you can't hide your persona to me ? - MokHo
Invité
Invité
you can't hide your persona to me ? - MokHo | Lun 11 Mai - 22:48 Citer EditerSupprimer
Il écoute les notes, se souvient des paroles et les chantent dans sa tête. Son crayon s’écrase sur le papier, dessine des lignes, des recherches, des coups plus assurés pour affirmer cette forme qu’il veut créer. Junho est dans son petit monde, à l’abri des autres surement, mais terriblement seul. Son téléphone posé à côté de son carnet, il relève la tête quelques fois en espérant y voir son nom. Mais il n’aura surement rien de plus aujourd’hui. Comme hier et le jour précédent. Elle n’a pas le temps qu’elle aime lui dire. Moi j’ai le temps pour toi Sunan. Pense-t-il à chaque fois. Puis il se ravise, efface son message et fait semblant. Tout va bien. C’est ce qu’il doit lui faire croire. C’est dans ce mensonge qu’ils vivent. Il s’est posé là, à cette table depuis une heure déjà alors qu’il n’a plus cours. Un prof absent qui lui permet de profiter d’un moment différent. Il doit aller bosser ce soir. Servir encore des gens qui lui sourissent ou parfois l’insulte parce qu’il est trop lent. Le métier de serveur ne lui va pas. Junho passe son temps à oublier les commandes ou les confondre. Pas parce qu’il s’en fout mais parce qu’il les confond. Ne fait plus attention à rien. Derrière le comptoir, c’est ce même ballet qu’il joue tous les jours. Il s’est déjà pris deux avertissements, avant qu’on le colle finalement derrière pour nettoyer. Au moins ça il sait faire. Mais ça l’embête, parce qu’il aime les gens, le contact humain même si personne ne le comprend. Avant ça, il préférait se poser là, dessiner un peu. Le seul moyen qu’il avait de pouvoir se concentrer et faire quelque chose de ses mains. Musique les oreilles, crayon entre ses doigts, Junho reste de longues minutes le regard posé sur sa feuille. Un exploit pour quelqu’un comme lui. Mais ces activités ont fini par le convaincre. Il est bien quand il fait ça. Il a l’air normal presque et ça lui plait d’être ainsi. De pouvoir se perdre dans son univers, en créer d’autres. Sans qu’il ne soit jamais le héros de ces histoires qu’il invente. Il dessine encore celui qu’il adore, celui inspiré de son ami Ko. Un léger sourire sur le coin des lèvres, ses prochaines aventures lui plairont. Dernier trait qu’il termine, sa musique laisse un silence pesant, assez pour qu’il finisse par détourner son attention. Il entend des rires, des gens qui crient ; qui ont l’air de s’amuser. Alors il sourit aussi, relève la tête vers eux et les observe. Tous ont l’air heureux, terriblement insouciant. Il les envie presque, pourtant il se renferme quand il aperçoit la silhouette de Mok. Jeune fille détruite, qui aborde un sourire d’une insolence horrible, qui lui transperce le cœur. Et voilà qu’elle rit aussi, comme si tout était plus beau là-bas. Il fronce un sourcil, trouve la scène étrange. Est-ce qu’ils sont si amusants ? Lui aussi joue souvent à ça. A se tenir accrocher à ces amis, aux seuls qui peuvent le comprendre et le soutenir. Mais aucun, ne sait vraiment. Ils sont juste là, ils l’aiment bien mais au-delà de ça que savent-ils vraiment de ce qu’il est. Un garçon bizarre, aux mœurs étranges… il s’en rend compte, parfois ça le blesse. Puis quelque fois il se sent assez bien pour eux. Normal parmi les autres… c’est aussi ça être comme lui. C’est devoir faire semblant et se convaincre que tout est bien. Il a choisi sa vie, il