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Yi Ga Eul
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Yi Ga Eul | Lun 3 Aoû - 0:09 Citer EditerSupprimer
Yi Ga Eul
“It is not where you start but
how high you aim that matters for success.”
how high you aim that matters for success.”
Yi (=Prune selon wikipédia) Ga Eul (=automne) 31 ans, 03/07/1989*. Autumn pour ta correspondante anglaise, c'est le seul surnom que tu n'ai jamais eu ; sans compté Eonni ou Noona asiatique, sud-coréenne *Date d'anniversaire attribuée par ta famille d'accueil et le gouvernement, comprenant des chiffres symboliques du christianisme. Véritable dates et lieu de naissance inconnus. | IDENTITY CARD |
Il parait que... Le seul moment où elle n'est pas une jeune femme forte et indépendante, c'est lorsqu'elle fait les boutiques avec son frère. Il n'y a alors comme un comportement d'enfant qui resurgit, une euphorie juvénile incontrôlable. :alex: Elle a été embauchée à Yonsei uniquement grâce aux relations de sa paroisse ? :syu: Elle a une démarche... Bizarre, tu ne trouves pas ? Élevée par des chrétiens conservateurs, elle n'est pas ce qu'il y a de plus ouvert. Mais on peut toujours progresser. Elle pense que la Kpop porte la jeunesse sur une pente glissante : sexualisation des corps, idolâtrie, milieu malsain, etc. Bon courage à celui ou celle qui voudra défendre cette industrie face à elle ! :lonely: Lorsqu'on te demande de te résumé, en un mot, tu réponds famille. Les gens trouve ça beau, ils ne savent pas toute la complexité de ce mot. Elle a décidé de former les futurs adultes de demain, puis elle a changé d'avis : elle formera les futurs adultes d'aujourd'hui. Son organisme encaisse mal l'alcool. Quelques verres et c'est Very Bad Trip ! Ici, tu peux lister quelques anecdotes et rumeurs concernant ton personnage. Alors parle nous un peu de ses habitudes, des petits trucs que tu voudrais que l'on sache ou des quelques détails croustillants dont tu voudrais nous faire part. | Dis nous qui tu es ! Ton rapport aux autres est paradoxale. Pendant longtemps ton monde s'est résumé à ta seule famille, alors tu étais mal à l'aise avec toute personne extérieure. Tu t'es construite dans la solitude, elle t'est familière. Alors tu la préfère à la foule. Tu n'iras donc pas vers les autres, mais tu accueilleras ceux qui viennent à toi. Car se renfermer sur soi et n'accepté de voir personne, ce n'est pas socialement acceptable. Ce serait se complaire dans une solution de facilité et ce n'est pas toi. Tu as choisi de devenir quelqu'un, malgré tout ; de rester forte, quoi qu'il arrive. Hors de question de faillir. Tu ne t'ouvres pas non plus réellement. Tu n'as pas le temps pour ça. Tu pourrais te laisser distraire, t'éloigner bêtement de ton but. Et puis c'est effrayant, de s'ouvrir, de s'exposer. ******* Lorsqu'on vit ce que tu as vécu, lorsqu'on traverse ce que tu as traversé, lorsqu'on y survit, on ressort plus fort et plus fragile à la fois. Pour cacher cette fragilité, certains se concentrent sur leur force, ils deviennent athlètes ou écrivent des bouquins. D'autres jouent d'une image décontractée et extravertie, ils sont tout sourire et décident de croquer la vie à pleine dents. D'autres encore la nient complètement. Refusant de se déclarer infirme, ils mènent une vie des plus banales. Tous ont une carapace taguée tout va bien, je suis fort et indépendant. Ce n'est pas un mensonge : tu es forte, tu es indépendante. Mais à force de brandir cette phrase tel un bouclier, tu as oublié, tu as le droit d'être plus. Deux mots ne pourront jamais te résumé à eux-seuls. Tu es un être humain, pas plus ou moins qu'un autre. Un être complexe, tantôt pleine d'énergie, tantôt fatiguée, tantôt lumineuse, tantôt boudeuse, tantôt ci, tantôt ça, ou tout à la fois. Tu le sais, pourtant, ta fragilité, tu la gardes pour toi ; tu ne peux pas la laisser apparaître. Elle est toujours là, elle fait partie de toi. Certains jours elle ébranle ta confiance. Mais impossible de la partager. ******* La Vie, Dieu, le destin, qu'importe le nom qu'on lui donne, il ne te connaît pas. Tu te battras, même si tu souffres, même si tu trébuches, qu'importe, tu continueras. Tu deviendras quelqu'un. Voici le petit coin pour nous parler du caractère de ton personnage. On ne te demande bien évidemment pas de nous écrire un roman de 1000 pages mais assure toi tout de même de le développer suffisamment pour qu'on sache à qui on a à faire. Après tout, le caractère, c'est quand même l'une des étapes les plus importantes de la création d'un personnage. /div> |
Fake Newbie Je suis une citoyenne du monde de bientôt 26 ans. J'ai commencé à rp il y a quelques années mais je n'étais pas assez stable dans ma vie personnelle pour être active. Aujourd'hui ça va mieux et je retourne sur le forum qui m'avait tellement accroché que j'en ai gardé l'adresse dans un coin de mon téléphone.
