D'un dessin à la réalité ft Kô ♥
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D'un dessin à la réalité ft Kô ♥ | Sam 2 Mai 2020 - 19:24 Citer EditerSupprimer
Lyvan avait d’abord été surprise de ces dessins. Elle n’avait pas eu de mal à se reconnaitre mais à accepter l’idée que quelqu’un puisse la regarder de loin pour faire d’elle un modèle. Pourtant la douceur qui se dégageait de ces dessins n’avaient rien d’effrayant, mais depuis son … accident, elle aimerait être invisible aux yeux des autres. Etrange paradoxe quand la jeune femme s’adonnait à la danse avec passion. Elle n’était pas gênée d’être vue sur scène car c’était un espace de protection dans lequel elle se libérait, mais dans les salles de cours, les couloirs, sa fraternité, moins on la voyait et mieux la jeune fille se sentait. Alors les premiers jours où les dessins ont commencé à arriver, elle ne savait comment réagir. Elle les fixait, et plus elle les observait et plus la poésie que le garçon mettait dans ses traits de crayons la touchait. C’était étrange comme émotion. Elle les avait montrés à In Ho qui bien qu’enclin à toujours la suivre, adoptait avec elle une attitude de protection et un brin possessive. In Ho n’était pas du genre jaloux, mais avec Lyvan il se découvrait une nouvelle facette de sa personnalité. La jeune femme ne s’en plaignait jamais car le garçon le faisait toujours avec parcimonie et ne lui prenait jamais la tête. Il n’était pas de ces hommes jaloux qui empêchait leur partenaire de vivre. Bien au contraire. Il l’avait laissé décider de ce qu’elle voulait de ces dessins, lui demandant simplement de le tenir informer de l’identité de la personne qui la dessinait ainsi. Alors les jours avaient passé et les dessins s’étaient entassés avant qu’elle n’ose enfin glissait une note dans le casier de ce dessinateur. Pourquoi me dessines-tu ? Avait-elle demandé et tout dans son écriture était gracieux et délicat. Elle n’avait ajouté aucun dessin, ni smiley, et pourtant sa phrase n’inspirait ni l’agressivité ni la colère. Elle était intriguée, et la courbe délicate de ses lettres laissait entendre de la douceur dans cette voix qu’elle n’avait plus. Les échanges s’étaient fait plus régulier et la jeune femme avait guetté son casier avant de remarquer le garçon, prenant enfin connaissance de son apparence. D’ailleurs elle avait hésité un instant à savoir s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme. Troublée elle ne savait quel genre elle préférait. Une femme aurait eu un côté plus rassurant en son sein, mais la féminité et la dualité de Kô lui laissait croire qu’il ne serait pas une menace. Elle avait gardé dans une pochette (qu’elle avait acheté exprès) chacun de leur échange et de ses dessins. Elle n’y avait vu là aucune menace et le jour où elle s’était sentie prête elle avait pris la décision d’aller lui parler, attendant le meilleur instant pour aller le trouver. Alors quand elle l’aperçu attablé dans ce café la jeune femme n’avait pu résister. Nerveusement elle s’était présentée à lui en glissant sur l’esquisse qu’il dessinait un papier sur lequel elle avait griffonné « je peux m’asseoir avec toi … ? » et avant qu’il ne relève les yeux elle avait espéré qu’il reconnaisse son écriture, comme si cela faisait d’elle une inconnue familière. Elle serrait la sangle de son sac de ses deux mains et affichaient un visage nerveux et inquiet. C’était une première pour elle … d’aller vers quelqu’un. Elle qui rayonnait tant par le passé s’était réfugier dans l’obscurité et dans le fond elle y était bien. Les dessins de Kô n’étaient qu’un lien de plus avec cette réalité qu’elle fuyait et pourtant elle avait décidé de ne pas en avoir peur. Son cœur battait à tout rompre alors qu’elle esquissa un sourire maladroit sur ses lèvres enfantines.
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Re: D'un dessin à la réalité ft Kô ♥ | Lun 4 Mai 2020 - 17:45 Citer EditerSupprimer
Tout avait commencé par de la simple curiosité, une recherche de modèle, d'inspiration. L'étudiant en stylisme était parti voir un cours de danse, ne se doutant pas une seule seconde qu'il remarquerait autant l'une des danseuses. Gracieuse, féminine, sensuelle, mais qui lui paraissait encaisser, subir, souffrir. Toute cette beauté pure contrastait avec la noirceur du tableau dépeint. Kô n'était pas un grand professionnel, il avait néanmoins du mérite et il ne s'en cachait pas, mais il lui arrivait, parfois, d'être capable de lire dans les yeux des autres. Lui-même conservait une part sombre au fond de son âme, des choses dont il ne voulait pas parler, mais qui se voyait probablement. Il avait donc décelé bien plus d'histoire en la demoiselle en continuant à la dessiner chaque fois qu'il en avait l'occasion. Dans le fond, il se demandait si ses sketchs ne l'aidait pas à lui aussi en quelque sorte.
