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talking to the moon - ga eul

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talking to the moon - ga eul | Dim 16 Aoû - 16:39
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@Yi Ga Eul


— Un soupire qui s’échappait d’entre ses lèvres, une main qu’il passait dans ses cheveux. L’air si peu sûr de lui, Do Young observait le bâtiment face à lui. Il hésitait encore, se rappelait de cette première réunion, à laquelle il avait assisté quelques jours plus tôt. Il était resté en retrait, n’avait pas dit un mot. Mais il se souvenait encore, de l’état dans lequel il était en sortant. Ces quelques histoires qu’il avait entendu, ces autres personnes, comme lui. A vivre différemment. A cause de la maladie, à cause d’un accident. Des expériences contées, parfois similaires, parfois à l’opposé de lui. Mais surtout, des gens aussi abîmés que lui. Et si sa vie changeait sur le plan professionnel, Do Young savait, qu’il était grand temps de se libérer de ce poids. Il allait devoir avouer la vérité, un jour ou l’autre, à ceux qui lui étaient proches. A Bo Bae surtout. Elle qui lui accordait toute sa confiance, qui lui avait offert une place à ses côtés, au Kurss. Comment pouvait-il encore lui mentir ? C’était trop douloureux, de la regarder en face, de continuer ainsi. Mais il n’avait pas encore le courage de parler de tout ça, encore moins à elle. Alors peut-être bien qu’en discutant avec des étrangers, sa langue allait finir par se délier. C’était finalement tout ce qu’il espérait, en venant ici. Ses longues séances chez les psy après son accident n’avaient rien changé, sûrement parce qu’il était trop borné, pas encore prêt. Mais cette fois, il était temps. Temps de dire tout ce qu’il avait sur le coeur, même si ça ne se ferait pas en une fois. Alors il avait osé, passer le pas de cette porte. Entrer dans cette salle et prendre place sur l’une des chaises libres. Le groupe avait déjà commencé sa réunion, alors qu’il tentait de se faire discret. Pour autant, celui qui présidait la séance l’avait remarqué, s’était tourné vers lui au bout de quelques minutes. « Bonjour jeune homme, voulez-vous vous présenter ? » avait-il demandé, d’un air amical. « Je … Peut-être plus tard. » avait-il simplement répondu, laissant à d’autres la possibilité de parler. Mais son tour arrivait plus vite qu’il ne l’aurait cru, malgré les échanges qui se déroulaient devant lui. Son regard était triste. D’une tristesse infinie, alors qu’il entendait ces quelques mots. « On ne s’en rend pas compte, mais un accident est parfois si vite arrivé. » Une vérité brute, qui l’avait secoué, tandis qu’il relevait la tête. Un regard que celui qui lui faisait face lui lançait, alors qu’il se mordait la lèvre. « Et ça détruit des vies. » répondait-il simplement, une douleur certaine dans la voix. Ca avait détruit la sienne, en tout cas. Ca avait tout chamboulé, au point que même plusieurs années après, il ne se reconnaissait toujours pas.
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Re: talking to the moon - ga eul | Lun 17 Aoû - 21:10
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@Yi Ga Eul