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Re: Yi Ga Eul | Lun 3 Aoû - 0:10 Citer EditerSupprimer
It's my life...
et là une petite citation...
J'aimerais faire plusieurs pré-liens (ici, là,
ici aussi, et là aussi) alors merci de m'envoyer un message si tu remarques quelque chose qui ne correspond pas. .
Les gens se présentent souvent en donnant leur nom, leur âge et leur profession. Plus loin dans la conversation, pas très loin généralement, vient la question des origines sociales. C'est une série de questions d'apparence innocentes, d'où l'on vient, ce que fait notre père, notre mère, d'où est-on diplômé, quelles sont les pays déjà visités. Ces questions paraissent simplement meubler les premiers échanges et bien souvent on ne réalise pas, au moment de les poser, que leurs réponses changeront notre rapport à l'autre. Il doit bien y avoir un vocabulaire sociologique pour qualifier la chose. C'est systématique, immuable, chaque nouvelle rencontre, chaque présentation, chaque entretien, encore et toujours elles reviennent, sournoisement. Tu as appris à les craindre durant toute ton enfance. Et tu ne peux pas t'avouer que les réponses t'échappent. Oui, tu peux présenter le quartier où tu as grandi, l'université qui t'a accepté, les villes coréennes où tu t'es rendue en vacances. Mais tout est éclipsé par tes origines, tes vraies origines. Tu peux le leur cacher, parler de ton père et de ta mère sans tout dévoiler, mais qu'importe, toi tu sais. Tu sais que tu n'es rien. Un œuf fissuré sur un rayon de supermarché. C'est l'image qui s'est imposée à toi. Qui de l’œuf ou de la poule est venue en premier ? Question stupide que les enfants ont parfois posée. Ta question à toi c'est d'où vient l’œuf ? D'où tu viens ? De quelle sorte de poulailler sordide la poule qui t'a pondue provient-elle pour que tu finisses abandonnée dans cette boîte. Ou était-ce le coq qui ne pouvait pas assumer son devoir, trop déplumé, ou bien désintéressé. La poule voulait-elle du coq ou est-il entrer sans frapper, peut-être frappait-il de trop. L’œuf a-t-il au moins été couvé, même un peu, pas longtemps.
Avec le temps tu les as imaginés en coucous, puis en grenouille, tu as fait tout le bestiaire de ceux qui n'élèvent pas leurs petits. En grandissant tu as cessé, pas de te torturer non, seulement d'y voir des animaux plutôt que des humains.