Kô passait donc du temps à reproduire les traits de la jeune femme, Nan Lyvan, sans pour autant lui avoir jamais adressé la parole. Savait-elle que le garçon la dessinait ? Bien sûr. Kô avait décidé de glisser chacune de ses oeuvres dans le casier de la danseuse, y nottant la date à laquelle il l'avait terminé ainsi que son nom. Elle connaissait donc elle-aussi l'identité de cette personne, peut-être un peu excentrique, qui déposait ces portraits dans ses affaires. D'ailleurs, Kô se rappela de cette fois où, surpris, ce fut à son tour de recevoir quelque chose de sa part. Un simple petit mot qui n'avait pas manqué de le faire sourire. C'était une excellente question. A partir de cet instant, ils échangèrent une correspondance qui était aussi l'occasion pour Kô de maîtriser mieux encore la langue coréenne. Il adorait réfléchir à quoi lui répondre.
Les deux jeunes gens ne se rencontrèrent donc jamais jusqu'à ce jour. Kô était sorti de l'université pour se rendre dans un café dans le quartier Nord. Il appréciait s'y détendre et pouvoir dessiner en toute liberté ; bien que de nombreux étudiants y étaient également installés. Écouteurs dans les oreilles passant l'un des morceaux de son groupe favori, un crayon en main, sa gomme non loin, il traçait des détails de l'une des dernières tenues qu'il avait imaginé. Ainsi concentré, il dut battre deux fois des paupières en apercevant l'écriture si connue. Doucement, il retira ses écouteurs, un large sourire se traçant sur ses lèvres rouge et il répondit à ce mot sans se retourner pour l'instant. « Avec plaisir. »
Ce ne fut que lorsqu'elle eut pris place sur la banquette en face de la sienne qu'ils purent échanger un véritable regard. Kô ne pouvait pas s'empêcher de se sentir tout excité d'enfin pouvoir la rencontrer "pour de vrai". Elle était une très belle femme qui dégageait beaucoup de charme. En même temps, il se sentait un peu nerveux : par où commencer ? Mais comme Kô était Kô, il ne tarda pas à se lancer.
« Je suis tellement content qu'on se rencontre, s'agita-t-il quelques secondes en rangeant ses affaires pour faire de la place. Est-ce que tu veux une boisson ? »
Il désigna son propre gobelet qui était presque vide. A vrai dire, cela faisait presque deux heures qu'il était installé ici. Il n'avait pas vu le temps passer en travaillant sans relâche sur ses esquisses.
Il arrangea une mèche de ses cheveux récemment temps en blonds derrière son oreille avant de s'adresser de nouveau à son interlocutrice :
« J'espère que tu n'as pas eu peur la première fois que tu as reçu mes dessins. C'est la première fois que je fais ça. »
Il rit légèrement en portant une main devant sa bouche, comme timide, efféminé, pour se cacher.
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Re: D'un dessin à la réalité ft Kô ♥ | Lun 4 Mai 2020 - 18:44 Citer EditerSupprimer
Lyvan avait longuement hésité, craignant que la magie qui s’était créé dans leur échange épistolaire, ne soit gâché par une réalité terne et sans saveur. Pourtant les dessins qu’il lui offrait avait quelques choses de secret, d’unique, de beau. Au-delà du talent évident du garçon, il y avait un message poétique sous ces traits de crayon, ou peut-être était-ce l’interprétation qu’elle en faisait … ? Quoiqu’il en soit, elle craignait de perdre ce je ne sais quoi qu’il avait, aussi étrange que ça puisse paraitre. Elle ne connaissait rien de lui si ce n’est son allure et ses dessins. Elle devait bien admettre que l’apparence excentrique du garçon l’avait dans un premier temps effrayé. Non pas qu’elle soit rebutée par son look ou ses choix vestimentaires, mais parce qu’il était ce genre de personne que l’on remarquait. En bien, en mal, cela ne faisait aucune différence pour la jeune femme qui souhaitait juste disparaitre aux yeux des autres. Kô avait même une élégance soignée et une féminité dans ses gestes qui le rendait gracieux. Il avait une aura qui la captivait et elle craignait qu’il ne la tire dans une lumière qu’elle fuyait. Mais ce jeu de correspondance ne pouvait durer éternellement … Elle avait envie d’apprendre à le connaitre et peut-être aussi mieux comprendre ce qu’il voyait en elle qui le poussait à la dessiner autant et avec … autant de justesse ? Parfois elle avait l’impression qu’il la perçait à jour et les visages tristes qui transperçait sur ses dessins la troublait. Semblait-elle toujours assombrie, affectée, quand elle dansait ? Ecrire ces mots lui auraient plus facile, pudique de ces émotions, mais elle voulait pouvoir jauger l’expression de son visage, la sincérité de ses propos. Elle avait pris son courage à deux mains et s’était présentée à lui. Elle avait glissé sur cette banquette en posant son sac à côté d’elle. Elle l’observe, de si près tout semblait ... Réel. Elle était intimidée, osait à peine sourire quand lui rayonnait. Elle déglutit et posa devant son petit calepin et son stylo qu’elle emmenait partout avec elle. Sa voix, elle était comme elle se l’imaginait. Son rire, et ses gestes, élégants et distingués, l’hypnotisait. Elle acquiesça à sa proposition de boire un café, jouait nerveusement avant son stylo avant qu’un petit silence ne s’installe entre eux. Elle aimerait lui répondre, mais elle était gênée, elle ne rencontrait pas de nouvelles personnes Lyvan. Se contentait d’être au côté d’IN Ho en souriant quand il la présentait à ses amis du club de basket. La plupart du temps il traduisait pour elle ce qu’elle signait, et dans les autres situations elle s’arrangeait pour tout préparer, anticiper ses questions, ses réponses et faire de ces moments de communication avec les autres des temps rapides. Elle renifle doucement et sous le regard sûrement intriguée du garçon qui attendait une réponse se met à signer. Dans le doute, elle n’avait trouvé que cette technique pour lui faire comprendre qu’elle ne parlait pas. Un garçon de la table d’à côté tourna la tête vers elle surprit mais elle se força à ne pas le remarquer. Puis elle pousse vers Kô la première page de son carnet où elle avait écrit « Je peux t’entendre, mais je suis muette. » puis rajouta de cette même écriture gracile et rapide « Je prendrais un chocolat viennois s’il te plait. » elle attendait, les mains glissées sous la table pour en cacher la nervosité, la réaction du garçon.
