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rhee alyona ♏︎ my baby shot me down
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rhee alyona ♏︎ my baby shot me down | Dim 17 Mai - 22:35 Citer EditerSupprimer
Rhee Alyona
and when the darkness comes, I shall be there
IDENTITY CARD |
Il parait que... Alyonna fut championne de boxe il y a quelques années (faux, elle ne pratique la boxe que depuis deux ans, et est loins d'une être pro). Elle a joué dans un film (vrai, si on compte son apparition en tant que figurante dans le dernier Hunger Games comme un rôle. Sinon, faux.) Elle collectionne les cristaux (vrai, même si elle n'est pas certaine de croire en la lithothérapie, elle ne peut s'empêcher d'acheter de nouvelle pierres, ou d'en ramasser quand elle se balade en forêt.) C'est une folle aux chats (faux, mais elle pourrait le devenir. Elle partage actuellement sa vie avec Hugin et Munin, deux chats de gouttière issus de la même portée.) Elle a une superbe voix, mais ne supporte pas qu'on l'entende (Vrai, elle chante très bien, et tiens cela de sa mère. Cependant, cela fait des années qu'elle n'a plus chanté en public. Et la cigarette n'a pas dû épargner ses cordes vocales.) Elle fume comme un pompier (vrai, totalement vrai). Elle est fascinée par l'occulte (faux, elle a juste eu une phase panthéon nordique, du coup elle connait certains passages de sagas par coeur, et lit les runes comme pour rire). Elle s'est fait refaire le visage pour avoir l'air plus occidentale (faux, même si elle s'est fait refaire le nez suit à un accident de moto. Ce n'était pas nécessaire, mais cela lui permettait de mieux respirer). Elle s'est fait retirer son permis de conduire à deux reprises (faux, même si elle a une tendance à accumuler les amendes pour excès de vitesse). Elle parle cinq langues (vrai, elle parle coréen, anglais, ukrainien, mandarin et espagnol). Elle s'est fait virer de son ancien lycée pour violence (faux, elle a été sauvée par le fait qu'elle était une excellente élève). | Dis nous qui tu es ! Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Alyona n'a pas eu une vie facile, et que cela se ressent des kilomètres à la ronde. Il suffit de la voir avancer vers vous, avec son éternelle dégaine de motarde, les mains dans les poches et l'air renfrogné. Elle parle peu, elle sourit peu, et son rire est un graal que de nombreuses personnes ont essayer de trouver sans jamais y arriver. Pourtant, elle est de bonne compagnie. Elle n'aime juste pas faire semblant, ce qui peut paraître amusant pour quelqu'un dont le gagne pain est de vendre des bijoux aux gens. Car oui, là où on imaginerait, derrière la marque ZYTY, une femme pétillante et vaniteuse, on retrouve à la place une personne entière, droite dans ses bottes. Une bosseuse invétérée qui ne parvient pas à se débarrasser de ses anciens démons. C'est pourtant pas faute d'essayer. Elle a fini par s'y faire, vous savez. Elle a arrêté de forcer les sourires, de porter du maquillage pour adoucir ses traits, d'enfiler des robes qui, de toute façon, ne lui vont jamais. Oh, après quelques bières, elle finit par se dérider. La voix s'élève, la gestuelle s'amplifie. On l'entend plaisanter grossièrement, interpeller le serveur pour lui demander comment vont ses gosses. Sa fille s'est-elle remis de sa rage de dents ? Parce qu'au fond, elle est comme ça, Aly. Elle s'intéresse aux autres. Elle n'oubliera jamais votre date d'anniversaire, et veillera à vous envoyer une photo de votre super héro préféré à moitié nu pour marquer l'occasion. Elle vous invitera ensuite dans votre restaurant préféré, et commandera leur meilleur bouteille de vin, parce qu'un jour, au détour d'une conversation alcoolisée, vous aviez mentionné que vous aimeriez goûter un bon vin. Mais pour cela, encore faut-il avoir outrepassé les apparences. Osé lui adresser la parole en premier, elle qui fait fuir les minettes et les minets d'un froncement de sourcils. Il faut avoir compris qu'un grognement n'est pas forcément une menace, et que ses soupirs ne vous concerne pas. Il faut avoir réussi à lire entre les lignes. Mais au final, n'est-ce pas ce qui rend les relations humaines si grisantes ? |
QADIRA Bjour Virginie, enchantée. Belge, vivant à Lille, pensant à se casser pour découvrir du pays, je rp depuis ... nan, trop longtemps, j'assume pas. Et euh, voilà (En vrai je suis sympa, mais il est tard, et mon crush me répond pas parce qu'il est fatigué, ce qui est légitime, mais ça m'empêche pas d'être grumpy). Si ton personnage est inventé, remplis ce petit code :
ps; supprimez le code inutile. |
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Re: rhee alyona ♏︎ my baby shot me down | Dim 17 Mai - 22:36 Citer EditerSupprimer
It's my life...
