“solah & eren : don't go too far away from me .” &

tu me manques. ma main s'est posée sur la baie vitrée de ma chambre qui donnait sur une vue illuminée en soirée du quartier riche de gangnam. c'est trop difficile sans toi. j'ai fermé les yeux un instant, me souvenant du son de sa voix. j'aimerais que tu reviennes, même si je sais que c'est impossible. impossible, et pourtant, parfois, j'ai l'impression que tu te trouves encore à mes côtés. j'ai ouvert les yeux et me suis retourné dos à la vitre, m'adossant contre la baie. ça fait quelques mois depuis que tu es parti, mais si tu savais à quel point tu me manques. je revois encore son sourire, ses yeux noirs rieurs, ses mimiques, et son humour, qui touchait tout le monde autour de nous, résonne encore dans le creux de mes oreilles. je bouge un peu la tête, posant le regard sur la batte de baseball qui traîne encore dans ma chambre, à la même place, au même endroit que décembre dernier. tu devais m'aider à être meilleur au baseball, alors pourquoi t'es parti ? j'ai refermé les paupières, sentant la tristesse monter en moi. pourquoi tu m'as laissé ? mes yeux sentent la manifestation de mon manque se traduire par des larmes menaçant de couler le long de mes joues. pourquoi t'en aller si vite ? j'ai soupiré de désespoir, lâchant un gémissement de chagrin en m'asseyant sur mon lit. face à la baie vitrée qui accueillait la nuit et la douce lueur de la lune à travers ma chambre, je me suis pris le visage entre les mains, tentant de calmer ma respiration. la dure vérité, je la connais. à l'heure actuelle, je ne me voile plus la face. je sais qu'il ne reviendra pas. il ne reviendra pas. à cette pensée, j'ai de nouveau gémi de souffrance, lâchant toutes les larmes de mon corps. le silence brisé par mes sanglots que je tentais les plus discrets possible, je n'avais pas la force d'aller dormir. il y avait des moments comme ça où c'était plus dur. des moments où la dépression qui m'avait dévoré en décembre et janvier dernier, revenait brutalement me frapper de plein fouet. je ne voulais pas qu'elle revienne mais elle s'en fichait et revenait prendre possession de mon corps sans que je ne puisse pleinement la repousser. et je me retrouvais souvent dans cette situation, à pleurer la mort de mon meilleur ami, yi shin, parti le 13 décembre 2019.

il était toute ma vie, il faisait parti de moi. j'ai l'habitude que mes yeux noirs me jouent des tours et le voit m'applaudir dans les gradins, lorsque je joue un match gagnant et que les acclamations de la foule deviennent sourdes à mes oreilles. le temps paraît alors s'arrêter, et je le revois. reniflant légèrement, j'ai pris une profonde inspiration et j'ai essuyé mes larmes, refusant d'ouvrir les paupières pour le moment. je me trouvais au duplex, un duplex dans lequel shin est si souvent venu. c'est d'ailleurs pour ça que j'ai sa batte de baseball dans ma chambre. son nom est gravé dessus, comme il est gravé dans mon coeur, à tout jamais. j'ai ouvert mes yeux embués pour les poser sur la vue du quartier de gangnam la nuit. dans ces moments, je perdais un peu la notion du temps et il m'arrivait même de ne pas me rappeler du jour que nous étions. j'étais si focalisé sur shin. shin. rien que son prénom.. « shin... » oui bro ? j'eus soudain un haut le coeur. sa voix, que je n'avais pas entendu depuis des mois, si proche. j'ai tourné lentement mon visage humide pour observer shin, assis à côté de moi. il me souriait d'un sourire si immense, un sourire dont lui seul avait le secret. sa belle gueule était doucement éclairée par la lumière de la lune. il m'observait tendrement, avec son éternelle lueur taquine au creux de ses pupilles. lentement, j'ai levé ma main tremblante vers son épaule, voulant le toucher pour le sentir réellement contre moi. « shin.. tu es là.. ne pars plus comme ça, tu m'entends ? tu n'as pas le droit.. tu- » à l'instant où ma main souhaita se poser sur son épaule, ma dépression reprit possession de moi. ma main finit son déplacement dans le vide et mes doigts rencontrèrent mon poing. un mirage. c'était simplement un mirage, encore une imagination venue tout droit de mon esprit. je me suis mordu la lèvre, recommençant à trembler de nouveau, lâchant un sanglot que je ne pu cacher plus que les autres. je n'avais aucune idée de si solah était présente au duplex ou pas, si elle m'entendait ou non. mais mes larmes continuaient de couler devant mon désespoir de le revoir et ma naïveté à le croire encore présent. shin, tu me manques tellement.

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L’ouïe était le sens le plus développé chez Sol Ah et celui qu’elle utilisait le plus. Elle ne passait pas un jour sans écouter de la musique ou à faire des enregistrements ou arrangements. Elle était captivée par le moindre son car chaque note produite était unique et avait son histoire. Il n’y avait que la vie qui faisait du bruit : le souffle de la respiration, les bruits de pas, parler avec une autre personne, rire de bon cœur, les sanglots traduisant une grande tristesse… Tout avait un bruit car on était tout simplement en vie. Et Eren prouvait à quel point il était vivant. Sol Ah entendait son désespoir. Non pas qu’elle voulait écouter à travers la porte de la chambre mais elle ne pouvait pas ignorer son frère. Elle ne souffrait pas autant que lui mais elle souffrait en même temps que lui. Elle ne pouvait pas le laisser dans son coin, seul. Sol Ah connaissait la cause de la tristesse d’Eren. Elle avait connu Shin et sa perte a été un choc pour tout le monde. Elle l’appréciait beaucoup, un deuxième grand frère sur qui elle pouvait compter. Elle n’imaginait même pas ce que pouvait ressentir Eren, eux qui étaient toujours collés ensembles. Il n’avait pas encore accepté la mort de son meilleur ami. Pourtant, il le devait, pour son bien, pour qu’il puisse avancer dans la vie. Elle espérait que le temps pourrait arranger sa peine et qu’il ira bientôt mieux.

