Programme aujourd'hui : réunion de famille. Enfin la particularité du jour c'est que Queen et Caspian sont conviés à l'événement. Si d'habitude tes parents les exclus des affaires familiales, aujourd'hui les deux sont priés de venir. Tu n'es pas au courant du sujet de la réunion, cela doit être assez important pour que ton frère et ta sœur soient présents. Quoi qu'il en soit, une partie de toi redoute de les voir. D'un autre côté tu es heureux, c'est bizarre, car cela fait une éternité que tu ne les as pas vu. Tu ne sais pas réellement comment vont se passer les retrouvailles et tu appréhendes un peu. Si tu étais proche de Queen, à présent ce n'est plus le cas et tu n'as jamais été proche de Caspian. Avant tu considérais ton frère comme un idiot, incapable d'assumer sa responsabilité de grand frère. Au final c'est toujours un peu le cas. Tu as beau avoir grandi et compris la distance qu'il a mis avec vos parents, tu ne lui pardonnes pas de t'avoir snober comme si tu n'existais pas. Tu as tes torts. Tu ne lui as pas rendu la tâche facile dans ta jeunesse, lui manquant allégrement de respect en lui reprochant d'être un abonné absent égocentrique. Tu n'as pas toujours été tendre avec lui et quand il a débuté sa carrière de militaire, tu n'as plus jamais cherché à le voir. La dernière fois doit remonter au dernier repas de famille qui ne s'est pas forcement bien fini. Tu espères qu'aujourd'hui les choses se passeront mieux, mais au fond de toi tu sais que c'est impossible. Tu connais tes parents, Queen et Caspian. D'ailleurs ce dernier entre dans le salon ou tu attendais.

Tu soutiens son regard l'espace d'un instant. Des secondes qui te semblent des heures. Tu n'aurais jamais pensé qu'il soit là, lui moins que Queen. Autant ta sœur aurait pu venir pour titiller tes parents, seulement lui tu ne t'attendait pas à le voir, surtout aussi tôt. Tu es seul au salon, tes parents et ta sœur n'arriveront pas avant une bonne demi-heure. Tu l'as salué de la tête, inutile d'accompagner cette attitude désinvolte de paroles. Plusieurs piques te brûlent les lèvres et tu décides d'ouvrir les hostilités, après tout, cette journée va être marqué sous le signe de l'hypocrisie et le cynisme, autant donner le ton d'entrée de jeu.

« Tu n'avais rien de mieux à faire pour arriver autant en avance ? Tu as encore des affaires ici à récupérer ou quoi ? »

Tu lui as lâché un sourire digne d'une pub avant de détourner le regard. Si tu donnes l'impression d'être totalement indifférent de sa réponse la réalité est toute autre. En fait tu as peur que ton frère détecte ta joie de le voir. Tu préfères donc peindre un visage détaché et te protéger derrière ta carapace d'insolence. Tu n'arrives pas à admettre d'être content de le voir et encore moins lui avouer que ta haine contre lui a diminué. C'est immature, mais au fond tu n'es qu'un petit con. Tu sais qu'il te connait, même si vous n'êtes pas proche, il connait tes mécanismes de défenses par coeur. C'est ce qui te rend le plus mal à l'aise avec lui. Après tout, on n'est jamais trahi que par ses proches, la vie t'a bien appris la leçon. Tu n'es donc pas prêt à lui sauter dans les bras comme si la famille était ce qui compte le plus. Pourtant tu as l'impression de rater quelque chose : un moment de fraternité. Cette micro réflexion ne fait t'attiser ton sentiment de solitude et exacerber ton humeur. Pour éviter de la conversation ne parte en guerre tout de suite, tu reviens sur des sujets classiques.

« Tu repars quand ? »

La question a beau être maladroit, en réalité tu veux savoir combien de temps il reste. C'est tout toi, tu sais parfaitement manié les mots pour faire passer des messages. C'est une faculté que tu tiens de Queen. A Caspian, tu lui dois surement ta condition physique lorsque vous joueriez étant très jeunes. Lors de ta réplique, tu lui as jeté un nouveau regard, scrutant son visage dans l'espoir de sonder son esprit.

