[Chapter 12] Sorry - Ye Won
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[Chapter 12] Sorry - Ye Won | Mar 7 Avr - 8:38 Citer EditerSupprimer
Ye Won,Il y a quatre ans, j’aurais dût t’envoyer une première lettre. Mais je n’en ai pas eu le courage. Tu me connais, j’ai toujours été plus à l’aise pour parler des autres, que de moi. Pourtant aujourd’hui, j’ose le faire, pour avancer… m’aider à tourner cette page. Il y a quatre ans, je t’abandonnais… sur un coup de tête. Une simple crainte de mon passé… une peur, une angoisse à l’idée que tu puisses vivre ma vie, être là toujours à m’attendre. Je sais que tu aurais aimé le savoir plus tôt, que je sois quelqu’un de plus courageux. J’aurais pu t’aider je crois, à aller mieux, si j’avais su te la donner… je ne suis pas à l’aise avec cette lettre, ni celle d’aujourd’hui. Parce-que j’ai peur de tout briser, cet équilibre fragile auquel nous serons liés désormais. Mais, je te promets ! Je ne chercherais pas à te faire changer d’avis, à te dire des choses qui te blesseront. Si j’écris cette lettre, c’est pour toi. Pour moi aussi… il y a quatre ans je n’ai pas eu le courage de te dire ces choses. Alors je tente, aujourd’hui, avec ma maladresse de te les écrire en espérant que tu comprendras…Pardon, pour cet abandon. Cet acte lâche que je t’ai fait subir. Cet égoïsme dont j’ai fait preuve. Pardon, d’avoir cru que ça nous aiderait. Que tu pourrais vivre ta vie sans moi et sans aucune explication. Pardon, d’avoir osé te refaire subir cette souffrance, que je connaissais déjà dans ta vie. J’aurais dût être plus fort, te voir et te dire à quel point j’étais désolé. Je n’avais pas le courage de continuer, de revivre ces nuits d’horreur. De te les imposer… mais surtout pardon. Pardon d’avoir été trop con pour me rendre compte que tu étais là. Et que peu importe mes craintes, tu ne m’aurais jamais laissé tomber. Pardon, de ne pas avoir vu à quel point tu tenais à moi… et à quel point j’avais besoin de toi.Pardon d’avoir mis trois ans à revenir dans ta vie. De t’avoir fui en pensant que c’était mieux pour nous deux. Pardon, d’avoir osé te reparler cette nuit-là, et d’avoir à nouveau chamboulé ta vie. Mais je te demande aussi pardon, pour avoir cru bêtement qu’on pourrait être ami… Pardon de t’avoir mentis, pour la drogue. La vérité c’est que je n’ai jamais décroché. Malgré tout ce que j’essayais de me dire, je n’ai jamais su arrêter. Prendre une pilule de temps en temps, faisait de moi quelqu’un de coupable. Et je te demande pardon, d’avoir cru le contraire. De m’être menti à moi-même, avant de te mentir à toi.Je te demande pardon, pour les mots qui vont suivre et ceux que tu redoutes… Pardon pour Sawan. De ne pas avoir su te parler d’elle avant. Pardon, de ne pas avoir assumé non plus ce que je vivais avec elle. Et je sais, qu’aucune excuse ne pourrait te soulager. Mais je te promets, que jamais je n’ai pensé qu’elle te remplacerait. Je sais que malgré les explications, les gestes, ou les paroles, tu ne me croirais pas. Tu resterais convaincu, que j’étais mieux avec elle. Qu’elle avait pris ta place, mais c’est faux… J’avais besoin d’elle, comme de quelqu’un à qui on s’accroche pour ne pas sombrer. Et je te mentirais si je te disais qu’aujourd’hui elle ne compte pas. Alors pardonne-moi… de tenir à quelqu’un d’autre que toi.Et j’ai peur maintenant… de te dire pardon encore une fois. Pour toutes ces années qu’il m’a fallu pour me rendre compte que je t’aimais… Je voudrais revenir en arrière. A cette nuit-là, tu te souviens ? La première fois que tu me l’as dit ? J’étais incapable, de te répondre, alors je t’ai pris dans mes bras et je t’ai embrassé… mais si je pouvais réécrire notre histoire. Alors je changerais cette soirée. Juste ces quelques heures pour te répondre. Pour te dire à quel point moi aussi je t’aimais et que j’avais peur… peur de devenir quelqu’un d’autre. Je n’étais qu’un gosse finalement… un trouillard qui n’osait pas affronter ce qu’il ressentait. Mais j’aurais dût avoir confiance en toi… en nous. Savoir que rien n’y personne ne pourrait nous séparer...Je ne te demande pas de réponse, ni même de t’entendre me dire que tu me pardonneras. Aujourd’hui plus que jamais je comprends ces mots, ceux que j’ai couché sur du papier pour t’écrire cette chanson. J’en comprends le sens, et je te les redirais en toute bienveillance, pour que toi aussi tu puisses avancer Ye Won. Alors je te demande pardon, encore une fois d’être moi et d’avoir marqué ta vie comme je l’ai fait. Mais je veux que tu saches, que je ne regrette rien, car tu resteras toujours la plus belle chose qui me soit arrivé. Alors merci… merci d’être toi.Il KyangJe suis resté de longues minutes à relire cette lettre. A vouloir la recommencer. Mais je me souvenais des mots de mon psy « Laissez-vous aller. Surtout ne barrait rien. » et je crois qu’il avait raison. Alors j’inspire doucement, le cœur lourd. J’ai peur en réalité, peut-être qu’elle ne voudra pas la lire. J’en ai écrit plusieurs. Une à Kitae, Young Min, Ye Won et mes parents… la dernière me paraissait être la plus compliquée. La plus dure à donner. Alors j’avais commencé par mon meilleur ami, qui avait finalement lâché une larme en restant à mes côtés. Puis le second Young Min… Son sourire me rassurait. Devant la porte de chambre de Ye Won, j’inspirais doucement. Young Min m’avait aidé à entrer, et j’avais déposé sur son lit, ma lettre, rose blanche et une clé USB. Pas celle de cette compile, mais une autre… une chanson… la sienne, que j’avais fini d’arranger. Je l’avais enregistré au studio, à l’agence pour avoir le meilleur son possible. Je voulais lui offrir ce cadeau, comme une façon de tourner la page pour elle comme pour moi. Avec cette chanson terminée, je pouvais enfin avancer… et revivre peut-être. Et sur ces craintes, je laissais tout là avant de quitter les lieux et ne plus revenir.I run away when things are good
And never really understood
The way you laid your eyes on me
In ways that no one ever could
And so it seems I broke your heart
My ignorance has struck again
I failed to see it from the start
And tore you open 'til the endAnd I'm sorry to my unknown lover
Sorry that I can't believe that anybody ever really