devient peut-être quelqu’un. Il ne veut pas qu’on se leurre, ses amis il les aime. Il tient à eux, mais il a ce secret. Cette chose qui lui pèse, même à lui-même. Car il est incapable de mettre des mots sur ce qu’il ressent. Il grimace, détourne son attention ailleurs. Puis un nouveau rire, le sien… il croise son regard. Quelques secondes à peine et il y lit cette détresse. La même que chez lui. Tu joues à faire semblant ? Question silencieuse, qu’il lui pose sans détourner les yeux. Il se mordille la lèvre, reste à cette table sans rien dire. Alors c’est à ça que ressemble ta vie ? Elle n’a même pas l’air heureuse. Elle a l’air prisonnière… et tandis qu’il l’observe de loin, il voit des chaines se dessiner à ses poignets. De longues mailles de fer, qui lui pèsent, qui l’entraine vers le fond. Elle n’est pas libre… tout comme lui. Des rires, des taquineries. L’un se lève, parle plus fort. Il attire l’attention, Mok sourit et pourtant, il voit autre chose. Une ombre qui la serre dans ses bras. Un regard qu’elle lui porterait, un appel au secours qu’elle lui lancerait… Je ne peux rien faire pour toi Mok… regarde-le, ce poids sur ses épaules d’une rancœur inachevée. Il ne la déteste pas, il se souvient du mal qu’elle lui a fait voilà tout.
Invité
Invité
Re: you can't hide your persona to me ? - MokHo | Lun 11 Mai - 22:59 Citer EditerSupprimer
Mok avait ajusté son maquillage en fixant son reflet dans le miroir des toilettes des filles du 2ème étage. Elle s’était paré de cette peau factice. Une personne qu’elle avait fini par jouer, si bien que personne ne semblait remarquer à quel point elle mentait. Ses rires sonnaient faux, comme une craie crissant sur un tableau, pourtant les autres s’en délectait. Elle savait jauger à quel moment intervenir. Passait maître dans l’art de l’illusion. Elle savait, comme la parfaite manipulatrice qu’elle était, quel mot utiliser, quelle posture adopter. Elle aurait peut-être mieux fait d’être actrice, plus à l’aise dans la peau d’une autre que la sienne. Elle se lance un dernier regard et affiche un sourire radieux. Qui pourrait remarquer la lueur terne de son regard quand son sourire est si brillant. Elle sort rapidement, remonte le couloir, espère pouvoir s’éclipser rapidement, rejoindre sa chambre comme on traverserait un champ de mine, à l’affut de tout. Pourtant cacher derrière ses cahiers qu’elle serrait contre elle, elle manque de chance, croise ce garçon de sa promo, rit à sa blague et ne peut refuser son invitation à venir trainer avec eux. Elle déteste ça. Dieu qu’elle déteste ça. Elle voudrait qu’on la laisse crever dans son coin. Pourtant rien ne laisse paraitre sur son visage. Elle crispe ses doigts sur ses livres d’études mais ses yeux se plissent en demi-lune rieuse. Elle s’installe à la table. Les écoute, fait mine de s’intéresser aux sujets de conversation. Mais son esprit est loin. Elle s’accorde une pause, rêvasse de ces peintures sombres qu’elle veut peindre alors qu’elle se cantonne à la couleur dans son club. Elle pose son regard sur chaque personne de la table et se demande ce qu’eux cachent. Ce qu’ils ont pu faire d’honteux. Ces petits secrets qu’on ose jamais vraiment admettre. Elle rêve parfois d’une façon de mourir, mais n’y voit qu’une poésie libératrice, d’un mal être qui la ronge. Réalisant qu’elle perdait le fil de la conversation, elle se raccroche à une blague qui lui parvient, lointaine, incertaine, puis ris. L’air de rien. Elle se raccroche