I'VE BEEN TRYING TO KEEP MY DISTANCE ft MOKHO
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I'VE BEEN TRYING TO KEEP MY DISTANCE ft MOKHO | Dim 10 Mai 2020 - 21:02 Citer EditerSupprimer
Tu m’as laissé tomber. Mok rouvre les yeux, se demande pourquoi elle repense à ses mots. Parce qu’ils l’agacent. C’est faux. Ou alors peut-être que c’est vrai, mais qu’attendait-il d’elle ? Qu’elle lui serve de mensonge, un doux mensonge certes, mais un mensonge qui ne pouvait durer. Elle était ce déni dans lequel il se complaisait. Elle n’était pas celle qu’il voulait, malgré ses efforts, ces supercheries ridicules qui lui faisaient honte, elle n’était pas celle qu’il voulait. Ces mascarades, ces faux semblants, ces déguisements ridicules qu’elle avait l’impression de porter. Elle s’était dénigrée, oubliée, pour attirer rien qu’un peu son regard. Si Sunan se perçait le nombril, Mok le faisait. Si Sunan se fait un carré plongeant, Mok le faisait. Tous les attraits physiques qui faisait de sa sœur une obsession, la jeune femme les avait portés. Et pourtant … elle sentait parfois que son regard sur elle changeait, mais jamais assez longtemps. Mok s’était épuisée dans cette relation et la jeune femme ne pouvait s’y replonger. Elle avait mis de longs mois après son accident pour ne plus penser à lui. Avait-il était au courant de son accident ? Elle en doutait. Mais si c’était le cas, serait-il venu ? Très peu probable. Et elle s’agaçait de ces questions qui tournaient dans sa tête. Lasse de cette comédie, elle soupira et se leva, avisa l’heure. 3H19. Elle avait dormi 45 minutes. C’était mieux que rien. Elle se redresse en silence et quitte sa chambre. A force elle connaissait le chemin le moins bruyant à emprunter pour rejoindre le salon. Elle ne voulait pas dormir, n’y arrivait pas ? Qu’importe quelle différence cela pouvait-il bien faire ? Elle passe une main sur son visage, ses traits sont fatigués, son corps lent mais elle ne pourra pas trouver le sommeil. Pas ce soir. Elle ouvre le placard à la recherche du thé et s’en prend un sachet alors qu’elle lance la bouilloire d’eau. Elle s’approche du frigo pour voir le planning de la semaine. Elle était de corvée course avec Young Min après-demain. Elle grimace, pas pour le garçon pour l’idée de participer à une fausse vie universitaire. Elle ouvre le congélateur et attrape une glace, un magnum double chocolat et le déballe avant d’aller s’asseoir sur le plan de travail, les yeux perdus dans le vide. Elle ferma les yeux au crépitement de l’eau et savourant cette façon qu’elle avait de casser le silence pesant de la cuisine. Elle n’attendait que le sifflement aigue qu’elle savait pas assez fort pour réveiller les autres panthères. Elle pourrait alors le laisser un moment, jusqu’à ce qu’elle soit prête à affronter à nouveau le calme dérangeant de la pièce. Elle croque dans sa glace et garder ses yeux fermés pour ne rien manquer du croquant sous ses dents.
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Re: I'VE BEEN TRYING TO KEEP MY DISTANCE ft MOKHO | Dim 10 Mai 2020 - 22:00 Citer EditerSupprimer
Il connait ces nuits où il ne trouve pas le sommeil. Celles qui sont trop longue, et parfois trop courte pour penser à ce qui le torture vraiment. Depuis le nombre d’année il ne s’offusque plus. Les séances de psy n’y ont jamais rien changé. Il ne dort pas, reste toujours trop éveillé. Ces cauchemars ne le lâche jamais. Des images toujours troublantes d’un enfant trop angoissé. Il reste longtemps dans sa chambre à tourner, virer encore. Mais il ne peut pas toujours imposer son rythme aux autres. C’est un problème pour lui. Vivre en communauté, c’est aussi se dévoiler. Et il déteste ça, soupire encore un peu avant d’aviser l’heure. Ses bruits finissent par agacer les autres, il entend des râles et se lève. Avant il allait voir Sunan… désormais il est seul pour affronter ces soirées. Il se mordille la lèvre, instinctivement il aimerait l’appeler. Lui dire qu’il n’est pas bien comme à chaque fois. Mais il se ravise, range son téléphone et enfile un tee-shirt avant de sortir. Sa mine est fatiguée, comme à chaque fois. Il n’a même pas prit le temps de mettre des chaussettes. Parcourant le couloir, il baille, aimerait pouvoir s’endormir un jour paisiblement. Parfois il enviait les autres, ceux qui savaient se reposer. Lui ne savait pas. Un quotidien qu’il connaissait par cœur. Mais ici il devait trouver ses marques. Il n’était pas encore habitué à tout. Pendant quelques temps il avait fait semblant d’être comme les autres. Mais à trop jouer un rôle, il finissait par s’épuiser. Il va dans le petit salon avise l’endroit avant d’aller jusqu’à la cuisine. Du lait chaud, c’est ce qu’il préférait. Alors il voulait s’en faire pour se rassurer. La seule chose qui pouvait encore lui apporter un peu de réconfort. Ridicule habitude et pourtant il entre dans la pièce et remarque rapidement… une silhouette celle de Mok. Il se fige, attends