Starts to fall in love with me
Sorry to my unknown lover
Sorry I could be so blind
Didn't mean to leave you
And all of the things that we had behindSomeone will love you
But someone isn't me
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Re: [Chapter 12] Sorry - Ye Won | Mar 7 Avr - 17:44 Citer EditerSupprimer
Une lettre qu’elle tient dans ses mains tremblantes, cette rose blanche qu’elle ose à peine regarder. Ye Won attend, fébrile, assise sur ce banc. Son corps est pris de légers spasmes, alors qu’elle ne peut empêcher ses jambes de se secouer au fur et à mesure des secondes. Elle renifle, observe autour d’elle. La fin de journée approche, la lumière du soleil se veut moins aveuglante, pourtant elle lui fait tourner la tête. Des minutes qui paraissent être une éternité, avant que la personne qu’elle attendait n’arrive enfin. D’un geste brusque, elle se redresse, s’incline légèrement devant lui. « Merci d’être venu. » ose-t-elle à peine murmurer à ce vieil homme qui lui fait désormais face, lui offre un sourire réconfortant. « Ce n’est rien. Est-ce que vous allez bien Ye Won ? Vous semblez très agitée aujourd’hui. » Elle ne répond pas, reprend sa place sur le banc, et tend vers lui cette enveloppe, cette rose. Depuis son retour des Etats-Unis, elle a rencontré plusieurs psychologues, a fini par débuter une thérapie. Passage obligatoire si elle ne voulait pas se retrouver enfermée dans un hôpital. Les médecins continuent encore de penser qu’elle peut être un danger pour elle-même, qu’elle pourrait recommencer. Mais Ye Won, elle, ne sait simplement plus ou elle en est. Ce dont elle aurait besoin pour se remettre à avancer. Elle ne fait plus réellement la distinction entre ce qui est bon pour elle ou non, ne sait plus ce qu’il lui faut pour tourner la page de ces derniers mois, toutes ces épreuves qu’elle a du affronter. Et cet homme qui s’installe à ses côtés est devenu le témoin de ses secrets. Le seul à qui elle ose parler librement de ses sentiments, ses craintes et ses peurs. Mais elle n’est pas à l’aise, lorsqu’elle se retrouve face à lui dans un bureau froid et trop formel. Elle tente, mais n’arrive pas toujours à accepter ces rendez-vous imposés. Il l’a bien compris, a deviné sans encombre la détresse qui se dégage d’elle. Et même si son rôle de psychologue lui impose de mener à bien ces séances, il répond toujours au téléphone lorsqu’elle l’appelle, paniquée, sans savoir ou aller. Il la retrouve dans ce parc pour qu’elle se libère de ce poids sur ses épaules, et l’écoute, à chaque fois. Dans une sphère plus informelle, plus propice aux confidences, certainement. Il garde cette bienveillance à son égard, et tente comme il le peut de l’aider. « Je vois que vous avez retiré cette bague de votre doigt. C’est une grande étape pour vous. » assure-t-il sur un ton réconfortant. Elle observe sa main, devine encore la trace laissée par cette bague qu’Il Kyang lui avait donné, dans un moment de détresse ou elle avait osé se perdre dans ses bras. « Je … Je sais pas. J’essaie. » Son regard se porte alors sur cette lune tatouée sur son poignet. Dernier vestige d’une histoire qu’elle ne pourra jamais effacer. « Qu’est-ce que vous tenez dans vos mains ? » Elle réfléchit un instant, pose finalement son regard sur cette fleur, d’une couleur tellement pure qu’elle a du mal à croire qu’elle lui soit réellement destinée. « Vous connaissez ce sentiment ? Quand … quand vous pensez avoir fait un pas en avant, et que vous avez envie d’en être fier sans vraiment y arriver ? Parce que vous avez peur de reculer de nouveau, que quelque chose d’autre vous tombe dessus… » Elle pince ses lèvres, détourne le regard un instant. « Je sais que ça … Ca, ça va me faire reculer. J’ai pas besoin de l’ouvrir pour savoir que ça vient d’Il Kyang… Je… Je le sais. Et je sais que ça va me faire mal. » Un regard interrogateur posé sur elle, qu’elle ressent sans même le voir. Sa tête baissée, elle n’a toujours pas osé l’ouvrir, la lire. « Peut-être que je devrais juste la brûler ? Ou … je sais pas. » « Ou peut-être justement que vous devez la lire. Peut-être qu’elle contient des mots qui pourront vous aider à avancer. Vous ne pouvez pas savoir tant que vous ne l’avez pas lue. Mais peut-être qu’effectivement, vous ne devez pas la lire seule. Est-ce pour ça que vous m’avez appelé ? Vous avez envie de lire ce qui est écrit, je me trompe ? » Un signe de tête comme simple réponse. Un oui mimé de ses lèvres qu’elle n’ose pas prononcer, alors qu’elle sent déjà ses yeux s’humidifier. « Je savais pas à qui demander… Je … je sais pas quoi faire… » Une main qui se pose sur son bras, réconfortante. Un geste qui ne l’aide en rien, alors que son corps entier continue de trembler. « Prenez votre temps. Je vous accompagnerais dans cette nouvelle étape. » Elle pourrait se trouver chanceuse, d’avoir trouvé un psychologue aussi compréhensif, à l’écoute. Même si elle a encore du mal à accorder toute sa confiance, même si elle ne se sent pas totalement prête à ouvrir cette enveloppe. Une minute passe, une autre, avant qu’un soupire ne s’échappe d’entre ses lèvres. Cette rose qu’elle dépose à côté d’elle, ses doigts qui se triturent à sortir ce papier, le déplier devant elle. Une larme glisse déjà sur sa joue, alors qu’elle redevine l’écriture d’Il Kyang. Un instant, elle tourne la tête vers le vieil homme, attend une approbation, un geste de sa part. Un sourire bienveillant lui est offert alors qu’elle commence enfin à lire ces mots. Un picotement dans sa poitrine, elle déglutit. Dès les premiers instants, ces vieux souvenirs reviennent en elle, ce fameux jour ou elle a comprit qu’il l’avait abandonnée à son tour. Au fur et à mesure des lignes, des perles d’eau continuent de couler sur son visage, alors que tout lui revient en mémoire, petit à petit. Ce fameux soir, ou il est revenu dans sa vie. Cette chanson qu’il avait écrite pour elle, peu de temps après. Cette journée à la plage, douce surprise en une journée si spéciale. Puis les premières disputes, les premiers mensonges. Chaque moment passé avec lui ces derniers mois se redessine devant elle alors qu’elle continue de lire, vagabonder sur ces mots qui lui font mal. Elle