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[chapter15] meet me in the pale moontlight - il kyang
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Re: [chapter15] meet me in the pale moontlight - il kyang | Jeu 30 Juil 2020 - 10:03 Citer EditerSupprimer
Dans cette sphère de la société, Ye Won a toujours été cette enfant charmante, présente aux côtés de ses parents, souriante. Malgré quelques bêtises que tous ont mis sur le compte de l’adolescence, les plus proches amis de son père l’ont toujours vue comme cette gamine que tous auraient voulu avoir. Un peu turbulente lorsque son frère était encore là, mais cette image de jeune fille bien élevée lui a toujours collé à la peau. Parce que son père a su comment cacher ses frasques, les coups bas qu’elle a tenté de lui faire. Des années déjà, qu’il la sort du pétrin quand elle termine au commissariat, qu’elle se montre dans de sales états en plein coeur de la capitale. Elle en subit les conséquences, et c’est de pire en pire à chaque fois. Et elle a continué, jusqu’à ce que son quotidien implose. Jusqu’à ce que les épreuves qu’on a voulu mettre sur sa route ont fini par avoir raison d’elle. Des semaines désormais, qu’elle reste dans son coin, qu’elle évite ces soirées, les situations que son père a souvent trouvé embarrassantes pour lui et son image. Des mois même, à ne rester qu’une ombre parmi la foule. Jusqu’à ce soir. Jusqu’à avoir retrouvé sa lumière, cette part d’elle même qui se veut revancharde, prête à faire ce qu’il faut pour vivre une vie plus descente, loin de ces mondanités. Loin de cette image qu'elle déteste tant. Auprès d’Il Kyang, elle retrouve cette part de folie qui l’a si souvent caractérisée, loin de cet univers surfait. Elle retrouve peu à peu le goût d’avancer, correctement, dans la bonne direction. Cette envie de montrer encore une fois qu’elle est une personne à part entière, avant même d’être la fille de Monsieur Kim. Récupérant le chèque, elle le plie, le glisse dans la poche de sa veste tout en lui offrant un sourire. Elle a beau savoir qu’elle en paiera le prix fort, elle n’y pense pas. Elle s’en fout quelque part, sait que ça ne sera ni la première, ni la dernière fois que ça arrivera. Au contraire, elle a le sentiment de retrouver une part de ce qu’ils étaient, avant. Cette fougue, cette facilité qu’ils avaient de jouer, d’un rien. Mais son sourire se fane, lentement, à sa question. A le sentir si nerveux. Elle pince ses lèvres, baisse la tête nerveusement. Ye Won a beau le mettre de côté, essayer de ne pas y penser, elle a cette douleur constante au fond d’elle. Qui vient de milliers de choses différentes. Elle l’écoute, son coeur se serre un peu dans sa poitrine à entendre ces mots. Pourtant, elle refuse l’idée qu’il puisse croire qu’il a été stupide, tout ce temps. « T’as pas été con, ça nous convenait comme ça. Et je t’ai jamais rien dit non plus. » quelques remarques à la volée, sur ce quotidien bien différent du sien. Mais elle avait toujours gardé pour elle ce qu’elle vivait réellement. Peut-être qu’au fond d’elle, elle avait peur qu’il puisse la voir comme cette gamine fortunée qui ne savait que se plaindre d‘une vie pourtant parfaite pour beaucoup. La vérité pourtant, est tout autre. Même au sommet, il y aura toujours épreuves à affronter. Pourtant cette fois, elle sait, qu’elle peut compter sur lui. Que tout est différent, qu’il sera là. Mais ces quelques peurs restent encore ancrées en elle, malgré tout. « Tu sais… J’ai jamais voulu parler de tout ça, parce que j’avais peur qu’on croit que j’exagère, que… Que j’ai pas à me plaindre parce que je viens d’une famille privilégiée. » Elle serre la main d’Il Kyang dans la sienne, alors que son regard se perd au loin un instant. Lâchant un soupire, elle tente de trouver un peu de courage, pour oser dire ce qu’elle a sur le coeur. Mais c’est encore compliqué, certaines peines ne s’en vont toujours pas. Ces douleurs que sa propre famille lui inflige, et pour lesquelles elle ne peut rien faire, à part subir. « La vérité, c’est que je suis complètement paumée. » lâche-t-elle simplement, relevant son regard vers lui. « Je sais plus quoi faire pour arrêter d’espérer. Je sais très bien qu’il ne me verra jamais comme une personne à part entière, que je suis juste un pion, qu’il place là ou il en a besoin. C’est facile pour lui. » Mais pas pour moi, c’est plus compliqué encore à chaque fois… Son regard se fait plus triste, certainement. Il trahit l’une de ces douleurs qui restent là, depuis trop longtemps. Pour autant, il y a certaines choses dont elle n’ose pas vraiment parler. Tout ce qu’elle a pu faire pendant ces trois années ou il était loin d’elle. Toutes ces fois ou elle n’a fait qu’abuser de différentes substances, en pensant qu’elle pourrait un tant soit peu ternir cette image que son père s’efforce encore de lui donner. « Parfois, je me dis que je mérite sûrement tout ce qui est arrivé. Que je suis pas quelqu’un de bien si je veux m’éloigner du monde auquel j’appartiens. Et qu’il a raison quand il dit que je suis juste une gamine capricieuse. » Et c’est pour ça aussi, qu’elle n’en parle jamais, à personne. Et même si elle ose en parler ce soir, à demi-mot, c’est encore à vif, même après toutes ces années. Un léger rire, teinté d’ironie, finit par s’échapper d’entre ses lèvres. « C’est tellement stupide… » laisse-t-elle échapper en secouant sa tête. Voilà qui résumerait bien la situation, en fin de compte.
