un de trois. il sursautait sur sa chaise, masque sur le visage et le regard passant d’un patient à un autre. quatre, cinq, six. les pleurs se mêlaient aux murmures puis aux cris, que faisait-il ici. sept, huit, neuf. la normalité n’existait guère dans cette salle d’attente où le temps semblait s’être arrêter, les secondes devenant des minutes, les minutes des heures et les heures des jours. dix. dix minutes que yohan attendait sa consultation avec son psychiatre, de longues minutes au goût amer d’heures. Il fut un temps il aurait pensé de pas avoir sa place dans cette salle d’attente, entre une quarantenaire dépressive, un jeune homme visiblement schyzophère et un vieil homme effrayé en phase à de nombreuses hallucinations. Il aurait surement quitté les lieux, de manière bruyante tout en exprimant son mécontentement et sa frustration à voix haute. Mais yohan ne se voilait plus la face. Il ne se considérait plus comme sain d’esprit, supérieur à tout ces êtres sujet aux démons de leur passé et de leur présent. Il savait à présent que son cas était tout aussi complexe que celui de ce jeune homme schizophrène et nécessitait un traitement ainsi qu’un suivis approfondis. Les êtres les plus dangereux pour eux-même et pour la société n’étaient-ils pas ceux qui ne laissaient rien paraitre derrière une tenue soignée, des cheveux coiffées et un visage souriant. Yohan n’était pas un sain et sain d’esprit l’était-il encore moins. Sa difficulté avait résidé et résidait encore dans l'acceptation d'une aide extérieure, admettre qu'il ne pouvait avancer seul, sans l'aide d'un professionnel. la fierté n'avait aucunement sa place dans cette rémission, et seul laide d'un parfait inconnu lui permettrait de guérir, non seulement de son passé, mais aussi de son présent et de celui qu'il avait si longtemps été. se triturant les doigts, il faisait abstraction de ce qui l'entourait attendant non sans nervosité d'entendre son nom. il s'agit d'un nouveau professionnel de la santé, bien plus expérimenté d'après les dires de ses confrères, ce pourquoi on l'avait redirigé vers celui-ci, et ce quand bien même le jeune patient ne savait guère si il s'agissait d'une femme ou d'un homme. si cela aurait pu importé pour le misogyne qu'il avait été de nombreuses années, cela n'importe à l'heure actuelle pas. yohan n'avait qu'un choix à faire: celui de guérir ou celui de périr.