en y réfléchissant bien, ce n'était pas idiot comme idée, et c'était dans un sens, commercialement parlant, assez logique de la part du patron de vouloir tenter cette idée, après tout il y avait bien des supérettes qui avaient ce système et ça marchait très bien. mais pour un restaurant ? même sur les aires d'autoroute, la brune n'avait pas le souvenir qu'il y en avait ouverts de nuit comme de jour, c'était trop compliqué. et ce n'était pas une vie, en soit ceux qui travaillaient de nuit, étaient cantonnés à ces horaires nocturnes le plus souvent, pour une vie de famille, ce n'était pas la meilleure des situations. un petit sourire qui vient naître sur son visage, laissant un rire lui échapper par la suite, elle comprenait qu'il ne soit pas ravi à l'idée qu'il arrive quelque chose, même si ça n'aurait pas été sa faute mais la sienne, celle de sa collègue si jamais disputes il y avait eu, son patron n'avait rien à dire. « promis juré, je serai sage comme une image alors, qu'elle soit là ou pas. » elle lève une main devant elle, comme si elle se trouvait dans une cour de justice, jurant sur son honneur de dire la vérité, rien que la vérité votre honneur. elle le regarde préparer le plat avec attention, impréssionnée par la facilité avec laquelle il maniait les ustensiles et les ingrédients, pour sûr si elle tentait de faire la même, elle finirait avec un doigt en moins. c'était ça le talent, et on voyait l'expérience de son travail derrière ces tours de magie culinaires. « un job de rêve pour ceux qui aiment se la jouer classe et montrer qu'ils sont quelqu'un en somme ? » elle demande, fronçant les sourcils, parce que la description qu'il en faisait, il n'en donnait pas l'impression de partager cette dernière. mais elle ne le connaissait pas après tout, elle ne pouvait pas savoir.

l'ambiance qui reste légère, malgré les petites taquineries qui fusent dans l'air, ça reste dans un esprit bon enfant, et yooji appréciait ça, après une journée comme celle-ci, c'était reposant et agréable de pouvoir plaisanter aussi librement, chacun rentrant dans le jeu de l'autre, complicité rapide avec un inconnu. « marché conclu alors, on fait 50/50 dans le deal, je prendrai pas moins je préviens, on est égaux. » elle répond dans un rire, éclat malicieux dans le regard. et sa bonne humeur continue quand il reprend la parole, avant de venir agiter ses mains devant son visage, ses joues s'enflammant. « oh non, non ! loin de là, c'était vraiment un rôle secondaire, je suis même pas sûre qu'on me reconnaisse vraiment grâce à ça. » elle répond, gênée. il n'avait pas de soucis à se faire sur ce sujet, il n'y avait pas foule pour lui demander de signer quoi que ce soit ou pour des photos, elle n'en était pas. enfin quand il pose l'assiette devant elle, yooji regarda cette dernière avec attention, elle s'en léchait déjà les babines. « ça a l'air tellement bon, et puis ces parfums, ça donne envie ! » elle le complimente, prenant une bouchée avec la fourchette, une explosion de saveurs en bouche, elle ne regrettait vraiment pas d'être venue. « tu es un véritable  cordon bleu, mingwei, c'est délicieux ! » il avait du talent, c'était indéniable. « si je peux continuer à profiter de tes petits plats, c'est d'accord. » elle répond, son côté taquin qui revient, un nouveau morceau qu'elle mange avec un plaisir non caché.

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♡ this is the greatest show;  impossible comes true, it's everything you ever want, it's everything you ever need and it's here right in front of you, this is where you wanna be.

Les moqueries sur les hommes d’affaire étaient réelles. Est-ce que Mingwei s’était déjà imaginé plusieurs fois porter le costume et passer ses jours et ses nuits derrière un bureau, au téléphone, sur un ordinateur ? Très certainement. Il n’avait jamais eu le choix que de se l’imaginer, étant persuadé, pendant des années, que c’était le seul chemin qu’il pouvait emprunter. Porter le nom de Meng lui avait donné, certes, beaucoup de facilités non seulement pour l’argent, mais aussi au niveau des connexions avec des personnes importantes. Néanmoins, c’était une vie de luxe, mais loin d’une vie heureuse et sa mère lui avait bien montré que rester dans cette famille n’était pas la solution. Alors, oui, il s’était imaginé plusieurs fois porter le costume, assez pour se permettre de se moquer d’eux, mais à présent c’était plus une vision qui s’effaçait petit à petit alors qu’il comprenait bien que la cuisine était sa vraie passion. Son père ne faisait plus partie de l’histoire de toutes les manières, et ce n’était pas sa mère qui allait s’opposer à ses décisions si celles-ci le rendaient heureux. « Un job de rêve pour ceux qui aiment l’argent, mais pas le bonheur. » Il pouvait sembler dur avec eux, et se coincer dans des préjugés qui lui étaient propres, mais c’étaient là ses pensées.

