outfits. + L’aquarium et les bêtises qu’ils y avaient dites et faites derrière eux, les deux hommes se dirigeaient vers leur prochaine étape, le cinéma. Mais même sur une si courte distance, la vie était une aventure. Si le médium était bizarre de par son don et sa difficulté à évoluer dans ce monde qui était le leur, Ming Wei était une pile électrique qui d’un œil extérieur pouvait le rendre excentrique (ou ingérable, c’était selon les avis). En témoignait ce pauvre petit requin, Tiantian, qui à quelques minutes près, aurait pu être perdu à jamais. Gardant son meilleur ami contre lui, et la peluche bien caler dans les bras de ce dernier, il les gardait près de lui pour ne pas les perdre, marchant ainsi jusqu’au cinéma. « Je sais qu’avec toi mon cœur est en sécurité. » Il sourit tendrement à son meilleur ami, tournant légèrement la tête vers lui. « Tu l’as encore prouvé aujourd’hui. » Ils se l’étaient mutuellement prouvés ce jour-là. Arrivés au cinéma du centre commercial, le chinois n’était emballé par aucun des films proposés, il avait la sensation que les films à l'affiche étaient toujours les mêmes. C’était bien pour cela que la plupart des films qu’il regardait, il les trouvait au fin fond d’internet ou de netflix et les regardait sur son ordinateur (et il ne parlait pas de porno !). Il proposa donc à sa moitié de passer par l’arcade comme ils se l’étaient promis avant de rentrer chez lui pour regarder un programme qui leur plairait à tous les deux. Qin Tian lâcha un rire franc, regardant son meilleur ami avec beaucoup de tendresse. « T’y aurais quand même pensé au moment d’éteindre la lumière. » Qu’il le lui rappelle ou non. « Je te serrerai fort contre moi ne t’en fais pas. » Ce qu’il ponctua par un petit clin d’œil.  

Sans s’attarder, il entraîna Ming Wei vers les jeux, et après une errance assez courte, les bruits typiques d’un tel lieu les menèrent jusque-là. « Tu sais bien que c’est avec toi que je préfère dormir. Même si Peanut te fais une sérieuse concurrence. » Si Ming Wei savait ronronner, il n’y aurait plus aucune compétition entre lui et le félin. Le conflit résolu, non sans effusion d’affection réciproque, beaucoup de rire et de gestes tendres, les deux hommes jetèrent leur dévolu sur les machines de DDR. Qin Tian grimaçait néanmoins, s’il était à l’aise avec son corps dans certaines situations, ce n’était pas le cas pour la danse. Grand et mince, il ne savait pas toujours quoi faire de ses bras et de ses jambes lorsqu’il s’agissait de bouger au rythme de la musique. Il se plaça néanmoins sur la plateforme, hochant la tête pour le mode débutant avant de regarder Ming Wei avec le même sourire narquois qu’il affichait. « À l’époque c’était pas sur les hanches que tu les mettais tes mains. » Du moins elles y étaient les premières secondes, mais son ex petit-ami avait le don de tester les limites de la décence en public, et le chinois n’était pas le dernier pour jouer. Il regarda les titres défiler, jusqu’à ce que l’un retienne son attention. « Oh celle-là ! » Et il pointa du doigt Shanghai Romance d’Orange Caramel, pour la plaisanterie, le clin d’œil à la Chine et parce que cette chanson était le kitch qu’il aimait et recherchait dans la pop coréenne. D’ailleurs, lorsque la musique se lança, il fût bien efficace à suivre les paroles qu’il connaissait encore plutôt bien, alors que ses pas de danses étaient plus qu’approximatifs. Pour déconcentrer Ming Wei, le chinois n’avait cessé de lui taper ou attraper le bras en lui criant « attend, attend ! » mais c’était une technique qu’il avait utilisée bien trop souvent pour que son meilleur ami ne se laisse avoir.

