T'as paniqué ce soir là. Les sirènes de l'ambulance et les secouristes qui s'agitaient  autour d'elle. T'es allé trop loin. T'as quitté l’hôpital tout en sachant les résultats. De la drogue dans le sang et une sous – alimentation , Il Kyang te l'a pourtant dit , il a essayé de te secouer mais tu n'écoutes rien , tu joues les hommes sourds. Ta fierté te tuera comme elle a failli tuer Yuna. Tu le vis mal , très mal mais cette fois – ci il t'a été difficile de tout enfouir en toi alors t'es isolé dans ta chambre ce soir – là et t'as laissé couler tes larmes dans un silence de mort. Tu t'es promis que si Yuna s'en tirerait pas , tu prendrais ce flingue que tu gardes sous ton oreiller et tu te ferais exploser la tête avec parce que tu sais que tu ne peux pas vivre avec sa mort sur la conscience si jamais elle décidait de s'en aller pour de bon. Deux jours ce sont écoulés , durant lesquels tu as aussi subi les rumeurs qui tournaient sur le campus , t'es encore plus mal à l'aise maintenant lorsqu'un de tes camarades évoque son prénom , t'as l'habitude d'avoir du sang sur les doigts mais pas celui de celle que tu aimes. Ce plaisir malsain qui t'excitait tant te dégoûte désormais. Tu viens de franchir les portes de l’hôpital en cette fin d'après – midi , c'est pas ton genre mais tu as un apporté une peluche , un lapin rose avec une petite boite de chocolat , oh que tu te sens stupide , c'est pas assez pour faire pardonner ta conduite et  tu le sais mais tu ne cherches pas à être pardonné , de toute façon il est beaucoup trop tôt pour y penser. Avant d'entrer dans la chambre de Yuna , tu as une petite discussion avec l'une des infirmières qui s'occupe d'elle. Tu palis lorsque tu entends encore les raisons de son coma. T'as l'impression qu'elle t'enfonce un couteau dans la poitrine qu'elle remue encore et encore. Tu n'apprécies pas cette douleur , ça te tue. L'état de Yuna se stabilise , elle te rassure tout de même , oui après t'avoir presque mis à terre. Tu peux enfin souffler et entrer dans sa chambre , t'as du mal à la regarder avec toutes ses perfusions qui lui sont reliées. Putain , si seulement tu avais su mieux te comporter. Tu déposes la peluche et la boîte de chocolat sur sa table de chevet et tu trouves la force de te rapprocher de son lit , tu te penches  , tu poses ta main légèrement tremblante sur la sienne. Seuls les bip du cardiogramme raisonne dans cette chambre. T'arrives pas , tu n'arrives même pas à poser tes yeux sur son visage , tu détournes le regard , tu te dégonfles encore une fois , comme toujours. Ta lèvre inférieure tremble « Yuna ...Je... » Tu es désolé ? Est-ce que ça suffit ? La gorge nouée tu t'interromps. Ton regard scrute son visage avant que tu ne sentes que tu vas craquer. Tu craques maintenant parce que t'as fait le con. Il ne faut pas que tu te laisses aller ici dans cette pièce. Tu fais demi – tour , tu sors de cette chambre pendant un instant , tu restes adossé contre la porte et tu lèves les yeux au plafond et puis tu essais de calmer ta respiration. Tu tournes la tête et ton regard croise celui d'une personne que tu n'aurais pas voulu voir ici. Tes traits se durcissent et tu te décolles de la porte. Tu vas sûrement pas avoir l'air d'un mec au fond du gouffre devant Il Kyang. Ouais parce que toi , t'as encore le culot de te soucier de  ce que les autres vont penser de toi. T'as l'air d'un monstre , t'en es un. Tu ne devrais même pas être ici parce que tu es le seul responsable de ce qui est arrivé à Yuna. Tu as du culot et peut-être bien encore un peu de courage en stock.

