get me out of this darkness (#doly)
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get me out of this darkness (#doly) | Lun 28 Sep - 23:21 Citer EditerSupprimer
get me out of this darkness hold me on this cliff
@ryeo lily
@ryeo lily
Que personne ne se méprenne : si Doha a passé la matinée à chercher des champignons dans un milieu aussi hostile que la forêt (selon lui), ce n’est absolument pas par passion pour ces eucaryotes pluricellulaires. Si Lily n’avait pas insisté en disant que c’était une activité absolument formidable et en soulignant combien elle tenait à le faire au moins une fois avec lui, il n’aurait jamais accepté. Selon lui, passer une matinée entière à marcher dans un endroit où il ne reconnaît rien pour cueillir des choses qui peuvent, en plus, s’avérer venimeuse ne constitue pas un loisir passionnant. En revanche, passer du temps avec Lily, rien que tous les deux, lui procure une sensation de bien-être dont il ne comprend pas le sens mais qu’il sait apprécier sans se poser de questions. Peu lui importe pourquoi les choses qui le tourmentent quotidiennement lui paraissent moins horribles quand elle l’accompagne ; l’important est que sa compagnie est agréable et c’est un argument suffisant pour qu’il recherche sa compagnie à chaque instant de la journée.
Ceci étant dit, il se sentirait bien mieux s’il n’avait pas la sensation qu’ils étaient complètement perdus au milieu de la forêt.
En fait, ce n’est pas du tout une sensation mais plutôt une conviction. « On est passé trois fois à cet endroit-là » annonce t-il à voix haute, d’un ton dégagé mais qui ne l’est pas du tout. Doha, qui ne survit au dur quotidien que parce qu’il prévoit l’imprévu à l’aide d’un sac beaucoup trop lourd composé de tout (téléphone, batterie externe, lampe de torche, médicaments, bouteille d’eau, mouchoirs…), supporte très mal l’hypothèse d’être perdu au milieu d’une forêt où le réseau ne passe pas. « Je croyais que tu avais l’habitude ?! » râle t-il à voix haute, mais sa plainte relève plus de la peur que de la vraie colère – bien que jamais il ne l’admettra.
Parce que c’est surtout ça, Doha. La peur de l’imprévu qui l’amène à s’épuiser au quotidien pour tout prévoir. Et si la nuit tombe ? Si la nuit tombe et qu’ils sont toujours au milieu de cette forêt sans éclairage ? Ce n’est pas la faible lueur de sa lampe torche qui suffira à calmer ses angoisses. Et si l’un d’entre eux se blesse en tournant en rond ? Et s’il se met à pleuvoir – alors que le ciel est complètement dégagé pour l’instant – ?
Et déjà, ses pensées divergent, les craintes s’accumulent dans son esprit en même temps que les scénarios les plus funestes sont imaginés. C’est pour ça qu’il déteste les sentiments. Parce qu’ils sont angoissants.
Alors il fait tout pour bien le cacher. Il se sent couler dans un océan de sentiments négatifs mais il prend sur lui. Ça ne fait qu’une dizaine de minutes qu’ils sont perdus ; peut-être qu’ils vont réussir à retrouver leur chemin très vite. Il se raccroche à cet espoir mais Lily a l’air beaucoup trop détendue par rapport à la gravité de la situation (toujours selon lui). « Ça t’amuse d’être perdue ou quoi ? Tu te prends pour Robinson Crusoé ? Parce que tu vas pas survivre vingt-huit ans perdue ici hein » Il ne sait pas si c’est par besoin de transmettre son angoisse qu’il dit ça, ou parce qu’il est sincèrement agacé de la voir aussi détendue et inactive face à leur mésaventure, mais cracher son venin est le seul moyen qu’il a trouvé pour fuir, un tant soit peu, ses pensées négatives.
Ceci étant dit, il se sentirait bien mieux s’il n’avait pas la sensation qu’ils étaient complètement perdus au milieu de la forêt.
En fait, ce n’est pas du tout une sensation mais plutôt une conviction. « On est passé trois fois à cet endroit-là » annonce t-il à voix haute, d’un ton dégagé mais qui ne l’est pas du tout. Doha, qui ne survit au dur quotidien que parce qu’il prévoit l’imprévu à l’aide d’un sac beaucoup trop lourd composé de tout (téléphone, batterie externe, lampe de torche, médicaments, bouteille d’eau, mouchoirs…), supporte très mal l’hypothèse d’être perdu au milieu d’une forêt où le réseau ne passe pas. « Je croyais que tu avais l’habitude ?! » râle t-il à voix haute, mais sa plainte relève plus de la peur que de la vraie colère – bien que jamais il ne l’admettra.
Parce que c’est surtout ça, Doha. La peur de l’imprévu qui l’amène à s’épuiser au quotidien pour tout prévoir. Et si la nuit tombe ? Si la nuit tombe et qu’ils sont toujours au milieu de cette forêt sans éclairage ? Ce n’est pas la faible lueur de sa lampe torche qui suffira à calmer ses angoisses. Et si l’un d’entre eux se blesse en tournant en rond ? Et s’il se met à pleuvoir – alors que le ciel est complètement dégagé pour l’instant – ?
Et déjà, ses pensées divergent, les craintes s’accumulent dans son esprit en même temps que les scénarios les plus funestes sont imaginés. C’est pour ça qu’il déteste les sentiments. Parce qu’ils sont angoissants.
Alors il fait tout pour bien le cacher. Il se sent couler dans un océan de sentiments négatifs mais il prend sur lui. Ça ne fait qu’une dizaine de minutes qu’ils sont perdus ; peut-être qu’ils vont réussir à retrouver leur chemin très vite. Il se raccroche à cet espoir mais Lily a l’air beaucoup trop détendue par rapport à la gravité de la situation (toujours selon lui). « Ça t’amuse d’être perdue ou quoi ? Tu te prends pour Robinson Crusoé ? Parce que tu vas pas survivre vingt-huit ans perdue ici hein » Il ne sait pas si c’est par besoin de transmettre son angoisse qu’il dit ça, ou parce qu’il est sincèrement agacé de la voir aussi détendue et inactive face à leur mésaventure, mais cracher son venin est le seul moyen qu’il a trouvé pour fuir, un tant soit peu, ses pensées négatives.