Préférant repartir sur une ambiance plus légère, Mingwei revint avec son grand sourire amusé et l’était réellement lorsqu’il comprenait qu’il avait en face d’elle une actrice qui était dans une série qu’il connaissait. Il ne put s’empêcher de proposer un faux deal, alors qu’il se montra aussitôt offusqué par la condition rajoutée par la demoiselle. Portant la main sur la poitrine dans une interprétation exagérée d’une personne choquée, le sino-coréen lâcha un cri aigu. « 50-50 ? Je suis venu avec l’idée, je veux au moins 40-60 ! Tu ne m’auras pas jeune fille. » Si le rire qu’il laissa échapper à la fin n’était pas suffisant pour prouver sa plaisanterie, le clin d’œil qu’il lança derrière l’était sûrement. Le plat enfin posé devant la demoiselle, les plaisanteries continuaient leur petit chemin entre les deux étudiants. « Bien sûr que je suis bon quand je fais la cuisine ! J’ai appris de la meilleure ! » Une rapide pensée se dirigea vers Hojin qui avait très extrêmement patiente avec lui pendant ces années où elle lui enseignait les arts culinaires. « Mais je ne suis pas que bon en cuisine, si tu vois ce que je veux dire. » Armé d’un sourire en coin, il n’avait pu s’en empêcher. Le sino-coréen était un dragueur-né et flirtait avec tout ce que qui bougeait. Pourtant, il n’y avait rien de sérieux pour la demoiselle, surtout que ça faisait bien longtemps que Mingwei n’avait pas goûté aux courbes féminines, préférant les formes plus carrées des hommes. « Tu pourras profiter de tous les plats que tu veux ! Bon au restaurant faudra payer car sinon mon patron me tape dessus, mais en dehors je peux t’en faire quand tu veux ! » Il se demandait s’il pourrait revoir la jeune femme rapidement, si elle était au dortoir et dans lequel. C’était bien connu que lorsqu’il cuisinait pour quelqu’un, l’étudiant en faisait toujours pour toute la semaine tellement il exagérait dans les quantités. Mais Qintian et Wangji avaient toujours mis un point d’honneur à récupérer les restes pour les finir tranquillement chez eux. « Je pourrais te faire autre chose que des nouilles, vraiment j’ai appris plein de choses ! Et dis-toi y’a deux ans faire des nouilles instantanées c’était impossible pour moi ! » Il s’était posé, faisant une pose dans son nettoyage d’ustensiles alors qu’il racontait sa vie à sa nouvelle amie.

la description que le jeune homme faisait des hommes d'affaires était loin d'être la plus élogieuse qui existe, mais bizarrement yooji n'essaya même pas de remettre en doute cette dernière. parce qu'en soit, c'était plutôt bien décrit. combien de personnes voyait-on dans les rues, prenant l'expression métro-boulot-dodo au pied de la lettre et ne vivant que de ça, tant qu'ils pouvaient afficher leur réussite à tout le monde, que ce soit pas les vêtements, les bijoux ou la taille du portefeuille. ses yeux bruns ne quittent pas le garçon des yeux, étudiant les expressions de son visage comme elle avait l'habitude de le faire avec tout le monde, elle était comme ça, observant le monde et les gens pour en apprendre les secrets les plus simples. c'est fou ce qu'une expression pouvait dire d'une personne. et mingwei ne dérogeait pas à la règle, il pensait sincèrement ce qu'il disait, et ça la fit sourire un peu plus. « certains disent aussi que le premier achète le second, j'imagine que c'est plus la réalité qu'une légende. » ils achetaient un bonheur de façade, une mascarade pour le montrer au monde entier, mais ils n'étaient pas forcément plus heureux derrière. c'était quelque chose qu'elle n'avait jamais compris, mais de nombreuses personnes semblaient s'en contenter et vivre dans une illusion mensongère.

laissant un éclat de rire lui échapper, elle regarde le jeune homme avec un regard rempli de malice, haussant un sourcil à son adresse sans répliquer encore. si il pensait s'en sortir comme ça, elle était la bouille qui lui apporterait une partie du marché alors pourquoi devrait-elle recevoir moins ? non mais l'égalité ça allait dans les deux sens, saperlipopette ! « bien sûr, comme si j'allais accepter, et l'égalité homme/femme ? non mais ! » elle lâche en riant de bon coeur, contente de pouvoir se changer les idées et oublier sa fatigue avec des idées farfelues mais ô combien distrayantes. les odeurs du plat lui donnait l'eau à la bouche et c'est avec des étoiles dans les yeux qu'elle voit l'assiette être posée devant elle, elle ne manque pas une seconde pour prendre une bouchée, celle-ci lui fondant dans la bouche et elle laisse échapper un gémissement de satisfaction, c'était divin ! « oh, et bien mes compliments au mentor, elle a fait du bon boulot. » elle enfourne un autre coup de fourchette, fermant les yeux quelques secondes avant de manquer de s'étouffer en riant à la tentative de flirt, elle ne s'y attendait pas mais ça l'amusa grandement. « et essayer de tuer tes clientes en les faisant avaler de travers c'est aussi un talent ? » elle rétorque sur le même ton, il était mignon certes mais là son estomac passait avec le reste. ses yeux qui s'illuminent une fois de plus à la proposition du jeune homme, bien qu'elle ne voulait pas passer non plus pour une profiteuse et ne rien donner en retour, ce qu'il venait de dire ce serait tellement idiot de refuser non ? « mon dieu, si j'avais su je serais venue plus tôt par ici haha, quand à moi je peux t'avoir des pass gratuit pour tout ce qui est théâtre et cinéma, du moins je peux essayer de faire les yeux doux pour y arriver. » elle répond enfin, ton complice. et puis ils étaient sur le même campus, alors ce serait idiot de louper l'occasion de se faire un nouvel ami. elle écarquille les yeux à sa confession, incapable de se dire que celui qui avait cuisiné un plat aussi bon, était aussi nul qu'il le prétendait par le passé. « non tu rigoles ? j'ai du mal à y croire. » et pourtant ça arrivait parfois, après tout il fallait bien commencer quelque part.

