Life will feel like love and death keep adding up their tabs
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Life will feel like love and death keep adding up their tabs | Sam 3 Oct - 17:27 Citer EditerSupprimer
Don't forget that there's a sunrise
@ji hye seong Winter 2016
@ji hye seong Winter 2016
Yeux vides baissés sur le sol, attirés par les néons de lumière reflétés sur les flaques d’eau, les bras qui se balancent le long de son corps, les jambes qui marchent vers l'avant malgré lui. Si Jun Wan donne l’impression d’être un zombie, un corps vide de tout, sa tête est pourtant pleine de pensées. Néanmoins, ce qui anime ses pensées est loin d’ici – à des milliers de kilomètres loin d’ici. Il aimerait devenir cet enfant qu’il a croisé aux funérailles, qui disait avec un brin d’innocence dans le regard, « Monsieur Yoo et sa femme sont devenus des étoiles, hein maman ? ». Il aimerait penser que ses parents s’en sont allés loin d’ici pour le regarder d’en haut, pour veiller sur lui, mais il n’y croit pas. Parce que même en admettant que les défunts joignaient les cieux pour veiller sur ceux qui leurs sont chers, ses parents n’auraient pas décidé de veiller sur lui.
Il ne le mérite pas.
Si ses parents étaient des étoiles, ils seraient des étoiles invisibles à ses yeux. Tout comme Jun Wan a été incapable de voir l’amour qu’ils lui portaient alors qu’il en était submergé ; il ne serait pas capable de voir l’éclat brillant de ses parents même s’ils brillaient devant lui.
Mais si ses parents étaient des étoiles…
Peut-être qu’il aurait une chance de s’adresser à eux. Alors, il pourrait leur crier qu’il est désolé. Qu’il les a toujours aimés. Qu’il les aime encore. Qu’il n’avait pas la moindre idée de combien leur présence avec illuminé sa vision de la vie jusqu’à là. Il pensait que c’était le monde qui était éclatant de beauté.
Il a découvert que c’était l’éclat de ses parents qui était si grand qu’il parvenait à éclairer même ce sombre monde.
S’il pouvait leur dire encore un mot, qu’est-ce qu’il choisirait ? Pardon ou je vous aime ?
Merci ?
Mais à quoi bon se demander ça ; de toute façon il ne peut pas.
Les étoiles sont éteintes ce soir. Elles ne scintillent pas et le monde ne brille plus. Il n’y a que les néons des bars qui éclairent le chemin et les lumières artificielles des lampadaires du quartier.
Du quartier ?
Où est-ce qu’il est, d’ailleurs ?
La question interrompt le fil de ses pensées. Depuis quand est-ce qu’il fait nuit ? Quelle heure est-il ?
D’un geste absent, il fouille ses poches à la recherche de son téléphone – mais ses mains entaillées ne trouvent rien.
Soudain conscient, ramené à la réalité, il se rappelle de ce qui s’est passé. Il revoit le visage d’un homme le traiter de riche arrogant et lui demander ce que vient faire un gosse de riche dans le coin, avant de lui piquer ses affaires et de le tabasser. Voilà pourquoi ses mains lui semblaient si rouges ; pourquoi ses cotes lui faisaient mal ; pourquoi son visage lui pique.
Le soupir qu’il pousse fait sortir de la fumée qu’il observe d’un air absent. Que va t-il faire sans son portefeuille et son téléphone, maintenant ? Perdu dans cette immense ville étrangère, au nombre de lignes de transports en commun infini et aux taxis trop occupés pour s’arrêter.
S’ils voulaient lui piquer ses affaires, ils n’auraient eu qu’à lui demander de les donner. Pourquoi l’avoir frappé ? Il a trop mal pour marcher jusqu’à ce qu’il retrouve son chemin, maintenant.
Entouré de passants qui lui paraissent tous aussi inconnus que cette ville, son regard est pourtant attiré vers le visage d’un d’entre eux. Comme s’il l’avait déjà vu quelque part, lointain sentiment de familiarité, une étrange affinité qu’il n’explique pas qui lui dicte de lui parler à l u i, et pas un autre.