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Re: get me out of this darkness (#doly) | Jeu 1 Oct - 21:31 Citer EditerSupprimer
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@lee do ha
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La rosée du matin, la mousse qui crépite sous les bottines, les oiseaux qui chantent à la gloire de l’automne, les feuilles rougeâtres qui s’envolent avec la fine brise et cette brume omniprésente qui révèle cette douce odeur de pétrichor. Lily a toujours eu un faible pour les promenades en forêt, mais quand l’automne pointe le bout de son nez, elle s’aventure un peu plus souvent dans les alentours de la ville pour profiter des journées de pluie et des couleurs vives qui envahissent la flore. Souvent elle vagabonde seulement observant calmement la population sauvage qui habitent les bois, parfois elle dessine ces paysages si mélancoliques mais si jolis. La jeune fille apprécie la solitude de ces moments, où elle n’a besoin de penser à rien, juste à la nature qui lui offre ce spectacle. Ce matin-là pourtant, elle a ressenti une folle envie de traîner quelqu’un avec elle, celui qui s’impose tout doucement dans son esprit et surtout, dans son cœur. Convaincre Doha de la suivre a été d’une simplicité effrayante, il lui a suffi de papillonner des cils quelques instants en lui disant qu’ils allaient passer une matinée extraordinaire, rien que tous les deux. Bien sûr qu’ils allaient passer une matinée extraordinaire, pour Lily, il n’est pas question d’en douter. C’est sans compter sur les craintes injustifiées du jeune homme qui viennent gâchés la tranquillité de la balade. L’étudiante ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel quand elle entend son ami commencer à se plaindre, sans pour autant se laisser perturber. « Hm, j’ai l’habitude. » elle répond de façon nonchalante tout en continuant de marcher d’un pas détendu. De temps en temps, son bras effleure celui du garçon car, pour ne pas changer, ils sont proches l’un de l’autre. Peut-être même que Lily est celle qui provoque volontairement ces contacts en se rapprochant plus que nécessaire de Doha. Les pas du couple s’arrêtent quand le jeune homme décide de déverser un flot d’agacement sur elle. Elle le fixe d’un air amusé car elle ne prend rien à cœur. Elle sait que c’est la peur qui le fait parler. Vingt-huit ans en tête à tête avec Doha… L’idée ne déplait pas tant que ça à Lily. C’est le temps nécessaire pour qu’il réalise ses sentiments pour elle. « Je sais faire du feu si ça te rassure, Wilson. » elle répond quelques instants plus tard, le visage illuminé par un sourire qui se veut légèrement moqueur. Son regard le quitte pour se perdre de nouveau dans les grandeurs de la forêt, le vent fait danser les feuilles orangées et elle trouve ça magnifique. Lily ne peut s’empêcher de penser que c’est le décor parfait pour une promenade en amoureux. « Oh regarde-ça ! » elle s’exclame lorsque ses pupilles sont attirées par un bouquet d’armillaires, à qui l’humidité de ce bois de feuillus semble convenir à la perfection. Ses doigts attrapent alors sans délicatesse la manche de son ami qu’elle tire avec elle vers un grand chêne vert qui domine fièrement la forêt. « Ces petites merveilles, Doha, ce sont des armillaria mellea ! Typiques de la région. » elle point alors du doigt les petits champignons de couleur miel qui poussent à flan du trou. Lily est consciente que le jeune homme n’a pas accepté de l’accompagner en forêt pour en apprendre plus sur les espèces emblématiques qui fleurissent dans les forêts de son pays. S’il est là, c’est uniquement parce que c’est elle, Ryeo Lily, qui lui a demandé, n’importe qui d’autre aurait essuyé un refus, elle en est certaine. Doha proteste mais il est ravi d’être avec elle, Lily le sait. « Tu vois mon lapin ? On ne mourra pas de faim, même si on doit passer la nuit ici. » ajoute-elle sur le même ton serein que précédemment, un petit sourire sur le coin des lèvres. Si elle était honnête avec lui, la petite française lui avouerait qu’ils ne sont pas perdus et qu’elle sait exactement où ils sont. Mais cela l’amuse beaucoup trop de voir le garçon paniquer, s’énerver pour dix petites minutes à tourner en rond dans une forêt.
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Re: get me out of this darkness (#doly) | Lun 5 Oct - 12:32 Citer EditerSupprimer
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@ryeo lily
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Rien dans la situation actuelle ne rassure Do Ha ; et si la présence des champignons soit-disant comestibles est supposée calmer ses angoisses, c’est loin d’être le cas.
Déjà parce qu’il n’y a que ceux qui font confiance à leur capacité de reconnaître les champignons comestibles qui sont victimes d’empoisonnement par champignon (bah oui – si tu sais que tu n’y connais rien, tu ne te risques pas à en manger).
Ensuite, parce que même en admettant qu’ils sont comestibles, ça n’arrange en rien la crainte de l’obscurité de Doha ainsi que la présence d’animaux dans la forêt lorsque la nuit tombe.
Pour finir, Do Ha est absolument persuadé que Lily prétend être rassurée pour le calmer mais qu’elle est elle-même mal-à-l’aise dans la situation (parce qui serait ravi d’être perdu ?) et il trouve ça particulièrement humiliant. « Ecoute-moi bien Lily, faire un feu de forêt en pleine nuit ne fera qu’attirer les insectes dangereux et il est hors de question que je mange un champignon dont j’ignore la comestibilité. » Parce qu’il est comme ça Do Ha ; il ne doute pas des connaissances de sa camarade, mais il ne croit pas quelque chose s’il n’en a pas la preuve claire apportée sur un plateau. « Ensuite, je t’assure que notre situation n’a absolument rien d’amusant donc enlève moi ce sourire stupide de ton visage » Et il lui parle comme si elle ne réalisait pas l’ampleur de la gravité de leur situation, absolument convaincu que si elle avait conscience de ce qui se passait, elle ne pourrait pas se comporter d’une telle façon.
Son regard s’attarde sur tous les arbres qui les entourent, dans l’espoir qu’une branche lui indique le chemin à prendre pour sortir de cette forêt, mais il a bien conscience que ça n’est pas prêt d’arriver. C’est encore plus improbable que son sens de l’orientation le sorte de cette situation. Déjà qu’il n’est pas capable de retrouver son chemin au sein du campus, comment peut-il espérer retrouver son chemin dans une forêt où tout se ressemble ? « Je t’assure que ça craint, ça craint vraiment d’être perdu en forêt comme ça » Sa voix se met à trembler et il déteste ça. Il préférerait de loin garder la face et être celui avec un sourire insouciant sur le visage comme Lily mais les scénarios d’horreur que son cerveau créent l’en empêchent ; et l’angoisse gagne du chemin à l’intérieur de lui, indubitablement. Le regard qu’il lance à Lily trahit complètement ce fait, parce que si son objectif était de la fusiller du regard, tout ce qu’il fait c’est se mettre à larmoyer. « Est-ce que tu peux par pitié arrêter de me regarder comme si tu venais de rencontrer un adorable petit écureuil ?! » Son ton monte d’un cran, il serre les dents pour ne pas se mettre vraiment à crier mais il ne peut pas s’empêcher de s’énerver contre elle. « Je te dis qu’on est complètement perdu Lily, largué dans ce coin paumé ! » s’exclame t-il dans un ultime espoir de lui faire réaliser la gravité de la situation. Je te dis qu’on va mourir ici, Lily ! Et bien sûr il saute vite aux conclusions hâtives et dramatiques, mais il n’y peut rien. Il se voit déjà mort avec elle et ça le désarme complètement. Dans l’objectif de ne pas montrer que des larmes se sont créées au coin de ses yeux, il porte ses mains sur son visage et dit, dans un soupir : « Je suis fatigué ». Fatigué parce qu’il n’a pas dormi de la nuit, fatigué parce qu’il n’a pas passé une nuit décente depuis dix ans, fatigué parce qu’il est toujours en train d’angoisser, fatigué parce que rien ne va jamais dans sa vie.
Déjà parce qu’il n’y a que ceux qui font confiance à leur capacité de reconnaître les champignons comestibles qui sont victimes d’empoisonnement par champignon (bah oui – si tu sais que tu n’y connais rien, tu ne te risques pas à en manger).
