J'ai passé la nuit à me penser et aussi tourner et retourner, mais cette envie de partir est constante, mais la raison est que cet appel est arrivé alors que je ne m'y attendais pas. Je me souviendrais toujours de leurs visages, des disputes que j'ai eu avec eux, d'où le surnom que j'ai donné. Mais ils me suivront jusqu'à la fin de ma vie et pourquoi ne pas m'enterre? Si je suis parti faire mon service, c'est que j'ai une raison, mais personne n'est au courant... Non et je n'ai préféré ne rien dire. Pourquoi parler de ce tragique passage, un passage qui me ronge l'intérieur et me détruit les nuits.

Je me retrouve dans la salle commune, j'ai pris position du canapé entier. En arrivant dans la salle, j'ai viré les deux personnes pour m'allonger dessus, d'accord je sais que jouer de ma colère ou de mon sarcasme, ce n'est pas réglementaire, mais ce n'est pas de ma faute, je fais cela tout le temps, je joue, je profite que je n'ai pas peur avec mes antécédents. Je regarde avec un regard froid les deux, afin de faire comprendre que le canapé est à moi et qu'ils doivent aller ailleurs, comme prévus, je les vois partir rapidement et je soupire fatigué et pensif a la fois.

Je m'allonge entièrement sur le canapé et ferme les yeux, je ne dors pas non, j'essaie de me reposer de la nuit et réfléchir. Mais mes oreilles perçoivent un bruit de pas et mon odorat se mets en alerte. Puis les bruits de pas s'arrêtent, mais l'odeur et toujours présente. Les yeux clos, je parle sans bouger.

«Salut Sawan, que me vaut l'honneur de ta visite ? »

La jeune femme travaillait au bureau comme à son habitude. Elle avait à faire, mangeant ce qu’elle s’était apporté sur le plateau repas pour se forcer à prendre des forces. Pour elle et pour le bébé. Pour l’instant personne n’était au courant, en dehors des personnes concernés, et c’était bien mieux ainsi. Elle ne savait pas qu’elle serait son avenir une fois qu’elle aurait accouché. Ses études, la fraternité. Devrait-elle se trouver un appartement ? Il était hors de question qu’elle retourne chez son père. Elle voulait cet enfant de façon indépendante. Elle passe une main dans ses cheveux et s’étire, avisant l’heure, elle voulait s’accorder une petite pause avant d’enchainer avec ses cours. Toutes ces questions autour de sa grossesse l’angoissait et elle ne savait que faire. Elle ne savait pas à qui en parler et même si l’idée de sa mère s’imposait à elle, elle ne se sentait pas d’aller la voir et de lui dire. Quelle réaction aurait-elle ? C’était même dangereux si elle lui donnait des coups. Alors Sawan redoutait, elle redoutait le moment … Attrapant le reste de son café, elle se leva en s’étirant et traversa les couloirs de la fraternité pour atterrir dans le salon. Elle avisa Seung Joo et sourit en coin. Elle se stoppa à sa hauteur et lança comme réponse avec un ton amusé « tu prends toute la place. » elle le taquine. Elle fait quelques pas de plus et s’assoit dans le fauteuil. « Comment tu fais pour reconnaitre les gens sans avoir à les regarder. » dit-elle. Elle n’était pas du genre impressionnée mais ça l’amusait toujours de voir qu’il la reconnaissait toujours, qu’importe le parfum qu’elle pouvait mettre. 

« Oui est alors, je me sens bien ici et c'est le seul endroit pour que je puisse réfléchir aisément. »

Je soupire, puis quand elle me pose sa question, je ris. Puis je laisse un silence qui veut dire un que j'étais bien sans toi ici, mais pour être honnête elle est bien la seule qui est autorisé à ce qu'elle puisse rester dans le salon et près de moi.

«Comment je fais ? Tout simplement, tu as un parfum différent des autres nanas d'ici. Et tu as une démarche raffiné. Et aussi ton shampoing, il dégage une odeur que j'apprécie... Il me rappelle mon adolescence avec mon père. »

Je me redresse puis je la regarde, doucement je tapote la place vide près de moi. Non, je ne fais pas du lèche botte, je veux seulement parler, surtout que je vois qu'elle est fatiguée.

«Le travail de présidente te fatigue autant ? Tu devrais ralentir et donner le travail au vice-président. Comment on va faire si notre présidente fait un malaise ? Sawan, fait attention un peu... Mon père me disait toujours, que le travail est bien, mais la vie est prioritaire et s'amuser et une priorité. Tu imagines un prêtre dire cela ? »

Ah, mince, j'ai dit que mon père était prêtre. Maintenant, je ne peux plus faire marche arrière.

Il était observateur au moins. C’était indéniable. Elle buvait tranquillement son chocolat en se reposant enfin. Evidemment qu’elle était fatiguée mais tentait de ne pas le montrer. Elle comprit toute fois qu’elle pourrait se mettre autant d’anti cerne qu’elle souhaitait, elle resterait fatiguée. Elle esquisse un sourire en lui jetant un regard par-dessus sa tasse. Elle était d’un caractère tranquille. A l’écoute. Elle se releva quand il lui fit signe de venir à côté de lui. De toute évidence il n’aurait pas agi ainsi avec n’importe qui. Il était étrange parfois, ce garçon, mais elle se doutait qu’il cachait des choses. Comme tout le monde, mais des choses qui l’avaient façonnées. Elle se blottit contre le dossier du canapé en prenant contre elle un coussin à serrer. Les nausées l’avaient laissé tranquille ce matin, elle était contente. Ce chocolat était la seule chose qu’elle avait pu avaler depuis la veille, il lui faisait un bien fou. Elle l’écoute avec un sourire et acquiesce. « Ne t’en fais pas … Je fais attention. Evan m’aide énormément » assure-t-elle. Puis elle tenait à finir les tâches qui lui incombaient. Cela ne serait pas juste pour Evan de devoir faire plus pour un petit secret de polichinelle. Puis rebondissant sur sa dernière phrase souffle « C’est drôle, j’ai toujours cru ton père homme d’affaire ou PDG. Je ne sais pas pourquoi. » dit-elle avec un petit sourire amusé, songeuse. Les clichés sûrement.