Main qui s’avance vers le bras du jeune homme – il a l’air d’avoir à peu près son âge, peut-être que c’est pour ça qu’il lui semble plus familier que les autres – mais qui s’arrête juste avant de le toucher vraiment. Leurs regards se croisent avant qu’il ne dise un mot et les deux yeux du passant semblent voir à travers lui d’une étrange manière – comme s’il savait tout - mais savoir quoi ?
« Excusez-moi, où est la station de métro la plus proche d’ici ? » Sa voix est un peu faible, mais reste grave et profonde. La question est partie sans qu’il la travaille au préalable ; pourquoi demander où est la station de métro la plus proche alors qu’il n’a plus de quoi prendre le métro de toute façon ?
Il ne le mérite pas.
Si ses parents étaient des étoiles, ils seraient des étoiles invisibles à ses yeux. Tout comme Jun Wan a été incapable de voir l’amour qu’ils lui portaient alors qu’il en était submergé ; il ne serait pas capable de voir l’éclat brillant de ses parents même s’ils brillaient devant lui.
Mais si ses parents étaient des étoiles…
Peut-être qu’il aurait une chance de s’adresser à eux. Alors, il pourrait leur crier qu’il est désolé. Qu’il les a toujours aimés. Qu’il les aime encore. Qu’il n’avait pas la moindre idée de combien leur présence avec illuminé sa vision de la vie jusqu’à là. Il pensait que c’était le monde qui était éclatant de beauté.
Il a découvert que c’était l’éclat de ses parents qui était si grand qu’il parvenait à éclairer même ce sombre monde.
S’il pouvait leur dire encore un mot, qu’est-ce qu’il choisirait ? Pardon ou je vous aime ?
Merci ?
Mais à quoi bon se demander ça ; de toute façon il ne peut pas.
Les étoiles sont éteintes ce soir. Elles ne scintillent pas et le monde ne brille plus. Il n’y a que les néons des bars qui éclairent le chemin et les lumières artificielles des lampadaires du quartier.
Du quartier ?
Où est-ce qu’il est, d’ailleurs ?
La question interrompt le fil de ses pensées. Depuis quand est-ce qu’il fait nuit ? Quelle heure est-il ?
D’un geste absent, il fouille ses poches à la recherche de son téléphone – mais ses mains entaillées ne trouvent rien.
Soudain conscient, ramené à la réalité, il se rappelle de ce qui s’est passé. Il revoit le visage d’un homme le traiter de riche arrogant et lui demander ce que vient faire un gosse de riche dans le coin, avant de lui piquer ses affaires et de le tabasser. Voilà pourquoi ses mains lui semblaient si rouges ; pourquoi ses cotes lui faisaient mal ; pourquoi son visage lui pique.
Le soupir qu’il pousse fait sortir de la fumée qu’il observe d’un air absent. Que va t-il faire sans son portefeuille et son téléphone, maintenant ? Perdu dans cette immense ville étrangère, au nombre de lignes de transports en commun infini et aux taxis trop occupés pour s’arrêter.
S’ils voulaient lui piquer ses affaires, ils n’auraient eu qu’à lui demander de les donner. Pourquoi l’avoir frappé ? Il a trop mal pour marcher jusqu’à ce qu’il retrouve son chemin, maintenant.
Entouré de passants qui lui paraissent tous aussi inconnus que cette ville, son regard est pourtant attiré vers le visage d’un d’entre eux. Comme s’il l’avait déjà vu quelque part, lointain sentiment de familiarité, une étrange affinité qu’il n’explique pas qui lui dicte de lui parler à l u i, et pas un autre.
Main qui s’avance vers le bras du jeune homme – il a l’air d’avoir à peu près son âge, peut-être que c’est pour ça qu’il lui semble plus familier que les autres – mais qui s’arrête juste avant de le toucher vraiment. Leurs regards se croisent avant qu’il ne dise un mot et les deux yeux du passant semblent voir à travers lui d’une étrange manière – comme s’il savait tout - mais savoir quoi ?
« Excusez-moi, où est la station de métro la plus proche d’ici ? » Sa voix est un peu faible, mais reste grave et profonde. La question est partie sans qu’il la travaille au préalable ; pourquoi demander où est la station de métro la plus proche alors qu’il n’a plus de quoi prendre le métro de toute façon ?
