Tenue | Cela faisait déjà un moment que Minki avait commencé à travailler avec son père. Ce n’était vraiment pas de gaîté de coeur qu’il avait fait ce choix. Mais c’était ça où prendre le risque de souiller la réputation de sa meilleure amie. Chose qu’il n’avait pas pu se résoudre à faire. Il n’avait même pas fini l’année scolaire et avait un peu arrêté les cours du jours au lendemain, ce qui avait surpris ses professeurs et amis. Surtout ce n’était pas pour une raison financière comme cela arrivait souvent. Il lui arrivait parfois d’envier ceux qui étudier encore pour atteindre leurs rêves quand lui avait dû abandonner le sien. C’était d’ailleurs un peu le cas maintenant, alors qu’il voyait un groupe d’étudiants sortir d’un bar pendant qu’il garait sa voiture. Ca ne faisait pas très longtemps qu’il avait eu le permis de conduire, mais il devait avouer que cela était souvent plus simple. Surtout quand son père l’envoyer au quatre coin de la capital sur une journée. Heureusement il était rarement seul dans ses déplacements, puisque Maiko, son adorable berger blanc était toujours avec lui. La petite femelle de quatre ans avait été dressé pour protéger son maître et être toujours à ses côtés. Ce qui faisait que Maiko suivait le jeune homme peu importe où il se rendait. Mais aujourd’hui comme il ne connaissait pas vraiment l’établissement dans lequel il mettait les pieds il avait préféré laisser son chien à l’abri dans la voiture. Lui laissant la fenêtre ouverte pour qu’elle n’ait pas trop chaud, il s’en voudrait qu’elle se déshydrate.

Il s’était arrêté une seconde devant l’entré, observant la pancarte qui indiquait “La fleur blanche”. Profitant de sa rapide pause pour remettre sa chemise blanche en place et vérifier que ses manches étaient parfaitement plié. D’un rapide geste il était venu toucher la croix qui était pendu autour de son cou avant de se décider à entrer dans l’établissement. Il observait timidement l’endroit, c’était la première fois qu’il mettait les pieds ici depuis qu’il avait commencé à travailler pour son père. La musique forte qui raisonné, les gens autour de lui. Clairement il n’était pas un habitué des bars, il en fréquentait seulement pour son travail, sinon ce n’était pas son truc. La nuit n’était même pas encore tombé et il y avait déjà pas mal de monde dans le bar-club. Minki s’était approché du bar de l’établissement d’un pas hésitant.

- Bonsoir. Excusez-moi, je voudrais m'entretenir avec les propriétaires, est-ce possible ?

Son père lui avait-il de s’organiser avec les propriétaires du lieu pour un événement à venir dans un des clubs. Cependant le jeune garçon ne comprenait pas vraiment ce qu’il faisait ici.

Tenue | La journée avait bien commencé. Donghun s’était réveillé relativement de bonne humeur, ce qui n’arrivait clairement pas souvent. Il passait plus de temps à ruminer dans son coin qu’à être réellement content de vivre. Tout ça à cause de sa famille et de son métier. Sa famille parce que sa tante lui extorquait de l’argent pour payer les frais médicaux qu’il avait eu avec son accident et les frais couvrant l’enterrement de ses parents ainsi que de ses frères et sœurs. Le jeune homme ne savait pas s’il avait tout payé ni même combien il restait. Est-ce qu’il se faisait arnaquer ? Très certainement, mais il s’en moquait, il avait un toit sur la tête quand il devait rentrer pendant les vacances. Ça l’emmerdait cependant de faire un métier où il devait se faire toucher et même enlacer pendant de nombreuses minutes. Il avait à chaque fois envie de vomir ses tripes et se sentait souillé. Mais il s’y était un peu habitué avec le temps. Il n’était plus autant dégoûté par la chose qu’avant, mais il n’aimait pas non plus vraiment ça. Il faisait juste ce qu’il avait à faire et c’était tout. Tant qu’on lui foutait pas dans les pattes des clients avec des fantasmes chelous.