Le militaire était enfin en permission et on venait déjà lui pourrir le moral avec un repas de “famille” obligatoire. Clairement il aurait préféré suivre son programme habituelle qui était manger, sortir faire la fête avec les potes et dormir le reste du temps. Mais il s’était finalement résigné à rentrer manger. Même si voir ses parents ne l'enchante guère, ce n’était surement pas ce qui était le plus gênant quand il devait être présent. La chose la plus bizarre rester la relation qu’il y avait entre lui et le dernier de la famille Im, Azriel. Il faut dire déjà que les dix ans d’écart entre eux n’ont jamais aider les choses. Avant que ce ne soit les parents qui fassent tout leur possible pour éviter que le petit garçon subisse l’influence de Caspian. Alors avec le temps il avait simplement abandonné le gamin à son sort, après tout il semblait satisfait d’être le chouchou des parents. Donc il n’avait aucune raison d’intervenir dans sa vie. Mais maintenant ils n’étaient rien de plus que des inconnus dont le même sang coule dans leurs veines, rien de plus.

L’homme était venu garer sa moto devant la demeure familiale. Observant avec dégoût cette maison qui lui rappel bien plus de mauvais que de bon souvenir. Rien de bien étonnant quand pour lui ca rime avec un départ forcé des USA où il a dû abandonner quatorze années de sa vie et ses amis. C’est d’un pas lasse qu’il fait son entré dans la maison, découvrant bien rapidement Azriel dans le salon. Se maudissant mentalement d’avoir rouler aussi vite, il aurait dû traîner sur la route pour arriver le plus tard possible. Surtout au vu de l’ambiance quelque peu gênant qui s’installe dans la pièce avant que le plus jeune ne vienne briser le silence.

- Je viens seulement d’être en permission et je pensais la caserne plus loin d’ici.

Répond le militaire sur un ton neutre alors qu’il vient tirer sa veste, dévoilant ses avant bras marqué par les tatouages. Caspian n’avait pas un seul instant lâché des yeux son cadet, observant chacun de ses traits. Il avait encore grandi depuis la dernière fois où il l’avait vu. Mais il avait toujours l’air d’un gamin qui voulait de l’attention. Cependant Ian n’était pas celui qu’il fallait pour cela, c’était même étrangement bizarre qu’il soit aussi insensible et indifférent avec le petit Im. Alors qu’il était un grand frère surprotecteur et collant avec la demoiselle de la famille. Détournant son attention de l’étudiant pour venir s’affaler sans délicatesse dans le canapé. Sortant son paquet de cigarette pour en allumer une. Il ne s’était même pas soucier une seule seconde que la fumée pourrait potentiellement déranger le jeune homme en face de lui.

- Officiellement dans une semaine. Officieusement je peux être rappelé n’importe quand si les forces spéciales sont nécessaires.

Et clairement Caspian doutait fortement qu’il aurait sa semaine complète. Depuis qu’il avait rejoint les forces spéciales ses permissions avaient toujours dû être écourté. Mais il ne s’en plaignait jamais, ca lui permettait de se défouler et avoir sa dose journalière d’adrénaline. Puis même si il avait vraiment une semaine de repos, il n'allait pas la passer ici. Il allait retrouver son appartement et surtout son adorable petite Lori.

- Sinon les vieux sont censés arriver quand ? Je comptais pas pourrir toute ma soirée pour eux quand même.

Sa voix trahit la rancœur qu’il peut ressentir à l’égard de leurs parents. Caspian était bien trop turbulent étant enfant et il ne compte plus le nombre de punitions qu’il a subit pour cela. Ce n’est pas un traumatisme, mais ce n’est pas forcément de bons souvenirs, sauf quand la bêtise en valait le coup. Comme son bras cassé lorsqu’il a sauté par la fenêtre de sa chambre au premier pour sortir rejoindre des amis. Mais ca, Azriel n’en a probablement aucun souvenir, après tout c’est l’événement qui a marqué le début de l’interdiction de Caspian de l’approcher.