Ensuite, parce que même en admettant qu’ils sont comestibles, ça n’arrange en rien la crainte de l’obscurité de Doha ainsi que la présence d’animaux dans la forêt lorsque la nuit tombe.
Pour finir, Do Ha est absolument persuadé que Lily prétend être rassurée pour le calmer mais qu’elle est elle-même mal-à-l’aise dans la situation (parce qui serait ravi d’être perdu ?) et il trouve ça particulièrement humiliant. « Ecoute-moi bien Lily, faire un feu de forêt en pleine nuit ne fera qu’attirer les insectes dangereux et il est hors de question que je mange un champignon dont j’ignore la comestibilité. » Parce qu’il est comme ça Do Ha ; il ne doute pas des connaissances de sa camarade, mais il ne croit pas quelque chose s’il n’en a pas la preuve claire apportée sur un plateau. « Ensuite, je t’assure que notre situation n’a absolument rien d’amusant donc enlève moi ce sourire stupide de ton visage » Et il lui parle comme si elle ne réalisait pas l’ampleur de la gravité de leur situation, absolument convaincu que si elle avait conscience de ce qui se passait, elle ne pourrait pas se comporter d’une telle façon.
Son regard s’attarde sur tous les arbres qui les entourent, dans l’espoir qu’une branche lui indique le chemin à prendre pour sortir de cette forêt, mais il a bien conscience que ça n’est pas prêt d’arriver. C’est encore plus improbable que son sens de l’orientation le sorte de cette situation. Déjà qu’il n’est pas capable de retrouver son chemin au sein du campus, comment peut-il espérer retrouver son chemin dans une forêt où tout se ressemble ? « Je t’assure que ça craint, ça craint vraiment d’être perdu en forêt comme ça » Sa voix se met à trembler et il déteste ça. Il préférerait de loin garder la face et être celui avec un sourire insouciant sur le visage comme Lily mais les scénarios d’horreur que son cerveau créent l’en empêchent ; et l’angoisse gagne du chemin à l’intérieur de lui, indubitablement. Le regard qu’il lance à Lily trahit complètement ce fait, parce que si son objectif était de la fusiller du regard, tout ce qu’il fait c’est se mettre à larmoyer. « Est-ce que tu peux par pitié arrêter de me regarder comme si tu venais de rencontrer un adorable petit écureuil ?! » Son ton monte d’un cran, il serre les dents pour ne pas se mettre vraiment à crier mais il ne peut pas s’empêcher de s’énerver contre elle. « Je te dis qu’on est complètement perdu Lily, largué dans ce coin paumé ! » s’exclame t-il dans un ultime espoir de lui faire réaliser la gravité de la situation. Je te dis qu’on va mourir ici, Lily ! Et bien sûr il saute vite aux conclusions hâtives et dramatiques, mais il n’y peut rien. Il se voit déjà mort avec elle et ça le désarme complètement. Dans l’objectif de ne pas montrer que des larmes se sont créées au coin de ses yeux, il porte ses mains sur son visage et dit, dans un soupir : « Je suis fatigué ». Fatigué parce qu’il n’a pas dormi de la nuit, fatigué parce qu’il n’a pas passé une nuit décente depuis dix ans, fatigué parce qu’il est toujours en train d’angoisser, fatigué parce que rien ne va jamais dans sa vie.
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Re: get me out of this darkness (#doly) | Mar 13 Oct - 17:18 Citer EditerSupprimer
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@lee do ha
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Vraiment aucune raison rationnelle de paniquer. Mais Lily oublie parfois que Doha n’a pas toujours la même rationalité que le commun des mortels. Ses yeux ne le quittent pas quand il râle une nouvelle fois, elle est à deux doigts de se vexer quand il doute de sa capacité à reconnaître les champignons et encore plus, quand il lui dit que son sourire est stupide. L’étudiante ne dit rien, elle se contente de le fixer alors que son sourire se crispe légèrement. Elle retient une remarque acide, presque méchante qui lui vient : le seul qui est stupide ici, c’est lui et tout le monde le sait sauf lui. Et finalement, elle hausse simplement les épaules avant de lui tourner le dos. Du bout des doigts, elle cueille une des armilles dorées avant de la débarrasser des saletés et de croquer dedans. Ignorant Doha qui doit frôler l’arrêt cardiaque derrière elle, elle mastique le champignon dans l’unique but de lui prouver qu’il a tort de douter d’elle, même si crue l’armille a un goût plutôt étrange. « Comestible. » elle signale, presque de façon provocatrice malgré le sourire sur ses lèvres, en se retournant vers son ami. Doha s’énerve un peu plus, son mai semble prêt à l’étriper sur place. Enfin, c’est ce que Lily croit les trente premières secondes de leur échange de regards et de mots, puis elle entend les tremblements dans sa voix, puis elle vit les larmes dans ses yeux. Doha panique plus qu’elle aurait pu le penser, elle se sent presque mal de lui faire croire qu’ils sont perdus. Les yeux de Lily s’adoucissent, et son sourire se fait plus franc, l’agacement qu’elle a pu ressentir un court instant disparait. Ce qui semble visiblement faire monter la pression chez le garçon. Mais son énervement n’atteint pas du tout la jeune fille, qui se mord la lèvre en imaginant Doha en écureuil. Tellement adorable, avec ses petites joues rondes et ses oreilles pointues. Si le jeune homme n’était pas autant sur les nerfs, elle l’aurait serré entre ses bras en se répétant combien il était chou, en écureuil ou non d’ailleurs. Lily se note intérieurement sa prochaine mission : faire porter un costume d’écureuil à Doha avant la fin de l’année. Ses pensées sympathiques sont coupées par le garçon qui exprime sa fatigue en passant ses mains sur son visage. « Je ne pensais pas qu’être perdu seul avec moi te mettrait dans un tel état, je ne sais pas comment le prendre. » elle roule des yeux en soufflant de façon indiscrète. Lily ne peut s’empêcher de remarquer qu’il ressemble à un enfant à qui on a refusé une sucrerie. Alors délicatement, elle lui attrape un doigt d’une de ses mains pour la retirer de son visage, et le serrer entre les siens. « De quoi tu es fatigué Doha ? » elle demande d’une voix calme, se disant que si elle restera sereine, il finira par faire se calmer aussi. Lily lui propose un regard doux qui se veut rassurant. Elle pense très sincèrement que sa réaction est exagérée mais elle se doute aussi qu’être perdu en forêt n’est pas la seule chose qui le met dans cet état. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle pensait qu’une balade dans la nature lui changerait les idées, raté. « Bon, arrête de faire l’enfant et explique-moi ce qui ne va pas. » ses mots sont fermes malgré le ton maternel et rassurant qu’elle emploie, elle n’aime pas devoir jouer à la grande sœur avec lui, ce n’est pas le rôle qu’elle veut jouer à ses côtés, mais malheureusement, il semble en avoir beaucoup besoin et souvent, il ne lui laisse pas le choix. « Et je ne veux pas t’entendre encore dire que c’est parce qu’on va mourir. Je ne suis pas idiote, et on n’est même pas perdus. ». Le soleil est encore loin d’être prêt pour se coucher, ils ont largement le temps de profiter de leur balade avant de rentrer. Il n’y a aucun animal dangereux dans cette forêt ou même aucun animal dangereux sur le sol coréen, et ça, Doha le serait s’il ouvrait un bouquin de biologie de temps en temps ou si simplement il l’écoutait parler au lieu de l’ouvrir h24 pour se vanter de tel ou tel truc. En plus, ils ne sont pas perdus, loin de là. Et même s’ils l’étaient, c’est la forêt la plus proche de Séoul, dans moins de vingt minutes, ils croiseront une famille ou un couple en promenade. Et puis, le bus qui les a amenés ici est à 6min de marche au sud-ouest de leur position, ils ne sont pas perdus.
