Les journées au boulot se ressemblaient. Et pourtant, tout était aussi différent. Premièrement car il allait sûrement changé de secrétaire. Cette dernière ne voulait pas vraiment montrer de respect quant à ces décisions de couple. Il la gardait juste pour son plaisir visuel c'est-à-dire voir sa petite amie jouait les démons pour lui montrer qu'il était à elle et qu'elle pouvait toujours rêver ne serait-ce que poser ses ongles sur lui. Et il fallait l'avouer, l'irlandais aimait bien la voir ainsi, c'était toujours totalement jouissif.
Alors aujourd'hui, il avait envie de lui faire plaisir. C'était pour cette raison qu'il n'était pas présent quand elle était arrivé dans son bureau. Il s'amusait déjà de penser à sa petite bouille des plus surprises et surtout, perdue de se retrouver seule dans son bureau alors qu'on lui avait dit qu'il était là. Et lui même, il avait dit à sa femme qu'il était présent.
C'était avec un sourire plutôt satisfait qu'il entra dans la pièce, deux gros sacs blancs dans les mains. "Bonjour diablesse" souffle-t-il en s'approchant d'elle, l'embrassant rapidement. Il posa les deux sacs sur son bureau avant de la regarder. Ces deux étaient pour sûr pour la jeune femme, les marques féminines écrites dessus ne laissaient aucun doute. "Ouvre" dit-il en s'asseyant sur sa chaise. Il était beau aujourd'hui, beaucoup plus que d'habitude. Ses cheveux coiffaient en arrière par rapport à d'habitude, un costard qui soulignait parfaitement les muscles saillants de son corps. Et ce sourire, taquin et heureux d'un gamin qui voulait plaire à sa femme. Il lui avait prévu une soirée bien qu'elle n'en avait aucune idée. Il ne lui dit rien, voulant d'abord voir sa réaction face à cette robe et ses chaussures. Il avait mis du temps à choisir, il avait d'abord regardé pour du plus court, du provocant. Mais en voyant la robe, il savait que c'était pour elle. Son corps serait caché mais tellement visible. Il pourrait le deviner d'un seul regard. Et il aimait ça. Maintenant, il attendait juste ses réactions.

Déçue ? Oui de toute évidence, elle pensait pouvoir le trouver maintenant que le soleil était disparu. Elle pensait qu’il l’aurait attendu. Qu’il serait resté. Elle ne comprenait pas. Il lui avait dit être encore présent … alors que faisait-il ? Il n’y avait plus ses affaires. Mais pourtant son bureau n’était pas rangé. Quelques dossiers en attentes trainaient ici et là. Son ordinateur était en veille. Tout autant de signe qui prouvait qu’il n’était pas ... loin. Peut-être perdu dans un des étages à régler une situation ou à signer des documents. Elle attrape son téléphone, s’apprête à lui envoyer un sms pour lui dire qu’elle était là, mais ne voulait pas se montrer pressée ou pressante. Elle prend place à ce petit bureau qu’il avait fait installer pour elle et tente de se concentrer, mais tout l’enivre ici. Le parfum de son homme et cette ambiance si particulière. Hier encore ils faisaient l’amour sur ce bureau. Sa présence n’en déplaise à cette assistante qui ne supportait pas la présence d’Alana. Mais rien qui ne puisse contrarier Alana qui s’amusait au contraire à montrer sa présence plus encore. Elle n’était pas le genre de femme à marquer son territoire en temps normal, et sa tenue en public avec Declan était respectueuse et pudique. Les gens n’avaient pas besoin de les voir se donner en spectacle (sauf à cette soirée en boite). Pourtant que cette secrétaire entrait dans le bureau, Alana ne manquait jamais une occasion pour faire trainer sa main sur l’épaule de son amant, ou de lui murmurer quelques mots taquins à l’oreille. Alana ne se montrait jamais vulgaire, peut-être était-ce ce qui énervait le plus la jeune femme ? Elle s’en amusait et c’était tout ce qu’elle voulait. Declan avait mis les choses au clair et elle lui faisait confiance, alors la jalousie de cette femme n’était là qu’un jeu de plus dans son quotidien. En entendant la porte s’ouvrir elle relève son visage pour apercevoir son homme portant deux sac de luxe, de marques féminines de toute évidence. Elle