Comme à son habitude ton frère te toise avec indifférence. Si tu gardes un visage placide, tu bouillonnes à l'intérieur. Etrangement il a cette capacité à te mettre hors de toi sans rien faire. Si tu étais honnête avec toi, tu avouerais que c'est la jalousie qui te consume. En effet il n'a jamais respecté les règles de la famille et n'en fait qu'à sa tête. C'est cette liberté que tu lui envies et que tu admires. Cependant tu as une part de rancœur encore plus grand envers lui. Tout comme ta sœur, il ne s'est pas soucié des conséquences de son comportement sur toi. L'un comme l'autre n'ont pas compris la pression qu'ils te mettaient en t'abandonnant à ton sort, en plus d'être seul, sans un grand frère ou une grande sœur pour partager tes problèmes. L'éducation de tes parents est rigoureuse cependant la leçon de vie de tes aînés a été plus douloureuse. Tu as compris que tu ne pouvais compter que sur toi-même. Aussi aujourd'hui lorsque tu vois ton frère, tu ne peux t'empêcher de lui envoyer des piques. Au fond ce n'est pas méchant, tu espères simplement le faire réagir. C'est puéril et pour cause tu n'es qu'un gamin qui cherche de l'attention.

Tu observes ton frère s'asseoir sur le canapé en soutenant son regard. Il a toujours ce flegme arrogant, comme imperméable à toutes tes attaques. Il te donne toujours le sentiment d'être inexistant, comme si tu étais devenu insignifiant à ses yeux, après vous n'êtes que des étrangers l'un pour l'autre. Tu lâches un rire ironique avant de répliquer.

« C'est toujours la même chanson avec toi. Monsieur doit sauver le monde toutes les semaines, pfff.... »

A sa réflexion sur vos parents, tu soupires avec condescendance. L'impolitesse de ton frère ne t'étonne plus. Tu sais qu'il n'a aucune envie d'être là et contrairement à toi il l'affiche ouvertement. C'est vrai que tu préférerais être ailleurs, seulement tu ne peux pas te soustraire à tes obligations. Les réunions de famille sont monnaie courante et tu t'y es habitué. Cependant c'est rare que ton frère y soit convié. Le sujet du jour doit être assez spécial, ce qui t'intrigue.

« Ils ne devraient pas tarder. Ils t'ont dit pourquoi ils voulaient te voir ? »

Après cette réplique tu te lèves et tentes d'attraper la cigarette qu'il tient. Tu comptes sur l'effet de surprise pour parvenir à tes fins. Tu n'es pas dérangé par l'odeur puisque tu es fumeur occasionnel. Tu veux simplement embêté ton frère comme il se doit.

« Tu veux vraiment mettre les parents en rogne ?! Tu pourrais au moins fumer dehors. »

En réalité, tu te moques qu'il fume à l'intérieur. Tu t'en fous qu'ils se fassent engueuler par vos parents. Cependant tu préfères éviter les conflits. Tu aimes un minimum ton grand frère et même si tu sais qu'il ne s'entendra jamais avec votre père, tu veux simplement éviter une énième dispute. C'est une façon comme une autre de le protéger et surtout d'éviter d'avoir à subir les retombés de son comportement. Tu ne veux pas l'empêcher de fumer. Tu veux juste tirer une taffe, sortir sur le balcon et lui rendre sa cigarette. C'est une façon pour toi de provoquer chez lui une réaction envers toi.

Ignorer Azriel était devenu tellement simple au fur et à mesure des années. Ils étaient de parfait inconnu maintenant, comme s'ils n’étaient même pas de la même famille. Caspian avait même perdu la sensation de remords qu’il avait pu avoir quand leurs parents lui avait interdit de l’approcher. Et avec le temps l’appel de la liberté que cela lui avait offert de devoir s'éloigner du plus jeune de la famille, lui avait été bénéfique. Ce n’était surement pas très responsable pourtant s’était ainsi et il ne pourrait surement jamais changer cela. Puis, aussi égoïste que cela puisse être il avait Queen dans sa vie alors c’était largement suffisant pour lui. Caspian s’est déjà demandé si un jour la relation entre lui et Azriel évoluerait pour potentiellement devenir comme celle qu’il partage avec sa petite soeur. Mais très vite il a oublié cette idée sous les regards désapprobateur et les piques de son cadet. Ils sont bien trop différent pour pouvoir s’entendre un jour.