Lorsque les scores s’affichèrent, évidemment, le sino-coréen avait le score le plus élevé alors que Qin Tian affichait un score, certes honorable, mais qui ne lui assurait pas la victoire. Faisant la moue, il regarda sa moitié, le nez légèrement froncé. « Je suis nul. » Et il leva le visage au ciel, faisant mine de pleurer à chaudes larmes face à cette défaite, alors qu’il était tout sauf mauvais perdant. « Mais tu es tellement doué, Wei-ge. » Dit-il avec un faux ton admiratif. « À croire que tu t’es entraîné pour me plaire !” Il afficha un sourire narquois et son regard se chargea d’espièglerie. « Est-ce que tu t’entraînes devant ta glace en portant des robes à froufrous ? » Il afficha un air offusqué. « Et tu ne me l’as jamais montré ! Je vais demander la garde exclusive de tiantian. » Comme pour illustrer son geste, il quitta sa plateforme, passant en dessous de la barrière pour attraper la peluche qui les attendait sagement sous les écrans. Il prit en fait sa place, s’asseyant en tailleur sous les écrans, Qin Tian regarda son meilleur ami avec de grands yeux, la peluche posée au creux des jambes. « J’ai le droit à un show privé ? »

L’aquarium déjà oublié, les deux garçons et leur nouveau bébé se dirigeaient vers le cinéma du centre commercial. Mingwei fut totalement attendri par les paroles du chinois sur le chemin, alors que son étreinte sur la peluche devint légèrement plus serrée. Il était vrai que, maintenant qu’il y pensait, il se trouvait stupide d’avoir été aussi angoissé à l’idée de parler à Qin Tian, de lui avouer que ses sentiments avaient changés. C’était l’inconnu et l’inconnu faisait toujours peur, pourtant, il s’agissait aussi de sa moitié et il avait dû savoir que jamais elle ne le laisserait tomber. Même s’ils n’étaient plus un couple officiellement.
Le cinéma fut décevant pour les deux garçons alors ils firent demi-tour, direction les arcades. Ils ne faisaient que sauter une étape pour en profiter pleinement plus tard, dans leur sphère privée, leur cocon chaleureux. Cependant, Mingwei se plaignait déjà de se souvenir de l’histoire d’épouvante mentionnée plus tôt dans le métro et présenta une moue en confirmant que les deux étudiants devaient absolument dormir ensemble. « Qui sait, peut-être que je me serais couché avec de merveilleux souvenirs de cette journée et non cette… Dame ? » Il savait pourtant que sa moitié avait entièrement raison et qu’il le connaissait trop bien pour se laisser duper. « Je n’en attends pas moins ! T’as intérêt à me serrer jusqu’à ce que mes os craquent ! » Bien qu’entre eux deux, Mingwei était celui avec le plus de force physique.

Le sino-coréen continuait la comédie alors qu’ils arrivèrent devant les bornes d’arcades. Jouant au (ex)petit-ami jaloux, il exagérait ses paroles par les gestes, se prenant pour un acteur de théâtre. Continuant dans son jeu, il prit une grande inspiration, la bouche grande ouverte, comme s’il était choqué par ce qu’il venait d’entendre. « La loutre ou le chat, il faut choisir ! » Faisant toujours référence à la nouvelle appellation qu’il reçut de la part du chinois à l’aquarium. « C’est parce que j’ai pas dormi chez toi depuis trois jours, ça ! Peanut en profite ! » Ou peut-être se vengeait-il car ce n’était pas comme si ce pauvre chat pouvait dormir tranquillement entre les deux garçons, surtout en début de soirée lorsqu’ils faisaient tout au lit, sauf dormir, ni jouer aux cartes.