pense à ce séjour au Japon, cette nuit ou ils avaient su se retrouver. Ce nouvel an qu’elle aurait cru gâché, puis délivrant, signe d’une année à venir plus heureuse. Elle s’était trompée une nouvelle fois alors que la vérité explosait devant ses yeux tout au long des semaines qui avaient suivi. En voyant le prénom de Sawan, elle s’arrête un instant, ferme les yeux pour ravaler un sanglot. D’un geste nerveux, elle essuie ses joues qui se retrouvent à nouveau submergées de larmes quelques secondes plus tard. Elle puise dans le peu de courage qu’il lui reste, silencieuse, laissant simplement cette tristesse, cette haine l’envahir une fois de plus. De longues minutes avant de réussir à lire cette lettre qu’elle avait surement trop attendue, qu’elle avait espéré bien avant que le pire n’arrive. Et ce papier qu’elle presse contre sa poitrine en relevant sa tête, fermant une nouvelle fois les yeux. Elle sait, que le psychologue attend un geste de sa part, mais elle n’y arrive pas. Ses pensées s’emmêlent, ses émotions la submergent encore. « Ca va aller. Le plus dur vient de passer. » exprime-t-il, toujours cette allure bienveillante à son égard. « Qu’en pensez-vous ? » Il tente de ne pas la brusquer, attendra encore pour avoir une réponse de sa part s’il le faut. Pourtant, elle ne met pas bien longtemps à observer de nouveau cette lettre, malgré sa vue brouillée. « Il … Il me demande pardon… » murmure-t-elle, à bout de souffle. « Il parle de … de la drogue … de cette fille, de … de quand il m’a laissée… » Un soupire, à nouveau elle tente d’effacer ces larmes qui redoublent à chaque fois. « Il dit que je suis la plus belle chose qui lui soit arrivé. » un aveu, qui se perd dans un sanglot, secouant son corps une nouvelle fois. Son ventre est noué, sa gorge serrée à cette idée, à tel point qu’elle n’arrive plus à parler. « Vous savez… lorsqu’une relation prend fin, on doit également en faire le deuil. Ces cinq étapes incontournables pour réussir à passer à autre chose. Pourtant, je sens en vous que ces étapes sont encore mélangées, la colère, la négociation et la douleur. Il faut y aller pas à pas, à votre rythme. C’est comme ça que vous parviendrez à l’acceptation. » « Mais j’y arrive pas ! » Elle parle plus fort qu’elle ne l’aurait cru, pince ses lèvres pour tenter de se maîtriser, sans pour autant être certaine d’y parvenir. « J’arrive pas à me défaire de l’idée qu’il … qu’il a mis cette fille enceinte, qu’il continuait d’entretenir cette relation avec elle tout en jouant avec moi ! Et ça me met en rogne, ça me fout les nerfs de voir qu’il … qu’il assume sans complexe qu’il va avoir un gosse. » « Etes-vous certaine qu’il jouait avec vous après avoir lu ça ? » Elle secoue la tête, essaie de canaliser cette rage qui gronde en elle à repenser à tout ça. « J’aurais voulu, je sais pas … Qu’il se raccroche à moi. Qu’il voit que j’étais là. Peut-être … j’en sais rien, peut-être que je lui ai pas assez dit, pas assez montré. Peut-être que j’aurais du insister, lui dire plus souvent que je l’aimais, que … que j’étais là pour lui ! Au lieu de ça, il l’a trouvée elle. Et j’arrive pas à m’enlever de l’esprit qu’elle a pris ma place, parce qu’il s’est raccroché à elle alors que j’étais toujours là. » Une peine bien trop lourde à porter. Des tords qu’elle s’inflige pour parfaire l’idée qu’ils ont été deux à être incapables d’assumer leurs sentiments. « Et maintenant, c’est elle qui a tout ce que je rêvais d’avoir avec lui. C’est elle qui porte son enfant, c’est dans ses bras à elle que je le retrouve quand tout va mal… » « Vous auriez préféré qu’il reste seul tout ce temps ? Il avait besoin d’aide lui aussi. » « Non ! Bien sûr que non ! Mais… pas ça. Pas cette fille-là. Pas une dévergondée qu’il a fini par mettre enceinte… Je … Je comprend qu’il avait besoin de quelqu’un, mais j’arrive pas à croire qu’il … qu’il a construit une nouvelle relation comme ça. Que pendant un temps, tout ce que j’étais encore prête à supporter pour lui n’avait plus aucune importance. » C’est ainsi qu’elle voit les choses, qu’elle s’en persuade. Malgré ce qu’il a pu écrire, malgré ses sentiments qu’il a fini par assumer. « Et s’il n’y avait pas cet enfant ? Admettons qu’elle ne soit pas enceinte, simplement ça, qu’est-ce que vous auriez envie de répondre ? Qu’est-ce que vous aimeriez lui dire, maintenant ? » Elle passe une main sur son visage, mordille l’intérieur de sa joue. Un instant, elle relit les premières lignes de cette lettre, repense à ces derniers instants heureux avec lui. « Que j’étais heureuse avec lui. Que … j’en sais rien ! » Sa voix qui se brise sous ces choses qu’elle n’arrive toujours pas à exprimer. « Que je l’aime… Que je m’en fous qu’il ai mis trois ans à revenir, tout ce qui importait c’était qu’il soit là. Que je m’en fous de la drogue, de ces nuits à prendre soin de lui, si ça me permettait de le retrouver. » D’autres larmes qui ruissellent sur son visage abîmé, marqué par cette vague de tristesse qui l’envahit. « Alors cet enfant, qu’est-ce qu’il change au final ? » Elle devient plus calme, un instant, tiraillée par cette idée qui pourtant, arrive à la mettre dans tous ses états. « C’est … c’est une part de lui-même qu’il lui a donné et … et que moi, j’aurais jamais… » Egoïste, très certainement. S’en rendre compte est bien plus douloureux qu’elle ne l’aurait cru, mais elle se devait de passer par là, le vieil homme assis à côté d’elle le sait bien. « Vous comprenez ce que cela signifie, non ? » Il n’y a aucun jugement dans sa voix, bien au contraire. Son regard se veut amical, prévenant. « Je crois que vous venez de franchir une nouvelle étape Ye Won, et c’est comme ça que vous allez réussir à avancer. » Elle n’arrive pas à le croire, pourtant au fond d’elle, elle sait qu’il a raison. Il lui faudra bien l’accepter totalement pour continuer sur cette voie, celle de la guérison. Même si chaque vérité qu’elle comprend sur elle-même lui font mal, elle sait qu’elle doit passer par là si elle veut véritablement passer à autre chose, accepter tous ses tords à elle, dans cette guerre contre elle-même et contre lui. Il n’y a que de cette manière qu’elle pourra évoluer, et retrouver l’espoir d’avancer.
