Assise sur le capot d’une voiture, Mok les observait, les écoutait avec ce sourire qu’elle ne pouvait retenir. Elle avait l’impression de voir comme un film, extérieure à toute agitation, elle les voyait évoluer, rire entre eux, avec une facilité qu’elle leur enviait. Tout semblait presque facile ce soir pour eux. Ils souriaient, plaisantaient, et quand bien même leur quotidien pouvait être dur, au moins … ce soir ils s’accordaient une pause.  Quelques bières, un peu de musique, une ambiance agréable et la vie semblait être le dernier de leur soucis. Comment faisaient ils ? Mok était presque fascinée par leur agilité à faire la part des choses quand elle, se noyait dans ce qu’elle vivait. Évidemment elle ne cessait de jeter des coups d’œil au bâtiment parce qu’elle savait que Jun Ho était là. Qu’il avait besoin d’elle.  Mais elle s’accordait encore quelques minutes. Elle espérait même qu’il vienne la chercher, qu’il remarque son absence. Elle lui en demandait trop pas vrai ? C’était ridicule de sa part … elle en avait conscience mais c'était plus fort qu’elle. Si elle avait accepté l’idée de se sacrifier pour lui car c’était ainsi elle voyait sa vie, il n’en restait pas moins qu’elle avait besoin de voir qu’il en était de même pour lui. Était ce sunan qui l’avait rendu si dévasté ? Qui était cette fille qu’il ne semblait que voir.  Elle était différente. Elle était jolie, bien plus qu’elle se persuadait Mok. Elle n’était pas comme ces blondes qu’il regardait. Alors quoi ? Elle aurait été unique pour lui ? Sa beauté dénotait et attirait son attention ? Cette idée lui arracha une plainte du cœur qu’elle fit taire d’une gorge de bière. Boite n’était pas une solution, mais ça apaisait les mœurs de toute évidence. Elle déglutit un instant avant d’entendre sa voix. Craignant presque de n’avoir la qu’une hallucination auditive. Pourtant sa silhouette se détacha de la nuit et le voilà en face d’elle. A réclamer son attention. Elle n’hésite pas une seconde à glisser de ce capot pour le rejoindre. On est bien plus qu’un couple avait elle envie de dire. Mais qui aurait comprit. Mok se glisse enfin jusqu’à junho. Savoure sa présence, sa chaleur sans même le toucher. Elle mordille sa lèvre et glisse un doigt dans l’accroche de la ceinture de son jean pour l’attirer à elle plus encore. « Reste avec moi ... » susurre t elle de son regard doux et envoûtant. Comme le ferait une sirène. Elle colle son bassin au sien seulement pour pouvoir sentir son ventre collé au sien. « Reste avec moi … tu n’as pas besoin d’eux » d’elle. De sunan ou de cette fille. Je suis là… pourtant Mok savait que s’il lui demandait encore. Elle entrerait.

Juste un échange de regard, et elle abdiquait. Se pliant déjà en quatre pour lui alors qu’il la laissait s’approcher. Subitement plus rien n’exister si ce n’est cette silhouette qui l’attirait… oui elle était belle Mok. Dans tout ce qu’elle était. Ses gestes, ses vêtements, son attitude… et ce regard. Même dans ses mots, ceux qu’il était et qui l’envoutait tout à coup. Il y avait cette subite crainte au creux de son ventre. Ce mélange d’émotion qui ne ressemblait à rien. A à peine quelques heures de la nuit celle qui les unissait. Il restait là, le regard fixé sur ses lèvres. Reste… comme si il pouvait partir. Evidement qu’il restait, qu’il la laissait s’approcher. Pourquoi se laissait-il avoir par ce besoin d’elle ? C’était pressant, comme un gosse qui cherchait du réconfort. J’ai mal Mok… elle me manque terriblement… mais c’est elle qui était là. Prête à lui offrir cette chaleur qui lui manquait. Il retint son souffle, se surprit lui-même à passer son doigt sur sa bouche. Celle qui quémandait son attention. Ne voyait-elle pas