Donghun travaillait aujourd’hui et il ne savait pas encore qui il allait avoir parce que toutes les nuits, de nouveaux arrivaient et les réguliers revenaient. Le jeune homme n’aimait pas réellement aller voir les nouveaux, parce qu’il ne savait pas ce qu’ils pouvaient lui réserver. Au moins, avec les réguliers, il avait une idée précise de ce qu’ils voulaient et n’étaient pas surpris par ça. Il se prépara donc pour sa soirée de travail et il commença la chasse pour savoir qui aurait le plaisir de le toucher. Il allait s’occuper d’un client quand il entendit une voix. Il se retourna et rencontra le regard d’un homme assez mignon. Il ne l’avait jamais vu là et il semblait friqué. Ça plaisait à Donghun qui ne se cachait pas pour le mater. Il était vraiment pas mal et ça le changerait de ces vieux qui l’utilisaient juste pour se vider et repartir. Il s’approcha de lui, décalant sa veste pour que son torse lui apparaisse bien. « Je peux t’aider peut-être ? » minauda-t-il essayant de faire en sorte de le séduire pour avoir ce qu’il voulait, de l’argent. Il se foutait bien de se faire sauter tant qu’on lui donnait de l’argent.

« Tu m’excuseras mais avec tout le bruit, je n’ai pas entendu ce que tu as dit. » Et c’était vrai. Malgré le fait que la nuit n’était pas encore là, le bar était déjà bondé et la musique battait son plein. Donghun n’avait pas d’oreilles supersonique pour tout entendre et donc il lui fallait répéter. « Mais si tu as besoin de compagnie, je peux le faire. » Pour Donghun, le jeune homme qui lui faisait face était gay. Il ne se trompait généralement jamais quand on parlait de l’orientation sexuelle des gens qui lui faisaient face. Et lui, il était clairement pas hétéro.

Depuis un an maintenant il travaillait pour son père et se retrouvait à faire assez souvent le sale boulot que ce dernier n’avait pas envie de faire. Certes Minki gérait depuis peu l’un des bars mais ce n’était qu'une petite partie des tâches qu’il faisait. Et sa présence en un tel lieu en était la preuve. Son père se servait de lui comme si il était un simple homme de main. Il ne pouvait d'ailleurs pas cacher que cela l’agacer un peu néanmoins il ne pouvait faire autrement que d’obéïr à ce qu'on lui donnait. Sinon, de lui même il n'aurait jamais mit les pieds dans un tel lieu. Ce n’était pas son genre d'endroit de prédilection, il préférait les endroits calme et non bruyant comme s’était le cas ici. Clairement si il avait eu la possibilité de faire demi-tour il l'aurait fait sans hésiter une seule seconde. Mais il savait que son paternel allait l'embêter si il le faisait. Alors il avait rejoint timidement le bar. Espérant qu’il aurait un minimum de chance et qu’il pourrait voir le gérant de l'établissement assez rapidement. Plus vite il aurait sa conversation avec lui, plus vite il serait reparti, c’était aussi simple que ca.

Il avait dû attendre un peu avant qu'un jeune homme, trop peu vêtu à son goût, ne l’approche. Ce dernier semblait connaître assez bien l’établissement, alors il avait pensé que peut être il serait en mesure de répondre à sa question. Qui en soit été assez simple, un oui ou un non et la conversation serait fini.

-Je voudrais voir le gérant de cet établissement, est ce possible ?

Demanda Minki une nouvelle fois, espérant que son vis à vis l’aiderait. Mais le bruit ambiant avait empêché l'inconnu de bien le comprendre. Ce qui allait probablement l’amener à répéter sa question une troisième fois. Cependant avant même qu’il n’ait le temps de prononcé un mot supplémentaire son vis à vis avait reprit la parole. Venant déformé le visage du jeune religieux face aux sous entendu de ce dernier. Il n’était pas de ce genre là, son père l’était mais pas lui. La remarque du jeune homme devant lui avait fait remonter le souvenir de sa mauvaise rencontre dans le bureau de son paternel. Et il ne fallu qu'une poignée de seconde avant que Minki ne se souvienne du visage du prostitué qui était aux côtés de ce dernier.

