look alike (naeun)
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look alike (naeun) | Dim 28 Juin - 0:42 Citer EditerSupprimer
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beom lucas & gang na eun
ce n'est que 20 ans après qu'on apprend l'existence de quelqu'un...
Parfois, Lucas avait la flemme de cuisiner. Pas le temps surtout, en fait. Se faire livrer était tellement pratique et ça lui économisait tellement de temps qu'il le faisait pratiquement tout le temps, même s'il savait cuisiner. Parce qu'il considérait que manger était une perte de temps et que vingt-quatre heures dans une journée ne lui suffisaient pas pour compléter tout ce qu'il devait faire, parfois, il se permettait de sauter des repas. Le petit déjeuner, le déjeuner ou le dîner, tout y était déjà passé. Il avait peut-être déjà passée une journée entière à ne pas manger, il ne savait plus. En période d'examens, là où il devait jongler entre ses révisions intensives et ses petits jobs, ça devenait infernal. Heureusement pour lui ce n'était pas le cas en ce moment et il était un peu plus épargné, quand bien même très occupé. Il était chez lui, dans cet appartement trop vide depuis ses quatorze ans, laissé derrière par une mère qui ne voulait plus de lui et qui était revenue moins de dix fois en six ans dans ces lieux. Il ne considérait pas cet endroit comme la maison de sa famille. C'était juste, lui. Uniquement lui. Il n'y avait que lui qui occupait cet appartement et qui faisait de son mieux pour en prendre soin. Alors qu'il n'était pas quelqu'un de bordélique, de temps à autres, ça devenait un lieu sale et désordonné. Il n'avait juste pas assez de temps pour faire le ménage et c'était problématique. Mais bon, le garçon vivait comme ça. Il avait pris l'habitude. C'était ainsi.
Et donc, pour son repas du midi qu'il avait choisi de prendre parce qu'il avait trop faim, il s'était pris du poulet frit. Ce restaurant était très bien noté et quand bien même il se situait dans un quartier pauvre, Lucas lui-même était pauvre alors il n'apportait aucun jugement là-dessus. Au contraire, c'était souvent les petits restaurants du coin qui offraient les meilleurs repas. Travaillant ses cours, toute sa concentration fut brisée lorsqu'il entendit la sonnerie retentir dans sa maison. Il se leva alors, abandonnant son stylo sur son bureau et vint ouvrir la porte. Il y trouva une jeune femme qui était là pour la livraison. Un peu surpris parce que c'était rare que ce soit une personne aussi jeune qui faisait des livraisons et surtout, une femme (il y avait plus de garçons qui faisaient de la livraison), ce n'était pas une mauvaise surprise tout de même. Il se surprenait même à un peu compatir avec elle, parce que lui aussi avait commencé ce genre de jobs trop tôt. Sans se soucier que pour elle, il s'agissait en fait d'une autre situation. « Bonjour, merci pour la livraison, » dit-il tout d'abord sans oublier le sourire. « Voilà pour l'argent, normalement le compte est bon. » Il la fixa du regard, le sourire aux lèvres, s'imaginant déjà en train de déguster son repas tout en révisant ses formules en physique. Il ne se doutait pas qu'en réalité, la personne en face d'elle était la cousine qu'il n'avait jamais connu.
Et donc, pour son repas du midi qu'il avait choisi de prendre parce qu'il avait trop faim, il s'était pris du poulet frit. Ce restaurant était très bien noté et quand bien même il se situait dans un quartier pauvre, Lucas lui-même était pauvre alors il n'apportait aucun jugement là-dessus. Au contraire, c'était souvent les petits restaurants du coin qui offraient les meilleurs repas. Travaillant ses cours, toute sa concentration fut brisée lorsqu'il entendit la sonnerie retentir dans sa maison. Il se leva alors, abandonnant son stylo sur son bureau et vint ouvrir la porte. Il y trouva une jeune femme qui était là pour la livraison. Un peu surpris parce que c'était rare que ce soit une personne aussi jeune qui faisait des livraisons et surtout, une femme (il y avait plus de garçons qui faisaient de la livraison), ce n'était pas une mauvaise surprise tout de même. Il se surprenait même à un peu compatir avec elle, parce que lui aussi avait commencé ce genre de jobs trop tôt. Sans se soucier que pour elle, il s'agissait en fait d'une autre situation. « Bonjour, merci pour la livraison, » dit-il tout d'abord sans oublier le sourire. « Voilà pour l'argent, normalement le compte est bon. » Il la fixa du regard, le sourire aux lèvres, s'imaginant déjà en train de déguster son repas tout en révisant ses formules en physique. Il ne se doutait pas qu'en réalité, la personne en face d'elle était la cousine qu'il n'avait jamais connu.
