Les relations amoureuses avaient toujours une fin douloureuse ? Pourquoi mon grand amour avait choisi de rompre avec moi ? Je restais encore sonné par sa décision mais aussi par mon incompétence à convaincre le garçon que j’aime de dépasser tout ça avec moi. Je ne comprenais pas pourquoi Nam Ja avait décidé de rompre après tout ce que nous avons traversé ensemble. Est-ce que mon erreur passée était-elle aussi lourde que ses paroles le laissent l’entendre ? Est-ce que nous sommes allés trop vite ? Il est vrai que nous avions poussé notre relation plus loin lors de cette soirée de Noël même si la conclusion n’est pas celle à laquelle vous pensez bande de pervers. Cette intimité avait-elle été la brèche dans notre belle histoire ? Il semblerait que certaines réponses allaient m’échapper pendant longtemps. Je savais cependant que cette expérience avait eu raison de certaines résolutions. Pourquoi ne pas reprendre la drogue par exemple ? Pourquoi continuer de plaire à une personne qui est absente ? Il y avait plus rien qui me retenait. Les réunions en compagnie de mon colocataire ? Possible mais il remarquerait immédiatement que je replongeais ? Je ne sais pas encore ce que je compte faire… AH OUI ! En cette seconde, je souhaite la présence de ma copine : Yewon. La demoiselle a connu une situation presque similaire. Les termes ne sont pas les bons mais elle a aussi fait une overdose. Pourquoi ? Je me doute qu’Il Kyang doit avoir quelque chose dans cette histoire mais comme je ne sais rien, je reste loin de leurs petits conflits… en tout cas pour le moment. Cependant la belle demoiselle me manquait. Je savais que les temps étaient difficiles pour elle alors une soirée entre nous devrait arranger les choses, non ? Cela nous changera au moins les idées. Je me suis plantée devant sa porte contre laquelle je tambourine. « Yewon ?! Sors ! » Je ne crie pas parce que je ne pense pas que ce soit utile mais je trouve amusant d’ouvrir sa porte en annonçant « J’entre ! Habille-toi ! » Les yeux fermés, je reste dans l’entrée de sa chambre sans savoir si elle y était. Je plaque une main sur mes yeux parce que c’est difficile de les garder clos. « Viens regarder un film avec moi sinon je squatte ta chambre… et je prends de la place ! »

Les choses changent, lentement mais sûrement. La vie prend un autre tournant, fait voir les choses différemment. Ye Won s’en rend bien compte, alors qu’elle continue de se morfondre. Elle traverse une étape compliquée de sa vie, n’arrive toujours pas à savoir comment remonter la pente. Son séjour chez son meilleur ami lui a fait du bien, en soit, mais ce n’était que de courte durée. Depuis qu’elle est revenue, tout lui revient en mémoire, à chaque fois. Que ce soit sur le chemin pour aller à l’université ou au dortoir, elle pense irrémédiablement à lui. Il Kyang. Celui qu’elle considère encore comme le seul amour de sa vie. Celui qui a su montrer une toute autre image de lui en devenant son bourreau. Elle pleure encore son manque de lui et cette histoire achevée de la pire des manières. Même ses rendez-vous chez le psychologue lui sont dérisoires, elle n’a plus le goût à rien. Elle continue d’errer alors que le destin continue inlassablement de mettre Il Kyang sur sa route. Elle comprend certaines de ses erreurs et s’attèle à détruire le peu d’estime d’elle-même qui lui restait, encore dévastée par cette réalité qui lui saute bien trop souvent aux yeux. Il Kyang a refait sa vie au point qu’il en deviendra père. Mais jamais plus, elle ne pourra récupérer la place qu’elle avait auprès de lui. Il a choisit quelqu’un d’autre pour ça. Un frisson parcoure son échine, alors qu’elle y repense encore. Allongée dans son lit, ce calepin devant elle, même ces croquis n’arrivent pas à lui faire oublier tout ce qu’il s’est passé. Elle soupire, se redresse. Sa main tremblante passe nerveusement dans ses cheveux. Ye Won est négligée, n’est plus qu’une ombre dans ce vaste monde. Et elle finit par se dire qu’elle devra s’habituer à rester comme ça. Tant le goût de la vie lui semble fade et sans intérêt. Une voix pourtant, la sort de sa torpeur. Quelques secondes de plus, et Young Min fait son apparition dans cette pièce, bien trop grande désormais pour elle toute seule. « Tu peux ouvrir les yeux, je suis habillée. » lance-t-elle à son égard, sans une once d’émotion dans la voix. Ye Won n’est plus qu’une âme esseulée qui ne voit que le plus sombre de l’univers, et ça se remarque encore bien trop rapidement. « Désolée Young Min mais … je n’ai pas très envie de … d’être dans sa chambre. » Murmure-t-elle en grimaçant, la tête baissée. « Mais t’as qu’à rester là si tu veux. J’ai plus de coloc de toute façon. » Ses épaules qu’elle relève d’un geste las, avant d’oser poser son regard sur son ami, encore perturbée par ce que la vie lui impose à chaque fois.