quelques secondes. Son regard croise le sien, il est déjà mal à l’aise. Mais trop crevé pour lui dire quoique ce soit. Alors il passe à ses côtés, l’ignore et prend une tasse. Il se souvenait avoir vu du lait dans le frigo, il s’en sert évite de relever la tête vers elle. Peut-être qu’elle vient juste se prendre un thé ? Qu’elle va repartir ? Il l’espère presque. Jusqu’à maintenant ils ne s’étaient pas beaucoup croisés. Tous les deux n’avaient rien en commun à part cette frat. Mok était discrète, lui sortait beaucoup trop. Et les cours aucun d’eux ne faisait la même chose. Elle la cérébrale, lui l’artiste contrarié. Il soupire, se frotte le visage avant de ranger la bouteille. Puis il va au micro-onde. Et attend, comme un idiot. Le temps semble durer longtemps… il a l’air d’un homme trop épuisé, à croire qu’il pourrait s’endormir si il le voulait. Mais rien n’y ferait. En réalité dans son esprit c’est une anarchie. Des vagues d’émotions, des sentiments qui se croisent, s’entremêlent. Des souvenirs, des images, des souhaits mêmes parfois, et des horreurs. De terribles douleurs qui se taisent… Mok a fini par quitter la pièce, soulagement alors qu’il la guette du coin de l’œil s’en aller. Puis son lait se termine. Il prend la tasse encore chaude, et s’en va trouver refuge au salon… seulement Mok y est aussi. Alors il se poste près du canapé et finis par demander « Tu restes ici ? »
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Re: I'VE BEEN TRYING TO KEEP MY DISTANCE ft MOKHO | Dim 10 Mai 2020 - 22:20 Citer EditerSupprimer
Mok avait perdu sa joie de vivre, mais seuls ses proches le remarquaient réellement, bien qu’elle se cachait la plupart du temps derrière un sourire factice et forcé. Elle ne savait plus comment sourire sans se sentir obligé. Elle avait la réputation d’être froide et distante à l’université. Personne ne pouvait se douter de ce qu’elle était avant. Alors elle avait pris son entrée à l’université comme un nouveau départ, de ceux qui pouvait l’aider à changer, à avancer, à devenir ce qu’elle voulait vraiment être. Mais tous ses rêves ont volé en éclat, et Mok est morte dans cette voiture. Elle n’a plus d’ambition, ni de réelle envie. Elle erre. Ici et là. Elle se laisse porter sans vraiment apprécier ce qu’elle vivait. Elle est là, c’est tout ce qu’on lui demande. Ses psychologues s’inquiètent. Se demandent ce qui pourrait la sortir de sa torpeur. Elle a passé son année de rééducation à se battre, à avancer. Elle riait, se montrait joviale. Puis a commencé les jours où elle manquait les séances. Ou elle fuyait la rééducation. Puis vient le mois où elle n’a pas mis un pied à l’hôpital. Young Min l’a poursuivi, la forcé à y aller. Mais c’était pire. Elle n’avait qu’une envie : qu’on la laisse tranquille. Alors elle s’est mise à faire ce qu’on attendait d’elle. Sourire. Avancer. Suivre ces cours de peinture. Elle fait semblant, parfois si bien qu’elle se méprend elle-même. Puis vient les moments de solitude, face à elle, où elle n’est plus capable de rien. Mentir devient alors facile, puis chacun fait face à son propre malheur. Young Min réapprends à vivre sans le basket. Jed se noie dans sa vie, elle l’observe de loin, le devine accaparé par Wen Yi. Il Kyang est dévasté, bien trop détruit pour qu’elle puisse venir lui parler. Ye Won … son cœur est en lambeaux et ses espoirs partent en fumée. Mok était coupable, mais elle se sentait soulagée de les savoirs pris dans leur vie, parce qu’ainsi, ils ne faisaient plus attention à elle. elle s’employait même à fuir son frère, parce qu’elle était en colère contre lui, avant de finalement avoir envie de juste … l’oublier. Avait-on le droit ? Elle n’en était pas certaine. Elle renifle, continue de manger sa glace avant d’apercevoir une silhouette se glisser dans la pénombre de la cuisine. Elle fronce les sourcils et son ventre se noue à la vue de Jun Ho. Mais rapidement elle retrouve sa bulle, l’ignore, c’était le mieux ainsi. Elle n’a pas le temps de savourer le cri strident de son thé qu’elle s’en verse une tasse rapidement et sort. Il a été claire. Il ne veut pas d’une nuisance comme elle. elle sort rapidement, ça ne la touche pas vraiment. Elle se contente de s’asseoir dans le canapé en allumant la télé. Les programmes de la nuit sont angoissants, et complétement barré. Alors elle lance netflix, se dit qu’ainsi le matin arrivera plus vite. La voix de Jun Ho la tire de ses pensées. Elle lève un regard un brin hagard vers lui et souffle « Oui. » elle n’en dira pas plus, il veut qu’elle soit discrète et qu’elle l’ignore. Alors elle le ferait. Il ne dort pas ? Comme toujours. Elle avait fait tout ce qu’elle pouvait pour l’aider à dormir, mais rien ne semblait être réellement suffisant … comme tout dans leur relation, pas vrai Jun Ho ? Alors elle se lève doucement, prête à quitter la pièce. Elle lui tend la télécommande et souffle « Le code de netflix c’est 3345 » dit-elle simplement.
