dans les mains, une autre forme de la crimson, il ne prendrait pas n’importe quoi sans avoir d’abord la confirmation que c’était bien le cas. « Ou je suis le seul à avoir reçu quelque chose dans ma chambre ? » Après tout ce n’était pas impossible que ce soit le cas. Seulement, il voulait quand même en avoir la certitude.

En entrant dans sa chambre, il remarqua le petit sachet de pilules bleues. Il le ramassa sans se douter de ce que c’était. Euigeon n’était pas le genre à prendre des drogues et encore moins pour faire en sorte que ça aide ses résultats scolaires. Il lut rapidement l’inscription et soupira. Qu’est-ce que c’était encore que cette merde ? Un dérivé de la crimson ? Quelque chose qui serait aussi bien ? Ça ne pouvait pas être le cas. Euigeon avait vu assez de films et séries pour savoir que le dérivé n’était jamais aussi bon que la version originale. Il poussa un soupir en regardant le petit sachet et décida de les foutre dans les toilettes. Ce n’était jamais bon de garder ce genre de choses dans sa chambre. Il suffisait que la directrice refasse une descente pour que Euigeon soit accusé d’avoir gardé ça. Il entendit quelqu’un parler dans le couloir et sortit sa tête pour voir qui s’était, ne prenant pas la peine de répondre. Il n’en avait pas envie. Il se remit sur son lit, ses écouteurs dans les oreilles à écouter des chants d’oiseaux et essayer de les reconnaitre. Ça l’apaisait et l’entrainait aussi. Parce que dans la nature, il suivait le chant des oiseaux pour les photographier. Peut-être que de cette façon, il pourrait savoir ce que c’était sans avoir à le voir.