Il y avait des histoires amoureuses qui vous marquent au fer rouge. Impossible de ne pas succomber aux terribles sentiments dévastateurs qui les accompagnaient ! Il devenait épuisant de ressentir des émotions qui jouaient au yoyo. On aimerait avoir la force de dresser une forteresse autour de nous pour se protéger de cette agression… mais en même temps on se sentait enivré par cette aventure. Il serait stupide de laisser passer notre chance. Malheureusement on se maudissait quand les portes de cette belle histoire se fermaient définitivement dessus. Une longue glissade vers les entrailles des enfers nous attendaient au bout du chemin. Une toute petite voix sage nous soufflait que cela passera, que nous allons moins souffrir, que les choses allaient s’arranger. Nous savons tous au fond de nous qu’elle dit des choses censées mais on n’a pas envie de l’écouter immédiatement. Actuellement on est plus en mode « on veut mourir, que la terre s’ouvre sous nos pieds » ! Personne ne peut nous arracher un sourire réel. On offre toujours une expression de façade afin de ne pas inquiéter les autres autour de nous. Nous traversions en ce moment une période douloureuse, Yewon et moi. Je comptais prendre le taureau par les cornes. Marre de passer une soirée, plongée dans mes coussins, attendant que le temps passe parce que mes devoirs sont déjà achevés. Il me fallait une distraction… puis Il Kyang devait en avoir marre de regarder Harry Potter avec moi. Sa patience avait des limites, même si le jeune homme avait toujours été patient et sympa. De plus il me fallait une présence féminine ! Je me pointais donc dans la chambre de Yewon, me cachant les yeux pour ne pas la voir toute nue. Imaginez une grande asperge avançant un bras tendu devant lui pour ne pas se prendre de meubles trainant dans le passage. « T’es certaine ? Je ne veux pas avoir des ennuis ! » J’écartais mes doigts afin de vérifier la véracité de ses paroles. « Qu’est-ce que tu fous toute seule ici ? » De toute façon pas la peine de tourner autour de pot. « J’ai jamais dit que nous irons dans ma chambre. » Je me redresse puis observe quelques secondes la jeune femme avant de prendre la poudre d’escampette. Je reviens avec deux plaids Harry Potter, des coussins Harry Potter, deux pots de classe et mon ordinateur. Rien ne tombe ! Un exploit ! Je dépose mes trésors sur un lit. « Tu as des fils ? Des draps ? » Je la regarde. « On va construire une cabane pour se morfondre devant des films romantiques. On commencera par une dose de Miranda Priesley… parce que l’on a tous besoin d’une femme comme elle dans notre existence. » Je tire la langue. « Ensuite je te laisserai choisir mais on a besoin de maudire une autre femme que ceux qui nous blessent ! »

Il faut croire que la vie a décidé de ne pas l’épargner. Qu’il y aura toujours quelque chose pour se mettre en travers de ce bonheur qu’elle cherche tant. Parfois, elle se souvient de tous ces moments avec son frère, à imaginer ce qu’aurait pu être leurs vies sans avoir à supporter ce quotidien qui ne leur ressemblait pas. Parfois, elle aimerait retrouver ces instants insouciants. Ceux qui n’appartenaient qu’à eux, à cette époque ou les souffrances du coeur étaient moindres, surtout. Que leur seule préoccupation était de savoir quelle nouvelle bêtise ils pourraient faire pour attirer l’attention de leurs parents. Elle aimerait retourner à ce temps là, ou elle était encore si insouciante, à croire qu’un jour son prince viendrait, et qu’elle sera heureuse. Que son frère serait toujours là, auprès d’elle, à la soutenir. Mais trop de choses se sont passées. Le temps a fait les choses à sa manière, la laissant finalement là, à se morfondre face à