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Re: get me out of this darkness (#doly) | Dim 25 Oct - 16:11 Citer EditerSupprimer
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@ryeo lily
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Lorsqu’il voit Lily porter à la bouche le champignon soit-disant-comestible, Doha est à deux doigts de faire un malaise. Il se rend totalement compte qu’elle se joue de lui et il se demande si elle est prête à mettre sa vie en danger juste pour se moquer de lui. Si elle est folle à ce point-là, il se dit silencieusement qu’il vaut mieux qu’ils coupent les ponts de suite – ou en tout cas, après être sortis de cette forêt, parce que seul ici, Doha ne donne pas cher de sa peau. Heureusement, Lily ne montre pas de signe immédiat d’empoisonnement, ce qui rassure légèrement Doha mais pas totalement non plus ; les indigestions ne se passent pas forcément dans les dix secondes après avoir mangé un produit empoisonné.
Avant qu’il ne s’en rende compte, Doha est déjà submergé par tout ce qu’il ressent et les larmes qui naissent au bord de ses yeux finissent de l’achever. Ça l’énerve de s’entendre larmoyer ; ça le frustre, et ça ne fait qu’augmenter son débordement émotionnel. Se détester parce qu’il se met dans tous ses états ne console en rien son désarroi. Ce n’est définitivement pas l’image qu’il veut renvoyer. Celle d’un gamin qui se met à pleurer parce qu’il est perdu dans la forêt : non, ce n’est clairement pas ça qu’il veut montrer de lui à Lily. C’est même le contraire total. Alors, la seule solution qu’il trouve pour ne pas paraître trop ridicule, c’est de placer ses mains sur ses yeux et de tourner la tête, de murmurer qu’il est fatigué en espérant que ça suffise. Mais Lily n’est pas une idiote et il le sait ; quand elle prend un de ses doigts, un seul, Doha s’en veut de se sentir réconforté par si peu.
Son regard larmoyant croise les yeux calmes de Lily et il se sent plus embarrassé que jamais. Lui aussi déteste le fait qu’il agisse comme un enfant, et il déteste encore plus que ce soit face à elle, et c’est précisément parce qu’il s’énerve lui-même qu’il est aussi désemparé. Il y a tant de choses qu’il déteste chez lui, et sa façon de perdre pied au moindre imprévu est en première place du podium. Quand Lily finit de parler, il détourne le regard, comme si ça suffisait à ne plus être vu – si je ne te vois pas tu ne me vois plus – et tente de réfléchir à une réponse convaincante, mais la réalité, c’est que Doha n’a pas la moindre idée de ce qui se passe chez lui. À force d’ignorer ses émotions négatives, elles s’entassent, s’empilent et s’entremêlent, si bien qu’il lui est impossible de se comprendre. « Je ne sais pas » répond-il avec une voix bien trop faible, honteuse ; pour Doha, il n’y a rien de plus humiliant que ces quatre mots : je ne sais pas. « Je ne sais pas ce qui me fatigue autant. » Lui-même, sans doute. Il se fatigue. « Il y a la rencontre avec mon frère. » annonce t-il, sans même se demander si Lily est au courant que Doha a un frère, parce qu’il n’en parle jamais et que, de son côté, Hansol fait de même. « Mais je me fiche de mon frère » dit-il en toute mauvaise foi et contradiction, lui-même incapable de dire s’il s’en fiche vraiment ou s’il aimerait s’en ficher. « Il y a les paroles de mon père » Et au moment où il dit ça, il sait qu’il touche une corde sensible, parce que sa propre voix se met à craquer. Comme si les mots mon père » suffisaient à le faire pleurer. Mais il ne sait pas pourquoi parler de son paternel le submerge d’autant de choses négatives : il a toujours cru qu’il s’en fichait, de son père aussi. « Mais ce sont des paroles qui datent de si longtemps... » Et pourtant, il s’en rappelle clairement. De tous ces mots qui l’ont manipulé pour devenir celui qu’il est maintenant. Persuadé qu’il était très heureux, tel quel. Jusqu’à ce qu’il revoit Hansol et qu’il soit confronté à la réalité. Il n’a jamais été heureux, Doha ; il n’a jamais été rien d’autre que la poupée de son père. Et il commence à peine le comprendre.
Avant qu’il ne s’en rende compte, Doha est déjà submergé par tout ce qu’il ressent et les larmes qui naissent au bord de ses yeux finissent de l’achever. Ça l’énerve de s’entendre larmoyer ; ça le frustre, et ça ne fait qu’augmenter son débordement émotionnel. Se détester parce qu’il se met dans tous ses états ne console en rien son désarroi. Ce n’est définitivement pas l’image qu’il veut renvoyer. Celle d’un gamin qui se met à pleurer parce qu’il est perdu dans la forêt : non, ce n’est clairement pas ça qu’il veut montrer de lui à Lily. C’est même le contraire total. Alors, la seule solution qu’il trouve pour ne pas paraître trop ridicule, c’est de placer ses mains sur ses yeux et de tourner la tête, de murmurer qu’il est fatigué en espérant que ça suffise. Mais Lily n’est pas une idiote et il le sait ; quand elle prend un de ses doigts, un seul, Doha s’en veut de se sentir réconforté par si peu.
Son regard larmoyant croise les yeux calmes de Lily et il se sent plus embarrassé que jamais. Lui aussi déteste le fait qu’il agisse comme un enfant, et il déteste encore plus que ce soit face à elle, et c’est précisément parce qu’il s’énerve lui-même qu’il est aussi désemparé. Il y a tant de choses qu’il déteste chez lui, et sa façon de perdre pied au moindre imprévu est en première place du podium. Quand Lily finit de parler, il détourne le regard, comme si ça suffisait à ne plus être vu – si je ne te vois pas tu ne me vois plus – et tente de réfléchir à une réponse convaincante, mais la réalité, c’est que Doha n’a pas la moindre idée de ce qui se passe chez lui. À force d’ignorer ses émotions négatives, elles s’entassent, s’empilent et s’entremêlent, si bien qu’il lui est impossible de se comprendre. « Je ne sais pas » répond-il avec une voix bien trop faible, honteuse ; pour Doha, il n’y a rien de plus humiliant que ces quatre mots : je ne sais pas. « Je ne sais pas ce qui me fatigue autant. » Lui-même, sans doute. Il se fatigue. « Il y a la rencontre avec mon frère. » annonce t-il, sans même se demander si Lily est au courant que Doha a un frère, parce qu’il n’en parle jamais et que, de son côté, Hansol fait de même. « Mais je me fiche de mon frère » dit-il en toute mauvaise foi et contradiction, lui-même incapable de dire s’il s’en fiche vraiment ou s’il aimerait s’en ficher. « Il y a les paroles de mon père » Et au moment où il dit ça, il sait qu’il touche une corde sensible, parce que sa propre voix se met à craquer. Comme si les mots mon père » suffisaient à le faire pleurer. Mais il ne sait pas pourquoi parler de son paternel le submerge d’autant de choses négatives : il a toujours cru qu’il s’en fichait, de son père aussi. « Mais ce sont des paroles qui datent de si longtemps... » Et pourtant, il s’en rappelle clairement. De tous ces mots qui l’ont manipulé pour devenir celui qu’il est maintenant. Persuadé qu’il était très heureux, tel quel. Jusqu’à ce qu’il revoit Hansol et qu’il soit confronté à la réalité. Il n’a jamais été heureux, Doha ; il n’a jamais été rien d’autre que la poupée de son père. Et il commence à peine le comprendre.
