Coucou toi. Non, n'essaie pas de frapper sur ta télé ou ton téléphone, ce n'est pas un bug, ou une interférence. C'est rien que tu peux contrôler.

Je viens vers toi, car je suis sûr le point de te raconter une histoire. Une histoire triste, super triste même. Il se peu que tu chiale, que tu veuilles arrêté au milieu. Mais on sait tous les deux que ca n'arrivera pas. Car cette histoire, tu la connais déjà. Très bien même. Puisque c'est la tienne.

Tu es née par une belle journée ensoleillée. Ce n'était pas l'été, enfin, pas tout à fait. La chaleur était presque désagréable. On ce serait cru en pleine canicule, et ce, dès les premières lueurs du jour. C'est par cette chaleur insoutenable que tu es née. À 5 h 45 du matin pour être exacte. Oui, tu es née tôt. Ca explique peut-être pourquoi tu te lèves toujours de très bonne heure, encore aujourd'hui. Dès que tu es née, tu as reçu un amour incommensurable. Celui de tes deux parents, Woosong et Yumi. Tout deux étaient si heureux. Enfin, après des années à espérer, à prier pour avoir un enfant, ils avaient été entendus. Ils allaient pouvoir te donner l'amour, et la chaleur d'un foyer aimant. Malheureusement, ils n'allaient pas avoir beaucoup de temps à passer avec toi...

Cela, c'est passer alors que tu n'avais que 3 ans. T'étais encore qu'une petite fille, un bébé, innocent et fragile. Mais la vie est une bitch. Elle avait déjà décidé qu'elle ne serait pas tendre avec toi. Enfin pas tendre, le mot est faible. T'a encore aucune idée de ce qui t'attend...

Ce jour là, t'étais chez ta grand-mère, Lee-han. Tes parents t'avaient mise chez elle, car ils avaient un rendez-vous important en ville. Ils avaient prévu de déménager, d'acheter une maison, plus grande, avec une chambre rien que pour toi. Car tes parents ne roulaient pas sur l'or, mais ils travaillaient dur, très dur pour s'en sortir. Ton papa était ouvrier, ta maman, une Japonaise d'origine, travaillait dans un journal, faisant la correction des articles à paraître. Tout deux étaient vraiment heureux. Ils allaient enfin avoir leur maison et pouvoir vivre mieux, avec toi.

Au moment où c'est arrivé, tu jouais, innocemment dans ton bac a sable. T'étais qu'une petite fille, tu ne te rendais compte de rien. Par contre, tu te souvenais de ta mamie, qui avait quasiment hurlé, a un moment de l'après-midi, après avoir répondu au téléphone. Elle s'était ensuite mise à pleurer. Elle a pleuré toutes les larmes de son corps.

Bien sûr, tu n'as pas compris pourquoi. En même temps, t'avais 3 ans. Mais t'a eu envie de pleurer aussi. Parce que tu n'aimais pas la voir dans cet état. T'es allée vers elle, les larmes aux yeux, et tu lui as demandé '' Mamie pourquoi tu pleures ?" Elle ne t'a rien répondu, elle s'est contenté de se remettre à pleurer de plus belle, te serrant contre elle de toutes ses forces. Ce que tu ne savais pas encore, c'est que tu venais de perdre d'un coup tes deux parents. Ils avaient été fauchés par un chauffard, alors qu'ils traversaient simplement la rue... Ils n'ont rien pu faire. Il leur avait été impossible de l'éviter... C'est à partir de là que ta descente aux enfers à commencer.

Après la disparition de tes parents, tu as été confiée à ta grande mère. Bien sûr, au début, tu pleurais tous les jours. Tu réclamais constamment tes parents. Tu ne comprenais pas. Tu ne savais pas pourquoi tu ne les voyais plus. Tu pensais même qu'ils t'avaient abandonnée. Ta mamie en a énormément souffert, car elle devait te gérer, toi, en plus du deuil de son fils et sa belle-fille. Elle était âgée, fragilisée par tout ça. Et, malheureusement, pour toi, tu allais rapidement te retrouver entièrement seule...

Ta mamie a fini par décéder à son tour, terrassée par le chagrin, 2 ans seulement après tes parents. Tu n'avais que 5 ans, et tu te retrouvais seule, complètement désespérée. On ne peut pas dire que tu te rendais vraiment compte de la situation, t'étais trop jeune. Tu n'a pas compris pourquoi tu ne voyais plus ta mamie. Mais t'a pas eus le choix, t'a dû subir.


Je sais. Je sais que tu pleures là. Que tu voudrais que j'arrête. Mais tu sais très bien que je ne le ferais pas. Tu le sais. Les gens ont le droit de savoir ce que t'as traversé. Et toi, tu dois assumer. C'est ton histoire, ce qui a fait de toi ce que tu es aujourd'hui.


Rapidement, t'as été placée dans un orphelinat. La dedans, t'était perdue, tu ne comprenais pas pourquoi t'étais le dedans, et tu pleurais. Tu pleurais tous les jours. Du coup, les autres enfants ne te parlaient quasiment jamais. Ils se moquaient de toi, te traitaient de pleurnicharde. Mais tu t'en fichais. T'avais pour seul ami ton doudou, un ours en peluche que tes parents t'avaient offert. C'est la seule chose qu'il te restait d'eux, et tu estimais que tant que tu l'aurais auprès de toi, tu n'aurais besoin de rien d'autre.