se laisse embrasser surprise par les sacs et le rejoint rapidement au bureau. « Qu’est-ce que … ? En quelle honneur chéri ? » souffle-t-elle ravie pourtant du cadeau. Elle ne fait pas mine d’être faussement gênée. Elle adore les cadeaux et n’a pas envie de faire semblant par politesse. Elle ouvre les deux sacs pour en sortir une robe magnifique et une paire de talons qu’elle apprécie plus que tout. Les deux ensembles faisaient des ravages. L’intérêt qu’elle porta à la paire de talon montrait combien elle les trouvait magnifique et à quel point son homme avait bon goût. Elle ne cessait de toucher la robe dont le tissu la rendait folle tant il était de qualité. Au moins une robe fait main d’Italie. Elle contourne rapidement le bureau et rit en se jetant contre lui pour l’embrasser. « Merci mon amour … c’est magnifique ! » picorant sa bouche de baiser pour le remercier, elle se relève rapidement et retire sans plus attendre sa tenue. Laissant ses affaires joncher le sol elle se retrouve pied nu et en sous vêtement devant lui. Trainant quelque peu pour lui accorder le plaisir de la dévorer du regard. Evidemment pour taquiner les nerfs de son amant elle commence par enfiler la paire de talon et défile dans le bureau, prenant des airs de mannequin pour le faire rire, et tournant sur elle-même, son corps à moitié nu sublimé par cette paire de chaussures divines. « Elles sont … magnifiques ! » souffle-t-elle. Et tout à fait à son image. Elle se saisit enfin de la robe et se glisse dedans. L’étroitesse de la forme souligne son corps au proportion divine et se met dos à son petit ami pour l’inviter à venir l’aider à refermer la robe. « Pouvez-vous m’aider Monsieur O’Brien s’il vous plait ? » susurre-t-elle de sa voix enjôleuse.

Un sourire amusé habilla rapidement ses lèvres sous la surprise de sa douce qui changea rapidement d'expression. C'était ce qu'il aimait avec Alana, qu'elle ne fasse pas semblant d'aimer, qu'elle ne mente pas sur ses réelles émotions. Elle n'était pas de ses nanas qui faisaient mine d'être gênées. L'irlandais les avait en horreur. "Des cadeaux. Alors ouvre" dit-il simplement en ne lui disant rien de plus. Autant qu'elle découvre d'elle-même ce que contenait les sacs.
Il guetta ses réactions, assis dans sa chaise, son coude reposait sur l'accoudoir alors que son index caressait ses lèvres, la fixant du regard. Il sut qu'il avait bien choisi en la voyant détailler ses chaussures.
Il attrapa sa déesse et répondit à son baiser, caressant ses hanches. "Mais je t'en prie Alana." Il rit sous ses nombreux baisers, secouant la tête. Une enfant. Réellement. Elle s'éloigna finalement pour essayer le tout. Il leva les yeux au ciel en la voyant trainer, appréciant néanmoins le geste. Il savait que c'était juste pour lui. Il sourit en la voyant si heureuse, c'était le principal même si ce n'était pas le but de la soirée. Et la demoiselle en avait évidemment aucune idée. Mais ça lui allait, de se dire qu'elle aurait une surprise totale. Surtout quand il avait vu sa mine triste de ne pas le voir. Il devait l'avouer, il avait trouvé ça terriblement mignon et adorable de sa part. Même si sa tigresse ne l'avouerait jamais.
Elle n'en manquait pas une, c'était certain. Mais même non fermé, il voyait bien que la robe lui allait parfaitement comme un gant, sublimant son corps comme il l'avait imaginé. Il embrassa d'abord son dos nu avant de monter la fermeture, enfermant le corps de sa femme parfaitement dans ce bout de tissu. Il la fit tourner vers lui et sourit. "Parfait, c'est parfait" . De toute façon, c'était compliqué de trouver une tenue ou la jeune femme ne serez pas parfaite à l'intérieur. Son corps était né pour mettre en valeur chaque bout de tissu (ou non) sur son corps. "Maintenant mademoiselle, prenez votre sac et dirigeons nous à ma voiture" dit-il taquin sans lui en dire plus. Il se doutait qu'elle poserait plein de question mais il ne dirait rien. Absolument rien, les surprises se faisaient toujours sans révélation avant. Sinon, ce n'était plus une surprise.