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Re: [chapter15] meet me in the pale moontlight - il kyang | Jeu 30 Juil 2020 - 11:04 Citer EditerSupprimer
Je sais bien qu’elle ne m’a jamais rien dit, mais c’était justement ça le problème. Personne ne s’était jamais posé la question. Personne ne lui avait jamais demandé comment elle allait vraiment. Après le départ de son frère par exemple. Qui s’était soucié d’elle ? Même moi je n’avais pas su trouver les mots, lui poser les bonnes questions. Je me contentais juste de combler un petit manque, sans pouvoir le faire vraiment. Tous, l’avait laissé tomber, tous avait pensé d’abord à eux. Pour son bien disait-on… mais est-ce que c’était vraiment ça ? Je suis le premier à m’en rendre compte aujourd’hui. Si je suis parti, c’est d’abord pour moi. Parce-que je ne pouvais pas rester avec elle, revoir ces terribles soirées où rien n’allait. Je ne voulais pas la regarder et me dire putain, on revient de loin. Non, j’ai juste pensé que c’était mieux de partir. De toute recommencer à zéro. Et j’ai eu tort ! Ye Won avait les épaules pour me soutenir, elle m’aimait plus que moi je ne l’aimais je crois. Et j’aurais dût le voir. Tout comme les autres auraient dût comprendre aussi. Et je m’aperçois ce soir, qu’en réalité, elle a beaucoup trop cumulé. Peu importe la thérapie, ça ne réglera pas des années de souffrances et de silences. Ça me fait mal de l’admettre, mais je sais que c’est vrai. A ses mots je comprends davantage, toutes ces barrières qu’elle s’est mise. Elle s’est interdit de penser, d’avoir envie d’autre chose. Comme si le fait d’être né dans sa famille était précieux. Mais l’argent ne fait pas le bonheur. On le sait tous ! Et j’ai du mal à croire que son père puisse lui avoir ancré ça dans le crâne. Comme si être sa fille était un privilège sur cette terre. Des hommes mieux que lui il y en a plein. Des pères riches prêts à aimer leur enfant aussi. Je suis presque interdit en l’écoutant parlé, parce-que c’est douloureux. De l’entendre me dire qu’elle pense avoir mérité tout ça. « C’est pas stupide ! Si ça te fait souffrir c’est que ça l’est pas. » Je suis inquiet pour elle. Triste de voir qu’elle puisse se dénigrer autant face à lui. Pour moi elle est si importante, si précieuse. Ma vie n’a pas de sens sans elle. Je l’ai mis sur un piédestal, je le sais. Je l’idéalise aujourd’hui. Mais je m’en fous ! Parce-que c’est ce que je ressens. « Tu peux pas dire que tu mérites tout ça. C’est ton père qui te fait croire ça. » Mais regarde toi Ye Won, t’as tellement de choses à offrir. « Tu te rends compte de tout ce que t’as fait pour moi ? L’année où j’ai déconné. Tu m’as jamais lâché. T’étais là, même dans les pires moments. T’es pas juste un pion dans une vie… » Sinon je serais surement mort à l’heure qu’il est. Et je sais que ça parait fou, mais si elle et Kitae n’avaient pas été là, qu’est-ce que j’aurais fait ? Moi je le sais, j’aurais finis sur un trottoir avec trop de drogue dans le sang pour me réveiller. C’est eux qui m’ont empêché d’aller plus loin. « C’est pas un caprice de demander l’attention de son père… » D’un geste tendre, je caresse ses cheveux, le cœur serré. Je déteste savoir qu’elle puisse être malheureuse. Je n’ai pas la prétention de lui suffire, chacun de nous avons besoin de repère différent dans nos vies. Et je suis le premier à savoir que mon jumeau était un pilier dans mon existence. Qu’il m’avait manqué durant des années pour que je puisse me construire réellement. Alors je sais… je sais qu’elle a besoin de reconnaissance. « On fait pas des gosses pour les façonner. Et je suis bien content que tu sois pas comme il voudrait que tu sois. » On se serait surement jamais rencontré tous les deux. On n’aurait jamais pu partir comme on le faisait, juste penser à nous. Mes mots ne suffiront pas à la rendre plus confiante. Je sais qu’elle taie des années de souffrances. « T’as pas à t’en vouloir d’être différente. De vouloir ta propre vie. En quoi c’est un mal ? » Elle a le droit d’avoir des rêves, des envies. « Personne ne peut t’interdire ça Ye Won. Même moi. » Personne. Il faut qu’elle se fasse confiance, qu’elle croit en elle. M’approchant d’elle, j’embrasse brièvement sa main, tente de lui sourire pour la rassurer. « Tu dois pas dénigrer ce que tu ressens. On a plus à se cacher. » J’aime quand on peut partager ces choses-là. Les bonnes comme les mauvaises. Je n’ai plus envie de me satisfaire que du peu. J’ai appris à m’ouvrir, à confier plus facilement certaines émotions. Et même si j’ai encore un peu de mal, j’essaie. « Je croirais jamais que t’es qu’une fille à papa qui se plaint pour rien. Et on s’en fout de ceux qui peuvent le penser. »