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Re: [Chapter 12] Sorry - Ye Won | Jeu 9 Avr - 10:28 Citer EditerSupprimer
« Je l’ai fait… » Il me regarde, un petit sourire aux lèvres. « Vous avez fait quoi Il Kyang ? » je me mordille la lèvre, observe mes mains nerveusement. « Les lettres. Je les ai écrite. » « Et ? Je me souviens que vous m’aviez menti la première fois Il Kyang. Vous m’aviez dit les avoir envoyé mais c’était faux. » « Pas cette fois. Je vous le promets. » Il penche la tête, sourit tranquillement en se reculant sur sa chaise. « Vous souhaitez en parler ? » pas vraiment. J’hausse les épaules, peu convaincu. « Ça vous fera du bien. » il a surement raison. Et le propre de ces séances reste l’honnêteté. Je dois parler, me libérer de ces poids. « Je n’attends rien. Aucune réponse de leurs parts. » « Ce n’est pas le but de l’exercice. » Je le sais. Mais… « Comment vous vous sentez maintenant ? » je ne sais pas. Je devrais être comment ? « Il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse. » je grimace, inspire lentement « Je… je me sens plus apaisé. » il a l’air content que je lui dise ça, il se penche à nouveau sur son carnet note ses réflexions, tandis que j’espère un jour me sortir de là. Cependant, je ne suis pas pressé. En réalité, je laisse faire le temps et ces séances. J’y viens quand il me le demande, respecte tous nos rendez-vous et ces réunions qu’on m’imposait. Au final, ça avait du bon je crois. Je sentais les changements en moi, même si parfois c’était difficile. Je n’étais plus autant accro qu’avant. Alors me passer d’alcool ou de quelques substances, n’était pas aussi douloureux. J’avais compris que noyer mes problèmes dans ces choses-là, ne changeait rien de toute façon. « Je sais que ça ne changera rien pour eux mais… » « Détrompez-vous Il Kyang. Les mots sont parfois plus forts que les gestes. » J’ai souvent pensé l’inverse pour être honnête. Je n’étais pas capable de dire ce que je ressentais. « Vous avez fait preuve d’une grande sincérité dans ces lettres. J’en suis certains. Et se mettre parfois à nu, demande beaucoup plus d’effort que pour d’autre. Vous êtes une de ces personnes… et ils sauront le voir. » Dit-il cela pour me rassurer ? « Quelle a été la lettre la plus difficile à écrire ? Celle de vos parents, ou celle de cette jeune femme ? » Je relève les yeux vers lui, un peu contrarié. Je ne sais pas vraiment, je me sens gêné. Les deux me paraissaient insurmontables. Mais peut-être en attendais-je finalement quelque chose. Je me tords l’esprit, pense seul en restant devant lui. Je bafouille quelques mots, sans savoir quoi dire au final. « Je… je ne sais pas. Je les ai tellement blessés. Mais je ne veux pas de réponse de Ye Won… je lui en ai déjà trop demandé… pour ma famille c’est… différent. Je crois que j’aimerais qu’ils me parlent pour une fois. » Qu’ils me disent que je ne suis pas si horrible que ça. Que je leur manque et que malgré toutes ces conneries, je reste leur fils. Ouais, en fait je rêve qu’ils me répondent… mais ils ne le feront pas… « Soyez patient Il Kyang. Je ne pense pas que vous soyez encore prêt pour cette étape. » Et il a surement raison. Cette histoire avec mes parents dure depuis si longtemps. Je ne leur parle jamais. Je n’ai jamais pu m’expliquer avec eux ou même avoir un peu d’espoir. Avec Ye Won, malgré nos disputes, nos rêves brisés, on continuait à communiquer… échanger… et ces choses me tordent encore l’esprit, malgré que j’ai l’impression d’avoir déjà avancé.
Et j’y pense encore en quittant ma séance. Aujourd’hui, j’avais pris le temps de bouger, de marcher. M’aérer un peu. Comme toujours, je restais avec ma guitare, mon seul vrai allié et mon refuge depuis des jours. Mais ça me faisait du bien je crois… pourtant, le téléphone en main, je reste interdit de longue minutes devant le numéro de mes parents. J’ai envie d’appeler, même si je ne suis pas prêt. Ils ont surement dut lire cette lettre. Je le sais… alors pourquoi restent-ils encore silencieux ? Un frisson me parcours la peau, tandis que je continue à avancer et prendre la direction du parc. J’ai besoin de changer d’air. Kitae m’envoie un message comme à chaque fin de séance. Et je le remercie d’être encore là pour moi, tout comme Young Min avec qui je partage cette progression. Mes doigts filent sur l’écran, à mesure que j’avance, sans m’en rendre compte, mauvaise habitude que je prends à aller voir de nouveau les réseaux… le sien, son profil… nouvelle photo qui me serre le cœur, alors qu’elle partage ces instants de bonheur avec un autre. Je l’envie, pourtant j’essaie de me faire à l’idée. Peut-être qu’au fond ça m’aide un peu. A me rendre compte qu’elle a une nouvelle vie loin de moi. Je soupire, un peu contrarié mais tente de souffler et calmer mes émotions. Je me dois bien ça, après tout ce que je me suis déjà infligé ces derniers temps. Finalement je range mon téléphone, passe devant des inconnus en quête d’une bonne place pour réfléchir et jouer. Mais une voix, que je reconnais, plus forte que les autres alors que mon cœur rate un battement. Je ne devrais pas, je devrais m’éloigner mais je reste là, derrière cet échange, à l’abri des regards… c’est Ye Won… encore une fois. Alors que je tente de passer à autre chose, nos chemins se croisent. Accompagnée d’un homme plus âgé, bienveillant à qui elle se confit. Et je comprends trop vite ce qu’elle tient dans les mains, ce qu’elle dit alors que mon cœur saigne un peu plus. Je n’y arrive pas… c’est toujours trop dur de faire semblant. Comment ne pas être touché par ses mots ? Ces choses que je saisis et qui me font du mal. Je me mords la lèvre, m’interdit de m’en mêler, je ne devrais même pas être là bon sang. « Que j’étais heureuse avec lui… » Phrase qui me fend le cœur, parce qu’elle ne sera plus qu’au passé désormais. Et ces paroles, sur elle… sur Sawan… pourquoi j’écoute ça ? J’ai l’impression de violer sa vie privée. Ce moment important pour elle… mais je suis l’esclave de mes pensées, de mes émotions quand elle est là. Alors je reste, trop longtemps surement. A écouter, surprendre ces quelques brides de conversations qui nous concernent. L’homme finit par la laisser, tandis que je me redresse embarrassé. J’hésite, avance de plusieurs pas le cœur battant… et recule aussi vite. Je… elle est seule… je pourrais l’ignorer, faire comme si de rien n’était mais… je n’y arrive pas. Alors sans la moindre force, je décide de faire le tour et venir la trouver. Sur ce banc assise, le papier encore avec elle et cette rose que je lui avais donné, posée délicatement à ses côtés. La scène serait belle, inspirante si je savais que je n’étais pas la cause de ses yeux rougies et de ces larmes qu’elle essuie encore… « Ye Won… » je dis son prénom, pour qu’elle m’accorde ne serait-ce qu’un regard. Mais je me sens déjà gêné. Pas à ma place surement… « Je t’ai vu… » et je n’ai pas su m’empêcher de venir te voir ? Je baisse les yeux, sur le papier qu’elle tient. « Je n’attends rien de toi… » Si ça pouvait l’aider. Peut-être la rassurer. Je ne dis pas ça pour la blesser. Au contraire, je voulais la libérer d’un poids qu’elle pourrait avoir sur les épaules.