dans son regard ? La même détresse que la sienne. Mais de quoi avaient-ils vraiment besoin tous les deux ? D’eux, ou des autres ? De ceux que leurs cœurs désiraient. Il resta quelques secondes, avant de laisser sa main trouver la sienne. Et l’entrainer avec lui. Il n’avait pas assez de courage pour s’opposer aux autres. Une folie qui venait parcourir son être. Alors qu’il frissonnait. Tout se mêlait, à la lueur des lampes sur le parking. Il ne faisait pas assez nuit pour qu’ils se retrouvent. Mais entre deux… d’un instant volé, il s’éclipsa plus loin, ailleurs à l’abri des regards. Sans maitrise cette fureur, cet appel au secours alors qu’il scellait ses lèvres aux siennes. Un baiser urgent, presque apeuré. Lui qui se trouvait entre deux mondes. Le Junho de la journée, celui qu’elle connaissait et qui échangeait avec elle ces moments de folie. Puis le plus doux... celui de la lune. Qui ne demandait qu’à être à elle… Il la plaqua contre la paroi, de ce mur trop sale, comme des gosses qui faisaient une bêtise. Mais la raison, le poussait à se rappeler qu’il était peut-être déjà trop tard pour jouer encore à ce jeu là. Il se recula, brusquement alors qu’il la regardait soudainement perdu « Je suis désolé… » ce n’est pas ce Junho là qu’il doit être. En réalité, il est désorienté. Lui dont le cœur saigne encore de ce manque trop présent… Pardonne-moi Mok… je ne sais plus de qui j’ai besoin… de Sunan, ou de sa flamme.

elle le fixe, cherche son regard pour pouvoir lire en lui. l’ambiance du parking l’avait plongé dans une bulle rassurante, ici personne ne la connaissait, personne n’avait besoin qu’elle rit, qu’elle participe, elle était là et ça semblait leur suffire. elle n’avait pas besoin de faire semblant parce que personne ne faisait réellement attention à elle. elle s’était accordée une pause à cette soirée. elle les regardait tournoyer autour d’elle, se perdait dans les volutes de fumée qui l'hypnotisent et pourtant son esprit était constamment tourné vers Junho. plus encore maintenant qu’il avait tout quitté pour la rejoindre. sa chaleur la brûle et la démange. elle a besoin de lui, c’est certain. et lui … dieu qu’il est désemparé. Pourquoi ? Que s’est-il passé Jun ho ? Qu’a-t-elle pu faire pour te faire autant de mal ? Elle se doutait que finalement derrière tout ça il ne pouvait n’y avoir que Sunan. il se saisit de sa main et la tire de ce monde qu’elle commençait à aimer. elle se laisse porter, entraîner loin des autres, se laisse plaquer contre le mur et accueil son baiser avec le même désespoir. cette même douleur, ce manque. elle en manque de lui, lui en manque d’elle. elle qui n’est pas là et qui pourtant pèse sur leur coeur. pendant un instant Mok se laisse aller et réponds à son baiser avec cette meme fureur, cette peur qu’il ne disparaisse, mais rapidement elle repousse cette envie, cette sensation. elle n’est pas là pour ca. non, elle est là pour le sauver lui. elle le cueille entre ses bras et murmure “Ne le soit pas …” elle marque une pause tout en lui caressant sa nuque tendrement. le berçant entre ses bras pour l’apaiser. la lune n’était pas encore là pour être complice de leur relation, le jour (bien que disparu) était encore trop présent pour qu’ils se libèrent de cette distance qu’ils s’imposaient. elle passe une main dans ses cheveux et colle son corps au sien pour qu’il sente sa chaleur (ou peut-être pour qu’elle se perde dans ses envies inavouées). “Qu’est-ce qu’elle t’a fait …?” parce qu’il était évident que tout était lié à Sunan. elle n’était pas fâchée. elle était même de sa douceur habituelle avec lui alors qu’elle l’attire un peu plus contre elle. plus aucune ambiguëté, juste sa flamme jumelle qui le soutenait.

