Il n'y a pas de meilleure amie qu'une soeur (ft Ye Won)
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Il n'y a pas de meilleure amie qu'une soeur (ft Ye Won) | Ven 4 Sep - 21:43 Citer EditerSupprimer
Azriel avait proposé à Ye Won de se retrouver dans l'une des maisons de vacances de la famille Im en fin d'après-midi. Au programme chill au bord de la piscine et cocooning devant la télé. En attendant Ye Won, l'héritier avait préparé un plateau de fruits et deux smoothies. Le temps était au beau fixe autant en profiter. Il avait installé le parasol, deux transats et installé la collation sur la table basse entre les deux. Il avait aussi prévu une petite couverture lorsque le soleil commencerait à tomber. Il prenait soin de la jeune femme, il faut dire qu'il la considérait comme sa grande sœur. Elle avait donc droit à toute l'affection qu'il ne pouvait pas donner à sa sœur biologique. En réalité Ye Won avait toujours été là pour lui. Elle comprenait les difficultés qu'il traversait avec sa famille. Comme elle, Azriel n'était pas libre de ses mouvements. Sa vie était toute tracée, de ses fréquentations, à son cursus universitaire jusqu'à son mariage. Pour l'instant le sujet n'avait pas été abordé mais Azriel était conscient que l'amour ne ferait pas partie de sa vie. Il s'était fait à cette idée, cependant parfois c'était dur. C'était dans ces moments-là qu'il se confiait à Ye Won, c'est aussi pour ça qu'il se droguait, ça lui permettait d'oublier la cage dorée dans laquelle il était enfermé. Certains étaient surement plus malheureux, à ceux-là Azriel avait envie de leur donner sa place parfois. C'est vrai que l'argent avait le pouvoir de rendre ce carcan supportable, pourtant il n'achetait pas tout, comme ce sentiment de solitude qui ne le quittait jamais. Au fond Azriel se sentait terriblement seul. Il n'avait pas souvent l'occasion de sortir de son rôle de fils parfait, seulement avec des amis proches qui se comptait sur les doigts de la main. Ye Won faisait partie de ses proches, plus que cela même. C'est pour cela qu'il avait envie de lui offrir un moment hors du temps et de l'espace, car ces derniers temps c'était compliqué pour elle. Il avait, lui aussi, besoin de se vider la tête.
En voyant arrivé sa sœur de cœur, il était allé au portail l'accueillir. Il lui avait jeté un regard pétillant de joie. En effet il avait l'impression que cela faisait une éternité qu'ils ne s'étaient pas retrouvés ailleurs qu'en soirée mondaine, jouant chacun leurs rôles imposés. Azriel s'était même permis de l'enlacer rapidement, appréciant cette complicité qui lui manquait terriblement au quotidien.
« Eonnie !! Tu m'as manqué ! »
Il avait ouvert les bras pour l'invité à entrer.
« J'ai préparé un cocktail d'arrivée, viens t'installer. »
Il avait esquissé un sourire amusé. En effet c'était souvent de mise dans le milieu mondain, c'était une référence aux soirées qu'ils partageaient. Heureusement dans ce décor, bien que bourgeois, ils étaient seuls, à part quelques domestiques invisibles tellement ils étaient discrets. En arrivant à la terrasse il lui avait offert une smoothie avec un sourire.
« Alors ça va ? »
Cette question sous-entendu beaucoup plus qu'une simple réponse. Il savait qu'elle essayait de décrocher de la drogue. Il savait qu'elle comprendrait le message. Ils se connaissaient assez pour ne pas parler de banalités. Cependant si elle n'abordait pas le sujet tout de suite, il n'insisterait pas. Il voulait juste qu'elle sache qu'il est là et qu'il se souciait réellement de la réponse à cette question en général hypocrite.
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Re: Il n'y a pas de meilleure amie qu'une soeur (ft Ye Won) | Sam 5 Sep - 19:13 Citer EditerSupprimer
Il y avait de ces moments dans la vie, ou tout basculait. Ou une fois de plus, la vie mettait des bâtons dans les roues. Ou le destin s’acharnait encore et encore à ne vouloir montrer que le pire de lui-même. Et c’était éprouvant, éreintant. Usant, au point de ne plus être capable de voir une once de positif dans un quotidien qui se voulait déjà désastreux. Elle en était là, une nouvelle fois. N’arrivait pas à faire un pas en avant, sans avoir à en faire trois en arrière. Mais cette fois, elle savait, qu’elle était la seule fautive. Les mensonges n’avaient jamais rien de bon, et elle en faisait les frais une fois de plus. Même si elle avait essayé de s’en sortir, maladroitement. La drogue était devenu un véritable problème dans sa vie, et elle l’avait finalement compris, à la fin de ce séjour qui aurait dû être magique du début à la fin. Depuis son overdose, elle s’était pourtant calmée. Ne sortait plus autant, ne s’enfilait plus d’aussi grandes quantités de pilules. Pour autant, elle n’avait pas réussi à décrocher totalement. Naïvement, elle croyait qu’un cachet le soir, un autre à la volée pour se détendre, ou réussir à dormir un tant soit peu convenablement ne faisait plus d’elle cette droguée qu’elle s’était évertuée à être ces dernières années. Mais tout ça sonnait terriblement faux, à y repenser. Et une fois de plus, il avait fallu tout faire imploser avec Il Kyang, pour qu’elle ouvre les yeux, un tant soit peu. Stupide, ridicule même. Une part d’elle pouvait comprendre sa réaction, mais elle ne digérait pas ce temps qu’il lui demandait. Cette distance qu’il instaurait entre eux. Elle qui s’était montrée présente pour lui, se sentait blessée de le voir s’éloigner ainsi. Mais que pouvait-elle faire de plus ? Il refusait même de lui parler, répondait à peine à ses messages... Alors, à recevoir cette invitation d’Azriel, elle n’avait pas hésité une seconde. Elle avait besoin de parler, se confier. De se retrouver aux côtés d’une personne qui ne l’abandonnerait pas comme ça, tandis qu’elle tentait tant bien que mal de s’en sortir.