-Ne me touche pas. Je veux juste voir les gérants pas quelqu'un comme toi.

Sa voix avait changé de ton, son hésitation avait fait place à de la haine. Dire qu’il haïssait l'inconnu serait sûrement trop faible pour expliquer ce que Minki ressentait actuellement. Cet homme était là cause de tout ses problèmes, si seulement il n’avait jamais existé, il serait sûrement encore entrain de suivre les études qu’il désirait au lieu de travailler pour son père.

Donghun travaillait ici depuis trop d’années pour se souvenir quand il avait exactement commencé. Cependant, il avait réussi à mémoriser les visages de la plupart des gens qui venaient à la Fleur Blanche et notamment de ses clients qui ne venaient que pour lui. Cependant, ce nouveau visage n’était pas quelqu’un qui connaissait et sans mentir, il le trouvait pas mal. Ça changeait des vieux pervers, des jeunes un peu trop fougueux ou alors des trentenaires homosexuels refoulés qui ne savaient pas ce qu’ils voulaient. Avec le nouveau venu, Hun avait un bon pressentiment. Il ne semblait pas se rendre compte qu’il était attiré par les mecs, parce qu’à sa vue, il perçut son malaise. Soit il était trop pudique pour apprécier ce que Donghun avait à lui montrer, ou alors, il ne voulait pas qu’on apprenne qu’il aimait trop ce qu’il voyait. Le prostitué espérait que ce serait la seconde option parce que s’il était là pour se faire plaisir, il allait devoir être un peu moins prude. Il s’approcha donc de lui, lui demandant de répéter ce qu’il avait dit, parce qu’il n’entendait pas très bien avec le bruit ambiant. En même temps, il y avait beaucoup de monde qui parlait et la musique n’arrangeait rien.

Donc il fallait que cet inconnu lui répète ce qu’il voulait encore une fois. Ce n’était pas que les oreilles de Donghun lui faisaient défaut. C’était vraiment que le bruit ambiant empêchait toute communication. Il se dit alors qu’il venait pour la même chose que les autres, et s’approcha à nouveau de lui, un peu plus près de lui, assez pour respirer son odeur et lui proposer ses services. La grimace qui déforma son visage l’informa sur le rejet qu’il allait subir avant même qu’il n’arrive. Donghun était un peu dérouté. Jamais encore on avait mis autant d’énergie à lui dire non. D’ordinaire on lui faisait comprendre plus diplomatiquement qu’on voulait une fille au lieu d’un mec. Il fut presque blessé en entendant les mots du jeune homme et encore plus en regardant le regardant avec autant de haine dans le regard. Hun fronça les sourcils en le voyant faire, complètement perdu. Qu’est-ce qu’il avait bien pu lui faire pour qu’il change d’attitude comme ça ? Il était presque amical avant et maintenant, c’était à peine s’il n’avait pas envie de le tuer. Il ne le connaissait pas pourtant. Donc, il ne voyait pas ce qu’il lui voulait.

« Hey calme toi. Je t’ai rien fait ! » Il grimaça et faillit le laisser en plan pour qu’il se débrouille tout seul. Seulement, sa curiosité était bien plus grande que cette envie de le laisser se démerder. Il avait réellement besoin de savoir ce qu’il lui avait fait et pourquoi il avait le droit à cette attitude hostile. « Si tu voulais une fille et pas moi, t’étais pas obligé de le dire avec autant de méchanceté. Tout le monde a ses penchants… Personne ne juge ici. » Et c’était vrai. Personne ne jugeait à la Fleur Blanche.