C'était peut-être mieux quand ce n'était que des animaux, parce qu'à l'époque où ce n'était que des animaux, tu ne souffrais pas vraiment. Finalement tu te protégeais. Mais on finit tous par grandir, notre cerveau nous extirpe de l'enfance, notre corps nous propulse dans l'âge ingrat et plus rien ne nous protège. Toutes les émotions se bousculent, incontrôlables. Le barrage s’effondre : l'envie, la souffrance, la solitude, tout nous submerge. Et on devient à même de comprendre... On décrypte alors le regard de l'autre, on réalise notre place dans la société. Tu t'es sentie si minable, tellement minable. Pauvre petite, sans même un nom, dépourvue de généalogie. Même les mendiants en ont une, toi tu n'en avais pas. Ces quelques années de ta vie, entre la naïveté de l'enfance et ta résolution à devenir quelqu'un, ces quelques années ont été abominables. Et même ce mot semble trop doux. La colère t'accompagnait constamment. Elle rugissait contre tes parents et les autres, ceux qui ont renoncé à ce titre, contre le gouvernement, contre tes frères et sœurs même, encore protéger dans leur monde d'enfant. Et finalement, elle te blessait surtout toi. Elle te dévorait. Peut-être que tu la laissais faire. Peut-être qu'en te sentant insignifiante et méprisable, tu l'autorisais à prendre possession de toi. Peut-être que tu pensais qu'il était juste que tu souffres ainsi. Qui étais-tu pour mériter autre chose après tout ? Rien, juste un œuf fissuré sur un rayon de supermarché, dont personne ne veut. Heureusement, les moments de joie, de légèreté, te portaient quelquefois au-delà de toi-même et tu respirais un bref instant. Ces moments-là, ces moments-là étaient plus doux que le miel. Une oasis au milieu du désert. Tu les dois au petit chien que tu croisais sur le chemin de l'école, à quelques-unes de tes meilleures notes, à de rares fous rires entre amies, mais avant tout à ta tribu de dongsaeng.
Car contrairement à la majorité des enfants dans ta situation, tu n'étais pas dans un orphelinat. Toi tu as été placée dans une des premières familles d'accueil du pays. Un système encore minoritaire aujourd'hui. En échange d'une rémunération, certaines familles ouvrent leur maison à un ou plusieurs de ces enfants dont personne ne veut. Ta famille à toi, c'est même l'église qui l'a recommandée. Non mais t'y crois ? L'amour chrétien, tu parles. L'argent chrétien peut-être. Et une bonne dose de morale chrétienne aussi. C'est comme ça, c'était ta vie.
Au chaud, au sec et à l'abri du besoin, même s'il te manquait ce petit quelque chose qui aurait fait d'eux tes parents, tu étais au chaud, au sec et à l'abri du besoin. Ils n'étaient pas maltraitant, négligeant oui, c'est sûr. Parce qu'ils ne savaient pas sans doute, ou ne voulaient pas comprendre plutôt, que vous, toi et les autres, vous tous, vouliez simplement être aimés, vraiment, honnêtement, passionnément. Aujourd'hui tu as grandi, aujourd'hui tu les plains. Tu t'es imaginé à quoi ressemblait leur enfance, comment étaient leurs propres parents. Aujourd'hui tu as grandi, aujourd'hui tu les remercies. Tu étais au chaud, au sec et à l'abri du besoin, ils n'étaient pas maltraitant ; sans eux, jamais tu n'aurais connu aucun de tes frères et sœurs. Et qui sait si tu aurais été embauchée à Yonsei sans l'appui de leur église. Pourtant, tu n'as jamais pu te départir d'un certain ressentiment à leur égard : pourquoi ne pas t'avoir adopté ? Pourquoi ne pouvaient-ils voir plus loin qu'une bonne oeuvre ? Après tout ce temps, étais-tu seulement différente du mendiant à qui il faut faire la charité ? N'étiez-vous vraiment qu'une source de revenus et de compassion chrétienne ?
Il te manque un bout de toi-même. Littéralement. C'est vraiment le destin qui se fiche de toi. Tu n'étais pas assez brisée, tu n'avais pas assez souffert à essayer de bricoler quelque chose d'une identité avec les morceaux dont tu disposais, non, non bien sûr ! Il fallait trancher dans le vif, faire correspondre ta psyché et ton physique. Oui, allons y, crachons lui au visage ! Pour qui elle se prend à vouloir être quelqu'un !? Elle n'est personne, il faudrait le lui rappeler ! Il faut briser ses rêves et ses espoirs, il faut briser son corps ! Arrachons-lui la peau, broyons-lui les os !