"And everytime I thought it couldn't get any worse... it did."
Les choses commencent toujours par un papa, et une maman. Pour être tout à fait exact, et pour n'exclure personne, les choses commencent par un ovule et un spermatozoïde. On représente souvent ce dernier avec une bonne grosse tête de vainqueur, vu qu'il a dû battre tous ses petits camarades dans la course à la fécondation. Cette course, quand on regarde la gueule de mon géniteur, on se demande à quoi elle a bien pu ressembler. Oh, Alexeï Kostenko est un homme, en apparence, tout à fait charmant. Le gendre parfait, à bien des égards. Grand, blond, séduisant, et riche ... En toute honnêteté, c'est sans doute ce dernier point qui a fait pencher la balance en sa faveur tandis qu'il tentait de serrer ma mère, Jinah Rhee. Une nénette de dix-sept ans, qui voyait la vie en rose et qui avait rassemblé ses maigres économies pour faire un tour de l'Europe. C'est à Paris qu'elle rencontra le Kostenko. Scène de film américain, imaginez un peu la petite coréenne qui n connait rien du monde et de ses requins, tomber nez à nez avec un bel occidental vêtu d'un costard trois pièces. Il lui offre un café, la baratine un peu, et ça finit sans tarder dans un pieu. Ma mère était minette. Peut-être pas très maline, mais suffisamment mignonne pour occuper le Kostenko une paire d'années. Heureusement, puisqu'il faut à ce dernier deux coups de cuiller à pot pour mettre la coréenne en cloque. Grand seigneur, il l'épouse, et les tourtereaux s'installent à Odessa. Le ventre s'arrondit, et les mois qui passent se font charmants. Ma naissance est un événement en soi. Cependant, même si j'étais bébé, je n'ai aucun mal à imaginer la tête en demi-teinte de mon paternel. Il faut dire que mettre enceinte une petite écervelée n'était pas dans ses plans. Lui, il se voyait déjà épouser une magnifique héritière russe, ou une super modèle américaine. Quelqu'un qui mettrait des paillettes dans sa vie. Alors oui, Jinah, elle était mignonne, mais elle n'avait pas exactement le pédigrée attendu. Et la môme qui venait de naître était certes de son sang, mais un sang souillé d'un sacré imprévu.
L'idylle a duré quatre années. Quatre années durant lesquelles j'imagine ma mère ne se douter de rien. Hélas, la naïveté a un prix. Et alors qu'elle était dans une Ukraine post-communisme, sans péter le moindre mot d'ukrainien, un nourrisson à gérer, mon père lui annonça qu'elle devait quitter leur maison. Il venait de se trouver une journaliste britannique, aussi blonde que lui, et dont la poitrine faisait cinq fois celle de ma mère. Face à pareille concurrence, elle était impuissante. Elle ne trouva donc rien de mieux à faire que de prendre un vol, direction Séoul, afin d'aller pleurer chez mes grands-parents. Je n'ai pas encore évoqué ces derniers, mais le moins que l'on puisse dire est qu'ils l'ont eu mauvaise de voir rentrer leur fille unique, un marmot au bout du bras, alors qu'elle avait enfreint tous les préceptes qu'ils lui avaient enseigné. Pour autant, ces braves gens ne la laissèrent pas sur le perron, et à titre personnel, je leur en suis très reconnaissante, même si, au fil des années, on a appris à ne pas s'aimer. Traitez-moi de petite fille indigne si le coeur vous en dit, mais disons que mes grands-parents sont des personnes au coeur de pierre, et qu'ils ne m'ont jamais considérée comme étant de leur sang. Oui, à croire que je suis un changeling et que je n'ai le sang de personne de ma famille. Ainsi donc, ils accueillirent ma mère, et la gosse. Et ils donnèrent à leur fille exactement trois mois pour se trouver un travail et un appartement. Mission accomplie in extremis, mais autant vous dire qu'on a passé des moments pas très joyeux.