au groupe, compte les secondes qui la libérera. Elle renifle doucement, sent un regard sur elle sans vraiment vouloir le croiser. Ça pique sa nuque, lui arrache un frisson le long de sa colonne. Elle sait qu’il est là. Elle déglutit, fini par craquer et s’accroche à ses prunelles. Je sais, personne ne peut rien pour moi … ils se parlent, se comprennent. Elle détourne les yeux, aperçoit la silhouette de Wei et un sourire plus sincère apparait sur ses lèvres. Elle se lève, l’accueil, il embrasse sa joue et s’assoit à côté d’elle. Puis elle oublie tout, ne réalise même pas qu’elle ne se concentre que sur le Pyo. Elle le fixe, en oublie Jun Ho, boit ses paroles, et elle parait plus … en vie ? Elle parait plus délicate aussi, comme si elle craignait de ne faire un faux mouvement qui briserait ce moment de quiétude. La jeune femme finie par détourner les yeux pour ne pas paraitre trop étrange mais garde une oreille attentive à sa voix grave. Son cœur s’affole quand il passe un bras autour de ses épaules et se met à la taquiner. Peut-être que finalement elle a bien fait de ne pas rejoindre sa chambre, elle aurait manqué le garçon. Elle s’imagine, rien qu’un instant, se laisser aller contre lui. Goûter à cette bouche. Délicate et pleine. Elle se maudit, détourne son attention et triture les pages de son livre. Elle aimerait pouvoir rester seule avec lui et sans comprendre pourquoi son regard s’échappe vers Jun Ho. Ne regarde pas cette mascarade affligeante et pathétique. Ou délecte toi de ce spectacle ridicule.
Invité
Invité
Re: you can't hide your persona to me ? - MokHo | Mar 12 Mai - 10:05 Citer EditerSupprimer
Cette scène est ravissante. Hypocrite et rassurante. Il se laisse y plonger, observe les uns puis les autres. Un sourire étire ses lèvres, alors qu’un garçon arrive. Un nouveau venu, qui joue aussi son rôle à la perfection. Lui semble différent. Il le trouve charismatique, à moins que ça ne soit ce regard celui de Mok qui le rend plus beau. Il fronce les sourcils, s’accommode d’une pensée bienveillante presque. Il lui plait… c’est évident. Ça crève les yeux Mok. Et bien qu’il se demande s’ils sont ensembles, ce baiser sur sa joue répond à sa propre question. De simples amis alors ? Troublant, alors qu’il la voit pendu à ses lèvres. C’est mignon, mais si ridicule en même temps. Car il comprend bien vite que ce garçon s’en fiche. Pas parce qu’elle n’est pas assez bien, mais parce-que quelque chose ne va pas. Et il hausse les épaules, prêt à se dire qu’il laisse cette scène se jouer. Mais finalement, il a du mal à en décrocher. Parce-que ses idées fusent, ces images d’un spectacle troublant. Elle joue si bien la comédie. Comment personne ne peut-il voir qu’elle souffre autant ? Sous ses sourires, ses rires de façades se cachent une réelle tristesse. Il la voit pourtant lui... Le court d’un instant son aura change, celle d’une fille amoureuse. Et il trouverait ça beau, aurait presque envie de le dessiner. Il la voit cette chose qui l’entoure. Il l’entend ce battement de cœur… mais il y a cette ombre au tableau. Ce vide qui reprend sa place trop rapidement. Et il croise à nouveau son regard. N’ose plus vraiment lui sourire. Ses yeux lui crient sa détresse. Il s’affole presque, se demande pourquoi les autres ne voient rien. Il détourne le regard, observe ses amis. Hey ! Toi là, tu ne vois pas qu’elle est pas bien ? Qu’elle rêverait d’être n’importe où sauf ici ? Et toi, pourquoi tu ris encore ? Mais rien… aucun