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Re: [chapter15] meet me in the pale moontlight - il kyang | Ven 31 Juil 2020 - 7:10 Citer EditerSupprimer
Parfois, Ye Won ose croire que les choses finiront par s’arranger. Qu’avec le retour de son frère dans sa vie, elle retrouvera un peu de cet équilibre qu’il lui apportait. Qu’il sera à nouveau présent pour calmer ses doutes, lui rappeler qu’elle n’est pas qu’un pion dans la vie de leur père. Mais cette rancune ne part pas totalement, pas encore. Même si elle sait, qu’elle doit pardonner. Qu’elle ne saurait vivre sans ce pilier qu’il représente. Pourtant, après tant d’années sans lui, elle a fini par se fissurer, par laisser ce patriarche la manipuler plus facilement, dans un sens. Malgré ses déboires, malgré la force qu’elle a mis à vouloir montrer qu’elle existe. Il n’y a qu’à la voir ce soir. Des pics qu’ils se lancent, de nouveaux coups fourrés qu’elle a envie de mettre à exécution. Et à côté de ça, elle reste cette marionnette affichée aux yeux de tous. A montrer cette image parfaite, pourtant si loin de la vérité. Elle se déteste pour ça. Pour ne pas être capable de tout envoyer valser. Toutes ces contradictions, cette envie encore présente de voir dans le regard de son père, qu’elle est une personne à part entière. Et en même temps, ce besoin de lui rendre toutes ces souffrances qu’il provoque en elle. « Je sais pas Il Kyang… » souffle-t-elle, sa tête baissée. « Je sais qu’avec toi, c’est différent, mais … » elle pince ses lèvres nerveusement, avant de relever son regard vers lui. « J’veux dire… Regarde moi… Je suis encore là, à monter sur scène pour parfaire son image. A faire croire qu’on a la famille parfaite alors que tout le monde sait que c’est à cause de lui que Ye Jun est parti. » Peut-être qu’au fond d’elle, et malgré tout ce qu’il a pu causé, elle l’aime de cet amour inconditionnel, qu’une fille porte à son père. Elle l’aime encore assez pour subit autant, alors que son âme entière lui crie de se détacher de lui, de partir loin de lui. Pour qu’il arrête de la manipuler autant, pour qu’il arrête de la faire espérer quelque chose qui ne viendra jamais. « J’continue de faire ce qu’il me demande alors qu’au fond, j’ai simplement envie que ça s’arrête. » Elle joue avec ses doigts, anxieuse. Son regard reste posé vers le sol, apeurée à l’idée d’exprimer ces choses là à voix haute. Mais si elle le fait, c’est parce qu’elle a confiance en Il Kyang. Parce qu’elle sait, que désormais, il est avec elle, prêt à la soutenir. Et qu’elle en a besoin, au fond d’elle. « Au final, dès que je me retrouve à côté de lui, j’ai l’impression de plus être moi-même. De juste… être celle qu’il veut que je sois. » Et c’est ça le plus difficile dans l’histoire. S’acharner à avoir cette reconnaissance, sans jamais l’obtenir, qu’importe les moyens qu’elle pourrait y mettre. Passant une main sur son visage, elle finit par se retourner vers Il Kyang, plonge son regard dans le sien. « Je déteste tout ça, c’est pas moi… » qu’elle murmure. Et elle sait, qu’il en est conscient, qu’il l’a compris après tout ce temps qu’ils ont pu partager. Mais elle a tout autant besoin de l’exprimer. De le dire à voix haute, comme si tout ça prenait un autre sens. Une vérité qu’elle a dissimulé longtemps, qu’elle expose finalement aux yeux de celui qu’elle aime. Qu’importe, que ce soit une faiblesse de plus qu’elle lui montre. Qu’il puisse un jour s’en servir contre elle. Il fallait finalement que ça sorte. Parce qu’aujourd’hui, cette page qu’ils écrivent ensemble est différente. Bien loin de celle qu’ils avaient partagé à l’adolescence. Ils ont muri, grandit. Malgré les erreurs, malgré les doutes et les peines. Ils sont assez matures pour comprendre les sentiments de l’autre. Tout du moins, elle y croit, s’y raccroche comme elle s’accroche à lui, à cet instant. Parce que finalement, dans ce monde qui ne lui ressemble pas, elle a avec elle cette lumière qui continue de la guider, tout contre elle. Elle a à ses côtés l’un des seuls, qui saurait la faire avancer dans la bonne direction. Elle s’en contente, même si elle sait que pour affronter cet univers impitoyable, ça ne sera pas toujours suffisant. Mais au moins, elle ne doute plus du fait qu’il saura lui apporter la force nécessaire pour endurer cette nouvelle soirée.