A partir de là, ce fut juste ma mère et moi. Même si je peux avoir l'air dure en parlant d'elle, Jinah est la personne la plus forte et la plus courageuse que je connaisse. Son coeur brisé ne s'est jamais vraiment réparé, et personnellement, j'ai appris à me méfier des amourettes. Mais ce début de vie un peu tumultueux a fait de moi la personne que je suis, et je n'en suis pas peu fière. La vie qui a suivi fut simple, à défaut d'être facile. Je n'ai fréquenté que des écoles publiques, je n'ai vécu que dans des quartiers mal famés. A plusieurs égards, j'avais toutes les chances de mal tourner. A quinze ans, je fumais ma première clope et descendais ma première bouteille de soju. Et ma mère, désemparée, faisait ce qu'elle pouvait, pour me garder sur le droit chemin. J'étais pleine de rage. Je la voyais trimer du matin jusqu'au soir, enchaîner les boulots ingrats, ne jamais recevoir la moindre marque de reconnaissance, alors que pendant quelques années, elle avait vécu une vie de princesse. La vie qui lui convenait. Et ses rêves avaient volé en éclat de par l'égoïsme d'un homme. Non seulement avait-il répudié ma mère, mais il avait également pris soin de me renier, prétendant que je n'étais pas sa fille. Jinah n'ayant pas les moyens de se payer un avocat, le plus riche imposa sa volonté au plus pauvre. Terrible leçon à apprendre, surtout aussi jeune. C'est ainsi qu'à seize ans, je commence mon premier travail. Je me levais chaque jour à quatre heure, pour aller distribuer des flyers, avant d'enfiler mon uniforme et de filer à l'école. Mes notes y étaient excellentes, bien au dessus de la moyenne, en dépit de mes nombreuses frasques. J'étais sur un fil ; mes professeurs s'accordaient pour dire que soit j'allais merveilleusement bien réussir ma vie, soit la rater en beauté. Avec le recul, j'ignore si ces gens ont la moindre idée de ce qu'est la réussite, eux qui ont toujours vécu dans la plus grande des médiocrités. Toujours est-il que chaque centime gagné est épargné. Chaque heure effectuée est comptabilisée. A partir de là commence une lutte sans répit contre cette chienne de vie. A dix-sept ans, j'intègre l'université de Yonsei, une bourse dans la poche. Je trace ma route, sacrifiant le sommeil au profit de mes études et d'une vie sociale bien active. Dans les finances, une règle compte plus que les autres : ton carnet d'adresses compte autant que tes relevés de notes. J'enchaîne sur un master. J'épate, j'éblouis. J'ai l'idée de lancer ma propre entreprise. Mes économies, je les investis dans du matériel pour moto. J'ai dans l'idée de revendre, tout en calculant ma marge bénéficiaire. Les calculs sont bons. La stratégie est rodée. Mais les affaires sont un milieu cruel. L'entreprise ne décolle pas. Je me reprends un taf pour subvenir à mes besoins, tout en rédigeant un mémoire, et en me battant pour faire décoller mon business. À 23 ans, en sortant de cours, je m'effondre. Aux urgences, on ne me trouve rien. Pourtant, mon corps refuse de fonctionner. Quand on se penche sur mon cas, les sourcils se froncent. Le verdict est finalement sans appel : repos imposé.
Retourner vivre chez ma mère fut ma plus grosse défaite. Retrouver ma chambre d'adolescente, et les posters de rock qui y étaient encore accrochés, avait un goût amer. J'ai dû arrêter de travailler. J'ai liquidé mon entreprise. Mon seul objectif était de réussir mon année. J'ai eu mon diplôme, de justesse. Les notes les plus basses de mon existence. Pendant six mois, je n'ai connu que le confort de mes draps. Quand j'entendais la porte de l'appartement se refermer sur ma mère, chaque matin, inlassablement, je fondais en larme. J'avais tragiquement échoué. Mon père avait sans doute bien fait de se débarrasser de Jinah et son incapable de fille. Tous ces efforts ... en vain.