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Re: [Chapter 12] Sorry - Ye Won | Sam 11 Avr - 14:27 Citer EditerSupprimer
Une nouvelle vérité qui se dessine devant elle, un trait de caractère qu’elle n’aurait pas imaginé. Une image d’elle-même qui la rebute, mais dont elle devra apprivoiser la réalité si elle veut continuer d’avancer. Jamais, elle n’aurait cru qu’une lettre de sa part pourrait l’aider à comprendre un pan de l’histoire. Que ces quelques mots puissent l’aider un tant soit peu à faire un pas en avant, dans la bonne direction. Celle qu’elle doit prendre si elle veut se libérer de ses sentiments, et vivre enfin sa vie. Un regard apeuré qu’elle pose sur son psychologue, elle n’est pas sûre de vouloir y faire entièrement face aujourd’hui. Elle n’est pas sûre de vouloir croire sur parole ce qu’il lui dit. Même s’il le faudra bien. « Vous avez besoin de vous reposer Ye Won. Vous commencez à comprendre beaucoup de choses, mais vous avez besoin de temps pour assimiler. Et c’est tout à fait normal. » Elle comprend certaines choses sur elle, mais ça n’enlève pas totalement la colère, la peine. Ca ne change rien sur ce qu’elle ressent encore, même si elle aimerait. « Vous pensez que … c’est moi le problème ? Que … si j’étais pas si égoïste, j’en serais pas arrivée là ? » A cette overdose, cette envie puissante de tout faire taire en elle. Le besoin pressant que tout s’arrête, qui continue parfois de l’envahir, plus encore lorsqu’elle voit que son chemin croise encore celui d’Il Kyang. Elle devrait se dire qu’elle a enfin toutes les cartes en main pour se relever. Un nouveau petit-ami, une personne extérieure à tout ça, et qui plus est de confiance, à qui elle peut enfin parler, sans tabous. Des projets de vie loin du dortoir. Bien sûr qu’elle peut désormais se raccrocher à ça. Bien sûr que c’est l’image qu’elle renvoie, mais elle est si loin de la vérité. Au fond d’elle, si égoïstement, elle aurait préféré que cet enfant n’existe pas, qu’Il Kyang puisse être à nouveau là, à ses côtés. On sait ce qu’on perd, on découvre ce qu’on gagne. Mais rien ne sera jamais à la hauteur de ce qu’elle, elle a perdu. « Chacun réagit différemment, il faut que vous gardiez en tête que ce ne sont pas seulement vos choix qui vous ont menés là, mais ceux des autres autour de vous aussi. Vous devez vous rendre compte de votre part de responsabilités, c’est indéniable, mais vous ne devez pas tout endosser. » Elle n’est pas sûre d’être apte à comprendre ces paroles, même si elle le devrait. Elle n’est pas certaine de ce qu’elle avance, mais laisse ses pensées franchir la barrière de ses lèvres. « Mais quelque part… Peut-être que c’est moi qui l’ai poussé dans les bras de cette fille… J’aurais du lui dire qu’il pouvait compter sur moi… » D’autres pleurs, d’autres regrets. D’autres choix qu’elle n’a pas su faire. « Avec des si, nous referions le monde Ye Won. Arrêtez de vivre dans le passé, celui-ci ne vous aidera pas à avancer. Prenez le temps de réfléchir à ce que vous comprenez aujourd’hui, simplement. » A ces mots, le vieil homme se lève, offre un dernier regard vers la demoiselle. « Ce qui compte, et sur lequel nous travaillons, c’est vous, vos émotions à vous. Ne laissez pas celles des autres vous apporter des jugements trop hâtifs et concentrez vous sur ce que cette lettre vous apporte à vous. C’est le meilleur moyen d’avancer. Nous sommes tous égoïstes à notre façon, il faut simplement l’accepter, et c’est là dessus que vous devez désormais travailler. » Un dernier sourire, avant qu’il ne parte. Le vieil homme sait qu’elle a encore beaucoup de chemin à parcourir, que celui-ci sera long. Mais il espère qu’elle puisse à nouveau y croire, qu’elle puisse se relever plus forte de cette épreuve. Même si elle, a encore trop de difficultés pour le voir ainsi.
Voilà qu’elle se retrouve seule, son regard qui divague, ses mains incapables de lâcher cette lettre. Ce tableau n’est pas le plus beau à voir, mais depuis cette nuit-là, plus rien ne semble compter à ses yeux. Elle ne fait que repenser à Il Kyang, la façon dont elle l’a définitivement perdu. Ces vies qui se dessinent loin l’une de l’autre, surtout. Et lorsqu’elle entend son prénom, reconnait cette voix, elle sait, qu’il est encore là. Que malgré tous les efforts qu’elle pourra faire, leurs routes se croiseront toujours à un moment donné. Elle renifle, essuie maladroitement ses joues avant de relever le regard vers lui. Ye Won est encore plus perdue, depuis cet échange avec son psychologue. Elle ne sait plus quoi penser, comment assimiler et comprendre ce qu’elle devine au fur et à mesure de ces séances. Et c’est d’autant plus compliqué pour elle, lorsqu’elle se retrouve à nouveau face à lui. Ses yeux qui vagabondent une fois de plus sur ces mots qu’il a osé lui écrire, qui relisent certaines phrases avec insistance. « Comment … ? Comment peux-tu croire que je sois la plus belle chose qu’il te soit arrivé ? Je … Je suis pas quelqu’un de bien… » Elle s’en persuade encore, contrecoup de cet échange qu’elle vient d’avoir. Ses lèvres qu’elle pince encore, un geste qui se veut toujours aussi nerveux, rempli de ces doutes dont elle n’arrive pas à se défaire. De nouvelles perles d’eau qui glissent lentement sur ses joues. Elle s’étonne encore de pleurer autant, ne pas arriver à s’arrêter. Ca ne lui ressemblait pas, avant. Mais beaucoup de choses ont changé, de l’eau a coulé sous les ponts, et elle aussi, a changé. Peut-être qu’elle n’est plus la jeune femme pleine de vie qu’on feintait d’apprécier, d’aimer. Sa tristesse lui fait voir ses relations autrement, bien loin de la vérité, mais elle n’arrive toujours pas à s’en empêcher. « Me dire que tu m’aimais n’aurait rien changé à l’époque, je le savais déjà… Je … Je comprend pas… » Encore des mots, des questions qu’elle n’a pas le courage d’exprimer. Cette lettre qu’elle relit encore, comme si elle pouvait y découvrir autre chose, comme s’il fallait lire entre les lignes pour enfin comprendre ce qu’il ne va pas chez elle. Pourquoi est-elle si égoïste depuis qu’il est revenu dans sa vie. Pourquoi n’arrive-t-elle pas à se défaire de tout ce qu’il s’est passé de plus mauvais entre eux. « Pourquoi me remercier alors que j’ai pensé qu’à moi ? »
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Re: [Chapter 12] Sorry - Ye Won | Lun 13 Avr - 9:39 Citer EditerSupprimer
Je reste silencieux, presque à l’abri encore de tous ces mots que j’ai pu lui écrire. Je sais qu’ils l’ont bouleversés, parce-que je l’ai entendu mais aussi parce-que je le vois. Je ne sais pas quoi lui dire. J’espérais que mes mots pourraient la soulager. Lui faire comprendre qu’il était temps que nous prenions nos chemins chacun de notre côté. Et même si l’idée me détruisait, j’étais prêt en quelque sorte à l’accepter. Depuis la dernière fois j’y avais beaucoup pensé. Je trouvais qu’on s’était quitté d’une bonne façon. Sans rancœur, sans regrets… ça m’avait apaisé en quelque sorte. Et écrire ces lettres aussi. Je me sentais mieux, loin d’être celui que j’étais, mais je m’accrochais à ça. Seulement, la voir craquer ainsi me brisait le cœur. Une fois de plus… à peine a-t-elle prononcé ces paroles, que je rêve déjà de la prendre dans mes bras. De lui dire à quel point je me fous de tout ça. « Pas quelqu’un de bien ? » comment elle peut croire ça ? Je pose mon étui près du banc pour venir m’assoir à ses côtés. « Ye Won, ne dis pas des choses comme ça. » ma voix est douce, presque triste. J’ai l’impression que ça fait une éternité que je n’ai pas senti mon cœur battre comme il bat. Je me sens moins nerveux, moins angoissé quand je lui parle. Pourtant, je déteste l’idée qu’elle et moi soyons séparés. « Tu ne te rends pas compte de l’impact que tu as eu sur ma vie. » si tu savais Ye Won. Sans toi j’aurais touché le fond. Et je sais que ça peut paraitre idiot quand on voit tout ce que j’ai fait. Mais ça aurait pu être pire que ça au final. J’ai