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Re: D'un dessin à la réalité ft Kô ♥ | Mer 6 Mai 2020 - 17:12 Citer EditerSupprimer
Maintenant installés l'un en face de l'autre, Kô s'abandonna quelques secondes à imaginer les possibles raisons de la présence de Lyvan dans ce café. Etait-ce par ce qu'elle savait qu'il y travaillait, penché sur ses nombreuses esquisses ? N'était-ce qu'un coup du sort ? Etait-elle venue dans l'idée de s'adresser à lui ou n'était-ce qu'une pure coïncidence ? Si ce n'en était pas un... peut-être qu'il y avait des choses qu'elle souhaitait savoir sur l'artiste - cela serait compréhensible. Au fur et à mesure de ses dessins, le jeune homme avait pu en apprendre un peu plus sur celle qui était désormais son interlocutrice tandis qu'elle ne connaissait que ce qu'il souhaitait bien lui livrer dans leurs écrits. Il ne mentait pas, bien au contraire, mais c'était peut-être si peu par rapport à ce qu'il savait d'elle. En y réfléchissant de la sorte, cela pouvait paraître un peu étrange, mais de Kô l'idée d'en tirer parti.
Depuis qu'il avait commencé à reproduire les mouvements, le corps, les émotions de Lyvan, il avait eu comme l'impression de se trouver lui-même. Plus il dessinait, plus il se redécouvrait. Plusieurs fois il avait été tenté de tout stopper, d'annoncer à la demoiselle que tout ça n'était qu'un projet, pour un devoir, ou n'importe quoi. Mais, dans le fond, il n'arrivait pas à s'empêcher de la détailler un peu plus à chaque oeuvre qu'il lui offrait.
Après avoir engagé la conversation, Kô ne comprit pas tout de suite ce qui semblait tant déranger Lyvan. Après tout, ils ne s'étaient jamais adressés la parole jusqu'à présent, et Kô ne s'était pas approché à plus de trois mètres de la demoiselle. Comment aurait-il pu deviner cela ? Il la vit agiter ses mains, prenant cela pour du stress qui l'envahissait, fronça les sourcils quand deux personnes se tournèrent vers leur table, et put enfin comprendre. Ses lèvres formèrent un O délicat, surpris de cet aveu, mais nullement décontenancé plus d'une seconde. Il lui offrit un nouveau sourire en faisant signe au serveur pour un chocolat viennois pour son amie et un autre thé matcha en ce qui le concernait. Le garçon partit, les yeux clairs de Kô revinrent se déposer sur la jeune femme.
« Tu préfères que je te réponde par écrit ou que je parle ? Je ne savais pas que tu étais muette, lui dit-il, mais ça ne change pas grand-chose, dans le fond. »
Il haussa un peu les épaules. Pourquoi se priver d'une nouvelle amie pour si peu ? Le langage corporel exprimait déjà tant - et Lyvan devait sans doute le savoir mieux que personne, pour une danseuse. C'était la première fois que le japonais se trouvait face à quelqu'un dénué de paroles, mais il aimait les différences, y puisant même une certaine force à travers elles.
Lui-même savait qu'il était différent sur bien des points. C'était une personnalité qu'il avait forgé de toutes pièces, une certaine carapace qui lui permettait de se cacher tout en étant pourtant lui-même. Les événements du passé avaient malheureusement toujours de l'influence sur lui, mais il avait décidé d'en tenir les rênes. Hors de question de sombrer une nouvelle fois dans l'abîme. Mais qu'en était-il de Lyvan ?
Le serveur revint rapidement avec leurs consommations et tira ainsi Kô de ses rêveries. Il le remercia, non sans remarquer qu'il était plaisant, et but une gorgée avant de reprendre la parole.
« Alors, mh, ça fait un peu bizarre, non ? dit-il doucement. Mais c'est bien, je suis ravi ! Tu es magnifique... Tu as déjà été modèle pour quelqu'un d'autre ? Enfin, je veux dire, vraiment modèle, car je t'ai un peu dessiné dans ton dos... au début. »
Il s'empêtrait un peu les pinceaux, non ? Mais avec un nouveau large sourire, il savait qu'il n'avait rien à craindre. Puis, de toute façon, ils avaient eu l'occasion de commencer à se connaître au fil des lettres, mots, échangés. Kô était du genre franc, enthousiaste, peut-être parfois un peu envahissant, même.
« N'hésite pas à me dire si je parle trop vite, ou même si je suis bizarre aussi. »
Il rit une nouvelle fois avant de laisser un peu de temps à son interlocutrice pour qu'elle puisse s'exprimer à son tour. Et puis, elle devait sûrement avoir des tonnes de choses à lui demander si elle avait choisi de faire la démarche de s'asseoir avec lui. Kô avait hâte d'en savoir un peu plus et de se livrer aussi, si elle le lui en faisant la demande.