Ma mère avait une manie. Chaque jour, elle rentrait du travail à dix-sept heures, rangeait ses chaussures, puis s'enfermait pendant deux heures dans sa chambre. Quand elle en sortait, elle préparait le repas, que nous prenions devant la télé. Je n'avais jamais pensé à lui demander ce qu'elle faisait durant ces deux heures. Puis, un matin, je l'ai entendu râler. Cela peut paraître anodin, mais ma mère ne râle jamais. A ce titre, c'est une véritable sainte. Pourtant, l'entendre maugréer de bon matin avait rompu notre routine. J'étais alors sortie du lit, les yeux bouffis, et l'avait trouvée une tête à faire peur, en train de boire son café. Après l'avoir interrogée, elle me répondit sèchement que "ces incapables" avaient ruiné son colis. Quel colis ?Ma mère marmonna. Et là, il est important de faire une pause que vous compreniez bien : j'avais vingt-trois ans, et pour la toute première fois de ma vie, je l'entendais marmonner. Et pour la première fois en six mois, quelque chose suscitait suffisamment mon intérêt pour que je sorte de mon lit de bon matin. Elle parla alors rapidement de fermoirs et autres bricoles, puis, sans me donner le temps de comprendre, fila à son travail en trombe. Je jetai un regard à l'horloge, manquant de m'étrangler en voyant que ma mère était en retard.
A dix-sept heures, ce jour-là, la porte s'ouvrit. Depuis le salon, je jetai un oeil vers l'entrée. Ma mère retira ses chaussures, et les rangea dans l'armoire, avant de mettre ses chaussons. Elle déposa son sac sur la console assignée à cet effet, et déposa ses clés dans le vide-poche. Du canapé, on ne voyait dépasser que mes yeux, ce qui était loin d'être discret. Elle m'invita alors d'une simple parole à la rejoindre. Cela pourrait vous paraître étonnant, mais je n'étais jamais rentrée dans la chambre de ma mère. C'était son havre de paix. Même enfant, s'il lui arrivait parfois de dormir avec moi, dans ma chambre, je n'avais jamais franchi la porte de la sienne. J'y ai donc pénétré comme l'on pénètre dans un temple. L'analogie est à peine exagérée. Partout se dressaient des piles de cartons. Dans un coin de la pièce, un lit une personne parfaitement ordonné. Partout autour, un chaos minutieusement organisé. Un établit occupait la majeure partie de la pièce. Il baignait dans la lumière du soleil, qui filtrait à travers les persiennes, pour venir se refléter sur une centaine de perles de verres, triées par forme, couleur, aspect. Ma mère avait toujours été coquette, et elle avait toujours eu un bracelet ou un collier pour me dépanner en cas de soirée improvisée. Je n'avais cependant jamais imaginé qu'elle était la personne derrière tous ces bijoux que j'avais pu croiser dans notre appartement. Collées au mur, des tours à tiroirs débordaient de ses créations. L'accumulation de dix ans de passion. La chose avait commencé modestement. Un hobby méditatif, auquel elle s'adonnait lorsque je dormais chez une copine. Puis, quand j'avais quitté le cocon, les choses avaient échappé à son contrôle. Pourquoi conservait-elle chacun de ces bijoux ? Par défaut. Parce qu'elle ne savait pas quoi en faire. Parce qu'elle n'avait pas suffisamment de copines à qui en donner. Ce soir-là, j'ai éclaté de rire, sous son regard médusé. Ma petite maman ne cessait de m'étonner. Pourtant, il me faudra plusieurs jours avant que ne germe une idée ...
Lorsque je proposai à ma mère de mettre ses créations en vente, elle rit de bon coeur. Elle voyait mal qui pourrait vouloir de ses babioles. Mais j'avais deux arguments de taille : elle n'avait rien à perdre, et je n'avais rien de mieux à faire. L'idée que sa fille cesse de passer ses journées à regarder des séries sur Netflix eut le mérite de la faire accepter ma proposition. Ce à quoi je ne m'attendais pas, c'est que les choses finissent également par échapper à mon contrôle. Il me fallut un peu plus de deux mois pour écouler un tiers du stock. J'avais gardé les chiffres pour moi, ne pensant pas utile de les partager avec ma mère, qui s'en moquait. Ce n'est qu'en faisant les comptes que je réalisai ce que l'on avait accompli. Pour ma part, je m'étais laissée prendre au jeu. J'avais soigneusement épluché les magazines de mode afin d'analyser les tendances. J'avais demandé à des amies de poser afin que je les prenne en photo. J'avais décroché mes posters et les avais remplacé par des moodboards. Sur GNS, les followers se comptaient en milliers. Deux mois plus tard, les tours à tiroir étaient vides.