— Malgré les années, tu continuais à te rendre régulièrement aux groupes de soutien. La toute première réunion tu n'y as pas assisté, tu n'as pas pu. A peine arrivée tu t'es sauvée. Tu les as tous trouvé pathétiques, affreux et tu ne voulais pas, oui tu ne voulais pas être, toi aussi, pathétique et affreuse. Tu ne voulais pas faire partie de ce groupe. C'est horrible de penser comme ça, bien sûr. Tu en as culpabiliser, avant de réaliser : si tu continue à nier les choses, à t'enfermer chez toi, emplie de colère et de désespoir, tu vas vraiment finir pathétique et affreuse.
Tu t'es alors reprise en main, tu t'es battue, comme une tigresse. Ce combat était surtout contre toi-même. Quelques temps après, affrontant tes peurs, tu es allée à une autre de ces réunions. C'est précisément parce que tu t'y sentais mal que tu devais y retourner. Tu voulais forcer les choses, te forcer à des choses déplaisantes, pour les surmonter, pour pouvoir tout surmonter. Finalement, ces réunions, où tu te forçais à aller, sont devenues tes premières sorties officielles, les premières que tu faisais de ton propre chef.
Et mine de rien, elles t'ont offert quantité de petits conseils qui facilitent la vie. Des informations rarement accessibles en dehors de ce cercle de privilégiés : l'existence de prothèses adaptées au port de talons, l'utilité d'une chaise de douche ou des recommandations de spécialistes.
Aujourd'hui ces groupes restreint sont devenus ton échappatoire, un souffle de laisser-aller dans un monde d'apparences. Tu te dois de ne rien laisser transparaître, de constamment te montrer irréprochable, tel est le diktat de la société. Tu te dois de ne rien laisser transparaître, de toujours être forte, tel est la règle que tu t'imposes à toi-même. Pour tenir debout, pour réussir.
Ici, dans ce bâtiment, dans cette salle, sur cette chaise, avec ces gens, tu peux. Tu peux t’énerver, pleurer, rire, être fragile, fatiguée, mal habillée, tu peux monter tes doutes et tes peurs ; les gens t'écoutent et compatissent.

Jimin a encore besoin de raconter son histoire, son besoin d'être écoutée est toujours aussi fort. Alors on l'écoute, en silence et quand le récit se termine on lui montre notre compassion et notre soutien. C'est à ce moment que tu entends M. Choe dire « Bonjour jeune homme, voulez-vous vous présenter ? » et quelqu'un lui répondre « Je... Peut-être plus tard ». Tu ne l'avais pas remarqué, il s'était installé pendant que Jimin parlait. Tu le regardas un moment puis la séance reprit et tu t'y replongeas. Tu n'as pas su le voir.
Il est un peu effacé, en retrait, mais il écoute. La tête baissée, il ne nous laisse pas enter dans la tristesse de son regard. C'est déjà dur pour lui d'être là, comme ça l'était pour toi. Au cours de son récit, un autre membre du groupe prononce une phrase, anodine pour les gens de l'extérieur mais terriblement vrai pour nous. Le jeune homme sort de son silence. Doucement il relève la tête, dévoilant l’abîme de ses yeux : « Et ça détruit des vies. ». La douleur qui s'échappait de ces quelques mots résonnait dans nos tripes, dans nos cœurs et dans nos âmes. Enfin, tu ne peux pas parler pour les autres mais toi tu l'as sentie.
Tous les regards se sont tournés vers lui, quémandant plus d'information. Comme si c'était facile de s'ouvrir à des inconnus. « Oui, ma vie est détruite. Je ne suis plus rien. C'est plus la peine de rêver, je n'arriverai plus à rien. Mon corps ne ressemble même plus à un corps. Ma vie est détruite. J'ai pensé ça, pendant longtemps. Et c'est vrai, la vie ne sera plus jamais la même. On l'a changé à jamais, sans me demander mon avis. On a brisé mes rêves et mes espoirs, à peine entrer dans le monde, on m'a volé ma jambe. Mais j'ai décidé que personne ne pouvait détruire ma vie, personne à part moi. Je suis la seule capable de me détruire, en m'enterrant chez moi, en me privant des joies de la vie. Il ne fallait que ça pour que je transforme cette merde en quelque chose et aujourd'hui j'enseigne dans une université prestigieuse. Ce qui m'est arrivé m'a changé, à jamais, et ça craint. Seulement je suis toujours là. Et c'est aussi grâce à vous tous, alors merci ! » M. Choe t'approuve, te remercie d'avoir partagé et les gens t'applaudissent. Tu souris en faisant quelques révérences de politesse. Discrètement, tu cherches le jeune homme, tu essayes de lire à travers ses yeux.