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Re: I'VE BEEN TRYING TO KEEP MY DISTANCE ft MOKHO | Dim 10 Mai 2020 - 23:07 Citer EditerSupprimer
Il est resté allongé quelques minutes, peut-être une heure avant de voir qu’elle s’endormait. Quand il pensait pouvoir s’éclipser, la jeune fille s’était tournée vers lui. Il était resté figé, à la regarder « Je… suis désolé je dois y aller. » leur première nuit ensembles et voilà qu’il fuyait. Junho n’était pas à l’aise. Il l’aimait bien cette fille pourtant, mais il ne savait pas comment lui dire qu’il n’était pas comme les autres. Ses soirées à lui étaient mouvementées… quand il avait accepté de venir chez elle, il n’avait pas prémédité qu’il devrait se retrouver à la quitter aussi vite. Et il n’avait pas cherché à s’excuser plus, prétextant juste qu’il devait s’en aller. Qu’il la rappellerait le lendemain. Peut-être l’avait-il laissé dans l’angoisse d’une première fois raté… et il s’en était voulu. Ne pas être franc, c’était compliqué. Il lui avait fallu du temps avant qu’il ne soit honnête. Qu’il ne lui dise que faire ses nuits avec lui c’était difficile. Il préférait rentrer seul chez lui… jusqu’au jour elle avait fini par comprendre et lui offrir ce semblant de réconfort qu’il cherchait. Mais Mok… n’était jamais assez bien… elle n’était pas Sunan… Il ne pensait pas la trouver là ce soir. Son cœur s’emballe un peu, nerveux il resserre sa prise sur sa tasse. De certains mots il se souvient, des choses qu’on lui a racontées à son sujet. Mok a toujours bien dormis. Au contraire de lui… Il se pose sur le canapé, à l’autre bout pour ne pas la frôler. Il l’observe du coin de l’œil, sa réponse n’est pas celle qu’il attendait. Et il détourne les yeux… « Elle a eu un accident… » Phrase qui tourne dans sa tête… il relève le visage vers elle. Il pose son regard sur elle, émotion qui le traverse. Elle s’en va… pense qu’elle devrait partir mais il lâche « Reste. » avant d’attraper son poignet. Il ne sait pas pourquoi il a dit ça. Peut-être parce qu’il se sent étrange maintenant qu’il sait. Il la détestait, lui en voulait pour ce qu’elle lui avait fait. Mais Mok avait souffert… et il avait l’impression de comprendre ce vide qu’il ressentait. Il prend la télécommande, détourne le regard et se charge déjà du code. A croire qu’il ne lui a rien demandé. Il n’insistera pas. Mok fait ce qu’elle veut… mais sa présence il peut la supporter. Le temps d’une soirée torturée. Il souffle sur son lait, fixe l’écran. Choisit lui-même un programme qu’il impose. Puis ne semble plus s’occuper d’elle. Junho est ailleurs, dans son monde surement. Parmi ces pensées qui le tourmente. Sunan n’est pas là, comme à chaque fois il se force à l’oublier. Faire sa vie de son côté. Mok n’arrange rien à la situation, pourtant il est prêt à faire un effort. « Tu ne dors plus comme avant… » il la regarde, de ce petit air presque désolé. Parce qu’il sait…
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Re: I'VE BEEN TRYING TO KEEP MY DISTANCE ft MOKHO | Dim 10 Mai 2020 - 23:32 Citer EditerSupprimer
« Qu’est-ce qu’il avait à t’offrir Mok ? » Souffle son frère ainé en passant une main dans ses cheveux. Il soupire, déteste la voir ainsi, s’inquiète pour elle. se dit que c’est une peine de cœur, que ça passera. Que son amourette ne peut la mettre aussi mal. Mais Mok refuse de sortir de son lit, les jours passent et elle peine à prendre soin d’elle. « Allez viens … maman nous a fait ton plat préféré. » évidemment, tout le monde s’inquiète. Mais la jeune femme s’obstine a rester dans son lit. Pour elle Jun Ho c’était l’amour de sa vie. Elle aurait aimé le … Quoi ? Le sauver ? De son addiction à sa sœur ? Elle ne comprenait même pas ce qu’ils les liaient. Ce qu’il éprouvait pour elle ? Etait-il amoureux de Sunan ? Etait-ce réellement possible ? Et elle, est-ce qu’il l’aimait elle ? Ou n’était-elle qu’une façon de se déculpabiliser de ce qu’il ressentait pour Sunan. Elle la détestait, si fort, et lui alors … elle le haïssait ? Même de toutes ses forces elle ne pourrait pas. Elle l’aimait, sincèrement, elle l’aimait. Et sans cet amour jamais elle n’aurait fait toutes ces choses secrètes pour lui. Toutes ces choses … malsaines et dérangeantes. Avoir le même parfum. Tenter les mêmes tenues … Non elle avait été ridicule. L’avait-il au moins remarqué ? Elle retient ses larmes à nouveau et maudit la terre entière. Personne ne pourrait la comprendre, voilà ce qu’elle se dit l’enfant. Parce que ce n’est pas juste une rupture amoureuse, mais une rupture parce que l’homme, le garçon, qu’elle aime en aime une autre, aime sa sœur. Et si cette obsession elle aurait voulu pouvoir s’en accommoder, passer au-dessus, mais plus les jours passaient et plus elle souffrait … Elle l’avait quitté, parce qu’elle l’aimait trop. C’était possible pas vrai ? Puis les jours, ont passé, et la nouvelle de sa tentative de suicide lui sont venu. Elle aurait pu s’évanouir. Elle a couru à l’hôpital, peut-être même avec l’idée de vouloir prendre soin de lui. Mais … c’était la fin, la vraie, celle qui sonnait la fin de leur histoire. Tu n’es personne pour moi. S’était-elle donné trop d’importance ? De toute évidence. Est-ce que ça avait suffi pour qu’elle ne l’aime plus ? Pas du tout. Vraiment pas du tout. Il lui aura fallu des longs mois pour réussir à supporter son absence, puis d’autres mois, pour se dire qu’elle pourrait l’oublier. Elle voulait s’en sortir. Même si depuis lui … rien n’était plus pareil. Puis l’accident survint, et sa vie a basculé. Depuis c’est Mok qui n’est plus pareil. Elle ne sait pas comment réagir, s’emploie à se faire discrète comme il l’a demandé. Elle n’est qu’un pantin, mais surtout, elle reste