Sol Ah descendit dans la cuisine pour récupérer des ingrédients pour faire des cookies. Pedro suivait la cadette Ahn dans les aller retours dans la cuisine. Elle avait l’habitude de faire des cookies, recette facile à faire, rapide à cuire. Et surtout, Sol Ah savait que Eren aimait ses cookies aux pépites de chocolat. Elle connaissait la recette par cœur et ne dosait plus de manière précise, elle savait la quantité de beurre, sucre, farine, œuf, sel et ingrédient secret à mettre à vue d’œil. En espace de quelques minutes, ses petites boules de pate étaient prêtes à entrer dans le four. En attendant la cuisson, Sol Ah sortit du frigo la bouteille de lait et en versa dans un verre. Elle posa le verre dans un joli petit plateau à côté de l’assiette pour cookie. Sol Ah profita de ce temps pour dessiner sur un post-it. Elle avait dessiné sous forme de chibi, un garçon et une fille. Le garçon était en train de pleurer mais la fille lui faisait un gros calin. Elle ajouta un petit chien à côté du duo. C’était sa famille qu’elle représentait. Un dessin pour dire qu’elle, (et Pedro !) sera toujours là pour Eren. Elle continua à dessiner sur les post-it ou à écrire des petits mots d’encouragement.

Sol Ah finit par attendre, assise par terre avec Pedro, devant le four. Elle prit leur chien dans les bras. « Pedro, c’est notre devoir de remonter le moral à Eren, ok ! » Elle regarda les cookies « A vous aussi ! Je compte sur vous. » Le bruit du four retentit enfin. Impatiente, Sol Ah se releva immédiatement pour ouvrir le four. Elle récupéra la plaque très chaude et la posa sur la table. Elle plaça un à un les cookies chauds dans l’assiette de façon organisée. Son plateau, prêt, elle le monta avec Pedro. Elle récupéra une petite couverture au passage de sa chambre. Sol Ah respira un grand coup avant de toquer doucement à la porte de la chambre d’Eren. Elle ouvrit légèrement un peu pour laisser Pedro entrer en premier. Elle avait collé les post-it sur la tête et sur tout le corps de leur petit ange. L’animal alla directement vers Eren pour lui demander des caresses. Sol Ah attendait sagement devant la porte, plateau en main, couverture sur les épaules.

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je me faisais du mal. c'était compliqué à gérer, ce flux de vives émotions qui se mélangeaient en moi. je venais de l'avoir revu encore, en fantôme, mon esprit ne semblait pas vouloir me laisser en paix. j'aurais tout donner de ma vie, pour qu'il soit réellement là. mais malheureusement, ma dépression ne me laissait pas tranquille. elle continuait de me hanter, de prendre possession de mon corps, et je continuais de me battre chaque jour, mais j'avais l'impression de ne jamais en sortir. cette spirale infernale continuait de tourner et je ne voyais aucun grand changement. mes doigts venaient de rejoindre mon poing, quand j'avais compris que ce que je voyais était loin d'être vrai. réveilles-toi, eren. ça fait plus de six mois que ce n'est plus la réalité que tu apprécies. j'ai baissé la tête de désespoir, les larmes ne s'arrêtaient pas de couler. mes sanglots n'étaient plus aussi discret qu'au début, j'espérais simplement que j'étais seul au duplex. je n'avais pas honte de ce que je faisais, mais ma souffrance était tellement vive, ma plaie était si ouverte que je ne voulais pas que sol ah en soit témoin. je voulais qu'elle continue de vivre, sans pour autant voir toute cette noirceur qui m'entourait. pourtant, lorsque mes oreilles entendirent toquer familièrement à la porte, j'ai relevé mon regard, toujours embué de larmes. je reniflais doucement quand finalement, apparu tendrement dans mon champ de vision pedro, frottant son museau contre ma main qui avait tenté de toucher un mirage la seconde d'avant. j'ai esquissé un sourire triste essuyant quelques larmes d'un revers de la main avant de poser mon regard sur lui. « toi au moins tu es bien réel.. comment es-tu entré ? oh.. » j'ai froncé les sourcils, les larmes dans mes yeux m'empêchaient d'y voir parfaitement clair. mais peu à peu, je distinguais les post-it mignons à mon attention sur la tête du golden, qui ne pouvaient être dessinés que par une seule personne. j'ai asséné une douce caresse à pedro avant de tourner faiblement mon visage vers l'entrée de ma chambre. depuis la porte entrouverte, je pouvais distinguer la petite silhouette de ma petite soeur, portant un plateau dans les mains. « sol ah.. » ma voix se brisa, me rendant compte que je pleurais encore. j'ai retourné mon visage vers la baie vitrée, dos à elle, croyant naïvement qu'elle ne m'avait pas vu ou entendu pleurer. qu'étais-je censé cacher au juste ? que je souffrais ? sol ah était au courant, elle et risae m'ont toutes les deux vu dans les pires états qui soit ces derniers mois. heureusement qu'elles avaient été présentes pour moi.. heureusement. et puis, mon coeur rata un battement.

