Il était en retard. C’était la première fois que ça lui arrivait. Il n’aimait pas l’être mais cette fois-ci, c’était parce qu’il s’était endormi. Donghun s’était posé sur son lit pour se reposer et avait finit par rejoindre les bras de Morphée. Seulement, il n’avait pas prévu dormir, sinon, il aurait mis son réveil. Ce fut pour cette raison qu’il arriva à la Fleur Blanche complètement essoufflé et pas vraiment bien apprêté. D’ordinaire, il avait de beaux habits. Là, il avait juste récupéré les premiers vêtements qui lui tombait sous la main. Ce n’était pas dégueulasse, mais ce n’étaient pas non plus les habits un peu chics qu’il mettait d’ordinaire. Le jeune homme passa par la porte de derrière pour éviter de se faire chopper et déposa ses affaires dans le vestiaire avant de rejoindre la salle. Il chercha du regard un de ses clients habituels mais il n’y avait personne. Donghun alla donc s’asseoir pour attendre que quelqu’un veuille bien de lui. Peut-être que cette fois-ci, personne ne voudra de lui et il aura une soirée sympathique et seul. Seulement, ce fut sans compter sur une personne qu’il n’avait jusque-là jamais vu. Il s’approcha de lui avec un sourire charmeur sur les lèvres, s’asseyant à ses côtés. « Bonsoir. » lança-t-il avant de le regarder pour le détailler de la tête aux pieds. Il n’était pas dégueulasse, peut-être qu’il pourrait même prendre son pied ce soir. « Je suis Donghun et toi ?. » Il ne s’embarrassait pas de politesse parce que de toute façon, dans quelques temps, ils seraient passés à la vitesse supérieure.

Ce soir, Huànyú avait besoin de décompresser et d’évacuer l’espace d’un instant tous les tracas qu’il avait accumulés en quelques semaines seulement. En effet, le mafieux n’avait eu de cesse de jongler entre ses cours et ses recherches, et ce soir-là la pression était telle qu’il avait juste pour souhait de se bourrer la gueule. Huànyú avait besoin d’oublier le fait qu’il était loin de retrouver son fils, qu’il était seul loin de chez lui et par-dessus le marché qu’il était tout bonnement en chien. Oui, Huànyú avait besoin de retrouver la chaleur d’un corps contre le sien. Ainsi, c’est dans l’optique de boire et de s’offrir une bonne partie de baise, qu’il s’était apprêté pour se rendre dans un bar. La fleur blanche lui avait été recommandée par quelques camarades de classe, et il n’avait plus véritablement quelque chose à perdre. Après avoir revêtu ses plus beaux habits il quitta enfin son dortoir pour rejoindre le bar. Une fois à l’intérieur, il se fraya un chemin jusqu’au bar où il prit place pour ensuite commander un verre. Très vite, il fut rejoins par un jeune homme qui s’installa à ses côtés. « Toi t’es pas ici pour discuter je me trompe ? » questionne-t-il après lui avoir lancé un bref regard « Combien pour toute la nuit ? » lui demande-t-il avant d’abandonner son verre, pour porter son attention sur le jeune homme face à lui. Après une minutieuse observation, un sourire éclaira finalement le visage du chinois. « Je m’appelle Huànyú…Et je suis prêt à te payer aussi cher qu’une pute de luxe. »

Arrivé en retard ne faisait pas partie de ses habitudes, et pourtant, il l’avait fait cette fois-ci. Il s’était donc dépêché de se préparer et avait rejoint un homme au comptoir. Donghun ne l’avait jamais vu et il était plutôt bon pour se rappeler des gens qu’il voyait ici et là à la Fleur Blanche. Pourtant, ce jeune homme, c’était bien la première fois qu’il le voyait. Est-ce qu’il était déjà venu quand le jeune homme était en cours ou en train de réviser ? Peut-être mais en tout cas, il lui fallait bien l’accueillir. Et ça lui changerait des vieux croutons qui ne faisaient que se vider les couilles en lui en ayant des fantasmes tous plus bizarres les uns que les autres. Mais avec lui, il aurait au moins le plaisir des yeux et il se moquait de savoir s’il avait des penchants bizarres, tant qu’il le payait. « Ça se voit tant que ça ? » Donghun le détailla des pieds à la tête. « T’es sûr que tu as assez pour une nuit ? » Il ne le rabaissait pas, mais lui demandait simplement s’il avait des ressources nécessaires parce que ce n’était pas gratuit de coucher avec lui. Il se présenta et le prostitué le regard bizarrement. Ce n’était pas un prénom coréen ça. « T’es pas d’ici, je me trompe ? » Il secoua la tête quand il lui parla de le payer aussi cher qu’une pute de luxe. « Je vaux bien moins que ça… » Avec tous les gens qui lui étaient passés dessus depuis ses dix-huit ans il n’y avait plus rien de luxe en lui. Mais il s’en doutait sinon, il ne serait pas venu dans ce lieu pour trouver de quoi se divertir pour la nuit.