Si tu t'étais exprimée à cette époque, c'aurait été de cette façon. Tu aurais eu l'air d'une folle. Tu étais folle. Folle de colère, folle de chagrin, folle d'injustice, folle de désespoir... Tu pensais être fichue, non, en fait au début tu ne pensais même plus. Tu étais là, sans être là, emplie de cette colère d'adolescence dont tu pensais t'être défaite. Et puis tu es devenue apathique, absente, presque léthargique. C'est seulement après que tu t'es dis que tu étais fichue. La puissance de ce sentiment ! On ne peut pas le décrire, il faut le vivre. A vivre c'est une torture, insoutenable. C'est physique, c'est viscéral. Violent, insoutenable. Tellement insoutenable qu'on ne peut que combattre ou mourir. Un combat seule face à soi-même, extrêmement pénible. Mais tu as trouvé la force, tu l'as créée. Elle vient de toi et uniquement de toi. Elle a forgé la femme que tu es. Ça n'a pas été facile, ça ne s'est pas fait en un jour, c'est même encore délicat par moment.
Et puis il y a ça, mais il y a aussi le côté physique, pratique. Ça fait mal, même avec la prothèse, c'est inconfortable. Il a fallu aller chez le kiné. Il a fallu retirer ton pantalon. Il a fallu qu'il t'examine, qu'il te touche, entre les cuisses, sur les fesses, sur les hanches. Il a fallu réapprendre à bouger, à marcher d'une autre façon. Il a fallu que tu regardes ton morceau de chair boursouflée et douloureux. Il a fallu prendre un paquet de médicaments. Et rien y fait, tu la sens comme si elle était là. Elle brûle, elle est lourde même.
Tu avais mal et tu étais perdue, alors en pensant bien faire on t'a conduite à un groupe de soutien. C'est là que tu as réalisé que malgré toute ta combativité, toute ta hargne, tous tes efforts, c'était fini, tu ne serais jamais comme avant. Et tu ne voulais pas, tu ne voulais même pas les regarder. Ils font pitié, ils n'ont plus forme humaine. Tu t'es détesté à la seconde où tu l'as pensé. La peur t'a complètement submergée, tu ne pouvais plus respirer. Tu as dû fuir.
Quelques semaines après tu t'es décidé de ressortir. Petit pas par petit pas tu avançais. Un jour, sortie de ton fauteuil et libérée de tes béquilles, tu y es retournée. Tu t'es assise avec les autres, tu as soufflée un grand coup puis tu as souri. Un peu forcé le sourire, mais on s'en fout. C'était déjà énorme d'être là. La réunion s'est passée, tu y as survécu. Tu y es retournée, pas le lendemain, pas tout de suite, mais tu y es retournée. Et puis c'est devenu régulier. Ce furent tes premières sorties, tu les faisais en cachette. Elles t'ont donné une excuse pour mettre le pied dehors, de ta propre volonté ; pas parce que tu devais aller à l'hôpital ou chez le kiné, non, parce que tu le voulais.
Quand tu t'es sentie prête tu as repris tes études. Tu t'es longtemps dis que tu deviendrais enseignante : c'était le mieux que tu pouvais espérer étant données tes origines sociales. Mais ton petit frère, bien décidé à entamer un cursus de médecine, t'a prouvé le contraire. Tu lui as payé des cours dans les meilleurs hagwon avec l'argent sensé compenser ta jambe. Et il a réussi le bougre ! Il a été accepté, à Yonsei en plus, et avec une petite bourse ! Tu n'as alors plus hésité à viser le haut du panier dans ta discipline. Ta thèse a eu un écho relatif dans le petit monde des historiens, ce qui t'a permis de la faire traduire et publier en anglais. Tu as publié quelques articles dans des revues plus ou moins prestigieuses avant de te faire repérer par un éditeur souhaitant entamer une série d'ouvrages sur l'histoire du pays depuis le Samhan. En voyant ton registre de famille, il a finalement décidé de se passer de toi. Ce fut le premier d'une longue liste. Ta jambe, au moins, tu peux la cacher, ton registre de famille tu ne peux pas. Légalement ils ont le droit de te le demander, et ceux qui demandent ne sont généralement pas enclins à engager quelqu'un comme toi. Mais tu as continué, et mine de rien, tu t'es fait un petit nom dans le milieu. Pas grand chose, juste assez pour être citée en bibliographie d'articles importants, mais tout de même, tu en gonflais de fierté. A côté tu donnais quelques cours particuliers de préparation au Suneung. Deux ans plus tard, ta plus grande réussite : ta thèse qui fini dans la bibliothèque d'Harvard. La vie prenait une saveur nouvelle. Enfin, enfin, tu pouvais enfin sincèrement remercier Dieu dans tes prières.