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Re: talking to the moon - ga eul | Mer 9 Sep - 19:59
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@Yi Ga Eul


— C’était difficile pour Do Young d’être assis dans cette pièce, d’écouter cette autre histoire. Différente de celles qu’il avait pu entendre lors de cette première réunion à laquelle il s’était présenté. Compliqué de gérer ses émotions, se souvenir de cet accident qui avait tout détruit sur son passage. A son esprit revenaient tous ces souvenirs douloureux. Ces longues semaines à l’hôpital, toute cette rééducation. Ces mois entiers à apprendre à marcher autrement, à l’aide d’une prothèse. Et tout ce qui s’en était suivi. L’agence qui mettait un terme à son contrat, le parquet des salles de danse qu’il ne pourrait plus fouler. Un appartement entier à adapter, des factures qui s’accumulaient sans travail pour les payer. Ces séances chez le psy pour tenter d’arriver à l’acceptation, sans y parvenir. Et puis, tous ces non-dits, tous ces mensonges, ces secrets. Tout ce qui le bouffait encore aujourd’hui. Tout ce pour quoi il devait désormais se battre. Et c’était si compliqué, encore à l’heure actuelle. Il se battait contre lui-même, pour rester dans cette pièce. Pour écouter cette jeune femme prendre la parole après lui. Après ces quelques mots qu’il avait osé prononcer, sans réellement savoir pourquoi. C’était plus fort que lui, peut-être. La douleur dans son coeur après son accident était toujours trop vive. Cette plaie n’avait pas cicatrisé, et finalement, il ne savait plus quoi faire pour tenter de la panser. Serait-ce avec quelques paroles, qu’il arriverait à se défaire de cette colère qui grondait toujours en lui ? Il l’espérait sûrement un peu, malgré ces doutes toujours présents. Il ne savait pas réellement quoi penser du discours de cette jeune femme, osait à peine poser son regard sur elle. Comment un tel traumatisme pouvait-il se surmonter aussi facilement ? Lui n’arrivait à rien. Il avait beau savoir qu’il se privait de beaucoup de choses, il préférait taire cette souffrance, la garder pour lui. Mais c’était surtout une façon de protéger ses quelques proches, de les préserver de cette rage qui grondait encore en lui. Et cette tristesse infinie, alors qu’il était encore incapable de faire le deuil de cette vie passée, celle dont il avait si longtemps rêvée, celle pour laquelle il était fait. « Comment tu veux reprendre le cours de ta vie quand on détruit ta carrière, tous tes rêves ? Quand on t’enfonces plus bas que terre sans même en payer le prix ? » Des questions, qui tournaient sans cesse dans son esprit, alors qu’il l’observait elle, celle dont le discours semblait aider les autres. Tout était peut-être trop flou pour lui, trop confus. Lui ne voyait plus aucune issue, depuis si longtemps. Et bien qu’il essaie, il n’était pas certain de pouvoir en trouver une ici. Quelques espoirs qui restaient encore là, auxquels il devait pourtant s’accrocher, aussi difficile que cela puisse paraître.
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Re: talking to the moon - ga eul | Lun 28 Sep - 11:49
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@Yi Ga Eul


— Il n'aura pas mis longtemps pour réagir à ton petit discours. Tu pensais lui donner espoir, l'aider un petit peu, lui faire voir la lumière au bout du tunnel. Quelle naïveté ! Quelqu'un t'aurait sorti le même discours, le même, tu l'aurais envoyé chier, ou carrément ignoré. Aurais-tu déjà oublié ? La colère, la souffrance, la rage, le désespoir... Toutes ses émotions néfastes qui t'ont dévorées durant des mois. Il t'a fallut des dizaines et des dizaines d'heures pour être à l'aise ici, lui vient visiblement d'arriver. Le caractère que tu t'es forgé en escaladant la montagne de la résilience, la joie d'être si proche du sommet, ne te permettent pas de manquer d'empathie envers ceux qui galèrent encore à mettre un pied devant l'autre. Parce que justement, l'empathie au sens strict, c'est cette capacité à ressentir les émotions de quelqu'un d'autre, arriver à se mettre à la place. Or, tu y as été, à sa place.