Ma mère était ravie. Cependant, lorsque je lui proposai de voir plus grand, elle fit la moue. Cela ne l'intéressait pas. Aussi, quand elle refusa, j'eus l'impression de me prendre une gifle. Lorsqu'elle rajouta, dans un sourire "Mais continue de ton côté", je crus à une mauvaise plaisanterie. Je n'y connaissais rien, aux bijoux. Dépitée, je retournai dans ma chambre. En face de la porte, un mur entier était recouvert d'images de bijoux de marque. Cartier, Tiffany's, Pandora, Swarovski, ... Au fond, peut-être n'était-ce pas si ridicule. A partir de là, les choses s'accélérèrent. La marque ZYTY fut déposée deux mois plus tard. Le lancement fut relayé par tous les magazines de mode, et les influenceurs s'arrachaient des partenariats. Au bout de deux mois supplémentaires, et d'un contrat exclusif avec des artisans coréens, la marque comptait une petite dizaine de collaborateurs. Lesquels je vois tous les jours en allant travailler, dans les bureaux que je loue sur Yonsei. Heureux retournement de situation, que j'ai toujours beaucoup de mal à réaliser. Mais maintenant que nous en sommes là, de quoi sera fait le futur ?
Pour la première fois en plusieurs années, je n'en ai pas la moindre idée.
L'idylle a duré quatre années. Quatre années durant lesquelles j'imagine ma mère ne se douter de rien. Hélas, la naïveté a un prix. Et alors qu'elle était dans une Ukraine post-communisme, sans péter le moindre mot d'ukrainien, un nourrisson à gérer, mon père lui annonça qu'elle devait quitter leur maison. Il venait de se trouver une journaliste britannique, aussi blonde que lui, et dont la poitrine faisait cinq fois celle de ma mère. Face à pareille concurrence, elle était impuissante. Elle ne trouva donc rien de mieux à faire que de prendre un vol, direction Séoul, afin d'aller pleurer chez mes grands-parents. Je n'ai pas encore évoqué ces derniers, mais le moins que l'on puisse dire est qu'ils l'ont eu mauvaise de voir rentrer leur fille unique, un marmot au bout du bras, alors qu'elle avait enfreint tous les préceptes qu'ils lui avaient enseigné. Pour autant, ces braves gens ne la laissèrent pas sur le perron, et à titre personnel, je leur en suis très reconnaissante, même si, au fil des années, on a appris à ne pas s'aimer. Traitez-moi de petite fille indigne si le coeur vous en dit, mais disons que mes grands-parents sont des personnes au coeur de pierre, et qu'ils ne m'ont jamais considérée comme étant de leur sang. Oui, à croire que je suis un changeling et que je n'ai le sang de personne de ma famille. Ainsi donc, ils accueillirent ma mère, et la gosse. Et ils donnèrent à leur fille exactement trois mois pour se trouver un travail et un appartement. Mission accomplie in extremis, mais autant vous dire qu'on a passé des moments pas très joyeux.