( Pando )

Debout en train de danser dans leur jardin, la joie sur mon visage, heureuse et le visage de cette femme si belle. Elle ne faisait pas partie de ma famille et pourtant, c'était tout comme. Tante de Taemin qui me protégeait beaucoup. Assise sur sa terrasse en train de me regarder toute heureuse et joyeux, une petite poupée remplie de joie. J'entends encore ses mots raisonner dans ma tête. "Yuna, ma chérie, tu es tellement belle que tu pourras faire ce que tu veux dans ta vie. Regarde-toi, magnifique danseuse, joie de vivre, visage qui donne envie qu'on lui fasse confiance. Le genre de visage qu'on aime voir quand on est dans une situation compliqué. Quand j'étais hôtesse de l'air, c'est ce qu'on nous demandait. Tu es si belle, garde cette flamme en toi." Des paroles qui ont disparu petit à petit, cette flamme qui s'était éteinte au fil des années et surtout depuis cette dernière année. Flamme qui n'avait plus d'oxygène pour vivre. Petit cœur qui tentait de vivre et pourtant, j'avais envie de courir, être heureuse. Ses images si belles devant mes yeux , comme une autre vie dans laquelle je n'avais pas mal. Je courais et il me suivait pour me charier, me taquiner. On étaient si heureux dans cette vie. Sa famille était devenue la mienne, il était toujours auprès de moi pour veiller sur sa petite poupée. Courir dans ce verger alors qu'il voulait me rattraper. On pouvait entendre des rires, voir de la joie. Une magnifique vision jusqu'à ce que j'attrape cette pomme sucré pour croquer dedans et d'un coup retour à la réalité. Pomme qui pourrit entre mes mains, tout devient noir. Bleu du ciel qui vient s'assombrir pour laisser place au gris. Lui si proche qui s'éloigne de moi,m'abandonnant dans cet endroit. Je me retourne et d'un coup, je me retrouve enfermé. Extérieur merveilleux qui laisse place à cette cave humide, sourire qui disparaît pour faire apparaître larmes et tristesse. Papillon qui volait autour de moi, maintenant se sont des cafards qui me grimpe dessus. Hurlement qui remplace mes rires. Peur, tout s'oppose d'un coup comprendre. Je ferme les yeux me recroquevillant sur moi-même.

Au moment où j'ouvre les yeux, cette lumière vient m'éblouir, tremblement, je cherchais à me redresser, mais j'avais mal. Corps courbaturé à cause de cette tension. Et d'un coup des voix autour de moi. Une première voix que je pouvais reconnaître même si je ne l'avais jamais entendu prendre une telle intonation. Je tourne le visage cherchant à les trouver, et il était bien là. De dos et pourtant même ainsi, je pouvais le reconnaître. Un de mes anges gardien, celui qui me protégeait quand j'avais peur, qui était au courant de mon secret. Et devant lui, cet autre ange, mais celui-là déchu. Perdu dans un monde dont il n'arrive pas à trouver sa place. Mais qu'est-ce qui se passait? Où est-ce que j'étais ? Je ne comprenais pas du tout. Visage qui tournait essayant de me souvenir, mais j'étais épuisé et perdu dans cet endroit. Cela me rappelait des mauvais souvenirs et je sentais déjà ma respiration devenir saccadé. Je tentais d'attraper un verre, mais je faisais tout tomber. "Qu'est...Qu'est-ce qui s'est passé. Il Kyang? Taemin?..." Voix faible, encore sous médicament et perdu alors qu'elle faisait juste un beau rêve avant de redevenir la réalité. Perdu sans comprendre, essaye de reprendre ses repères, mais la peur est là. Et les garçons qui se disputent, mais pourquoi. A beaucoup de mal à se souvenir de ce qui s'est passé avant son malaise.