Un geste qu’il attendait. Une étreinte qui le délivrerait… Mok savait lire en lui, si facilement. Elle aurait pu lui en vouloir de son geste. Mais ils n’étaient pas fait pour ça… pourtant quelque part en lui, il en crevait d’envie. Pas de cette fureur euphorique, désinhiber mais de ce bien-être, de cette chaleur si agréable… il aimait Mok. A sa façon. Sans avoir le courage de la repousser. Contre elle, dans ses bras, il venait la serrer. Doux enfant qu’il fallait réconforter… « Désolé… » Soufflait-il encore. D’être un gosse trop blessé. De ne pas être cet homme qu’une fille pourrait atteindre. Il enfouit son visage dans son cou. Ferme les yeux pour se laisser aller. Il ne pleurera pas, il se l’était promis. Mais il se sentait triste… abandonné. Et ce sentiment étrange qui l’envahissait. Il l’avait déjà connu dans cette adolescence torturée. Aujourd’hui, il se sentait différent… soutenu. Par ce petit bout de femme contre lui. Il soupire… laisse échapper ce courage qu’il n’a plus. Il avait gardé ça pour lui. N’en avait parlé à personne. Parce qu’il devait jouer au grand. Mais en réalité, il se sentait si seul… elle avait saisi. Son tourment portait le nom de Sunan. Et il s’en voulait… Je ne me sers pas de toi Mok… mais il lui donnait ces apparences. Et il se détestait pour ça. Elle était si précieuse pour lui. Dans ce geste, il la serrait davantage. S’il avait pu, il se serait fondu en elle. Pour ne faire qu’un, pour être entier. Mais il était vide… « Elle est partie… » Juste un souffle. Comme une confession qu’il lui faisait. La seule qui pourrait savoir ce que ça lui ferait. Le mal qui le rongeait était insoutenable. Parce-que Junho l’aimait. Sunan était partie. Sans rien dire. Pour des études… un plan qu’elle n’avait jamais partagé. Parce qu’il ne faisait jamais parti de sa vie et de son avenir. Quelle égoïste… « C’est ma faute. » oui il le croyait. Parce-qu’il y avait ces regards qu’ils se lançaient. Ces moments qu’elle jugeait étranges. Il le savait… il s’en souvenait encore. De ces discussions, de ses étreintes qu’il lui réclamait. Parfois elle le faisait, mais souvent elle trouvait une excuse. Avait-elle finit par comprendre ? Il en attendait trop. Et avec Mok c’est ce qu’il faisait aussi… « S’il te plait… ne me mens pas… ne fais pas comme elle. »  

qui pourrait les comprendre ? chacun de leur geste portait à confusion. personne n’aurait pu saisir que cette bouche que Junho a caressé avait en réalité les traits d’une autre femme. plus encore, que cette bouche qu’il embrasse n’est pas celle de mok et que mok enfant délicate et encline à cette folie, acceptait. qui aurait pu saisir qu’elle se donnait à lui pour qu’il en oublie une autre … ? Parce que dans le fond ils étaient autre chose encore. Quelques choses de plus intenses. De plus beaux. Mais, avant de pouvoir se reconnaître et s’aimer comme ils le faisaient, Mok et Jun Ho avaient du se reconnaître sous le plus laid de leur jour. S’accepter dans le plus indésirable de leur apparat. Être horrible et monstrueux pour réussir à s’aimer dans la douleur, malgré la douleur. A l’image de la belle et la bête, elle avait fini par l’apprivoiser et voir sa vraie beauté. Elle connaissait son secret et ne s’en offusquait pas. Bien au contraire. Elle l’aimait avec ce travers. Cette défaillance. Elle l’aimait en entier. Il se blottit contre elle, dans son cou. Elle savoure. Savoure cette façon qu’il a de ne trouver son réconfort qu’avec elle. Parce qu’ainsi elle se sait utile. Elle peut envie ressentir cette parcelle de vie qu’elle n’a qu’avec lui … elle le serre contre elle un peu plus fort et cherche les bons mots. Ceux qui pourraient le soulager. Elle est faite pour ça. La pour ça. Elle est là pour lui. Elle caresse son torse doucement et dans un geste qui se mue en une habitude entre eux elle se met à tapoter le rythme de son cœur. « Junho ... » ne me mens pas l’avait il supplié. Cette supplique soudaine lui avait froissé le cœur alors la jeune femme toujours adossée contre le mur glisse ses mains sur les hanches de Junho en soufflant « alors tant mieux … » elle était sincère et