« Ce jeune homme pose-là une excellente question. Comment reprendre le cours de sa vie ? Où est la justice ? Merci d'avoir partagé jeune homme. Puis-je vous demander votre prénom ? » C'était M. Choe, le président de séance. Il a toujours la même voix calme, monocorde et légèrement hypnotique qu'à son habitude. Il ne cherche qu'une chose : nous faire partager. Qu'on cri, qu'on pleure, qu'on déballe toute notre vie depuis le jardin d'enfant, qu'importe, l'essentiel c'est qu'on parle et qu'on parle de nous. Lui en revanche parle très peu. En fait, il ne parle que pour nous inciter à parler... ou pour nous remercier d'avoir partagé. Il fournit les mouchoirs et le café aussi, les yakgwa et autres sucreries sont à notre charge.

Peut-être qu'il a raison, ce cher monsieur Choe, de se contenter de nous faire parler. De l'extérieur, on ne peut pas faire grand chose d'autre, c'est à la personne de décider d'avancer, de stagner ou d'abandonner. C'est ta conviction personnelle, elle n'engage que toi. Peut-être que tu te trompes, que seul, finalement, c'est impossible, même avec de la volonté, parce que la vie peut être encore plus cruelle que ce que tu en as vu ; ou perhaps que tu sous-estimes la force de l'entourage. Mais de ton expérience, de ta perception, tu es la seule responsable de ton ascension.
Pourtant, ce jeune homme, dont tu ignores encore le nom, tu veux l'aider. Tu te dis que tu peux l'aider. Il a les yeux si triste et ces mots débordent tellement de colère. Tu te dis que tu dois l'aider... Mais tu ne sais pas comment t'y prendre.


Pourquoi lui plus qu'un autre, pourquoi ça te prend maintenant ?
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Re: talking to the moon - ga eul | Lun 12 Oct - 14:41
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@Yi Ga Eul