Passant entre les différents jeux proposés, le regard de Mingwei se posa tout de suite sur les deux machines avec deux plateformes fléchées à leurs pieds, le fameux DDR, un des jeux préférés du sino-coréen. Glissant les billets dans la machine, il choisit un mode difficile pour lui et débutant pour son meilleur ami qui était loin d’être bon en danse. Il laissa Qin Tian choisir la musique et la partie démarra. Se tenant à la barre derrière lui pour ne pas perdre l’équilibre, les pieds de Mingwei bougeait rapidement sur les différentes directions, non sans faire quelques fautes à cause de son meilleur ami qui ne semblait pas vouloir le laisser danser correctement. « Mais arrête ! Accepte la défaite ! » Se détachant de la barre, il tentait de retenir les bras de sa moitié. Et il finit parfaitement la chanson. Déjà essoufflé, le sino-coréen regardait l’autre garçon, accusateur. « Tu t’es amélioré pourtant. Comme quoi, ces mains qui n’étaient pas sur les hanches ont aidé. » Puis malgré l’amusement qui se montrait sur son visage, il tenta de garder un minimum de sérieux pour se montrer faussement offusqué. « Quoi ?! On vient d’avoir cet enfant et tu veux déjà divorcer ?! » Heureusement que la musique couvrait sa voix et que Qin Tian et Mingwei étaient les seuls à entendre leurs bêtises. « Tu ne m’as jamais demandé pour me voir en robe je te signale ! » Et pourtant, il en avait déjà enfilé une, qui appartenait à sa mère, très moderne et sexy, pour prendre une photo et l’envoyer à sa moitié.

Mingwei avait envie de répondre qu’il pouvait toujours faire le show privé une fois qu’ils seraient tous les deux dans la chambre de Qin Tian, seulement il se doutait que ça faisait partie des choses qu’ils ne pouvaient plus se permettre. Du moins, pas tout de suite, alors qu’ils venaient juste de se redécouvrir. « Bah tu vas juste me regarder ? » Il faisait la moue. Lui, avait envie de jouer avec Qin Tian, pas d’être observé. Pourtant, il relança une partie, mettant sa musique favorite et le mode expert, cette fois. Complètement concentré au point d’être imperturbable, il enchaîna rapidement les pas jusqu’à la fin. « AH ! » Il rata les deux dernières notes et cria de frustration. « Viens on fait autre chose. » Il n’aimait pas perdre, un poils mauvais joueur. « Puis on est venus pour jouer à deux, reste pas là à me regarder. » Il tendit la main pour aider le chinois à se relever puis les emmena sur un jeu de shooting.
Mingwei mit de nouveau le billet dans la machine et s’empara d’un des deux pistolets en plastique. « Agent Wu, êtes-vous prêt ? » Il prit une voix plus grave, prétendant être très sérieux tout à coup. « Je vais vous montrer toute la puissance de mon gros fusil. » Il ne put s’empêcher de montrer un sourire narquois. Le menu s’afficha, proposant les différentes options du jeu. Mingwei choisit celle qui leur permettait de tirer sur le plus d’ennemis possible dans un temps donné. « Celui qui fait le meilleur score peut demander ce qu’il veut à l’autre. » Et il se mit en place pour le début de la partie.

outfits. + Comme pour sceller une promesse, avant d’avancer un peu plus vers la salle d’arcade, Qin Tian s’était arrêté et avait serré son meilleur ami dans ses bras, très fort, presque jusqu’à ce que ses os craquent, comme il venait de le demander. Il n’avait pas besoin de raison particulière pour le faire, pas besoin d’excuse non plus. Le médium voulait être certain que Ming Wei sache que rien ne changeait pour lui, il voulait qu’il se blottisse contre lui quoiqu’il arrive, s’il en avait envie, qu’il se jette dans ses bras, le serre fort, que la seule pudeur qui existe entre eux soit celle qu’ils s’imposaient pour préserver ce lien si beau et précieux qui les unissait. Il le relâcha en riant, et repris cette position où il marchait en gardant son meilleur ami contre lui, avançant en direction de leur prochain point de chute en riant avec une légèreté qui n’était même pas altérée par leur rupture mais n’en était que plus libérée.