n’affichait aucune animosité. « Tant mieux parce qu’il est temps que t’apprennes à vivre pour toi. Et de la savoir constamment là ça ne t’aidera pas. » murmure t elle avant dembrasser sa joue. « Apprends a vivre sans elle pour mieux la retrouver Junho. Parce qu’un jour tu auras assez de courage et de force pour aller la chercher et l’aimer comme tu l’aimes vraiment. Et à l’autre bout du monde personne ne pourra vous juger. Personne ne saura. Vous serez juste vous. A vous aimer. » assure t elle se peignant déjà l’image dans sa tête avec un sourire doux. Elle était triste quelque part car elle savait que cela signifierait qu’il la quittera. Mais elle était prête à le laisser partir si cela le rendait heureux. Ils ne pourraient jamais se perdre de toute façon. Elle caresse sa joue et ajoute « vis pour toi pour pouvoir vivre avec elle ... » c’était un fait indéniable et incontestable. Elle mordille sa lèvre et ajoute (son cœur pique d’une certaine jalousie cachée) « c’est pour ça cette fille …? La sourde. C’est pour te détacher de Sunan ? » et elle ne savait pas ce qu’elle espérait réellement. Qu’il joue avec cette pauvre jeune femme pour oublier sa sœur (et ainsi réaliser qu’elle ne lui suffisait pas) ou au contraire qu’elle n’ait rien à voir avec sunan (et qu’elle soit unique aux yeux de junho ainsi ….) dans tous les cas Mok savait qu’elle souffrirait mais en silence, sa dévotion passant avant tout le reste pour le rendre heureux.

Apprends à vivre sans elle… ses mots résonnaient comme un coup de poing dans sa poitrine. Soufflé par ce qu’elle lui asséné, il n’osait plus bouger. Son regard perdu soudainement, alors qu’il s’imaginait une vie loin d’elle… de Sunan bien sûr. De sa sœur si précieuse. Peu importe le chemin qu’elle avait choisi. La distance qu’elle avait mise entre eux. Ils s’étaient toujours retrouvés. Enfin lui l’avait toujours cru. Mais pauvre idiot qu’il était. N’avait-il pas saisit qu’elle se servait de lui ? Qu’il n’était qu’un frein à sa vie. Terrible vérité, qu’il devrait accepter. Mais il n’était pas prêt, abasourdi… vivre sans elle… est-ce c’était possible ? C’est ce qu’il avait toujours espéré au fond. Mais il n’en était pas capable. Se reculant un peu, il observe Mok, de cette lueur étrange. Incomprise, vexé aussi quelque part. Croit-elle que c’est aussi facile que ça ? Il lui en voudrait, si il ne sentait pas cette nuit tombée. Les englober pour les rendre plus beaux… plus sincère. Un peu trop d’ailleurs, alors qu’il lui confie « Ce n’est qu’un jeu… un pari idiot pour avoir l’air normal à leurs yeux. » et il l’assume. Sans détourner le regard. Et de cet échange silencieux, ils se disent ces mots qu’ils n’osent pas prononcer. Tu es rassurée ? Il n’y a que toi… parce-que ça ne sera toujours qu’elle. Mais il est trop ignare pour comprendre le sens de ce qu’il ressent. Son cœur trop vide et douloureux. « Je ne sais pas… » Dit-il soudainement. Comme si tout ce qu’elle disait n’avait de sens pour lui. Elle avait raison… mais il était sourd à ces cries. Seuls les siens comptaient… « Je ne suis pas prêt… » à tout laisser tomber. A l’oublier. A croire à cette histoire. Mok était folle de l’encourager. Parce-que par-delà les mots c’était de l’espoir qu’elle lui donnait. Il l’observe encore, laisse échapper un soupir alors que sa main caresse sa joue « Pourquoi tu fais ça ? » dis-moi que je suis fou. Que je suis ignoble. Que je ne dois pas croire à ce nous… dis-moi tout ça Mok. Que Sunan me hait et que si elle s’en va c’est parce qu’elle a peur de moi… et d’un doigt délicat, il se laisse porter par ses pensées. S’éloignant d’elle, il a l’air loin Junho. Ailleurs dans son monde… du bout des doigts il frôle ses cheveux. Caresse ses mèches comme pour réaliser que c’est elle qui est encore là. Ça sera toujours elle n’est-ce pas ? Celle qui le conseillera, celle qui le soutiendra. Mais il lâche « J’ai besoin d’elle… » Comme une supplique que elle seule pourrait comprendre. Junho a ce regard noir, profond… il sait qu’elle n’est pas là. Et si Mok lui suffisait si souvent… cette nuit il avait du mal à oublier l’image d’une autre. 