Caspian observait son petit frère d’un regard lasse, comme si il n’avait aucun intérêt. Comme si il n’était rien de plus qu’un petit chiot obéissant. En même temps, c’est réellement ainsi qu’il voit souvent le plus jeune de la famille qu’il l’imagine ainsi en vrai maintenant.

- Toujours la même chose avec toi aussi il me semble. En même temps mon taff est de protéger et sauver des vies.

Devoir en plus attendre les parents agace un peu plus Caspian. Comme si devoir se trouver ici n’était déjà pas suffisant il fallait en plus qu’il fasse preuve de patience pour que ces derniers ne fassent leurs entrés. Et franchement devoir attendre avec Azriel n’était surement pas la meilleure solution pour que le début de soirée se passe bien.

- Tu crois sérieusement que je me serais embêter à venir si je savais ce qu’ils voulaient ? J’aurai économisé mon temps directement.

Au moins on ne pouvait pas lui reprocher de ne pas être franc, cependant il l’était peut être un peu trop. Pourtant c’est le geste inattendu de Azriel vient prendre de court les réflexes du militaire qui se fait lamentablement voler son mégot. Grimaçant légèrement suite à cela avant de soupirer d’agacement.

- Rend moi ma clope gamin. Comme si j’en avais quelque chose à faire de les mettre en rogne, ca serait pas la première n’y la dernière fois que ca se produit.

En même temps la liste de nombre de fois où l’aîné des Im avait agacé ou mit en rogne les parents était tellement longue qu’il faudrait plus d’une heure pour la lire entièrement. Il faut dire que depuis qu’ils avaient mit les pieds en Corée du Sud le jeune homme s’était totalement déchainé. Et le saut par la fenêtre avait surement était la goutte de trop à l’époque pour leur paternel.

Nous y voilà, cet instant où tu perds tes moyens et tu nous laisses la place. Qui sommes nous ? La rage, la colère, la déception, tous ces sentiments que tu t'efforces de refouler. Maintenant que nous avons pris la main, tu peux te détendre. Nous avons soupiré face à la réplique de ton frère. C'est vrai qu'il sauve le monde, mais ne te dévalorise pas, avec nous à tes côtés tu es aussi capable de grandes choses. N'es-tu pas le seul héritier de la famille, ce n'est pas rien, c'est un rôle important. Tu nous connais bien, on ne te laissera pas tomber, tu peux compter sur nous, par comme certains. Nous avons enflammé ton regard d'animosité pour répondre à cette basse provocation. Inutile de dire que nous avons plusieurs cartes dans notre manche, mais nous n'allons pas déballer notre jeu si facilement. Pour l'instant contentes toi de t'oublier et de nous laisser le contrôle. Après tout c'est ce que tu fais de mieux, te renfermer sur toi-même pour supporter le calvaire qu'est devenu ta vie...principalement à cause de lui. C'est bien ça le problème, lui et son émancipation. C'est pour ça que tu te retrouves en prise avec nous. Ne soit pas triste, nous sommes aussi serviable que la joie ou l'amour, cependant nous sommes plus fidèle et ça tu le sais mieux que personne.

Nous n'avons pas répondu à sa deuxième réplique, à quoi bon apporter de l'eau au moulin. Nous n'en sommes plus là, nous sommes au-dessus de cela. A présent nous en venons aux mains. Lorsque les mots ne suffisent plus, il faut passer à l'acte et si tu n'es pas prêt à le faire, nous nous en chargeons. Ton frère a l'air surprit de notre comportement et cela nous arrache un sourire victorieux. Il a beau être militaire nous sommes plus fort sur ce coup. Nous avons haussé un sourcil en signe de défi, histoire d'attiser un peu plus le feu entre vous. Après tout c'est dans ce domaine que nous sommes les meilleurs, l'insolence et l'effronterie, cela doit être un trait de famille. Cependant dans notre cas ou l'utilisons intelligemment, contrairement à d'autres.