Devant ce portail, elle arborait encore ce sourire, qui sonnait si faux. Azriel et elle étaient bien assez proches pour qu’il le remarque au premier coup d’oeil, mais elle voulait garder contenance, encore un peu. De peur de laisser une fois de plus ses larmes prendre le dessus. Elle l’enlaçait en gardant son sourire, malgré tout heureuse de pouvoir partager un moment avec lui. « Tu m’as manqué aussi ! » répondait-elle d’un même entrain, avant d’entrer. « Je suis gâtée à peine arrivée, je devrais venir plus souvent. » riait-elle, se doutant bien de la référence à toutes ces soirées qu’ils avaient pu partager. Ca ne la dérangeait pas, au contraire, alors qu’elle s’avançait déjà vers la terrasse. Elle connaissait déjà le lieu, pouvait admirer les transats et la collation qu’il avait préparé. De quoi profiter tranquillement de cet après-midi avec celui qu’elle considérait véritablement comme le petit frère qu’elle n’avait pas eu. Lui au moins, la comprenait sur beaucoup de points. Leurs histoires étaient assez similaires pour qu’ils se soient autant rapprochés, au point de se considérer l’un l’autre ainsi. « Si tu savais... » soupirait-elle, se laissant déjà tomber sur l’un des transats. « Y’aurait encore bien trop de choses à raconter. Mais on va éviter de plomber l’ambiance à peine arrivée. » ajoutait-elle dans un rire, comme une évidence. « Ca va toi ? » demandait-elle finalement, espérant sûrement qu’il puisse lui apporter de meilleures nouvelles.
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Re: Il n'y a pas de meilleure amie qu'une soeur (ft Ye Won) | Dim 6 Sep - 12:42 Citer EditerSupprimer
Azriel n'avait pas fait cas du faux sourire de sa sœur de cœur. Lui-même s'était montré sous le jour du garçon joyeux et chaleureux. Au fond il n'était même pas sûr de l'être. A force de jouer différents rôles il ne savait plus qu'il était vraiment. Même avec YeWon il avait du mal à sortir des interprétations qui lui collaient à peau, tanto arrogant pour évoluer au milieu des requins, tanto amicale et souriant pour les gens de sa fraternité. Il cachait souvent sa personnalité profonde si elle existait encore, il n'en était plus certain. Ces masques étaient comme une seconde peau et il savait que c'est pareil pour elle. Il était cependant heureux lorsqu'elle lui avait rendu son étreinte, visiblement ravi de le voir aussi. Il avait senti comme un poid s'envoler en étant au creux de ses bras, celui qu'il ressentait plus jeune quand il se blottissait contre sa sœur après s'était fait engueuler par ses parents. Même si cela n'avait durée qu'une seconde, la sécurité de ce câlin lui avait fait oublier un instant la solitude qui accablait son cœur. Au sourire de YeWon, Azriel avait affiché un rictus amusé.
« Tu sais que tu es toujours la bienvenue ! »
Une fois installé, Azriel avait pris la première gorgée de son smoothie en écoutant ce qu'il considérait comme sa sœur. Le soupire de celle-ci lui avait déchiré le cœur. Il ne ressentait pas souvent d'empathie pour les gens. Et pour cause il avait barricadé son cœur derrière une grosse couche d'indifférence. C'était une façon pour lui de se protéger, d'éviter que ses sentiments transparaissaient sur son visage et dans ses yeux. Il n'avait pas le loisir de pouvoir être spontanée. La plupart de ses réactions, pour ne pas dire toutes, étaient calculés et prévues. Il avait une si belle maitrise qu'il pouvait feindre la surprise même si ce n'était pas le cas. Pourtant à cet instant son visage s'était peint d'un voile de tristesse alors que son regard brillait d'une lueur de peine. Avec n'importe quelle autre personne, il aurait joué les garçons réconfortants tout en creusant le sujet. En effet Azriel aimait en apprendre plus sur les gens qu'il fréquentait. Toutes informations étaient bonnes à prendre et pouvait ensuite être utilisé à bon ou à mauvais escient. Cependant il n'avait pas questionné YeWon, il savait parfaitement que sa vie n'était pas rose en ce moment et principalement à cause de leurs familles, mais aussi la drogue et de ce garçon qui était revenu dans sa vie. Azriel ne connaissait pas toute l'histoire, il savait que c'était ce même type qui avait fait souffrir YeWon des années avant. Néanmoins à cette époque ils n'étaient pas si proches et lui trop jeune pour s'intéressait aux problèmes de cœur de sa sœur spirituelle. Aujourd'hui c'était différent, il s'inquiétait pour elle. Lui aussi avait des soucis de drogue. Même s'il refusait de l'admettre et qu'il n'avait pas encore eu d'électro choque comme YeWon. bref il se doutait donc que le mélange de tout ça ne donnait rien de bons. Son rire ne l'avait pas rassuré. Il était même venu sur le même transat qu'elle pour appuyer sa tête contre son épaule, comme un petit frère trop timide pour lui faire un câlin.