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Re: D'un dessin à la réalité ft Kô ♥ | Lun 18 Mai 2020 - 16:16 Citer EditerSupprimer
Lyvan le fixe, cherche à comprendre ses réactions. Peut-être qu’à le voir si différent, il comprendra celle de la jeune femme ? Mais comment pouvait-on réellement comparaitre une tenue et des lentilles à un handicap. Le regard des autres étaient de toute évidence lourd à porter alors peut-être que dans le fond elle espérait qu’il accepte sa différence sans que son regard sur elle ne change ? était-ce beaucoup de demander cela au garçon ? Elle déglutit et put le voir rire nerveusement. Il était certains qu’il ne s’attendait pas à ça, qui le ferait vraiment ? Ça ne change pas grand-chose dans le fond. Elle penche la tête sur le côté, plonge son regard dans le sien pour en sonder la sincérité. Lyvan savait, depuis qu’elle avait perdu sa voix, que son regard se faisait plus perçant, plus sombre aussi. Elle paraissait souvent froide mais elle se perdait simplement dans la contemplation d’un monde qu’elle redécouvrait. Privée d’un sens, elle réalisait combien tout pouvait être différent, les détails lui apparaissaient autrement, la danse … était un acte encore douloureux pour la jeune femme qui y revoyait chacun de ses démons et pourtant … Magnifique ? Elle lève son minois vers lui troublé. Modèle, elle ? Oh … Elle en avait attiré bien des regards. Elle n’a pas toujours été ainsi Lyvan, caché derrière un gros pull dans lequel elle se réfugiait, masquait ses formes. Elle avait brillé Lyvan, sous la lumière, elle était radieuse avant, souriante. Il fallait même avouer qu’elle ne se serait jamais assise à cette table avec ce garçon. La différence l’effrayait, ses parents l’avaient élevée pour qu’elle se cantonne à un moule défini qu’elle n’avait pas le droit d’échapper. Il avait fait d’elle un pantin mais elle était rayonnante, aimait sa vie, sa liberté qu’elle pensait avoir. Aujourd’hui Lyvan avait coupé ses fils et comme un pantin sans force s’était effondrée. Elle apprenait à marcher, à respirer. Sans ce cadre qui l’avait toujours guidé la jeune femme apprenait à jouer au funambule sans attache. Elle sait que la chute sera mortelle mais elle sera toujours plus belle que cette cage dans laquelle elle s’était perdue. Ce monde qu’elle avait tant aimé et compris, la débectait aujourd’hui. Elle avait été idiote et naïve, le monde avait des couleurs qu’elle découvrait quand bien même elle en avait peur. S’asseoir avec Kô représentait tellement pour elle mais le garçon ne devait pas comprendre. Se vexerait-il s’il savait que Lyvan l’aurait sûrement ignoré avant ? Le jaugeant d’excentrique sans intérêt ? Cruelle enfant. Elle apprenait à changer et aujourd’hui … elle était fière d’être capable de pouvoir penser par elle-même et de ne pas prendre peur des couleurs que représentait Kô à ses yeux. C’était un nouveau pas qu’elle faisait pour se sortir de son enfer. Devrait-elle le remercier de l’avoir dessiné ? D’avoir porté son intérêt sur elle ? Il ne la trouverait que plus étrange. Tiré de ses pensées par leur boisson, elle attire sa tasse entre ses mains pour se réchauffer bien qu’il fasse délicieusement bon aujourd’hui. Mais Lyvan en public cachait toujours ses formes sous un pull ou un gros manteau. Elle prend son bloc note et écrit « Tu peux parler, c’est plus simple ainsi. J’ai déjà été modèle, un jour, mais c’était avant. » avant quoi Lyvan ? Elle hésite un instant, se mord la lèvre, puis ajoute. « Tu ne parles pas trop vite. Moi je suis lente par contre non ? » elle ajoute un petit smiley adorable et lui fait glisser le bloc. Elle peut sentir les murmures à leur encontre mais se concentre uniquement sur le garçon. Elle sort alors un des dessins du garçon et le fait glisser jusqu’à lui. Un dessin d’elle, évidemment, dansant mais si sombre … Pourquoi ? Qu’avait-il vu en elle ce jour-là pour qu’il noircisse autant … son aura. Comme si elle chutait dans un gouffre douloureux. Elle pensait pourtant avoir masqué sa souffrance ce jour-là ? La vérité c’est que la chanson jouée par sa professeure était la même chanson sur laquelle elle travaillait avec son bourreau quand elle préparait son concours d’entrée pour Julliard. Alors les notes restaient gravées au fer rouge dans son esprit et n’amorçait aucun souvenir auquel elle voulait faire face. Mais elle voulait voir ce que lui avait vu … vu d’elle. « Pourquoi m’as-tu dessinée aussi … sombre ? » engloutie dans cette noirceur.
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Re: D'un dessin à la réalité ft Kô ♥ | Lun 18 Mai 2020 - 16:20 Citer EditerSupprimer
Il sentait son regard profond s'attarder sur lui, comme si elle essayait de sonder quelque chose en lui. Que recherchait-elle réellement de cet échange qu'elle avait instauré ? Kô ne se sentait plus tellement mal à l'aise que profondément interloqué sur les événements qui étaient en train de se dérouler. Néanmoins, il la regardait lui aussi de ses pupilles bleues, voyant qu'elle se cachait derrière de grands pulls qui lui donnaient un certain style — contrastant avec ses différentes tenues de danseuse. Il avait l'impression de lire plusieurs informations chez Lyvan, qu'il n'osait pour l'instant pas encore prononcer.