dans sa bulle. Même au milieu des autres, elle se fait discrète. Parfois certains sont surpris de la voir, et ont du mal à croire qu’elle est là depuis le début. Elle ne veut pas le déranger, ou bien ne veut-elle pas rester près de lui ? Elle n’est certaine de rien, et elle restait rien, se forçait à savoir ce qu’elle voulait vraiment. Jun Ho rendait tout confus. Elle le regarde surprise quand il lui dit de rester, aimerait lui dire de se mettre d’accord avec lui-même. Elle le fixe, le laisse choisir le programme et n’ose se rasseoir sur le canapé. Alors elle va blottir dans son coin préféré. L’alcôve non loin de la télé, le renfoncement de la fenêtre où elle aime s’endormir. Elle serre ses jambes contre elle ; son thé en main, elle se contente de regarder la rue. Vide a cette heure-ci. Elle ne le regarde pas vraiment, se contente de boire une gorgée et souffle « Avant quoi ? » elle esquisse un petit sourire contrit. Avant, avec toi ? Avant mon accident ? Avant quand ? Elle ne sait plus quand est-ce qu’elle a réellement dormie. Peut-être seulement quand elle était dans le coma. Depuis … ses nuits n’étaient qu’agitation et cauchemar. Elle pose alors, finalement, son regard sur lui et triture la doublure de short. Elle renifle doucement et souffle « Tu ne sais toujours pas dormir seul ? » sans elle. Mais elle ne dit rien, de toute façon il sait qu’elle sait. Le sous-entendu n’est pas piquant cette fois, une simple constatation, elle pourrait être triste pour lui. Si elle se savait capable d’émotion. Elle ne lui veut pas de mal. Elle a juste le cœur brisé. Et de le voir si près lui rappelle leur soirée film, leur moment où elle savait qu’il pensait … à elle. Elle boit une gorgée et reporte son attention sur la rue, et sursaute brusquement au crissement de pneu de la télé. Elle blêmit et serre les dents. Une chance qu’elle ne se soit pas renversé son thé sur elle. « Change. » dit-elle simplement. Change de film.
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Re: I'VE BEEN TRYING TO KEEP MY DISTANCE ft MOKHO | Lun 11 Mai 2020 - 7:19 Citer EditerSupprimer
Il se laisse porter par un sentiment, quelque chose qui le traverse. Sans qu’il ne se bouscule. Il n’est pas censé. Encore moins capable de se gérer. Ses émotions sont douteuses, incontrôlable, mais jamais violentes. Durant ses séances il passe son temps à parler de choses qui ne ressemblent à rien. Des excuses, des mots qu’il ne veut pas poser. Et toujours cette même question « Que ressentez-vous pour votre sœur ? » pas de réponse. Il l’aimait comme un frère n’est-ce pas ? Alors il haussait les épaules et discutait d’une chose banale. Il avait fait cet acte pour se faire remarquer. Un cri de désespoir qu’il avait avoué. Un secret que personne ne dévoilerait… on lui avait accordé sa sortie, que parce qu’il y mettait du sien. Des sourires qu’il échangeait avec sa famille, comme si jamais rien n’avait existé. Et ce soir encore, il reste planté là. Dans une vie différente que celle qu’il s’imaginait. Il ne s’était jamais projeté dans l’avenir. Junho n’a pas de rêve, ni de grande passion qui l’anime. Il adore dessiner et après ? Ça ne fait pas de lui quelqu'un qui sait. Il est là, parce qu’il faut qu’il le soit. Mais il pourrait ne pas l’être et qui le remarquerait ? Devant la télé, il se laisse bercer par ses images, mais comme toujours il a du mal à se concentrer. Les films il ne les retient jamais. Il lui faut toujours plusieurs fois avant de se souvenir complètement. Il l’observe se déplacer, se réfugier loin de lui. Un geste qu’il juge intéressant. Troublant un peu, peut-elle avoir peur de lui ? Ou de le déranger. Il se souvient des mots qu’ils ont échangés, se dit qu’il ne regrettait toujours rien. Mais il relève le visage vers elle, perturbé. Avant… avant lui ? Ou comme lorsqu’ils étaient ensembles. Ou avant ce qui l’avait traumatisée… il se dérobe à son regard, n’ose plus l’affronter quand elle suggère ses nuits seuls. Il se mordille la lèvre, ne sait pas quoi lui répondre à ça. Il n’a jamais su dormir seul… et c’est pire depuis quelques années. Au moins avec Mok, il trouvait un refuge. Des bras qui savaient le réconforter. Il ne lui avait jamais dit… mais ça l’apaisait. Alors il lâche un soupire « Rien n’a changé. » au final, il avait fait ça pour rien. Et il en rirait, s’il était aliéné. Il continue à regarder ce film, avant qu’elle ne vienne lui demander de changer. Un bruit qui devait l’avoir perturbé ? Il se redresse, change sans lui tenir tête. Et alors qu’il l’observe encore « Je sais Mok… » Il n’est pas de ceux qui veulent blesser les autres. Il est juste trop sincère pour s’en moquer. « Je suis désolé… » Qu’il est honnête, sous son air triste. Cette lueur dans ses yeux, si différente… Il ne veut pas être méchant. Encore moins la faire souffrir. « Les autres m’ont raconté ce qui c’était passé. » il se sent contrarié. Définitivement trop loin d’elle, alors qu’il se surprend à vouloir la prendre dans ses bras. Junho contraste, gère des émotions qui sont toujours trop vacillante. « C’est pour ça que tu ne dors plus ? » chacun à ses propres démons. Ceux de Mok ont un visage, les siens sont trop flous. Junho ne guérira jamais de ces angoisses, il le sait. C’est un névrosé, un type trop bancal. Mais il s’est fait à l’idée qu’il ne sera jamais comme les autres. Mok… était si simple avant. Elle n’avait rien de tordu, à part peut-être l’affection qu’elle lui portait. Aujourd’hui, elle semble si différente. Il le ressent, l’a vu quelque part la première fois qu’il l’a croisé. Ce vide dans son regard, cette impression qu’elle était loin. Depuis combien de temps subit-elle le quotidien. Depuis combien de temps cherche-t-elle à faire semblant.