« Je…je suis pas sûr…»
En effet, il avait son lot de souci. Cela passait par les décisions de son paternel qu'il subissait, son altercation avec son frère, la guerre avec sa sœur et sans parler des complications qu'il rencontrait à l'université. En réalité avoir intégré une fraternité lui avait fait toucher du doigt le sens du mot liberté et cette perspective l'avait chamboulé. Il enchainait bêtises sur bêtises et la dernière en date était surement la pire. Heureusement que Jin, l'homologue de YeWon en masculin, lui avait évité de se faire embarquer pour conduite en état d'ivresse sans permis. Pourtant dans le tas, il avait la chance, si on pouvait dire ça, de ne pas avoir de soucis de cœur. Il avait tiré un trait sur l'amour depuis longtemps. Du haut de ses 19 ans, il avait déjà assez de souci pour ne pas ajouter une fille à la liste. Azriel avait toujours du mal à se confier, comme si avouer ses problèmes était une faiblesse. Après tout c'est que lui avait rabâché son père alors même face à YeWon, il hésitait, d'autant plus qu'elle avait aussi son lot de drame et il ne voulait pas en rajouter une couche. Il avait fermé les yeux un instant, se blottissant un peu contre elle, soupirant avant de reprendre.
« Est-ce que tu crois que ça va s'arrêter un jour et qu'on pourra être heureux ? »
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Re: Il n'y a pas de meilleure amie qu'une soeur (ft Ye Won) | Lun 7 Sep - 6:34 Citer EditerSupprimer
C’était toujours avec un plaisir non dissimulé, qu’elle venait passer un moment avec Azriel. Dans ce monde surfait, cet univers si cloisonné, ressemblant davantage à une prison dorée qu’à une véritable vie, elle avait finalement trouvé quelqu’un comme elle. Qui pouvait comprendre la douleur face à un frère, une soeur, qui s’était échappé loin de lui. Qui avait dû prendre toutes les responsabilités sans les vouloir, au contraire. Malgré leur écart d’âge, ils avaient bien de quoi se comprendre, se soutenir aussi parfois, à leur manière. Chacun d’eux vivait avec cette même pression sur les épaules, depuis longtemps. Devait se battre avec soi-même pour trouver un peu de cette liberté qu’ils recherchaient tant. C’est sûrement ça, qui a joué sur leur relation. Trouver en l’autre cette part si similaire , trouver une âme capable de dire « Je comprend ce que tu ressens. » sans mentir, sans se voiler la face. Et c’était certainement ça aussi, qui avait aidé à ce que leur lien devienne si fort. Qu’elle puisse voir en lui ce petit frère à protéger, celui qu’elle n’avait pas eu. Si dans son quotidien, auprès de sa famille, elle avait repris le rôle de son grand frère, c’était aussi un peu le cas, dans ses relations. Elle devenait à son tour grande soeur. Et ce, même s’il n’y avait aucun lien de sang qui aurait pu les lier au départ.
Assise sur ce transat, elle attrapait déjà ce smoothie qu’il leur avait préparé. Elle ne voulait pas quitter ce sourire, pas encore. Même si elle aurait voulu protéger Azriel du monde, il était difficile de le faire dans ses conditions. Elle qui pendant toute son adolescence était resté cette demoiselle bien sous tout rapport, avec cette pointe de folie qui dénotait du monde dans lequel elle vivait. Elle qui se mêlait au reste du monde sans se soucier du regard des autres, avait fini par tomber bien bas, en fin de compte. Et ça continuait, comme un cercle vicieux duquel il était bien difficile de sortir. Elle avait compris avec le temps, que ces années à sortir, s’amuser, n’avaient fait d’elle qu’une gosse de riche accro à la drogue, prête à tout pour oublier ses malheurs. A ses yeux, elle avait fait d’elle-même un cliché vieux comme le monde, qu’elle détestait, mais pour lequel, elle n’avait pas encore la force de se défaire, bien malgré elle. Et quelque part, elle aurait aimé qu’Azriel ne reproduise pas le même schéma, qu’il puisse avoir une vie étudiante moins tourmentée que la sienne. Qui lui offre de plus belles années. A le sentir poser sa tête sur son épaule, elle avait enroulé son bras autour de lui. Son sourire se voulait plus sincère, réconfortant avant tout. Dieu qu’elle comprenait, à quel point parfois, il était difficile de mettre des mots sur ce qu’on ressentait. Capable de ressentir ce désarroi dans quelques mots, elle gardait pour elle un soupire, posant sa tête contre la sienne. « Je me doute... » répondait-elle simplement, sans même savoir ce qui avait pu se passer ces derniers jours. Cette question qu’il lui posait faisait écho à toutes ces interrogations qu’elle avait pu avoir. A toutes ces tentatives pour retrouver ce bonheur pur et sincère qu’elle avait pu ressentir, principalement avec son frère, avant qu’il ne disparaisse, puis avec Il Kyang, bien avant son retour dans sa vie. Aujourd’hui, tout était différent. La drogue était son principal problème. Ca et cette dépression qui ne l’aidait en rien, qui continuait à la tirer vers le bas. Mais avec toutes ces séances avec son psychologue, certaines réponses étaient apparues. Peut-être dérisoires pour certains, mais auxquelles elle se maintenait pour ne pas se noyer. « On y arrivera. » avait-elle fini par répondre, le serrant un peu plus dans ses bras. « Il faut s’y raccrocher, sinon sans ça, on n’a plus rien. » C’était encore tout ce qu’elle essayait de faire. Même si elle venait de créer un nouveau chaos dans sa propre vie. Même si à l’heure actuelle, Il Kyang refusait encore de répondre à ses messages. Elle voulait croire qu’à son tour, il arriverait à passer outre, à lui faire confiance. Et ce, qu’importe à quel point c’était compliqué de l’imaginer. Attrapant le menton d’Azriel pour qu’il relève la tête vers elle, elle l’observait avec ce regard doux, digne d’une véritable soeur avec son frère. D’une demoiselle voulant tout faire pour protéger, et aider ceux à qui elle tenait. « On arrivera à avoir la vie qu’on veut. Même si aujourd’hui c’est pas facile. Regarde-moi. J’ai perdu espoir et tu vois bien ou ça m’a mené. Il faut pas que t’en arrives là. » Un écho à cette overdose qu’elle avait faite quelques mois plus tôt. Qu’elle regrettait, mais qui lui avait ouvert les yeux sur bon nombre de choses. Mais surtout, elle refusait qu’il perde espoir lui aussi. Parce qu’elle l’avait compris, sans ça, il n’y avait définitivement plus rien à quoi se raccrocher.