En ce qui le concernait, le passé ne cessait de le rattraper. Il y avait des choses dont il avait beaucoup de mal à parler, mais d'autres qui lui donnaient un peu plus de force chaque jour. Il n'était pas devin, ignorait le propre passé de la demoiselle, mais il avait parfois l'étrange impression de connaître ce qu'elle tachait au mieux de dissimuler. Sans doute était-ce l'une des raisons qui l'avait poussé à continuer encore et encore à reproduire les émotions, les courbes gracieuses et féminines, de la jeune femme.
Elle finit par lui confirmer que c'était bien qu'il parle oralement tandis qu'elle répondait par écrit. Il acquiesça doucement d'un mouvement du visage, cela lui allait tout autant. Il commanda des boissons pour eux puis, dès lors qu'elles furent servies, ils purent se concentrer sur leur rencontre sans être dérangés. Peu importe les regards qui se tournaient dans leur direction. Ce n'était que de vils créatures inintéressantes. Kô avait l'habitude que des yeux se tournaient vers lui. Il avait choisi de prendre cela comme des compliments, préférant se parer de ses plus beaux atours et montrer qu'il était sûr et fier de la personne qu'il était — tout n'était pas faux dans cela.
Il sourit quand Lyvan lui apprit qu'elle avait déjà été modèle une fois, avant. Mais avant quoi, Lyvan ? Kô avait sans doute vu juste ; des zones d'ombres s'étendaient tout autour de la jeune femme. Il la rassura en lui assurant qu'elle n'était pas lente et que, de toute façon, ils avaient tout le temps qu'ils désiraient, du moins jusqu'à la fermeture de l'établissement. Il but un peu de sa boisson, continuant de porter son attention sur elle qui avait repris son carnet pour y écrire quelque chose. Lui aussi avait envie de lui poser des questions, mais, bizarrement, il avait peur d'être trop maladroit et de la faire fuir. C'était la première fois qu'il ressentait cela. Enfin, elle déposa l'un des dessins qu'il lui avait offert avec une question. Le blondinet haussa un sourcil en reprenant l'esquisse, tentant de se replonger dans l'instant qu'il avait immortalisé, à l'instar d'une photographie.
« C'était, débuta-t-il, c'était un moment très intense. Je retranscris toujours la vérité et ce jour-là, il y avait quelque chose de fort, de plus... sombre. »
Il repoussa sa boisson pour montrer l'œuvre, designer les yeux, l'expression du visage de son modèle, ses mouvements.
« Tu as montré quelque chose que, moi en tout cas, je n'avais pas encore vu jusque-là. Je crois avoir vu de la peur en même que de la tristesse, une certaine nostalgie peut-être. Je ne saurais pas bien le dire. »
Il la fixa dans les yeux, se souvenant maintenant clairement de ce qui s'était passé à ce moment. Il s'était installé un peu à l'écart avec tous ses crayons et feuilles et il avait eu quelques secondes d'absence. Son cœur s'était serré et il avait cru ressentir une violence inouïe. Était-ce ses propres sentiments ou bien ce que renvoyait la danseuse aux yeux du monde ? Il n'avait pas pu se détacher de sa prestation, l'observant jusqu'au bout. Il n'avait réalisé cette œuvre qu'à partir de ses souvenirs, une fois revenu dans sa chambre étudiante.
« Tu donnes beaucoup d'émotions dans tes danses, reprit-il en buvant un peu. Mes œuvres ne sont réussies que grâce à l'artiste que je reproduis. »
Il lui adressa un nouveau sourire, sincère. Il avait beau être égoïste, il n'en demeurait pas moins très humble en ce qui concernait ses dessins. Bien sûr, il savait qu'il était talentueux, doué et qu'un avenir radieux se profilait devant lui.