— Cette rage restait omniprésente. Tout le temps, à chaque instant. Les seules fois ou il arrivait à ne plus y penser, c’était lorsqu’il se retrouvait avec Bo Bae. Souvent avec un peu d’herbe à fumer, à partager quelques discussions sur le monde. Il arrivait à la contenir, la garder pour lui, cette colère si vive. Mais elle était surtout devenue un poids, trop lourd à porter. Parce qu’elle regorgeait de secrets, de non-dits. Parce qu’elle n’était finalement pas exprimée. Il la rangeait quelque part au fond de son esprit, et la laissait ressortir parfois, lorsqu’il se retrouvait seul le soir. Mais au bout du compte, Do Young avait fini par comprendre que ce n’était pas une solution. Qu’il ne pourrait jamais s’en sortir comme ça. Les années pourtant, continuaient de défiler. Ne faisant que se ressembler, empirant même son état psychologique, en fin de compte. Pourtant, il était bel et bien là. Après tout un cheminement pour savoir ce qui serait le mieux à faire. Il était assis là, à écouter les autres parler, sans pour autant être capable de faire de même, pas encore. Quelques mots qu’il avait osé lancer, pour la première fois. Mais rien qui ne laissait aux autres la possibilité de comprendre ce qu’il avait véritablement vécu, ce qu’il vivait encore. Un soupire, son prénom qu’il murmurait à celui qui présidait la séance, puis il était redevenu silencieux. Le temps d’un autre témoignage, de quelques échanges. Aucun courage pour en dire plus aujourd’hui, il n’attendait qu’une chose, que cette réunion se termine. Sans trouver la force de partir avant, maintenant qu’il était là. De longues minutes, interminables. Puis ce fameux M. Choe, de cette voix monocorde, annonçant la fin, le laissait s’enfoncer un peu plus dans sa chaise, quelques secondes tout au plus, avant qu’il ne se relève, et quitte déjà la pièce. C’était difficile pour lui, de rester là. De faire comme les autres, se retrouver autour des boissons et autres pâtisseries qu’ils avaient ramener, pour parler de la pluie et du beau temps, avant de rentrer. Il appréhendait les questions, les interrogations des autres, et préférait partir le premier. L’espoir fou, qu’il n’y ai personne pour le rattraper, pour venir parler. Ses yeux étaient déjà embués, de toute cette tristesse et cette rage qui ne faisaient que gronder en lui, inlassablement. Une épreuve de plus qu’il venait de surmonter, mais pour laquelle il aurait besoin de temps, pour digérer. Comme si, finalement, il se mettait à comprendre, que ce fameux temps dont on lui parlait, pouvait bien servir à quelque chose. Sans qu’il n’en soit totalement convaincu.
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Re: talking to the moon - ga eul | Ven 5 Fév - 13:06
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— Tu passes le reste de la séance les yeux dans le vide. De temps à autre, du coin de l'œil, tu le regardes. Quelques secondes et puis tu détournes les yeux. Tu ne t'attardes pas sur la position de ses pieds, ou de ses mains, ni même sur l'expression de son visage. Ses observations, pourtant, sont révélatrices. Tu le regardes simplement, quelques secondes et puis tu détournes les yeux. On pourrait y voir un petit jeu malsain, ou le signe des premiers émois d'une écolière. Il n'en est rien.
Les yeux dans le vide, l'esprit ailleurs, tu n'es plus dans la séance. Tu te repasses cet échange pathétique, ce discours, sorti de ta bouche, et que tu juges maintenant condescendant. Tu observes à l'infini sa réponse, toutes ces questions auxquelles personne ne peut répondre. Tu revois aussi cette voix qui, sortant de nul part, ne s'adressant à personne, avait parlé à toute la salle. L'émotion qui t'avait alors gagnée se rappelle à toi et, par automatisme, tu le regardes. Immédiatement, tu repenses à ta souffrance, et ton regard se perd à nouveau.

Finalement, la séance se termine. Tout le monde se dirige vers le café et les pâtisseries, M. Choe le premier. C'est un rituel presque inchangé : le président de séance s'avance vers les gourmandises, quelqu'un* en profite pour le taquiner et la salle entière se met à rire ; alors seulement les conversations informelles se mêlent aux confidences.

Tu observes le groupe. Scrutant la salle à sa recherche, tu t'aperçois qu'il n'est plus là. Alors tu t'éclipses toi aussi sans prévenir. Tu ne réfléchis pas, tu ne penses même pas à ce que tu vas lui dire. Mais tu as l'espoir fou de le rattraper, pour lui parler, pour tenter de l'aider. Pourquoi lui plus qu'un autre, pourquoi ça te prend maintenant ?
Enfin, tu rencontres sa silhouette qui s'éloigne. C'est le moment de réfléchir à ce que tu vas dire.

« Excusez-moi. Attendez... J'étais à la réunion, je m'appelle Yi Ga Eul. Excusez-moi... Vous aimez les beignets ? » Tu t'approches doucement
« J'en ai. J'en ai fait maison. C'est la première fois, j'espère qu'ils sont réussis... Vous en voulez ? Prenez-les s'il vous plaît, j'en ai fait beaucoup trop. J'en ai fait pour tout le groupe et il m'en reste encore, alors ça m'aiderait si vous en preniez. Vous voulez-bien ? ... C'est juste des beignets. » Tu lui tends la boîte que tu avais récupérée avant de te lancer à sa poursuite.

