Muni de son appareil photo, de sa lampe torche et de quelques trucs à manger, Euigeon se dirigea vers l’hôpital abandonné dont il avait entendu parler. Lui n’irait pas pour explorer ce bâtiment comme tous les autres le feraient. Lui, il irait simplement photographier les espèces qui avaient sûrement repris leurs droits sur la carcasse de l’édifice. Il s’empressa donc de s’y rendre, sans chercher à tergiverser. Après tout, il n’y avait rien qui pourrait le retenir parce qu’il n’avait rien de prévu pour ce soir. Si Malia avait toujours été là, ils auraient sûrement prévu une petite soirée tranquille devant une série ou quelque chose dans le genre. Ils auraient passé leur temps à se câliner et ça aurait certainement fini sous la couette. Cependant, elle n’était plus là. Euigeon avait donc décidé de s’éloigner de la ville pendant quelques heures, tant pour éviter de penser à Malia que pour boire comme un trou. Il se gara devant l’hôpital et sourit en voyant le bâtiment. Il était grand, très grand et il y aurait très certainement pas mal d’espèces dedans. Ça c’était bon pour lui, surtout s’il pouvait trouver des oiseaux ayant trouver refuge à l’intérieur. Il regarda autour de lui et ses yeux tombèrent sur une silhouette qui arrivait vers lui. Le pyobeom plissa les yeux pour la discerner un peu mieux et il rencontra les yeux d’une jeune femme. Il lui sourit doucement, essayant de voir s’il la connaissait ou pas. « Bonsoir. » lança-t-il, toujours ce sourire aux lèvres. Il avait beau ne pas être très aimable avec les gens qu’il n’aimait pas, avec les inconnus ou les jolies jeunes filles, il l’était toujours. « Tu viens aussi pour explorer l’hôpital ? » Question conne qui ne méritait sûrement aucune réponse vue que c’était très certainement la raison de sa présence sur les lieux. Euigeon aurait pu continuer de la bombarder de questions, mais il préféra lui laisser le temps de répondre et peut-être même l’envoyer chier. Il ne savait même pas si sa présence à lui ici allait l’emmerder et qu’elle ne souhaitait pas être accompagnée ou même sans qu’il l’accompagne, le savoir dans l’hôpital pourrait l’incommoder.

20h59... Fixant ta montre un court instant, un sourire vient doucement étirer tes lèvres. Dans peu de temps, la ville sera totalement plongée dans l'obscurité et débutera alors cette exploration dont tu rêves presque toutes les nuits depuis deux semaines. Faut dire que cela fait un bon moment maintenant que tu penses à venir visiter cet hôpital abandonné et que tu as tout préparé pour. Malheureusement, à chaque fois que t'avais prévu de venir faire de l'urbex dans cet endroit, soit tu étais confrontée à un imprévu t'en empêchant ou alors les personnes avec qui tu devais y aller se désister à tour de bras. Ceci étant dit, aujourd'hui, aucun risque que cela arrive puisque c'est toute seule que tu as décidé de venir. Certes, faire de l'urbex seule, tu sais que c'est assez peu recommandé car s'il t'arrive quelque chose, si tu es blessée, il n'y aura personne pour t'aider ou appeler les secours. Mais cela fait bien trop longtemps que tu attends ça et tu ne pouvais décemment pas encore tout reporter. Et puis, c'est pas comme si t'étais connue pour être la personne la plus raisonnable qui soit... Ton sac sur le dos, tu te mets donc en route, sans plus tarder. C'est que t'as encore dix bonnes minutes de marche à faire, avant d'atteindre l’hôpital. Qui plus est, tu ne tiens pas non plus à ce que l'on te remarque dans les parages, faire de l'urbex n'étant pas forcément l'activité la plus légale qui soit. D'ailleurs, pour cette raison, c'est à la fois surprise et inquiète que tu continues d'avancer, lorsqu'en arrivant aux abords du lieu abandonné, tu croises le regard d'un jeune homme. Mais, bien vite, ta tension redescend d'un coup quand tu comprends que ce dernier n'est certainement pas là pour t'arrêter, à en croire l'appareil photo et la lampe torche qu'il tient dans ses mains. « Bonsoir ! » finis-tu donc par répondre, rendant au jeune homme son sourire. Mais lorsque ce dernier te questionne sur la raison de ta présence ici, une moue légèrement espiègle prend possession de ton visage. « Aussi ? J'en déduis donc que je ne serais pas toute seule, ce soir ?! » Et, pour le coup, même si t'étais pas trop inquiète à ce propos, tu dois avouer que savoir qu'il y aura quelqu'un d'autre dans les parages, pendant que tu exploreras ce grand hôpital, ça te rassure quand même un peu. T'approchant d'ailleurs du jeune homme, tu finis par te présenter. « Moi, c'est Ha Ni ! Et toi ? » Sait-on jamais, peut-être auras-tu besoin de crier son nom, si jamais il t'arrive quelque chose... « Mais attends ?! On se serait pas déjà croisé quelque part ? J'ai l'impression de t'avoir déjà vu... » Plissant les yeux, tu observes le jeune homme. Sa tête te dit bien quelque chose, peut-être l'as-tu déjà croisé au restaurant de ta cousine. Ou alors à la Yonsei...