l’aberration qu’est désormais sa vie. « Je … dessine ? » ose-t-elle répondre à Young Min, grimaçant presque à cette constatation. C’est la première fois depuis des années, qu’elle passe autant de temps sur ses croquis. Il faut dire, elle ne sort plus vraiment, passe le plus clair de son temps libre enfermée dans sa chambre. Elle n’a plus que ça. Un pauvre rêve qu’elle ne pourra jamais réaliser, alors qu’elle vit encore sous la pression constante de ce père qui a bien l’intention de dicter sa vie jusqu’à la fin. Elle fronce ses sourcils, en le voyant repartir aussi rapidement, en profite pour ranger ces quelques affaires devant elle. Elle ne l’entend pas revenir, mais se redresse aussitôt à sa question. « Euuh… Des draps, il y en a dans le placard. Et pour le fil… » Elle se lève de son lit, se dirige vers son bureau, avant de se retourner vers son ami. « Tu veux quoi comme fils ? J'ai que du fil de couture ici... » qu’elle demande, feintant un sourire à son égard. C’est encore difficile pour elle, de revêtir sa carapace. Elle est encore trop faible pour ça. Elle sait surtout qu’il lui en faudra bien plus pour convaincre Young Min qu’elle va mieux. « Je te suis sur le choix du film. Tu veux la faire comment la cabane ? » questionne-t-elle son ami. Et si pour le moment, elle voit si peu de positif dans sa vie, elle a envie de croire que cette petite aparté qu’il lui offre pourra lui faire du bien. La soulager un tant soit peu de ces peines qui restent bien profondément ancrées en elle.

Moquez-vous de mes préférences cinématographiques si cela vous chante !! Je connais les bienfaits de ces films romantiques : 1. ils ne prennent pas le chou ; 2. il y a toujours un personnage détestable sur lequel on peut passer ses nerfs ; 3. la romance nous arrache toujours une petite larme même discrète. Cette thérapie de bonnes femmes ne fonctionnent pas à tous les coups. Avouons que nous pouvons développer une carapace qui protège de notre palpitant. Une méthode qui fera peut-être ces preuves ?! Nous allons tester ça. Je débarquais dans la chambre de ma camarade afin de la surprendre. Il faut bien avoir un effet de surprise pour que cela fonctionne. Laissez-moi y croire ! Je fus surpris de la trouver avec ces croquis entre les mains. Un petit haussement de sourcil puis un balayage de la main. « Range-moi ça ! Tu as besoin d’autre chose ! » Je m’engage certes un peu trop rapidement mais c’est aussi mon propre besoin que j’extériorise ainsi. Il me faut de la compagnie féminine. Seules les femmes peuvent comprendre cette envie irrépressible de se peloter dans un plaid avec des coussins, des sucreries devant un film. Une bonne régression affective. Il n’était pas exclu que je réclame un film de princesses Disney ou un Star Wars plus tard dans la soirée. Je quitte la chambre avant d’y revenir les bras chargés de mon matériel. Je fais le tour de sa chambre pour trouver comment nous en sortir. Je me dirige ensuite vers le placard pour prendre plusieurs draps. « Tu n’as rien de plus solide ? » Du fil de couture ne tiendrait jamais. Je me tournais vers le reste des meubles afin de défaire un matelas, déplacer des chaises. « As-tu au moins des pinces à linge ? » Je nous fis une cabane de fortune dans laquelle j’installais les plaids et les coussins. Je pris sa main pour la guider dans cet endroit. « Ici, on a le droit de pleurer, de rire sans faire semblant. » Une douce invitation à se laisser aller ! Je posais mes fesses dans un coin, ramena mes genoux vers moi. « On regarde ce film puis tu choisiras. Si on s’endort, pas grave ! » Je lui fis un clin d’œil. « Si jamais tu veux parler, je suis là aussi pour ça. » Je m’assis en tailleur finalement. « Que souhaites-tu ? »

