Perfectionniste. Personne n’est parfait, il le sait très bien, mais dans un travail où faire bien paraître les gens est primordial, c’est ce qu’il tente d’atteindre. Dès que quelque chose ne lui semble pas correcte, ne parait pas bien, il ne se gêne pas pour le dire et ainsi changer la situation. S’il doit recommencer trente fois, il le fera jusqu’à ce que satisfaction soit atteinte. Il faut dire que la persistance fait également partie de ses facettes.

Ingénieux. Ça reste un peu dans la même veine que perfectionniste. Si quelque chose ne fonctionne pas, il tentera toujours de trouver un nouveau moyen pour contourner ceux qu’il utilise déjà. Si une technique ne fonctionne pas ou si elle lui semble dépassée, il tentera de la modifier à sa sauce, de la rendre bien plus alléchante et attrayante à l’œil. Il ne manque pas d’imagination.

Atentionné. Que ce soit envers les choses ou envers les personnes qu’il aime. Il sera toujours présent pour prendre soin de ses proches ainsi que de ses colocataires, tout comme ses amis ou même ses collègues de travail. N’ayant jamais eu d’attention portée vers lui de la part de ses parents, c’est une chose qu’il met en avant auprès des gens qui lui sont chers. Il redonne au triple ce qu’il aurait aimé avoir en étant plus jeune.

Romantique. Parce que c’est également quelque chose qu’il n’a pas connu. L’amour d’une mère, d’un père. Il déborde d’amour et, sincèrement, aime ce qui est traditionnel. Un souper aux chandelles, pour lui, c’est parfait, et il ne se gênera pas pour en faires, même si son ou sa partenaire trouve ça trop cliché.

Affectueux. Il sera toujours le premier à se coller pour démontrer son affection. Il demande beaucoup de câlins et d’attention, parce qu’encore une fois il n’en a jamais vraiment eu lors de son enfance, et surtout parce que c’est une manière assez facile de montre ce qu’il ressent aux gens.

Ces côtés d’Ilhan sont les plus fréquents. Ceux qu’il démontre le plus souvent lorsqu’il est dans un high, lorsque sa maladie reste clémente avec lui. Bien sûr, il lui arrive d’être de mauvaise humeur, comme n’importe quelle personne. Mais ces sautes d’humeur sont un peu plus fréquentes et surtout plus prononcées que celles d’une personne normalement constituée. Dans ces moments, il se montre vraiment mauvais perdant, tellement qu’il lui arrive souvent de perdre le contrôle, de lancer la manette au sol parce que ça ne fait pas son affaire, un peu à la manière d’un enfant. Il se montrera extrêmement impulsif, ne prendra pas le temps de penser avant de faire quoi que ce soit, ce qui lui vaut beaucoup d’accident ou de rencontres un peu fâcheuses. Devenir violent fait également partie de ce quotidien et il n’arrive vraiment pas à se contenir. Se battre? Aucun problème. Ça lui fera plaisir de défoncer la gueule de quelqu’un si on lui offre l’occasion. Il se montrera beaucoup plus grognon qu’à la normale et tout lui semble être un effort surhumain. Ne lui en demandez pas trop, il vous enverra chier en un tour de main. Il se montrera également possessif envers ses proches, mais ça, c’est un peu n’importe quand. Il est assez dur à suivre et son moral est imprévisible. À seulement le regarder, il vous sera difficile de savoir s’il est dans un bon jour ou non. Suffit de l’approcher doucement. Qu’il vous pique ou vous câline.

Cours.