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Re: [chapter15] meet me in the pale moontlight - il kyang | Ven 31 Juil 2020 - 11:52 Citer EditerSupprimer
C’est ce besoin de reconnaissance, d’amour paternel qui l’enchaine à lui. Je le vois, le comprends… dans ce regard qu’elle me lance. Cette lueur que j’y vois me fend le cœur, à m’en donner la nausée. J’ai cette part de moi, inconsciente de ce que ça peut représenter. Pourquoi ne pas le fuir si elle souffre autant ? Pourquoi ne pas couper les ponts comme l’avait fait Ye Jun ? Ça aurait pu être aussi facile que ça, si nous étions des enfants. Mais c’est trop tard… aujourd’hui la vie n’est pas celle qu’elle était autrefois. Il y a toutes ces choses, ces détails qui l’empêchent d’avancer. De pouvoir lui dire qu’elle s’en va. Et je le comprends je crois. Parce-que malgré mes relations houleuses avec mes parents, je sais qu’une autre part de moi a toujours cherché leur reconnaissance aussi. Ce besoin omniprésent de leur prouver ma valeur. Que malgré tous les doutes qu’ils ont pu avoir, ces mots durs envers moi. Ils peuvent être fiers de m’avoir comme fils… et je me souviens avec violence des propos de mon père. De cette haine contre moi, de ce dégout, ce choix qu’il regrettait… je suis encore triste en y pensant. Et j’aurais beau me dire que je m’en fiche. Que je peux faire ma vie sans lui c’est faux… quelque part je crève d’envie d’aller le voir. De lui dire que je l’aime et que j’aimerais qu’il me pardonne… pour toutes ces choses ignobles qu’on s’est faite. Alors oui… j’aurais toutes les raisons du monde de le détester. Mais moi aussi, je m’attache encore à eux. Ye Won n’est pas différente… sa famille compte pour elle. Elle a ce manque d’affection, de reconnaissance flagrant qui la cloue. L’empêche d’avancer, et peut-être même de se construire en tant que femme. Et je l’admets, ça me rend malheureux. De savoir qu’elle puisse autant souffrir, ne pas avoir de bases solides. Elle est perdue, détruite là, sous mes yeux… Je ne juge aucun de ses mots, aucune de ses maladresses. Je comprends Ye Won… tellement si tu savais. Peu importe que tu joues les marionnettes, peu importe que tu t’épuises pour rien… je sais…. Je sais que tu voudrais qu’il te voie. Qu’il se rende compte que tu existes, que malgré que tu ne sois pas celle qu’il voudrait, il soit fier de toi. Parce-que c’est ton père… Je garde un soupir derrière mes lèvres, la regarde un peu triste, sans savoir quoi faire pour l’aider. Parce-que j’aurais l’ardeur de la pousser à s’enfuir, parce-que je pourrais avoir le courage de tout envoyer balader pour elle. Mais… je sais qu’elle en souffrirait. Que c’est elle qui récupéraient cette rage, celle qui viendrait de ses parents. J’ai cette lueur triste dans les yeux quand elle se tourne vers moi, prononces ces mots si durs et si déchirant. « Je sais… » Finis-je juste par prononcer, avant de l’attirer vers moi dans mes bras. Putain, oui je sais ce que ce n’est pas toi. Que tout ça te bouffe et t’emprisonne. J’aimerais pouvoir faire quelque chose de concret. Mais je n’ai rien… aucune arme à ma disposition pour elle. A part mes bras, une maigre consolation à la douleur de son cœur. A cette détresse d’une gamine qui recherche désespérément l’attention de son père. Ça me fait mal, alors que je la blottis davantage contre moi, caressant ses cheveux dans un geste rassurant et tendre. « On trouvera une solution Ye Won. Je te le promets. » Je vais te sortir de là. Je le veux, pour nous mais surtout pour elle. On trouvera quoi faire, parce-que nous sommes tous les deux… me reculant juste un peu j’embrasse son front avant de sourire. Je suis démuni, je n’ai pas besoin de lui cacher. Elle le sait… nous n’avons rien pour l’instant. Qu’une force de croire à notre relation. De se dire que plus tard on sera heureux. Nous savons l’un comme l’autre, qu’on peut compter sur nous-même. Et à cet avenir que je rêve pour nous deux… soudainement mes rêves, mes envies. Tout me parait bien plus concret. Comme un but qui pourrait la sauver. Et si je parvenais à devenir cet artiste que je voudrais être. Si j’avais assez d’argent pour nous deux… je pourrais lui offrir ces moments de répits. Je pourrais être cet homme-là pour elle. Et ça me plait ! « Je t’aime tellement… » Avec ce sourire que j’ai. Cette force qu’elle me donne. Putain, si elle savait tout ce qu’elle fait naitre chez elle. Malgré cet instant difficile, j’aime la façon qu’elle a de me faire croire en mes rêves. De me dire que l’avenir pourrait être plus beau. Embrassant ses lèvres pour lui voler un baiser avant de lui dire « Viens on rentre. Je te veux pour moi tout seul. » Je lui souris encore, attrape sa main et l’invite à se lever. « On donne ce chèque et on s’en va. » je veux te garder loin d’ici Ye Won. Elle a déjà tant donné ce soir…
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Re: [chapter15] meet me in the pale moontlight - il kyang | Sam 1 Aoû 2020 - 8:47 Citer EditerSupprimer