Instinctivement, tu t'étais tenu un peu à distance, les yeux dans son dos ou fixés sur la boîte, tu évitais de rencontrer l'émotion de son regard. «  Vous me rapporterez la boîte, d'accord ? »


*jamais toi
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Re: talking to the moon - ga eul | Sam 13 Fév - 17:59
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— Le temps passait, toujours trop lentement. C’était d’autant plus vrai, dans cette salle, à écouter ces gens parler. Toutes ces personnes avaient vécu le même traumatisme, avaient sûrement à un moment donné perdu espoir, tout comme lui. Mais Do Young n’y arrivait toujours pas. A tourner la page d’un passé si parfait. Cet avenir qui lui tendait les bras et qui n’était plus. Et comme à chaque fois qu’il y repensait si intensément, des larmes venaient embuer ses yeux, sa fragilité refaisait surface, sans qu’il n’arrive à la contrôler. Qu’il était difficile de vivre ainsi… Encore et toujours, depuis tant d’années. Il s’en rendait à nouveau compte ce soir. Ses pas le guidaient déjà vers l’extérieur, cette brise caressant ses joues ne lui faisait aucun bien, au contraire. Du mieux qu’il le pouvait, il marchait, un pas après l’autre, s’efforçait de quitter les lieux, aussi rapidement que possible. Jusqu’à ce que cette voix l’arrête. De longues secondes, sans oser se retourner, et une proposition à laquelle il ne s'attendait pas vraiment. Do Young avait reconnu cette voix, celle du discours rempli d’espoir, mais qui ne t'atteignait pas encore. Il pinçait ses lèvres, un façon pour lui de ne pas craquer, pas devant une inconnue. Il s'était finalement retourné, avait jeté un regard bref sur la demoiselle qui se tenait devant lui, cette boîte qu'elle lui tendait. Ses sourcils s'étaient froncés un instant, prêt à refuser. Il avait pourtant oublié que certaines personnes se montrait parfois persuasives, et il semblait que ce soit le cas pour elle. N'importe qui aurait pu sentir son hésitation, pour autant, un simple "d'accord" avait fini par claquer dans l'air. Lui-même semblait surpris par sa propre réponse, alors qu'il récupérait fébrilement ces donuts qu'on lui offrait. Quelle était la dernière fois qu'une personne hors de son entourage s'était montrée aussi attentionnée ? Il était incapable de répondre à cette question, et peut-être que cette perle parcourant sa joue en était la preuve d'un manque évident à sa vie. Bien sûr qu'il avait encore quelques amis, qu'il avait Bo Bae, mais ils n'étaient au courant de rien, tant la peur d'y croiser cette pitié dans leur regard était insoutenable. Pitié qu'il avait trop longtemps vue, ressentie, et qu'il ne supportait plus. Mais cette jeune femme savait sûrement, ce qu'il était en train de vivre. Comment pourrait-elle le regarder ainsi ? Un soupire, alors qu'il relevait son visage vers elle. "Pourquoi ?" demandait-il simplement. Pourquoi être aussi gentille ? Pourquoi venir vers lui alors qu'il ne faisait que repousser tout le monde ? Pourquoi cette empathie soudaine, qu'il ne comprenait pas. Peut-être que les réponses qu'il était venu chercher ici se trouvaient ailleurs. Peut-être pourrait-il les trouver auprès d'une seule personne, mais ça, il en doutait encore.
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Re: talking to the moon - ga eul | Lun 15 Fév - 19:36
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— Il a accepté les beignets. Tu t'attendais à devoir insister, plus la peine. Tu as su te montrer suffisamment persuasives, apparemment. Ce petit mot qu'il lâche avant de récupérer la boîte t'arrache un sourire. Il a accepté les beignets. Soulagée, tu laisses le contenant entre ses mains, son engagement à te le rendre le contraint désormais à te revoir. C'est là tout ce que tu voulais.
Sa question te prends de court. Vite, tu t'empresses de répondre. « Je vous l'ai dis, j'en ai fait beaucoup trop et... » Tu t'arrêtes un instant. Puis, relevant lentement les yeux vers lui, tu reprends « Je crois que je voulais... » Ton regard se pose sur son visage. Tes yeux commencent à trembler. « simplement, vous donner quelque chose. » Tu rencontres finalement l'émotion de son regard, celle que tu t'efforçais d'éviter. Tu retiens la tienne, aussi fort que tu le peux.