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Re: look alike (naeun) | Dim 28 Juin - 13:56 Citer EditerSupprimer
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ootd + Na Eun avait remplacé son père qui s’occupait de récupérer les commandes passées avant de les indiquer à sa mère. Et cette fois-ci, elle était contente d’avoir pris sa place car une commande attira son attention. La demoiselle l’effaça rapidement du registre avant que son père ne reprenne sa place et récupéra les commandes pour partir en livraison. Alors qu’elle pédalait, son esprit carburait. Le nom Beom avait rallumé un souvenir, le prénom américain qui avait suivi l’empêchait de se dire que ce n’était que du hasard. Mais pourtant, son cousin était bien décédé. Sa tante était retournée en Corée quand elle avait 14 ans à cause du décès brutale et accidentelle de son mari et son fils. Mais Na Eun avait besoin d’en être sûre.
Alors après avoir livré ses autres commandes, elle arriva devant l’immeuble abritant l’appartement du client. Grimpant les escaliers avec son petit sac de poulet frit dans la main, elle sonna et attendit impatiemment que la porte s’ouvre. Quand celle-ci s’ouvrit, elle resta bouche bée alors que le garçon la saluait, la remerciant pour la livraison avant de lui tendre l’argent. Mais Na Eun resta figée, sans prendre l’argent, gardant le sac dans sa main. C’était pas possible ? Pourquoi sa tante avait menti ? Pas de conclusions hâtives : peut-être que ce n’était qu’une coïncidence.
Pourtant, elle ne put s’empêcher de lâcher un : « Putain, tu ressembles trop à Ji Hyun ! » Tout ça avec son accent de fermière. Elle secoua la tête avant de réaliser qu’il ne comprenait peut-être pas ce qu’elle racontait et qu’il voulait juste manger du poulet frit. « Désolée, c’est juste que … quand j’ai vu ton nom. J’avais un cousin qui portait le même, mais il est mort avec son père, aux Etats-Unis. » Elle racontait sa vie, mais vraiment, elle avait cette impression qu’il était quelqu’un qu’elle connaissait. Ou qu’elle aurait pu connaître. « Désolée, vous voulez juste manger j’imagine. Tenez. Merci d’avoir commandé chez Chicken’s Gang ! » s’exclama-t-elle en s’inclinant avant de lui tendre le sac afin de récupérer l’argent.
Alors après avoir livré ses autres commandes, elle arriva devant l’immeuble abritant l’appartement du client. Grimpant les escaliers avec son petit sac de poulet frit dans la main, elle sonna et attendit impatiemment que la porte s’ouvre. Quand celle-ci s’ouvrit, elle resta bouche bée alors que le garçon la saluait, la remerciant pour la livraison avant de lui tendre l’argent. Mais Na Eun resta figée, sans prendre l’argent, gardant le sac dans sa main. C’était pas possible ? Pourquoi sa tante avait menti ? Pas de conclusions hâtives : peut-être que ce n’était qu’une coïncidence.
Pourtant, elle ne put s’empêcher de lâcher un : « Putain, tu ressembles trop à Ji Hyun ! » Tout ça avec son accent de fermière. Elle secoua la tête avant de réaliser qu’il ne comprenait peut-être pas ce qu’elle racontait et qu’il voulait juste manger du poulet frit. « Désolée, c’est juste que … quand j’ai vu ton nom. J’avais un cousin qui portait le même, mais il est mort avec son père, aux Etats-Unis. » Elle racontait sa vie, mais vraiment, elle avait cette impression qu’il était quelqu’un qu’elle connaissait. Ou qu’elle aurait pu connaître. « Désolée, vous voulez juste manger j’imagine. Tenez. Merci d’avoir commandé chez Chicken’s Gang ! » s’exclama-t-elle en s’inclinant avant de lui tendre le sac afin de récupérer l’argent.