envie de la toucher. De lui prendre la main pour la réconforter. Mais je me retiens… « T’imagines pas. En trois ans t’es la seule à avoir réussi à me sortir de ce cauchemar… » Je n’avais plus foi en rien. Je vivais comme un robot. J’allais à l’école, au boulot et je rentrais. C’est tout ce que je faisais. Avec elle, j’avais su mettre de côté certaines choses qui me hantaient. J’avais su lâcher prise et avoir un peu d’espoir. « J’ai repris goût à la musique Ye Won… sans toi j’y serais jamais arrivé. » et elle le sait, mieux que personne ce que ça représente pour moi. C’est mon oxygène, ma raison de vivre… sans la musique je n’arrivais plus à rien. Je ne sais pas comment lui faire comprendre à quel point c’est important pour moi. Mais j’espère qu’elle pourra s’en rendre compte avec le temps. Si j’ai repris goût à monter sur scène, à écrire à composer c’est grâce à elle. Si j’ai été à cette audition c’est parce qu’elle était là… parce qu’elle m’encourageait. « Je n’en serais pas arrivé là sans toi. » je n’aurai jamais signé ce contrat. Elle m’a redonné envie de croire en mes rêves. Je lâche un soupir, presque désabusé en l’entendant me dire ces choses-là. Comment peut-elle croire qu’elle n’a pensé qu’à elle. Je ne l’ai jamais perçu comme ça. Je ne me suis jamais dit ça en le pensant vraiment. Je lui souris, un peu désolé « Ye Won, on a tous les deux été égoïste pour des raisons qui nous étaient propres. » et je dis ça avec beaucoup de recule et de maturité. Je crois qu’il y a quelques semaines je lui aurais dit qu’elle avait raison. Qu’elle avait eu beaucoup de tords. Mais en réalité je sais que tous les deux avons fait certains mauvais choix. « Je n’ai pensé qu’à moi en espérant que tu reviendrais aussi facilement… et toi tu avais besoin d’avoir confiance… » Je baisse les yeux « Désolé de ne pas avoir su te prouver que tu pouvais avoir confiance en moi. » C’est un échec je le sais. J’aurais dût être plus patient. Plus intelligent aussi. « Tu sais, tout ça m’a appris beaucoup de choses sur moi. » est-ce qu’elle trouverait que j’allais trop vite ? Je veux dire, il y a à peine quelques jours je la suppliais d’être encore dans mes bras. Et aujourd’hui, je parlais comme quelqu’un qui avait accepté la situation. Je n’étais pas totalement prêt. Mais je tentais de m’en convaincre. En réalité, je veux être fort… pour elle comme pour moi. Je ne veux pas céder, parce-que je veux l’aider. Je prends cette responsabilité. Etre celui qui garde la tête sur les épaules pour qu’elle comprenne qu’elle n’a rien fait de mal. Nous n’étions pas prêt c’est tout… enfin je crois… « J’ai appris qui je suis et qui je ne veux plus être. » et je n’y serais pas arrivé non plus si nous n’avions pas traversé tout ça. Je me reconstruis, doucement, mais surement. Et j’aimerais qu’elle en fasse autant. Qu’elle s’épanouisse, même si ce n’est pas avec moi… « Mais je t’en prie Ye Won… arrête de pleurer… » C’est trop dur pour moi… « Parce-que je meurs d’envie de te prendre dans mes bras, et que je ne dois pas… » Si on veut avancer, il faut arrêter tous ces gestes. Toutes ces manies qui me bouffent.
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Re: [Chapter 12] Sorry - Ye Won | Ven 17 Avr - 17:21 Citer EditerSupprimer
Elle vacille, affaiblie. Elle n’arrive pas à remettre en ordre ses idées, ses émotions. Finalement, elle est encore trop abîmée par ces dernières semaines, par ce geste de désespoir qu’elle a osé faire. Elle ne sait plus où elle en est, ce qu’elle doit penser, ce qu’elle doit faire pour retrouver une part de ce qu’elle était, avant tout ça. Elle se doit d’assimiler, qu’elle ne sera plus jamais la même, que sans Il Kyang à ses côtés, une part d’elle-même s’envolera avec leur histoire. Mais c’est encore trop dur, trop à vif. Parce que peu de temps avant tout ça, il y avait l’espoir. D’un renouveau, d’une suite à écrire. Et maintenant, tout paraît trop sombre, trop dérisoire. Et même ces adieux lui déchirent encore le cœur, alors qu’elle aimerait qu’il soit à nouveau celui qui la réconforte, qui la garde des heures entières dans ses bras pour que ses démons s’apaisent. Elle garde en tête que tout ça est désormais impossible, laisse sa colère et sa peine choisir pour elle. Se forcer à croire que jamais plus, ils ne pourront être heureux ensemble. Ca la détruit de l’intérieur, elle ne sait plus quoi faire pour tourner la page, pour mettre de côté son amour pour lui. Et même les mots qu’il pourrait avoir à son égard ne changent rien. « T’y serais arrivé avec ou sans moi… » Murmure-t-elle en secouant sa tête. Elle en a toujours été persuadée. Il Kyang a toujours été fait pour la musique, elle l’a su dès que son regard s’était posé sur lui. « T’es fait pour ça, et que je sois là ou pas n’aurait rien changé… » Une autre idée dont elle se persuade, certainement pour continuer de croire qu’elle n’a pas eu autant d’impact dans sa vie. Comme si cela pouvait l’aider un peu plus à tourner la page. Parce que si elle croit à ce qu’il lui dit, elle sait qu’elle sera foutue, se raccrochera davantage encore à ce qu’ils ont vécu. Elle ne pourra pas l’oublier en sachant l’importance qu’elle a eu dans sa vie, parce que d’autres remords, d’autres regrets l’empêcheront plus encore de l’oublier, d’avancer. Son regard se perd sur le sol, alors que ses mains restent bien accrochées à cette lettre. A le sentir si proche d’elle, elle peut retrouver son odeur, le son de sa voix qui se fait plus pressant à ses oreilles. Une douce torture, alors qu’elle se pince les lèvres. Pourquoi ces adieux sont-ils aussi compliqués ? Pourquoi n’arrive-t-elle pas à se détacher totalement alors que sa raison lui crie une nouvelle fois de s’éloigner ? Elle ne se comprend plus elle-même, ne comprend plus les choix que lui font faire ses émotions, alors qu’elle reste là, fébrile face à lui. Dans un geste hésitant, elle finit par attraper sa main, sans pour autant trouver le courage de le regarder. « J’aurais voulu que ça se passe autrement… » Avoue-t-elle finalement, la gorge serrée. Elle aurait voulu être plus forte, être capable de mieux le retrouver après toutes ces années. Avoir eu le courage d’accepter une simple sortie avec lui, aux yeux de tous. Elle sait qu’ils n’en seraient certainement pas arrivés là si ce fameux soir, elle avait accepté ces quelques heures en dehors du dortoir. Un autre mauvais choix qu’elle se doit d’assumer. Peu à peu, ses larmes se font plus rares, ses soubresauts arrêtent de secouer son corps alors qu’elle resserre légèrement sa main dans la sienne. « Je suis contente pour toi … Il faut que tu avances… » Son regard qui se tourne vers lui, plonge dans ses yeux qu’elle ne pourra jamais effacer de sa mémoire. « Si tu y arrives, j’y arriverais. » Un souffle, sa voix à peine audible. Une promesse silencieuse, quelque part, d’avancer avec lui, même si ce sera dans des directions opposées. Après ce qu’elle lui a fait vivre ces derniers jours, elle lui doit bien ça. Elle lui doit des paroles plus encourageantes, moins affolantes que les dernières qu’elle a osé lui exprimer. Un léger rire, brisé, fini par s’échapper d’entre ses lèvres, alors qu’elle détourne le regard, lâche finalement sa main pour essuyer ses joues. « C’est facile à dire… » C’est surtout compliqué quand tu es si proche de moi. Parce qu’à chaque fois que je te vois, je vois ce que j’ai perdu, et qui ne me reviendra jamais. Elle aimerait tant lui intimer de la prendre dans ses bras, encore une fois. Mais elle ne peut pas, pas alors qu’ils se sont enfin quittés, pas alors qu’il se reconstruit de son côté. « Il faut qu’on arrête tout ça, pas vrai ? » Une question qui n’attend pas de réponse, alors qu’elle plie cette lettre, la remet dans son enveloppe. Ses mains tremblent encore, ses pensées s’égarent une fois de plus sur ce qu’ils sont devenus. Deux êtres s’aimant trop pour être heureux. Deux âmes folles l’une de l’autre au point de tout détruire, à chaque fois.