et si la présence de sol ah n'était qu'un mirage aussi ? et si j'étais en plein cauchemar ? j'ai de nouveau commencé à trembler. non. c'est impossible. ouvrant grand les yeux, je me suis levé, complètement déboussolé. doucement, je me suis rapproché de sol ah, mais j'avais cette horrible impression que mes jambes ne fonctionnaient pas très bien. alors en avançant, j'appuyais ma main contre le mur, me trouvant tout bonnement ridicule à souhait. je ne me pensais pas si faible. autant physiquement que mentalement. j'ai roulé des yeux à cette pensée avant de me rendre compte que j'étais arrivé près d'elle. près d'elle oui, mais était-elle vraiment là ? mon cerveau n'arrivait plus à relier les fils entre eux. tout me paraissait si flous. sol ah.. « sol ah.. tu.. » j'ai relevé le regard vers elle, et je pouvais constater qu'elle n'avait pas disparu, elle était toujours là. là, auprès de moi. je me suis mordu la lèvre, tremblant à nouveau. et comme je sentais que les larmes me montaient encore, instinctivement, j'ai pris sol ah dans mes bras, évitant soigneusement de faire tomber le plateau qu'elle tenait. je la serrais fort, dans une étreinte chaude et désespérée en même temps. elle était réellement là. elle ne disparaissait pas. ça avait quelque chose de réconfortant. je ne la lâchais pas, je profitais qu'elle ne pouvait pas voir mon visage pour laisser couler mes larmes. puis, j'ai pris une profonde inspiration. « ne pars pas.. dis-moi que tu ne vas pas partir aussi.. sol ah.. promets-moi de ne jamais t'éloigner de moi. » je continuerai de te protéger comme je l'ai toujours fais. qu'importe ce qu'il m'en coûte.

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Sol Ah savait ce que représentait Shin aux yeux de son frère. Elle ne pouvait en vouloir à Eren de ne pas s’être remis. L’artiste avait conscience que la plaie sera toujours là, mais elle savait également que le temps atténuerait la douleur. Et qu’Eren mette plus d’un an, deux ans voire 10 ans à se sentir mieux, cela ne changeait rien aux yeux de la cadette. Elle sera toujours là pour son frère tout comme il avait été là pour elle. Elle ne niait pas le fait que son cœur se serrait à chaque fois qu’elle entendait les sanglots d’Eren mais elle ne pouvait pas le laisser dans son coin et faire comme si elle n’entendait rien. Il fut un temps où il avait besoin d’être seul mais là, il avait surtout besoin de soutien. Et heureusement qu’elle en avait une quantité illimitée à donner pour Eren. Sol Ah n’était pas seule, Pedro aussi était là pour le maitre de famille. D’ailleurs il jouait un grand rôle puisque c’était lui qui partait en éclaireur : il avait pour mission d’illuminer l’humeur d’Eren. Sol Ah quant à elle, attendait comme le « go » de Pedro pour pouvoir entrer. Elle n’osa pas ouvrir la porte d’un grand coup, donc elle se contenta de jeter de petits regards dans la pièce, pour observer l’échange entre son grand frère et leur Golden. Sol Ah pouvait être fière de leur chien, il accomplissait bien son rôle de messager également. Bien qu’illuminée par la lumière de l’extérieur, Sol Ah n’arrivait pas à voir l’intégralité de ce qu’il se passait à l’intérieur de la chambre. Il y avait une espèce de contre-jour, ainsi que la porte à moitié fermée qui faisait qu’elle n’avait pas vu la faiblesse des mouvements d’Eren.

Elle fut surprise de le voir apparaitre d’un coup devant elle. Là, elle voyait enfin les yeux gonflés, la bouche sèche, les joues mouillées de son grand-frère. Elle voulait elle aussi pleurer en le voyant si désuni mais elle ne pouvait pas. Elle n’avait pas le droit de pleurer, bien qu’elle senti les larmes monter. « Eren… » Qu’est ce qu’elle donnerait pour qu’il aille mieux. La soudaine, mais appréciable, étreinte ne déboussola pas Sol Ah. Elle ouvrit même ses bras pour caresser le dos de son grand-frère avec la main libre. « Je suis là. » Elle sentait le corps d’Eren tremblait à travers elle. Elle blottit sa tête sur Eren et continua à le rassurer en le tapotant sur le dos. « Je n’avais jamais l’intention de partir. Je resterai avec toi jusqu’à ce que tu ne veuilles plus de moi, je te le promets. » Elle se sentait en sécurité avec son grand-frère, c’était un sentiment agréable. Pourtant, Eren n’était pas dans son état optimal, mais il lui donnait l’agréable sensation d’être protégée de tout. « Mais toi aussi, promets-moi que tu ne lâcheras rien. » Elle s’arrêta avant de continuer doucement. « Tu ne pourras pas tout le temps rester dans le passé. » Parce que le temps ne s’arrête que pour les morts et refuser d’avancer dans le temps, c’est refuser de vivre. Or ça, Sol Ah ne lui permettrait jamais. Elle le serra contre lui. « Eren, tu n’es pas tout seul. Ne lache rien parce qu’on a besoin de toi, j’ai besoin de toi. »