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Re: get me out of this darkness (#doly) | Sam 7 Nov - 22:25 Citer EditerSupprimer
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@lee do ha
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Il y a deux choses que Lily déteste dans la vie. La première est qu’on doute de ses capacités, il y a des choses sur lesquelles elle est confiante et elle se fait confiance, et elle aime que les autres aussi. Hors Doha remet en question ses connaissances en matière de flore, même si entre nous, les champignons sont plus proches des animaux que des plantes d’un point de vue génétique. Et ça, Lily n’est pas prête à laisser passer. La deuxième est qu’on dise qu’elle est stupide, ou tout dérivé dans le genre, parce que ce n’est pas le cas et elle le sait, ça l’agace d’entendre le contraire. Surtout que celui qui le dit est vraisemblablement le plus idiot de deux. Après avoir prouvé à Doha qu’il a tort de douter d’elle en lui faisant une démonstration, elle pense que le sujet est clos et que leur promenade en forêt va pourvoir reprendre. Mais bien sûr, ce n’est pas le cas. Elle aurait pu s’en douter, rien ne se passer jamais comme prévu avec la jeune femme. Ce dernier a beau être prévisible sur de nombreux aspects, il continue de la surprendre par son côté enfantin. Alors quand le jeune homme se met doucement mais sûrement implosé, elle montre son insatisfaction face à sa réaction exagérée. Elle souffle, elle roule des yeux, elle râle mais elle se rapproche de lui pour le rassurer, pour l’aider à se livrer à elle. L’étudiante le réconforte par des petits gestes, à base de petites caresses et de petites pressions sur le doigt qu’elle tient dans sa paume. Ses pupilles finissent par croiser le regard de Doha. De sa voix calme, presque mielleuse, elle l’encourage à se confier, à lui dire ce qu’il a sur le cœur qui le met dans cet état de fragilité extrême. Car elle sait parfaitement que ce n’est pas uniquement le fait qu’ils soient d’être possiblement égarés en forêt. Comme à son habitude, les mots de Lily sont crus et sans filtre, elle n’aime avoir à faire ça mais elle n’aime pas non plus voir Doha pleurer à bout de nerfs. Cela l’agace autant que cela lui brise le cœur d’être témoin de cette crise de larmes. La sango l’écoute d’une oreille attentive, serrant un peu plus son index entre ses doigts à chaque mot. Puis elle hoche la tête, indiquant à Doha qu’elle l’écoute bien mais qu’elle prend le temps de laisser finir et surtout d’analyser ce qu’il accepte de partager avec elle. Lors que la voix de son ami craque en évoquant son père, elle pose la main droite sur le haut de son crâne caressant délicatement les cheveux de Doha, pour le consoler, l’encourager à continue. Lily joue vaguement avec les mèches de Doha alors qu’elle réfléchie à sa réponse. Après de longues secondes, elle hausse les épaules. « Ce n’est pas grave de ne pas savoir. Il y a plein de choses que tu ne sais pas, mais comme tu ne t’es jamais posé la question, tu ne sais même pas que tu ne le sais pas. Et regarde, cela ne t’empêche pas d’exister. La vie serait bien fade si on savait tout, non ? » elle explique en suivant du regard le champignon dans lequel elle a croqué un peu plus tôt. Puis elle esquisse un geste vers la forêt qui les entoure. Puis elle retrouve le regard de Doha, laissant un petit sourire s’installer sur ses lèvres. « Si tu te fichais de ton frère, tu n’en parlerais même pas. » elle déclare, lâchant une petite tape sur son crâne comme pour lui indiquer qu’il raconte n’importe quoi ou comme le punir d’un mensonge trop gros pour lui. Puis elle gonfle les joues pour réfléchir, levant les yeux au ciel. Après, un long ‘hm’ de réflexion, elle reprend la parole. « Si tu y penses, c’est ce que ces paroles ont de l’importance pour toi que tu le veuilles ou non. Pourquoi ces paroles ont tant d’importance ? Est-ce qu’elles méritent l’importance que tu leur donnes ? ». Lily ne comprend pas qu’on puisse accorder tant d’attention à de simples mots, surtout aussi longtemps. Peut-être parce qu’elle s’encombre peu de ce que les gens pensent de façon générale. « Tu sais les gens disent des choses, beaucoup de choses. Parfois, cela ne vaut pas le coût de les écouter. Surtout si cela te met dans cet état. ». Elle aimerait que Doha ne soit pas tant perturbé par les mots de son père, mais elle sait que le jeune homme est totalement différent d’elle et qu’il n’est pas capable de mettre si facilement de côté les choses qui le blessent.
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Re: get me out of this darkness (#doly) | Sam 21 Nov - 11:00 Citer EditerSupprimer
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@ryeo lily
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Doha devrait savoir depuis le temps qu’ignorer ses émotions et ses sentiments ne les fait pas disparaître. Ce n’est malheureusement pas la première fois qu’il est confronté à une explosion sans même savoir ce qui explose concrètement, et il n’y a rien de pire que de craquer sans en connaître la raison (en tout cas, pour lui). Pourtant, il reproduit à chaque fois le même schéma, parce que jamais personne n’a enseigné à Doha comment assumer et confronter ses ressentis. Le seul enseignement qu’il a reçu, c’est son père qui lui disait que seule la logique devait diriger ses actions et ses pensées. Que les sentiments, les émotions, étaient des choses à faire disparaître, pour devenir parfait, pour ne faire aucune erreur. Mais jamais il ne lui a dit que c’est impossible de les faire entièrement disparaître : qu’aux moments les plus imprévisibles, tout finit par ressurgir avec une force décuplée.
Lily est peut-être la première à lui dire que ce n’est pas grave de ne pas savoir. Qu’il y a plein de choses qu’il ne sait pas. Ou en tout cas, si quelqu’un le lui a déjà dit, il ne l’a jamais écouté ; mais là, son index délicatement enroulé par les doigts fins de Lily, ses mèches caressées par les mains de Lily, c’est difficile de ne pas écouter ce qu’elle lui dit. En fait, c’est même impossible de la contredire, comme si elle exerçait une force calmante sur ses états. Il a l’impression qu’il est sous hypnose : quand elle lui dit de parler, il parle ; quand elle parle, il l’écoute attentivement. Deux choses que Doha ne fait jamais en temps normal. Surtout face à quelqu’un qui lui dit que Doha ne se fiche pas de son frère : normalement, il aurait surenchérit violemment en disant que c’est faux, que son frère n’a aucune influence sur lui, qu’il n’a pas besoin de lui et qu’il se fiche de son existence. Mais là, il accepte l’idée qu’il ne se fiche pas de son frère comme si ça avait toujours été évident. Même quand elle tapote le dessus de sa tête pour remettre ses idées en place, il reste immobile et silencieux, son regard larmoyant planté dans celui de Lily.
