Alexander avait réfléchi à cette chanson toute la nuit. Il n’avait pas dormi. Pas beaucoup. Il s’était peut-être endormi une ou deux pendant quelques dizaines de minutes mais se réveillait toujours en sursaut. L’inspiration de cette chanson était plus forte. Il avait écrit les paroles en 15 minutes à peine, mais il voulait en changer certaine. Il voulait que cette chanson soit parfaite … il voulait que les mots choisis soient les plus juste, mais que la phonétique des mots sonne parfaitement à l’oreille ! Il voulait quelques choses de poétiques mais d’intense, de juste. Il voulait quelque chose de fort. Qui parle aux gens. Il voulait écrire son histoire, ce qu’il ressentait. Il voulait que ça lui prenne les tripes. Il voulait se libérer de ce qu’il ressentait. Il avait ce poids constamment sur la poitrine. Il se parlait à lui-même dans la chanson. Il exprimait tout ce qu’il voulait, tout ce qu’il voulait cracher. Mais il voulait quelques choses de léger. Une musique qui l’accompagne qui donne aux gens le courage de s’accrocher. Il voulait que le mélange soit subtil. Poignant. Mais fort. Fort comme il voulait être. Il savait déjà les intonations de certaines phrases. Il savait ce qu’il voulait exprimer mais il lui manquait quelque chose, ce piment, je ne sais quoi que Samran savait toujours trouver. Il lui manquait la touche de l’homme qu’il aimait. C’était évident. Alors à 6h du matin il lui envoya un sms pour lui demander s’il était libre dans la matinée pour venir l’aider à bosser un peu sur sa musique … Il se doutait que le garçon devait sûrement dormir, ou qu’il se réveillerait bientôt. Dans tous les cas il lui resterait un peu de temps pour bosser la musique. Il s’y remit rapidement, mixant derrière son ordinateur, allant d’un instrument à l’autre en avalant café sur café pour tenir le coup. Tellement que ça fini par l’écœurer. Il aurait surtout besoin d’un thé là pour le coup. Mais il n’en avait pas sous la main. Tant pis. Son estomac gargouillait, il mourrait de faim, mais Alexander se nourrissait de musique, surtout quand il tenait une idée aussi … aussi parfaite. Il rejouait encore et encore le même riff ne changeant que les dernières notes pour trouver celle qui lui plaisait le plus. Encore et encore … encore et encore. S’accordant une pause il soupire et avise de son pass sur le bureau. Il tapote son menton avec en proie à une réflexion avant de descendre à l’accueil pour saluer le garde. Surpris que Alexander soit déjà, ou plutôt encore, là il lui sourit. « Pouvez-vous donner ce pass à l’homme qui se présentera à vous sous le nom de Kim Samran, s’il vous plait. C’est un ami ! » Dit-il tout heureux, espérant que le garçon viendrait. Il n’avait pas vérifié son téléphone. « Dites-lui d’aller directement au studio 203. Je vous apporterai des Donuts la prochaine fois ! » sourit-il penché sur le comptoir avec un sourire enfantin sur les lèvres. Il le remercia et repartie vers le studio avant de s’écrouler sur le canapé. Il allait fermer les yeux rien que 5 minutes. Il avisa l’heure et soupire. Nuit blanche pour pas changer de ces derniers temps. Son bloc où il avait gribouillé les paroles était posé en évidence sur la tablette de travail et sa démo tournait en boucle à faible son comme si ça l’aidait à réfléchir. Il fermerait les yeux rien que 5 minutes.