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Re: Life will feel like love and death keep adding up their tabs | Lun 5 Oct - 12:43 Citer EditerSupprimer
Don't forget that there's a sunrise
@yoo jun wan Winter 2016
@yoo jun wan Winter 2016
Il est tard, Hye Seong marche en regardant le ciel, mais il est couvert et la couche de nuages étant elle-même éclairée par les lumières de la capitale, il ne semble pas faire nuit. Son casque sur les oreilles, il est totalement coupé du reste du monde ; depuis la dernière fois, il ne veut plus entendre les sons de la ville, par peur d’être encore entraîné dans une histoire plus grande que lui. Il y a encore quelques temps, un de ses parents venait encore le chercher après ses entraînements, mais il a voulu commencer à rentrer par lui-même, ne serait-ce que pour ne pas croiser le regard plein de jugement de sa soeur qui semblait lui dire “t’es vraiment qu’un déchet” et c’est en effet un peu comme cela qu’il se sentait. Il avait appelé sa grand-mère pour lui demander son avis, comme toujours avant de prendre une décision et elle lui a rappelé que ce n’est pas un problème de compter un peu sur les autres, mais aussi que vouloir un peu plus d’indépendance est tout à fait normal ; elle lui a promis d’être disponible pour ses balades nocturnes s’il avait besoin de discuter pour rester ancrer dans la réalité. Pourtant il ne l’a jamais appelé, même lorsque cela s’est très mal passé, Hye Seong a fait silence radio.
Il continue son route, cheminant entre les zones de ténèbres et les puits de lumière des réverbères, perdu dans un monde de musique, il ne prête pas trop attention à ce qu’il se passe autour de lui jusqu’à ce qu’il soit arrêté par une main sur son bras. Il se fige sur place, d’abord incapable de saisir ce qu’il se passe, envahit d’une sensation étrangère, son premier réflexe et de penser à fuir le plus loin possible, mais comme la dernière fois, il lui est impossible de bouger ; Hye Seong lève donc des yeux craintif vers son “aggresseur”, mais c’est vite de l’incompréhension qui voile son visage. Il reconnaît tout de suite le jeune homme comme étant un de ses camarade de classe, mais il ressemble à une tout autre personne, en fait il ne ressemble même pas à une personne, on dirait plutôt un fantôme. Il entend à peine sa question, la musique criant toujours dans son casque et son expression change encore pour cette fois devenir de l’inquiétude : quelque chose ne va pas, le temps paraît s’être arrêté sur eux et la ville est comme figée dans l’instant. Le garçon en face de lui est blessé, il à l’air de ne pas avoir dormis depuis des siècles, quelque chose en lui semble crier à l’aide pourtant il est silencieux après sa seule interrogation. Hye Seong à l’impression que s’il lui répond ce qu’il attend, une chose terrible pourrait bien arriver, alors il soutient simplement son regard, ne cherche même pas à se débarrasser de lui alors que le contact de sa main lui glace le sang.
- Qu’est-ce qui ne va pas ? Sont les seuls mots qui quittent ses lèvres, sa voix est perchée et un peu rauque ; il est au bord des larmes, pourtant il ne se sent pas particulièrement triste, c’est comme s’il était plongé dans un aquarium et qu’il s'étouffait doucement, tout doucement.