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Re: D'un dessin à la réalité ft Kô ♥ | Sam 27 Juin 2020 - 19:18 Citer EditerSupprimer
De la nostalgie ? C’était une émotion qu’elle n’aurait jamais cru voire dépeinte dans ce tableau. De la peur, de la tristesse, oui, très certainement … mais il avait réussi à percevoir ce qu’elle-même avait oublié. De la nostalgie ? De sa liberté d’avant ? De la danse qu’elle pouvait faire ? Elle n’était certaine de rien, mais ce qu’elle savait c’est que l’ancienne Lyvan lui manquait parfois. L’insouciante, la Lyvan pleine de vie, joyeuse et heureuse. La jeune femme qui dansait pour sa liberté, qui dansait parce que c’était sa passion. La jeune femme qui dansait et qui ne voulait jamais s’arrêter. La jeune femme qui avait un avenir droit devant elle. Un avenir qu’elle voulait façonner. Elle vivait pour la danse, aujourd’hui elle survivait par amour. Pour sa sœur, son petit ami. N’était-ce pas triste ? elle avait oublié ce qui la faisait se lever le matin. Ce rêve pour lequel elle avait tout sacrifié jusqu’à sa voix. Elle se sentait parfois étrangère à son reflet, elle dansait mais ne se reconnaissait plus. Elle était différente et se demandait si elle était réellement brisée ou s’il lui restait encore un peu d’espoir pour la danse. Si elle pourrait recoller les morceaux et déployer ses ailes pour voler à nouveau. In Ho l’appelait son petit ange. L’était-elle toujours ? Elle en doutait parfois, souvent même. Elle posa son regard sur Kô, surprise de ses mots, de cette façon qu’il avait de la décrire, de la voir. Elle prenait peur, évidemment parce qu’elle n’était qu’une gosse qui voulait rester invisible aux mondes extérieures. Mais elle n’avait pas peur de lui, pas de ce qu’il était ni de ce qu’il représentait. Peut-être un peu de ce qu’il voyait d’elle, de cette façon qu’il avait de lire en elle si … facilement. Mais Lyvan n’avait pas envie de fuir, pas aujourd’hui. Elle tend la main vers le dessin et la rapproche d’elle comme si elle voulait lui faire comprendre qu’elle tenait à le garder. Aussi sombre soit-il il était magnifique. Elle passe ses doigts sur les ombres du dessin, laissant quelques traces noires sous la pulpe de sa peau mais relève le visage vers lui. Elle savait que rester ainsi silencieuse pouvait en gêner plus d’un. Mais son regard était si expressif. A vrai dire la jeune femme n’était pas certaine de savoir quoi lui dire même si elle avait été capable de parler. Elle croise son regard et le soutient, suffisamment pour pouvoir y lire toute sa sincérité, et peut-être réaliser ce qu’il avait ressenti en la voyant danser. Elle avait l’impression qu’il l’avait surpris dans un moment pudique, mais en réalité elle était presque reconnaissante qu’il l’ait … interprété avec justesse. Il avait été le seul, de ce qu’elle savait, capable de lire en elle ainsi. Elle avait cherché de longs moment à comprendre comment, pourquoi. Elle pouvait danser les gens ressentait sa peine mais jamais avec une telle … justesse. Elle crispa ses doigts sur le dessin alors qu’elle revivait le moment, la danse, ce qui avait été omniprésent et douloureux à son esprit. Elle approche son petit carnet et parce qu’elle a oublié tout code sociale, se contente d’écrire de sa jolie écriture ronde qui contrastait. « On t’a fait du mal à toi aussi ? » elle ne chercherait pas à savoir quel genre de mal, mais il était évidemment que s’il avait tout compris de ce qu’elle avait dansé, alors il avait déjà dû ressentir cette même peur, comme un écho à de vieux souvenir. Elle relit sa phrase, garde le carnet un moment tourné vers elle marquant une hésitation, avant de le pousser vers le jeune homme. Elle saurait, qu’importe la réponse, en observant sa réaction, s’il était … comme elle. Peut-être se trompait-elle lourdement et que le garçon n’était qu’empathique et observateur. Elle se disait même qu’il avait dû traverser de lourde épreuve rien qu’en regardant la façon qu’il avait de s’habiller. Parce qu’elle savait combien le monde était fermé, combien il jugeait et combien il détestait la différence. Kô était beau dans sa différence et remplie d’une assurance rassurante, mais ce n’était pas parce qu’il semblait aussi assuré qu’il le vivait bien ou qu’il l’avait toujours bien vécu. Elle penche alors la tête sur la côté et détail les traits du visage du garçon. Elle voulait savoir, comprendre, car dans un sens cela les mettrait sur un pied d’égalité. Connaitre l’existence d’un secret.
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Re: D'un dessin à la réalité ft Kô ♥ | Lun 13 Juil 2020 - 16:20 Citer EditerSupprimer
L'art avait quelque chose de particulier. Il permettait de s'exprimer de différentes façons, toutes plus variées les unes que les autres, sans parfois même avoir à ouvrir la bouche. Les mots se transformaient en maux, pansés par l'écriture, la photographie, la danse, le dessin, la musique... Tout cela avait en soit, une certaine facilité. On imaginait alors des histoires, on croyait des choses qui, parfois, n'étaient pas toujours vraies. Mais, cette fois-ci à priori, Kô avait touché du bout des doigts la vérité. Il avait réussi à retransmettre des émotions très fortes, peut-être même violentes, au point qu'ils en étaient tous les deux troublés ; Lyvan et lui. Possédaient-ils un passé similaire ? Leurs blessures étaient-elles tout aussi compliquées à exprimer ? Lyvan avait trouvé la danse. A travers ses mouvements, son corps parlait pour elle. Autant exprimait-il la douleur que la douceur. Tout semblait contradictoire. Les sentiments se mélangeaient, se confrontaient. Quelle était la véritable personnalité de cette demoiselle, au creux de ses veines ? Kô s'était déjà posé toutes ces questions quand son crayon à papier était venu se déposer sur sa feuille, mais les interrogations continuaient d'affluer dans son esprit.
Il avait fini par pousser un peu sa boisson, la laissant de côté, trop captivé par cette rencontre. Il déchiffrait avec douceur les expressions qui s'affichaient sur le visage de la demoiselle en face de lui. Il la voyait décontenancée, très touchée quelque part. Kô n'était-il pas allé trop loin dans ses idées ? N'était-il pas entré dans un territoire secret ? Il s'en mordit un peu les lèvres, espérant que Lyvan ne s'enfuirait pas à toutes jambes. Lui ignorait de quelle manière il aurait réagi si quelqu'un, un beau jour, s'était pointé en lui exposant sa souffrance en plein visage. Car c'était ça, de la souffrance. Et parmi cela, le silence s'étirait entre eux. Tandis que la jeune femme laissait ses doigts parcourir le dessin de Kô, ce dernier se sentait tout à coup comme envahi d'un malaise. De son propre malaise. Lyvan n'y était pour rien là-dedans. Il ne pouvait s'empêcher de se projeter encore une fois à travers cette danseuse, incapable pourtant de mettre des mots sur ses plaies à elle.