Elle n’est pas au bout de ses peines, avec cette famille, Ye Won le sait. Pourtant, elle a toujours ce mince espoir au fond d’elle, que les choses puissent changer. Aussi tragique que cela puisse être, elle avait même cru qu’après cette overdose, son père ouvre les yeux. Qu’il puisse enfin voir cette gamine démunie qui lui faisait face depuis si longtemps. Mais ça n’a fait qu’empirer les choses entre eux. Il n’a fait que l’accabler davantage encore de responsabilités diverses qu’elle tente encore de fuir. Comme un cercle vicieux duquel elle n’arrive pas à sortir. Et ce soir, c’est difficile pour elle d’être là, malgré tout. De ressentir encore cette pression qu’il lui impose depuis tout ce temps. Qu’importe, qu’elle veuille se rebeller, qu’elle ai encore ces instants ou elle souhaiterait tout plaquer. Elle ne fait que tenir ce rôle, une fois de plus. Et elle déteste ça. Ne supporte plus l’idée que son propre père arrive à avoir autant d’emprise sur elle. Elle laisse échapper un soupire, alors qu’elle se laisse retomber dans les bras d’Il Kyang. Epuisée moralement de subir encore et encore les règles d’une famille qu’elle n’a pas choisi. Ca la rassure, de savoir que cette fois elle n’est plus seule. Qu’elle a au moins une personne sur qui elle peut réellement compter. Il y a bien quelques uns de ses plus proches amis, mais ils ne pourraient pas lui donner toute la force qu’Il Kyang arrive à lui insuffler. De sa main, elle se raccroche à sa veste, ferme les yeux un instant. Comme si ça pouvait l’aider à imaginer un monde meilleur. Un quotidien ou la pression familiale n’existerait pas. Ou elle saurait être heureuse, réellement, sans faux semblant. Sans avoir à cacher cette part d’elle qu’elle déteste tant. « Merci Ilki… » peine-t-elle à souffler, alors qu’elle rouvre les yeux, fini par se redresser. Le sourire qu’il lui offre lui fait un bien fou, malgré tout ce qu’elle peut lire dans son regard. Elle en a besoin. Un simple geste qui arrive en fin de compte à lui donner un peu plus de courage, elle qui en manque cruellement face à sa famille. « Je t’aime aussi, tellement si tu savais… » répond-t-elle, son regard plongé dans le sien. Un baiser qu’il lui offre, qui laisse finalement ses lèvres s’étirer lentement. En cet instant, elle se trouve chanceuse. Le simple fait de savoir qu’ils sont désormais ensemble pour affronter le monde lui redonne cette part d’espoir qu’elle avait perdu. Se relevant enfin, elle ne peut s’empêcher de l’attirer vers elle. Attrapant son visage de ses mains, se hissant sur la pointe de ses pieds, elle lui offre un baiser tendre. Rempli d’une reconnaissance certaine qu’elle peut avoir, de cet amour qui la porte, l’aide à aller plus loin. Quelques secondes, à profiter de ce contact, avant de se détacher. Elle tente un sourire qui se veut maladroit, prend une grande inspiration. « On y va. » lance-t-elle simplement. Sa main dans la sienne, elle sait qu’il va falloir subir encore quelques minutes cette soirée, avant de se libérer de ce fardeau. Avant de retrouver un peu de quiétude dans ce quotidien qu’elle aimerait différent. Mais à peine étaient-ils parvenus à atteindre la salle principale, que son père faisait à nouveau apparition devant eux. Un air sérieux sur le visage, ses sourcils légèrement froncés, qui n’augurent rien de bon. « Puis-je savoir ou tu étais passée ? Tu me fais passer pour un imbécile à te chercher partout ! Tu sais pourtant que tu dois rester dans les parages. » « Je suis revenue, ça devrait te suffire non ? Ou alors t’as encore deux tordus à qui me présenter pour leur montrer ô combien ta famille est parfaite. » En même temps, elle serre davantage la main d’Il Kyang dans la sienne, une certaine fureur dans ce regard qu’elle lance à son père. « J’en ai pas fini avec toi Ye Won. Il va falloir qu’on ai une sérieuse discussion toi et moi. » « Quand tu veux, de toute façon, je suis bien à ta disposition quand t’en as besoin. » Et elle voit, à quel point elle arrive à l’agacer. Elle joue avec le feu, quelque part, mais n’arrive plus à agir normalement devant lui depuis bien trop longtemps. Chaque échange qu’ils peuvent avoir ne se résume plus qu’à ça, depuis des années maintenant. Le contournant sans un mot de plus, elle s’échappe loin de lui, intimant à Il Kyang de la suivre. Devant la scène, elle jette un coup d’oeil au vase, qui s’est rempli pendant leur absence, avant de reporter son attention sur Il Kyang. « Vu ce qu’il y a, je pense qu’il va pas tarder à remonter sur scène pour réclamer les derniers dons. » souffle-t-elle péniblement. Des minutes qui risquent de paraître une éternité, avant qu’ils ne puissent enfin s’échapper, partir loin d’ici. Pour profiter enfin d’un moment avec lui, uniquement lui. Il n’y a que ça, qui arriverait à la faire tenir, finalement.
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Re: [chapter15] meet me in the pale moontlight - il kyang | Sam 1 Aoû 2020 - 22:20 Citer EditerSupprimer
Il n’avait pas fallu plus longtemps avant qu’il n’apparaisse devant nous. Cet air presque contrarié sur le visage d’un homme totalement impassible. Avait-il déjà rit, pensais-je bêtement. Une question stupide, mais qui me permettait de voir les choses plus légèrement. Je n’avais pas peur qu’il fasse une esclandre. Ce n’était pas son genre, et malgré qu’il soit encore rude, je savais qu’au fond de lui quelque chose l’empêchait de faire ce qu’il voulait. Je n’avais pas la moindre idée de ce qu’il pouvait avoir en tête, mais je voyais qu’il se contrôlait. Il devait sauver les apparences, comme toujours. Elles étaient bien plus importantes que le mal-être de sa propre fille. Une discussion sérieuse disait-il… mais de quoi aurait-il envie de parler ? L’empêcher de vivre ? C’est déjà ce qu’il faisait. Et j’avais bien envie de lui dire ma façon de penser. Mais par respect pour Ye Won j’évitais de m’en mêler. Je craignais d’avoir l’air démissionnaire. Mais elle me connaissait… j’étais persuadé qu’elle se doutait de ce qui se tramait dans ma tête. Je restais polie, seulement pour lui éviter des ennuis. Et tandis que je serais plus fort sa main dans la mienne, j’observais