Il continue son route, cheminant entre les zones de ténèbres et les puits de lumière des réverbères, perdu dans un monde de musique, il ne prête pas trop attention à ce qu’il se passe autour de lui jusqu’à ce qu’il soit arrêté par une main sur son bras. Il se fige sur place, d’abord incapable de saisir ce qu’il se passe, envahit d’une sensation étrangère, son premier réflexe et de penser à fuir le plus loin possible, mais comme la dernière fois, il lui est impossible de bouger ; Hye Seong lève donc des yeux craintif vers son “aggresseur”, mais c’est vite de l’incompréhension qui voile son visage. Il reconnaît tout de suite le jeune homme comme étant un de ses camarade de classe, mais il ressemble à une tout autre personne, en fait il ne ressemble même pas à une personne, on dirait plutôt un fantôme. Il entend à peine sa question, la musique criant toujours dans son casque et son expression change encore pour cette fois devenir de l’inquiétude : quelque chose ne va pas, le temps paraît s’être arrêté sur eux et la ville est comme figée dans l’instant. Le garçon en face de lui est blessé, il à l’air de ne pas avoir dormis depuis des siècles, quelque chose en lui semble crier à l’aide pourtant il est silencieux après sa seule interrogation. Hye Seong à l’impression que s’il lui répond ce qu’il attend, une chose terrible pourrait bien arriver, alors il soutient simplement son regard, ne cherche même pas à se débarrasser de lui alors que le contact de sa main lui glace le sang.
- Qu’est-ce qui ne va pas ? Sont les seuls mots qui quittent ses lèvres, sa voix est perchée et un peu rauque ; il est au bord des larmes, pourtant il ne se sent pas particulièrement triste, c’est comme s’il était plongé dans un aquarium et qu’il s'étouffait doucement, tout doucement.
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Re: Life will feel like love and death keep adding up their tabs | Ven 16 Oct - 16:20 Citer EditerSupprimer
Don't forget that there's a sunrise
@ji hye seong Winter 2016
@ji hye seong Winter 2016
Jun Wan est parfaitement conscient qu’il n’est que l’ombre de lui-même. Il n’est pas capable de réfléchir correctement, comme si la souffrance ressentie lui drainait la moitié de son énergie. Avec l’autre moitié d’énergie qu’il lui reste, il n’est capable de rien. Il n’est que la moitié de lui-même, la partie la plus sombre, celle dont les yeux n’ont aucune lueur. Il ne s’en serait pas aussi bien aperçu s’il n’avait pas vu son reflet dans les yeux de l’inconnu qu’il a accosté.
Enfin, voir son reflet, c’est métaphorique, songe t-il. Il ne voit pas vraiment son reflet dans les yeux du passant, mais il voit une lueur d’inquiétude, d’interrogation, qui en dit long sur l’état dans lequel il doit être. C’est peut-être la première fois depuis des années que quelqu’un le regarde comme ça ; oh, bien sûr, sa grand-mère s’inquiète pour lui quand il rentre blessé, jusqu’à ce qu’elle oublie complètement. Il y a bien quelques enseignants qui sont allés le voir pour leur proposer son aide, mais il sentait plus le poids de leur conscience professionnelle que celle d’une réelle empathie dans leur voix.
Lui, c’est différent. Il ne sait pas quoi exactement mais il y a quelque chose de rassurant qui émane de lui, comme une aura réparatrice. Invisible à l’œil nu, pourtant bel-et-bien présente.
La voix qui l’interroge est tellement triste qu’il se demande quelques secondes si ce n’est pas sa propre voix qui vient de parler. Comme si le timbre de voix du passant était empruntée de la tristesse de Jun Wan.
Qu’est-ce qui ne va pas ?
Plutôt que de se demander pourquoi le passant lui pose cette question, sans contexte ;
Plutôt que de dire que ça ne lui regarde pas ;
Jun Wan se dit :
Oh, il y a tant de choses qui ne vont pas.
Tellement de choses qui ne vont pas qu’il ne sait même pas par quoi commencer. Rien ne va. Ça fait des années que plus rien ne va. Et des années qu’on ne lui a pas demandé ce qui n’allait pas.
C’est comme si à l’entente de la question, une corde effritée, parce que tendue depuis des siècles, venait de se briser. C’est de cette façon que tous les sentiments de Jun Wan explosent. Les larmes se mettent à couler d’un coup, sans prévenir, et sont un mélange d’une bonne dizaine de sentiments qu’il a étouffé pendant longtemps. Se mettre à pleurer comme ça, devant un total inconnu, est parfaitement embarrassant – et pourtant il se sent soulagé. Après avoir été tirée jusqu’à sa limite, la corde a enfin craqué.