Comme il ne connaissait pas l’établissement où il mettait les pieds, il avait quelque peu observé autour de lui. Mais ce n’était pas son genre d’endroit de prédilection alors il espérait pouvoir en sortir rapidement. Enfin ce n’était peut être pas gagné car au départ n’avait vraiment semblait se soucier de sa présence. Du moins jusqu’à ce qu’un jeune homme s’approche de lui. Sa chemise grandement ouverte avait perturber Minki. Lui qui était d’ordinaire extrêmement présentable avait remonté ses manches et avait osé défaire deux boutons au niveau de son col. Mais jamais il n’oserait ouvrir son haut comme son vis à vis et encore moins en public. Il avait essayé de se faire comprendre auprès du garçon, mais la musique trop forte avait couvert sa voix, ce qui avait poussé l’inconnu à se rapprocher de lui. Rendant encore plus mal à l’aise le petit religieux qu’était Minki.

Ce que n’avait cependant pas vu venir Minki était la nouvelle proximité que l’homme était venu imposer. Avant de prononcer une nouvelle phrase qui fit réagir le plus jeune. Besoin de compagnie ? Avec la pute que se tapait son père et puis quoi encore. Il n’était pas comme son paternel et jamais il ne serait comme lui. Il l’avait bien trop en horreur pour devenir comme lui. Mais par contre maintenant qu’il savait à qui il s’adressait il n’avait plus aucune pitié. A ses yeux, s'il avait dû abandonner ses projets de vie, c’était à cause du garçon devant lui. Alors il n’avait pas été surpris de changer totalement d’expression et de ton.

- Je veux pas d’une pute et encore moins d’une pute comme toi.

Ce qui devait probablement paraître étrange au vu de sa présence dans un tel établissement. Franchement, pour une fois, il aurait aimé savoir où il mettait les pieds avant d’arriver. Ça aurait sûrement éviter pas mal de problèmes. Et surtout il aurait éviter de se retrouver devant cet homme qui ne lui inspirer rien d’autre que du dégoût et de la haine.

- Si le gérant n'est pas là, je me casse.

Après tout c’était lui qu’il devait voir et non un des moins que rien qui travaillait à la fleur blanche. Il devait lui remettre quelque chose et il avait eu pour consigne de le donner en main propre au gérant de l’établissement et à personne d’autre. Donc si ce dernier n’était pas là, Minki n’avait aucun intérêt à rester ici. Surtout si c’était pour se retrouver avec là face de cet homme devant lui. Autant partir.

Donghun était habitué aux clients un peu méchants et pas forcément très agréable. Il savait donc comment faire pour les apaiser et leur faire passer un bon moment, soit en se mettant en quatre pour eux ou alors en allant chercher quelqu’un qui conviendrait mieux à leurs préférences. Cependant, il n’avait jamais eu à faire à un type comme celui qui se trouvait devant lui. Sérieusement, pourquoi il avait réagi comme ça ? Il était sympathique et l’instant d’après, un vrai connard ? Il ne savait pas dans quel genre d’établissement il avait mis les pieds ? Non parce que Hun ne voyait que cette explication à son soudain changement de comportement. Peut-être même qu’il était lunatique ou une connerie dans le genre. Il n’en avait aucune idée et ça l’emmerdait un peu de ne pas comprendre ce qu’il avait fait pour mériter un comportement si antipathique envers sa personne. Il n’avait rien fait de répréhensible et même n’avait fait que son travail pour le mettre à l’aise et l’accueillir. Donc clairement, Donghun ne comprenait pas ce brusque revirement de comportement, ni même ses paroles. « Hey ! Je t’ai rien fait. Et puis me dit pas que tu sais pas qu’ici c’est une maison close. Parce que venir sans savoir ça… » C’était un peu débile et pas très malin il devait l’avouer.