cet homme. Sans once d’un remord ni même une expression agréable. Je ravalais mes remarques pour moi, suivant Ye Won là où elle le voudrait. Je ne sais pas encore comment je faisais pour rester autant calme. Si je m’écoutais, j’aurais laissé place à cette animosité qui régnait dans mon cœur. Je lui aurais surement dit d’aller se faire voir devant tout le monde. Qu’importe qu’on me juge… ce n’était pas place ici de toute façon. Restant un peu à l’écart, je jetais un coup d’œil à ma compagne, avant de sourire tristement. J’étais lassé de tout ce qui arrivait. Observant le vase plus loin, je l’écoutais avant de l’emmener jusqu’à lui. On n’avait qu’à y déposer ce chèque. J’aurais voulu partir de suite, mais peut-être qu’assister à la découverte de ce don pourrait être salvateur. Lui prenant le papier des mains, je le laissais glisser à l’intérieur, un petit sourire satisfait. « Il va halluciner. » j’avais l’air d’un sale type, ou bien encore d’un gamin. Mais je m’en fichais clairement. Je voulais juste qu’il paye cette soirée comme il se devait. L’attirant un peu contre moi, je tentais des gestes pour la rassurer. Mais je voyais bien qu’elle était encore trop affectée par tout ça. Elle avait beau se débattre depuis des années, ça faisait beaucoup trop. Nous éloignant un peu, nous restions quand même assez visibles de la scène pour qu’il puisse nous voir. J’avais presque hâte que tout commence. Un peu nerveux, je serais encore la main de Ye Won, avant de voir son père monter sur la scène. Nouveau discours qui annonçait les dons… encore quelque chose de barbant que je n’écoutais pas vraiment. Le seul moment qui m’intéressait, c’est quand il allait prendre ces papiers. Et ça ne tarda pas à arriver. Alors qu’il énonçait les dons et les noms inscrits. Puis vint notre tour, il énonça une somme que tout le monde jugeait formidable. Des cris de surprises presque dans la salle avant qu’il ne dise à haute voix « Seo Il Kyang. » et son regard balaya le chèque. Son expression surprise assez bien dissimulée cela dit. Il releva les yeux vers nous, et je crois que si il aurait pu nous tuer d’un regard il l’aurait fait. Sourire aux lèvres, je n’avais pas peur de lui. Pour moi ce n’était que le début de toute cette histoire. Les gens avaient l’air ravi, et pour ceux qui m’avaient rencontré, ils se tournaient vers nous. Nous applaudissant même. Mascarade parfaite d’une scène dont il était le simple spectateur. Et je jubilais déjà intérieurement. Souriant un peu plus, je blottissais Ye Won contre moi. Je voulais donner du plus à notre rôle. Qu’ils voient que nous étions bien deux dans cette décision. Et si ça ne dura que quelques minutes c’était déjà bien assez pour le déstabiliser. Il devait rester sur scène pour finir, mais je me doutais qu’il devait mourir d’envie de descendre pour la voir. Lui reprenant sa main je lui murmurais « C’est le moment de partir. » de fuir même. Mais je n’avais pas honte. Je ne voulais pas qu’il s’acharne sur elle encore une fois. Alors je l’entrainais déjà avec moi à travers la foule. Nous retirant discrètement Dehors, on attendit le chauffeur, et pendant ce temps je souriais. « T’as vu sa tête ? » ça me faisait rire, même si je devais me rendre compte qu’il allait être en colère. Lorsque la voiture arriva, je laissais monter Ye Won, avant de m’installer à ses côtés. Une fois dedans, je lui prenais la main avant de lui dire « Je vais rester avec toi. Jusqu’à demain… » Parce-que je savais que son père allait surement lui faire la morale. Etre en colère contre elle. Au départ j’avais peut-être prévu de fuir pour éviter de le croiser. Mais clairement aujourd’hui je m’en fichais. Je ne savais juste pas si il était du genre à réagir à chaud ou à prendre le temps de réfléchir et agir dans l’ombre.
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Re: [chapter15] meet me in the pale moontlight - il kyang | Dim 2 Aoû 2020 - 7:57 Citer EditerSupprimer
Il n’a pas fallu bien longtemps, avant que son père ne fasse son apparition devant eux. Comme s’il était toujours là, quelque part, à guetter ce qu’elle peut bien faire. Ce n’est plus surprenant, mais cette situation reste usante pour elle. A toujours devoir faire attention, à ce qu’elle dit ou fait. Mais face à ce patriarche, elle perd patience, une fois de plus. Laisse son animosité envers lui parler pour elle. Elle n’a plus que ça, comme défense face à lui. Alors elle l’utilise, autant que possible. Même si elle n’obtiendra jamais rien de lui avec cette attitude. Au contraire, elle sait déjà de quoi sera faite cette conversation qu’il souhaite avoir, en soupire rien qu’à y penser. Mais pour l’heure, elle préfère se concentrer sur autre chose, tant qu’elle le peut. Ensemble, ils finissent par glisser ce chèque dans cet immense vase. Une autre attaque envers son père, une de plus. Elle ne les compte plus depuis le temps. Se dit parfois qu’elle devrait arrêter, parce que même ça, ça ne change rien. Mais c’est plus fort qu’elle, l’idée même de voir son père s’agacer, s’offusquer, deviendrait parfois plaisant à ses yeux. Blottie contre Il Kyang, elle laisse échapper un soupire. L’attention dont il fait preuve la rassure quelque part. L’englobe un tant soit peu dans une bulle qui n’appartient qu’à eux. L’idée folle de croire que plus rien, ni personne ne pourrait briser ça. Et elle attend, sa main dans la sienne, que son père remonte sur scène. Qu’il commence un nouveau discours barbant, qu’elle connait par coeur. Toujours le même, toujours cet air si fier sur son visage. Quelques sourires