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Re: Il n'y a pas de meilleure amie qu'une soeur (ft Ye Won) | Lun 14 Sep - 21:01 Citer EditerSupprimer
A ses yeux YeWon était un modèle à suivre. Si au départ, leur lien avait été très surfai, se côtoyant dans ce monde superflu au gout fade, avec le temps ils s'étaient rapprochés. Peut-être parce que comme elle, Azriel avait vu sa sœur l'abandonné et fuir cette vie. A l'époque Azriel était proche de sa sœur, il avait vécu son éloignement comme une trahison. Il s'était donc retrouvé seul face aux responsabilités qui lui étaient tombées sur le dos. A côté son frère n'avait jamais été présent pour lui. Il avait l'impression d'être inexistant, ce qui le faisait terriblement souffrir. Suite à cela, Azriel avait aussi perdu sa meilleure amie, celle qui amenait un tant soit peu de joie dans sa vie. Ces évènements s'étaient enchainés durant son adolescence, il n'y a pas si longtemps. La cicatrice béante de ces abandons était encore à vif et rien ne pourrait la refermer. C'était aprés tout ça que YeWon avait pris une place importante dans sa vie alors qu'il était sur la mauvaise pente. Elle l'avait compris sans qu'il n'ait besoin d'expliquer ce qu'il vivait au quotidien. C'est peut-être pour ça qu'Azriel suivait le même chemin qu'elle avec la drogue. Après tout elle était son seul exemple et même s'il n'avait jamais fait d'overdose, il consommait régulièrement pour oublier qu'il ressemblait plus à un singe de crique qu'à un être humain aux yeux de ses parents. Alors c'est vrai que ces derniers temps c'était plus dur que d'habitude, il faut dire les récentes altercations avec son frère n'avait pas aidé Azriel. Il avait beau avoir des connaissances, il ne pouvait se confier à aucune et le poids de ce silence l'avait mené sur des chemins hasardeux. Il ne voulait pas tout avouer à YeWon, d'abord car elle aurait été déçu de lui, ce qu'il voulait éviter. Ensuite car elle s'inquiétait et ce n'était pas le moment d'ajouter des problèmes à sa sœur de cœur.
Lorsque celle-ci avait passé son bras autour de lui, Azriel s'était rapproché, se blottissant un peu contre elle. Dans cette position il avait l'impression d'être aimé, d'être compris et accepté pour ce qu'il était, soit pas grand-chose, un pauvre gosse de riche perdu. Il n'avait pas besoin de mots pour que YeWon comprenne ce qu'il traversait. C'était agréable car il ne sentait pas capable d'exprimer tout ça. Comme si le dire de vivre voix rendrait les choses plus palpables et plus douloureuses encore. L'optimisme de YeWon et cette étreinte donnait un peu de courage à Azriel. Elle avait raison, ils n'avaient pas le choix, il fallait avancer, coute que coute. Il était le dernier de la famille Im en lice, et pour quelle compétition ? Lui-même ne le savait pas, l'héritage, la reprise de l'entreprise et la fierté de la famille. Il s'en serait bien passé, mais il ne pouvait pas faire ça à ses parents et d'un côté il le faisait aussi pour son frère et sa sœur. Pour leur prouver qu'il était capable et qu'il pouvait tout supporter malgré son jeune âge. Parfois il se demandait ce qu'il voulait lui. Cette question le terrifiait tellement qu'il la chassait toujours de ses pensées, refusant de voir l'évidence en face, il n'avait aucune réponse.
L'attitude protectrice de YeWon lui avait donné des frissons. Il savait qu'il pouvait compter sur elle et elle aussi il voulait la rendre fier. Seulement comment lui avouer qu'il ne savait pas la vie qu'il voulait mener. Comment admettre qu'il n'était qu'un pantin désarticulé aux mains de puissances qui le dépassaient ? Il avait beau prétexter le contraire et jouer les durs en affirmant qu'il faisait ce qu'il voulait, c'était loin d'être le cas.