Puis finalement, quand il semble reprendre possession de lui-même, Doha fait deux pas en arrière pour s’éloigner de Lily, se débarrasse des doigts de l’étudiante sur son index, réalise enfin qu’elle l’a vu pleurer, et cache de nouveau son visage avec ses mains. « Ce n’est pas ça, tu ne comprends pas. » affirme t-il, d’une voix grave et brisée par les sanglots. « Je ne peux pas remettre en question l’importance de ces paroles maintenant, Lily » réfute t-il en cachant toujours ses yeux avec ses mains, fuir le contact visuel, fuir tout court. « J’ai vécu d’une certaine façon pendant dix-huit ans, je ne peux pas tout remettre en question maintenant... » murmure t-il d’une voix remplie de peur. De sa peur : parce qu’il ne devrait pas tout remettre en question, mais il le fait quand même depuis plusieurs jours. « Je ne peux plus changer maintenant, je suis comme ça… ce serait comme envoyer en l’air tout ce qui t’a motivé pendant des années et remettre en question la moindre de tes pensées et de tes actions. Imagine. » En disant ça, il écarte ses mains et se permet enfin de croiser le regard de Lily. « Tu penses que tu aimes quelque chose, mais tu commences à te demander si tu aimes vraiment ça ou si tu as fait semblant pendant toutes ces années en te persuadant que c’est ce que tu aimes. Tu penses que quelqu’un te veut du mal et tu l’as rejeté pendant des années, mais tu commences à te demander si c’est vraiment le cas ou si tu t’es persuadé que c’était ça parce que c’était plus simple de croire ça. Alors tu commences à réaliser... » Il pousse un soupir, ne finit pas sa phrase. Il a lui-même peur de dire ce qu’il commence à réaliser. « Ce n’est pas grave. Ce sont des choses que je dois régler tout seul. Ça ne te regarde pas. » affirme t-il finalement ; trop effrayé pour confier tout ce qu’il a enfoui en lui. Mettre une distance est plus simple. « Tu as dit qu’on n’était pas perdu. Alors, où sommes-nous ? » reprend-il, en espérant que ça suffira à oublier ce qui s’est passé.
Lily est peut-être la première à lui dire que ce n’est pas grave de ne pas savoir. Qu’il y a plein de choses qu’il ne sait pas. Ou en tout cas, si quelqu’un le lui a déjà dit, il ne l’a jamais écouté ; mais là, son index délicatement enroulé par les doigts fins de Lily, ses mèches caressées par les mains de Lily, c’est difficile de ne pas écouter ce qu’elle lui dit. En fait, c’est même impossible de la contredire, comme si elle exerçait une force calmante sur ses états. Il a l’impression qu’il est sous hypnose : quand elle lui dit de parler, il parle ; quand elle parle, il l’écoute attentivement. Deux choses que Doha ne fait jamais en temps normal. Surtout face à quelqu’un qui lui dit que Doha ne se fiche pas de son frère : normalement, il aurait surenchérit violemment en disant que c’est faux, que son frère n’a aucune influence sur lui, qu’il n’a pas besoin de lui et qu’il se fiche de son existence. Mais là, il accepte l’idée qu’il ne se fiche pas de son frère comme si ça avait toujours été évident. Même quand elle tapote le dessus de sa tête pour remettre ses idées en place, il reste immobile et silencieux, son regard larmoyant planté dans celui de Lily.
Puis finalement, quand il semble reprendre possession de lui-même, Doha fait deux pas en arrière pour s’éloigner de Lily, se débarrasse des doigts de l’étudiante sur son index, réalise enfin qu’elle l’a vu pleurer, et cache de nouveau son visage avec ses mains. « Ce n’est pas ça, tu ne comprends pas. » affirme t-il, d’une voix grave et brisée par les sanglots. « Je ne peux pas remettre en question l’importance de ces paroles maintenant, Lily » réfute t-il en cachant toujours ses yeux avec ses mains, fuir le contact visuel, fuir tout court. « J’ai vécu d’une certaine façon pendant dix-huit ans, je ne peux pas tout remettre en question maintenant... » murmure t-il d’une voix remplie de peur. De sa peur : parce qu’il ne devrait pas tout remettre en question, mais il le fait quand même depuis plusieurs jours. « Je ne peux plus changer maintenant, je suis comme ça… ce serait comme envoyer en l’air tout ce qui t’a motivé pendant des années et remettre en question la moindre de tes pensées et de tes actions. Imagine. » En disant ça, il écarte ses mains et se permet enfin de croiser le regard de Lily. « Tu penses que tu aimes quelque chose, mais tu commences à te demander si tu aimes vraiment ça ou si tu as fait semblant pendant toutes ces années en te persuadant que c’est ce que tu aimes. Tu penses que quelqu’un te veut du mal et tu l’as rejeté pendant des années, mais tu commences à te demander si c’est vraiment le cas ou si tu t’es persuadé que c’était ça parce que c’était plus simple de croire ça. Alors tu commences à réaliser... » Il pousse un soupir, ne finit pas sa phrase. Il a lui-même peur de dire ce qu’il commence à réaliser. « Ce n’est pas grave. Ce sont des choses que je dois régler tout seul. Ça ne te regarde pas. » affirme t-il finalement ; trop effrayé pour confier tout ce qu’il a enfoui en lui. Mettre une distance est plus simple. « Tu as dit qu’on n’était pas perdu. Alors, où sommes-nous ? » reprend-il, en espérant que ça suffira à oublier ce qui s’est passé.