Alana ne s’était pas attendu à ces cadeaux, enfant ingénue qui se laissait porter par les envies de son amant. Elle n’avait jamais laissé aucun homme la diriger ainsi, jusqu’à lui, jusqu’à Declan. Tout était … différent avec lui. Parce qu’elle savait que jamais il ne ferait une chose qui puisse la blesser et les détruire, pas comme elle avait pu le faire. Risquer de ruiner leur amour avait été la pire des bêtises. Elle s’en était voulu tant de temps, encore aujourd’hui, avouons-le. Declan était la plus belle chose qui lui soit arrivé et Alana se surprenait parfois à se dire qu’elle avait finalement enfin un peu de chance … depuis la mort de sa mère, sa relation chaotique avec son père, et sa maladie … Declan était son havre de paix. Ce bonheur qu’elle méritait tant et auquel elle pouvait enfin goûter. Elle avait fait de nombreux choix au cours de leur vie qui les avait éloignés puis rapproché et se demandait encore comment Declan avait-il pu avoir la patience et la ressource de revenir vers elle sans jamais s’en lasser. Elle savait qu’elle l’avait abîmé son homme. Qu’elle l’avait blessé et qu’il resterait peut-être eux cette infime cicatrice du mal qu’elle lui avait fait. Chaque fois involontairement mais sciemment. Elle n’a jamais voulu être une femme cruelle avec lui, mais il avait fait les frais de ses état-d ’âmes et de sa colère … Pourtant aujourd’hui il l’accueillait encore et toujours, l’aimait pleinement … lui offrait des cadeaux et faisait d’elle une femme comblée. Elle passa une main dans ses cheveux pour les rabattre sur le côté de son visage et laissez ainsi la possibilité à Declan de refermer sa robe. Elle frissonna à son baiser et mordilla sa lèvre pour retenir un soupire d’aise. Elle qui avait si longtemps détesté le contact des autres, ne pouvait se passer de celui de son petit ami. Sentir les mains et les lèvres du métisse irlandais la faisait toujours autant faiblir. Etait-ce ça l’amour ? Un désire du cœur et du corps toujours acerbe, incandescent. Elle frémit et se tourne vers lui en frémissant, se plongeant dans son regard. Elle adorait la façon qu’il avait de prononcer son prénom. Alana. Dans sa bouche cela sonnait comme la plus douce des mélodies. Le genre à ravir son cœur encore et encore. Elle appréciait les mots d’amours qu’il pouvait lui susurrer mais elle devait bien admettre que l’autorité qu’il mettait en l’appelant par son prénom quand il avait envie d’elle la rendait toute chose. Pensant s’arrêter là pour les surprises elle le fixa les yeux ronds avant d’attraper son sac et son manteau en soufflant « Mais … Où va-t-on ? » elle lui faisait confiance mais la curiosité d’Alana était un des défauts qu’elle tentait de cacher. Elle mordilla sa lèvre et une fois dans l’ascenseur se colla contre lui en minaudant « Et si je vous embrasse monsieur, pourriez-vous me dire où nous allons ? » mais la jeune femme avait pleinement conscience que son petit ami ne lui dirait rien. Mais elle adorait jouer avec lui de toute les manières. Elle rit contre sa bouche en déposant un baiser et attrape son bras les yeux brillants, impatiente de voir ce qu’il lui avait prévu.

Declan était connu comme un homme impulsif, réfléchi mais avec une colère présente le bouffait souvent. Cette colère reliait à son père, ce géniteur qui ne pouvait être appelé père. Et Declan déversait cette tristesse d'un père manquant en de la colère. On en oubliait souvent les bons côtés du jeune homme, ce côté réfléchi, minutieux et qui veut le bonheur de ses proches. Et Alana en faisait parti. Il voulait son bonheur, voir ce sourire sur son visage. Et les cadeaux avaient été une merveilleuse idée au vu de la réaction de la jeune femme. Il voulait lui faire plaisir et en même temps la surprendre. C'était évidemment chose réussite. Il pouvait voir sur son visage qu'elle était sur un petit nuage à l'heure actuelle avant de lui annoncer que ce n'était pas fini. Non, les cadeaux n'étaient qu'un petit début pour la suite. En soit, ce n'était rien de bien grand mais il voulait lui faire plaisir, lui faire oublier pour une nuit la routine.