qu’il offre à la foule, mais jamais à elle. Usée, elle ne l’écoute pas, préfère garder son regard discrètement posé sur Il Kyang. Le simple fait de l’avoir dans son champ de vision lui fait le plus grand bien, alors qu’elle lui offre un léger sourire. Encore teinté de cette peine qu’elle a exprimé un peu plus tôt, qui est difficile à faire partir. Elle ne reporte son attention vers son père, qu’au moment ou il se décide à énoncer les dons effectués pendant la soirée. Si son coeur s’emballe, elle sait qu’elle va éveiller en lui une nouvelle colère. Elle n’y pense pas, garde son regard rivé sur lui lorsqu’il annonce le plus gros don effectué ce soir. Celui fait au nom d’Il Kyang. Les bruits de surprise lui font esquisser un nouveau sourire, alors qu’elle se raccroche à lui, se serre davantage contre lui. En même temps, elle prend le temps d’observer la foule, puis son père. Un regard plein de défi qu’elle lui lance, comme pour lui intimer le fait que cette guerre qu’ils se livrent est loin d’être terminée. Qu’elle ne fait que reprendre, après quelques mois ou elle s’est assagi. Et avant même qu’il ne quitte la scène, elle se laisse guider vers l’extérieur, serrant toujours autant la main d’Il Kyang dans la sienne. Une fuite, quelque part, mais dont elle a besoin. Ces soirées ne sont pas faites pour elle, elle a respecté sa part du marché, et il est désormais temps pour elle de s’en aller. « Je crois qu’il ne pourra jamais te détester autant qu’à cet instant. » grimace-t-elle, son regard se posant sur la voiture approchant d’eux. Véhicule dans lequel elle grimpe rapidement, alors qu’elle refuse un nouvel affrontement avec son père. Elle sait, qu’elle y aura droit demain, mais il s’agit d’un autre jour. A cet instant, elle veut simplement pouvoir profiter de la présence d’Il Kyang, réellement. Sans avoir à se cacher des autres. « Merci… » souffle-t-elle simplement, alors qu’elle se laisse retomber contre lui. Cette proximité entre eux est tout ce qu’il lui faut, pour tenter de mettre de côté cette soirée. La ranger quelque part au fond de sa tête. Ne plus penser à l’attitude désastreuse dont son père a encore fait preuve. Elle reste silencieuse, le long du trajet. Se contente simplement de rester tout contre lui. D’un geste naturel, sa main reste accrochée à sa veste, ses yeux se ferment par moment pour simplement vider son esprit. Un trajet qui se veut si long et si rapide à la fois. Des minutes qui s’écoulent avant de voir apparaitre la maison familiale. Un autre soupire, avant de sortir du véhicule, attirer Il Kyang contre elle. Son visage relevé vers lui, elle sourit, un peu hésitante. « Et si on prenait nos affaires et qu’on rentrait au dortoir ? J’ai pas envie de prendre le risque que mon père te chasse une fois rentrée. » finit-elle par murmurer. « On pourrait s’enfermer dans ma chambre, juste tous les deux, sans personne pour nous déranger. » ajoute-t-elle, comme l’excuse parfaite, pour enfin se retrouver seule avec lui. Son regard supplie d’accepter, parce qu’au fond d’elle, elle a besoin de ce moment de répit. D’une accalmie dans cet enfer que représente sa famille. Et il est le seul, à pouvoir lui offrir. Le seul avec qui elle voudrait passer le reste de la nuit. Simplement à refaire le monde, à discuter. A pouvoir sentir sa présence tout contre elle. Elle n’aurait besoin de rien d’autre, pour panser un tant soit peu ses peines, et reprendre un peu de courage, avant la fureur qui s’abattra sur elle, d’ici peu.
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Re: [chapter15] meet me in the pale moontlight - il kyang | Mar 4 Aoû 2020 - 7:50 Citer EditerSupprimer
Nous avions fuis, mais je ne regrettais rien. Je ne craignais pas non plus de l’affronter demain matin. Même ce soir si l’envie lui en prenait. Je le détestais… en cet instant, je m’en rendais compte. Tout ça ne faisait que commencer. Et j’avais malgré tout cette appréhension. Celle de me demander ce qu’il serait prêt à faire, mais je ne reculerais jamais face à lui. Je me le promettais, alors que je jetais sur Ye Won un regard attendri. Peu importe ce qui arrivait. J’étais convaincu que mon avenir était avec elle. A cet instant, elle me paraissait être la seule chose réellement de sûre dans mon existence. Alors bien sûr, j’étais prêt à me battre pour elle. Et qu’importe si cela soit face à son père ou non. Laissant échapper un petit soupire, j’avais envie de passer à autre chose. Pour les quelques heures que nous aurions de répits. Arrivé chez elle, je me tournais vers elle. Elle n’avait pas envie de rester ici. Peur de l’affronter surement et je ne pouvais pas l’obliger à le faire. Je ne voulais que son bien-être. Et si ce soir, elle préférait s’en éloigner, alors je l’acceptais. Souriant doucement, je caressais sa main « Si tu veux. On va prendre nos affaires. » Je n’allais pas lui imposer ça. La forcer non plus. Si elle n’était pas prête je ne l’obligerais pas. Sortant de la voiture, je la suivais jusqu’à l’intérieur. Où nous allions chercher nos affaires. Je récupérais ma guitare, la laissais se changer avant de l’aider à prendre ce qu’elle avait besoin. Ye Won avait l’air épuisée, je n’osais presque pas imaginer ce qui pouvait lui traverser l’esprit. Et malgré que je ressentais l’envie de la prendre dans mes bras, de lui proposer de se poser quelques instants. Je ne voulais pas prendre le risque qu’il soit là. Elle n’était clairement pas apte à se disputer, ni à se battre. Elle avait simplement l’air lassée… et je maudissais davantage cet homme. D’être responsable de cet