« Si tu la veux, faut venir la chercher ! »

Nous avons laissé échapper un rire ironique avant de t'entrainer sur le balcon. Tu n'es clairement plus aux commandes. Ce n'est pas nouveau, tu n'es pas tout seul dans ta tête. Si en général c'est toi le chef, aujourd'hui c'est nous et tant pis pour les conséquences. Un jour il faudra peut-être que tu te fasses soigner. Une fois dehors nous avons nargué ton frère en tirant à nouveau sur la cigarette. Nous cherchons clairement la bagarre, l'embrouille et pour cause c'est notre spécialité, nous excellons dans le secteur. Si tu avais été franc, tu aurais pu débuter par : - Tu t'es jamais dit que chaque fois que tu les mettais en rogne ça me retombe dessus ?! Non bien sûr, monsieur n'en a rien à faire des autres. - Sauf que nous avons le dessus et la fierté que nous avons ne te permet pas de dire ces mots. A la place vient des reproches, comme souvent.

« Pourquoi t'es venu ?! T'es juste là pour foutre la merde, comme elle ! Tu t'en fous des histoires de famille alors casse-toi et laisse nous tranquille !!»

Comme à chaque fois qu’ils se retrouvent seuls, les choses tournent mal. En général l’explosion vient surtout des parents. Mais parfois elle vient de Azriel, quand les mauvais jours sont présent et que Caspian ne supporte pas le petit toutou de la famille Im. Les choses sont tendu depuis tellement d’années au sein de cette famille que c’est surprenant qu’elle n'ait pas implosé plus que cela. Le départ de Caspian pour l’armée et le changement de Asteria pour Queen avait porté de sacré coups à l'ego des parents. Cependant il fallait croire que ca n’avait pas été suffisant puisque leurs parents l’avaient fait venir ici aujourd’hui.

La surprise de voir Azriel lui prendre sa cigarette des mains et venir le provoquer en plus le narguer n’avait fait que l’agacer un peu plus. Il n’avait pas forcément une très bonne image de son cadet et encore moins de considération pour lui. Après tout pourquoi il en aurait, ils n’ont jamais rien eu en commun et très vite ils ont été séparés pour éviter que Caspian n’influence le dernier espoir de la famille.

- Ne me force pas à me répéter Azriel.

Même si le cadet des Im était maintenant un jeune homme bien portant. Ian le voyait toujours comme un gosse de cinq ans qui quémande de l’attention. Et le geste de Azriel ne fait que confirmer ses pensées, alors qu’il observe le plus jeune porter la cigarette à ses lèvres. Soupirant légèrement de manière hautaine, tant dis qu’il avait mit les pieds sur le balcon pour venir récupérer ce qui lui appartenait. En un mouvement il était venu reprendre des mains de son cadet sa cigarette. Venant la porter à ses lèvres tout en fixant Azriel.

- Le toutou veut faire son rebel maintenant ? C’est nouveau ca.

La provocation était un art dont le militaire maîtrisé chacun des aspects. Tant pis si ici il utilisait cela sur un membre de sa propre famille. Ce n’était pas comme si il était proche donc ca n’avait pas d’impact sur lui.

- Je suis pas venu par choix. On le sait tous les deux que si j’avais eu le choix je serais partout ailleurs sauf ici. Et malheureusement même si je me fous royalement de ce qu’il peut t’arriver ou arriver à cette famille. Il est hors de question que ces deux là manigance quelque chose dans mon dos.

Car clairement Caspian connaissait suffisamment ses parents pour savoir qu’ils devaient être en train de préparer quelque chose. Généralement ils lui imposaient de venir pour des événements spéciaux. Et aujourd’hui c’était bien trop calme pour être pour jouer le fils idéal devant une foule de pantin. C’était cela qui lui avait mit la puce à l’oreille que quelque chose cloché. Néanmoins il n’avait pas pensé au fait que Azriel serait là, il vivait pas à l’université ou dans un logement prêt de son université au lieu de rester chez papa et maman.