Un sourire amusé étira ses lèvres avant qu'elle ne le suive, posant déjà des questions. "Tu ne sauras pas Alana, pas la peine d'essayer de trouver. Les yeux doux ne marcheront pas non plus". Il préférait prévenir. Il la connaissait par coeur, elle pouvait essayer par n'importe quel moyen de le faire craquer. Et sincèrement, il pourrait pour ce petit bout de femme. Réellement. Une fois dans l'ascenseur, il sentit sa chaleur et il sourit un peu plus. "Non Alana, tu ne pourras pas avoir d'indice en m'embrassant" Il se pencha pour murmurer à son oreille. "Ni arriver à ma bouche; tu es trop petite". Il rit, surtout que dans la seconde qu'il suivait, il se retrouvait avec un baiser. Petite diablesse. Il sortit finalement, lui ouvrit la portière de la voiture et démarra finalement. Evidement, il la laissa mettre la musique qu'elle souhaitait. Comme toujours. Declan roula pendant plusieurs minutes, ne laissant aucun indice à Alana pour savoir ou ils allaient. Elle n'en savait rien. Réellement. Il sortit de la ville, avant de s'arrêter en plein milieu de nul part. "Viens". Il savait qu'elle devait se poser des questions, tellement de question. "Je vais te porter". C'était plus un avertissement qu'une question, ses talons s'enfonceraient dans le sol et ce n'était pas ce qu'il voulait. Il marcha, s'enfonçant dans la forêt, un brin lugubre et pourtant si belle avec le ciel étoilée. Et finalement, ils arrivèrent à destination, au bord d'un lac, un petit chalet ou des bougies brulaient, un repas au chandelle. "J'ai d'abord pensé à te réserver un restaurant rien que pour toi. Puis je me suis dit que ma reine méritait son endroit magique;.." L'eau, le ciel qui se reflétait dans le lac, la nature. Tout. Tout était magique et beau, romantique. Un endroit sous les étoiles rien que pour eux.

Alana avait toujours été une femme têtue et indépendante. L’éducation rigide et élitiste de son père avait fait d’elle une jeune femme pleine de confiance qui ne pouvait tolérer l’échec. Elle apparaissait donc dure et féroce. Certains la traitaient de garce, d’autre l’admirait pour son audace et sa prestance. Il n’y avait que devant Declan qu’elle avait baissé les armes, elle s’était montré vraie, sincère, unique … à l’image du garçon. Dans l’obscurité de son bureau ils s’étaient découverts et trouvés. Aujourd’hui ils leur étaient impossible de se séparer. Alana savait qu’elle avait des sentiments pour l’homme qui se tenait à ses côtés. Elle l’aimait et même si elle peinait encore à lui avouer pleinement, il le savait, elle n’en doutait pas. Le trajet se passait dans cette quiétude habituelle. Elle avait une tonne de travail qui l’attendait mais elle s’en moquait. Tout ce qu’elle voulait c’était de passer du temps avec lui … Sa surprise l’intriguait et la rendait curieuse, enfant docile qui restait sage mais qui s’impatientait. Alana n’était pas une femme bavarde en temps normal mais dès qu’elle était avec Declan il semblait qu’elle avait un millier d’histoire à lui conter. Joyeuse enfant qui lui racontait tout et rien, avec un intérêt évident. Elle s’inquiétait toujours de son état, car elle craignant que le stresse n’engendre de nouvelle crise et pourtant il semblait qu’il se sente beaucoup mieux depuis qu’elle faisait partie de sa vie. Ou bien lui cachait-il habilement ses moments de douleurs. Declan était un homme qui, pour préserver la sérénité de sa femme, n’hésitait pas à lui cacher les choses. Il ne mentait pas, mais ne jaugeait pas utile de l’inquiéter avec une chose qu’elle ne pouvait contrôler ni aider … alors Alana prenait toujours le temps de lui prodiguer un massage, pour être certaine de lui faire du bien, et peut-être égoïstement de se rassurer sur l’état de son amant. Arrivée au lieu du rendez-vous qu’elle ne fut pas sa surprise de découvrir un lieu désert de toute habitation, loin de l’agitation de la ville. Elle qui pensait ne traverser que la forêt se voyait stopper en plein cœur. Elle descendait de sa grâce habituelle et devant la galanterie de son homme afficha un sourire. Elle s’en serait offusquée venant d’un autre, aurait relevé le défi de traverser ses bois sur ses talons, mais face à Declan, elle avait simplement envie de se laisser aller. Elle se blottit dans ses bras alors qu’il la porta, avec qui sembla peu d’effort. Elle embrassait sa mâchoire, parfois son cou, taquine féline avec un sourire un coin avant de