Il déglutit en soutenant son regard, un léger sourire se traçant sur ses lèvres rouges. Au moins, Lyvan n'avait pas pris la fuite. Au contraire, elle semblait demandeuse, comme si elle voulait en apprendre davantage sur elle-même au travers des oeuvres du japonais. Il la vit écrire sur son carnet, mais elle ne le lui fit glisser que plusieurs secondes après. Ses pupilles se perdirent sur l'interrogation écrite devant lui et le jeune homme se redressa un peu, croisant ses jambes et glissant une main gênée dans sa nuque. Impossible de se défiler, impossible de mentir. Il ne le désirait pas, de toute manière. Alors, du bout des lèvres, il murmura un "oui". Oui, lui aussi était une victime. Lui aussi avait subi des traumatismes qui faisaient qu'il n'était pas encore tout à fait lui-même. Avec Lyvan, il sentait qu'il ne serait pas jugé, peut-être même qu'elle comprendrait cette peine.
« Je n'ai pas vraiment eu de chance », parvint-il à articuler.
Même si cela était loin de s'apparenter à de la chance.
« Est-ce que tu veux bien que je continue de te dessiner ? »
Peut-être comme une sorte de thérapie qui permettrait de les guérir, un peu, tous les deux à la fois. Se confronter de cette manière à leur peur était légèrement moins brutal que d'en parler de but en blanc. La question que se posa alors Kô fut : est-ce que je suis vraiment prêt ? D'aussi loin qu'il s'en souvienne, depuis son arrivée en Corée, Lyvan était la première personne à qui il confiait un secret de cette envergure. Un secret qui le concernait vraiment. Avec douceur, il eut besoin d'un contact, et sa main glissa sur la table. Du bout de ses doigts vernis, il demanda comme une autorisation à la danseuse pour saisir la sienne.
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Re: D'un dessin à la réalité ft Kô ♥ | Ven 18 Sep 2020 - 0:03 Citer EditerSupprimer
Oui, un simple mot qui pouvait bouleverser des vies. Mais le oui qu’elle préférait, était celui du mariage, pas celui d’un ami qui lui confessait avoir été victime lui aussi. Lyvan ne comprenait pas la noirceur des gens, celle qui les poussait à vous détruire, à vous faire du mal. Comment pouvait-on aimer blesser les autres ? Les innocents ? Les plus vulnérables. Elle détestait ce monde, et cette façon qu’avec les Hommes de vouloir prendre l’ascendance sur autrui. Pourquoi ne pas vivre ensemble … ? Pourquoi briser des vies, des avenirs, des rêves, des cœurs … L’esprit de Lyvan serait de toute évidence marqué au fer rouge par ce qu’elle avait vécu. Elle devrait apprendre à se construire avec ce passé, car il était certain qu’elle ne pourrait jamais oublier. Peut-être qu’avec le temps la douleur s’atténuera. Qu’elle saura se concentrer sur ce qu’elle aimait, son bonheur, cette vie qu’elle avait avec In Ho. Mais jamais, non jamais elle ne pourra oublier le visage de son bourreau, ni la sensation de ses mains sur son corps. Elle savait qu’au détour d’une nuit, son image viendra la hanter sans crier gare. L’insomnie serait alors sa seule compagne pour faire face à cette vision. Car elle pourrait venir se perdre dans les bras de son amant, se blottir contre son torse et fermer les yeux, l’image de cet homme se glisserait sous ses paupières. L’image de cet homme la suivra car elle sera toujours seule face à ses pensées. Face à ses peurs et ses craintes. Le passé pourrait devenir un lointain souvenir. Une sensation désagréable dans la poitrine mais supportable. Elle inspirait doucement en se perdant sur ses lèvres, et ses mots qu’il prononçait. Comme un écho à ce qu’elle ressentait. Cette injustice d’enfant bafoué, trahi. Ils n’avaient pas eu de chance. Son cœur se serra tristement. Elle ne sait pas ce qu’à vécu Kô, mais ce qu’elle sait c’est qu’il en souffrance encore aujourd’hui. Et son bourreau, souffre-t-il lui aussi ? Elle l’espérait, même si on lui avait suffisamment répété que sa liberté d’esprit se trouvera dans le pardon. Comment pouvait-elle pardonner ? Pardonner pour tourner la page ? Peut-être qu’elle ne voulait pas tourner la page, peut-être qu’elle voulait simplement … la justice. Et que son bourreau à elle paye pour ses crimes. Elle se demanda un instant si celui de Kô avait payé. Et surtout … que ressentait-il une fois que c’était fait ? Se sentait-il apaisé ? Pourrait-il enfin se détourner de ce passé ? Ou le hanterait-il à tout jamais ? Mordillant ses lèvres d’enfant confuse, elle boit une gorgée de sa boisson avant de relever les yeux vers lui. Sa question la surprend. Elle ne s’y attendait pas. Se demande si c’est une bonne idée … Mais de Kô se dégage une vulnérabilité et une douceur qu’elle ne peut contrer. Elle attrape son papier doucement, et sort sa trousse de son sac à dos. Elle y fouille un instant avant de sortir un marqueur noir. Plie sa feuille pour ne pas tâcher la table et