Panoplie du cliché asiatique prête et Euigeon put se diriger vers le lieu où il pourrait faire autant de photos d’oiseaux que possible. Il avait entendu parler d’un hôpital abandonné où la prolifération d’animaux était impressionnante. Même si ce n’était pas des oiseaux, il voulait quand même le faire. Ce fut pourquoi il était là devant le bâtiment, un sourire aux lèvres et son appareil photo se baladant sur son torse. Il était heureux dans ce genre de moment parce qu’il ne pensait plus à rien et ça lui convenait. Il avait besoin de se vider la tête d’éviter de penser à tout ce qui s’était passé récemment dans sa vie et prendre des photos de la végétation et de la faune dans un bâtiment abandonné était la meilleure chose à faire. Cependant, il pensait qu’il serait seul et il eut le plaisir de se retrouver devant une jeune femme. De nature sociale, Euigeon la salua. Elle répondit à son tour, le sourire aux lèvres. Au moins, elle n’était pas hostile au fait d’avoir quelqu’un d’autre avec elle ce soir. Elle reprit la parole et le pyobeom hocha la tête. « A moins que tu veuilles être toute seule, non je serai là. Mais si ça te gêne, je peux revenir un autre jour. Je suis pas pressé. » Et surtout pas chiant. Si la jeune femme voulait explorer l’hôpital seule, il la laisserait et reviendrait un autre soir. Il n’allait pas se disputer avec elle pour une chose aussi stupide. Cependant, elle se présenta et un doux sourire s’afficha sur les lèvres de Euigeon. « Enchanté Hani. Je suis Euigeon. » dit-il, déclinant lui aussi son identité. Hani le regarda alors en plissant les yeux comme si elle essayait de se rappeler de quelque chose. Le jeune homme la laissa faire et ne perdit pas son sourire, le laissant même se transformer en petit rire. « C’est ta technique de drague ? C’est assez ringard tu sais ? » commença-t-il autant pour détendre l’atmosphère que pour voir si elle avait du sens de l’humour. Il reprit plus sérieusement. « Je suis étudiant à la Yonsei. On s’est peut-être croisé là-bas… Ou alors, dans les rues de Séoul. Mais vu que la ville est assez grande, ce serait de la pure chance qu’on se retrouve ici. » Il désigna du regard le bâtiment, avant de tourner sur lui-même pour parler de l’environnement. Il était vrai que maintenant qu’il y prêtait un peu plus attention, la jeune femme lui disait quelque chose. « Et ça t’arrives souvent d’explorer des endroits abandonnés comme ça ? » Euigeon était curieux, peut-être plus qu’il ne le devrait. Mais il voulait savoir.