découvrir les lieux. La surprise est totale. Alana était bien loin de se douter ce qui l’attendait. Le lieu était cosy, délicat. Romantique à souhait … stupéfaite, elle en perd son sourire mais son cœur se gonfle. « Qu’est-ce que … ? » souffle-t-elle prise de court. Elle s’avance vers la table et admire le lac. L’air est plus frais qu’en ville mais elle n’a pas froid. Au contraire. « Declan tu … » incapable de terminer ses phrases elle se tourna vers lui et il put lire dans son regard brillant toute l’affection qu’elle avait pour lui et la joie que lui apportait cette surprise. Elle s’avance vers lui et caresse sa joue en se noyant dans son regard. Elle ne prononce aucun mot, soudain très silencieuse, mais son sourire craquant ne peut que lui faire comprendre combien elle est touchée et émue. C’était peut-être ça qu’elle masquait, sa voix cassée d’émotion. Elle se hisse sur ses talons et presse ses lèvres contre les siennes. « Merci … » réussit-elle malgré tout à murmurer contre sa bouche tout bas. Ses doigts accrochés à sa nuque, elle lui caresse doucement avant de se détacher de le guider jusqu’à la table où il l’assoit comme le gentleman qu’il était. Elle regarde la table les yeux brillants « Comment vous y êtes-vous prie pour préparer une telle surprise dans un chalet perdu dans la montage monsieur O’Brien ? » elle esquisse un sourire amusé avant d’ajouter « Ta reine est comblée … » et la jeune femme se doutait que ce n’était que le début d’une nuit magique …

Est-ce que Declan stressé ? Oui tout de même un peu. Il devait l'avouer. Il n'avait jamais préparé tout ça pour une femme, il n'avait jamais pris le temps de voir si tout concordait parfaitement, si tout allait. Jamais. Mais pour Alana, il faisait un effort. Enorme. Il faisait toujours de son mieux pour la surprendre, pour lui rendre la vie plus facile, plus simple. Sans jamais entraver à sa liberté féline. Si il aimait quand elle griffait, il aimait la voir libre et insouciante.
Il savait qu'Alana pouvait être docile, comme actuellement dans ses bras alors qu'il l'avait soulevé pour l'amener à l'endroit de détente, à leur endroit pour cette soirée, pour ce nid d'amour qu'il partagerait avec elle. Mais l'enfant docile ne pouvait rester en place pendant quelques secondes. "Alana" la reprit-il alors qu'elle parsemait chaque millimètre de son corps de baiser. Il la connaissait assez bien pour savoir qu'elle n'espérait que distraction et réaction de sa part. Mais il avait bien autre chose en tête lui. Lui, il voulait juste voir son visage, sa réaction face à cette surprise des plus soudaines de sa part. Et surtout sa toute première surprise.
Il la déposa délicatement et ne fixa qu'elle. Il ne loupa aucun langage corporel, bien trop nerveux à l'idée que rien ne lui plaise. "Surprise.." dit-il simplement, attendant un peu plus de réaction ou de cri. Il ne savait pas ce qu'elle voulait dire par « Declan tu … » . Mais il espérait que c'était positif, c'était son plus grand souhait à l'heure actuel. Il sourit tendrement en la voyant se retourner, hochant doucement de la tête comme pour lui affirmer que oui, tout ça, c'était spécialement pour elle. Et simplement pour elle. Rien qu'à elle. Il posa délicatement ses mains sur ses hanches et lui sourit. "Mais je t'en prie..Tu mérites." Elle aussi avait le droit de souffler et de respirer. Elle s'installa à table et il rit doucement. "Maintenant on est au vouvoiement. J'ai juste préparé, passé quelques coups de fils et le tour était fait. Tout simple" . Il ne montrait jamais combien une tâche pouvait être difficile, jamais. Tout ça ne l'intéressait pas, il aimait simplement montrer le résultat, ça lui suffisait amplement. Declan entra à l'intérieur, attrapant verre et vin pour profiter du moment. Si elle voulait quelque chose, évidemment, il avait tout prévu mais il s'était dit qu'en premier lieu, du vin, c'était pas mal. Il ressortit et déposa devant elle avant de la servir et de s'asseoir une fois tout fini. "Si tu as froid, dis le moi, il y a de quoi te chauffer et réchauffer à l'intérieur". Même si actuellement, le temps était agréable, un homme avait toujours plus chaud qu'une femme. C'était prouvé. "Je te réchaufferais moi plus tard". Clin d'oeil, amusé de sa propre connerie et pourtant si vrai. "Ne t'inquiètes pas, toute la maison a été rénové pour empêcher chaque rayon de soleil. On reste ici jusque demain soir."