Pas une seule seconde, le prostitué ne s’était dit que justement il ne savait pas où il mettait les pieds. Parce que franchement, ce n’était pas quelque chose qui lui avait frôlé l’esprit. La plupart des gens entraient ici, sachant parfaitement ce qu’ils voulaient. Le reste était indécis quant au fait de choisir une fille ou un garçon, parfois même les deux. C’était déjà arrivé que Donghun se retrouve dans un plan à trois parce que son client voulait quelqu’un en plus. Ça ne le dérangeait pas plus que ça, tant qu’il était payé et qu’il pouvait ensuite aller vomir de tout son saoul. Il se disait donc que le jeune homme en face de lui ne savait pas ce qu’il voulait et c’était pour cette raison qu’il avait essayé de l’aiguiller le plus gentiment possible. Seulement, il continuait de mal lui parler et Hun était patient, plus que la plupart des personnes ici, mais il était hors de question qu’on lui parle aussi mal et encore moins qu’on se comporte avec lui comme s’il n’était qu’une merde. Certes, il était un prostitué et il vendait son corps pour rembourser des dettes mais ça ne voulait pas dire qu’il valait moins qu’un autre.

« Est-ce que j’ai une gueule de savoir s’ils sont là ou pas ? » Finit-il par dire alors qu’il le fusilla du regard. « Je sais pas ce que je t’ai fait et à mon sens c’est pas grand-chose parce que je viens à peine de te rencontrer, mais tu seras prié de mieux te comporter. Jsuis pas là pour qu’on me traite comme ça. » Il serra les dents en le regardant. Il ne comprenait vraiment pas ce qu’il lui avait fait. « Donc explique toi. Pourquoi t’as changé de comportement ? C’est parce que t’es pas gay ? Si c’est ça, désolé mec mais faut t’ouvrir. Les gays ça existent depuis la nuit des temps donc… » Même dans le règne animal, c’était pour dire. Donghun ne saisissait pas ce qui se passait et voulait comprendre.

Le jeune religieux avait mis les pieds dans un établissement inconnu, et qui clairement n’entrait pas ses lieux de prédilection. Alors quand il avait réalisé la nature du lieu et qui était l’homme en face de lui, il avait forcément changé de caractère. Comment son père avait-il pu l'envoyer ici ? Devant la pute qu’il utilisait pour se vider. Mais surtout dans un bordel. Il savait pourtant parfaitement la foi qu’avait son fils. Et il osait l'envoyer dans un tel lieu. Une chose était sûre, Minki ferait une scène pour cela, il n’allait pas laisser cela passer aussi facilement. En attendant, c'était l’inconnu devant lui qui subissait son venin, tant pis pour lui. Enfin, l’ancien étudiant ne se sentait même pas coupable d’agir ainsi avec lui. Puis ce n’était pas comme si il était innocent dans cette histoire. Après tout, sans lui, il serait toujours étudiant et ferait ce qu'il voudrait de sa vie. Et clairement, il n’aurait jamais mis les pieds dans un tel établissement sinon. “C’est pas noté sur la devanture que c’est un bordel. Sinon je ne serais pas entré même pour remettre quelque chose.” Doucement il avait porté sa main à la croix qui pendait autour de son cou. Il n’aimait vraiment pas se trouver dans un établissement pareil.

Son regard continuait de montrer son dégoût pour l’homme devant lui. Et ce pour plusieurs raisons. La première était qu’il avait ruiné sa vie, deuxièmement parce qu’il servait à son père et troisièmement, simplement parce que sa tête ne lui revenait pas. C’était une raison suffisante pour qu’il le haïsse autant. En temps normal il aurait sûrement pardonner son prochain. Mais là il en était incapable, c’était plus fort que lui. Alors sa haine était la seule chose visible pour ce pauvre inconnu devant lui, qui ne devait peut-être pas comprendre ce qui lui arrivait. Il faut dire que Minki ne cherchait pas vraiment à expliquer son comportement à son égard. La seule chose qu’il voulait actuellement, c'était faire ce qu’il avait à faire et partir le plus rapidement possible.