Tu ne t'attendais pas vraiment à tomber sur quelqu'un ici. Certes, avant de venir, tu t'es pas mal documentée sur le lieu. Pour tout dire, t'as même passé des après-midis entiers à arpenter des sites internet consacrés à l'urbex, sur lesquels beaucoup de passionnés comme toi partagent photos et conseils. Et, de ce que tu as pu en lire, il est vrai que cet hôpital est quand même assez prisé des explorateurs. Alors croiser des gens dans cet endroit ne devrait en rien être étonnant. Cela dit, étant en pleine semaine, tu pensais réellement que tu serais la seule personne assez "folle" pour passer une nuit blanche dans un hôpital abandonné alors que tu as cours demain. Non pas que la présence du jeune homme te dérange. D'ailleurs, à ses paroles, tu secoues rapidement la tête de gauche à droite. « Non, non, t'inquiète ! Tu peux rester. Tu ne me déranges pas ! » De toute façon, ce n'est pas comme si tu avais l'exclusivité du lieu. Et puis, le jeune homme n'a pas l'air d'être ici pour s'amuser. Au contraire, à en croire tout l'attirail qu'il se traîne. Esquissant un sourire, tu finis donc par t'exclamer, lorsqu'il se présente à son tour : « Enchantée, de même ! » Et même si son prénom ne te dit rien, t'es pourtant presque certaine de l'avoir déjà vu quelque part. Seulement, t'es incapable de te rappeler précisément où. Alors, tu finis par questionner Euigeon à ce propos et sa réponse, loin de t'offusquer, t'arrache un rire amusé. « Ringard ? Oh bah mince alors... Moi qui pensais que tu tomberais instantanément sous mon charme.. » Faussement attristée, tu laisses échapper un soupir, avant d'ajouter sur un ton exagérément accablé : « Et dire que je m’entraîne depuis des années... » Puis, une nouvelle fois, tu ris et acquiesces finalement de la tête aux paroles du jeune homme. « En effet, ce serait une coïncidence assez folle. » Quoique... Le destin peut parfois se montrer très surprenant... « Cela dit, étant moi aussi étudiante à la Yonsei, je pense que j'opterais plus pour la première solution. » Sur ces mots, tu remontes légèrement l'une des lanières de ton sac sur ton épaules et imites Euigeon, jetant toi aussi un coup d'oeil vers le bâtiment. « Souvent, je n'irais pas jusque là... Mais ça m'arrive, oui ! Je trouve ça à la fois excitant et... terrifiant. Et toi, alors ? Tu fais ça souvent ? » D'un faible mouvement de la tête, tu indiques ensuite l'appareil photo du jeune homme et reprends : « Tu m'as l'air d'être très bien équipé, en plus ! » Mieux que toi, en tout cas... « Tu penses pouvoir photographier quelques fantômes avec ça ?! » La moue un brin taquine, tu souris, attendant sa réponse.

Euigeon ne s’était pas attendu à avoir de la compagnie ce soir dans cet hôpital abandonné. Ce n’était clairement pas le genre d’endroits où il aurait pensé voir une jeune femme comme celle qu’il avait sous les yeux. Comme quoi, il ne fallait pas juger une personne sur son apparence. Il lui sourit quand elle affirma qu’elle ne serait pas dérangée par sa présence. Elle n’avait qu’un mot à dire et le pyobeom prendrait le large et reviendrait plus tard. Il n’était pas à un ou deux jours près et si elle voulait vivre cette expérience toute seule, sans personne autour d’elle, il n’allait pas pourrir ce moment en étant là. Ils finirent par se présenter et une fois que ce fut fait, la jeune femme lui sortit une technique de drague ringarde. Enfin, il l’interpréta de la sorte pour la blague. Il se doutait bien que ce n’était pas ce qu’elle cherchait, même s’il n’était certain de rien. Euigeon lâcha un petit rire. « Mais je suis déjà sous ton charme Hani. » taquina-t-il la jeune femme avant de mélanger son rire au sien. Il était communicatif et elle ne semblait pas vraiment mal le prendre qu’il ait critiqué le fait que c’était d’un autre temps ce qu’elle était en train de faire. « Vu que tu t’entraînes, ça fonctionne ? » Il demanda en riant encore un peu avant de se calmer et d’attendre les explications sur le lieu où ils auraient pu se voir avant cette soirée. Quand la Yonsei fut mentionnée, Euigeon hocha la tête. « C’est sûrement là alors qu’on s’est vus. Tu es dans quelle filière ? » Parce qu’il n’avait pas réellement souvenir, lui, de l’avoir déjà vu. Elle avait du passer devant lui quelques fois, mais il ne lui avait sûrement jamais vraiment prêté attention. Une fille aussi mignonne, il s’en rappellerait forcément. Un nouveau sourire s’afficha sur les lèvres de l’ancien professeur alors qu’il écouta la réponse de Hani à sa question et celles qu’elle lui posa ensuite. « Oh je vois. Je vais devoir apprendre de toi, parce que c’est la première fois que je fais ce genre de choses. » Ça lui arrivait souvent de prendre des photos à des endroits inhabituels, mais jamais dans des édifices abandonnés et surtout pas la nuit. Il n’avait pas peur, mais n’était pas non plus rassuré par tout ça. « Oh non je ne chasse pas les fantômes… » dit-il en riant légèrement avant de reprendre. « Ce bâtiment me fascine par rapport à toutes les espèces qu’on y trouve. Elles ont repris leurs droits sur la création de l’homme et j’espérai pouvoir faire des photos de ces espèces-là justement. Parce que c’est beau et en même temps assez effrayant de se dire que les animaux s’ils le voulaient pourraient nous faire partir de nos maisons. » Euigeon était convaincu que s’ils travaillaient tous ensemble, ils pourraient faire en sorte que les humains désertent les endroits qu’ils détruisent. Un discours utopique mais qui pourrait se réaliser un jour. « Et toi ? Tu crois à tous ces trucs de fantômes ? » Lui y croyait un peu, mais n'avait jamais été en présence de ce genre de phénomène.