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Re: I'VE BEEN TRYING TO KEEP MY DISTANCE ft MOKHO | Lun 11 Mai 2020 - 13:42 Citer EditerSupprimer
Change, alors il change. Elle ne l’aurait pas cru si docile, mais le remercie de ne pas lui tenir tête. Elle n’aurait pas supporté un affrontement. Mais la nuit tout semble différent. Le silence vous force à chuchoter, vos pensées fourmilles. La nuit tout parait plus calme, plus doux. On ignore les disputes, on ignore les larmes. C’est presque … doux, puis parfois c’est l’angoisse. C’est le noir qui vous oppresse, c’est les silences qui vous tue. Toujours pareil. Et avec moi ? C’était pareil ? Tu dormais. Dans ses souvenirs en tout cas. L’avait-elle imaginé. Parfois sa mémoire défaille. Elle ne fait pas la différence entre ce qu’elle rêve et ce qu’elle a vraiment vécu. Mais l’image de Jun Ho est ancrée en elle, si profondément, qu’il est ce visage qu’elle voit nettement quand elle ferme les yeux. Elle ne sait plus ce qu’elle doit croire de ces souvenirs, de ce passé commun. Tendresse ? Déchirement. Quand tu me regardais droit dans les yeux et que tu soufflais des mots rien que pour, c’était à moi que tu pensais ? Et ses bras dans lesquels elle se blottissait, lui appartenait-il vraiment ? Elle ne sait plus si elle se complaisait dans une relation toxique, ou s’il lui avait véritablement accordé des instants de tendresse. L’avait-il aimé ? Pauvre enfant qui en demandait trop. Elle s’était demandée combien de temps il mettrait avant de connaitre la vérité à son sujet. Il était limpide pour la jeune femme que les rumeurs qui couraient à son sujet parviendrait rapidement au jeune homme. Elle était ce genre de potin croustillant dont raffolait certaine personne. Elle mordille sa lèvre et acquiesce. Il est désolé ? Elle lui lance un regard, le sent s’approcher. Elle s’accule au mur, retient son souffle, craint de ne tomber tête baisser dans les étreintes du garçon. Mais c’est fini tout ça, il ne te touchera plus, pas parce que tu ne le laisseras pas faire, mais simplement parce qu’il n’en aura pas envie. S’approche de toi, te prendre dans ses bras, c’était là la dernière chose qu’il ferait. Elle déglutit, détourne les yeux sur sa tasse et souffle « Mes parents sont morts. » ses mots sont simple. Puis elle réalise qu’elle n’a jamais réussis à prononcer cette phrase à voix hautes avant. Mais avec lui tout était plus facile. Elle le détesterait presque de lui arracher ça. C’était son secret. Cette vérité qu’elle n’avait jamais osé prononcer. Et maintenant c’était dit. A cette pensée elle grimace. Pensera-t-il que sa douleur évidente est liée à sa confession ? Il doit être si loin de se douter qu’à cet instant il est le seul fantôme de sa vie qu’elle ose affronter. Le passé la rattrape quand il est là. Elle ne sait comment réagir. Elle ne veut pas se souvenir de ses baisers, de ces disputes, de ces rires, de ses blagues. Elle ne veut pas se souvenir des cadeaux qu’il lui a faits, les rares, et qu’elle a gardé, encore aujourd’hui. Elle ne veut pas lui dire qu’elle l’a cantonné au passé, enfermé dans une boite qu’elle n’aurait jamais voulu ouvrir. Mais Jun Ho lui faisait face. Un fantôme qui revient à la vie, qui l’observe : compassion et pitié. Elle préférait ne pas le voir. Ne pas l’entendre. Soudain le silence lui semblerait plus plaisant. « Ce n’est pas pour ça que je dors plus … » murmure-t-elle en déposant sa tasse à côté d’elle sans jamais décoller ses jambes de sa poitrine. Cela aurait été réducteur de réduire ses insomnies à l’accident. Parce que personne ne comprendrait sa culpabilité et son envie de mourir. Elle fixait la lune, à moitié cachée derrière les bâtiments « Tu sais c’est quoi le pire ? » sa voix est faible, un murmure qu’il ne perçoit que s’il se rapproche encore, comme un chant hypnotique. Sans le regarder, elle soulève un pan de débardeur pour montrer une fine cicatrice, presque gracieuse, scindant sa taille. Délicate et fine. « Ce de n’avoir que cette cicatrice comme témoin de cet accident. » une fine et jolie cicatrice, témoin de la mort assassine de ses parents. Peut-être aurait-elle vécu son deuil différemment si elle avait été estropiée ? Encore une fois, elle n’avait osé jamais dire à personne ses pensées. Ni à ses psychologues qui insistaient, ni à ses amis. Il est parfois plus facile de se confier à un inconnu. Peut-être était-ce plus facile encore de se confier à un fantôme. Elle tourne son visage vers lui après avoir baissé son haut et plonge dans son regard. Et toi ? Ça fait combien de temps que tu fais semblant ?