“Si tu ne sais pas, tu ne me sers à rien.” C’était cache, pas la peine qu’il mâche ses mots envers quelqu’un comme lui. “M’expliquer ?” Minki était venu rire en entendant cela. Comme si il avait à le faire, surtout envers lui. Il était venu lancer un regard de dégoût à Dong Hun. “Premièrement je suis pas gay. Deuxièmement je n’ai pas à me justifier auprès de toi. Et troisième, si tu ne comprends pas pourquoi, cherche par toi même et tu auras tes réponses.” Il lui avait tourné le dos, prenant le chemin de la sortie de l’établissement. De toute façon les gérants ne semblaient pas être là. Alors il se débrouillerait autrement pour ce qu’il avait à leurs remettre. Puis il préférait vite sortir de cet endroit et aller retrouver Maiko que de rester avec cet homme qu’il haïssait.

Donghun grimaça quand il qualifia la Fleur Blanche de bordel. Certes, ce n’était pas faux, c’était une maison close, mais dans la bouche de cet inconnu cela avait la consonnance d’une insulte et ça ne lui convenait pas réellement. Il était tolérant avec les gens et comprenait parfaitement que tout le monde ne pouvait pas être ouvert d’esprit mais là ça dépassait presque l’entendement. Le pyobeom préféra ne pas répondre à ce qu’il avait dit parce que ça allait devenir un discours de sourd. Il remarqua qu’il touchait une croix qu’il avait autour du cou et la lumière se fit alors à tous les étages. Il comprenait mieux pourquoi il était ainsi même si ça n’excusait pas son comportement. Il était chrétien et ce genre de choses était condamné par la religion, de ce qu’il en savait. Donghun ne croyait en rien du tout. Il se disait s’il y avait vraiment quelqu’un là-haut, il n’aurait pas autant souffert dans sa vie, notamment avec sa famille biologique. Son père ne se serait pas barré laissant sa mère dans la merde financièrement et elle, elle n’aurait pas pété un câble et n’aurait pas maltraité son grand frère et lui. Puis après, il n’aurait pas perdu ses parents et ses frères et sœurs, adoptifs. Donc, il ne voyait donc pas pourquoi il croirait en une entité supérieure alors que sa vie était merdique.

Le jeune homme ne comprenait pas pourquoi il en prenait autant plein le visage. Okay, il était religieux, mais justement il n’était pas censé être tolérant ? Du moins c’était ce qu’il pensait des religions. Ils étaient tous censés être tolérants et ouverts aux autres. De ce que Donghun voyait, ce n’était pas le cas. Il était perdu parce qu’il ne comprenait réellement pas ce qu’il lui avait fait pour subir son attitude de con. Il finit par s’agacer, sa patience ayant atteint sa limite. Il l’était assez d’ordinaire, mais quand on s’amusait à jouer au connard avec lui, il ne l’était plus du tout. Alors, il commença à lui faire comprendre qu’il devait s’expliquer sur la raison de ce changement de comportement. Donghun accusa le coup quand il lui jeta à la gueule qu’il ne lui servait à rien. Ça, il l’avait entendu pas mal de fois de la bouche de sa tante quand elle avait du le recueillir chez elle. Il était blessé, mais bien moins qu’avec un membre de sa famille. Il serra donc les dents, ne répondant pas à cette phrase.