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si seulement ce 13 décembre 2019 n’avait pu être qu’un fichu cauchemar. j’aurais bien aimé que ce soit le cas parce qu’en ce moment, je me perds dans toute ma confusion. j’avais cru le voir, mais son fantôme avait disparu dans un souffle entre mes doigts. en sentant une présence, j’avais alors levé les yeux pour observer avec surprise mais avec douceur le golden de la maison, qui se frottait la tête contre ma main presque sans vie. il portait quelques post-it sur lesquels étaient dessinés une petite famille de deux personnes avec un chien. je savais qui les avait fait alors quand j’ai tourné la tête vers la porte entrouverte de ma chambre, et que j’ai aperçu sol ah, mon cœur s’est serré. moi qui ne voulait pas qu’elle me voit ainsi, c’était bien un espoir perdu. mais je m’étais décidé à la rejoindre malgré mon visage qui ne respirait pas le bonheur. tout ça parce que.. j’avais peur qu’elle disparaisse elle aussi. sol ah compte tant pour moi, je pourrais donner ma vie pour elle et ça, sans hésitation. nous avons grandi ensemble, à se serrer les coudes dans la rue quand les solutions ne venaient pas à nous. on a connu le froid de l’hiver seoulien, elle m’a vu galéré pour ramener quelque chose à manger et elle m’a aidé de tout son cœur. alors, je ne voulais pas qu’elle parte. j’avais besoin d’elle, tout comme elle avait sûrement besoin de moi. je voulais la rejoindre. je me suis donc levé doucement, m’appuyant faiblement contre le mur de ma chambre, celle-ci éclairée par la faible lueur bleue de la lune. mes larmes continuaient de couler doucement, je reniflais le plus silencieusement possible mais c’était carrément grillé à trois kilomètres. finalement après quelques secondes de galère à m’approcher de ma petite sœur, je suis enfin arrivé jusqu’à elle et en relevant la tête, je me suis rendu compte qu’elle n’avait pas disparu, qu’elle était encore là. je l’ai alors prise dans mes bras soudainement, rapidement. je sentais son petit corps contre le mien et ça me rassurait. j’avais l’impression que si je la lâchais, elle pouvait s’envoler dans un souffle, comme le fantôme de shin. et ça me faisait mal. profitant du fait que sol ah ne pouvait plus voir mon visage comme il était dans son dos, j’ai laissé mes larmes couler encore.

lorsque sol ah prononça mon prénom, j’avais entendu dans sa voix la tristesse que tout ça lui donnait. je m’en voulais. quel genre de grand-frère faible est-ce que je suis.. je la senti ouvrir ses bras pour venir caresser mon dos. je suis là. j’ai fermé les paupières un instant, soupirant de tristesse, la serrant encore plus contre moi. je ne voulais pas qu’elle parte et je lui avais dis. sol ah continua alors de me rassurer, me tapotant le dos et se blottissant sur moi. j’ai relevé ma main droite pour la poser délicatement sur l’arrière de sa tête, l’écoutant en reniflant. « oui, ne pars pas. c’est bien, restes avec moi. » j’ai tenté de me calmer, et les paroles de ma sœur me détendaient peu à peu. sol ah et risae sont les seules personnes à avoir cet effet réconfortant et calme sur moi. j’ai l’habitude de partir au quart de tour mais elles sont toutes les deux remplies de douceur, et ça m’aide beaucoup. j’ai resserré mon étreinte, ouvrant les yeux. promets-moi que tu ne lâcheras rien. je me suis mordu la lèvre inférieure, retenant un nouveau sanglot. « je.. je ne sais pas si je suis si fort que ça sol ah. je suis désolé de te montrer ça.. de moi. » tu ne pourras pas tout le temps rester dans le passé. elle avait entièrement raison. j’ai relevé la tête, essuyant mes larmes. mes yeux observaient sa chevelure soyeuse qui tombait dans son dos. elle me serra alors plus fort contre elle. j’ai besoin de toi. ses paroles faisaient écho dans ma tête, ma respiration se faisait plus lente, moins saccadée et j’essayais tant bien que mal d’oublier le fantôme que je venais de voir un peu plus tôt. « le passé.. j’ai beau avancer, j’ai l’impression qu’il refait toujours surface.. » c’était la vérité, cette dépression ne me lâchait pas, elle me dévorait de l’intérieur et même si elle était moins fréquente au fil des mois, elle était toujours là. inévitablement, je la sentais, je la voyais, surtout quand la pénombre remplissait le ciel et que le silence envahissait mon environnement. « merci sol ah. moi aussi, j’ai besoin de toi. » je me suis écarté lentement de ma sœur, bien heureux que la nuit ne dévoilait pas trop en détail mon visage rougi par les larmes. mais maintenant que je la regardais en face, je me rendais compte qu’elle avait les larmes aux yeux. j’ai levé ma main à la hauteur de ses cheveux, les écartant pour bien observer son visage dans la nuit. « sol ah.. tu pleures ? » mon cœur continuait de me faire souffrir, et voir ma sœur aussi triste pour moi me faisait me sentir coupable. « saches que je ne te laisserai jamais, sol. depuis qu’on est petits je te protège et je continuerai à tout donner pour qu’il ne t’arrive rien. » personne ne toucherait jamais à un de ses cheveux, et si un jour tout ça arrivait, je serais le premier à intervenir. « shin.. il.. » je me suis arrêté la voix grave et tremblante avant de continuer. « j’ai cru le voir.. encore une fois. » à cette pensée, j’ai senti que mon corps redevenait faible. je tenais debout mais plus pour très longtemps. « il n’est plus là mais je le vois.. j’ai l’impression d’être fou.. je voudrais qu’il revienne.. sol ah.. c’est tellement dur.. » dur de vivre sans lui, dur de vivre sans mon frère de cœur, sans ma seconde partie de moi. on m’a enlevé mon frère, pratiquement mon sang. les souvenirs de lui me hantent et.. « je n’arrive pas à passer à autre chose. » je veux qu'il revienne.