d’eux ne l’entendra. Puis il fixe ses yeux sur ces sourires factices. Se demande lui aussi que peuvent-ils cacher. Tout le monde sourit pour faire semblant n’est-ce pas ? Tout le monde rit pour amuser les autres. Mais au fond on est tous un peu le bouffon de quelqu’un. Même de sa propre existence… il déglutit, reprend son crayon et griffonne quelques trucs. Il ne veut plus faire attention à elle. Ça le fait souffrir de repenser à tout ça. Peut-être qu’elle mérite ce qui lui ait arrivé… jamais, il chasse cette idée aussi vite qu’elle est venue. Mok l’a quitté, elle l’a blessé mais au fond. Il l’a peut-être cherché. Il ne sait plus vraiment. Ce temps est révolu maintenant. Aujourd’hui, ils ne sont que des exs. Des êtres qui ont eu un bout de chemin ensembles et qui doivent tout oublier. Il pousse un soupir, malgré sa musique il entend encore ces rires. Relève la tête et l’imagine subitement se lever. Se mettre à crier… Regardez-moi ! Son âme entière crie à l’aide. Ses petites mains serrées, tandis que son cœur s’accélère. C’est trop tard Mok. Personne ne t’entends… ils sont tous trop cons. Trop aliéné. Personne ne voit le monde comme il est vraiment. Mais nous oui… Il les détaille, voit leur sourire s’étendre davantage. Factice, illusoire. Tout est mécanique. Parfaitement synchronisé. Tous les deux ne sont que des humains, encore pourri par leurs émotions. C’est triste n’est-ce pas ? D’être lucide à ce point. De ne pas pouvoir se mêler à la foule. Pourtant Junho adore ça. Vivre sa vie, profiter de l’instant avec ses amis. Quand il est avec eux, il oublie ce qu’il est. Devient un garçon qu’on aime… c’est difficile de jouer sur les deux tableaux. Plus il grandit, plus il doit faire un choix. Mais il a cette plaie qu’il n’arrive pas à refermer. Ces idées qui le torturent et le rende plus laid. Puis il la regarde, reste de longues secondes ses yeux plongés dans les siens. Elle souffre, plus que lui quand il est avec les autres. Mais c’est elle qui a choisi… lui assume, chacun de ses actes. Elle… regrette. Ça lui fait mal quelque part, il dessine encore, malgré qu’il n’est pas toujours la tête rivé sur ses feuilles. Personne ne viendra te sauver.
Invité
Invité
Re: you can't hide your persona to me ? - MokHo | Mar 12 Mai - 10:44 Citer EditerSupprimer
Lucide. Conscient, qui perçoit, comprend, exprime les choses avec clarté, perspicacité. Lucide d’un monde qui ne va pas bien. Lucide d’un monde qui ne leur convient plus. Il ne leur faudrait qu’un peu de courage pour se défaire de leur enfer mais comment fuir ce qui fait tenir debout ? Comment fuir ce qui nous tient en haleine. Cette sensation si prenante. Mok se demande si un jour elle serait capable de plonger à nouveau dans un mon d’insouciance. Un monde où les gens sont heureux. Un monde où l’égoïsme se déguise en bienveillance et où l’empathie rime avec solitude. Ils ne voient rien. Se contente de ce que les autres donnent. Est ce parce que c’est plus facile pour fuir ? Tu souris, voilà tout ce dont j’ai besoin pour me sentir un ami important à ta vie. Mais je vois tu pas ? Mes larmes que cachent mes rires ? Mok s’en accommode. Peut être était ce mieux ainsi. Qu’elle souffre en silence parce qu’elle sait que de tout évidence personne ne pourrait la sortir de son enfer. Elle pourrait exposer sa peine mais que feront ils ? Eux, les autres. Ils voudront l’aider, un temps, puis se lasseront de sa souffrance. De cette peine qu’elle ne veut pas guérir. Ils