Mok mentirait si elle disait ne pas être soulagée de sa réponse. Cette fille n’était rien. Ni pour sunan ni pour lui même. Elle n’était qu’un pari stupide. Elle était insignifiante et si Junho finissait par s’attacher à elle, jamais elle ne pourrait rivaliser avec elle. Et ce simple détail suffisait pour lui donner le courage d’affronter le reste. Elle était unique. Unique. Elle pouvait même encaisser cette lueur froide dans le regard de Junho à ses mots. Elle savait qu’elle n’avait pas le beau rôle que ses paroles pouvaient paraître légère : comme si c’était facile. Mais elle savait qu’elle avait la réponse à ses maux et qu’il était toutefois trop tôt pour le garçon pour le réaliser. Pour avoir la force de faire ce qu’il fallait. Elle lui donnait un espoir acide à son cœur. Un espoir fou. Amenant avec ses rêves tant de complications et d’audace terrifiante. Pourtant mok avait envie de lui dire : mais si je suis là … tu sais que tu seras capable de tout, pas vrai ? Alors … pense que tu pourras l’aimer. Parce que c’était ainsi. Ils n’étaient encore que des gosses trop jeunes pour comprendre l’étendu de leur sentiments l’un pour l’autre. De la force qui les unissait réellement. Mok était capable de tout lui donner s’il en avait le besoin. Aujourd’hui je suis elle pour toi. Demain tu seras avec elle. Et je ne serais que d’où souvenir. Elle ne sera plus qu’une source inépuisable de force pour lui et quitte à se perdre Mok aurait tout donné pour qu’il puisse être heureux. Plus encore : épanouis. Car il lui fallait ça pour être pleinement capable de toucher à son bonheur. (Mok souhaitait pourtant en secret être son bonheur, mais l’enfant était encore bien trop craintive pour faire face à ce désir).  Elle le laisse caresser ses quelques mèches de cheveux, rester ancrer à leur réalité alors que la nuit arrive sur eux. Accroche toi encore un peu, notre nuit arrive … et ce cri du cœur silencieux qu’elle pousse à ses paroles ne lui arrache qu’un sourire. Un sourire doux et compréhensif. Un sourire qui se veut tendre. Elle souffre mais ne le remarque même pas. Il n’y a que la souffrance de Junho qui compte … elle comble la distance avec lui et mordille sa lèvre en attrapant son menton « cesse d’être un idiot » un murmure qu’elle souffle alors qu’elle caresse son torse. La journée n’avait pas totalement disparu et dans cette entre deux elle vint griffer son cou murmurant à son oreille « t’as le droit de m’en vouloir » mok ou sunan ? Mok d’être trop franche ou Sunan d’être partie. Qui jouait elle. Mok ou sa sœur ? Et cette main qu’elle lui attrape pour qu’il la glisse le long de sa cuisse, frôlant le tissu de sa jupe, remontant plus haut encore. « Demain je veux ta colère. » petit frère, oserait elle murmurer ? Mais elle se retient. Elle est Mok ce soir. La nuit est presque là. Ils n’ont pas assez de temps pour se déchirer. Alors ils vont s’aimer. A leur façon. Elle tourne son visage vers les cris du parking et se recule, s’adossant au mur les mains derrière elle pour une enfant sage. « Tu veux jouer ? » murmure t elle. Elle savait que même ses mots actuels seraient confus. Car ils portaient à confusion. Mais elle le voulait. Bowling ou corps à corps. Elle était aussi faites pour ça Mok. Le perdre dans ses troubles pour qu’il saisisse ce qu’il voulait vraiment.