Il suffisait de les voir en train de danser sur la machine DDR, enfin, pour Qin Tian il s’agissait plus d’essayer de danser et de déconcentrer son concurrent plutôt que de réellement suivre la chorégraphie que l’ordinateur essayait de lui imposer. Quoiqu’il en soit, on aurait facilement dit deux adolescents plutôt que deux jeunes adultes. Ils semblaient passer plus de temps à se chamailler qu’à prendre cette partie au sérieux, mais ils n’avaient ni le temps ni l’envie de l’être. Essoufflé, Qin Tian était allé s’asseoir sous les écrans, ne souhaitant plus se torturer à danser ces chorégraphies qu’il ne maîtrisait pas. Il lâcha un rire, chaque phrase sortant de la bouche de son meilleur ami pouvant être embarrassante mais les trouvait en fait très drôles. « Je pensais que tu comprendrais qu’un de mes fantasmes était de te voir en robe ! Depuis quand j’ai besoin de te dire ce que j’aime pour que tu le comprennes ! » Ce qui était vrai. Leur intimité n’avait jamais été basée sur une grande communication mais plus de l’instinct. Leurs réactions étaient toujours assez honnêtes et permettaient de voir ce qui allait ou n’allait pas dans tel ou tel acte ou tel ou tel geste.  

Applaudissant lorsque Ming Wei céda enfin à sa requête de show privé, le chinois mît un point d’honneur à l’encourager et être un véritable « hype man », il applaudit même à la fin, et il eut beau réclamer un « encore » il n’y eut pas le droit. Il se releva en souriant néanmoins, se gluant à son meilleur ami avec l’air d’un enfant excité. « Wei-ge est si cooool ! » Et il éclata de rire, avant de se laisser emporter à la prochaine activité. Il se saisit du deuxième pistolet, faisant visiblement la moue alors que Ming Wei paya pour cette partie. « Hey je suis supposé être ton sugar daddy ce soir ! » Râla-t-il, juste pour le principe. Se mettant en position avec son arme, il lâcha un rire proche du reniflement. « Ton gros fusil... Oublie pas que je le connais plutôt bien. » Et il le regarda, un sourire narquois aux lèvres et une lueur taquine dans le regard. Et finalement, tout deux d’accords pour le défi, ils se mirent à jouer, Qin Tian se concentrant autant qu’il le pu, non sans s’amuser à venir bousculer son meilleur ami, toujours dans l’espoir de venir le déranger. Il n’était pas mauvais perdant, il s’en moquait bien, mais il manquait très clairement de fairplay.  

Action réussie : De nombreux cris furent poussés, ensemble il n’avait jamais été très discrets, mais dans une situation du genre, c’était encore pire. Finalement, dans un éclat de joie Qin Tian exulta en voyant son score apparaître, levant les bras au ciel en poussant des « wouhou » et de narguer Ming Wei. « Tu t’es bien battu, mais personne ne peut la faire à l’agent Wu, entraîné à tuer depuis le berceau. » Il ne savait même pas ce qu’il racontait, et il s’en moquait bien de gagner, la victoire ou la défaite ne l’importait jamais vraiment. Voyant que son meilleur ami ne partageait pas sa joie, le médium reposa son arme et en avançant sa lèvre inférieure dans une moue boudeuse, il vint, une nouvelle fois, se coller au jeune homme. « Boude pas. Je te promets que je vais rien te demander de trop dur. » Il se pencha pour croiser son regard. « Il faut que je réfléchisse mais, me serrer contre toi cette nuit, ou me faire des nouilles ou... ne jamais me laisser tomber ? Vraiment je vais rien te demander de trop dur. » Et il lui embrassa la joue, un baiser qui fait du bruit, montrant qu’il plaisanter de tout ça, et que sa victoire l’amusait beaucoup. « Allez, tu choisis encore le prochain jeu, prend celui auquel je suis le plus nul, comme ça je perdrais et tu pourras me trouver un gage toi aussi ! » Sans aucun mal, il prit la direction des jeux sportifs, surtout celui de basket, il n'était pas fichu de mettre plus d'un panier la majorité du temps. Autant dire que c'était la victoire assurée. « Allez, bat moi et fais de moi ta chose. » Et c'était, pour une fois, dit sans aucun sous-entendu.