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Eren était pour Sol Ah la personne la plus importante de sa vie. Il était son frère sur qui elle pouvait compter. Mais il n’était pas qu’un simple grand frère, Eren avait dû jouer dès son jeune âge le rôle du père. Là où un adulte avait échoué à faire, Eren, en étant adolescent, avait réussi l’exploit d’élever Sol Ah. La jeune cadette avait grandi en parfaite santé, elle ne manquait de rien, mangeait à sa faim et quand elle avait froid, elle avait de quoi s’habiller pour se réchauffer. Ces simples choses qui, pour certains paraissaient évident, étaient en réalité le résultat d’un dur labeur d’Eren. A l’époque, Sol Ah était trop petite pour se rendre compte du miracle, mais en grandissant, elle avait pris conscience de la prouesse de son grand frère. Bien évidemment, elle savait qu’ils étaient en galère et elle faisait de son mieux pour aider à sa manière Eren, mais elle n’avait pas idée de comment les choses pouvaient facilement mal tournée. Et ils auraient vraiment pu mal finir si Eren n’était pas aussi déterminé à protéger Sol Ah. Depuis toujours, Eren avait toujours montré une image forte de lui. Il était la montagne qui lui bloquait du vent, l’arbre qui l’abritait en cas de pluie. Pourtant, depuis que son Shin est parti, Sol Ah a découvert une autre facette de son frère. Elle se souvint encore de ce 13 décembre 2019, où pour la première fois de sa vie, en le voyant pleurer, elle s’était dit : « Ah Eren est en fait un humain. Lui aussi, il pleure…». Ce n’était pas un reproche, mais ça lui avait ouvert les yeux. Et ce fut à partir de ce moment là qu’elle comprit qu’elle devait, mais absolument, tout à Eren. Elle trouvait déjà qu’il était le meilleur des grands frères mais c’était un argument en plus à ajouter dans sa liste. Elle voyait que la disparition de Shin avait marqué à jamais son grand frère. Mais ce n’était pas pour autant qu’elle l’aimait moins. C’était dans ces moments qu’elle pouvait lui montrer à quel point elle tenait à lui, qu’il pouvait compter sur elle. Il est vrai qu’elle n’avait pas l’habitude de le voir ainsi mais elle ne se décourageait pas. Elle ne savait pas réellement quoi faire pour lui remonter le moral, elle avait peur de le blesser davantage en s’y prenant mal. J’ai confiance en lui. Je veux faire quelque chose pour lui. Ce fut à cette pensée que Sol Ah décida de se bouger. Elle allait faire ce qu’elle savait faire de mieux, à savoir dessiner. Avec son complice, elle était prête à mettre en œuvre son plan. Enfin, « plan » était un bien grand mot, elle avait fait la première étape mais n’avait pas prévu le reste, tout dépendait de la réaction d’Eren.

Lorsque son grand frère la blottit soudainement dans ses bras, Sol Ah réagit immédiatement. Elle lui caressait spontanément le dos et lui murmurait des mots pour le rassurer. Bien que dans la pénombre, elle voyait bien qu’Eren avait peur, qu’il ne distinguait pas la réalité de ses craintes. Sol Ah essayait d’être la plus calme et la plus réconfortante possible, mais ses mots se voulaient être justes. Il semblait avoir besoin de faits véridiques sur quoi s’accrocher. « Tu es l’homme le plus fort que je connaisse. » Elle sourit tendrement. « Mais même l’homme le plus fort peut connaitre des phases où il n’est pas bien. » La perfection n’a jamais été humain. Et si Eren devait subir cette épreuve, c’était parce qu’il pouvait la surmonter, il le devait. Sans mentir, la dépression d’Eren lui faisait peur, elle ne voulait pas que cette maladie l’emporte sur son frère. Bien qu’elle le tenait dans ses bras, elle avait l’impression qu’il s’éloignait. La suite de ses confessions ne la rassurait pas. D’un côté, elle préférait cette honnêteté qu’à des mensonges pour vouloir la rassurer. Sans trop s’en apercevoir, des larmes coulaient le long de ses joues. Lorsqu’elle sentit que son grand frère allait les remarquer, Sol Ah essaya de baisser la tête. Elle, qui voulait remonter le moral d’Eren, se trouvait bien honteuse de pleurer devant lui. « saches que je ne te laisserai jamais, sol. depuis qu’on est petits je te protège et je continuerai à tout donner pour qu’il ne t’arrive rien. » Elle le savait déjà tout ça. Et si elle était pour le moment un des moteurs d’Eren alors elle continuerait à s’accrocher à lui. Elle essuya ses larmes du bout des doigts. « shin.. il..  j’ai cru le voir.. encore une fois.je n’arrive pas à passer à autre chose. il n’est plus là mais je le vois.. j’ai l’impression d’être fou.. je voudrais qu’il revienne.. sol ah.. c’est tellement dur.. » Sol Ah resta silencieuse dans un premier temps. Elle observait l’état de son frère. Elle devait choisir ses mots avant de les sortir. Son regard était triste et compatissant. Son cœur se serrait de douleur. Avec sa main libre, elle prit la main d’Eren pour l’accompagner jusqu’à son lit. Elle en profita pour déposer le plateau avec les cookies sur la table de chevet. Elle l’incita à s’asseoir, puis se mit à côté de lui. « S’il te voyait comme ça, il serait d’autant plus triste. Shin…Shin a toujours voulu ton bonheur. Il s’en voudrait de te voir comme ça. » Elle lui parlait calmement. « Accepte le fait qu’il soit parti. » Elle prit la main d’Eren puis la ferma en poing. « Plus tu serres, plus tu auras mal. Alors que si tu apprends doucement à relâcher tes doigts… » Elle releva doigt par doigt le poing pour laisser la main s’ouvrir petit à petit. « …Tu te sentiras mieux. Il faut lâcher prise car il ne reviendra pas. Shin ne mérite pas d’être la source de mauvais sentiments non ? » Sol Ah tapota doucement la main d’Eren. « Ça viendra avec le temps et je serai avec toi. »

