Enfance – « Tu es content de tes nouveaux jouets ? » il hausse les épaules, regarde sa console avant de soupirer. Il n’a que six ans et pourtant il s’ennuie déjà. Les yeux rivés sur l’écran, il ne sait pas s’occuper autrement. Personne n’est là pour jouer avec lui, à part sa nounou qu’il trouve un peu chiante. Elle sourit tout le temps, lui parle en anglais à longueur de journée pour qu’il apprenne. Du haut de son jeune âge Khay connait déjà trois langues, et ses cours de mandarin commencent la semaine prochaine. Il est intelligent, un petit garçon brillant qui ne fait pourtant aucun effort. Souvent avachis sur sa chaise, les coudes sur la table, il écoute d’une oreille ses maitres. Il ne force rien, chez lui c’est iné. A tel point qu’il saute des classes, ses parents sont fiers, le niveau est plus élevé, mais Khay s’en fiche d’être dans les premiers. Souvent il regarde l’extérieur, rêve de pouvoir sortir et s’amuser avec les autres. Des amis il en a des tas. Parce qu’il est drôle, sympa et malgré son insolence tout le monde l’aime. Les filles craquent déjà pour lui, les lettres d’amour pleuvent dans son casier, mais aucune n’est à la hauteur. Khay s’en fout ! Il préfère jouer et s’amuser.
Souvent il dessine partout, même sur sa peau parce qu’il s’ennuie beaucoup. Il est doué d’après ce qu’on dit. Lui s’en fiche, ce qu’il aime c’est juste gribouiller. Pourtant les cours d’art plastiques sont ceux qu’il préfère le plus. Rapidement à l’aise avec les couleurs et les pinceaux. Il se met à peindre, rentre chez lui. Tous admire ses chefs d’œuvres… il n’y voit qu’un moyen d’être libre. Rien de plus ! On lui offre un atelier, du haut de ses dix ans le petit Khay a sa propre pièce en dehors de sa chambre et sa salle d’arcades personnelle. Il y passe beaucoup de temps, parfois à la flemme. Et malgré tout ça, il peint sa première vraie toile exposée dans une salle de la maison. Les artistes que sa famille côtois le trouvent doué, s’intéresse à lui. Mais Khay s’en fout ! Et ses parents l’aiment trop pour le forcer.
Adolescence – Lycée spécialisé pour l’ado comme lui. Intelligent et artiste… il y trouve sa place encore. Connait ses premières relations, qui ne durent que quelques jours. Charmeurs, il a du succès, cette fois les filles l’intéressent. Il est populaire, bien plus que les autres. Mais il ne traine qu’avec les meilleurs. Ceux qui ont de l’argent, tout comme lui. Amis d’école et même de gala, ils se connaissent par cœur. Khay ne déteste pas les mondanités, parfois il s’ennuie quand même mais rencontre des gens amusant. Là encore il est doué dans ce qu’il fait. Mais quand on lui pose la question dans quelle université il voudrait aller. Yell est une faculté qui s’intéresse à lui. Khay parle quatre langues couramment. Partir à l’étranger ne lui fait pas peur. Il a passé les test haut la main. Et c’est ainsi qu’il part s’installer à Amérique avec sa famille.
Son père y va pour affaire, accompagnée de sa mère. Khay entre dans cette université renommée. Nouvel endroit, nouvelles expériences. Il aime s’adonner à ces choses-là. Sa place il la fait rapidement à croire que personne ne lui résiste. Il fait partie de l’équipe de foot, du club d’art… il est le meilleur de sa classe encore une fois. Fait rager ceux qui ne cessent de bosser pour y arriver. Il connait les joies des soirées étudiantes. Des clubs sélects de la haute américaines. Ses amis font partis de l’élite, il grandit avec eux. Revient de temps en temps en Corée pour voir ses anciens potes. Nouvelles amitiés, nouvelles bêtises… lubies à laquelle ils s’adonnent tous. Droguées des filles dans les vestiaires, et parfois abusé d’elles… Khay est complice, ramène ces filles, les drogues sans y voir le mal. Il trouve ça drôle, parce qu’elles font n’importe quoi, ne se souviennent de rien. Les doutes planent sur eux. Chacun nie et se protège… mais l’une d’elle insiste et finit par trouver ces vidéos. On y voit Khay, guettant devant la porte. Accompagnant ces filles… son nom sort, un procès est lancé. Mais leurs familles influentes font taire les plus démunis. Alors il s’en sort aussi…
Sa famille est en colère, Khay fait toutes les conneries possibles pour exister. Ils le renvoient en Corée, où ils ont réussi à avoir une place pour lui à la Yonsei. Son dossier est vierge, lavé de tout soupçon. Il s’en fout encore une fois. Il s’amuse de ça, pense avoir une belle vie tout seul ici... mais il ne s’attendait pas à ce que ses parents lui proposent de se débrouiller seul. Pour apprendre la vie. Pas de logement, ni d’argent… Khay va devoir apprendre à devenir quelqu’un.