Action ratée : De nombreux cris furent poussés, ensemble il n’avait jamais été très discrets, mais dans une situation du genre, c’était encore pire. Finalement, dans un éclat de joie Ming Wei exulta en voyant son score apparaître. Le médium se contenta de sourire en secouant légèrement la tête, il n’était définitivement pas doué, il ne s’était pas attendu à mieux cela dit. Il poussa un soupir exagéré, et afficha un air faussement résigné. « Bien maître, faites de moi ce que vous voulez. » Et il le regarda avec de grands yeux, se forçant à ressembler à un chiot perdu. « Mais ne soyez pas trop dur. » Et il se colla à lui, comme pour finir de l’amadouer. « Wei-ge. »  Et il tira sur sa manche, en souriant. « Est-ce qu'après j'ai le droit à être impressionné alors que touches toutes les cibles pour gagner un cadeau ? Tiantian un petit frère ou une petite soeur ? »

Mingwei fit la moue alors qu’il repensa à la photo de lui en robe qui avait déjà envoyée à sa moitié quelques mois plus tôt. Mais si c’était du live qu’il voulait, il pourrait le resservir. Il irait fouiller dans les vêtements de sa chère mère, il savait qu’elle avait récemment fait de nouveaux achats, et il pourrait surprendre ainsi le chinois en l’invitant un soir dans l’appartement familial, habillé d’une robe lorsqu’il ouvrirait la porte. Il ne répondit donc rien, et prétendit changer de sujet afin de garder la surprise totale. Les deux garçons se connaissaient trop bien, la moindre parole pouvait le trahir sur sa surprise.

Le sino-coréen joua une autre partie, seul cette fois, qu’il apprécia que moyennement car le but de cette sortie était de célébrer cette rupture et il voulait donc jouer avec mon meilleur ami. Il lui faisait plaisir en répondant à ses attentes, mais comme un enfant, il se plaignit faussement de jouer seul. Il ne retint cependant pas un sourire qui lui étira les lèvres alors que son plus grand fan était devant lui à l’encourager. Et, comme l’idiot qu’il était, à la fin de la chanson, il se pencha en avant, comme une de ces célébrités qui remerciait leurs fans. « Merci, merci. » allant toujours plus dans l’exagération de ses gestes. Finalement, ils changèrent de jeu et de style, pour tomber sur un shooter. Au moins, ainsi, ils pouvaient jouer à deux et même lancer des compétitions. Mingwei, trop rapide, continua de payer les machines afin d’activer les jeux, ne laissant aucune chance à son meilleur ami. « Quel sugar daddy, j’ai plus d’argent que toi. » Il disait ça sans aucune prétention, simplement un fait réel et qui justifiait qu’il payait. « Et en plus je vais être payé avec ce travail alors laisse-moi être le sugar daddy. » Il appuya ses paroles d’un sourire en coin. « Et si t’es pas content, c’est pareil. Maintenant obéis à gege et arrête de râler. » Il ne voulait pas que, simplement parce qu’ils fêtait son nouveau travail, Qin Tian devait vider son porte-monnaie. Surtout que pour le sino-coréen c’était plus une célébration de leur rupture que l’obtention de son nouveau titre de cuisinier. Alors, au pire, ils partageraient les dépenses et comme le chinois venait de lui offrir un nouveau petit enfant sous la forme d’une peluche, il était normal qu’il paie pour les jeux.