T'aurais pu te sentir offensée par les paroles du jeune homme. Après tout, le seul fait d'imaginer que, toi, Yoon Ha Ni, tu puisses user d'une technique de drague aussi « ringarde » est clairement une atteinte à ta personne. Comme si c'était ton genre, franchement... Peut-être dans un monde parallèle ?! Mais, en tout cas, ce qui est certain c'est que la Ha Ni de ce monde ne s'encombre pas de quelques techniques d'approche de ce genre lorsqu'elle veut pécho quelqu'un. Qui plus est, et même si le jeune homme qui te fait face est tout ce qu'il y a de plus charmant, t'es pas certaine que le lieu devant lequel vous vous trouvez se prête réellement à de telles choses… Tu ne peux d'ailleurs t'empêcher de lâcher un rire à la réponse qu'il te pond et, sur ce même ton taquin qu'il emploie, tu finis par t'exclamer : « Et après c'est ma technique à moi que tu qualifies de ringarde ? C'est l'hôpital qui se fout de la charité... » Une nouvelle fois, tu laisses échapper un rire et hausses doucement les épaules, avant de reprendre, quelque peu amusée : « A vrai dire, tu es le premier sur lequel je l'ai utilisé donc à toi de me dire... » Croisant ensuite tes bras sur ta poitrine, comme si tu attendais réellement une réponse de sa part, tu te re-concentres toutefois, tentant de te rappeler où tu as bien pu croiser le jeune homme, et finalement la Yonsei semble sonner comme une évidence pour vous deux. « Mon dada à moi c'est de déterrer de vieux trucs.  » réponds-tu alors au jeune homme, avant de reprendre, un fin sourire suspendu aux lèvres : « Je suis en sciences de la vie et de la terre, option paléontologie. Et toi, t'étudies quoi ? La photographie ? » Mais, très rapidement, votre attention se porte de nouveau sur l'hôpital abandonné qui se trouve à quelques mètres de vous et, d'abord étonnée d'apprendre que le jeune homme en est à son coup d'essai, tu te reprends cependant bien vite, affichant alors une moue taquine. « Et bien, sache que c'est ton jour de chance parce que tu ne pouvais pas rêver mieux que moi pour ta première fois ! » Et, que l'on soit bien clair, tu parles bien évidemment de cette petite virée nocturne dans un lieu abandonné et rien d'autre... C'est qu'il ne faudrait pas déranger les fantômes qui le hantent. D'ailleurs, en parlant de fantômes, tu plisses légèrement les yeux quand le jeune homme t'explique la raison de sa présence ici. « Oh je vois~ Mais, du coup, tu t'attends à tomber sur quel genre d'animaux, exactement ? » C'est que t'es quand même curieuse de savoir de quelles espèces le jeune homme parle. Après tout, hormis quelques fantômes, tout ce que tu t'attendais à croiser en venant ici, ce sont des rats et des chauve-souris. Rien de bien extraordinaire, donc... Et, à choisir, tu préfères quand même les fantômes. D'ailleurs, à la question de Eui Geon, tu réfléchis un court instant avant de répondre : « Hm... Pour être honnête, je n'en sais rien. J'ai envie d'y croire mais, en même temps, je n'ai encore jamais eu affaire à l'un d'entre eux, donc... » Un comble venant de toi la nana qui d'ordinaire est plutôt prompt à croire en l'existence d'un peu tout et n'importe quoi sans en avoir eu la preuve au préalable... « Peut-être que je croiserais mon premier fantôme ce soir, qui sait ?! » Haussant de nouveau les épaules, amusée, tu jettes rapidement un coup d'oeil dans ton sac à la recherche d'une lampe torche que tu allumes sans plus tarder, puis tu te tournes de nouveau vers le jeune homme, impatiente de pouvoir explorer les lieux. « Alors, t'es prêt ? On entre ?! » Non pas que tu ais besoin de son aval pour ça mais, puisque vous êtes là, autant pénétrer dans le bâtiment et débuter cette exploration ensemble...