Tu as passé 13 années dans cet orphelinat. 13 longues années de solitude, pendant lesquelles tu as dûs te gérer toi-même, car tu ne t'es jamais réellement fait d'amis. Tu n'as jamais été adopté. Tu n'a jamais rien fait pour, en même temps. Tu étais toujours seule dans ton coin. Tu n'essayais pas d'aller vers les familles, comme tous les autres enfants. En fait, tu te foutais de tout ça. Tu ne voulais pas d'autre famille, tu ne voulais personne d'autre que tes parents. Mais tu savais pertinemment qu'ils ne reviendraient jamais.

C'est donc à 18 ans que tu as été mise dehors. T'étais trop vieille pour rester, on considérait que tu étais assez grande pour te débrouiller seule, et commencer à t'assumer entièrement. On t'a donné un peu d'argent, des adresses pour trouver à te loger, et puis, terminé, te voilà dehors dans l'immense et vaste jungle qu'est Séoul, seule, livrée va toi-même. Mais tu t'en fichais, après tout, tu avais toujours été seule.

Heureusement, tu as toujours été courageuse et tu as réussi à te sortir de cette galère. On t'a filé un appartement, dans un immeuble un peu insalubre, une espèce de logement social grosso modo, mais pour toi, c'était mieux que rien, tu t'en contentais. Au moins, t'avais un toit au-dessus de la tête.

Tu as rapidement cherché du travail, passant de petits boulots en petits boulots, pour terminer la serveuse dans un bar. Ce bar, c'était l'enfer. Le patron était un sale con, qui cherchait constamment à te coller une, mais au cul ou pire encore. Un soir, il t'a même frappée, assez violemment. Tu l'as repoussé, mais il t'a frappée encore et tu t'es retrouvée avec un gros cocard, que tu as dû camoufler avec 3 kilos de maquillage le lendemain.

Tu aurais pu partir, démissionner, n'importe qui l'aurait fait, mais t'avais peur. Peur de lui, des conséquences, et surtout, t'avais besoin de ce boulot. Besoin de l'argent que t'y gagnais. T'étais faible. Tu l'es toujours, moins, certes, mais tu n'a pas beaucoup changée. Bref, ce patron, tu l'avais dans le nez, bien même, mais lui, tout ce qu'il voulait, c'était ton cul. Il te le disait clairement, il te disait qu'il allait te violer et tu ne pouvais même pas compter sur les autres employés pour te protéger. Ils avaient tous et toutes, beaucoup trop peur de lui.

Ce mec, c'était une armoire à glace. Toi, t'a jamais été bien grande, et en plus t'est un poids plume. Tu ne faisais clairement pas le poids comparé a lui. Du coup, et bah le jour où, après ton service, il t'a chopé, alors que t'allais partir, et bah t'a rien pus faire. T'as crié, pleurer, hurler même, mais personne t'a entendu. Y'avait personne pour t'aider. De toute façon, t'as l'habitude d'avoir personne autour de toi. Du coup, t'a accepté ton destin, tu t'es laissé faire, au bout d'un moment, de toute façon, t'avais plus la force de résister.

Maintenant, te voilà, pleurant, tremblante de peur, marchant débraillée dans les ruelles sombres qui te ramenaient à ton appart' miteux. Tu arrives à l'entrée, et tu trembles tellement que t'arrives même pas à ouvrir ta porte d'entrée. Et puis t'arrive jusqu'à ton canapé et tu te laisses tomber dedans. Tu t'y recroquevilles, et tu pleures de plus belle. Oui, tu viens de te faire violer par ton patron. Il t'avait prévenu pourtant, t'aurais dû fuir tant que tu le pouvais encore... Tu n'as pas eu le courage, maintenant te voilà. Tu es telle un moins-que-rien. Tu n'as pas eu le cran de partir, et t'en a payé le prix. Et en plus de ça, il t'a volé ta première fois... T'étais vierge, ma pauvre petite. Maintenant, te voilà.

Après ça, tu as enfin décidé que tu ne remettrais plus jamais les pieds là-bas. Il était temps dit moi. Tu es restée pendant des jours, enfermée chez toi, dans le noir, a ni manger, ni boire, trop choquée par ce que t'as vécu. Tu as fini par sortir au bout d'une semaine, parce que tu t'es souvenue que t'avais besoin de fric, et qu'il fallait que tu te trouves un autre boulot. Hors de question de retourner là ou tu bossais avant.

Tu t'es reprise en main, tant bien que mal, et tu t'es cherché un autre boulot. Tu as eu de la chance, tu as trouvé un boulot de serveuse dans un resto. Malheureusement, ça paye pas, enfin, pas assez. Du coup, tu donnes parfois un coup de main en cuisine en plus, pour gagner un peu plus, et vivre convenablement.

Ça fait maintenant plusieurs années que tu vis ainsi, et heureusement pour toi, rien d'autre de dramatique ne t'est arrivé. Tu as eu 24 ans, il y a peut. Tu travailles toujours au même endroit, tu t'es fait quelques amis parmi tes collègues... Tu vis enfin une vie normale, tu es heureuse, enfin, il t'arrive encore de pleurer pour rien, quand tu es seule, mais personne ne le sait. La seule chose qui te dérange maintenant, c'est que tu n'a personne dans ta vie... Tu a du mal à t'ouvrir et à accordé ta confiance, mais dans le fond, tu payerais cher pour avoir quelqu'un qui t'attend à la maison tous les jours...

Voilà, ça y est, j'ai terminé. J'espère que tu n'es pas trop bouleversée, mais tu sais, c'était nécessaire. Ta vie ne peut que s'améliorer maintenant, crois moi.