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Je suis ton pire cauchemar ! [ Caïn n Nina]

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Je suis ton pire cauchemar ! [ Caïn n Nina] | Ven 24 Avr - 22:29
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❝ Et cela n'est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière.  ❞ Corinthiens 11:14I'd rather be in hellCertains passé ne devaient pas être fouillés. Certaines histoires ne devaient pas être ressassées. Caïn sentit des sueurs froides lui parcourir le dos. L’animatrice reposa sa question.

« Allez, c’est quoi ton secret ? Perdre dix kilos comme ça, tout le monde se demande quel est ton secret ? »

Soit elle était con, soit elle essayait de ruiner sa carrière en direct. Le stress, c’était le stress qui lui avait creusé les joues et fait ressortir son menton. Qui lui avait aussi creusé ses grandes cernes et ce teint blafard. Ils ne comprenaient pas pourquoi ses fans fantasmaient tellement sur sa transformation en parfait zombie. Il n’était déjà pas très épais par nature.

« Essayes de monter une affaire à Séoul et tu te verras fondre ma chère ! Mais, sérieusement, les filles, les gars, je vous parle à tous. Vous êtes beaux comme vous êtes, on a chacun notre morphologie et personnellement je ne comprends pas trop l’obsession qu’on se fait autour de notre poids. Et pourtant je bosse aussi dans l’industrie du mannequinat ! »

Ils rigolèrent un bon coup et passèrent à un autre sujet. Mais il ne se sentait apaisé, il avait un trou béant qui lui tordait le ventre. Un manque d’air dans les poumons. L’émission à peine terminé, il sauta presque de sa chaise, lança un rapide remerciement et au revoir à l’équipe et se précipita dehors par la porte de service. Une clope était déjà apparue au coin de ses lèvres et il se dépêcha de l’allumer. La nicotine fit rapidement son effet, il se calma. Mais il savait que cette nuit, nombre de cauchemars l’attendaient.

Ce n’était pas tellement les images de violence qui l’avait traumatisé, bien qu’elles étaient bien trop vives dans sa mémoire. Bien plus cruelles que toutes les bagarres de coin de bar auquel il avait vivement participé dans sa jeunesse. Bien plus froides que la nuit dans laquelle les patrons les balançaient après avoir foutu un bordel monstre. Bien plus dures que le béton sur lequel ce sang avait coulé, plus douloureuses que les coups qu’il avait reçu et que lui n’avait pu empêcher. Un sentiment de culpabilité. Qui le rongeait encore et toujours depuis. Qui grandissait, qui se transformait en un véritable monstre qui l’empêchait de fermer les yeux la nuit. Mais ces souvenirs n’étaient rien en comparaison des flashs des paparazzis, des questions brusques des journalistes, de celles bien plus effrayantes des enquêteurs et sa bouche qu’il n’avait pas pu ouvrir. Ce sentiment d’être acculé à un mur et de se faire frapper comme celui-là qu’il avait abandonné à son propre sort. Les mensonges, les rumeurs, les humiliations, les insultes, les menaces de mort. Il y était habitué, c’était le revers de la célébrité. Mais jamais ils n’avaient été aussi terribles que les derniers mois qu’il avait passé à Busan. Et les sacrifices qu’il avait dû faire, les amis qu’il avait perdu, ceux qu’il avait abandonné. Tout ça parce qu’il s’était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.

Caïn n’aimait pas argumenter que la vie était injuste parce qu’il l’expérimentait depuis sa naissance même . Rien ne servait de se lamenter sur quelque chose qu’il ne pouvait pas changer. Le sentiment, seul, restait. Il ne pouvait que le constater et l’endurer. Encore et toujours.

Des pensées noires, ce n’était pas son genre d’en avoir. « Ce soir… Whisky… Non, on va partir sur de la bière pour une fois. » Il avait toujours du mal avec cet eau de vie depuis sa dernière cuite au N°7.

Et ainsi il se rendit guilleret jusqu’à Itaewon en espérant passer du bon temps dans un bar qu’on lui avait grandement recommandé mais qu’il n’avait pas encore eu le temps d’essayer. Il passa les portes de l’établissement avec un sourire, se présenta au comptoir et avec une pêche du tonnerre que sa petite promenade lui avait permis de retrouver, se prépara à commander auprès de la barmaid. Elle se retourna et son expression se crispa.

«  Nina ?»

Et merde ! Ce monde était décidément injuste.
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