- Tu as encore quelque chose à dire le roquet ?

L'attitude de l'aîné n'avait fait qu'attiser le brasier qui consumait le cœur du plus jeune. Il était jaloux de son frère, de cette liberté qu'il avait gagnée en reniant leurs parents. Caspian avait été le premier de la famille, Asteria avait suivis, devenant Queen, une inconnue aux yeux du benjamin de la fratrie. Celui-ci s'était retrouvé seul a porté les responsabilités d'héritier. Il avait vu sa vie tranquille se transformer en cirque. Il était devenu le signe qu'on expose à toutes les sauces. Il devait être bon en sport, en musique, à l'école. En somme il devait excellé partout et être bien sous tous rapports. Cette vie lui avait amené la jalousie de beaucoup et il avait dû apprendre à se défendre tout seul. C'était ce qui avait le plus détruit Azriel, la solitude. Au fond il devait peut être remercier Caspian, sans lui pour le soutenir il avait dû être fort. Aujourd'hui le résultat était là, un gosse de 19 ans qui n'avait pas froid aux yeux. A la menace de son frère, un sourire s'était étiré sur ses lèvres. Il voulait faire repérer Capsian, il espérait le pousser dans ses retranchements et il ne comptait pas s'arrêter là.

En le voyant arrivé, il avait agité la cigarette affichant toujours un sourire provocateur. Le militaire n'avait eu aucun mal à récupérer son bien mais Azriel n'avait pas reculé. Il avait soutenu le regard de son frère, une lueur de haine au fond des yeux. En regardant au-delà de cette étincelle, certains auraient pu voir aussi de l'amour. Oui Azriel avait beau détesté son frère, il restait un membre de sa famille et s'il faisait tout ça, c'était toujours dans l'espoir d'attirer l'attention de ce dernier. Tant pis si l'attention qu'il lui portait ressemblait à de la colère. Peu importe si Caspian le trouvait agaçant et avait des envies de meurtres, c'était d'autant plus excitant. Azriel aurait bien aimé lui mettre un grand coup de boule quand il l'avait traité de chien. Cependant le plus jeune était plus intelligent et ne répondait que rarement à la provocation par la violence. Non pas qu'il ait peur d'en venir aux mains, simplement qu'il avait plus de classe. Il avait laissé un sourire s'étirer sur son visage comme si cette pique ne l'avait pas atteint.

« C'est pas plutôt toi qui répond aux ordres comme un bon chien et qui rapplique dès qu'on le sifflet non ? Bon soldat va...»

Il avait haussé un sourcil avant de se détourner de son frère, lui tournant le dos pour rejoindre la rambarde et s'y accouder. Au fond les paroles du militaire étaient vrai. L'étudiant ne se rebellait pas souvent ou du moins pas comme ses frangins. Il se permettait des écarts de conduite tout en restant dans les rails. En réalité l'éducation de ses parents l'avait formaté à cette vie et il avait l'habitude de jouer au fils parfait. Seulement au plus le temps avançait au plus il se perdait, c'était peut-être pour ça qu'en secret il se réfugiait dans la drogue, pour supporter le poids de cette étiquette qu'il portait tous les jours. Il avait pouffé de rire à l'explication pathétique de l'aîné. Ce n'était pas nouveau que leurs parents manigançaient dans leurs dos, qu'ils soient là ou pas. Si Caspian pensait être épargné il était plus con que ne le pensait Azriel. Il avait ri en se tournant à nouveau vers son frère quand ce dernier l'avait à nouveau affublé d'un nom de chien.