( Pando )

Comment pouvais -tu savoir que c'était  toi que tu détruisais en la détruisant elle ? Peut-être que tu en étais conscient , tu as toujours eu cette tendance auto-destructrice en toi , si toi tu ne t'aimes pas comment les autres le peuvent – ils ? T'as pas envie qu'on t'aimes , c'est vrai , tu ne le mérites pas , pas après ce que tu as fais à ta sœur , pas après avoir laissé ta famille mourir alors que toi tu as cette chance de pouvoir jouir de la vie. Tu t'es toujours senti coupable , ce traumatisme est resté ancré en toi , tu vis , mais tu vis coupable. Coupable d'avoir laissé ta famille périr ce soir – là et désormais coupable d'avoir presque tué celle que tu aimes parce que tu te protèges de cette amour que tu n'assumes pas en lui faisant du mal. Ouais , tu te disais que si tu lui brisais le cœur , elle n'aurait plus aucune raison d'être attachée à toi et toi d'être attaché à elle. La voir allongé sur ce lit d'hôpital , c'est au dessus de tes forces , toi qui a pour habitude de jouer au gros dur , tu dois bien admettre que tu ne fais plus le malin désormais. T'as le cœur déchiré , t'as la nausée , ouais tu te dégoûtes , tu regretterais presque qu'elle s'en sorte , tellement tu as besoin d'une raison valable pour pouvoir te tirer une balle dans le crâne et apaiser tes souffrances. Égoïste encore un fois. Qui cherches – tu à protéger en fin de compte ? La boule au ventre , tu quittes la chambre , tu t'adosses contre la porte , tu as à peine le temps de souffler qu' Il Kyang t'impose sa présence. Tu sais à quoi t'attendre avec lui et t'es prêt à ce qu'il te cogne pour avoir fait ce que tu as fait. T'aurais préféré les coups plutôt que d'entendre ses reproches. Il te blesse par ses mots , comme une entaille sur ta peau. Intérieurement tu frôles la mort mais la réalité fait que tu restes là , devant lui , à soutenir son regard , parce que ouais , tu oses lui donner tort . Il Kyang te pousse brutalement contre le mur , un sourire insolent se dessine sur tes lèvres. Tu oses encore. Tu es fier , tu es inhumain mais d'apparence seulement. Il a raison c'est de ta faute , il appuie sur la plaie sans le savoir. Tu te décolles du mur , t'es à terre mais tu te relèves. C'est lui que tu devrais tuer pour t'avoir mis face à tes erreurs. « De ma faute ? C'est pas avec moi qu'elle s'est shootée. » Tu lui rétorques , tu sembles n'avoir aucune honte , il a raison. D'ailleurs qui lui a donné cette merde. Tu comptes bien mener ta propre enquête. Tu lis la haine sur le visage de ton ancien meilleur ami. Tu l'as jamais vu aussi en colère , tu sais que c'est parce que tu as dépassé la limite mais tu continues de garder tes œillères. Il continuerait de t'écraser si tu admettais tes tords. Il Kyang te pousse une seconde fois , tu serres les poings. Cette situation te rend tellement fou que tu es prêt à lui rentrer dedans mais tu te retiens , tu te maîtrises , tu ne peux pas péter un plomb dans ce couloir. « Je pensais que tu prenais soin d'elle ? Apparemment c'était pas le cas. Je me disais bien que c'était bizarre ce rapprochement. Si j’apprends que c'est toi qui l'a fait rentrer dans tes vices , t'en subiras les conséquences. » Tu t'approches de lui , le foudroies du regard avant de le bousculer à ton tour. Tu comptes bien regagner la chambre. En ouvrant la porte , tu remarques que Yuna vient de se réveiller. Tu prends même pas le temps de fermer la porte que tu accours à son chevet alors qu'elle venait de tout renverser en voulant prendre le verre . Elle prononce ton prénom et celui d'Il Kyang. « Doucement. » Dis – tu en te dirigeant vers elle. Lorsqu'elle demande ce qu'il s'est passé , tu te contentes juste de prendre le verre et de lui servir de l'eau. « Tu t'es évanouie. » T'as pas envie d'en dire plus mais peut-être qu' Il Kyang s'en chargera. T'as pas le courage de le faire.

( Pando )