Les fusils en plastique dans les mains, Mingwei ne put s’empêcher de faire une énième remarque pour provoquer son meilleur ami. Il ne garda pas son sérieux très longtemps alors qu’il éclata de rire face à la réponse qui n’était pas totalement fausse de Qin Tian. Rapidement, il se re-concentra sur le jeu, prêt à gagner le défis. C’était sans compter sur son âme-sœur qui ne savait pas jouer convenablement et avait toujours autant besoin de tricher pour gagner. Le sino-coréen poussa des cris d’indignation, menaçant de lui briser les jambes s’il continuait pour au final crier de frustration d’avoir perdu la manche. « C’est injuste ! » Il donna un coup contre le bras de sa moitié feignant sa colère face à cette défaite. « Entraîné à tricher depuis le berceau, ouais ! Agent Wu, je vais vous balancer au grand patron et vous serez destitué. » Il disait ça tout en gardant sa fausse arme pointée vers le garçon. Il faisait la moue, cassant tout le sérieux qu’il avait mis dans ses paroles avant de, rapidement, retrouver son sourire. Il était attendrit et amusé en même temps par le ‘gage’ qu’il recevait de sa moitié. « Et si, je te faisais à manger ce soir, puis je te garde contre moi ce soir, puis tout le reste de notre vie ? » Il glissa ses bras autour du corps de son ami alors qu’il se laissait embrasser, comme pour confirmer qu’il pensait réellement le faire. Il était inconcevable pour Mingwei, même alors qu’ils venaient de rompre, de passer sa vie sans imaginer Qin Tian à ses côtés. S’il le fallait, même plus tard, s’ils étaient tous les deux de nouveau en couple avec d’autres personnes, il proposerait une colocation afin qu’ils ne soient jamais séparés.

Écoutant le chinois, ils prirent la direction des jeux de basket, se plaçant chacun devant un panier pour la compétition. « Tu es sûr ? Tu ne vas pas pleurer après ? » Car il savait que c’était déjà arrivé. Alors qu’ils étaient partis dans des fantasmes et autres jeux sexuels, alors que Mingwei jouait à contrôler Qin Tian, il avait réussi à le faire pleurer de plaisir. Même après plusieurs mois, il en restait fier.
Les deux machines démarrèrent et leur deuxième manche se lança. L’étudiant manqua quelques paniers mais arrivait à en mettre une majorité, alors que du pied, il vint embêter sa moitié qui était déjà très mauvaise à ce jeu. Oui, il se vengeait ouvertement, et il eut le résultat escompté lorsque les scores s’affichèrent et qu’il remarqua que, cette fois, il avait pris la main. Tapotant son menton, les yeux levés au ciel il réfléchissait tout haut. « Alors, que faire, quoi demander. » Il savait qu’il y avait tout un domaine qui lui était à présent hors de portée, mais ce n’était pas gênant. « Il y a tellement de choix, je ne sais quoi choisir. » Il passa un bras autour des épaules de Qin Tian, y mettant tout son poids. « Te demander de m’aimer toute la vie, serait trop simple, hm ? » Toujours accompagné de son sourire en coin. « Et si, on coupait court à cette journée et on rentrait pour se poser devant un film ? On passe faire des courses et on se fait un festin jusqu’à exploser notre ventre. » Il se détacha un peu du chinois, ramassa la peluche puis lui prit à la main pour le sortir de la salle d’arcades. « Et si, et si. Je dis ça mais t’as pas le choix en fait. » Il traîna Qin Tian derrière lui avec un sourire satisfait collé sur son visage. Il se retourna rapidement. « Si tu veux on peut même regarder un film… d’h-horreur. » Comme ça il pourrait se laisser consoler par sa moitié. Cette journée avait été mouvementée et Mingwei l’adorait, il savait qu’elle resterait un très bon souvenir, mais il avait envie de profiter de sa moitié dans la tranquillité d’un appartement loin des musiques des arcades et loin du monde.