Il hocha cependant la tête quand il répéta qu’il devait s’expliquer. Le prostitué le regarda rire sans comprendre. Il fronça les sourcils. Il était devenu fou ? Il avait de plus en plus de mal à suivre ce qu’il voulait dire et il mit quelques secondes à laisser les informations monter à son cerveau alors qu’il le regarda tourner les talons. Okay, il n’était pas gay mais était-ce une raison de le traiter comme de la merde ? Il n’en était pas sûr. Ensuite il n’avait pas à se justifier envers lui. Là, Donghun n’était pas d’accord. Vu son comportement de gamin prétentieux et abruti, il avait tous les droits de demander des explications. Mais ce qui restait le plus obscur pour lui, ce fut la dernière partie de sa phrase. Il parlait comme s’ils se connaissaient alors qu’il était formel sur ça, c’était la première fois que Donghun voyait ce mec. Il s’élança à sa poursuite et le découvrit dehors avec un chien. Aussitôt, il blêmit et se recula contre le mur de la Fleur Blanche avant de se racler la gorge. « Ecoute, je m’excuse si je t’ai offensé parce que t’es religieux ou un truc dans le genre… Mais je comprends pas… On se connait pas, comment je peux chercher et avoir les réponses à mes questions alors que c’est la première fois qu’on se voit ? » Donghun avait parlé en gardant son regard planté sur la bête aux côtés de l’inconnu. Il était mal à l’aise et son visage perdait peu à peu toutes ses couleurs.

Minki avait un peu perdu le contrôle de ses émotions. En temps normal il savait garder son calme dans toutes les situations ou presque. Et quand il le perdait il ne mettait pas longtemps à venir s’excuser. Pourtant avec l’inconnu devant lui, il en était totalement incapable. Car si il en était là aujourd'hui c’était de sa faute et entièrement de sa faute. Ce foutu prostitué qui avait ruiné sa vie et le futur qu’il envisageait depuis temps d’années. Alors toute sympathique ou tolérance dont il était capable de faire preuve, s’était envolée loin du bordel où il se trouvait. Et toute la haine qu’il ressentait pour cet homme suinté dans chacun de ses propos, dans chacun de ses mots. Sa main s’était posée sur sa croix, le faisant reprendre un peu ses sens. Il fallait qu’il quitte cet endroit le plus vite possible.

Comme l’homme devant lui, n’était d’aucune aide, Minki avait fini par abandonner. Il préférait encore partir, tant pis si il n’avait pas pu remettre le document qu’il devait au gérant. Le jeune homme ne supportait plus de se trouver dans la même pièce que lui. Donc s’était sans attendre et sans hésitation qu’il avait rejoint la sortie où l’attendait sagement Maiko. Doucement il avait posé sa main sur la tête de la bête d’un blanc clair, la félicitant d’avoir attendu aussi sagement. Minki allait faire monter l’animal en voiture quand le prostitué l’avait de nouveau interpellé en se raclant la gorge. Dire qu’il pensait s’être débarrassé de lui pour de bon en quittant ce dégoûtant établissement. Malheureusement l’inconnu semblait bien plus tenace que cela. Alors il s’était retourné pour lui faire face. Un léger rire avait encore une fois passé ses lèvres. “Tu devrais mieux chercher alors. Faut croire que certains ne sont bons qu'à s'allonger et être payer pour cela.” se moqua-t-il sans délicatesse tandis que Maiko venait un peu près de lui. L’animal fixait l’inconnu qui se trouvait plus loin, on disait souvent que les animaux savent toujours quand une personne ne les aime pas et cela semblait être totalement le cas actuellement. “Même elle ne t’aime pas.” Dit Minki en voyant son chien remonter légèrement les babines pour montrer les crocs. Elle connaissait parfaitement son maître et avait bien senti que ce dernier n’aimait pas l’inconnu. Alors elle le mettait en garde de ne pas approcher plus. Après tout, elle avait été dressée pour le protéger. Donc si Minki ne se sentait pas bien, elle ne laisserait personne l’approcher. Une chose était sûr, c’était que même si le prostitué n’avait pas peur de Maiko, elle ne l’aurait pas laissé venir plus près. “Tu ferais mieux de retourner dans ton bordel. Tu fais tache ici.” Une nouvelle fois, il avait présenté son dos à l’homme pour rejoindre sa voiture et y faire monter son chien. Avant de faire le tour pour rejoindre le côté conducteur.