finiront par s’éloigner. L’abandonnant à son propre sort. Ils ne pourraient tenir la distance, pas quand Mok s’élance sur une route de pénitence interminable. Parfois elle se délecte de sa souffrance parfois elle peine à respirer. Face au miroir de la salle de bain elle s’était longuement fixé, cette lame de rasoir dans les mains. JunHo le fait. Pourquoi ne pourrait elle pas y arriver ? Elle voudrait faire comme lui. Saigner pour extérioriser sa douleur. Une folie qu’elle n’avait jamais compris jusqu’à l’accident. Saigner pour ne plus garder son mal être. Saigner pour ressentir quelques choses. Saigner. Juste saigner. Mais elle n’a pas eu le courage d’appuyer, de percer sa chaire qu’elle imaginait si tendre à découper. Et à la seconde où tout son être lui criait d’enfoncer cette lame sous sa peau quelqu’un toqua a la porte. Elle a sursauté, lâché cette lame, puis a ouvert la porte avec un sourire, lance quelques excuses afin de filer dans un rire. Parfaite marionnette. Mais quand Wei est là tout lui paraissait différent. La façon qu’il avait de caresser ses cheveux pour l’apaiser. De la porter dans sa chambre quand elle s’endormait (encore) dans l’alcôlve de la fenêtre. Elle était moins vide à ses côtés mais son absence la replongeait dans un nouveau gouffre de solitude affligeant. Mais il était là. Mais Jun Ho aussi. Et elle savait que le plus jeune des deux devinait. Que cet homme a l’allure charismatique la broyait dans une poigne dont il n’avait même pas conscience. Lui qui était un ami tendre ne réalisait pas à quel point sa douceur était une torture pour la gosse. Elle inspire doucement et ce regard l’achève. Elle n’arrive pas à faire semblant. Sans un mot elle se lève sous les regards surpris et s’éloigne déjà oubliant un cahier. Elle entend les exclamations de surprise mais s’en est trop pour elle. Elle ne peut tenir son rôle à la perfection si elle sait qu’il la voit. Si parmi ses spectateurs aveugles un a conscience de sa mauvaise capacité à faire semblant. Tu le vois aussi pas vrai Jun who a quel point on est … je suis défaillante. Soudain une main sur son poignet la fait sursauter. Wei, inquiet lui fait face. Caresse sa joue. Lui souffle sûrement des paroles douces pour comprendre. Elle aimerait lui crier qu’elle n’en peut plus de faire semblant. Qu’elle voudrait l’embrasser. Se perdre dans ses bras. Qu’elle n’est pas quune enfant. Qu’une gosse. Mais pathétique enfant apeurée elle remet son masque. Fait semblant. Sourit l’air désolée, dépitée. Dit qu’elle ne se sent ps bien. Et déjà Wei pose sa main sur son front. Puis ses lèvres pour veiller à ce qu’elle n’ait pas de fièvre. Je te raccompagne. Qu’il lui souffle. Non je t’en prie. Laisse moi crever loin de toi. Elle se rapproche de lui et ferme les yeux un instant pour savourer le touché de sa paume chaude. Elle s’y perde. Accrochant des doigts fins à son poignet. Torture d’une caresse qui fait crier son cœur d’enfant meurtri. Elle se recule alors et souffle, sentant sans cesse la présence de son ex petit ami autour d’elle. Comme s’il lui criait « je sais ! » elle pince ses lèvres et souffle à Wei « tu n’oublies pas ce soir notre soirée film hein ... » mais il oubliera. Et elle attendra. Assise sur le canapé. Jusqu’à ce que la nuit arrive et que l’évidence même de son absence ne soit qu’une punition qui la fera se sentir plus vide encore. Pathétique. Enfant lucide qui se berne de mensonges. JunHo je n’arrive plus à respirer. Comment tu fais ?