Sur le coup, Ye Won n’est pas certaine de ce qui l’attend ce soir. A voir son ami prendre les rênes de la soirée, sans lui demander son avis. Elle a beau passer tout son temps le nez dans ses carnets, peut-être qu’une soirée films avec Young Min l’aidera tout autant à penser à autre chose. A arrêter de se torturer avec tout ce qui continue de se passer avec Il Kyang. Elle qui passe son temps à chercher de nouveaux moyens de se concentrer sur elle, peut-être qu’il lui offre une opportunité. Alors, elle se laisse faire, sans chercher à le contrarier. « J’dois avoir ça… » répond-t-elle, fouillant dans ses affaires, ne trouvant rien qui puisse lui convenir. Un instant, elle se redresse, réfléchit. Heureusement pour elle, elle a beau être au plus mal, elle arrive encore à avoir des idées censées. « J’vais aller voir dans la buanderie, y’en a forcément. » A son tour de quitter la pièce, faisant au plus vite pour ne pas se faire remarquer. Depuis des semaines, elle n’est qu’un fantôme dans cette maison, et fait toujours en sorte qu’on ne la voit pas. Heureusement pour elle, elle a vu juste en allant jusqu’à la buanderie, récupérant ce dont ils pourraient avoir besoin pour construire cette cabane. Marchant tout aussi rapidement sur le chemin retour jusqu’à sa chambre, elle tente un sourire à l’égard de son ami, en lui donnant les pinces à linge qu’elle a trouvé. Plantée au milieu de la pièce, elle attend qu’il finisse de monter ce petit château à l’abri des autres, et se laisse guider à l’intérieur quand celui-ci semble finalement prêt. Léger sourire qu’elle essaie de garder sur les lèvres, elle s’assoit en tailleur à côté de lui, coince une mèche de cheveux derrière son oreille. « Tu sais quand même que je suis une vraie madeleine en ce moment ? » Et c’est peu de le dire, un rien arrive à la faire craquer et pleurer. « On lance le film, on mange de la glace, et tu me laisses pleurer dans tes bras si je craque… Ce qui risque d’arriver. » Elle grimace un peu, mais n’a pas le courage de faire comme si tout allait bien dans sa vie. Et il est parfaitement au courant de ça. « Je peux juste te poser une question avant ? » ose-t-elle demander, relevant son regard vers lui. Hésitant un instant, elle se mord la lèvre, avant de se lancer. « Comment tu te sens, toi ? »

Débarquant dans sa chambre, ayant la ferme intention de secouer la mistinguette qui se morfondait dans son coin ces derniers temps, je pouvais comprendre son attitude parce qu’elle faisait écho à la mienne. On ne peut pas dire que mon humeur soit au beau fixe depuis ma rupture avec Nam Ja. Je déprimais sévère mais je cachais mes souffrances derrière mes sourires. Il Kyang avait compris mon secret, en même temps on trainait tellement ensemble depuis la première réunion dans le réfectoire. On était devenu super proche… comme je l’avais toujours voulu ! Maintenant j’avais surtout besoin d’une présence féminine, et Yewon avait besoin que l’on la bouscule un peu. Je serai gentil parce que je suis immense, accessoirement un homme donc je ne voudrais pas lui faire du mal aussi. Je décide en arrivant dans sa chambre de construire une cabane dans laquelle nous pourrons cacher nos douleurs. Un cocon où nous n’aurions pas besoin de faire les forts pour ne pas inquiéter les autres. Je voulais lui permettre de dire ce qu’elle avait sur le cœur ou non. Un endroit qui serait coupé du monde. Je la regarde quittée la chambre pendant que je sors les draps de l’armoire. Je prends mes aises en bougeant les meubles, attache le tout avec les pinces que la miss me ramène. Assez fier de ma construction, j’installe les coussins, les plaids et tout avant de l’emmener dans ce monde unique. Assis en