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Re: get me out of this darkness (#doly) | Mar 8 Déc - 12:00 Citer EditerSupprimer
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@lee do ha
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S’il y a bien quelque chose qui les différencie, Doha et elle, c’est bien la façon dont ils confrontent leurs émotions. Lily est plutôt du genre à parler de tout, tout de suite, avec les personnes concernées ou bien que trouver un moyen d’évacuer n’importe quelle pensée négative avant qu’elle ne s’aggrave. C’est un des nombreux avantages de son honnêteté, parfois cruelle : elle parvient à partager ses ressentis avec n’importe qui s’en vraiment s’inquiéter des répercussions. Cela lui facilite grandement la vie, même si elle sait pertinemment que certaines personnes n’apprécient pas sa franchise, ce qui peut avoir des conséquences parfois dramatiques. Mais au moins, Lily a ainsi la conscience tranquille et elle est en adéquation avec ses propres valeurs. L’étudiante a rapidement compris que, à l’inverse, Doha préfère noyer ses émotions en espérant secrètement qu’elles disparaissent un jour. Très certainement parce qu’il ne comprend pas tout ce qu’il ressent et qu’il ne sait pas comment leur faire face. Mais malheureusement, ignorer ses émotions fait souvent plus de mal que de bien sur le long terme. Et Lily le constate tristement en voyant Doha craquer devant elle. La sango a très envie de le prendre dans ses bras pour le rassurer, cependant elle sait que ce n’est pas une solution viable. Le rassurer comme l’enfant qu’il peut être parfois serait contre-productif à l’idée de l’aider à se libérer de ce surplus de sentiments. Alors elle reste à une distance raisonnable, posant simplement sa main sur le haut de sa chevelure, qu’elle caresse gentiment. Puis elle répond d’un air calme, presque détaché, comme pour montrer au jeune homme qu’il porte beaucoup trop d’importance à tout ce qui l’entoure. Lily expose son point de vue sur ce que lui partage son ami, comme elle le fait toujours, essayant de faire perdre du recul à Doha comme elle sait si bien le faire. Peut-être qu’un jour, le sango la laissera lui apprendre comment faire, comment prendre la vie avec légèreté pour pouvoir la vivre pleinement sans se soucier des autres. La jeune femme laisse alors les mots coulés de sa bouche exposant les faits et ses pensées avec facilité, alors qu’il profite de ce moment de tendresse entre eux. Ma main passe et repasse distraitement dans les mèches de Doha jusqu’à ce que le garçon brise cet instant magique. Elle fronce les sourcils. « Et pourquoi ? » elle demande parce que vraiment, elle ne voit pas le problème avec l’idée de tout remettre en question, elle aime tant passer son temps à cela. « C’est quoi dix-huit ans sur une vie ? Au casoù tu seras moins bon en maths que tu le fais croire, ça fait à peine vingt-cinq pour cent, ça ne me paraît pas si dramatique. » elle explique en haussant une énième fois les épaules. Vraiment, Lily trouve que Doha aime beaucoup trop se compliquer la vie avec des choses futiles. « Ca me regarde à partir du moment où tu te mets à pleurer comme un gamin de trois ans alors qu’on fait une sortie sympathique entre… ». Lily sent presque les mots amoureux lui échapper alors elle s’éclaircit la gorge et elle reprend rapidement. « Entre amis. ». Oui, parce que Doha n’est pas encore prêt à réaliser qu’ils se comportent déjà partiellement comme un couple, et qu’ils vont finir par sortir ensemble, un jour ou l’autre. Seule Lily est assez lucide pour s’en rendre compte. Et bien qu’elle arrive à se montrer patiente avec lui, honnêtement, cela l’énerve de temps en temps. Puis finalement, elle roule des yeux et claque de la langue pour bien souligner que ce changement de cap l’agace. Doha commençait enfin à se livrer à elle, et le voilà, qui fait marche arrière de lui-même. Elle souffle en voyant qu’en plus, il essaie de changer de sujet. « L’arrêt de bus est à cinq cent mètres à l’est. » elle indique, pointant du doigt, la direction en question, avant de se tourner une nouvelle fois vers le garçon. « Mais le savoir ne changera pas le fait que tu dois parler à ton frère et que tu dois arrêter de ressasser les paroles, très certainement malsaines, de ton père. ». Lily est convaincue qu’il doit affronter ses démons en face, c’est la seule solution pour avancer. « Tu peux rentrer si tu veux. » parce que elle, il est hors de question qu’elle rentre, elle ne laissera pas Doha gâcher sa promenade en forêt. « Mais ça ne changera pas le fait qu’il faut que tu débarrasses de ce trop plein d’émotions et de tes pensées négatives si tu veux vivre sereinement. ».
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Re: get me out of this darkness (#doly) | Dim 3 Jan - 13:58 Citer EditerSupprimer
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@ryeo lily
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Et pourquoi ?
La question agace Do Ha, si bien qu’il manque de se mettre en colère. Comment ça, pourquoi ? C’est évident : parce que c’est éprouvant de faire ça, parce que c’est difficile, que ça demande des efforts et que c’est déprimant. Voilà pourquoi. Parce qu’on est toujours plus heureux quand on ne se pose pas de question et qu’il est désormais contraint de s’en poser et que ça lui fait du mal de tout remettre en question. Ça agace Doha qu’elle montre si peu d’empathie, qu’elle parle comme s’il lui suffisait de vouloir changer pour se mettre à changer. Sans doute ne réalise t-elle pas combien il est difficile de changer ce qu’on est depuis dix-huit ans, combien il est déroutant de remettre en question tout ce qui a toujours été établi pour lui.
Mais comment lui reprocher ? Lui-même est loin d’être doué pour compatir avec les émotions des autres ; et peut-être serait-elle capable de mieux comprendre si il le disait.
« Laisse tomber. » balance t-il quand elle fait comprendre que ça la regarde en le comparant à un enfant de trois ans. « Si tu veux que la sortie soit sympathique, vaut mieux changer de sujet de suite. » Il se déteste déjà bien assez pour avoir pleuré, et n’avait pas envie d’être comparé à un enfant. Lui qui se laisse si souvent aller aux larmes, il aurait préféré pleurer seul dans sa chambre comme d’habitude plutôt que s’entendre dire que c’est un enfant pour avoir pleuré – surtout en face de la personne pour qui il veut le moins être un enfant.
Alors il change de sujet, écoute ses indications pour se convaincre qu’ils ne sont vraiment pas perdus. « Ça n’a rien avoir avec mon frère. Ça ne serait jamais arrivé si tu n’avais pas prétendu qu’on était perdu. » répond-il avec la plus grande des mauvaises fois, pourtant convaincu que c’est vrai. Certes, il ne va pas bien en ce moment, mais il aurait pu garder la face si elle n’en avait pas rajouté une couche en le laissant penser qu’ils sont perdus.
Pendant un instant, il reste immobile et regarde dans les yeux Lily. Il est piqué à vif mais réalise que c’est plus contre lui-même qu’il est en colère que contre elle, parce qu’il sait qu’il n’est pas capable de chasser sa mauvaise humeur pour continuer sereinement la sortie avec Lily. S’il reste, il passera sa sortie à ressasser ce qu’il a dit et toutes ses pensées sombres sans pour autant les confier, parce qu’il n’en est pas capable, parce qu’il a besoin d’y penser seul avant de pouvoir les extérioriser. Ce qu’il a dit aujourd’hui dépasse déjà de loin tout ce qu’il se pensait capable de confier. « D’accord. » répond-il, avec une voix plus posée cette fois-ci. « Alors je m’en vais. » Sur le coup, Doha n’est pas désolé de partir. Il est convaincu que Lily préfère profiter de sa sortie seule plutôt que supporter son humeur. « Essaie de rentrer en vie. » balance t-il finalement pour dernière phrase, avant de faire demi-tour et de suivre l’est, comme elle lui a indiqué. Il ne sait pas comment il arrive à retrouver le chemin, lui qui a un sens de l’orientation aussi mauvais, mais peut-être que c’est son désarroi qui le guide jusqu’à l’arrêt de bus.
La question agace Do Ha, si bien qu’il manque de se mettre en colère. Comment ça, pourquoi ? C’est évident : parce que c’est éprouvant de faire ça, parce que c’est difficile, que ça demande des efforts et que c’est déprimant. Voilà pourquoi. Parce qu’on est toujours plus heureux quand on ne se pose pas de question et qu’il est désormais contraint de s’en poser et que ça lui fait du mal de tout remettre en question. Ça agace Doha qu’elle montre si peu d’empathie, qu’elle parle comme s’il lui suffisait de vouloir changer pour se mettre à changer. Sans doute ne réalise t-elle pas combien il est difficile de changer ce qu’on est depuis dix-huit ans, combien il est déroutant de remettre en question tout ce qui a toujours été établi pour lui.