dans un trait appliqué recouvre sa précédente question, comme pour la faire disparaitre et faire disparaitre avec elle leur passé douloureux. On ne souffre plus si on ferme les yeux assez longtemps. Elle humidifie sa lèvre et attrape une nouvelle feuille avant d’écrire, de sa jolie écriture fine et ronde. « Oui, avec plaisir. » S’accorde la fantaisie de glisser quelques cœurs sur ses i. comme une marque de douceur. Puis ajoute « Qu’est-ce que tu ressens quand tu dessines ? » des questions toutes plus intimes et indiscrète mais qui font de Lyvan une jeune femme innocente en quête de savoir … elle voulait juste comprendre, peut-être qu’en ayant trouvé quelqu’un comme elle, elle pourrait comparer ses peines et se demander s’ils avaient un avenir plus serein … « Moi la danse me libère autant qu’elle me fait du mal. » elle avait hésité à écrire ces mots, les trouvants bien trop poignant et à nue pour ne pas se sentir bête quand Ko les lira … Mais, il lui avait offert un monde nouveau au travers de ces dessins, elle pouvait alors être … sincère avec lui. Peut-être aussi car elle n’avait jamais trouvé quelqu’un qui pourrait la comprendre … étrange sensation que de se sentir lié à une personne qu’on venait finalement, d’à peine rencontrer … Et c’était gêné et le regard fuyant qu’elle fit glisser son bloc à nouveau vers le garçon. En quête de réponses.
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Re: D'un dessin à la réalité ft Kô ♥ | Ven 2 Oct 2020 - 20:31 Citer EditerSupprimer
Il se doutait qu'elle aussi elle se montrait forte, pour les apparences. Pour ces fichues apparences, mais aussi afin de ne pas se dévoiler. Ne pas crier sur tous les toits qu'ils avaient été abusés par des hommes salaces qui ne rêvaient pas d'une vie bien rangée. Un peu comme s'ils avaient honte, en quelque sorte, d'avoir fait l'objet de ces actes horribles. Ils étaient blessés, marqués au fer rouge à tout jamais, et pourtant, ils continuaient encore de se blâmer. Du moins, c'était ce que faisait Kô. Alors, pour oublier tout cela, il jouait, il jouait beaucoup quitte même à s'en brûler les ailes quelques fois. Il se jouait des hommes, aimant les tromper sur sa véritable identité afin de mieux les soudoyer. Il avait envie de se sentir vivant, Kô, il voulait qu'on le remarque pour la personne qu'il était vraiment, sauf qu'il le faisait peut-être mal. Sans se douter plus d'une seconde que toutes ces rencontres sans lendemains le brisaient un peu plus à chaque fois.
Alors il dessinait. Il gribouillait partout, sur tout ce qu'il pouvait trouver. Bien sûr, la mode était son plus rêve, ouvrir sa propre boutique avec ses créations qu'il vendrait dans le monde entier ; mais c'était pour prouver à ce même monde qu'il avait pris sa revanche sur lui. Qu'il avait réussi à aller de l'avant et à devenir quelqu'un. A devenir Hitoshio Kô, ce jeune japonais qui avait bien trop souffert. Alors il lui sourit, il sourit à Lyvan quand elle lui écrivit qu'elle acceptait qu'il continue à la dessiner. C'était un bol d'air frais, quelque chose d'à la fois si aisé à faire pour lui, et si douloureux. Cette danseuse le renvoyait à ses propres douleurs et pourtant il se sentait soulagé de faire ses esquisses, de discuter avec elle de cette manière si douce.
« Merci, lui dit-il alors, c'est vraiment important pour moi et j'espère que ça allègera peut-être un peu de ta souffrance. »
Puis il lut la seconde phrase, l'interrogation de son interlocutrice sur ce qu'il pouvait ressentir quand il dessinait. Il fut étonné de s'apercevoir que c'était bien plus compliqué que cela de l'exprimer par des mots. Mais il fit l'exercice avec délicatesse, réfléchissant en même temps à ce qu'il y avait vraiment au fond de lui. A l'instar d'une confidence.
« Dessiner, c'est... quelque chose de vital. Je pense que c'est une façon pour moi de me décharger de tout ça, en quelque sorte, commença-t-il. Parfois, je ne dessine rien de concret, je prends juste un crayon et je laisse mon imagination faire. Certains écrivent, d'autres dansent, et moi je dessine. Tu as raison, c'est douloureux et libérateur à la fois. »
Il se mordit un peu la lèvre en glissant une main dans sa nuque, un peu gêné d'avoir déclaré tout cela de but en blanc, mais il se rendit compte que c'était finalement naturel de discuter avec la blonde en face de lui. Kô appréciait cet instant et espérait déjà que ce ne serait pas le seul, qu'ils auraient d'autres rencontres.
Tout autour d'eux, l'ambiance paraissait plus légère, moins douloureuse. Le japonais perdit quelques brèves secondes son regard sur l'effervescence qui régnait dans cet endroit avant de reporter ses pupilles vers son interlocutrice. Il lui offrit un nouveau sourire.
« Est-ce que tu veux manger quelque chose ? »
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