tailleur, je prends un coussin pour le poser entre mes jambes puis observe mon amie. « On est deux… » Je lui souris avant de prendre sa main pour la serrer dans la mienne. « Au pire si on inonde ta chambre puis la maison, on jouera à Titanic. » Je tente une plaisanterie en espérant détendre l’atmosphère. Je secoue la tête en écoutant le programme. « Cela me parait raisonnable. Tu as des mouchoirs ou je dois aller cambrioler une autre chambre ? » Je fronce les sourcils dans une expression comique. « Je ne voudrais pas prendre tes cheveux pour des mouchoirs. » Oui je peux être ultra sérieux mais comme je m’inquiète toujours pour les autres, je fais souvent le pitre même dans les moments difficiles. Je comptais poursuivre quand Yewon me prit au dépourvu en me demandant comment j’allais. Une question simple mais qui fit monter les larmes aux yeux en un battement de cils. « Ça va pas du tout… j’ai fait une overdose, et mon copain m’a quitté… » Je tire sur une manche pour essuyer mes yeux. « Tu veux vraiment refaire un remake de Titanic, toi. » Je tente de plaisanter quand même mais mon cœur est aux portes du mont larmoyant. Un rien le pousserait dans les abimes aqueux de ce dernier. « Et toi, comment tu vas ? »

Sa vie a beau être un désastre, Ye Won sait, qu’elle ne peut décemment pas oublier ses amis. Leurs états d’âmes, ce qu’ils traversent aussi. Elle a beau avoir le sentiment d’être au bord du gouffre, elle a besoin de se rattacher aux autres, se doit encore d’être présente pour eux. Même si ça lui semble compliqué, même si elle n’arrête pas de penser qu’elle n’est qu’un poids de plus pour eux. Elle tente un rire à ses remarques, mais il reste teinté de cette tristesse qui l’envahit encore, qui refuse de la quitter. Ye Won n’a plus goût à rien, malgré le fait qu’elle essaie encore parfois de montrer le contraire. Pourtant, face à son ami, cette tâche s’avère bien plus compliquée qu’il n’y parait. Elle joue nerveusement avec ses doigts, évite de croiser son regard. A sa question, elle reste silencieuse, attrape simplement une boîte de mouchoirs restée sur son bureau, et lui tend dans un léger sourire. Finalement installée à ses côtés, Ye Won garde la tête baissée, encore fragilisée. Elle voudrait pouvoir se rassurer, en se disant que lui au moins, va bien. Mais elle se trompe sur toute la ligne, ses yeux commençant déjà à s’embuer. Elle regretterait presque d’avoir posé la question, déglutit lorsqu’il la lui retourne. Que pourrait-elle dire ? Qu’elle observe de loin Il Kyang fonder une famille avec une autre ? Qu’elle a l’impression de mourir de l’intérieur rien que d’y penser ? Une larme perle rapidement sur sa joue à y penser une fois de plus, suivie d’une autre. « Celui que j’aime est en train de construire son futur avec une autre… » ose-t-elle simplement lancer. « Et j’ai fini par penser que disparaitre serait moins douloureux… » mais elle n’a pas réussi. Elle est encore là, à tenir fébrilement sur ses jambes. Une tentative avortée, qui continue de laisser ses peines l’envahir un peu plus chaque jour. Parfois, elle se demande encore ce qu’elle fait là, ce qu’elle en tire. A part de nouveaux hauts-le-coeur, à part cette torture qu’elle s’inflige à le croiser, il n’y a rien de réellement positif dans sa vie. Elle en est venue à se séparer du monde, reste le plus clair de son temps enfermée loin de tout le monde. Mais rien n’y fait, cette douleur ne la quitte pas. D’un geste, elle essuie ses joues, renifle discrètement avant de poser son regard sur son ami. « On est pas garnis tous les deux hein… » Elle tente un brin d’humour, mais sa voix déraille encore, bien malgré elle. Que pourrait-elle finalement faire, pour calmer ces peines ?