« Pfff, tu crois vraiment que ça les arrête. Si t'es là c'est qu'ils l'ont prévu et regarde toi, tu as rappliqué la queue entre les jambes, t'es pas mieux moi. Tu te voiles la face si tu penses le contraire. »

C'était amusant de voir que le militaire avait beau jouer les durs, il s'était ramollie avec les années. Ces excuses étaient pathétiques aux yeux du plus jeune. Contrairement à lui, Azriel jouait le jeu et savait parfaitement tirer profit de leurs parents. Il faisait bien entendu quelques concessions et il savait être surveillé par son chauffeur. Ce que les vieux, comme les appeler Caspian, ne savaient pas c'est que le plus jeune était devenu un maitre dans l'art de la tromperie. Véritable caméléon, il ne subissait plus constamment les décisions prises, il était devenu acteur. Si Caspian et Queen étaient en guerre ouverte avec leur paternel, lui jouait un jeu plus subtile.

« Avoue que tu es là parce que tu as peur d'être déshérité. Au fond tu es comme tout le monde, tu réponds au même maître : l'argent. »

La différence entre les trois membres de la famille Im n’était un secret pour personne. De toute façon Caspian avait rapidement fait part de ses exploits quand ils étaient arrivé en Corée du Sud. Si il avait de bonne note en cours, il était un véritable perturbateur toujours à chercher une connerie à faire pour embêter les enseignants. C’était même étonnant qu’il ne se soit pas fait plus que ca viré des établissements privé où il avait été scolarisé. Il avait continué jusqu’à sa majorité où il avait asséné le coup de grâce en refusant sa place dans une excellente université pour rejoindre l’armée. L’homme savait parfaitement que ca avait rendu fou ses parents. Ils pensaient sérieusement pouvoir arrivé à en faire quelque chose, sans pour autant compter sur lui pour reprendre les renne de l’empire familiale. Mais non il avait fallu qu’il le fasse un sale coup. C’était surement la plus grand différence avec Azriel qui avait été élevé comme le fils parfait par leurs parents. Et cela se ressentait, ils n’avaient rien à voir. Même présent dans la même pièce ils n’avaient de vrai sujet de conversation.

Sa cigarette récupérait, il avait lancer un regard noir à son cadet. Sans chercher plus loin que le regard de haine que le plus jeune lui offrait. C’était toujours ainsi de toute façon alors pourquoi s’en préoccuper. Quoiqu’il fasse Azriel le détesterait à vie, ils étaient de total opposé alors Caspian s’était fait à l’idée que les choses resteraient ainsi. Puis il n’aidait pas vraiment à diminuer les tensions avec les propos qu’il avaient pour le plus jeune de la famille.

- Oui, mais au moins moi je suis payer pour ca. Contrairement à toi.

Dès qu’il le pouvait il rabaissait un peu son petit frère comme si c’était une chose normal à faire. Surtout devant le pseudo rebel qu’était Azriel. Dire qu’à son âge Caspian avait déjà rejoint les rangs de l’armée. Donc Azriel pouvait dire ce qu’il voulait sur le métier de Ian que ca ne l’atteindrait pas, il avait fait son choix et s’éclater dans ce qu’il faisait. Au moins on ne lui avait pas imposé une voie qui n’était pas la sienne. Et ainsi il avait gagné sa liberté. Il avait d’ailleurs ouvertement juger du regard son cadet quand il s’était mit à rire.

- On verra dans quelques années quand ils vont essayer de t’enlever ta dernière liberté comment tu réagiras. Car soit certain que si ils sont entrain d'essayer de trouver une femme pour me marier, t’es sur la liste aussi. Mais contrairement à toi, j’ai encore mon mot à dire dans la vie que je mène.

Si il avait quitté le domicile familiale il y a plusieurs années, ce n’était clairement pas pour que ses parents viennent lui imposer une femme dans sa vie. Il n’était déjà pas suffisamment stable pour garder une petite amie. Puis il n’en voulait pas vraiment s’était juste pour savoir avec qui coucher lors de ses permissions plus qu’une histoire de sentiment.

- Si tu penses ca c’est que tu as jamais été ouvrir le coffre fort des vieux. Je suis rayer de leurs testaments depuis des années maintenant. Ca doit surement être le cas de Queen aussi depuis qu’elle est partie.