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Re: [Chapter 12] Sorry - Ye Won | Mar 21 Avr - 8:19 Citer EditerSupprimer
Est-ce que ma vie sera meilleure sans elle ? Au fond, ça fait six années, bientôt sept qu’elle est dans ma vie, dans ma tête, quelque part en moi. Alors tourner cette page c’est dur, même si je garde une assurance que je n’ai pas. Même si je me mens à moi-même, j’en ai besoin. Je n’en peux plus de lutter, de devoir pleurer tous les jours en pensant à elle. A imaginer ma vie sans elle, ça me fait mal, mais je dois l’accepter. Peut-être a-t-il raison finalement. Mon psy… je suis dans cette phase d’acceptation, de moi. Mais aussi de ce que j’ai fait et de ce qui prendra fin. Ces nuits sans lendemains, celles à boire, cette addiction pour la boisson. Je n’en veux plus… et même si quelque part mon corps n’est pas tout à fait prêt, tant pis. Il devra s’y habituer. Elles aussi prendront fins, je serais à nouveau moi, avec ces peines, mes doutes et mes moments tristes. Je n’aurais plus peur d’affronter la solitude, ces mots violents qui me percutent encore. J’ai compris beaucoup de choses. J’ai appris énormément sur ce que j’étais et que je ne serais plus. Je n’ai plus envie d’être ce type qui se traine, qui ne sait pas ce qu’il veut. J’ai envie d’avancer, de me reconstruire. Et je sais que malgré tout ça je peux compter sur les gens qui m’entourent. En vérité je ne serais jamais seul… et c’est aussi une force que j’ai. Je ne l’ai pas compris tout de suite. J’avais des gens qui étaient là pour moi. Malgré tout ce que j’ai fait, Young Min m’accompagne, Kitae ne m’a jamais laissé tomber... et je regrette d’avoir mis autant de temps à m’en rendre compte. La musique aussi m’aide beaucoup. Et je suis persuadé que Ye Won aussi n’est pas seule. Même si elle se sent abandonnée, mise à l’écart, que personne ne peut la comprendre, c’est faux. J’ai ressenti la même chose, mais plus les jours avances et plus j’ouvre les yeux sur ce qui m’entoure. Et Ye Won aussi, elle m’a tant apporté… j’ai passé les plus belles années de ma vie à ses côtés. Et je regrette qu’elle ne s’en rende pas compte. Qu’elle croit encore n’être qu’une mauvaise personne… je ne forcerais pas les choses. Pourtant, j’y crois… je sais que sans elle je n’aurais jamais sorti la tête de l’eau. Sawan n’avait pas réussi… je me contentais seulement de rester dans ma torpeur et de m’en contenter. Je vivais dans le passé... avec Ye Won, j’ai réussi à avancer. Me projeter. Sa main qui attrape la mienne, me fait du bien. Malgré que je rêverais de plus. D’une nuit entière dans ses bras, d’un instant volé qui n’appartiendrait qu’à nous. Mais je range de côté ces illusions, ces rêves qui s’enfouissent doucement. J’aurais aussi aimé que les choses soient différentes. On méritait autre chose je crois. « En réalité je ne pourrais le faire que si tu le fais aussi de ton côté Ye Won… j’ai besoin de savoir que tu seras heureuse… » Loin de moi. Dans les bras d’un autre… et même si je sais que ça prendra du temps. J’ai besoin d’y croire, pour avancer aussi. Je l’observe plier ma lettre, comme cette fameuse page qui se tournerait. Je relève les yeux vers elle… je suis triste Ye Won si tu savais. Et pourtant « Ouais, je crois… on s’est trop détruit. » alors pourquoi mon cœur me crie le contraire ? Pourquoi je meurs d’envie de lui dire que je l’aime ? Les mots ne suffisent plus, les gestes non plus. J’accepte petit à petit l’idée qu’on doit s’en sortir. Etre loin l’un de l’autre pour mieux vivre. J’en ai marre de survivre, tout comme elle aussi doit en avoir marre. Alors je dois m’accrocher à ça. Pour elle… « Tu te souviens de cette chanson que je t’avais chantonné un matin avant qu’on aille en cours ? » celle qui parlait d’une promesse… « J’avais commencé à l’écrire en pensant à toi… parce-que j’avais déjà vu à l’époque que tu n’étais plus celle que j’avais connue… j’ai eut du mal à l’accepter… je pensais que je pourrais être celui qui te sauverais mais j’avais tort. Ça doit venir de toi… j’aimerais que tu sois ta propre lumière Ye Won… je ne peux plus supporter de te voir sombrer. Et si j’ai une chose à te demander… c’est de m’en faire la promesse… promets-moi que tu ne sombreras plus. » Je n’aurais pensé qu’elle irait jusque-là. Que tout irait aussi vite. Mais aujourd’hui, avec tout ce qui est arrivé. Je m’en rends compte qu’il lui fallait plus que mes bras, mes mots pour la sortir de là. Je n’étais pas assez puissant je crois. Je n’avais pas assez d’assurance pour elle… et je regrette. « J’en ai besoin, parce-que je vis avec la peur au ventre depuis cette nuit-là. » et même si elle m’a dit qu’elle ne recommencera plus. Ça ne suffit pas. Je veux qu’elle me le promette, que ces mots aient un sens dans son esprit et dans le mien. Que pendant les jours où ça n’ira pas, elle s’en souviendra… si j’ai compté dans sa vie autant qu’elle a compté pour moi, alors oui je veux croire que cette promesse sera forte.