« T'as pas le droit de dire ça !! t'as pas perdu espoir, t'as juste...craqué...ça arrive à tout le monde ! »
Il avait gardé son regard plongé dans celui de la jeune femme, exprimant à traverse ses yeux, une lueur d'inquiétude et de tristesse. Il l'avait ensuite enlacé, la serrant pour la rassurer et se rassurer aussi. En effet il avait eu peur que la drogue lui enlève YeWon. Il était terrifié à l'idée qu'elle l'abandonne elle aussi. Ses mots étaient une marque de soutien teinté d'une admiration indéfectible qu'il avait pour elle. Malgré tout ce qu'elle avait vécu, elle se battait toujours et s'en sortait, surement mieux que lui. Il voudrait être aussi fort qu'elle, la rendre fier de lui et éviter les pièges qu'elle lui indiquait, cependant il faisait tout l'inverse, marchant dans ses pas. A cette pensée, il l'avait lâché et baissé la tête.
« C'est quoi la vie qu'on veut ? Est-ce qu'on attend de la vie au juste ? C'est quoi ton rêve ? »
Il avait relevé les yeux, réellement curieux de savoir, de comprendre le but de la vie de YeWon et peut être trouver une réponse pour lui.
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Re: Il n'y a pas de meilleure amie qu'une soeur (ft Ye Won) | Lun 28 Sep - 12:38 Citer EditerSupprimer
Quelque part, c’était rassurant pour Ye Won de savoir qu’il y avait au moins une personne, dans ce monde-là, qui pouvait la comprendre. C’était horrible de se dire qu’un jeune homme comme Azriel avait vécu — à peu de choses près — la même chose qu’elle, mais c’était ce qui les avait rapprochés, finalement. Sans ça, elle n’était pas certaine qu’aujourd’hui, ce lien particulier les unirait. Elle voyait en lui l’image qu’elle avait pu renvoyer, quelques années en arrière, quand son propre frère l’avait laissée seule. Sans un mot, sans une lettre. Sans aucune explication quant à ce départ soudain. Quand son père avait remis sur ses épaules toutes les responsabilités qu’incombaient à l’ainé de la fratrie, et avait décidé d’agir comme si Ye Jun n’avait jamais existé. Au fond d’elle, elle le savait, elle ne pouvait pas faire grand chose pour protéger Azriel de la folie de ces parents de la haute, qui ne voyaient en leurs progénitures que le moyen de faire perdurer ce qu’ils s’étaient évertués à créer. Mais elle pouvait être présente pour lui, être assez forte pour lui montrer qu’il était malgré tout possible d’avancer. Même si c’était dans un monde qui ne leur convenait pas. Même si ces années étaient longues et compliquées à endurer. Elle voulait qu’il puisse voir, que rien n’était impossible. Malgré les abandons, malgré les responsabilités. Il avait encore le droit de rêver, d’espérer. Même si elle n’y était pas parvenue pendant un temps, elle reprenait goût à cette vie qu’elle aurait voulu différente, et au fond d’elle, elle espérait qu’il puisse faire de même. Elle avait laissé échapper un léger rire à la remarque qu’il faisait, resserrant un peu son étreinte. Parfois, elle se demandait comment elle pourrait le protéger, ne voyait pas grand chose qui puisse l’aider. Alors, elle faisait en sorte d’être présente. Peut-être même d’être l’exemple qu’il pourrait suivre, pour un avenir un peu plus radieux. Tout ce qu’elle voulait pour lui, c’était qu’il puisse être heureux un jour, et si elle pouvait l’aider pour ça, elle ferait tout ce qui serait en son pouvoir. « Ca doit être ça, oui. » avait-elle simplement répondu. Certains de se proches n’avaient vu en cette overdose qu’un appel à l’aide, et peut-être qu’elle devait elle aussi, le voir comme tel. Mais elle se souvenait surtout de toute la douleur qu’elle avait pu ressentir ce jour là. Tout ce qu’elle avait encaissé pour en arriver là, et croire qu’il n’y avait plus d’autre solution pour faire taire toutes ces souffrances. Les mois étaient passés, et au final, elle était reconnaissante qu’Il Kyang l’ai trouvée à temps. Qu’elle ai pu prendre le temps pour voir, comprendre, que rien n’était terminé. Malgré ces autres épreuves qu’elle avait du surmonter. Elle commettait encore des erreurs, mais le seul amour de sa vie était revenu vers elle, à son tour. Il était difficile de se rapprivoiser, les quelques jours qui venaient de passer étaient compliqués loin de lui. Mais cette fois, elle avait de l’espoir. Et ça faisait la différence. « Moi ? J’ai toujours rêvé de devenir styliste. » commençait-elle, un léger sourire sur les lèvres. Ce genre de sourire triste, qui montrait que rien n’était évident, même encore aujourd’hui, lorsqu’elle y repensait. « On est loin des études de droit que j’me coltine hein ? » ajoutait-elle, d’un ton un peu plus amusé. « J’ai fini par m’y faire, au final. J’me dis que j’aurais toujours un bagage qui me permettra d’avoir un bon boulot. Puis j’ai compris que même si je trouverais jamais mon bonheur dans mon travail, je peux avoir des rêves à côté, que nos parents ne pourront jamais nous enlever. Mes amis, mon petit ami… Ça ne regarde que moi. » Elle le pensait sincèrement, tout en gardant son regard posé sur celui qu’elle considérait comme son petit frère. « Il y a des choses dans nos vies qu’ils ne pourront jamais contrôler, et c’est ça qu’il faut garder en tête. » C’était parfois plus facile à dire qu’à faire, mais elle avait réussi à prendre sur elle grâce à ça, aussi. « Qu’est-ce qui te plairait toi ? S’il y avait pas ta famille, ça serait quoi ton rêve ? » demandait-elle, peut-être dans l’espoir de pouvoir l’aider, un tant soit peu, à réaliser quelques uns de ses souhaits.