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Re: I'VE BEEN TRYING TO KEEP MY DISTANCE ft MOKHO | Lun 11 Mai 2020 - 17:17 Citer EditerSupprimer
A ses mots il s’était rapproché, lentement presque docilement. Il ne voulait pas la brusquer, ne savait pas lui-même ce qu’il faisait ici. Pourquoi venir près d’elle ? Il était incapable de gérer lui-même ses émotions, alors celle des autres… il n’y voyait aucun intérêt personnel, ni même un acte de pitié. Mais il voulait être là, ressentir un peu plus cette peine dans laquelle elle l’entrainait. Et si ça devenait toxique, alors qu’importe. Junho était assez bête pour foncer tête baissé dedans. Il se sent triste brusquement, l’écoute et ne saisit pas tous ces mots. Peut-être parce qu’il ne sait pas ce qu’elle a vécu. Juste un traumatisme, mais ils sont tous différents n’est-ce pas ? Il l’observe, se pince les lèvres, alors qu’elle ne le regarde plus. Son regard le fuit, et son cœur à lui s’emballe. Qu’elle est jolie à la lueur de la nuit. Il n’avait même pas remarqué ça… laissant de nouveau son esprit s’égarer à quelques pensées plus tristes. Celle d’une jeune fille qu’il connaissait, qui avait vécu les pires moments de sa vie. Et il se retient, de dire quelque chose. L’écoutant, retenant chacune des émotions qui semblaient s’échapper d’elle. Tu n’es pas obligée de faire semblant avec moi Mok… je le sens, je le vois que ça ne va pas. Il n’est pas comme les autres. Junho lui connait, il sait ce que ça fait d’être détruit de l’intérieur. De vouloir en finir avec la vie. C’est bête n’est-ce pas ? Sa douleur n’est surement pas à la hauteur de la sienne. Et il s’en voudrait presque d’avoir été trop égoïste. A croire que son monde entier pouvait tourner autour de lui… mais finalement quelque part Mok existait. Elle avait souffert, tout comme lui alors que leurs cœurs s’étaient éloignés. Il avise sa cicatrice, sent un coup de poignard lui lacérer le ventre, alors qu’il regarde les siennes. Des souffrances qu’il s’était imposée lui-même. Elles n’avaient rien à voir avec son acte désespérée. C’était les autres, des scarifications qu’il avait faites pour attirer l’attention surement. N’avait-il pas été idiot ? De s’infliger de tel calvaire. Il est prêt à tendre une main vers elle, mais se ravise en la voyant le regarder. Et en cet instant il est bien incapable de savoir ce qu’il veut. Cette cicatrice qu’elle a… témoin de son passé… lui n’a que ses souvenirs. Car tout le monde fait comme si jamais rien n’avait existé. Et le plus risible c’est qu’avec le temps on finira par oublier qu’il avait mal. Il baisse les yeux, se frotte son propre bras abîmé… « Et ça fait mal comment ? » là-dedans, dans ta tête Mok. Combien tu souffres ? Est-ce que au moins quelqu’un est là pour toi ? Moi il n’y a personne, mais tu sais pourquoi ? Parce-que c’est moi qui ne dis rien. C’est moi qui fais semblant. Alors je ne leur en veux pas. Je mens bien… Sa question à des allures malsaines, mais il ne cherche pas à la blesser. Il voudrait comprendre à quel point elle a mal. Il est déjà plus proche, trop finalement pour ce qu’il ressent vis-à-vis d’elle. Mais en cet instant ça ne compte plus vraiment. Qu’il lui en veuille est une chose, mais ce qui lui est arrivé le bouleverse. Alors il se retrouve à ses côtés, s’assoit devant elle et la regarde. Junho a toujours eut cette faculté à regarder les gens dans les yeux. A ne pas toujours avoir peur d’affronter leurs émotions. Comme si il s’en nourrissait pour mieux comprendre le monde qui l’entoure. Et en cet instant ce qu’il voit dans ses yeux le détruit. Il serre les dents, sa propre vue s’embrouille. « Avec moi tu n’es pas obligé de faire semblant… » Parce qu’il le voit. Qu’elle est anéantie. C’est ce manque de couleur, de saveur… Mok est éteinte. Et il tend la main vers elle, frôle ses jambes dans un geste différent. Un instant suspendu dans une nuit étrange et déroutante. « Ça sera notre secret… » lui dit-il tout en la regardant. D’une voix basse, presque un murmure. Une promesse qu’il lui fait. Il ne dira rien. Ne montrera à personne qu’elle souffre. Il respectera ce qu’elle veut faire croire aux autres… mais il saura. Ces nuits nous appartiennent Mok… elles seront le témoin de ce que nous sommes vraiment.