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Re: look alike (naeun) | Dim 28 Juin - 21:11 Citer EditerSupprimer
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Jihyun. Sa bonne humeur se fit enterrer aussi violemment que la livreuse s'était exclamée sur sa ressemblance avec Jihyun. Son sourire s'en alla alors qu'il fixa d'un regard vitreux la jeune femme en face de lui, se demandant pourquoi est-ce qu'elle connaissait ce nom. Jihyun était le nom de sa mère, mère qui n'avait jamais vraiment été là pour lui et qui avait disparu de sa vie six ans avant, lorsqu'elle avait décidé de le laisser derrière elle, comme un poids en trop qu'elle pouvait enfin lâcher. Et la bombe explosa lorsque la livreuse s'expliqua sur ses mots. Lucas crut mal entendre. Il était peut-être juste en train d'halluciner, c'était la seule explication rationnelle qu'il pouvait offrir. Sinon comment expliquer que sa mère aurait menti à sa propre famille ? Lucas tombait des nues, de trop haut. Alors qu'il pensait qu'il ne pourrait jamais rien subir de pire de la part de sa mère, la réalité lui rappelait que si, ça existait et que oui, sa mère pouvait se révéler encore pire qu'elle ne l'était. Le bras tombant naturellement, l'argent restant dans sa main, les billets se retrouvant en boule alors que Lucas serrait les poings. Il regardait toujours la livreuse avec autant de choc. Il n'y avait pas de doute : en face d'elle se trouvait sa cousine. La coïncidence serait trop grande pour que c'en soit une. Mais, juste au cas où, il demanda la confirmation à voix haute. « Beom Jaehwan ? C'est Beom Jaehwan, qui est mort dans l'accident de voiture aux États-Unis ? A Atlanta ? » Et il n'eut pas besoin d'entendre une réponse pour que son monde entier s'écroule. Sa mère avait tellement honte de lui qu'elle l'avait fait passer comme mort aux membres de sa famille. Sa mère ne voulait tellement pas de lui qu'elle le voyait comme mort. La nouvelle passant très mal, son ventre se noua et la simple odeur du poulet frit ne lui donnait désormais plus du tout envie.
Ses mots résonnèrent dans sa tête et il se fit violence pour ne pas exploser en larmes, traumatismes revenant à la surface d'une façon trop violente. Comme pour s'arracher les yeux lui-même, pour que sa mère arrête de le haïr, pour qu'elle ne soit enfin plus honteuse qu'il existe, il couvrit ses yeux avec ses deux poings. Les jambes le lâchant, il finit par s'accroupir sans donner l'argent à sa cousine ni même récupérer son poulet. Il aimerait lui dire qu'elle pouvait partir, qu'elle n'avait pas besoin de lui donner ce poulet parce qu'il n'en voulait plus. Mais il n'en avait pas la force. Il aimerait juste s'arracher les yeux. S'arracher la vie. Ainsi, peut-être que sa mère serait enfin heureuse.
Oh, j'aimerais arracher tes yeux pour que les gens ne pensent plus que je suis ta mère. Je hais te regarder parce que je vois à quel point nous nous ressemblons.
Ses mots résonnèrent dans sa tête et il se fit violence pour ne pas exploser en larmes, traumatismes revenant à la surface d'une façon trop violente. Comme pour s'arracher les yeux lui-même, pour que sa mère arrête de le haïr, pour qu'elle ne soit enfin plus honteuse qu'il existe, il couvrit ses yeux avec ses deux poings. Les jambes le lâchant, il finit par s'accroupir sans donner l'argent à sa cousine ni même récupérer son poulet. Il aimerait lui dire qu'elle pouvait partir, qu'elle n'avait pas besoin de lui donner ce poulet parce qu'il n'en voulait plus. Mais il n'en avait pas la force. Il aimerait juste s'arracher les yeux. S'arracher la vie. Ainsi, peut-être que sa mère serait enfin heureuse.
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Re: look alike (naeun) | Sam 24 Oct - 18:32 Citer EditerSupprimer
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ootd + Na Eun ne put s’empêcher de laisser s’exclamer sa surprise en voyant le jeune homme en face d’elle. Il ressemblait tellement à sa tante, son patronyme correspondait et son prénom américain ne lui laissait que peu de doute. Mais pourquoi ? La demoiselle vint pourtant s’excuser, se doutant qu’il ne devait rien y comprendre, expliquant ses propos : peut-être qu’elle se faisait trop d’illusions et que ce n’était qu’une coïncidence. Mais le garçon en face d’elle, qui semblait heureux de sa livraison, perdit tout sourire et se figea en entendant le prénom de Jihyun. À ses questions, la sango hocha la tête, confirmant chacune sans oser dire un mot. Beaucoup trop de détails pour qu’elle croit désormais à une coïncidence. Elle faisait face à son cousin qu’elle pensait mort depuis plusieurs années maintenant et dont ses parents avaient hébergé sa mère pour la soulager de ses pertes. Si pour elle, la demoiselle se sentait trahie, elle n’osait imaginer le ressenti de Lucas. Na Eun le vit s’effondrer, autant mentalement que physiquement quand il se laissa glisser au sol, ses poings serrés recouvrant ses yeux, totalement démuni, désemparé par la nouvelle. Lèvres pincées, elle finit par s’accroupir à côté de lui, posant le sachet sur le sol avant de poser doucement sa main sur l’épaule du garçon. “Lucas ? Qu’est-ce qui se passe ?” demanda-t-elle d’une voix douce. “Je suis là.” rajouta-t-elle. “Et je suis super contente d’enfin t’rencontrer malgré la situation.” lui dit-elle en souriant gentiment. Elle avait envie d’aller demander des comptes à sa tante, n’y comprenant rien. Et dire que ses grands-parents l’ont repris chez eux, en la laissant tranquille quand elle disait se sentir trop mal pour les aider à la ferme. Elle était venue vivre avec sa famille pendant plusieurs mois, ayant besoin de réconfort et de soutien. La famille c’était sacré pour eux et si ses grands-parents ne l’avaient pas récupéré, elle serait encore avec eux.
