Les choses s’étaient dégradées avec la crimson. Haknyeon avait appris l’existence d’une drogue similaire qui n’était qu’une pale copie. Sky blue était son nom. Hak avait appris l’existence de cette substance lors d’un rendez-vous qu’il avait eu avec un des élèves de la fac. Il avait sur place plusieurs informateurs et ils lui avaient tous dit la même chose. Cette nouvelle drogue avait été distribuée gratuitement devant toutes les chambres dans tous les dortoirs. Quand il avait eu vent de ça, l’inquiétude avait gagné le policier. Et si Sojin en avait pris ? Et si elle avait été tentée par l’expérience ? Lui qui faisait tout pour la protéger, se retrouvait sans rien pour le faire. Depuis qu’elle était entrée dans l’âge de l’adolescence et maintenant celui de l’adulte, la jeune femme essayait de se soustraire à la protection de son grand frère qui passait plus de temps à lui faire la morale qu’à apprécier les heures qu’ils se consacraient l’un l’autre. Cependant, ce n’était pas de la faute de Hak. Il souhaitait simplement que sa petite sœur soit hors de danger. Seulement, le monde ne l’était pas et malheureusement, malgré toute la bonne volonté du monde, mais également l’implication, le jeune homme ne pouvait pas avoir les yeux partout.

Ce fut pour cette raison qu’il se rendit à la faculté. Il avait besoin de parler avec la directrice de tout ça. De l’informer si elle n’était pas au courant, mais également de voir sur place si ce qu’on lui avait rapporté était vrai. Haknyeon ne remettait pas en doute la parole de ses informateurs mais il préférait toujours avoir une confirmation visuelle de ce qu’on lui amenait. Il ne pouvait pas baser ses propos sur quelque chose qui pourrait être vrai. Ce n’était pas comme ça qu’on lui avait appris à rassembler ses preuves. Il s’avança donc sur le campus de la Yonsei et se gara devant le bâtiment de l’administration. Il n’avait pas de rendez-vous avec la directrice mais il se disait qu’elle serait potentiellement là. Hak sortit de sa voiture et balaya les alentours du regard. Peut-être qu’ensuite, il irait voir Sojin et ce même si la dernière fois, elle lui avait fait la morale parce qu’il était venu en uniforme. Il se moquait bien de ce qu’on pensait de lui. Il se baladait comme il le désirait. Cependant, il savait que pour sa petite sœur, c’était différent. Peut-être qu’à la place de lui rendre visite à son dortoir, il lui enverrait un message pour la voir plus tard.

Cette décision prise, Haknyeon se dirigea vers l’intérieur de l’édifice. Depuis le temps qu’il venait à cause de la crimson, il parcourait les lieux comme s’il les connaissait par cœur. Ce n’était pas totalement faux vu qu’il avait été l’un des premiers à se rendre sur les lieux quand on leur avait parlé de la drogue au commissariat. Il connaissait donc presque cette partie de la fac comme sa poche. Cependant, il avait un doute sur la direction du bureau de la directrice. Il tourna le regard vers une personne qui semblait travailler là. Hak la regarda suspicieusement tandis qu’elle avala une pilule. Est-ce que les adultes s’y étaient mis aussi ? Il s’avança vers elle, un sourire sur le visage. « Bonjour, je cherche le bureau de la directrice. Pourriez-vous me l’indiquer ? » Il pria pour qu’elle puisse lui dire où il était.

@Yi Ga Eul

Cette journée est à marquer d'une croix dans le calendrier, c'est une date dont tu voudras te souvenir. Aujourd'hui ta période de probation se termine. Aujourd'hui tu entres dans une autre catégorie. Aujourd'hui, aujourd'hui tu signes ton contrat de travail définitif : yeah baby !

Dans quelques dizaines de minutes tu seras très officiellement maître de conférence* à la Yonsei ; c'est une nouvelle dont ta mère pourra se vanter avec sa jactance habituelle ! Alors aujourd'hui tu as le droit au "yeah baby", à condition qu'il reste entre toi et ton miroir. Ca va être difficile parce que depuis ce matin, et même hier soir, tu es euphorique. C'est une sensation de légèreté, d'allégresse, qui s'est manifestée en toi durant la nuit et qui augmente d'intensité depuis. C'était déjà puissant quand tu as vérifié le rendez-vous dans ton agenda. Ca l'était un peu plus quand tu évacuais  dans la salle d'eau, toujours un peu plus quand tu te maquillais devant le miroir - au moment du "yeah baby. C'était aussi là quand ce nodocéphale te guignait dans le métro, plus puissant encore quand ses yeux se sont défilés face aux tiens. A chacun de ces instants tu y as repensé et l'euphorie jaillissait alors en toi, forçant un sourire sincère son ton visage.

Il y a quelques années à peine, tu t'étais résignée, certaine que tu ne pourrais plus qu'encoubler tes proches. Tu étaishâve pendant des semaines après l'incident. Et puis, au bord de l'implosion, tu t'es battue, tu t'es surpassée, tu as tout donné. Et le ciel t'a récompensé ! Le Seigneur ne cesse ne t'accorder sa grâce depuis que tu as retrouvé le chemin de la foi. Ce soir c'est avec une saveur toute particulière que tu l'en remercieras. Tu repenseras à ces moments de désespoir, tu imploreras son pardon pour l'avoir rejeté durant ces heures sombres et tu le remercieras encore de t'avoir porté jusque là. Après ta prière, tu verseras une larme et tu te coucheras le cœur rempli de joie, sans toutefois pouvoir trouver le sommeil.

Mais pour l'heure c'est à toi seule que tu penses et tu as bien raison. Il ne faudrait pas oublier que, providence divine ou pas, c'est aussi ton chemin, ce sont tes épreuves, ce sont tes efforts. Ainsi, c'est avec allure et fierté que tu entres dans le bâtiment de l'administration.
Evidemment, les journées parfaites, ça n'existe pas. Ta jambe commence sérieusement à te lancer. Probablement trop d'excitation pour tes nerfs sectionnés, sans compter la demi-heure debout dans le métro et l'ascenseur de ton immeuble en révision. Tu t'arrêtes alors entre le bonsaï derhododendron et la fontaine à eau pour chercher tes médicaments. La pilule à peine avalée, ce sourire béat se greffe à nouveau sur tes lèves : tu viens de repenser à ce document qui n'attend que ta signature. « Bonjour, je cherche le bureau de la directrice. Pourriez-vous me l’indiquer ? » Entendant quelqu'un approcher par derrière, tu t'étais empressée d'enfoncer la boîte de cachets dans ton sac. La dernière chose que tu souhaites est de voir ce rêve se briser par la révélation de ta condition.  
« Bonjour monsieur l'agent**. C'est au troisième je crois. Je vais justement à cet étage. » Tu lui souris en indiquant la direction de l'ascenseur.



@Bae Hak Nyeon
*Désolée je ne sais pas comment marche le corps enseignant en Corée du Sud, mais j'imagine qu'on est pas professeur d'université comme ça alors par prudence je me cale sur le système français.
**on est d'accord qu'il est en uniforme ?