A partir de là, ce fut juste ma mère et moi. Même si je peux avoir l'air dure en parlant d'elle, Jinah est la personne la plus forte et la plus courageuse que je connaisse. Son coeur brisé ne s'est jamais vraiment réparé, et personnellement, j'ai appris à me méfier des amourettes. Mais ce début de vie un peu tumultueux a fait de moi la personne que je suis, et je n'en suis pas peu fière. La vie qui a suivi fut simple, à défaut d'être facile. Je n'ai fréquenté que des écoles publiques, je n'ai vécu que dans des quartiers mal famés. A plusieurs égards, j'avais toutes les chances de mal tourner. A quinze ans, je fumais ma première clope et descendais ma première bouteille de soju. Et ma mère, désemparée, faisait ce qu'elle pouvait, pour me garder sur le droit chemin. J'étais pleine de rage. Je la voyais trimer du matin jusqu'au soir, enchaîner les boulots ingrats, ne jamais recevoir la moindre marque de reconnaissance, alors que pendant quelques années, elle avait vécu une vie de princesse. La vie qui lui convenait. Et ses rêves avaient volé en éclat de par l'égoïsme d'un homme. Non seulement avait-il répudié ma mère, mais il avait également pris soin de me renier, prétendant que je n'étais pas sa fille. Jinah n'ayant pas les moyens de se payer un avocat, le plus riche imposa sa volonté au plus pauvre. Terrible leçon à apprendre, surtout aussi jeune. C'est ainsi qu'à seize ans, je commence mon premier travail. Je me levais chaque jour à quatre heure, pour aller distribuer des flyers, avant d'enfiler mon uniforme et de filer à l'école. Mes notes y étaient excellentes, bien au dessus de la moyenne, en dépit de mes nombreuses frasques. J'étais sur un fil ; mes professeurs s'accordaient pour dire que soit j'allais merveilleusement bien réussir ma vie, soit la rater en beauté. Avec le recul, j'ignore si ces gens ont la moindre idée de ce qu'est la réussite, eux qui ont toujours vécu dans la plus grande des médiocrités. Toujours est-il que chaque centime gagné est épargné. Chaque heure effectuée est comptabilisée. A partir de là commence une lutte sans répit contre cette chienne de vie. A dix-sept ans, j'intègre l'université de Yonsei, une bourse dans la poche. Je trace ma route, sacrifiant le sommeil au profit de mes études et d'une vie sociale bien active. Dans les finances, une règle compte plus que les autres : ton carnet d'adresses compte autant que tes relevés de notes. J'enchaîne sur un master. J'épate, j'éblouis. J'ai l'idée de lancer ma propre entreprise. Mes économies, je les investis dans du matériel pour moto. J'ai dans l'idée de revendre, tout en calculant ma marge bénéficiaire. Les calculs sont bons. La stratégie est rodée. Mais les affaires sont un milieu cruel. L'entreprise ne décolle pas. Je me reprends un taf pour subvenir à mes besoins, tout en rédigeant un mémoire, et en me battant pour faire décoller mon business. À 23 ans, en sortant de cours, je m'effondre. Aux urgences, on ne me trouve rien. Pourtant, mon corps refuse de fonctionner. Quand on se penche sur mon cas, les sourcils se froncent. Le verdict est finalement sans appel : repos imposé.
Retourner vivre chez ma mère fut ma plus grosse défaite. Retrouver ma chambre d'adolescente, et les posters de rock qui y étaient encore accrochés, avait un goût amer. J'ai dû arrêter de travailler. J'ai liquidé mon entreprise. Mon seul objectif était de réussir mon année. J'ai eu mon diplôme, de justesse. Les notes les plus basses de mon existence. Pendant six mois, je n'ai connu que le confort de mes draps. Quand j'entendais la porte de l'appartement se refermer sur ma mère, chaque matin, inlassablement, je fondais en larme. J'avais tragiquement échoué. Mon père avait sans doute bien fait de se débarrasser de Jinah et son incapable de fille. Tous ces efforts ... en vain.
Ma mère avait une manie. Chaque jour, elle rentrait du travail à dix-sept heures, rangeait ses chaussures, puis s'enfermait pendant deux heures dans sa chambre. Quand elle en sortait, elle préparait le repas, que nous prenions devant la télé. Je n'avais jamais pensé à lui demander ce qu'elle faisait durant ces deux heures. Puis, un matin, je l'ai entendu râler. Cela peut paraître anodin, mais ma mère ne râle jamais. A ce titre, c'est une véritable sainte. Pourtant, l'entendre maugréer de bon matin avait rompu notre routine. J'étais alors sortie du lit, les yeux bouffis, et l'avait trouvée une tête à faire peur, en train de boire son café. Après l'avoir interrogée, elle me répondit sèchement que "ces incapables" avaient ruiné son colis. Quel colis ?Ma mère marmonna. Et là, il est important de faire une pause que vous compreniez bien : j'avais vingt-trois ans, et pour la toute première fois de ma vie, je l'entendais marmonner. Et pour la première fois en six mois, quelque chose suscitait suffisamment mon intérêt pour que je sorte de mon lit de bon matin. Elle parla alors rapidement de fermoirs et autres bricoles, puis, sans me donner le temps de comprendre, fila à son travail en trombe. Je jetai un regard à l'horloge, manquant de m'étrangler en voyant que ma mère était en retard.