Alana découvrait en Declan un homme passionné, un homme présent, un homme attentionné. Il veillait à son bien-être bien plus que n’importe quel homme. D’aussi loin qu’elle puisse s’en souvenir, jamais personne ne l’avait ainsi traitée. Peut-être n’avait-elle jamais laissé l’occasion à quiconque de pouvoir prendre soin d’elle ainsi. La seule attention masculine que réclamait Alana n’était que celle de son père et pourtant … encore aujourd’hui elle se perdait à satisfaire un père sévère et désobligeant. Depuis qu’Alana s’était rapproché de Declan elle avait doucement perdu cette mauvaise habitude. Peut-être parce que dans le fond, le jeune métisse avait su la combler, la rassurer. Declan ne cessait de lui répéter combien elle était belle, combien elle était forte, combien il était fier d’elle … des mots qu’elle n’avait jamais réellement entendus … des mots qu’elle ne pensait pas attendre mais des mots qui lui faisaient toujours autant de bien … des mots qui pensaient chacune de ses blessures. Des blessures qu’Alana s’était évertuée à cacher, même à elle-même. Était-il magicien ? Comment cet homme avait-il pu capturer son cœur avec autant de nonchalance, une facilité déconcertante qu’Alana ne regrettait pas. Quitte à souffrir plus tard, elle aurait vécu les plus beaux instants de sa vie. Elle le fixait peu surprise de toutes ces attentions mais toujours aussi touchée par ces détails qu’il ne manquait jamais. Du vin, son préféré, de quoi les réchauffer plus tard. Appréciant cette qualité chez son petit-ami elle portait son verre à sa bouche pour prendre une gorgée mais se stoppa dans son geste parce cette explication soudaine. Elle le fixe, reposant son verre craignant de le lâcher. Son regard se porta jusqu’à la cabane dont elle avisa les fenêtres d’un aspect qu’elle ne reconnait que trop bien. Sa bouche entrouverte marquant son choc elle passa de la cabane à Declan plusieurs fois. Alana avait cette fâcheuse tendance de souvent masquer ses émotions. Les positives comme les négatives. Tout comme Declan masquait les difficultés qu’il rencontrait à merveille affichant une attitude décontractée et sereine quand il était observé. Maitre du passe-passe, les deux amants se fissuraient l’un avec l’autre. Se témoignaient des émotions que personne n’avait jamais pu voir chez eux. Alana glissa ses mains sous la table pour cacher leur tremblement. Elle inspira doucement et baissa les yeux pour reprendre contenance. La nouvelle lui retournait le cœur et elle peinait à le masquer. Un soudain trop plein d’émotion qui la faisait chavirer. Si jusqu’à ce soir les sentiments du garçon avait pu être caché discrètement, il lui était bien impossible de se mentir. Elle l’aimait, il la faisait l’aimer … elle avait alors un tourbillon de phrases dans la tête. Pourquoi ? Merci. Quelle folie ! Vraiment ? Tu es fou ? Je t’aime, je t’aime. Elle se leva doucement et contourna la table pour venir s’asseoir sur ses genoux. L’émotion lui serre tant la gorge qu’il lui faut plusieurs secondes pour reprendre contenance. « Declan … » murmure-t-elle en caressant sa joue. Elle croisa son regard et se perdit dedans de longues secondes avant de finir par murmurer « serre moi fort … » je serais à toi pour l’éternité. Voilà les premiers mots qu’elle avait voulu lui souffler, mais elle se sentait ridicule de prononcer cette phrase … Une étreinte semblait alors plus à même de trahir ses pensées. Elle le serra entre ses bras et serra autant que sa faible force lui permettait. Elle renifla discrètement pour contenir son émotion alors qu’un léger souffle remplie d’amour parvint à Declan « Merci … » à l’image du vent. Fugace et léger. Alana resta ainsi un long moment, se blottissant dans les bras de cet homme qu’elle craignait de perdre un jour parce qu’elle comprit à cet instant qu’elle aurait été bien incapable de vivre sans lui.