Visiblement, il t'a entendu. Le Pasteur de la paroisse dans laquelle tu as été baptisée te contacte : ils recherchent quelqu'un à Yonsei, un historien.
ici aussi, et là aussi) alors merci de m'envoyer un message si tu remarques quelque chose qui ne correspond pas. .
Les gens se présentent souvent en donnant leur nom, leur âge et leur profession. Plus loin dans la conversation, pas très loin généralement, vient la question des origines sociales. C'est une série de questions d'apparence innocentes, d'où l'on vient, ce que fait notre père, notre mère, d'où est-on diplômé, quelles sont les pays déjà visités. Ces questions paraissent simplement meubler les premiers échanges et bien souvent on ne réalise pas, au moment de les poser, que leurs réponses changeront notre rapport à l'autre. Il doit bien y avoir un vocabulaire sociologique pour qualifier la chose. C'est systématique, immuable, chaque nouvelle rencontre, chaque présentation, chaque entretien, encore et toujours elles reviennent, sournoisement. Tu as appris à les craindre durant toute ton enfance. Et tu ne peux pas t'avouer que les réponses t'échappent. Oui, tu peux présenter le quartier où tu as grandi, l'université qui t'a accepté, les villes coréennes où tu t'es rendue en vacances. Mais tout est éclipsé par tes origines, tes vraies origines. Tu peux le leur cacher, parler de ton père et de ta mère sans tout dévoiler, mais qu'importe, toi tu sais. Tu sais que tu n'es rien. Un œuf fissuré sur un rayon de supermarché. C'est l'image qui s'est imposée à toi. Qui de l’œuf ou de la poule est venue en premier ? Question stupide que les enfants ont parfois posée. Ta question à toi c'est d'où vient l’œuf ? D'où tu viens ? De quelle sorte de poulailler sordide la poule qui t'a pondue provient-elle pour que tu finisses abandonnée dans cette boîte. Ou était-ce le coq qui ne pouvait pas assumer son devoir, trop déplumé, ou bien désintéressé. La poule voulait-elle du coq ou est-il entrer sans frapper, peut-être frappait-il de trop. L’œuf a-t-il au moins été couvé, même un peu, pas longtemps.
Avec le temps tu les as imaginés en coucous, puis en grenouille, tu as fait tout le bestiaire de ceux qui n'élèvent pas leurs petits. En grandissant tu as cessé, pas de te torturer non, seulement d'y voir des animaux plutôt que des humains.
C'était peut-être mieux quand ce n'était que des animaux, parce qu'à l'époque où ce n'était que des animaux, tu ne souffrais pas vraiment. Finalement tu te protégeais. Mais on finit tous par grandir, notre cerveau nous extirpe de l'enfance, notre corps nous propulse dans l'âge ingrat et plus rien ne nous protège. Toutes les émotions se bousculent, incontrôlables. Le barrage s’effondre : l'envie, la souffrance, la solitude, tout nous submerge. Et on devient à même de comprendre... On décrypte alors le regard de l'autre, on réalise notre place dans la société. Tu t'es sentie si minable, tellement minable. Pauvre petite, sans même un nom, dépourvue de généalogie. Même les mendiants en ont une, toi tu n'en avais pas. Ces quelques années de ta vie, entre la naïveté de l'enfance et ta résolution à devenir quelqu'un, ces quelques années ont été abominables. Et même ce mot semble trop doux. La colère t'accompagnait constamment. Elle rugissait contre tes parents et les autres, ceux qui ont renoncé à ce titre, contre le gouvernement, contre tes frères et sœurs même, encore protéger dans leur monde d'enfant. Et finalement, elle te blessait surtout toi. Elle te dévorait. Peut-être que tu la laissais faire. Peut-être qu'en te sentant insignifiante et méprisable, tu l'autorisais à prendre possession de toi. Peut-être que tu pensais qu'il était juste que tu souffres ainsi. Qui étais-tu pour mériter autre chose après tout ? Rien, juste un œuf fissuré sur un rayon de supermarché, dont personne ne veut. Heureusement, les moments de joie, de légèreté, te portaient quelquefois au-delà de toi-même et tu respirais un bref instant. Ces moments-là, ces moments-là étaient plus doux que le miel. Une oasis au milieu du désert. Tu les dois au petit chien que tu croisais sur le chemin de l'école, à quelques-unes de tes meilleures notes, à de rares fous rires entre amies, mais avant tout à ta tribu de dongsaeng.