Mais comment lui reprocher ? Lui-même est loin d’être doué pour compatir avec les émotions des autres ; et peut-être serait-elle capable de mieux comprendre si il le disait.
« Laisse tomber. » balance t-il quand elle fait comprendre que ça la regarde en le comparant à un enfant de trois ans. « Si tu veux que la sortie soit sympathique, vaut mieux changer de sujet de suite. » Il se déteste déjà bien assez pour avoir pleuré, et n’avait pas envie d’être comparé à un enfant. Lui qui se laisse si souvent aller aux larmes, il aurait préféré pleurer seul dans sa chambre comme d’habitude plutôt que s’entendre dire que c’est un enfant pour avoir pleuré – surtout en face de la personne pour qui il veut le moins être un enfant.
Alors il change de sujet, écoute ses indications pour se convaincre qu’ils ne sont vraiment pas perdus. « Ça n’a rien avoir avec mon frère. Ça ne serait jamais arrivé si tu n’avais pas prétendu qu’on était perdu. » répond-il avec la plus grande des mauvaises fois, pourtant convaincu que c’est vrai. Certes, il ne va pas bien en ce moment, mais il aurait pu garder la face si elle n’en avait pas rajouté une couche en le laissant penser qu’ils sont perdus.
Pendant un instant, il reste immobile et regarde dans les yeux Lily. Il est piqué à vif mais réalise que c’est plus contre lui-même qu’il est en colère que contre elle, parce qu’il sait qu’il n’est pas capable de chasser sa mauvaise humeur pour continuer sereinement la sortie avec Lily. S’il reste, il passera sa sortie à ressasser ce qu’il a dit et toutes ses pensées sombres sans pour autant les confier, parce qu’il n’en est pas capable, parce qu’il a besoin d’y penser seul avant de pouvoir les extérioriser. Ce qu’il a dit aujourd’hui dépasse déjà de loin tout ce qu’il se pensait capable de confier. « D’accord. » répond-il, avec une voix plus posée cette fois-ci. « Alors je m’en vais. » Sur le coup, Doha n’est pas désolé de partir. Il est convaincu que Lily préfère profiter de sa sortie seule plutôt que supporter son humeur. « Essaie de rentrer en vie. » balance t-il finalement pour dernière phrase, avant de faire demi-tour et de suivre l’est, comme elle lui a indiqué. Il ne sait pas comment il arrive à retrouver le chemin, lui qui a un sens de l’orientation aussi mauvais, mais peut-être que c’est son désarroi qui le guide jusqu’à l’arrêt de bus.
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Re: get me out of this darkness (#doly) | Jeu 14 Jan - 17:56 Citer EditerSupprimer
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Ce n’est pas nouveau que Doha et Lily n’ont pas la même façon de voir les choses… La demoiselle le sait depuis leur première rencontre, mais elle sait aussi que c’est cette différence énorme entre eux qui l’attire tant. Cette envie de l’aider à grandir, à devenir dépendant, à penser pour lui-même, par lui-même qui nourrit l’affection et l’attraction qu’elle a pour l’étudiant. Mais parfois, le flux de paroles du jeune homme est tant billevesée qu’elle ne sait pas trop par où commencer, si ce n’est par la vérité honnête et tranchante ce qui souvent tendance à déplaire à Doha qui ne fait que monter encore plus sur ses grands chevaux. Quelque part, elle comprend ; c’est plus simple de rester dans ses habitudes inconfortables que de dépenser de l’énergie et du temps à se créer un nouveau confort adapté. Pourtant, Lily se montre volontaire pour aider Doha à changer, oublier son père et se rapprocher de son frère, mais Doha est quelqu’un de buté, autant qu’elle. « Fuir la conversation ne me paraît pas la décision la plus mature mais ça ne m’étonne pas de toi. » elle ne peut s’empêcher de rioter en réponse, mais ce léger ricanement n’a rien de joyeux, au contraire, sa voix commence à trahir son agacement et l’impatience qui pointe le bout de son nez. Lily doute très sincèrement que cette sortie puisse continuer à être sympathique si Doha agit de cette façon, et se montre aussi agressif qu’à cet instant. Le souvenir des larmes du garçon ne suffit plus à attendrir l’étudiante, surtout lorsque le jeune homme décide de lui rejeter la faute dessus. « Et maintenant, tu rejettes la faute sur les autres. De mieux en mieux. Si ça t’apaise de penser que tout est ma faute, fais-toi plaisir. Tu sais très que ce n’est pas le cas, mais soit. » sa voix est calme, mais elle a très envie de lui en mettre une pour le réveiller de son déni. Elle sert les dents et ses pensées se focalisent sur les remembrances positives de leurs sorties précédentes, bien plus sympathiques que celle-ci. Seul moyen pour elle de se rappeler pourquoi elle accorde tant de temps et d’affection à Doha, parce qu’à cet instant, le garçon ne fait que l’agacer. Avec cette attitude, il est bien loin du jeune homme adorable qui fait tout pour paraître fort et parfait devant elle, bien loin de l’étudiant studieux et fier pour lequel elle a plus qu’un faible. Échauffée par son comportement plus que déplacé à ses yeux, Lily finit par lui proposer de rentrer, ponctuant ses paroles de remarques moralistes qui ne plaisent pas à Doha, bien que ce soit la stricte vérité. Pendant quelques secondes, la sango se dit que le garçon n’osera pas la laisser ici toute seule. À sa plus grande surprise, le plus jeune choisit l’option qui la met en rogne plus que nécessaire, très certainement parce que c’est de Doha dont on parle. Loin de s’ébaudir de la décision de Doha, Lily sent son sang ne faire qu’un tour et son premier réflexe est de claquer la langue, avant de détourner les yeux. « Ne t’en fais pas pour moi. Je me débrouille très bien toute seule. » elle siffle, pas très gentiment, lorsque Doha fait demi-tour. Bien sûr qu’elle va rentrer en vie, elle a l’habitude de ces sorties en forêt et contrairement à certains, elle n’a besoin de personne pour s’en sortir dans un lieu qu’elle ne connaît pas. Lily décide que vu ses états d’esprits et la façon dont il prend les choses, Doha ne mérite pas plus d’attention qu’elle lui en a déjà donné. Alors la jeune fille ne lui accorde pas un regard, elle ne propose pas non plus de le raccompagner. Qu’il se débrouille un peu comme le grand garçon qu’il n’est pas. Il n’y a pas que lui qui peut se montrer fermé et désagréable, elle aussi. Elle entend les pas du mirliflore s’éloigner vers l’arrêt de bus et elle soupire tristement les yeux rivés dans les feuilles brunes dans lesquelles sifflotent le vent. Lily s’attendait à ce que Doha finisse par l’abandonner suite à cette conversation, mais dire que cela ne la blesse pas d’être laissé ici par le jeune homme serait mentir. Parfois, elle a l’impression de faire un pas en avant pour qu’il en fasse trois en arrière. C’est fatiguant, énervant et blessant. Et cette fois, il est allé trop loin en l’accusant d’être la source de son malheur. Que Doha boude s’il le souhaite. Mais cette fois, ils seront deux à jouer au sale gosse immature, on verra bien qui craquera le premier.
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