A dix-sept heures, ce jour-là, la porte s'ouvrit. Depuis le salon, je jetai un oeil vers l'entrée. Ma mère retira ses chaussures, et les rangea dans l'armoire, avant de mettre ses chaussons. Elle déposa son sac sur la console assignée à cet effet, et déposa ses clés dans le vide-poche. Du canapé, on ne voyait dépasser que mes yeux, ce qui était loin d'être discret. Elle m'invita alors d'une simple parole à la rejoindre. Cela pourrait vous paraître étonnant, mais je n'étais jamais rentrée dans la chambre de ma mère. C'était son havre de paix. Même enfant, s'il lui arrivait parfois de dormir avec moi, dans ma chambre, je n'avais jamais franchi la porte de la sienne. J'y ai donc pénétré comme l'on pénètre dans un temple. L'analogie est à peine exagérée. Partout se dressaient des piles de cartons. Dans un coin de la pièce, un lit une personne parfaitement ordonné. Partout autour, un chaos minutieusement organisé. Un établit occupait la majeure partie de la pièce. Il baignait dans la lumière du soleil, qui filtrait à travers les persiennes, pour venir se refléter sur une centaine de perles de verres, triées par forme, couleur, aspect. Ma mère avait toujours été coquette, et elle avait toujours eu un bracelet ou un collier pour me dépanner en cas de soirée improvisée. Je n'avais cependant jamais imaginé qu'elle était la personne derrière tous ces bijoux que j'avais pu croiser dans notre appartement. Collées au mur, des tours à tiroirs débordaient de ses créations. L'accumulation de dix ans de passion. La chose avait commencé modestement. Un hobby méditatif, auquel elle s'adonnait lorsque je dormais chez une copine. Puis, quand j'avais quitté le cocon, les choses avaient échappé à son contrôle. Pourquoi conservait-elle chacun de ces bijoux ? Par défaut. Parce qu'elle ne savait pas quoi en faire. Parce qu'elle n'avait pas suffisamment de copines à qui en donner. Ce soir-là, j'ai éclaté de rire, sous son regard médusé. Ma petite maman ne cessait de m'étonner. Pourtant, il me faudra plusieurs jours avant que ne germe une idée ...
Lorsque je proposai à ma mère de mettre ses créations en vente, elle rit de bon coeur. Elle voyait mal qui pourrait vouloir de ses babioles. Mais j'avais deux arguments de taille : elle n'avait rien à perdre, et je n'avais rien de mieux à faire. L'idée que sa fille cesse de passer ses journées à regarder des séries sur Netflix eut le mérite de la faire accepter ma proposition. Ce à quoi je ne m'attendais pas, c'est que les choses finissent également par échapper à mon contrôle. Il me fallut un peu plus de deux mois pour écouler un tiers du stock. J'avais gardé les chiffres pour moi, ne pensant pas utile de les partager avec ma mère, qui s'en moquait. Ce n'est qu'en faisant les comptes que je réalisai ce que l'on avait accompli. Pour ma part, je m'étais laissée prendre au jeu. J'avais soigneusement épluché les magazines de mode afin d'analyser les tendances. J'avais demandé à des amies de poser afin que je les prenne en photo. J'avais décroché mes posters et les avais remplacé par des moodboards. Sur GNS, les followers se comptaient en milliers. Deux mois plus tard, les tours à tiroir étaient vides.
Ma mère était ravie. Cependant, lorsque je lui proposai de voir plus grand, elle fit la moue. Cela ne l'intéressait pas. Aussi, quand elle refusa, j'eus l'impression de me prendre une gifle. Lorsqu'elle rajouta, dans un sourire "Mais continue de ton côté", je crus à une mauvaise plaisanterie. Je n'y connaissais rien, aux bijoux. Dépitée, je retournai dans ma chambre. En face de la porte, un mur entier était recouvert d'images de bijoux de marque. Cartier, Tiffany's, Pandora, Swarovski, ... Au fond, peut-être n'était-ce pas si ridicule. A partir de là, les choses s'accélérèrent. La marque ZYTY fut déposée deux mois plus tard. Le lancement fut relayé par tous les magazines de mode, et les influenceurs s'arrachaient des partenariats. Au bout de deux mois supplémentaires, et d'un contrat exclusif avec des artisans coréens, la marque comptait une petite dizaine de collaborateurs. Lesquels je vois tous les jours en allant travailler, dans les bureaux que je loue sur Yonsei. Heureux retournement de situation, que j'ai toujours beaucoup de mal à réaliser. Mais maintenant que nous en sommes là, de quoi sera fait le futur ?