Bien qu’ils ne se connussent pas, Hani et Euigeon arrivaient à avoir une conversation normale et même se taquiner. C’était quelque chose de rare pour le jeune homme. Il avait beau être social, il n’était pas vraiment à l’aise avec tout le monde, du moins aussi à l’aise. Il mêla donc son rire à celui de la demoiselle quand elle lui répondit. « Je suis vieux, c’est sûrement pour ça que c’est ringard ce que je dis. Puis ça pourrait avoir fonctionné. Qui sait ? » Il lui sourit taquin avant de lui demander ce qu’elle faisait comme études parce qu’ils s’étaient sûrement déjà vus et croisés dans les couloirs de la faculté. C’était quelque chose de certain. Il hocha la tête en l’écoutant et son sourire s’agrandit et se changea en un sourire admiratif. En la voyant, il n’aurait jamais pensé que ces études avaient pour sujet la paléontologie. Euigeon n’avait pas honte de dire qu’il l’avait clairement jugé par son apparence. Il secoua cependant la tête quand elle tenta de deviner ses études et qu’elle tomba à côté de la plaque. « Faux ! Même si j’adore la photo et que ça me plait de plus en plus, je n’en ai pas fait mes études. » Il fut alors distrait par le battement d’ailes qui lui fit lever les yeux automatiquement ainsi que son appareil. Il fit alors une photo et sourit comme un idiot avant de lui montrer. « Je suis comme toi, en sciences de la vie et de la terre, mais en option ornithologie. » On pouvait clairement voir à son visage et à la façon qu’il avait de lui montrer la photo qu’il venait de faire que c’était quelque chose qu’il aimait énormément. Au départ, ce n’était qu’une passion, donnée par sa mère alitée qui rêvait d’être un oiseau et d’être libre de sa maladie et de sa faiblesse. Et de cette passion avait découlé des études. Etudes qu’il finirait d’ailleurs bientôt pour devenir lui-même professeur. Ensuite, il lui faudrait faire son service militaire, mais pour le moment, il n’avait pas envie d’y penser. Hani le sortit de ses pensées et un rire s’échappa de ses lèvres quand elle reprit la parole. « Si je ne savais pas de quoi tu parlais, je pourrai vraiment penser que tu me dragues. » Euigeon lui sourit taquin une nouvelle voir avant de hausser les épaules. « Potentiellement des oiseaux, parce qu’ils pourraient entrer dans le livre que je suis en train de faire pour les futurs cours que je donnerai, mais aussi d’autres espèces. Je pense qu’on peut trouver des serpents, des rats, des araignées… Ce genre de choses. » Le plus vieux jaugea sa réaction afin de savoir si elle avait peur de ces animaux. Lui s’en foutait un peu. Certes, il serait surpris d’en voir s’il ne s’y attendait pas, mais de là à dire qu’il en avait peur c’était fort. Il écouta alors Hani lui parler de ses potentielles croyances sur les fantômes et il haussa les épaules. « Tu penses en rencontrer un ce soir ? T’as réellement jamais expérimenté quelque chose de surnaturel ? » Parce que du point de vue de Euigeon, si elle s’obstinait à explorer des bâtiments abandonnés dans le but de trouver des fantômes, c’était qu’elle avait envie d’en trouver et qu’elle avait eu la chance, ou malchance selon les points de vue, d’avoir vu des choses inexplicables. Il n’y a que ça qu’il voyait comme explication. Le jeune homme l’observa alors prendre une lampe torche et attrapa la sienne avant de plisser les yeux pour la regarder, le temps qu’ils s’habituent à cette nouvelle luminosité. « On peut y aller ! » répondit-il avec entrain alors qu’il s’élança vers l’hôpital. Il ne s’attendait pas à des animaux extraordinaires, mais même s’il n’y en avait qu’un ou deux, il serait content. Au moins, ça l’aura fait sortir de sa routine et surtout il arrêterait de penser à sa vie sentimentale plus que désastreuse. Il pénétra dans le bâtiment et fut happé automatiquement par le sentiment de bien être qui se dégagea de l’endroit. Un sourire rêveur s’afficha sur ses lèvres alors qu’il se tourna vers Hani. « C’est toujours comme ça ? » demanda-t-il avant de se rendre compte qu’elle n’aurait sûrement aucune idée de ce dont il parlait. « Le calme ? La sérénité ? L’impression d’être entré dans un nouveau monde ? » C’était peut-être débile et idiot ce qu’il disait, mais Euigeon avait clairement l’impression d’avoir laissé derrière lui le monde réel et d’être entré dans un monde imaginaire. Comme s’il était entré dans un univers différent, comme un personnage du monde de Ghibli. « C’est vraiment différent. » Le jeune homme avait du mal à exprimer ce qu’il ressentait et pourtant, c’était bien là.