Car contrairement à la majorité des enfants dans ta situation, tu n'étais pas dans un orphelinat. Toi tu as été placée dans une des premières familles d'accueil du pays. Un système encore minoritaire aujourd'hui. En échange d'une rémunération, certaines familles ouvrent leur maison à un ou plusieurs de ces enfants dont personne ne veut. Ta famille à toi, c'est même l'église qui l'a recommandée. Non mais t'y crois ? L'amour chrétien, tu parles. L'argent chrétien peut-être. Et une bonne dose de morale chrétienne aussi. C'est comme ça, c'était ta vie.
Au chaud, au sec et à l'abri du besoin, même s'il te manquait ce petit quelque chose qui aurait fait d'eux tes parents, tu étais au chaud, au sec et à l'abri du besoin. Ils n'étaient pas maltraitant, négligeant oui, c'est sûr. Parce qu'ils ne savaient pas sans doute, ou ne voulaient pas comprendre plutôt, que vous, toi et les autres, vous tous, vouliez simplement être aimés, vraiment, honnêtement, passionnément. Aujourd'hui tu as grandi, aujourd'hui tu les plains. Tu t'es imaginé à quoi ressemblait leur enfance, comment étaient leurs propres parents. Aujourd'hui tu as grandi, aujourd'hui tu les remercies. Tu étais au chaud, au sec et à l'abri du besoin, ils n'étaient pas maltraitant ; sans eux, jamais tu n'aurais connu aucun de tes frères et sœurs. Et qui sait si tu aurais été embauchée à Yonsei sans l'appui de leur église. Pourtant, tu n'as jamais pu te départir d'un certain ressentiment à leur égard : pourquoi ne pas t'avoir adopté ? Pourquoi ne pouvaient-ils voir plus loin qu'une bonne oeuvre ? Après tout ce temps, étais-tu seulement différente du mendiant à qui il faut faire la charité ? N'étiez-vous vraiment qu'une source de revenus et de compassion chrétienne ?
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Il te manque un bout de toi-même. Littéralement. C'est vraiment le destin qui se fiche de toi. Tu n'étais pas assez brisée, tu n'avais pas assez souffert à essayer de bricoler quelque chose d'une identité avec les morceaux dont tu disposais, non, non bien sûr ! Il fallait trancher dans le vif, faire correspondre ta psyché et ton physique. Oui, allons y, crachons lui au visage ! Pour qui elle se prend à vouloir être quelqu'un !? Elle n'est personne, il faudrait le lui rappeler ! Il faut briser ses rêves et ses espoirs, il faut briser son corps ! Arrachons-lui la peau, broyons-lui les os !
Si tu t'étais exprimée à cette époque, c'aurait été de cette façon. Tu aurais eu l'air d'une folle. Tu étais folle. Folle de colère, folle de chagrin, folle d'injustice, folle de désespoir... Tu pensais être fichue, non, en fait au début tu ne pensais même plus. Tu étais là, sans être là, emplie de cette colère d'adolescence dont tu pensais t'être défaite. Et puis tu es devenue apathique, absente, presque léthargique. C'est seulement après que tu t'es dis que tu étais fichue. La puissance de ce sentiment ! On ne peut pas le décrire, il faut le vivre. A vivre c'est une torture, insoutenable. C'est physique, c'est viscéral. Violent, insoutenable. Tellement insoutenable qu'on ne peut que combattre ou mourir. Un combat seule face à soi-même, extrêmement pénible. Mais tu as trouvé la force, tu l'as créée. Elle vient de toi et uniquement de toi. Elle a forgé la femme que tu es. Ça n'a pas été facile, ça ne s'est pas fait en un jour, c'est même encore délicat par moment.
