il avait toujours privilégié les réunions à l'agence, un environnement qui lui était familier et qui plus est ne laissait guère l'opportunité à des personnes de l'extérieur de venir interférer dans ses affaires. mais certaines rencontres étaient parfois préférable en terrain neutre que ce soit pour lui ou le partis adverse, plus encore lorsque ces réunions avaient lieux avec des personnes qu'il qualifiait de l'extérieur. aujourd'hui, en l'occurence, avec un plaignant, un jeune homme désirait porter plainte contre l'agence pour préjudice. il lui était reproché d'avoir plagié sur ce jeune inconnu dans la composition du nouveau titre d'un de ses artistes. et si aciel savait pertinemment qu'il ne s'agissait que de fantaisie, il se devait de rapidement régler cela en présence d'avocats avant que les bruits ne finissent par s'ébruiter bien plus qu'il ne le fallait. pénétrant dans le parking sous terrain du Sheraton Seoul d cube hôtel, le jeune producteur venait se garer au plus près, sur l'une des places handicapés mise à disposition des clients. si en temps normal il se serait garé sur une place normale, aujourd'hui était l'un de ces jours où le jeune homme se plaisait à faire dans la facilité. son handicap ne se voyait peut-être pas aisément qui plus est lorsqu'il portait un costard cravate, sa prothèse non visible à la vue d'autrui. la science avait fait de tel progrès qu'il lui était quasi possible de vivre comme un homme non handicapé, conduisant sans aucun mal grave à un système mis en place pour réduire la pression nécessaire au niveau des pédales de freins et d'accélération. quittant l'habitacle de son véhicule, il s'emparait donc de sa manette et de son dossier avant de ne refermer la portière, clignant sur son boitier pour activer le verrouillage centralisé du véhicule. " hé toi là ! t'es aveugle ou trop riche pour te soucier qu'il s'agit d'une place handicapé ? "  il aurait parfois été préférable pour le jeune producteur de ne rien entendre plutôt que d'avoir à supporter de tels comportements, mais l''ignorance de l'humanité n'a d'égale que sa prodigieuse imagination.

Tu n'es pas du genre à lever le coude déraisonnablement. Tu es une femme vertueuse, tu as des principes, des valeurs. Mais comment dire non à tes nouveaux employeurs ?
Hier soir le conseil d'administration fêtait quelque chose, tu ne sais plus bien quoi. Ils t'ont invitée, un peu à la dernière minute, pour que tu puisses "faire connaissance avec tes collègues". Ils ont beaucoup insisté, ça tu t'en souviens. Tu te souviens aussi que la soirée a eu lieu au prestigieux Sheraton Seoul D Cube city hotel. Le reste est très, très flou. Ton acuité sensorielle est particulièrement perturbée, certainement l'effet des spiritueux. Ta vue et ton sens de l'équilibre sont fortement diminués alors que ton ouille et ton touché n'ont jamais été aussi sensibles. Les sons font comme pression à l’intérieur de ton crane. Tu ressens tout : la sécheresse de ta gorge comme la sueur mêlée à l'alcool et au sucre qui colle sur ta peau, tes yeux te brûlent et tu as froid.
Le réveil fut douloureux. C'est un employé de l'hôtel qui t'a trouvé, endormie sur le transat d'une chambre que tu n'as pas et n'auras probablement jamais les moyens de te payer. Comment tu as atterri là ? Aucune idée. Oui, tout est vraiment très flou. Heureusement, il semble que la nuitée ait déjà été réglée.  
 
« Il faut fabriquer plus de pandas. C'est trop mignon les pandas. » Oui... Tu as bien prononcé cette phrase. Espérons que c'ait été dans le cadre d'un exposé sur la diplomatie du panda menée par la Chine... Espérons aussi que la mémoire de tes supérieurs soit dans le même état que la tienne... Et que personne ne te demandera de rembourser la chambre ! Tu titubes comme tu peux en direction du parking, essayant de te rappeler où tu as bien pu te garer, si tant est que tu sois venue en voiture.
Une autre image te revient : Han Yejin te tenant les cheveux alors que tu t'apprêtes à rendre dans un des lampions décoratifs. Mais qu'est ce qui a bien pu se passer à cette soirée ?

Sunny, ton amie hongkongaise, te conseillerait sûrement un bon bol de nouilles de charrette bien chaud. C'est, selon elle, ce qu'il y a de mieux après une soirée arrosée. Mais rien que l'idée te donne envie de vomir. Tu te sens sale et fatiguée, tout ce que tu veux c'est te laver et dormir.
Traînant ta jambe, tu parviens enfin au parking. Là, tu aperçois une belle voiture se garer sur une place handicapé. Un homme en sort. Il est très bien habillé, probablement un business man. Il prend ses affaires et s'apprête à s'en aller.  
« hé toi là ! t'es aveugle ou trop riche pour te soucier qu'il s'agit d'une place handicapé ? »
Furieuse, tu cours vers lui afin de l'empêcher de fuir. Enfin tu marches, et pas très gracieusement. Tu peines à lever la jambe, tes bras balancent de droite à gauche et ton corps chancelle dans le même mouvement.  
« Il y a des gens qui en ont besoin de ces places ! »

L'alcool doit certainement encore contraindre ton système, sinon jamais tu n'oserais ainsi sortir de tes gonds.