« L'ornithologie ? » Ton regard fixant le petit écran que Eui Geon te montre, ton visage se charge d'une expression étonnée quand il t'annonce l'objet de ses études. Non seulement, vous aviez vu juste par rapport à la Yonsei mais, en plus, il se trouve que toi et le jeune homme fréquentez le même bâtiment de sciences. « Je ne savais même pas qu'il y avait un cursus ornithologie à la Yonsei... » Faut dire qu'il y en a tellement et en retenir la moitié serait déjà un exploit, en soit. « Ça doit être passionnant... » Et tu le penses réellement. D'ailleurs, les oiseaux ne sont-ils pas les « derniers » descendants sur terre de certains dinosaures ? De quoi les rendre encore plus intéressants à tes yeux. Toutefois, et même si ce n'est pas l'envie de poser tout un tas de questions au jeune homme qui te manque, tu n'oublies pas pourquoi tu es ici et tu ne peux t'empêcher de laisser échapper un rire, toi-même consciente de l’ambiguïté de ta phrase. « Qui sait ? C'est peut-être vraiment le cas... » La moue taquine, tu hausses légèrement les épaules, avant de questionner Eui Geon sur les quelques animaux que vous seriez susceptibles de croiser, hormis des oiseaux, et un fin sourire vient doucement étirer tes lèvres à sa réponse. « Oh bah, si ce n'est que ça, ça devrait aller ! Certes, je me serais bien passées des rats mais bon... On va faire avec... » Non pas que t'en ais peur. A vrai dire, t'es même parfois amenée à en manipuler quelques uns quand tu fais du bénévolat à la ferme des Cheong. Pour autant, ces derniers n'ont rien à voir avec les gros rats sauvages et bien dégueulasses que l'on trouve dans ce genre d'endroit. Cependant, ce n'est pas ça qui te fera faire demi-tour. C'est qu'il en faut quand même un peu plus pour effrayer Yoon Ha Ni. Comme un fantôme, peut-être ? Cela dit, jusqu'à présent, tu n'as jamais eu la chance d'en croiser un, que ce soit pendant l'une de tes petites excursions ou même dans la vie de tous les jours. A ton grand regret ? Tu n'irais pas jusque là mais c'est vrai que pouvoir en rencontrer un serait quand même une victoire pour la grande fan de surnaturel que tu es. « Malheureusement, non... » que tu finis donc par répondre au jeune homme, la moue faussement boudeuse. Cependant, cela ne dure pas bien longtemps puisqu'un sourire vient aussitôt de nouveau illuminer ton visage, tandis que le jeune homme et toi marchez vers l'entrée de l'hôpital. Et à peine avez-vous franchi cette dernière que l'ambiance change radicalement, vous plongeant littéralement dans un « nouveau monde », comme le fait si bien remarquer Eui Geon. A cela, tu esquisses d'ailleurs un léger sourire en coin, avant de t'exclamer quelque peu taquine : « Franchement, tu pensais vraiment qu'on faisait ça pour les esprits ? » Laissant échapper un rire, tu hoches légèrement la tête de gauche à droite, avant de finalement ajouter : « C'est surtout pour ça qu'on vient dans des endroits comme celui là... L'ambiance et tout le reste... » Ceci étant dit, t'as beau avoir exploré pas mal d'endroits abandonnés comme celui-ci, tu dois bien reconnaître que le sentiment est un peu différent cette fois-ci. Peut-être est-ce le fait qu'il s'agisse d'un hôpital et que, jusqu'à maintenant, tu n'en avais jamais exploré ? Tu ne sais pas trop... Jetant d'ailleurs quelques coups d’œil par-ci par là, tu tentes de reconnaître un peu les lieux, te basant sur les photos que tu as pu voir sur des sites internet, et tu désignes finalement un couloir au jeune homme. « Il me semble que ce couloir mène vers l'aile nord. De ce que j'ai pu voir sur quelques sites, il y a une sorte de jardin intérieur là bas... » Et qui dit jardin, dit forcément végétation et animaux... « Tu veux qu'on commence par là ? Peut-être que tu pourrais y trouver ton bonheur ?! »

Euigeon hocha la tête en l’entendant reprendre ses mots, s’interrogeant sur ses études. Il était bien en ornithologie à la Yonsei. Cependant, il n’y avait pas énormément d’élèves. Beaucoup préférait la médecine ou même l’étude des animaux plus générale. Le jeune homme était l’un des seuls, si ce n’était pas le seul, à avoir fait de sa passion des oiseaux, ses études. Il aimait bien trop ces derniers pour ne pas faire tout ce qui était en son pouvoir pour accomplir son rêve de devenir professeur, mais également de faire le tour du monde et en photographier le plus possible. Il souhaitait en faire un livre plus tard pour lui et potentiellement ses futurs élèves s’ils étaient intéressés par cela. « Il faut dire qu’on est pas beaucoup dans le cursus et c’est