Dans l’espoir vain que ses larmes ne soient pas vues, il lâche le bras de l’inconnu pour porter ses deux mains sur son visage, puis s’accroupit au sol en reniflant bruyamment l’air froid de dehors. Toute l’énergie qui le maintenait en vie jusqu’à maintenant vient de le lâcher. « Je suis désolé » murmure t-il d’une voix brisée. Il aimerait avoir l’énergie pour lui dire qu’il peut continuer son chemin, qu’il ne l’embêtera pas plus longtemps, mais les mots ne sortent pas. À la place, une succession de sanglot qu’il ne parvient pas à retenir. « Je… » commence t-il faiblement. « Ça fait longtemps qu’on m’a demandé ça, alors... » Il ne sait pas trop pourquoi il essaie de se justifier plutôt que dire à l’inconnu de partir. D’une certaine façon, c’est comme si pleurer face à lui n’était pas gênant.
Enfin, voir son reflet, c’est métaphorique, songe t-il. Il ne voit pas vraiment son reflet dans les yeux du passant, mais il voit une lueur d’inquiétude, d’interrogation, qui en dit long sur l’état dans lequel il doit être. C’est peut-être la première fois depuis des années que quelqu’un le regarde comme ça ; oh, bien sûr, sa grand-mère s’inquiète pour lui quand il rentre blessé, jusqu’à ce qu’elle oublie complètement. Il y a bien quelques enseignants qui sont allés le voir pour leur proposer son aide, mais il sentait plus le poids de leur conscience professionnelle que celle d’une réelle empathie dans leur voix.
Lui, c’est différent. Il ne sait pas quoi exactement mais il y a quelque chose de rassurant qui émane de lui, comme une aura réparatrice. Invisible à l’œil nu, pourtant bel-et-bien présente.
La voix qui l’interroge est tellement triste qu’il se demande quelques secondes si ce n’est pas sa propre voix qui vient de parler. Comme si le timbre de voix du passant était empruntée de la tristesse de Jun Wan.
Qu’est-ce qui ne va pas ?
Plutôt que de se demander pourquoi le passant lui pose cette question, sans contexte ;
Plutôt que de dire que ça ne lui regarde pas ;
Jun Wan se dit :
Oh, il y a tant de choses qui ne vont pas.
Tellement de choses qui ne vont pas qu’il ne sait même pas par quoi commencer. Rien ne va. Ça fait des années que plus rien ne va. Et des années qu’on ne lui a pas demandé ce qui n’allait pas.
C’est comme si à l’entente de la question, une corde effritée, parce que tendue depuis des siècles, venait de se briser. C’est de cette façon que tous les sentiments de Jun Wan explosent. Les larmes se mettent à couler d’un coup, sans prévenir, et sont un mélange d’une bonne dizaine de sentiments qu’il a étouffé pendant longtemps. Se mettre à pleurer comme ça, devant un total inconnu, est parfaitement embarrassant – et pourtant il se sent soulagé. Après avoir été tirée jusqu’à sa limite, la corde a enfin craqué.
Dans l’espoir vain que ses larmes ne soient pas vues, il lâche le bras de l’inconnu pour porter ses deux mains sur son visage, puis s’accroupit au sol en reniflant bruyamment l’air froid de dehors. Toute l’énergie qui le maintenait en vie jusqu’à maintenant vient de le lâcher. « Je suis désolé » murmure t-il d’une voix brisée. Il aimerait avoir l’énergie pour lui dire qu’il peut continuer son chemin, qu’il ne l’embêtera pas plus longtemps, mais les mots ne sortent pas. À la place, une succession de sanglot qu’il ne parvient pas à retenir. « Je… » commence t-il faiblement. « Ça fait longtemps qu’on m’a demandé ça, alors... » Il ne sait pas trop pourquoi il essaie de se justifier plutôt que dire à l’inconnu de partir. D’une certaine façon, c’est comme si pleurer face à lui n’était pas gênant.