Ce n’était clairement pas surprenant qu’il est déjà fouillé le coffre fort de leurs parents. La combinaison était tellement simple qu’il l’avait trouvé quand il avait seize ans. Donc forcément il savait le contenu de ce dernier. Mais aussi le contenu des testaments, donc il avait été rayés après avoir rejoint l’armée.

Azriel avait pouffé de rire à la remarque de son frère. En effet lui n'était pas payé et pour cause il n'en avait pas besoin. D'abord car il avait crédit illimité, ensuite car il avait les actions dans l'entreprise familiale qui lui rapportait un revenu fixe. Il avait aussi déjà des immeubles à son nom donc autant dire qu'il n'avait clairement pas besoin de travailler. A son âge il pouvait déjà se la couler, enfin ce n'était clairement pas dans les plans de la famille. Azriel n'avait pas lâché du regard son frère. Ce type avait le même sang qui coulait dans ses veines, c'est ce qui lui faisait le plus mal au cœur. C'était surement pour cette raison qu'ils n'étaient jamais parvenus à s'entendre. Le cadet avait des soucis de communication et c'était peut-être aussi le cas de l'aîné. Quoi qu'il en soit, quand celui-ci avait mis le mariage sur la table, Azriel avait affiché un sourire amusé, haussant les épaules en répondant.

« Pff, je m'en fiche de l'amour. J'ai tiré un trait dessus depuis longtemps. Ça m'étonne que tu sois si sentimentale, toi mieux que personne tu devrais savoir que c'est une faiblesse. »

Le plus jeune avait haussé un sourcil, amusé par la réaction de son frère. Il n'était pas certain que ce dernier comprenne le reproche sous jasant. Car c'était bien d'amour fraternel dont il avait manqué et c'était bien la faute de Caspian et Queen. Il avait aussi perdu sa meilleure amie. Tout cela lui avait appris qu'il ne pouvait compter sur personne, même pas sa famille. C'était ce qui avait fait de lui aujourd'hui un parfait comédien, sociable dans les apparences, amusant s'il faut, insolent si nécessaire et violent en cas de besoin. En somme il n'était que le produit des coups dur que la vie lui avait fait traverser. Si certains étaient convaincus qu'il n'avait rien traversé, du haut de ses 19 ans il en avait déjà pris pleins la gueule...beaucoup trop tôt.

Aussi cette conversation faisait remonter de mauvais souvenirs. L'amour...ce qu'il n'avait jamais connu. Ce sentiment d'être important pour quelqu'un, d'être unique et spécial. Il avait ressenti ça avec Lyvan cependant cela avait été de courte durée. Depuis c'était la solitude qui l'avait accompagné et chaque fois qu'il croisait son frère ou sa sœur, ça lui rappelait à quel point il était seul. Il ne pouvait pas parler des problèmes qu'il avait à la maison ou à l'université. Il avait les lèvres scellés dans un rictus hypocrite et le poids de ce silence lui pesait de plus en plus. A la réplique de son frère et à la mention de Queen, Azriel avait réagi instinctivement. S'il souffrait de la distance avec Caspian, c'était encore pire quand il s'agissait de Queen, car il avait été proche d'elle.

« Si c'est le cas alors pourquoi t'es encore là ? Hein ?! Qu'est qu'ils peuvent encore te faire ?! De toute façon t'en as toujours fait qu'à t'as ta tête !!! Pourquoi t'as pas changé de nom si tu veux être tranquille ! T'auras plus rien à voir avec moi ! Tu pourras disparaitre ?! Pourquoi tu ne disparais pas !!!! »

Azriel s'était énervé, ce qui arrivait souvent face à son frère. Si avec d'autres il arrivait à être d'un calme olympien, face à son frère c'était différent. Justement c'était l'indifférence de ce dernier qui le blessait le plus que tout le reste. Tout en parlant il s'était rapproché de lui et l'avait poussé plusieurs fois au cours de sa tirade. Il s'était ensuite détourné pour regagner l'intérieur. Il ne voulait pas que son frère voit ses yeux humides de rage et de peine, il ne voulait pas être faible face à lui, pourtant, comme souvent, c'était le cas.