Donghun n’aimait pas ne pas comprendre. Ça l’énervait et surtout le laissait dans un état d’incompréhension qu’il avait du mal à gérer. Alors, le changement de comportement du jeune homme en face de lui était réellement quelque chose qui l’ennuyait profondément. Il ne savait pas ce qu’il avait fait pour le mettre dans cet état. Il se repassait en boucle leur conversation et à part ne pas avoir été utile pour trouver les propriétaires de la Fleur Blanche. Si c’était ça, c’était complètement débile et il n’hésiterait pas à le traiter de débile s’il le fallait. Si c’était à cause du fait qu’il avait pensé qu’il pourrait l’intéresser, ce n’était pas sa faute s’il n’était pas ouvert d’esprit. On était au vint-et-unième siècle et ce n’était plus aussi rare qu’avant que des gens assument leur sexualité. Avant, on se cachait, mais maintenant c’était plus ouvert. Dans le cas de Donghun, ce n’était pas réellement qu’il embrasait sa sexualité, c’était simplement qu’il ne savait pas ce qu’il aimait. Homme ou femme, c’était pareil pour lui. Il se faisait payer et le sexe n’était pas quelque chose qu’il appréciait, surtout qu’il détestait être touché. C’était paradoxal, il le savait mais il ne pouvait pas faire autrement parce qu’il devait payer les dettes qu’il avait laissé à sa tante.

Cependant, pour le moment, il souhaitait simplement comprendre ce qu’il avait fait de mal à ce type pour qu’il se barre de la sorte et lui parle aussi mal. Il ne se souvenait pas de l’avoir vu ailleurs et donc ne pouvait pas lui avoir fait du mal si ? Du moins, pas avec ce qu’il avait dit à l’intérieur. Alors il s’excusa s’il l’avait offensé d’une quelconque manière et lui demanda quelques précisions. Seulement, son animosité envers lui refit surface et Donghun sera les dents en l’entendant parler. « Certains comme tu dis, ont des raisons de faire ce métier. Tout le monde n’a pas la chance d’être un petit con prétentieux né avec une cuillère en argent dans la bouche. » Malgré la présence du chien dont il avait clairement peur, le prostitué ne se laissait pas faire. Il pouvait le juger sur ce qu’il faisait, il l’était chaque jour, chaque seconde à chaque fois qu’il recevait l’argent d’un client. Mais lui manquait de respect comme il le faisait, c’était hors de question. Il avait encore un peu de dignité pour ne pas accepter qu’on lui parle comme de la merde. Le regard du pyobeom se posa à nouveau sur le canidé et il eut un petit rire nerveux. « Ça tombe bien, je l’aime pas non plus ton truc à poil. » Il avait laissé tomber la politesse et encore plus le respect pour lui. Il ne voulait pas respecter la personne qu’il avait devant lui c’était son choix, mais qu’il n’attende pas de Donghun qu’il en fasse de même. L’inconnu reprit la parole et lui tourna le dos avant de faire rentrer son chien à l’intérieur de la voiture. Le pyo vit une opportunité et fit le tour de la voiture pour le plaquer contre la voiture, pas trop près pour éviter de se sentir mal. La chienne à l’intérieur, il ne craignait pas grand-chose et ce même si elle se mettait à aboyer contre la vitre. « Ecoute que tu juges ce que je fais je m’en tape carrément. J’ai mes raisons de le faire et elles ne regardent que moi. Cependant un minimum de respect ne te fera pas un deuxième anus. Je sais pas ce que je t’ai fait et si tu veux pas le dire très bien. Mais arrête de croire que parce que tu es riche, que papa et maman te cèdent tout ça fait de toi quelqu’un de supérieur à moi. Tu n’es qu’un abruti prétentieux qui ne voit que le bout de son nez. Alors, je fais peut-être tâche comme tu dis, mais je suis pas un trou du cul. » Donghun avait de la patience, beaucoup de patience. Mais il ne fallait pas le chercher non plus. Il se recula lorsqu’il eut fini de parler et lui adressa un sourire insolent avant de fusiller le chien du regard.