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Re: Life will feel like love and death keep adding up their tabs | Dim 1 Nov - 14:51 Citer EditerSupprimer
Don't forget that there's a sunrise
@yoo jun wan Winter 2016
@yoo jun wan Winter 2016
Hye Seong est pris de cours alors que le garçon tombe au sol en pleurant. Est-ce que c’est de sa faute ? Il a fait quelque chose de mal ? C’est vrai qu’il n’a pas répondu à sa question et par la sienne, il lui a en quelques sortes demander de faire face à son mal être alors que le pauvre n’a rien demandé. Hye Seong est partagé entre la honte, d’être la cause de ses larmes et l’inquiétude qui le ronge et il a lui même vraiment envie de pleurer avec lui ; il se retient pourtant et retire son casque de ses oreilles, s’attendant à se faire parasiter par les bruits de la ville, il n’est est rien cependant, toujours comme s’ils étaient dans une bulle hors du temps, il n’entend que les sanglots de … Yoo Jun Wan, il se souvient enfin de son nom. S’accroupissant à son niveau, pour la première fois de sa vie, il cherche la proximité de quelqu’un, car il a peur de s’éloigner, l’idée même de le laisser seul lui est insupportable.
“Longtemps” ? Depuis combien de temps est-il dans cet état, à traîner dans la rue comme une âme en peine, blessé, perdu ? N’a-t-il pas quelqu’un qui s’inquiète pour lui ? Des parents ou des amis ? Hye Seong se sent encore plus triste, il ne veut pas se mettre à faire des assomptions sur la vie de son camarade, tout peut arriver après tout. Il pense à sa grand-mère, que ferait-elle dans cette situation ? Elle qui a toujours les mots qu’il faut pour apaiser ses souffrances et panser ses plaies du coeur, toujours sans jugement. Sans le forcer, elle lui demanderait si elle peut prendre ses mains et les tenir doucement, tendrement, dans les siennes. Cependant Hye Seong est incapable de faire la même chose avec le jeune homme en face de lui, il redoute plus que tout un contact qui lui ferait éponger toute la tristesse de Jun Wan et il ne pourrait pas s’empêcher de paniquer et c’est bien la dernière chose dont ils ont besoin.
- C’est pas grave, c’est bien de pleurer. Sa voix est à peine audible, il n’ose pas l’élever plus sous peur de briser leur bulle de silence au milieu de la jungle urbaine. Il appuie doucement sur les prochains mots qu’il prononce. C’est la preuve que tu es toujours en vie. Quelque part et malgré son anxiété, il est aussi un peu rassuré que le garçon ait réagi de la sorte, car il aurait tout aussi bien pu se fermer et passer son chemin. Il n’a pas l’air de se souvenir de lui, mais Hye Seong s’en soucie peu, ils sait qu’il ne laisse pas une grande impression aux gens autour de lui ; il semble qu’il ait tout de même eu le sentiment de pouvoir lui faire confiance pour craquer sous ses yeux.
“Longtemps” ? Depuis combien de temps est-il dans cet état, à traîner dans la rue comme une âme en peine, blessé, perdu ? N’a-t-il pas quelqu’un qui s’inquiète pour lui ? Des parents ou des amis ? Hye Seong se sent encore plus triste, il ne veut pas se mettre à faire des assomptions sur la vie de son camarade, tout peut arriver après tout. Il pense à sa grand-mère, que ferait-elle dans cette situation ? Elle qui a toujours les mots qu’il faut pour apaiser ses souffrances et panser ses plaies du coeur, toujours sans jugement. Sans le forcer, elle lui demanderait si elle peut prendre ses mains et les tenir doucement, tendrement, dans les siennes. Cependant Hye Seong est incapable de faire la même chose avec le jeune homme en face de lui, il redoute plus que tout un contact qui lui ferait éponger toute la tristesse de Jun Wan et il ne pourrait pas s’empêcher de paniquer et c’est bien la dernière chose dont ils ont besoin.
- C’est pas grave, c’est bien de pleurer. Sa voix est à peine audible, il n’ose pas l’élever plus sous peur de briser leur bulle de silence au milieu de la jungle urbaine. Il appuie doucement sur les prochains mots qu’il prononce. C’est la preuve que tu es toujours en vie. Quelque part et malgré son anxiété, il est aussi un peu rassuré que le garçon ait réagi de la sorte, car il aurait tout aussi bien pu se fermer et passer son chemin. Il n’a pas l’air de se souvenir de lui, mais Hye Seong s’en soucie peu, ils sait qu’il ne laisse pas une grande impression aux gens autour de lui ; il semble qu’il ait tout de même eu le sentiment de pouvoir lui faire confiance pour craquer sous ses yeux.