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nous avions vécu tellement de choses ensemble, elle et moi. lorsque nous avons migré de famille d’accueil en famille d’accueil, nous nous sommes vite rendus compte que nous n’étions pas acceptés. nous étions les orphelins que personne ne voulait prendre sous son aile. alors c’est à ce moment-là que j’ai compris que j’allais devoir emmener sol ah avec moi, et que nous allions devoir nous débrouiller seuls. c’était galère, surtout au tout début, jusqu’à ce que l’on rencontre la bande. j’enchainais les sales boulots, après les cours que l’on venait tout juste de reprendre avec ma sœur. il fallait rembourser les dettes de notre père et tout reposait sur mes épaules. maintenant que je suis devenu joueur professionnel chez les thunders, les dettes sont remboursées depuis quelques mois. c’est un poids en moins mine de rien, mais les souvenirs douloureux restent présents. depuis toujours, j’ai pris soin de sol ah, et je continuerai à le faire tant que je suis encore en vie. alors oui, ce 13 décembre 2019 m’a déchiré tout entier. j’ai pleuré beaucoup ce soir-là, les jours, les mois qui ont suivi. et puis, sournoisement, la dépression s’est infiltrée dans mon corps pour me dévorer de l’intérieur.

je ne saurais dire combien de temps je voulais garder sol ah dans mes bras. sa présence m’apaisait et m’empêchait de sombrer dans des idées encore plus noires. je ne voulais pas qu’elle parte, même si j’étais gêné qu’elle me voit pleurer. mais ma petite sœur voulait que je ne lâche rien, que je n’abandonne pas. ses mots me touchaient, profondément. je me mordais la lèvre inférieure pour éviter de laisser couler des larmes plus nombreuses. mes paupières se fermèrent instinctivement. tu es l’homme le plus fort que je connaisse. j’ai esquissé un léger sourire, restant silencieux, appréciant le son de sa voix toute douce dans la pénombre de ma chambre. mais même l’homme le plus fort peut connaître des phases où il n’est pas bien. ce qu’elle disait réchauffait mon cœur froid et triste. en réponse, j’ai resserré mon étreinte. ça viendra avec le temps, j’imagine.. mais c’est dur, tellement dur de le voir apparaître comme ça et disparaître comme s’il n’était jamais venu ici, dans cette chambre. comme s’il n’avait jamais existé. mon meilleur ami. voulant observer le visage de ma sœur, je me suis reculé pour la regarder et.. j’y ai vu des larmes qui coulaient le long de ses joues. non.. elle avait tenté de baisser la tête mais c’était trop tard, je l’avais déjà remarqué. j’ai écarté ses cheveux doucement pour mieux la voir dans la lueur de la lune de la baie vitrée. je voulais continuer de la protéger, et je ne voulais pas qu’elle pleure par ma faute. j’avais l’air de quoi à la rendre triste comme ça.. je la vis essuyer ses larmes du bout de ses doigts pendant que je lui parlais. je me confiais, pour lui expliquer ce qu’il s’était réellement passé. j’ai cru le voir. et c’était ça le plus horrible, le plus déchirant. j’ai cru le voir, mais il n’était pas là. combien de fois devrais-je me battre avec ces fantômes du passé qui me hante ? je voudrais tant qu’il revienne. sol ah accueilli le silence un moment, et après m’être confié à ma sœur, j’ai baissé le regard. si je me confie autant à elle, c’est parce que je sais qu’elle est bien dans ce monde, une des seules personnes capables de me comprendre, de comprendre ce que je ressens dans mon cœur. alors que je tentais toujours de calmer ma tristesse, sol ah prit ma main soudainement pour me ramener jusqu’à mon lit. elle m’incita à m’asseoir avant de faire de même. le plateau rempli de cookies était posé sur ma table de chevet. j’observais, dans le peu de lumière qu’il pouvait y avoir, les biscuits faits avec amour de ma petite-sœur. elle est tellement adorable. est-ce qu’elle se doutait de mon état ? sa douce voix revint au creux de mes oreilles. shin.. quand elle prononça son prénom, j’ai failli éclater de nouveau en sanglots. shin a toujours voulu ton bonheur. oui, et moi le sien. est-ce qu’il va bien là-haut ? j’aurais tellement voulu qu’il reste, à mes côtés. il s’en voudrait de te voir comme ça. et pourtant, ce n’est pas de sa faute. c’est un accident imprévu, le camion l’a heurté de plein fouet et il a été projeté sur plusieurs mètres. ses chances de survies étaient pratiquement nulles. accepte le fait qu’il soit parti. son regard joueur, son sourire charmant et ses cheveux bruns bien coiffés. sa carrure de baseballeur, son caractère enfantin, ses imitations de mon accent américain. c’est difficile d’accepter qu’il n’est plus là. sol ah prit ma main et la ferma, puis releva doigt par doigt pour laisser ma main s’ouvrir peu à peu, au rythme de ses paroles réconfortantes. j’ai fixé sa main dans la mienne un instant sans rien dire, comme déboussolé. j’ai senti des dernières larmes couler le long de mes joues mais instinctivement, je les ai essuyés d’un revers de paume, rapidement, détournant les yeux comme si j’espérais que sol ah n’ait rien vu. « je ne sais pas comment te remercier sol. c’est.. » mon regard se dirigea vers le plateau posé sur la table de chevet. « c’est pour moi que tu as fait ça ? » ai-je dis d’une voix grave mais brisée. j’ai resserré ma main dans la sienne et puis j’ai tourné mon visage vers le sien. « tu dis que je suis fort mais tu es aussi très forte. tu sais ce qu’on a traversé ensemble toutes ces années. tu n’as jamais bronché. » j’ai esquissé un léger sourire triste mais sincère. ma main partit à nouveau dans ses cheveux soyeux. je l’observais tendrement, comme la prunelle de mes yeux qu’elle était. « je suis chanceux de t’avoir auprès de moi. » évidemment que je le suis, plus que quiconque. nous n’avons plus de figure parentale, mais nous nous avons l’un l’autre, et j’imagine, que c’est le plus important. enfin.. quand je dis que nous n’avons plus de figure parentale.. je le garde pour moi. sol ah rend toujours visite à notre mère, internée. ça fait si longtemps que je ne l’ai pas vu, mais je ne suis toujours pas très enclin à franchir le cap. soudain, pedro vint à notre rencontre, apparemment pressé de goûter aux biscuits de sol ah. il remuait la queue avec impatience. j’ai lâché un rire doux, me détendant un peu en voyant le spectacle devant nous. « on dirait bien que je ne suis pas le seul à avoir hâte de goûter tes cookies. est-ce qu’on en mangerait pas un ou deux ? »