Et puis il y a ça, mais il y a aussi le côté physique, pratique. Ça fait mal, même avec la prothèse, c'est inconfortable. Il a fallu aller chez le kiné. Il a fallu retirer ton pantalon. Il a fallu qu'il t'examine, qu'il te touche, entre les cuisses, sur les fesses, sur les hanches. Il a fallu réapprendre à bouger, à marcher d'une autre façon. Il a fallu que tu regardes ton morceau de chair boursouflée et douloureux. Il a fallu prendre un paquet de médicaments. Et rien y fait, tu la sens comme si elle était là. Elle brûle, elle est lourde même.
Tu avais mal et tu étais perdue, alors en pensant bien faire on t'a conduite à un groupe de soutien. C'est là que tu as réalisé que malgré toute ta combativité, toute ta hargne, tous tes efforts, c'était fini, tu ne serais jamais comme avant. Et tu ne voulais pas, tu ne voulais même pas les regarder. Ils font pitié, ils n'ont plus forme humaine. Tu t'es détesté à la seconde où tu l'as pensé. La peur t'a complètement submergée, tu ne pouvais plus respirer. Tu as dû fuir.
Quelques semaines après tu t'es décidé de ressortir. Petit pas par petit pas tu avançais. Un jour, sortie de ton fauteuil et libérée de tes béquilles, tu y es retournée. Tu t'es assise avec les autres, tu as soufflée un grand coup puis tu as souri. Un peu forcé le sourire, mais on s'en fout. C'était déjà énorme d'être là. La réunion s'est passée, tu y as survécu. Tu y es retournée, pas le lendemain, pas tout de suite, mais tu y es retournée. Et puis c'est devenu régulier. Ce furent tes premières sorties, tu les faisais en cachette. Elles t'ont donné une excuse pour mettre le pied dehors, de ta propre volonté ; pas parce que tu devais aller à l'hôpital ou chez le kiné, non, parce que tu le voulais.
Quand tu t'es sentie prête tu as repris tes études. Tu t'es longtemps dis que tu deviendrais enseignante : c'était le mieux que tu pouvais espérer étant données tes origines sociales. Mais ton petit frère, bien décidé à entamer un cursus de médecine, t'a prouvé le contraire. Tu lui as payé des cours dans les meilleurs hagwon avec l'argent sensé compenser ta jambe. Et il a réussi le bougre ! Il a été accepté, à Yonsei en plus, et avec une petite bourse ! Tu n'as alors plus hésité à viser le haut du panier dans ta discipline. Ta thèse a eu un écho relatif dans le petit monde des historiens, ce qui t'a permis de la faire traduire et publier en anglais. Tu as publié quelques articles dans des revues plus ou moins prestigieuses avant de te faire repérer par un éditeur souhaitant entamer une série d'ouvrages sur l'histoire du pays depuis le Samhan. En voyant ton registre de famille, il a finalement décidé de se passer de toi. Ce fut le premier d'une longue liste. Ta jambe, au moins, tu peux la cacher, ton registre de famille tu ne peux pas. Légalement ils ont le droit de te le demander, et ceux qui demandent ne sont généralement pas enclins à engager quelqu'un comme toi. Mais tu as continué, et mine de rien, tu t'es fait un petit nom dans le milieu. Pas grand chose, juste assez pour être citée en bibliographie d'articles importants, mais tout de même, tu en gonflais de fierté. A côté tu donnais quelques cours particuliers de préparation au Suneung. Deux ans plus tard, ta plus grande réussite : ta thèse qui fini dans la bibliothèque d'Harvard. La vie prenait une saveur nouvelle. Enfin, enfin, tu pouvais enfin sincèrement remercier Dieu dans tes prières.
Visiblement, il t'a entendu. Le Pasteur de la paroisse dans laquelle tu as été baptisée te contacte : ils recherchent quelqu'un à Yonsei, un historien.