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Re: Life will feel like love and death keep adding up their tabs | Mer 25 Nov - 22:16 Citer EditerSupprimer
Don't forget that there's a sunrise
@ji hye seong Winter 2016
@ji hye seong Winter 2016
Accroupi au sol, Jun Wan pleure comme il n’a jamais pleuré. Bien sûr, quand il était enfant, il a dû déjà se mettre à pleurer pour faire un caprice, comme tous les enfants, mais à l’époque c’étaient des larmes de frustration futile. Les larmes d’un enfant qui n’a pas ce qu’il voulait. À la pré-adolescence, comme tout le monde, Jun Wan s’était endurci et ne pleurait pas – les garçons ne pleurent pas, après tout. De toute façon, à l’époque, tout allait si bien dans sa vie qu’il n’avait même pas de bonne raison pour pleurer.
Puis deux ans auparavant, quand ses parents sont morts, les larmes paraissaient tellement indécentes qu’elles ne sortaient qu’occasionnellement. Comme si elles étaient une insulte à la réelle tristesse qu’il ressentait ; un sentiment de vide et de désarroi si profond que les larmes n’en traduisaient qu’un pourcent. Bien sûr, il avait pleuré. Aux funérailles, par exemple. Ou encore, quand on lui a annoncé qu’il devrait quitter Busan et la maison de ses parents. Quand il a réalisé qu’ils ne reviendraient jamais de leur séjour d’affaire.
Mais il n’a jamais pleuré comme ça. Devant quelqu’un, et comme un enfant en gros chagrin. Le peu de fois où il avait pleuré après le décès de ses parents, c’étaient seulement quelques larmes qui coulaient malgré les efforts de Jun Wan pour les retenir. C’étaient quelques larmes quand la radio diffusait une chanson que ses parents affectionnaient particulièrement, quelques larmes quand la télévision diffusait un programme que ses parents regardaient régulièrement, quelques larmes quand l’obscurité et le silence de la maison de sa grand-mère l’absorbait. Et là, pour la toute première fois de sa vie, Jun Wan pleurait sans retenue. Sans se soucier de ce que penserait l’inconnu. Sans se soucier, même, d’attrister l’inconnu en pleurant.
Plus tard, il se demandera ce qui lui a pris. Pourquoi il a fait devant un inconnu quelque chose qu’il n’a jamais osé faire face à ses meilleurs amis ou sa famille. Néanmoins pour l’instant, les pensées de Jun Wan sont silencieuses. Pour la première fois depuis deux ans, il ne pense à rien d’autre qu’à ses sanglots et aux paroles de l’inconnu. La preuve qu’il est toujours en vie ; pour le meilleur ou pour le pire. Mais quoi qu’il en soit, il avait besoin que quelqu’un lui dise que pleurer n’est pas forcément une mauvaise chose. Il avait besoin d’entendre qu’il avait le droit de craquer aussi, plutôt que de vouloir toujours tout porter sur ses frêles épaules d’adolescent. Alors, il s’autorise à le faire.
Il ne sait pas pendant combien de temps exactement il est resté silencieux. Jun Wan a l’impression que seulement quelques minutes sont passées, mais ça peut tout aussi bien faire trente minutes qu’il est en train de pleurer, accroupi au sol, son visage enfoui dans ses mains, lorsqu’il dévoile enfin son visage pour croiser les yeux du passant. Surpris qu’il soit toujours là ; reconnaissant aussi. « Je suis désolé… » répète t-il, d’une voix frêle mais avec moins de sanglots, comme si la crise était passée. « Personne ne m’a posé cette question depuis le décès de mes parents et… sans m’en rendre compte… je suis désolé, j’ai dû vous prendre beaucoup de temps… merci d’être resté » murmure t-il, les yeux humides mais pour une fois, sans larmes. « Vous devez me prendre pour un fou… » Il y aurait de quoi le prendre pour un cinglé ; il vient de se mettre à pleurer sans aucune raison apparente devant un parfait inconnu. « Est-ce que ça vous dit une boisson chaude ? » La proposition sort de nulle part, mais il se sent reconnaissant, aimerait retourner la faveur même avec un geste anodin. « Si vous savez où il y a un distributeur dans le quartier, je peux vous payer quelque chose... Je me suis fait voler mon téléphone et mon portefeuille, mais j'ai de la monnaie intacte dans mes poches... » explique t-il, sans même se rendre compte qu’il est toujours accroupi au milieu d’une ruelle.