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“solah & eren : don't go too far away from me .” &

Sol Ah aurait aimé pouvoir faire plus pour son frère. Elle s’en voulait de ne pas être capable de l’aider efficacement. Elle le voyait, il avait besoin de remonter la pente, il ne devrait pas continuer à souffrir. Elle se sentait impuissante de ne pas savoir quoi faire. Sol Ah souffrait de la souffrance d’Eren. Mais la cadette n’en voulait pas à son ainé, au contraire, c’était une bénédiction de pouvoir être à ses côtés lorsqu’il ne se sentait pas bien. C’était ça être une famille, pouvoir ressentir cette peine au cœur à la vue de la personne qu’on aime être mal et être la pour lui. Elle n’était pas le remède parfait mais elle était là. Et s’il y avait bien une chose dont Sol Ah ne douterait jamais, c’était d’être toujours présente pour son grand frère. Il avait tellement fait pour elle. Il avait du grandir trop vite pour pouvoir la protéger. Elle avait peur de dire quelque chose qui amplifierait son état, qui le déstabiliserait encore plus. Elle était effrayée à l’idée de le casser plus qu’il ne l’était déjà. Elle était terrifiée de perdre son frère. Mais c’était aussi pour ces raisons qu’elle ne pouvait ignorer son état. Elle ne se le pardonnerait jamais si elle voyait son frère couler sans rien faire. Sol Ah préféra dire ce qu’elle pensait, de lui rappeler que Shin n’était plus de ce monde mais qu’il a été là. Et avec toutes les bonnes choses que Shin avait faites, son âme pouvait rester en paix. Être heureux pour lui, de continuer de vivre était le plus beau des remerciements pour son existence. Elle voulait qu’Eren comprenne et accepte ce point. Elle avait conscience que ce que ce n’était pas facile, mais les choses finiront par s’arranger.

Posés sur le lit, Sol Ah tenta de lui faire comprendre sa vision. Cette situation n’était pas quelque chose qui pouvait s’arranger avec une ou deux paroles. Au final, c’était seulement le temps qui pouvait adoucir les choses. Forcer les choses n’était jamais une bonne idée, alors Sol Ah décida de ne pas s’acharner davantage sur le sujet. Elle avait confiance en Eren. Il était capable de prendre les bonnes décisions, de se relever. Car c’était ce qu’il faisait à chaque fois. Ils avaient connu des situations compliquées, et pourtant, ils avaient toujours réussi à les surmonter.

La remercier ? Eren n’avait pas besoin. Des deux, elle était celle qui était la plus reconnaissante envers l’autre. Ce qu’elle faisait n’était qu’une infime part de ce qu’il a fait. Sol Ah fit un sourire réconfortant avant de hocher de la tête. « Oui, j’espère que cela te fera plaisir. » Elle avait mis tout son amour en les faisant. Elle serra ses doigts sur la main d’Eren. C’était fou, même si Eren n’était pas au top de sa forme, le simple fait qu’il soit là avec elle l’apaisait et rassurait. Aux compliments de son frère, Sol Ah esquissa un sourire timide. Elle ne se sentait pas forte, c’était Eren qui la rendait plus forte. Il était littéralement sa force. Elle n’avait pas pu abandonner parce qu’il était là, à ses côtés, lorsqu’elle était au plus bas. Sol Ah finit par faire un gros câlin à son frère pour lui exprimer à son tour sa chance de l’avoir à ses côtés. « Et moi donc. J’ai le meilleur des frères. » Elle posa sa tête sur l’épaule d’Eren puis le serra fort. Il était également la figure paternelle qu’elle avait perdue. Tant de rôles à assumer pour ses épaules.