Sunan… ce prénom l’obsédait bien trop. Face à une autre, il ne souhaitait que la voir. Il n’avait pas à avoir honte, parce-que Mok lui avait appris. Ce n’était pas si grave avec elle. Il n’était pas un monstre. Juste un enfant paumé. Mais banalisé ses émotions, n’était-ce pas finalement entrainer Junho vers le fond ? Il n’en savait rien. Se rendant compte qu’il se complaisait dans cette émotion. Oui il était amoureux de sa sœur. Et seule Mok pouvait lui donner ce qu’il voulait. Tordu, il était encore là à la chercher. Malgré la nuit, ses yeux se brouillaient. Ce n’était pas encore assez tard, mais il l’était déjà bien trop. Mok comprit, savait… ils ne pouvaient pas. Mais il y avait cette chose qui les attirait. Cette maigre compensation qu’elle pourrait lui donner. Oui, il était prêt lui aussi. Et il n’est pas surprit de son geste, observe même sa propre main glisser sous sa jupe. Demain… il frissonnait, tout proche d’elle. Cette provocation n’avait rien d’enfantin. Et il s’y perdait, brusquement. Se rapprochant d’elle, il fut un peu plus ferme sur sa poigne « Pourquoi attendre demain ? » d’une main curieuse, il caressait sa bouche, laissait son doigt s’immiscer entre ses lèvres. Et cette scène était grisante. A la fois perturbante… car ce qu’il voulait c’était cette image. Celle qui l’obsédait, la seule qui pourrait rentrer dans son jeu. C’était elle et pas une autre… la seule qui pourrait combler ce cœur vide. Mais il y avait aussi cette dualité si flagrante. Mok était là… avec ses propres atouts à elle. Cette attirance déroutante, alors que son esprit déplacé s’égare. Il n’aurait pas la force de s’excuser, sa main trop aventureuse sur le tissu de son sous vêtement. Prêt à l’empoigner, à se donner raison. Oublions qu’on est fou… que la raison n’est plus. Il se colle à elle, devient plus ferme dans ses gestes « J’ai envie de jouer… » parce qu’il pouvait perdre le contrôle de lui. Rien qu’un peu. Trop facilement quand elle le provoquait. Attrapant son visage, il allait l’embrasser jusqu’à ce qu’une voix ne vienne brusquement les interpeller « Mok ? » se détachant aussitôt, il s’éloigne. Laisse subitement retomber cette folie furieuse. Pour n’être que… lui. Se passant une main dans les cheveux, il reprend cet air désorienté. Se sent fragile tout à coup. Pourtant quand il croise le regard de Mok, il y a encore cette lueur qui le déstabilise. Ne me regarde pas comme ça… s’il te plait. Parce-que c’est compliqué ce soir. Il se perd lui-même. 

La jeune femme savait qu’il n’y avait que peu de possibilité pour sortir Junho de ce tourment. ce soir elle pourrait le pousser un peu loin dans ses retranchements, attiser sa colère, son envie d’elle pour le rendre esclave de ses émotions. pensait-il pouvoir agir ainsi et rester dans cette obsession sans que Mok intervienne. la pensait-il seule spectatrice de ce qu’il vivait et ressentait ? Il avait eu besoin d’elle mais à cet instant elle ne pouvait lui offrir la douceur de ces bras. ni devant les autres, ni devant ce jour qui peinait à disparaître. il voulait jouer ? Ils allaient jouer. la jeune femme oscillait entre la douceur de la nuit et la fureur du jour. Les doigts du garçon sur sa cuisse n’aidait en rien, et la façon qu’il avait de se presser contre elle lui faisait perdre le peu de contrôle qu’elle pouvait avoir. elle frémit et alors qu’il glisse ses doigts sur sa bouche elle ne peut retenir cette envie de les mordiller, de jouer de sa langue sur la pulpe de ses doigts. quelques coups discrets alors que son regard de chat provoque Junho. elle passe une main sur son ventre et l’attire plus à elle encore, retenant son souffle à sentir les doigts du garçon frôler son sous-vêtement. elle était prête à se perdre dans ce baiser qu’il s’apprêtait à lui donner mais une voix les coupe, faisant grogner la jeune femme. La Mok douceur de la nuit avait laissé place à la Mok du jour, celle qui n’avait ni peur, ni froid aux yeux. celle