Puis deux ans auparavant, quand ses parents sont morts, les larmes paraissaient tellement indécentes qu’elles ne sortaient qu’occasionnellement. Comme si elles étaient une insulte à la réelle tristesse qu’il ressentait ; un sentiment de vide et de désarroi si profond que les larmes n’en traduisaient qu’un pourcent. Bien sûr, il avait pleuré. Aux funérailles, par exemple. Ou encore, quand on lui a annoncé qu’il devrait quitter Busan et la maison de ses parents. Quand il a réalisé qu’ils ne reviendraient jamais de leur séjour d’affaire.
Mais il n’a jamais pleuré comme ça. Devant quelqu’un, et comme un enfant en gros chagrin. Le peu de fois où il avait pleuré après le décès de ses parents, c’étaient seulement quelques larmes qui coulaient malgré les efforts de Jun Wan pour les retenir. C’étaient quelques larmes quand la radio diffusait une chanson que ses parents affectionnaient particulièrement, quelques larmes quand la télévision diffusait un programme que ses parents regardaient régulièrement, quelques larmes quand l’obscurité et le silence de la maison de sa grand-mère l’absorbait. Et là, pour la toute première fois de sa vie, Jun Wan pleurait sans retenue. Sans se soucier de ce que penserait l’inconnu. Sans se soucier, même, d’attrister l’inconnu en pleurant.
Plus tard, il se demandera ce qui lui a pris. Pourquoi il a fait devant un inconnu quelque chose qu’il n’a jamais osé faire face à ses meilleurs amis ou sa famille. Néanmoins pour l’instant, les pensées de Jun Wan sont silencieuses. Pour la première fois depuis deux ans, il ne pense à rien d’autre qu’à ses sanglots et aux paroles de l’inconnu. La preuve qu’il est toujours en vie ; pour le meilleur ou pour le pire. Mais quoi qu’il en soit, il avait besoin que quelqu’un lui dise que pleurer n’est pas forcément une mauvaise chose. Il avait besoin d’entendre qu’il avait le droit de craquer aussi, plutôt que de vouloir toujours tout porter sur ses frêles épaules d’adolescent. Alors, il s’autorise à le faire.
Il ne sait pas pendant combien de temps exactement il est resté silencieux. Jun Wan a l’impression que seulement quelques minutes sont passées, mais ça peut tout aussi bien faire trente minutes qu’il est en train de pleurer, accroupi au sol, son visage enfoui dans ses mains, lorsqu’il dévoile enfin son visage pour croiser les yeux du passant. Surpris qu’il soit toujours là ; reconnaissant aussi. « Je suis désolé… » répète t-il, d’une voix frêle mais avec moins de sanglots, comme si la crise était passée. « Personne ne m’a posé cette question depuis le décès de mes parents et… sans m’en rendre compte… je suis désolé, j’ai dû vous prendre beaucoup de temps… merci d’être resté » murmure t-il, les yeux humides mais pour une fois, sans larmes. « Vous devez me prendre pour un fou… » Il y aurait de quoi le prendre pour un cinglé ; il vient de se mettre à pleurer sans aucune raison apparente devant un parfait inconnu. « Est-ce que ça vous dit une boisson chaude ? » La proposition sort de nulle part, mais il se sent reconnaissant, aimerait retourner la faveur même avec un geste anodin. « Si vous savez où il y a un distributeur dans le quartier, je peux vous payer quelque chose... Je me suis fait voler mon téléphone et mon portefeuille, mais j'ai de la monnaie intacte dans mes poches... » explique t-il, sans même se rendre compte qu’il est toujours accroupi au milieu d’une ruelle.
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