Pedro finit par ajouter sa touche personnelle. Il faisait également parti de cette famille. «  Mais non Pedro, je ne t’oublie pas. » dit-elle tout en souriant et relâchant son frère. « Pas de cookie pour Pedro, il y a du chocolat, mais ceux là » Elle désigna ceux qui n’avaient pas de pépite de chocolat. « Il pourra potentiellement en manger, s’il le mérite. » Elle tira la langue à son chien, comme pour le taquiner. Le pauvre chien tourna sa tête, ne comprenant pas ce qu'elle disait. Sol Ah prit l’assiette de cookies et le tendit devant Eren. « Lequel te donne le plus envie ? » Elle commença à ricaner à sa future plaisanterie. « Ce sont des cookies magiques, à chaque croc, la tristesse s’évapore. » Sol Ah avait préparé bien plus que pour deux personnes mais ce n’était pas bien grave, les cookies pouvaient se garder encore quelques jours.

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“solah & eren : don't go too far away from me .” &

je me sentais vide et dans le même temps, réconforté. tout ça grâce à sol ah, qui est là à mes côtés, une fois de plus depuis qu’il est parti. c’était loin d’être facile, surtout quand les fantômes de mon passé ne me laissent pas tranquille. ça me fait énormément de mal de le voir apparaître et réapparaître presque toutes les semaines dans mon quotidien. il y a eu une époque où je m’en suis voulu, où je me suis demandé s’il aurait eu son accident si j’avais été le chercher. ou bien si nous avions fait la soirée un autre jour, un jour où il ne travaillait pas. il n’aurait pas eu à se dépêcher, à rouler à cette vitesse. et peut-être qu’il aurait été encore présent à l’heure d’aujourd’hui. encore un peu dans les vapes, je sens sol ah me prendre la main pour m’asseoir sur mon lit en sa compagnie. il fallait que je me laisse un peu de temps pour oublier. j’en étais bien conscient mais j’ai la fâcheuse tendance à vouloir tout, tout de suite. si seulement les choses avaient pu être différentes. mes yeux observèrent pendant quelques secondes l’espace vide où le fantôme de shin avait fait son apparition quelques minutes auparavant. maintenant, il y a la triste réalité qui le remplace, et ça me fend littéralement le cœur.

je voyais bien que sol ah faisait de son mieux pour me changer les idées, pour apaiser mon esprit. sa douceur me faisait beaucoup de bien. la savoir ici avec moi me réconfortait. j’étais capable de me relever, elle me faisait confiance et j’allais devoir le refaire, comme je l’ai toujours fait depuis que les choses ont mal tourné pour nous deux. mon attention fut détournée sur les biscuits que ma petite-sœur venait d’apporter dans la chambre baignée dans la nuit. j’ai baissé la tête pendant quelques secondes en souriant sans me cacher. le fait qu’elle les aient fait pour moi, en sachant que j’étais mal, m’apaisait considérablement. « tu ne pouvais pas me faire plus plaisir. » elle souriait, d’un sourire timide mais tellement adorable. quand je la vois ainsi, j’ai envie de la protéger encore plus. peut-être que je devrais freiner mon côté grand-frère protecteur, mais j’ai déjà essayé et ça n’a pas été très concluant. sol ah me prit dans ses bras tout fins et j’ai posé mes mains délicatement dans son dos. j’ai le meilleur des frères. peu à peu, l’énergie positive de sol ah semblait faire fuir ma dépression. tout du moins pour ce soir, et ça fait réellement un bien fou. j’ai senti sa tête se poser sur mon épaule et son étreinte se resserrer. elle était là depuis le début, et aujourd’hui, elle était toujours là. vivre sans ma sœur, c’est comme m’enlever l’autre partie de moi qui me définit.

notre golden arrive en remuant la queue, gaiement. sol ah me relâche et se focalise sur pedro. evidemment que le bougre souhaitait des cookies aussi. mais il y a du chocolat, donc c’est non. je regarde la scène avec un petit sourire, attendri par les deux membres de ma famille. sol ah tira la langue à pedro qui tourna sa tête. apparemment il n’a pas tout compris à ce qu’il vient de se passer. devant l’assiette que ma petite sœur me tendit, je dois avouer que j’avais envie de tout prendre. les coups de mous comme ça, mine de rien, ça donne faim. « tous. ils ont l’air tous très bons. » j’ai attrapé un parmi tous, avec un sourire espiègle, croquant immédiatement dedans. j’ai feins une mine boudeuse. « ils ne sont pas top… » avant d’enchaîner sur un léger rire, ne voulant pas faire marcher sol ah trop longtemps. « …ils ne sont pas top, ils sont excellents. » j’ai terminé rapidement mon cookie et j’en ai repris un autre. « dépêches-toi, sinon je vais tout manger. je sens déjà que ma tristesse diminue. plutôt magiques ces cookies. » pedro, en nous voyant manger tranquillement, se mit à nous faire les yeux doux. il m’observa en premier. « ah, désolé mon vieux. demandes à la cuisinière. » et comme s’il m’avait compris mot pour mot, il jeta son regard de chien mignon à la jeune dessinatrice. j’ai observé l’heure sur mon téléphone. je commençais à bien reprendre mes forces. « tu veux qu’on commande pizza ce soir ? ça rentre pas dans mon régime sportif mais une fois de temps en temps, ça ne fait pas de mal. » tant que le coach n’est pas au courant, je ne risque pas de me faire arracher les cheveux.

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