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Re: [Chapter 12] Sorry - Ye Won | Mar 21 Avr - 9:44 Citer EditerSupprimer
La logique voudrait qu’après tout ce qu’il s’est passé, elle s’éloigne définitivement de lui. Qu’elle oublie sans hésitations tout ce qu’elle peut ressentir pour lui. Il faut croire que c’est bien plus facile à dire qu’à faire, davantage encore lorsqu’elle repense à ces années loin de lui, ou elle a malgré tout continué de l’aimer, à chaque seconde. La logique voudrait qu’ils se disent adieu une bonne fois pour toute, mais leurs chemins continuent encore de se croiser. Comme pour rappeler tous ces moments passés ensemble. Elle en tremble encore, se demande comment elle arrive à endurer tout ça. Elle ne devrait pas être là, à lui tenir la main, avoir ces paroles à son égard. Mais c’est plus fort qu’elle, une attraction qui la pousse inévitablement vers lui, même si elle ne le voudrait pas. D’un nouveau geste, elle continue d’essuyer ses yeux, qui s’humidifient encore rapidement. « C’est difficile d’y croire pour le moment. » souffle-t-elle en sa direction. Difficile d’imaginer être heureuse sans toi, sans ta présence et ta maladresse qui m’ont toujours fait flancher. « On s’est trop détruit… » Qu’elle répète d’une voix à peine audible. A tel point qu’il faut se séparer une bonne fois pour toute, et tout laisser derrière soi, pour se reconstruire. A tel point qu’il faut imaginer sa vie aux bras de quelqu’un d’autre, même si elle n’y arrive pas. Elle repense déjà à ce qu’elle a dit à son psychologue. Ce qu’elle aurait eu envie de lui dire si cet enfant n’existait pas. Elle s’interdit pourtant de l’exprimer devant Il Kyang, d’ajouter de la peine à ce qu’ils continuent encore de vivre. Un soupire qui s’échappe d’entre ses lèvres, cette enveloppe qu’elle n’arrive même pas à lâcher, rangé dans son sac. Elle se souvient comme si c’était hier, de ce matin-là, de cette autre chanson qu’il avait osé lui chanter. Elle ne s’attendait pas à de telles révélations pour autant, et tente d’ancrer à son esprit chacun des mots qu’il ose prononcer. Elle n’est pas sûre pour autant d’en comprendre parfaitement le sens, mais elle essaie, comme elle peut. Pendant un instant, elle reste silencieuse face à cette demande, ne saurait quoi répondre. Elle sait pourtant, qu’elle lui doit bien ça. Que malgré la dépression, malgré sa violence, elle ne compte pas recommencer. Mais comment promettre quelque chose d’aussi fort quand elle-même ne sait plus de quoi elle serait réellement capable. Alors, elle finit par se relever, lui faire face. D’un geste tendre, elle attrape de nouveau sa main, l’invite à se lever à son tour. Bien rapidement, son regard plonge dans le sien, dans ce silence qui les englobe lentement, qu’elle brise au bout de longues secondes. « J’étais déjà abîmée quand t’es revenu, qu’importe ce que je pensais à ce moment-là. T’as été la seule lumière que je pouvais voir dans tout ce qu’il s’est passé. » Et quoi qu’on en dise, tu le seras toujours, à ta manière. « Je ne peux pas te promettre de ne plus sombrer. Parce que je ne sais pas comment j’arriverais à gérer une nouvelle épreuve. Mais … » Lentement, sa main vient se poser sur sa joue, alors qu’elle penche légèrement sa tête, lui offre un sourire teinté de toute cette peine qui se consume en elle. « Mais je te promet que ce qu’il s’est passé cette nuit-là ne se reproduira pas. Jamais. » Ses lèvres se pincent alors que son regard plonge à nouveau dans le sien. « Merci Il Kyang. Merci de m’avoir sauvée. Pardonne-moi de t’avoir fait subir ça. » Pardonne ma faiblesse et cet amour que je te porte, bien trop fort à travers les années. Pardonne mon égoïsme, ma rancœur. Pardonne mes peurs et mon manque de confiance. Pardonne ma propre maladresse face à mes sentiments pour toi. Et sans un mot de plus, elle récupère ses affaires, et s’éloigne déjà. A nouveau, elle est celle qui fuit, qui s’éloigne lentement de lui. Et pourtant, elle sait au fond d’elle que leurs chemins se croiseront encore. Quand, elle ne saurait le dire, pourtant elle en est persuadée. Ils auront beau se dire au revoir, il y aura toujours quelque chose pour les ramener l’un vers l’autre, une fois de plus.
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Re: [Chapter 12] Sorry - Ye Won | Mar 21 Avr - 11:46 Citer EditerSupprimer
J’avais du mal à croire qu’on pourrait avancer chacun de notre côté avec d’autres gens. Mais il le fallait. Et au fond j’allais m’en persuader. Je ne sais pas à quoi rimait cette conversation, mais pour la première fois depuis longtemps nous nous parlions calmement. Sans avoir envie de nous dire ces choses horribles qui nous avaient blessées. Je crois que je ne lui en voulais plus. Avec le recule je pensais même que cela m’avait servi à grandir un peu. Il me faudra du temps avant de tout comprendre, mais ça m’avait déjà aidé franchir un cap. Alors oui c’est vrai, être ici avec elle m’aidait. Je ne sais pas comment allait être l’avenir sans elle. Si j’allais m’en sortir vraiment. Mais il le fallait et je l’avais promis à Kitae. J’’allais me reprendre en main. Devenir quelqu’un de bien. Je le devais pour ce gosse aussi… même si j’essayais de ne pas y penser. Ce que j‘avais confié à Ye Won me tenait à cœur. En réalité, j’avais beau prendre mes distance, je restais inquiet pour elle. J’avais donc besoin qu’elle me rassure… je suis un peu surprit en la voyant me prendre à nouveau la main et m’insister à me relever. Je la regarde, sans savoir quoi penser. J’ai peur aussi… comme à chaque fois que nos regards se croisent. J’ai peur de flancher, de faire une connerie. De vouloir la retenir. Si elle savait comme c’est difficile pour moi. J’ai du mal à la croire quand elle me dit ces choses-là. Parce que je ne me sens pas si exceptionnel dans sa vie. En réalité je suis celui qui l’a fait sombrer alors… je reste triste. Je l’écoute, malgré le fait que cela soit différent entre nous. J’apprécie néanmoins sa sincérité. Elle n’est pas sûre de s’en sortir, ni sûre de l’avenir. Et elle aurait pu me mentir me dire que tout ira bien mais elle n’y croyait pas. Et j’aimais ça je crois. Me dire que même si c’était difficile, elle me le disait sans me le cacher. Mais cette promesse j’y crois. Plus que tout parce-que je ne veux pas revivre ce qui s’est passé. Et ça me soulage quelque part de l’entendre me le dire. Je voudrais qu’elle reste, qu’elle ne me fuit pas cette fois. Mais comme toujours elle s’en va… me laisse seul. Et je déteste ça… devoir toujours la voir partir. Pourtant j’ai l’impression que je m’habitue. Que désormais ça sera toujours comme ça entre nous. J’inspire doucement, sans savoir si je suis triste ou encore plus malheureux. Je ne suis pas sûr… je crois qu’en fait ça m’a fait du bien de lui parler. De l’affronter après cette lettre. Au moins, je savais ce qu’elle pensait. Et ça pourrait être que bénéfique pour avancer, n’est-ce pas ? Finalement, je regagne l’appartement de Kitae, plus léger. Sans trop savoir ce qui se passe dans ma tête. C’est compliqué de mettre des mots sur ce que je ressens. Mais je ne me sens pas blessé, ni même mal. J suis juste triste, de son absence… mais à la fois apaisé. Par cette discussion. Savoir qu’elle pourra continuer à avancer, même si c’est loin de moi, c’est mieux. C’est plus facile à accepter. Nous avons surement un peu muris tout compte fait. On réalise enfin que nous devons suivre ces chemins.
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