état. De cette détresse qu’elle lui criait depuis des années. Malgré tout, je restais proche d’elle, lui prenant à nouveau la main pour partir au dortoir. Dans la voiture, je restais blotti contre elle. L’esprit un peu ailleurs je ne pouvais pas m’empêcher de penser à lui. Cet homme si abject. Qui était-il vraiment ? Je ne savais pas de quoi il était capable. Est-ce que mon couple avec elle était un vrai obstacle pour lui ? Ou une simple envie de la détruire un peu plus ? Je n’en savais rien. Dans ma tête, tout était encore un peu flou. Et je voulais balayer ces angoisses pour elle. Me concentrer sur nous. Arrivé au dortoir, je me sentais plus soulagé. Presque à l’abri, et une fois dans sa chambre, il n’y avait plus rien pour nous séparer. J’allais me changer aussi, plus décontracté et léger. Je laissais toute cette pression derrière nous. Puis je la blottissais contre moi, avant de l’attirer sur le lit. L’enlaçant, je caressais ses cheveux dans un geste réconfortant. Je voulais qu’elle s’apaise aussi. Qu’elle relâche cette tension qu’elle pouvait ressentir. Ça devait être fatiguant d’être toujours en conflit face à ses parents. Je ne pouvais pas lui promette qu’il ne lui ferait rien. « Je ne laisserais plus rien t’arriver… » Mais moi je serais là, ça j’en étais persuadé. Je ferais obstacle entre lui et elle. Je me le promettais à moi aussi. J’allais tout faire pour. Ma volonté la plus grande était de pouvoir la sortir de tout ça. Je voulais qu’elle se sente mieux. Qu’elle guérisse… j’aurais été fou de lui dire que je rêvais qu’on s’en aille. Qu’on s’enfuit d’ici, ailleurs qu’on lâche tout. Mais je nourrissais ce rêve tout à coup. Juste pour la sauver. Pour tout recommencer… mais ensembles. Pauvre idéaliste que j’étais. Je savais que je devais rester mature, ne plus écouter ces grains de folies. Ces choix irresponsables. Alors je restais sage, laissant mon esprit chercher des solutions plus réfléchies. Sur ces idées, je la serrais davantage… je craignais malgré tout qu’il ne lui fasse du mal. Qu’il ne la pousse encore plus à sombrer. Mais je pouvais me raccrocher à nous. Rester fort pour elle et moi. Je restais persuadé que les choses désormais, aller changer. Qu’elle ne serait plus seule face à lui.
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Re: [chapter15] meet me in the pale moontlight - il kyang | Mar 4 Aoû 2020 - 12:08 Citer EditerSupprimer
Enfin, elle peut s’échapper. S’enfuir de cette soirée désastreuse, bien loin de ce qu’elle a imaginé. Se retrouver seule avec celui qu’elle aime. C’est tout ce dont elle a besoin à cet instant. Tout ce qui l’aiderait à supporter l’idée que demain, elle devra faire face à la fureur de son père. Qu’elle devra une fois de plus supporter cette pression qui se fera sûrement plus forte encore. Mais pour l’heure, elle préfère se concentrer sur lui, Il Kyang. Sur eux, ce qu’ils peuvent enfin vivre, partager ensemble. Elle a fait un pas de plus vers lui ce soir, en lui montrant son monde. Les ravages que ça a pu causer sur sa famille. La détresse qu’elle ressent dans ce monde qui ne lui ressemble pas. Et elle se sent faible, quelque part. Vulnérable. Avec cette envie puissante de retrouver un espace ou elle se sentira mieux, avec lui. Même s’il ne suffirait que de ses bras pour se rassurer, rester dans cette maison est un risque qu’ils prennent. A ce que son père vienne une fois de plus tout détruire, tout saccager. Lui qui est si doué pour ça. Alors elle préfère simplement prendre ses affaires, attraper la main d’il Kyang, et retourner dans cette autre maison. Celle qui la voit grandir depuis plusieurs années. Celle qui lui a permis de s’offrir une autre famille, même si elle semble tout autant dysfonctionnelle, à sa façon. Elle s’y sent mieux, malgré tout ce qui a pu se passer à travers ces murs. Elle est loin de cet environnement qui a toujours été néfaste pour elle. Certaine que son père ne viendra pas mettre les pieds ici. Un soupire qu’elle laisse échapper lorsqu’elle arrive finalement dans sa chambre, un léger sourire qu’elle offre à son compagnon. Il ne lui faut pas bien longtemps, pour dévêtir cette robe, défaire ses cheveux. Enfiler l’un de ces pulls trop larges pour elle dans lesquels elle se sent toujours mieux. Mais pour être certaine de s’apaiser totalement, oublier un tant soit peu cette soirée, il n’y a que les bras d’Il Kyang dont elle a besoin. Dans lesquels elle se blottit rapidement. « Je sais pas ce que je ferais sans toi… » souffle-t-elle simplement, nichant sa tête contre son torse. Parce qu’elle en a la certitude désormais, plus rien ne sera jamais comme avant. Leur relation n’est plus la même. Elle a évolué plus que jamais, bien plus que s’ils étaient restés ensemble quelques années en arrière. Elle peut ressentir cette force qu’il lui apporte. Ce sentiment que cette fois, ils sont deux contre le monde, et que plus rien ni personne ne pourrait se mettre en travers de leur chemin. Qu’elle n’est plus seule pour affronter ce quotidien, et qu’il restera avec elle, aussi longtemps que possible. Et ce temps qu’ils peuvent passer à deux n’en est que plus précieux à chaque fois. Lui apportant le nécessaire pour avoir l’audace de voir cette lumière au bout du chemin. Celle qui l’aidera à se relever totalement de tout ce qui a bien pu se passer. Et c’est dans des instants comme celui-là, accrochée à lui, qu’elle y croit le plus. Qu’elle voit plus clairement, un avenir meilleur. Et elle le sait, il n’y a que lui qui peut lui apporter.
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