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Re: Il n'y a pas de meilleure amie qu'une soeur (ft Ye Won) | Ven 9 Oct - 20:39 Citer EditerSupprimer
Azriel ne savait pas réellement pourquoi YeWon se droguait à l'époque. Il pensait naïvement que c'était pour supporter le poids des responsabilités qu'elle portait. Ils avaient beau être proche, ils ne parlaient pas souvent de cet incident. Au fond Azriel aurait voulu comprendre et peut être expliquer que lui aussi était tombé dedans. Il n'avait jamais avoué à YeWon qu'il consommait régulièrement. Il ne se considérait pas un toxicomane et pourtant il ne se passait pas une journée sans qu'il s'enfile une ligne de blanche, c'était souvent le soir pour arriver à trouver le sommeil, pour endormir sa douleur lancinant qui lui déchirait le cœur. Malheureusement ces derniers temps c'était aussi parfois le matin pour tenir le rythme de sa vie effrénée. La drogue était le seul moyen, avec l'alcool, qu'il avait trouvé pour calmer la souffrance qui le consumait de l'intérieur. Ce trou béant qui ne faisait que grandir, lorsqu'il était défoncé, ou saoul, il avait l'impression que ne plus ressentir ce manque, cette solitude. Il avait l'impression de planer et c'était une parenthèse agréable dans le tumulte de sa vie. Azriel avait honte d'avoir besoin de stupéfiants pour s'évader, c'est pour ça qu'il le cachait. Si YeWon l'apprenait, nul doute qu'elle aurait peur qu'il fasse les mêmes erreurs qu'elle, ce qui était possible vu la mauvaise pente qu'empruntait Azriel ces derniers temps.
Lorsqu'elle avait répondu à sa question, Azriel ne l'avait pas lâché du regard. Il avait réellement envie de savoir, surtout de comprendre comment faisait YeWon pour accepter de ne pas pouvoir vivre ses rêves. Il avait rencontré tellement de gens avec dans les yeux une lueur de passion pour ce qu'il faisait, comme Il Kyang, le petit ami de sa sœur de cœur. Il enviait le musicien, d'être libre, de pouvoir vivre sa passion, de pouvoir lutter et se battre pour quelque chose qui lui tenait à cœur. Est-ce que c'était pour ça qu'il était jaloux de lui et qu'il s'en méfiait....Bref il avait donc écouté YeWon, buvant chacune de ses paroles. Il avait esquissé un sourire triste lorsqu'elle avait parlé de ses études de droit. Contrairement à elle, il aimait ses études, pourtant il était certain de ne pas pouvoir les finir, ou du moins de ne jamais devenir chirurgien. Quand elle lui avait expliqué qu'ils pouvaient être heureux dans leur vie privée à défaut de faire un travail qui leur plaisaient Azriel avait fait la moue. Il n'était pas totalement convaincu, d'autant plus lorsqu'elle avait mentionné son petit ami. Il était certain que de son côté il n'aurait jamais le droit d'aimer quelqu'un. Sa futur épouse ne serait pas celle qu'il aime mais juste le meilleur partie pour sa famille. Il avait soutenu son regard quand elle était venue le cherche, écoutant attentivement ce qu'elle lui disait.
« Tu crois ? j'ai l'impression qu'il contrôle toute ma vie. Je…je n'ai même pas de loisir…»
Il avait baissé la tête quelques instants pour réfléchir. C'était compliqué de concevoir une vie sans ses parents sur son dos. Il n'était pas certain de savoir ce qu'il ferait. Il y avait beaucoup de choses qu'il aimait, comme la musique ou le sport. Cependant est-ce que c'était une passion pour autant ? Il n'en savait rien, car il n'avait jamais eu l'occasion de s'adonner à rêver.
« Je ne sais pas...je crois que...j'aimerais juste une vie normale, comme les jeunes de mon âge. Pouvoir m'asseoir sur un banc avec des amis et passer des heures à discuter. »
Azriel était hésitant dans ses paroles, comme lui-même ne savait pas ce que son cœur souhaitait. Peut-être que c'était ça qui lui manquait, une passion, une envie, un désir, n'importe quoi pour supporter les contraintes de sa vie et qui lui permettrait de s'évader. Seulement du haut de ses 19 ans, il n'y avait que la drogue qui avait cet effet-là. Il aurait pu tout dire à YeWon, pourtant il avait préféré changer de sujets.