sûrement plus vu comme une option qu’une réelle majeure. » Il haussa les épaules avant de mentionner le fait qu’elle était encore une fois en train de le draguer. Ce ne serait pas étonnant qu’elle le fasse sans s’en rendre compte et cela rendait les choses encore plus drôles. Euigeon rit à ses paroles et une nouvelle fois haussa les épaules. « Je te protègerai des rats en les faisant fuir. Ne t’en fais pas. » dit-il avec un clin d’oeil à son encontre. La draguait-il ? Pas vraiment mais il voulait simplement jouer un peu. « De toute façon, à part les araignées, ce sont des espèces qui s’enfuiront en entendant du bruit. » Elles n’étaient pas forcément connues pour aimer être dérangées et encore moins par des humains. Il y avait donc peu de chance qu’ils en croisent. Néanmoins, ils en avaient plus que de rencontrer un fantôme et il lui demanda si elle avait déjà expérimenté des trucs paranormaux. Il n’était pas particulièrement effrayé mais il n’avait pas vraiment envie de rencontrer un esprit alors qu’il était là pour la faune et la flore qui avaient repris leurs droits sur le bâtiment abandonné. « Malheureusement ? C’est un truc qui te botterait ? » C’était la conclusion que Euigeon avait fait en entendant les mots de la jeune femme. Après tout, c’était pour ça qu’elle était là non ? Pour constater la présence de quelque chose qui n’était pas censé être sur terre ? Il n’en savait rien et suivit donc la jeune femme à l’intérieur, se demandant quel genre d’apparition ou d’espèce il allait voir. D’ailleurs, il ne faut pas longtemps à Euigeon pour mentionner le fait qu’il a l’impression que l’atmosphère a changé et qu’il est dans une sorte de nouveau monde, comme s’il avait mis les pieds dans une dimension différente. L’ambiance n’était pas tellement angoissante, pas du tout même, mais il ne put s’empêcher de frissonner alors que son regard se reporta vers Hani. Il fronça les sourcils en entendant la légère moquerie dans la voix de la jeune femme. « Je pensais oui que c’était les esprits, ou la recherche de ces derniers qui vous motivaient à aller dans ce genre d’endroits. Mais effectivement, l’ambiance, c’est bien mieux. » Euigeon ne pouvait pas nier que c’était bien mieux de visiter pour l’atmosphère que pour une quelconque recherche d’un truc qui n’existait probablement pas. « Bah c’est cool en vrai. Si ça me plait, j’en referai sûrement parce que c’est intéressant cette ambiance. » Puis il pourrait trouver des espèces qu’on ne trouvait pas forcément dans les rues de Séoul et ça c’était d’autant plus intéressant. Euigeon attendit que Hani lui donne une direction et il hocha la tête. « Un jardin intérieur ça me va ! je pense qu’on pourra trouver pas mal de trucs là-bas. » Il pensait déjà à toutes les espèces qu’il allait photographier et ça le faisait sourire. Il se tourna ensuite vers la jeune femme intrigué. « Tu fais toujours autant de recherches sur le lieu que tu vas explorer ? C’est parce que tu ne veux pas de mauvaises surprises et que tu es extrêmement organisée ou y a une autre raison ? » Il fallait avouer qu’il n’avait fait aucune recherche. Il avait simplement tapé sur le moteur de recherche “bâtiments abandonnés près de Séoul” quand il en avait entendu parler pour en avoir l’adresse. Il n’avait rien fait de plus, ne savait pas comment il s’appelait ou même pourquoi il était abandonné. C’était un mauvais élève, il le savait. Mais tant pis, il préférait les surprises. « Je te laisse prendre la tête parce que t’as l’air de connaitre un minimum les lieux ou je le fais ? »

Te protéger ? A la réponse de Eui Geon tu ne peux t'empêcher de laisser échapper un rire amusé mais dans lequel l'on peut également déceler une infime pointe de contrariété. C'est que t'en as peut-être pas l'air comme ça, mais tu es tout à fait capable de te défendre toute seule. Et que le jeune homme sous-entende, même pour rigoler, que tu pourrais avoir besoin qu'il te protège, qui plus est face à de simples rats, disons que cela ne fait pas trop de bien à ton petit ego. Pour autant, il en faut beaucoup plus que ça pour te vexer, même un tout petit peu, et alors qu'un air faussement sérieux prend possession de ton visage, tu finis par répondre : « Oh mais, t'inquiète, je ne m'en fais pas. A vrai dire, j'avais l'intention de te jeter en pâture si l'on devait essuyer une quelconque attaque de rats ou de toute autre chose un peu bizarre ! » Haussant légèrement les épaules, un fin sourire rempli de malice vient doucement étirer tes lèvres et tu reprends : « Pourquoi crois-tu que j'ai