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Re: look alike (naeun) | Mer 28 Oct - 0:29 Citer EditerSupprimer
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Lucas était sincèrement secoué par la nouvelle. Il ne pensait pas que sa mère aurait menti à sa propre famille. Elle l’avait abandonné, elle voulait agir comme si Lucas n’existait plus. C’était vrai. Lucas avait alors aussi agi comme si elle était morte, le vingt-neuf avril deux mille quatorze, en même temps que son père. Mais il ignorait que sa mère avait aussi agi de la même manière avec même les membres de sa propre famille. C’était presque étrange, de se dire qu’une personne ne pouvait pas nous décevoir davantage et qu’au final, si, elle le faisait. Sa mère ne cessait de lui pourrir la vie.
Il sentit la main de sa cousine se poser sur son épaule, lui demander d’une voix douce ce qui se passait. C’était vrai qu’elle devait complètement ignorer la situation. Elle devait avoir pensé pendant toutes ces années que sa tante était juste une veuve, ayant perdu son mari et son fils, et qu’elle faisait son deuil. Qu’est-ce que c’était horrible, de comprendre qu’elle avait en réalité abandonné son seul fils. Lucas ignorait même comment lui annoncer la nouvelle. Il s’en sentait mal. Responsable. Comme si c’était de sa faute, que sa mère avait déçu des gens. Après tout, s’il n’existait pas, sa mère n’aurait jamais eu besoin de faire ça. Oui, sa mère lui avait tant répété que tout était de sa faute qu’il se mettait constamment à penser ça, désormais. Et il n’arrivait plus à se le retirer de la tête.
Poussant un profond soupir dans une tentative de se calmer, Lucas posa finalement son regard sur Naeun, qui lui souriait gentiment. Il lui esquissa alors un sourire en retour, sourire plus brisé qu’autre chose. « Je… suis content, aussi, d’apprendre ton existence. Je suis désolé, je ne savais pas que j’avais une cousine… » Puisqu’il n’avait jamais rien su de sa famille du côté de sa mère, au final. « Ma mère… ne m’avait rien dit. » Il sourit d’un air un peu amer quand il dit ça avant de reprendre la parole, le regard déviant sur le sol. « Ma mère vous a sûrement menti. C’est vrai, mon père est mort aux États-Unis, dans un accident de voiture. Mais je n’étais pas dans la voiture. Je n’ai pas eu d’accident, moi. Mon père… Mon père a eu cet accident parce que j’étais en soirée alors que je n’avais pas le droit et qu’il avait pris la voiture tard dans la nuit, trop tard quand on considérait la fatigue qu’ils accumulaient à leur travail. Alors… je considère que c’est de ma faute, si mon père est mort. C’est ma mère la première à me le dire. Tu sais, quand elle m’a vu arriver à l’hôpital, elle m’a giflé, m’a dit que c’était de ma faute que mon père était mort… Et après ça, elle m’a répété que c’était de ma faute, toujours de ma faute… Elle le dit toujours. » Il déglutit, n’ayant jamais eu à raconter son histoire de cette manière-là, puisqu’il disait aux autres qu’il était orphelin. A ses meilleurs amis, il leur avait dit quand l’accident était survenu, sans rentrer dans les détails. Et à Junwan, il lui avait dit quatre ans après qu’ils se soient connus, soit quand Lucas avait déjà suffisamment confiance en lui. Là, il se retrouvait à dévoiler son histoire familiale à une personne qu’il ne connaissait pas… mais qui était sa cousine. Quelle étrange situation. « Et elle m’a révélé ses vraies pensées. L’histoire derrière ma naissance. Je suis un accident. Je n’étais pas voulu. Ma mère voulait avorter mais c’est mon père qui l’avait convaincu de me garder. Elle le regrette. Elle m’a dit qu’elle aurait aimé que je sois mort dans son ventre. Et… Et mon apparence, je la maudis. Je ressemble trop à ma mère et elle déteste ça… Elle aimerait que je n’ai plus de yeux pour que plus personne ne puisse comprendre que je suis son fils. Tu vois, elle a vraiment honte de moi... » Il lâcha un rire peiné. « Enfin bref. Je suis désolé pour tout ça. Désolé que tu aies à l’apprendre comme ça... » Il regarda le paquet de poulet frit que sa cousine tenait encore dans sa main. L’odeur ne lui donnait plus envie, à présent. « Je ne pense plus vouloir manger, du coup. Désolé de t’avoir fait te déplacer pour rien. » Et il lui adressa un sourire désolé. Désolé d’exister.