« Disons tout simplement que tu ne trompes personne. Je connais bien les personnes comme toi, donc il m’est aisé de reconnaître les prostitués. » lui répond tout simplement Huanyu, ne se préoccupant guère de l’insistance du regard du jeune homme sur lui. Lorsque celui-ci le questionne sur ses ressources le chinois pouffe de rire, et c’est alors à son tour de dévisager son vis-à-vis, laissant son regard glisser de haut en bas sur sa personne. « J’ai même de quoi t’acheter si il le faut. Crois-moi ce n’est pas l’argent qui me manque. » lui répond-t-il, glissant sa main dans sa poche pour en sortir son portefeuille. Il fouille alors un instant à l’intérieur avant d’en sortir une liasse de billets. « Tiens. Je te paye pour cette nuit. Si tu fais l’affaire tu auras le double de ce que je te donne actuellement. Marché conclu ? » lui propose l’homme d’affaire en déposant les billets non loin du prostitué. Il termine ensuite le verre qu’il a à la main avant d’acquiescer « Je suis chinois. » lui dit-il avant de froncer les sourcils lorsque garçon semble refuser son offre. « Ah oui ? C’est bien dommage. Je sais reconnaître une bonne pute lorsque j’en vois une. Mais tu perds en valeur en te dénigrant de la sorte. J’imagine que tu n’acceptes pas mon offre dans ce cas ? » demande-t-il après avoir déposé son verre sur le comptoir, il glisse ensuite ses doigts sur la liasse de billets s’apprêtant à les récupérer. « Je vais me trouver quelqu’un d’autre alors. »

Donghun sourit légèrement à l’inconnu. Il ne savait pas s’il devait être flatté ou non de savoir qu’il avait côtoyé énormément de prostitué mais surtout qu’il savait les reconnaitre. « Je vois. Tu m’as démasqué… Je suis bien un prostitué. » Dans un endroit comme la Fleur Blanche ce n’était pas étonnant qu’il avoue que c’était le cas. Après tout, c’était un bar à putes. Il sourit arrogamment en entendant qu’il avait de quoi l’acheter s’il le fallait. Ses yeux se posèrent sur son portefeuille fraîchement sorti. Il ne répondit pas et observa ses mains sortir une liasse de billets. Un sourire un peu plus graveleux s’afficha sur ses lèvres et il se les lécha doucement. « C’est beaucoup d’argent pour une seule et même personne. » Et surtout, ce n’était pas très prudent de le montrer de cette façon. Il pourrait le voler et il ne verrait plus la couleur de ses billets. Il remarqua qu’il n’était pas de la région et apprit qu’il était même d’un autre pays. Il ne fit pas de commentaire mais hocha simplement la tête. Donghun n’avait jamais voyagé, n’était jamais sorti de Séoul ou même de la Corée. Il n’était pas le genre à voyager et encore moins à avoir la valeur qu’il lui présentait en argent. Il grimaça en l’entendant et attrapa la liasse plus vite que son ombre. « Pas besoin de trouver quelqu’un. » L’appel de l’argent était plus fort. Avec le double de ce qu’il avait dans les mains, ça allait être un plus pour rembourser sa tante. « J’aurai vraiment le double si ça te plait ? Tu t’attends à quoi ? Et surtout, je vais devoir subir quoi ? » Parce qu’avec ce genre de mec, il n’était pas sûr de savoir s’il avait des pratiques bizarres. « T’as des goûts bizarres ? »