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Grandir dans sa famille chinoise, les Meng, lui avait enseigné une vision de vie très différente de celle qu’il avait à présent. Pour eux, l’argent faisait le bonheur, mais surtout le pouvoir. La notoriété était telle qu’ils pouvaient se permettre certaines choses. Si Mingwei avait été aveuglé par ce qu’on lui avait inculqué à l’époque, il s’en était sorti pas trop mal pour finalement avancer de tels propos. Il était une personne de cœur, extraverti et très ancré dans le contact humain, et surtout physique, il savait que son bonheur venait de son entourage. A commencer par Qintian. L’argent n’avait rien à voir dedans.

Entre rires et conversation sans aucun sens, le sino-coréen continuait de jouer à l’homme faussement outré par les propos de la demoiselle. Il souhaitait ne pas comprendre pourquoi l’égalité homme-femme venait se rajouter dans l’équation. « Le business est le business, le sexe n’est pas la question. » Lui-même n’était pas sûr parfois de la manière dont il se définissait alors était-il vraiment l’homme dans cette égalité ? Mais le temps restait aux plaisanteries et à l’atmosphère légère. La jeune femme qui avait tout appris à Mingwei était mentionnée alors que l’étudiant ne pouvait s’empêcher de sourire en pensant à elle. Il était parti de loin, ne sachant même pas faire bouillir de l’eau pour finir dans une cuisine à pratiquer sa passion. Fidèle à lui-même, il n’avait pu s’empêcher une remarque de plus, de flirter. Il s’agissait après tout de Choi Mingwei et il serait bien plus étrange encore s’il ne le faisait pas. « Mais non, j’essaye rien du tout. » Il faisait la moue, donnant l’impression d’un enfant de cinq ans qui boudait. « Faut pas s’étouffer à la moindre remarque aussi, sinon t’as pas fini. » Yooji était une très jolie jeune femme et, comme à ses habitudes, le sino-coréen fonçait et tentait. A croire que c’était plus un réflexe à présent qu’une réelle envie. « Et à être aussi mignonne aussi, tu devrais être habituée à recevoir des remarques. » Il se passait la main dans les cheveux sur un air dramatique. Il ne s’arrêtait jamais mais au moins, il s’amusait beaucoup.

Bien trop généreux dans sa cuisine, il proposait aussitôt de lui cuisiner tous les plats qu’elle voulait, tant que c’était hors du restaurant. Il n’était pas question qu’il se mette le patron à dos ou se fasse renvoyer après deux ans de loyaux services (il voulait même rajouter que si une personne devait partir, ce serait plutôt Yami). « Oh ça serait cool ! Je pourrais y emmener Tian tian. » Il avait l’impression que ça faisait une éternité depuis qu’il avait profité d’un spectacle ou d’un film. Bien qu’il avait une légère préférence pour les comédies musicales, simplement car, après la représentation, il dansait et chantait dans la rue avec son meilleur ami et sa voix cassée. « T’as intérêt à réussir à avoir ces pass, comme ça je pourrais te faire à manger. » Il plaisantait bien sûr, alors qu’il était évident qu’il lui ferait toujours à manger peu importait la situation. C’était dans sa nature, de toujours donner, aller chercher à aider les autres. Sûrement un rejet de sa vie d’antan où c’était tout le contraire et où le mépris était au centre de son monde. « Eh oui. Bouillir de l’eau c’était déjà compliqué. » La réaction de la demoiselle devant sa révélation l’amusait. Il avait l’habitude car il fallait dire qu’il était très bon en tant de cuisinier à présent et il devait tout à sa mentor. « Mais maintenant je maîtrise tout, je peux même éplucher et couper les légumes les yeux fermés. » Il avait tenté pour de vrai, deux fois, et durant la première fois, Qintian avait du débarquer avec la trousse de soin pour panser son pouce coupé. « Peut-être que je devrais apprendre d’autres cuisines, qu’en dis-tu ? Quelque chose de plus Européen ? Ça serait la classe, non ? » Bien qu’il ne souhaitait pas réellement se souvenir de ses voyages en occident, la culture culinaire y était toujours intéressante.