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Re: I'VE BEEN TRYING TO KEEP MY DISTANCE ft MOKHO | Lun 11 Mai 2020 - 18:27 Citer EditerSupprimer
Mok se livre, murmure dans la quiétude de la nuit, ses secrets les plus intimes à ce garçon. Cet inconnu, cet inconnu familier. A quoi se rattachait-elle ? Au souvenir d’une relation ? D’un amour perdu. Quoiqu’elle puisse vouloir croire Jun Ho avait compté, et comptera toujours. Il avait une place dans sa vie, dans son cœur et elle pouvait le détester de toutes ses forces, rien ne pourrait changer ce qu’il avait été dans sa vie et l’amour qu’elle lui avait porté. Elle avait mis un temps avant d’accepter de parler de lui et de ses sentiments au passé. Tirer un trait sur lui avait été tout aussi difficile que de faire face à sa nouvelle réalité. Mais c’était de sa faute, elle lui avait donné le droit de la détruire, de lui faire du mal, de la posséder jusqu’à la rendre poussière. Elle l’avait laissé faire et lui … Lui ne s’était même pas rendu compte de ce qu’il lui infligeait jusqu’à ce qu’elle suffoque qu’elle n’en pouvait plus. Qu’elle le quittait pour sa propre survie. Mais une vie sans toi … tu sais à quel point c’est douloureux ? Ce que tu ressens, ce manque constant de Sunan, cette obsession que tu as d’elle, de ne jamais pouvoir la posséder … sais-tu que tu m’as fait vivre la même chose. C’était peut-être pour ça qu’elle restait, parce qu’elle comprenait ce vide en lui. L’avoir sans l’avoir. La posséder sans avoir son cœur. Sunan était libre, libre de lui. Alors Mok pouvait bien avoir son attention, son corps, son temps … Jamais elle n’aura son cœur. Car Jun Ho était libre de Mok. Il lui avait fallu des mois pour l’accepter. Elle n’a jamais eu envie de voir la vérité en face, mais l’évidence lui brûlait le cœur. L’enfant avait fini par se résigner, s’achevant dans un même élan. Le perdre avait brisé une chose en elle (son cœur de tout évidence) mais ce qui faisait d’elle une enfant. Elle avait quitté l’innocence des baisers doux pour devenir cette adulte brisée. Il l’avait poussé dans un gouffre sans fin et la chute, interminable, la tuait à petit feu. Mais comment lui en vouloir ? Lui souffrant de sa peine immense que personne ne pourrait jamais comprendre, il n’a jamais eu conscience de ce mal qu’il lui faisait. Voudrait-il en avoir conscience ? Mok garderait sa douleur, elle n’avait pas besoin de l’accabler. Il n’était pas des plus glorieux. Il n’avait rien changé finalement et son obsession était devenu un secret, tabou, que personne ne voulait voir. Soit normal, passe à autre chose. Quelle ironie. Il semblerait que le Monde attende la même chose d’eux. Elle le laisse approcher, se love dans cette coquille qu’est son âme vide et le fixe, comme une enfant épierait au travers d’une porte. Elle a parfois l’impression de ne plus être elle, de ne plus être cette enveloppe charnelle et corporelle, mais de devenir cette petite voix dans sa tête et d’observer le monde au travers des yeux de quelqu’un d’autre. Et ça fait mal comment ? Elle reste silencieuse, comme s’il pouvait comprendre sous ses silences, la vérité de ses propos. Même cette attention qu’il lui porte, elle en reste étrangère, comme si cela pouvait-elle impossible qu’il la remarque. Et pourtant … il la voit. La jeune femme retient son souffle, en sentant son cœur se serrer à nouveau. La même sensation qu’à leur retrouvaille. Pourrait-elle lui dire ? Tu sais, j’ai noirci les pages d’un cahier pour te faire disparaitre. Ton visage noyé sous l’encre noire. Tu n’existes plus. Mais lorsqu’il frôle ses jambes, elle retient son souffle. Regarde ses gestes délicats comme on regarderait deux amants de loin. Elle observe, impatiente, le moindre de ses mouvements, réfrénant la sensation de frémissement sous sa peau. Il la voit. Sincèrement. Comme elle est. Il ne se cache pas, garde ce secret pour lui. Il la voit et se moque bien qu’elle soit éteinte. Il est là. Elle détourne les yeux vers la rue, incapable de soutenir ces yeux sondeurs. Elle pose son menton sur ses avants bras et déglutit. Elle reste de longues secondes, laissant leur bulle se reformer autour d’eux. Ne fait pas ça Mok. Oui, quelle folie. Elle ne peut pas replonger pour sa douceur. Il ne lui donnera rien qu’un brin d’empathie, et de pitié. Elle avait mis tellement de mois à le sortir de sa vie. Pourtant quand elle tourne le visage vers lui, elle attrape ses mains délicatement et remonte ses doigts froids le long de son poignet, de son avant-bras abîmé. Elle fixe ces cicatrices sur sa peau, celles qu’il s’inflige, celles témoins de son secret. Elle se redresse, glisse son visage près de sa peau et y dépose un premier baiser. Puis un second. Remontant jusqu’à l’intérieure de son coude. Lentement, savourant ce contact, ce touché. Elle porte une attention particulière à sa douleur, à ce qu’il ressent. Je te vois, toi et ta douleur. « Ça fait mal. » Et a ses mots, sa poigne se referme sur l’avant-bras mutilé du garçon. A quel point ça fait mal ? A ce point-là. Et tu le sais, tu le devines à chaque fois que tu cisailles ta peau. Les doigts de sa main libre remontent lentement sur sa peau, suivant cette ligne invisible. Pourquoi Mok ? Pourquoi tu fais ça ? Elle glisse sa main jusqu’au creux de son cou et se penche vers lui. Ne me donne pas ton attention Jun Ho, tu sais qu’il est si facile de te succomber ? Et à nouveau cette pointe au cœur lui arrache un gémissement discret. Elle esquisse un faible sourire avant de souffler « Je te vois aussi … » et plus qu’avec quiconque, Jun Ho sait … qu’il n’a pas avoir honte de ce qu’il ressent, de ce secret qu’il s’obstine à vouloir enterrer, pour plaire à tout le monde, pour être … normal. Elle se redresse alors dans un geste délicat et silencieux, quitte l’alcôve et se tourne vers lui. Ainsi dans la pénombre de la pièce, sa peau laiteuse lui donne des airs d’apparition. Elle serre ses bras contre son ventre et souffle « C’est trop tard pour moi Jun Ho. » j’y suis résignée tu sais. « Merci pour cette soirée. » murmure-t-elle, sincère et douce, avant de se détourner, avec cette phrase assassine. La jeune femme se ferme subitement au garçon pour se protéger. Elle n’est pas hostile, mais devient soudain lointaine, comme un mirage qu’il serait impossible de saisir. « Je n’ai plus besoin que tu me vois … » alors arrête. C’est trop tard maintenant. Trop tard.