outfits. + S’il avait été susceptible, Qin Tian aurait, peut-être, pu se vexer à ce qu’on lui rappelle aussi brusquement qu’il venait d’une famille modeste. Mais venant de son meilleur ami, cela ne le dérangeait aucunement. Parce que c’était un fait et parce que cela était dit sans prétention aucune. Et au fond, il se doutait que Ming Wei ne l’aurait pas laissé payer pour toutes les activités qu’ils se réservaient pour cette journée si particulière. Il lâcha donc un rire en voyant le sino-coréen insister autant pour payer et jouer les sugar daddy. Avec un sourire en coin, Qin Tian s’accrocha au bras de sa moitié. « Okay daddy... » Et n’assumant pas vraiment ce ton, il se râcla la gorge avant de reprendre d'un ton plus enjoué et enfantin : « Wei-ge ! » Il faut dire qu’ils s’étaient parfois adonnés à des jeux de pouvoirs une fois leur porte de chambre fermée, il ne voulait laisser aucun sous-entendu étrange planer entre eux. Il prenait doucement conscience des nouvelles limites de leur relation, des choses sur lesquels ils pouvaient jouer et celles sur lesquelles ils ne pouvaient pas. C’était sans doute un équilibre à retrouver, savoir se tenir sur les limites de cette relation qui était maintenant la leur. Cela-dit, il ne semblait pas être le seul à avoir du mal à trouver ses marques lorsque plus tard, après la partie de tirs (largement remportée par le médium mais il n’en tirait aucun orgueil) Ming Wei fît une remarque sur le fait d’avoir fait pleurer le chinois (et ce moment était encore gravé dans la mémoire du chinois). Se contentant de rougir légèrement à ce souvenir, il ne renchérit pas, craignant peut-être ce que cela pourrait réveiller en lui.

Après avoir gagné sans réel fairplay (mais il avait tellement rit en entendant Ming Wei râler et se plaindre de sa tricherie, faisant l’innocent le médium avait trouvé la situation encore plus drôle), Qin Tian avait pratiqué une sorte de sacrifice. Ce n’en était pas vraiment un, mais proposer le jeu de basket, c’était savoir qu’il allait perdre et d’avance accepter le gage que lui proposerait son meilleur ami. Car ce fût sans surprise que Ming Wei remporta ce match, même si le médium avait fait de son mieux. Mais il n’était pas déçu pour un sou, et c’était avait un plaisir non dissimulé qu’il écouta son meilleur ami énumérer les gages qu’il envisageait. « Et puis t’aimer toute la vie n’est pas un gage ! » Parce qu’il n’était pas obligé d’aimer Ming Wei, mais il l’aimait et c’était ainsi. C’était quelque chose qu’il faisait par choix et par envie, non par obligation. Attendant toujours ce challenge que devait lui donner son meilleur ami, Qin Tian rangea le dernier jeu, puis regarda le sino-coréen les sourcils légèrement relevés, agréablement surpris par cette décision. « Et c’est ça mon gage ? Parce que je suis une victime largement consentante là ! » Et il afficha un léger sourire en coin avant de prendre conscience de ses propos et fît comme si de rien n’était, se raclant juste la gorge avant de se laisser entraîner par Ming Wei.

« Un film d’horreur t’es sûr ? » Avançant tout en tenant son meilleur ami par la main, le médium le regarda du coin de l’œil. « J’ai bien compris ton plan ! Tu veux dormir pendant que je te serre dans mes bras. » Il vint se coller à Ming Wei et passa les bras autour de sa taille. « Que je te serre fort, comme ça ! » Et il illustra son propos en serrant le jeune homme dans ses bras, coupant presque sa respiration au passage. Ils firent ainsi quelques pas maladroits, avant que le chinois le relâche en riant. Il reprit sa main dans la sienne pour continuer à avancer de nouveau en direction du métro. « Commence par me nourrir, et je verrais ensuite ce que je peux faire pour ta protection ! » Et il lui embrassa la joue, ne collant pas du tout avec les paroles qu’il venait d’avoir. Dans tous les cas, la soirée était peu avancée et il comptait bien en passer le reste ainsi que la nuit auprès de celui qui resterait son âme sœur. Parfois, l’âme sœur n’était pas la personne avec qui on formait un couple. Il s’agissait simplement de la personne qui nous comprenait le mieux, nous acceptait dans notre entièreté et que l’on porterait en soit pour toujours. Et c’était bien ce qu’ils étaient l’un pour l’autre.