Pour la première fois en plusieurs années, je n'en ai pas la moindre idée.
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Re: rhee alyona ♏︎ my baby shot me down | Dim 17 Mai - 22:49 Citer EditerSupprimer
mais j'aimeeeeeeeee ce que je lis et ce que je vois ? :bago:
quel choix d'avatar de queen, omg.
cette nana est d'une beauté même que je la trouve belle dans les gardiens !!
je suis surprise de la voir jouer (mais je ne connais pas les tendances alors peut-être que je me trompe)
bienvenue parmi nous en tout cas et ton crush te répondra quand il sera réveillé, tkt pas
quel choix d'avatar de queen, omg.
cette nana est d'une beauté même que je la trouve belle dans les gardiens !!
je suis surprise de la voir jouer (mais je ne connais pas les tendances alors peut-être que je me trompe)
bienvenue parmi nous en tout cas et ton crush te répondra quand il sera réveillé, tkt pas
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Re: rhee alyona ♏︎ my baby shot me down | Dim 17 Mai - 22:52 Citer EditerSupprimer
Merciiii
Et non, on doit être deux sur internet à jouer Pom hahaha mais elle est tellement parfaite, je l'aime d'amour °^°
(Ouais tu parles, il va venir essayer de se faire pardonner demain matin, j'le vois gros comme une maison :hansa: ces zom.)
Et non, on doit être deux sur internet à jouer Pom hahaha mais elle est tellement parfaite, je l'aime d'amour °^°
(Ouais tu parles, il va venir essayer de se faire pardonner demain matin, j'le vois gros comme une maison :hansa: ces zom.)
Invité
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Re: rhee alyona ♏︎ my baby shot me down | Dim 17 Mai - 23:18 Citer EditerSupprimer
elle est trop stylée bienvenue, je connais pas l'avatar parce que j'ai 0 culture mais elle est super jolie j'aime déjà ce que je lis, bon courage pour finir ta fiche
Invité
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Re: rhee alyona ♏︎ my baby shot me down | Dim 17 Mai - 23:19 Citer EditerSupprimer
BOOM BEBE.
Ahem. Pardon, on doit te la faire tout le temps, mais voilà :D
Merci !
Ahem. Pardon, on doit te la faire tout le temps, mais voilà :D
Merci !
Nah Jae Seong
★★★★★ LEGENDARY SHAKER (MODO)
Pseudo : kerushirei / she.
Célébrité : jung jin young.
Crédits : jae (ava) & ?? (signa).
Messages : 880
Âge : 29
Re: rhee alyona ♏︎ my baby shot me down | Dim 17 Mai - 23:22 Citer EditerSupprimer
Bienvenue par ici joli coeur
Je ne connais pas non plus ton vava mais mon dieu qu'elle est belle
Et puis Alyona, c'est tellement original et joli comme prénom
J'espère que tu te plairas bien parmi nous. En tout cas, je te le souhaite
Et pis je te souhaite également bon courage pour la suite de ta fiche
Je ne connais pas non plus ton vava mais mon dieu qu'elle est belle
Et puis Alyona, c'est tellement original et joli comme prénom
J'espère que tu te plairas bien parmi nous. En tout cas, je te le souhaite
Et pis je te souhaite également bon courage pour la suite de ta fiche
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Re: rhee alyona ♏︎ my baby shot me down | Lun 18 Mai - 0:23 Citer EditerSupprimer
Merci beaucoup Da Young
Kazu
Kazu
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Re: rhee alyona ♏︎ my baby shot me down | Lun 18 Mai - 1:47 Citer EditerSupprimer
WAAAAAAAAW CETTE ACTRICE
pardon je me calme !
J'aime ce que je lis et ce que je vois !! Bienvenue par ici !
(t'as raison d'être grumpy si il te répond pas )
pardon je me calme !
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(t'as raison d'être grumpy si il te répond pas )
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