Invité
Invité
Re: you can't hide your persona to me ? - MokHo | Mar 12 Mai - 15:37 Citer EditerSupprimer
Alors c’est lui celui qui fait battre ton cœur aujourd’hui ? Il ne sait pas ce qu’il ressent face à cette constatation. A cette vérité cruelle. C’est aussi ça grandir, c’est s’éloigner des autres. Lui en avait le parfait exemple avec sa sœur. On avance, on se forge un caractère, on devient quelqu’un. Lui deviendra quoi ? Il n’imagine pas son avenir. Il a du mal à se projeter. Il pense simplement à aujourd’hui. Un léger pincement au cœur, alors qu’il baisse les yeux. Se souvient d’un temps où c’était lui assit à côté d’elle. C’était lui qu’elle regardait… et peut-être bien qu’elle l’aimait. La vie était-elle plus simple à ses côtés ? Il n’a jamais réfléchit à ça. En réalité Junho voyait surtout ce qu’il n’avait pas. Et ce dont il manquait cruellement c’était sa sœur. Mok avait tout accepté, ces journées entières à parler d’elle. Ces soirées à ne pas lui répondre parce qu’il préférait se soucier d’une autre. Elle avait changé, lui n’avait quasiment jamais remarqué dans quoi elle s’enfonçait. Ces similitudes qu’elle voulait. Ces apparences qu’elle lui donnait. Mok voulait lui ressembler… pour lui. Mais il était trop con pour s’en apercevoir. Il repensait à leur rencontre, aux premiers sourires qu’ils avaient échangé. Il l’avait trouvé belle, plus jolie que les autres. Différentes aussi, un regard malicieux et cette lueur scintillante. Le son de son rire était agréable… elle lui plaisait. Assez pour qu’il se rapproche d’elle. Mais jamais il n’avait éprouvé un manque important d’elle. Il n’avait jamais pensé que si elle le quittait il serait anéanti. Finalement lorsque cela arriva, il était pris au dépourvu, peut-être trop sûr de lui. Elle m’aime ! Elle restera. Pensait-il toujours. Car malgré leurs disputes, les mots virulents, Mok restait toujours… mais pas cette fois. Et le voilà qu’il repensait à tout ça. Ne sachant pas vraiment ce que ça lui faisait. Une pointe de nostalgie peut-être ? Un mensonge encore dans lequel il voulait se baigner. J’étais heureux avant… non c’est faux. Sunan n’était plus là. Alors évidement, qu’il souffrait. Il faisait semblant voilà tout. Et peut-être que Mok n’était que son excuse pour être quelqu’un de différent. Mais à force d’être avec elle, peut-être avait-il su s’attacher aussi. Il déglutit à cette idée, n’éprouve aucune pointe de jalousie quand il voit ce garçon. Si proche d’elle et à la fois si loin. Mok s’en va, trouve une excuse pour s’enfuir. Il en sourit, d’un air presque fier. C’est mieux ainsi n’est-ce pas ? Que de toujours subir le regard des autres. Est-ce que ce garçon la comprend ? Est-ce qu’il sait ce qu’elle cache ? Il ne sait pas vraiment, l’observe lui courir après. Il a l’air de bien l’aimer. Tout comme on prendrait soin d’une petite sœur… c’est drôle. Il pense à Sunan et lui. Elle aussi à ces gestes tendre envers lui. Elle aussi pose ce même genre de regard sur lui. Mais jamais rien de plus n’est-ce pas… à la différence de Mok, il lui est interdit de penser ça. On le jugerait fou. Alors il se ravise, sent son cœur battre plus vite alors qu’elle cherche désespérément à partir. Il aimerait pouvoir comprendre ce qu’ils se disent. Entendre ce que ce cœur battant lui crie. Est-elle heureuse avec lui ? Ou souffre-t-elle de la distance qu’il créait ? Il connait déjà la réponse. Conclus la même chose que pour lui… Puis elle finit par s’en aller. Laisser ce garçon seul, sans qu’il ne détache les yeux d’elle. Junho est partagé, triste et à la fois soulagé. C’est une scène écœurante à laquelle il vient d’assister. Et il la plaint ! C’est ce qu’il pense, alors qu’il ferme son carnet. Et se relève pour récupérer ses affaires. Il n’a plus vraiment envie d’être là. Mais en avançant il croise ce garçon, lui jette un regard que lui seul comprendra. Il ne sait pas vraiment quoi penser de lui, mais… il ne l’aime pas vraiment.
Contenu sponsorisé