Une respiration, un sourire presque trop fébrile, et tu détournes déjà les yeux. Fouillant dans ton sac à main, tu désespères de reprendre le contrôle. Ta volonté y parvient quand enfin tes doigts saisissent le porte-cartes métallique. Tu en sors une carte de visite. Une nouveau sourire de façade arrange ton visage alors que tu poses ta carte sur la boîte de beignets.  

Tu veux l'aider et tu ne parviens pas à soutenir son regard ? Pas vraiment, c'est plutôt l'émotion de ses pupilles que tu ne peux encaisser. Au début, tu l'évitais pour ne pas le mettre mal à l'aise. Comme un animal blessé qui se cache de ses congénères, certains Hommes se sentent menacés quand leur vulnérabilité est exposée. Mais il semble maintenant que ce soit bien toi qui fuit le contact visuel. Qu'est ce qui t'arrives ? Aurais-tu peur ? Ce ne sont que des yeux emplis de larmes. « Voilà, comme ça vous pourrez m'appeler quand vous voudrez me rendre la boîte. Je dois partir, je suis attendue. » Tu lui souris, t'inclines poliment, puis tu tournes les talons. Sérieusement, qu'est ce qui t'arrives ? C'est toi qui l'a abordé avec cette histoire de beignets, alors pourquoi es-tu si mal à l'aise tout à coup ? Et puis qu'est ce qui te prend de jouer les sauveuses ? Laisse le vivre ce pauvre garçon, il se débrouillera bien tout seul ! Tu l'as fait, il peut le faire...
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Re: talking to the moon - ga eul | Dim 11 Avr - 7:55
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— Une surprise inattendue, après de telles émotions. La fin d'une réunion à laquelle il ne s'était pas réellement préparé. Il n'avait osé que lancer quelques mots au hasard, bien plus du fait de la colère qu'autre chose, mais il l'avait fait. Et à peine avait-il balancé un peu de sa rage à ce groupe, qu'il avait regretté. Se disant certainement qu'avec ça, personne ne voudrait l'approcher. Que personne ne viendrait lui tendre la main en voyant tout ce qui se dégageait de lui. Aucune once de positif, même plusieurs années après l'accident. Simplement la noirceur d'un monde dans lequel il refusait d'avancer, malgré lui. Ses yeux s'embuaient davantage, bien qu'il tentait encore de garder la face. Son regard se posait sur cette carte qu'elle posait sur la boite de beignets, sans savoir quoi en faire. Sûrement parce qu'il s'agissait là de la première personne qui lui tendait la main. Une personne hors de cet entourage minime qu'il s'était construit. Etait-ce là le signe qu'il était temps d'avancer ? D'oser parler de ce qu'il s'était réellement passé ? Il n'était sûr de rien, avait simplement lâché un "merci" tout juste audible, sans savoir comment réagir. Il gardait ces quelques mots en tête. "Je crois que je voulais simplement vous donner quelque chose." Que devait-il comprendre par là ? Il n'avait pas encore la réponse, n'était pas certain de l'obtenir ce soir, tandis que la jeune femme s'échappait déjà au loin. Perdu, il était resté planté là, de longues secondes. Sa main avait fini par récupérer cette carte qu'il avait rapidement rangé dans sa poche. Encore sonné par cet échange, il lui avait fallu plusieurs secondes supplémentaires, avant de quitter cet endroit. La seule chose qu'il comprenait à cet instant, c'était cette hésitation nouvelle à revenir ici, un autre jour. Sans qu'il ne puisse le comprendre, finalement.
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Re: talking to the moon - ga eul | 
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