« Est-ce que tu es bien avec ton petit ami ? Enfin je veux dire, il arrive à te faire tout oublier ? Tu crois que ça marchera entre vous ? »
Le plus jeune ne voulait pas avouer qu'il connaissait Il Kyang. Il ne savait pas grand-chose à son sujet, ci ce n'est qu'il avait déjà fait souffrir YeWon. Aujourd'hui il s'inquiétait pour sa sœur de cœur. Est-ce qu'elle ne se lançait pas dans un amour interdit et illusoire ? Est-ce qu'il allait être accepté par sa famille ? Et elle, connaissait-elle vraiment Il Kyang ? C'était mal venu de sa part de juger, lui-même ne savait rien, cependant l'adolescent soucieux de sa pseudo grande sœur, il était jaloux et possessif. Il était surement maladroit pour s'exprimer, néanmoins ses intentions n'étaient pas mauvaises.
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Re: Il n'y a pas de meilleure amie qu'une soeur (ft Ye Won) | Ven 16 Oct - 11:30 Citer EditerSupprimer
Avec le temps, Ye Won s’était faite à l’idée qu’elle ne vivrait pas entièrement la vie dont elle avait pu rêver. La réalité avait fini par rattraper la petite fille qu’elle avait pu être, celle qui avait imaginé tant de fois une vie simple, heureuse et sans douleur. Elle était bien loin du compte, près de vingt ans plus tard. Embarquée dans une vie faite de concessions, responsabilités, et de rêves oubliés. Dans un monde qui ne lui ressemblait pas. Mais à force de grandir, certaines choses avaient fini par devenir plus claires. Les épreuves qu’elle avait déjà surmontées n’avaient fait que renforcer certaines de ses idées, mais plus encore, lui avaient donné l’envie de se battre pour ce qui était réellement important pour elle. Et ce, même si elle avait faiblit. Même si pendant de longs mois, elle avait perdu espoir, ne croyait plus en rien. Aujourd’hui, elle se relevait, encore une fois. Peut-être affaiblie, mais sur ses deux jambes. Et c’était le plus important, en y repensant. Se dire que malgré toutes les douleurs par lesquelles elle était passée, elle était encore là. Ca l’avait changée, elle ne pourrait dire le contraire. Elle commettait encore des erreurs, mais il n’y avait qu’ainsi, qu’elle parviendrait à réussir, à se sortir de tout ce manège, et vivre enfin sa vie. Même si certains points resteraient non négociables. « T’as essayé de t’en trouver un ? » Demandait-elle à celui qu’elle considérait être un membre de sa famille. Elle était bien placée pour comprendre ses mots, les inquiétudes qu’elle pouvait avoir. Si son père l’avait forcée à avoir un loisir tel que la danse, depuis son plus jeune âge, elle avait trouvé par elle-même sa passion. En s’essayant parfois à plusieurs activités, toujours en cachette de son père. Ca avait été une manière de s’en sortir, pendant longtemps. De s’éloigner un peu de ce monde de strass qu'elle détestait tant. Toujours à son écoute, elle gardait son regard posé sur Azriel, sans manquer un mot de ce qu’il pourrait bien lui dire. Un sourire tendre qui restait sur ses lèvres, tandis qu’elle caressait ses cheveux d’un geste maternel. « C’est pas ce qu’on est en train de faire ? » répondait-elle, presque malicieuse. « Bon, on n’est pas sur un banc, mais c’est quelque chose que tu peux t’autoriser à faire tu sais. » ajoutait-elle, convaincue de ce qu’elle pouvait bien dire. Mais elle voulait être capable de lui montrer qu’il était encore possible d’obtenir certaines choses que l’on voudrait, même avec des parents comme les leurs. Qu’il était possible de voir de la lumière dans cette obscurité opaque imprégnée dans leurs vies. Et qu’il fallait se raccrocher à ça, coûte que coûte. A sa dernière question pourtant, elle perdait un peu de son sourire. Peut-être un peu mal à l’aise, parce qu’elle savait qu’elle avait fauté. Que compte tenu de l’éloignement dont faisait preuve Il Kyang, il serait difficile pour elle de se rattraper, si tant et si bien qu’elle puisse le faire. « Disons que … notre histoire est compliquée. » avouait-elle, sans pour autant avoir le courage d’exprimer tout ce qui pouvait bien se passer entre eux. « Mais oui, il arrive à me faire tout oublier. Il arrive à me montrer que dehors, loin de ce que nous impose nos parents, il y a une vie qui vaut la peine d’être vécue. Qu’on peut … être heureux. » Sa voix avait quelque perdu de son étincelle, même si elle restait honnête dans ses propos. Mais la vérité voulait que cette fois, c’était elle qui avait tout gâché, et qu’elle ne savait pas comment faire pour rattraper son erreur. « J’ai l’espoir que ça marche, même si c’est pas toujours facile. Même si l’un et l’autre on commet des erreurs. Mais il faut garder cet espoir. » finissait-elle par avouer, plongeant son regard dans celui de son ami. Une façon de lui montrer que c’était ce qu’il y avait de plus important. Et que sans ça, parfois, on se détruisait au point de ne plus pouvoir remonter la pente. Et elle espérait, que jamais, il n’ai a en arriver là.