qui cherchait l’attention de Junho et qui ne désirait n’être que ce corps qu’il malmenait. la jeune femme mentirait si elle disait ne pas avoir besoin de ce qu’ils faisaient, au delà de cette dévotion sans limite et sans borne qu’elle offrait à Junho, elle était en manque de sa fureur, de sa colère. et qu’importe qu’elle aussi soit dirigé contre Sunan, Mok ressentait cette envie pressante de manquer d’air sous sa poigne, comme un geste salvateur. elle pince ses lèvres et avise Junho, sait ce qu’elle doit faire pour le perdre encore plus. regardez ce gosse perdu, ce gosse qui ne sait plus ce qu’il doit faire, ce gosse qui se cache à nouveau dans cette peau du jeune étudiant. mais elle, plus qu’une autre, sait ce qu’il est réellement. elle attrape sa nuque et lorgne sur sa bouche alors que sa poigne est ferme, dominatrice. “ punis-la. punis moi. “ une dualité qu’elle savait rendre le plus vieux plus dingue encore qu’il ne l’était et alors qu’elle se détourne pour sortir de cette ruelle, elle fait glisser ses chouchous le long de ses cheveux pour faire disparaître Mok. sa belle chevelure s’emprisonne alors dans un chignon discret qui rappellera à Junho leur ébat dans ce love hotel. Ses longs cheveux était à l’image de Mok, Sunan elle … cette garce sans coeur, avait les cheveux court. Mok aurait alors les cheveux court. et elle savait qu’ainsi elle venait de mettre à l’écart leur nuit de réconfort, pour offrir à Junho une nuit de colère, d’anticipation, d'impatience, nourrir sa colère pour qu’il soit démon demain. Demain. Jouant son rôle, jouant de cette image, Mok quitte la ruelle avec un rire en venant attraper le bras du garçon qui la cherchait et elle se glisse dans la lumière laissant Junho à son ombre. Mok avait laissé place à ce rôle qu’elle jouait pour attiser la colère et le désir de Junho. Ne l’avait-il pas appelé pour ça ? Il voulait du réconfort. elle lui offrirait. mais avant ce réconfort, il devait imploser. Implose moi.

Ce n’était qu’un jeu dans lequel ils auraient pu se perdre. Les autres les auraient jugé, leurs aurait dit qu’ils se trompaient. Mais il n’était pas confus… il savait ce qu’il désirait. Mok, Sunan… tout était clair dans son esprit. Pourtant il avait l’air d’un gosse perdu, mais pas à la dérive. Eux savaient… de ce regard qu’ils s’échangeaient. Provocation douce et folle, de la voir avec cet autre garçon. Aguicheuse, joueuse… c’était elle qu’il voulait. Sous cette forme-là. Dans son esprit pervers et dérangé, il voyait sa blonde. Et il s’en mordait les doigts… la nuit était cruel ce soir. A l’en dégouté. Il se recula un peu, observa la jeune femme sans rien dire. Le pauvre type ne devait rien comprendre… et son esprit à lui aliéné la suivais des yeux. Il se sentit prit au piège. Pour la première fois depuis qu’ils avaient commencés. Il n’était pas l’heure, ni le moment… terrible euphorie qu’il devait apaiser. Il se redressa l’air de rien. Echangeant un regard, alors qu’ils savaient tous les deux. Junho ne suivait pas, ne retournait pas à l’intérieur. Il prit le chemin inverse, se tourna juste un instant pour que leurs regards se croisent. Silence pesant mais lueur divine à laquelle tous deux succomberaient... ses gestes étaient un peu nerveux. Il se passa une main dans les cheveux. S’éloignant jusqu’à ne plus revenir. Son cœur ne s’apaisait pour autant. Restant même dans une certaine angoisse qu’il ne contrôlait pas. Pas de nuit à partager avec elle ce soir. Ses pas le menaient déjà à sa chambre. Seul peut-être, a l’abri des regards et de trouble. Pourtant de ses doigts il envoya « rendez-vous demain à onze heure. » rien de plus rien de moins. La nuit n’aurait rien de salvateur. Il ne pourrait trouver le sommeil, si ce n’est penser à elle dans toutes ses formes. Comme un trouble, une image qui devenait floutée à son esprit. Inconscient qu’elle prenait trop de places dans sa vie. Addict à cette sensation qui le libérait. Mok était son remède…