accepté si facilement que l'on fasse cette expédition ensemble ? » A ton tour, cette fois, d'adresser un clin d’œil au jeune homme, et alors que vous vous dirigez tous les deux vers l'entrée de l'hôpital, tu plisses légèrement le front à sa question, signe que tu réfléchis, avant de finalement t'exclamer : « Disons que j'ai toujours adoré tout ce qui relevait du surnaturel ou du fantastique alors, forcément, avoir une preuve que des choses un peu inexplicables ont réellement lieu, là, tout autour de nous, ce serait vraiment ouffissime ! » Pour autant, rencontrer des esprits, ce n'est pas ton but premier lorsque tu pousses les portes de lieux abandonnés comme celui-ci et quand l'étudiant te fait remarquer l'ambiance quelque peu spéciale qui règne dans cet hôpital, tu ne peux qu'acquiescer de la tête, toi aussi totalement frappée par cette dernière. Un rire s'échappe d'ailleurs de tes lèvres quand Eui Geon laisse entendre qu'il pourrait très sûrement être amené à recommencer si votre petite expédition lui plaît et, alors que tu inspectes rapidement les quelques recoins de ce qui fut, il y a plusieurs années, le hall de cet hôpital, tu te tournes finalement vers le jeune homme. « Fais gaffe, on devient facilement accro à ce genre de choses ! » Après tout, c'est comme cela que ça a commencé pour toi. Un jour, tu as suivi l'un de tes amis fan d'urbex, par simple curiosité au début, et finalement voilà que tu te retrouves à préparer de telles expéditions dans ton coin pour aller fouler les sols d'un hôpital abandonné, dernier endroit sur terre où une personne dite « normale » déciderait de s'aventurer... Mais toi, tu n'es pas normale. Du moins, à en croire les dires de pas mal de gens. Et plus les secondes passent, plus l'excitation grandit. Tu veux en découvrir plus. Tu veux explorer le moindre recoin de cet endroit. Alors, sans plus tarder, tu proposes au jeune homme que vous vous enfonciez un peu plus dans les tréfonds du bâtiment et tu hoches négativement la tête quand il reprend la parole. « Moi, extrêmement organisée ?! Pas vraiment, non... » Effectivement, ce n'est pas ton genre de planifier les choses à l'avance, en temps normal. Cela dit, l'urbex n'est pas une activité qu'il faut prendre à la légère. En fait, il s'agit même d'une activité qui peut parfois s'avérer dangereuse. Alors même pour les personnes comme toi qui, habituellement, préfèrent foncer tête baissée, il est préférable d'être un minimum préparé... « Mais ouais, j'essaye de me documenter le plus possible sur les lieux avant d'aller les explorer. D'abord pour des questions de sécurité. C'est jamais une bonne idée de se lancer à l'aveugle dans ce genre d'endroits parce que cela reste également des endroits parfois trèèèèès délabrés et il vaut mieux être au courant si l'on risque de se prendre un mur sur la gueule ou de passer à travers le plancher de certaines pièces. » Le nombre d'histoires de ce genre sont d'ailleurs bien plus fréquentes qu'on le pense. « Et puis, il y a aussi tout le côté historique. Connaître l'histoire du bâtiment aide encore plus à se plonger dans l'ambiance du lieu, une fois qu'on s'y trouve... » Pour le coup, cet hôpital n'a pas forcément une histoire sortant de l'ordinaire, de celles que l'on entend parfois avec des expériences un peu cheloues qui auraient été faites sur les patients, mais de par son architecture, il méritait quand même que tu viennes y jeter un œil. Ta lampe torche dirigée vers le couloir qui mène au jardin intérieur, tu fais d'ailleurs signe au jeune homme de passer devant. « Je t'en prie, fais toi plaisir ! » Puis tu lui emboîtes le pas, et alors que vous marchez prudemment à travers ce long couloir qui te paraît presque interminable, tu pousses parfois quelques portes, te contentant dans un premier temps de jeter un furtif coup d’œil à l'intérieur des pièces, histoire de faire un peu de repérage. « Il y a tellement de pièces... J'aurais jamais le temps de tout explorer aujourd'hui ! » A moins de faire nuit blanche et d'y passer vraiment toute la nuit. Et encore... « En tout cas, j'ai l'impression qu'il n'y a personne d'autre que nous, ce soir. Tu devrais pouvoir observer tes animaux tranquille... » D'ailleurs, et alors que tu finis de prononcer ces mots, vous arrivez finalement à un embranchement et, de là où vous êtes, vous pouvez à présent remarquer que le couloir au dessus duquel sont gravés les mots « Aile Nord » semble un peu moins plongé dans l'obscurité, signe qu'il donne sûrement sur un « extérieur » et que vous êtes donc sur la bonne voie.