Il sentit la main de sa cousine se poser sur son épaule, lui demander d’une voix douce ce qui se passait. C’était vrai qu’elle devait complètement ignorer la situation. Elle devait avoir pensé pendant toutes ces années que sa tante était juste une veuve, ayant perdu son mari et son fils, et qu’elle faisait son deuil. Qu’est-ce que c’était horrible, de comprendre qu’elle avait en réalité abandonné son seul fils. Lucas ignorait même comment lui annoncer la nouvelle. Il s’en sentait mal. Responsable. Comme si c’était de sa faute, que sa mère avait déçu des gens. Après tout, s’il n’existait pas, sa mère n’aurait jamais eu besoin de faire ça. Oui, sa mère lui avait tant répété que tout était de sa faute qu’il se mettait constamment à penser ça, désormais. Et il n’arrivait plus à se le retirer de la tête.
Poussant un profond soupir dans une tentative de se calmer, Lucas posa finalement son regard sur Naeun, qui lui souriait gentiment. Il lui esquissa alors un sourire en retour, sourire plus brisé qu’autre chose. « Je… suis content, aussi, d’apprendre ton existence. Je suis désolé, je ne savais pas que j’avais une cousine… » Puisqu’il n’avait jamais rien su de sa famille du côté de sa mère, au final. « Ma mère… ne m’avait rien dit. » Il sourit d’un air un peu amer quand il dit ça avant de reprendre la parole, le regard déviant sur le sol. « Ma mère vous a sûrement menti. C’est vrai, mon père est mort aux États-Unis, dans un accident de voiture. Mais je n’étais pas dans la voiture. Je n’ai pas eu d’accident, moi. Mon père… Mon père a eu cet accident parce que j’étais en soirée alors que je n’avais pas le droit et qu’il avait pris la voiture tard dans la nuit, trop tard quand on considérait la fatigue qu’ils accumulaient à leur travail. Alors… je considère que c’est de ma faute, si mon père est mort. C’est ma mère la première à me le dire. Tu sais, quand elle m’a vu arriver à l’hôpital, elle m’a giflé, m’a dit que c’était de ma faute que mon père était mort… Et après ça, elle m’a répété que c’était de ma faute, toujours de ma faute… Elle le dit toujours. » Il déglutit, n’ayant jamais eu à raconter son histoire de cette manière-là, puisqu’il disait aux autres qu’il était orphelin. A ses meilleurs amis, il leur avait dit quand l’accident était survenu, sans rentrer dans les détails. Et à Junwan, il lui avait dit quatre ans après qu’ils se soient connus, soit quand Lucas avait déjà suffisamment confiance en lui. Là, il se retrouvait à dévoiler son histoire familiale à une personne qu’il ne connaissait pas… mais qui était sa cousine. Quelle étrange situation. « Et elle m’a révélé ses vraies pensées. L’histoire derrière ma naissance. Je suis un accident. Je n’étais pas voulu. Ma mère voulait avorter mais c’est mon père qui l’avait convaincu de me garder. Elle le regrette. Elle m’a dit qu’elle aurait aimé que je sois mort dans son ventre. Et… Et mon apparence, je la maudis. Je ressemble trop à ma mère et elle déteste ça… Elle aimerait que je n’ai plus de yeux pour que plus personne ne puisse comprendre que je suis son fils. Tu vois, elle a vraiment honte de moi... » Il lâcha un rire peiné. « Enfin bref. Je suis désolé pour tout ça. Désolé que tu aies à l’apprendre comme ça... » Il regarda le paquet de poulet frit que sa cousine tenait encore dans sa main. L’odeur ne lui donnait plus envie, à présent. « Je ne pense plus vouloir manger, du coup. Désolé de t’avoir fait te déplacer pour rien. » Et il lui adressa un sourire désolé. Désolé d’exister.
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