Han Kyung Ho
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Re: Yi Ga Eul | Lun 3 Aoû - 1:30 Citer EditerSupprimer
(Re)bienvenue parmi nous
Bon courage pour ta fiche et mélanger tous ses pré-liens
D'ailleurs, c'est super top de les mêler les uns aux autres
________________________________
Bon courage pour ta fiche et mélanger tous ses pré-liens
D'ailleurs, c'est super top de les mêler les uns aux autres
Stay here with me
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Re: Yi Ga Eul | Lun 3 Aoû - 1:36 Citer EditerSupprimer
bienvenueeee,
en tout cas j'ai adoré lire le début de ton histoire, clever
bon courage avec le reste
:tentate:
en tout cas j'ai adoré lire le début de ton histoire, clever
bon courage avec le reste
:tentate:
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Re: Yi Ga Eul | Lun 3 Aoû - 10:17 Citer EditerSupprimer
Coucou toi
Rebienvenue (si j'ai bien compris ?! ) par ici ! J'espère que tu te plairas parmi nous
Hâte de voir ce que tu vas faire de tous ces pre-liens et aussi très hâte de voir qui tu vas choisir comme bouille
Bon courage pour la suite
Rebienvenue (si j'ai bien compris ?! ) par ici ! J'espère que tu te plairas parmi nous
Hâte de voir ce que tu vas faire de tous ces pre-liens et aussi très hâte de voir qui tu vas choisir comme bouille
Bon courage pour la suite
Lee Beom Ho
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Re: Yi Ga Eul | Lun 3 Aoû - 10:19 Citer EditerSupprimer
Te voici parmi nous, bienvenue
J'espère que tu vas te plaire ici (j'en doute pas !) et je suis ravie que tu ais pris la trentenaire J'ai hâte de voir ce que tu vas nous faire avec tous ses pré-liens !
Je t'envoie tout de suite par mp les têtes que j'avais en tête pour un perso féminin d'une trentaine d'années, j'espère que t'y trouveras ton bonheur
Bon courage pour ta fiche
________________________________
J'espère que tu vas te plaire ici (j'en doute pas !) et je suis ravie que tu ais pris la trentenaire J'ai hâte de voir ce que tu vas nous faire avec tous ses pré-liens !
Je t'envoie tout de suite par mp les têtes que j'avais en tête pour un perso féminin d'une trentaine d'années, j'espère que t'y trouveras ton bonheur
Bon courage pour ta fiche
SWEET DREAMS who are you ? why do you hide in the darkness and listen to my private thoughts ? |
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Re: Yi Ga Eul | Lun 3 Aoû - 11:04 Citer EditerSupprimer
coucou, rebienvenue officiellement hâte de voir ton mélange de préliens, c'est super en tout cas d'être intéressée par autant de préliens du coup, hâte de te voir dc aussi courage pour choisir ta bouille et pour finir la fiche
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Re: Yi Ga Eul | Lun 3 Aoû - 17:05 Citer EditerSupprimer
Hello hello~
Je passe également ici au cas où tu n'ai pas remarqué mon passage sur ta fiche invité~
Bienvenue parmi nous et uhuuhu je vois déjà un lien bien intéressant qui pourrait se construire entre nos poussins
Je passe également ici au cas où tu n'ai pas remarqué mon passage sur ta fiche invité~
Bienvenue parmi nous et uhuuhu je vois déjà un lien bien intéressant qui pourrait se construire entre nos poussins
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Invité
Re: Yi Ga Eul | Lun 3 Aoû - 19:28 Citer EditerSupprimer
c'est une super idée de mélanger les pré-liens qui te plaisent !
bienvenue parmi nous, hâte de voir tout ça
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Invité
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Re: Yi Ga Eul | Lun 3 Aoû - 19:31 Citer EditerSupprimer
bienvenuuuue parmi nous
une future trentenaire de ce que j'ai pu comprendre ? c'est trop cool, j'ai plein de persos dans cette tranche d'âge
une future trentenaire de ce que j'ai pu comprendre ? c'est trop cool, j'ai plein de persos dans cette tranche d'âge
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