Ce mot restera gravé à jamais dans l’esprit du jeune homme. Cette panique qui s’y rattache, également. Pour une personne normale, ce mot ne signifie qu’une seule et unique chose : courir. Pour Ilhan, il a va de sa propre survie. Une mère un peu cinglée, c’est ce qui lui servit de famille. Son père était perpétuellement absent, donnant pour raison à ces absences un travail qui lui offrait des heures supplémentaires en abondance alors qu’au fond, il passait ses journées à lancer son argent par les fenêtres. Elle, mère au foyer, prenait « soin » de ses enfants comme une mère devait le faire, mais elle n’usa jamais de moyens traditionnels pour les tenir à carreau. Enfermer ses enfants dans la chambre plusieurs heures par jour, sans les faire sortir ni leur offrir à manger était l’un de ses moyens favoris. Leur glisser un couteau au ras du nez, aussi, était l’une de ses tendances. Nul besoin de vous dire que ces épisodes laissèrent une empreinte profonde sur le jeune garçon qu’était Ilhan à l’époque, et tout autant sur sa sœur de deux ans sa cadette.

Caches-toi.

Le cœur battant la chamade, le jeune homme de treize ans se trouvait au salon, une main plaquée contre sa bouche, tentant de contrôler la peur qui lui montait lentement aux tripes. Tentant de faire taire la douleur qui monopolisait son être entier, le passage de sa daronne ayant été bien plus violent qu’à la normale. Qu’est-ce qui lui prenait pour qu’elle soit autant enragée, pour qu’elle jette tout ce qui se trouvait sur son passage? La chose qui lui servait de génitrice avait mis le petit appartement qu’ils partageaient sens dessus-dessous, avait enfermé sa sœur dans la chambre principale. Le couteau qu’elle tenait entre ses doigts était un signe que quelque chose clochait de nouveau, mais un enfant de son âge n’aurait jamais dû être confronté à ce genre de situation. Il n’aurait jamais dû être exposé à autant de sang en si peu de temps (ni même à n’importe quel moment de son existence). Il n’aurait jamais dû avoir à contacter l’ambulance en panique, à déranger son père qui se croyait trop important pour prendre soin de sa propre famille. Il n’aurait jamais dû être l’épaule sur laquelle sa sœur se reposera pour les prochaines années à venir.

Arrête. Tu m’étouffes….

Il pouvait presque sentir son pouce s’enfoncer dans la chair de son homonyme. Un sourire sadique collé aux lèvres, un regard noir de jet plongé dans celui de l’homme perdant contenance, il regardait ses doigts se resserrer un peu plus à la gorge de sa victime. Il ne comprenait pas trop comment il en était venu à lui sauter dessus ainsi. À enfoncer ses doigts dans son épiderme, à vouloir lui couper le souffle, à le vouloir mort. Ses mots, ses gestes, ils l’avaient tous énervés. Et comme si sa mémoire avait voulu effacer le moment précédent son attaque, un blanc se retrouvait dans son esprit. Il relâcha le jeune homme lorsqu’il le vit tourner de l’œil. La jeune femme qui l’accompagnait posa une main tremblante sur son épaule, lui demandant rapidement s’il allait bien, appelant les secours en panique. Ils filèrent tous deux dès que les secours furent en route. Et miraculeusement, il n’eut jamais à se défendre de quoi que ce soit. La noirceur, le lieu peu achalandé. Les policiers n’ont jamais trouvé le coupable, jusqu’à aujourd’hui.

Cette existence m’étouffe.

Ilhan n’a pas toujours été ainsi. Il n’a pas toujours été pantin de ses humeurs. Son bipolarisme s’est développé au courant de son enfance, suite aux actes de violences de sa mère, et s’est aggravé suite au manque de supervision de cette dernière. La famille Bang n’ayant jamais pris les devants pour consulter, ils se dirent que ce n’était que l’adolescence, des sautes d’humeur régulière qui s’estomperaient à la suite de sa puberté. Ils eurent tort. Lui qui avait commencé des études en art visuel laissa tout tomber parce que la dépression lui rongeait l’âme jour après jour. Il finit par faire un stage dans une boîte de films pour adultes et est maintenant devenu caméraman. Ses talents de photographe lui permirent également d’ouvrir son propre studio de photographie, qui n’est pas vraiment connu. Il fait ceci bien plus pour le plaisir que pour l’argent qu’il rapporte, mais caresse le rêve d’un jour pouvoir se faire un nom. Niveau humeur et santé, il va beaucoup mieux, mais n’est jamais à l’abri d’une rechute, même sous médication.