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Re: Il n'y a pas de meilleure amie qu'une soeur (ft Ye Won) | Dim 25 Oct - 2:32 Citer EditerSupprimer
Azriel savait qu'elle comprenait parfaitement ce qu'il ressentait. Dans un sens il était heureux de pouvoir exprimer ses regrets et ses peurs. C'était douloureux de mettre des mots dessus. C'était difficile d'avouer qu'il n'était maitre de rien et ceux depuis qu'il était venu au monde. La seule chose qu'il pouvait choisir c'était les tenues qu'il portait et encore sa garde-robe était remplie par ses parents, souhaitant qu'il soit à la pointe de la mode, possèdent les vêtements des dernières collections. Même de ce côté-là, il avait des choix limités ne pouvant pas remettre un sweat qui n'était plus à la mode. Dans ces conditions c'était compliqué de se trouver une passion. Il avait bien essayé la musique, ayant pris des cours de piano entre autres choses. Il avait aussi fait beaucoup de sports, de l'escalade au taekwondo. Malgré son affection pour les activités sportives, il n'avait pas pu continuer, obligé de se concentrer sur ses études. Heureusement la seule chose qui égayait sa vie était Rox, son chien.
En réalité c'était avec les animaux qu'Azriel se sentait le mieux. Avec eux il n'avait pas besoin de jouer de rôle. C'était bien inutile de paraitre arrogant ou condescend face à un chien ou un chat. Au fond c'était quand il était avec Rox qu'il se sentait bien et réellement lui-même. Il était un vrai gamin en compagnie de son chien, malheureusement il ne pouvait pas passer autant de temps qu'il voulait avec lui. Comme aujourd'hui l'animal n'était pas avec lui, car ses parents refusaient catégoriquement que l'animal soit dans leurs maisons, ou dans une des propriétés. Azriel aurait pu transgresser les règles, seulement c'était s'exposer à la colère de son père et il ne voulait pas risquer de perdre Rox. En ce qui concerne l'animal il suivait donc scrupuleusement les règles. A la question de Ye Won, il n'avait pas réponse, ce qui lui serrait le cœur. Il avait baissé les yeux en secouant la tête, honteux de ne pas pouvoir répondre à quelque chose d'aussi simple. Il se sentait pathétique et totalement perdu. A la réflexion suivante, Azriel avait esquissé un sourire. Ye Won était la seule qui arrivait à le consoler. Son geste affectueux avait allégé le cœur d'Azriel. Même entouré, il se sentait souvent seul et l'affection que lui témoignait la jeune femme était la seule qu'il recevait.
« Merci Eonnie... Il n'y a qu'avec toi que je peux me le permettre. Avec les autres...je ne fais pas confiance aux autres...»
Comment expliquer qu'il n'y avait personne dans son entourage digne de confiance. La plupart n'était là que pour son argent ou la réputation de sa famille. C'était presque impossible de lier une amitié sincère dans le monde qu'ils fréquentaient, elle le savait surement mieux que personne. Pour ce qui est de l'université, Azriel préférait éloigner les gens de peur d'être déçu. En réalité, malgré l'assurance dont il faisait preuve, il était terrifié d'être regretté et abandonné s'il montrait sa vraie personnalité. C'était donc compliqué pour lui de se faire des amis, des vrais. Ye Won en faisait partie, elle était même plus qu'une amie, elle était la sœur qu'il n'avait plus. Après ce demi aveu, Azriel avait préféré changer de conversation. Il savait que Ye Won le comprenait, depuis qu'ils se connaissaient ce n'était pas la première fois qu'ils discutaient des difficultés relationnelles qu'ils avaient. Azriel était conscient d'être trop méfiant, cependant il avait vécu trop d'abandon, comme Ye Won et il avait encore du mal à ouvrir son cœur. Il avait besoin de comprendre comment sa sœur de cœur s'y était parvenu. Lui avait trop peur d'être déçu et refusait de souffrir à nouveau. Il préférait s'emmurer que laisser la possibilité à une personne de prendre trop de place dans son cœur. C'était aussi pour cette raison qu'il la questionnait sur Il Kyang, entre autre chose, comme sa méfiance pour l'ancien junkie.
Cependant les paroles de Ye Won n'aidaient pas Azriel et ne le rassuraient pas. Visiblement pour elle aussi l'amour était synonyme de complications. La perte du sourire de Ye Won et son changement de voix avait fait de la peine à Azriel. C'était aussi douloureux que c'était terrifiant. Il ne voulait pas qu'elle souffre à cause d'une relation perdue d'avance. Il connaissait la famille de la jeune femme et comme lui, elle allait être confronté au mariage arrangé et Il Kyang n'était clairement pas un parti envisageable. Même si Azriel n'approuvait pas ce genre de pratique, il était réalisé et avait depuis longtemps tiré un trait sur l'amour. Il était jeune et pourtant il avait fermé son cœur, refusant de vivre rempli d'illusions. C'était surement ça qui le faisait tellement souffrir, il était trop terre à terre et plus pessimiste qu'optimiste. C'était aussi pour ça qu'il se droguait pour offrir à son esprit cartésien un semblant de liberté de temps en temps.
« Tu n'as pas peur ? Comment tu fais pour garder espoir quand...quand ça ne va pas...»
Azriel était conscient d'aborder un sujet personnel et épineux. Pourtant en plus de se méfier d'Il Kyang, il voulait comprendre comment elle acceptait la possibilité de l'abandon qui les avaient fait tant souffrir auparavant. Elle devait savoir que ses parents n'étaient pas pour cette relation, il voulait comprendre comment elle arrivait à l'opposer à eux, à vivre malgré tout et à tout oublier avec Il Kyang.
« Est-ce que tu crois que c'est le bon ? Il te traite bien au moins ? Sinon je m'occupe de son cas hein ! »
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