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Re: I'VE BEEN TRYING TO KEEP MY DISTANCE ft MOKHO | Lun 11 Mai 2020 - 19:57 Citer EditerSupprimer
Il ne pensait pas avoir à partager une de ses nuits troublées avec elle. Mais maintenant qu’il est à ses côtés, il ne voit sa place nulle part ailleurs. Il l’observe, suit ses gestes comme on suivrait une scène dont on a peur de manqué une seconde. Geste délicat, son contact le fait frissonner alors qu’elle dépose un baiser sur sa peau blessée. Son souffle se coupe, il ferme les yeux et savoure cette bouche sur ces cicatrices. Ce n’est pas un moyen de le panser, pour lui c’est une façon de se rappeler. Elle le connait, se souvient peut-être de ces vices qu’il n’ose avouer. Ces pensées qu’il a parfois et qui le rendent un peu moins normal aux yeux de tous. Puis il en vient à soupirer d’aise, avant de relever les yeux vers elle. Elle resserre sa poigne, il aurait pu s’en offusquer mais son cœur réclame plus. Une violence plus brute, quelque chose de plus douloureux pour lui faire payer ce qu’il est. Ça fait mal oui… mais il n’est pas apte à guérir encore moins à oublier. Fraichement marquée de ses doigts, la peau de Junho réagit, frémit un peu plus. Il se fige, reste un pantin entre ses mains. Murmure que lui seul entendra, d’une âme similaire à la sienne qui le verra. Il ne dit rien, emmagasine l’idée qu’elle puisse encore tout savoir de lui. Mais il est prêt à partager ce lourd fardeau. Celui qu’il traine depuis des années. Il déglutit, continue à la regarder mais tout disparait peu à peu. Comme une bulle qui éclate. Douleur d’un moment qui se brise ou simple réalité qui le ramène trop vite. Junho reste en retrait, comprend ses mots mieux que personne. C’est fini ce soir. Elle n’a plus besoin de lui. Et il n’a plus besoin d’elle… alors ils peuvent de nouveau faire semblant. Jouer à ceux qui s’ignorent et se détestent. Rancœur qu’il retrouve bien vite, alors qu’il la regarde déjà s’éloigner. Il souffle un « merci » de t’être souvenu. De ce passé qu’il devait taire. De ces jours qui n’existaient plus. Mok s’en souvenait à la différence des autres. Et cette simple idée le soulage car personne n’en parle jamais. Il n’est pas fou, juste trop étrange pour les autres. Il la suit des yeux, esquisse un sourire qui le rendrait aliéné si on le voyait. Mais il est apaisé, de cette souffrance qui lui tord le ventre. De ces idées qui apparaissent et disparaissent. Tu vois Sunan, je peux m’en sortir sans toi… pense-t-il égoïstement, alors qu’il baisse les yeux sur ses bras. Sensation encore présente de ses lèvres sur lui, ses poils s’hérissent, tandis qu’il touche du bout des doigts son passage. Il est dérouté, hostile réalité qui le transporte à ce qu’il ressent. Un besoin inhumain de revoir sa sœur, qu’elle le serre dans ses bras. Lui en voudra-t-elle si elle savait ? Je n’ai pas à avoir honte… Mok n’a pas peur de moi…alors pourquoi tu m’en veux Sunan ? Pourquoi tu veux vivre ta vie loin de moi ? et ça libère son cœur, le temps de quelques secondes à peine avant que son esprit ne divague vers un ailleurs. Junho est troublé, mais à la fois vidé. Il ne trouvera pas le sommeil, partagera sa nuit avec le silence, ou ces films qu’il ne regarde pas vraiment. Son quotidien restera le même, ici même à l’université, il ne peut pas toujours s’épuiser à être banale. Il est désolé pour lui-même, pour Sunan aussi. Il lutte contre lui, contre ses tares. Il ne veut pas lui faire honte, il ne veut pas qu’elle ait peur de ce qu’on raconte sur lui.
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