Encore un caprice, à croire que leur existence entière n'était faite de rien d'autre que ça. Un jour ils se levaient et leur prenait l'envie de voyager, et quelques jours plus tard, sur un coup de tête, ils se retrouvaient à l'autre bout du monde pour une semaine entière. « Tu crois qu'on voit la tour Eiffel, d'ici ? » Son regard était resté posé sur le hublot alors qu'il essayait de voir ce qu'il se passait des centaines de mètres en dessous d'eux. L'idée d'être là avec Yanjun, d'approcher le bout du monde, un endroit où les gens pouvaient s'aimer plus librement que chez eux... C'était intimidant et à la fois passionnant Suwon n'en finissait plus de sourire, n'arrêtant pas de montrer à Yanjun l'ensemble des endroits qu'il pouvait lui présenter dans ce fichu guide touristique. Ils ne pourraient pas voir Notre-Dame correctement parce qu'elle avait brûlé, mais il espérait vraiment visiter Montmartre et aller se perdre dans les endroits touristiques parfaitement clichés qu'il avait pu voir.

« Tu penses que le Louvres sera ouvert quand on arrivera ? » Vu l'heure qu'il était, c'était peu probable, le soleil était couché depuis quelques bonnes heures et lui, il avait dormi la plus grande partie du vol, avec ce bandeau ridicule sur les yeux, qu'il avait remonté sur son front à son réveil. Il était encore épuisé, ce qui était incroyable... Il aurait certainement dû éviter ça, pour ne pas souffrir du décalage horaire, mais il ne pouvait pas non plus se forcer à rester éveiller alors que, pour une fois, le sommeil était venu frapper à sa porte. « J'en reviens pas ! » Ils avaient à peine annoncé la descente que Suwon n'en pouvait déjà plus d'attendre. Il avait envie de poser le pied sur le sol français. Enfin !

de leurs caprices naissait une folie, celle qui écrivait leur histoire. c'étaient des lendemains incertains qui animaient leur quotidien, ce dernier constamment bousculé par des promesses si vite réalisées. l'envie de combler ce qu'aujourd'hui n'arrivait pas à posséder. pourtant, yanjun admettait volontiers pouvoir se contenter d'un rien. il pouvait aisément se passer de ces excès qui semblaient, pourtant, régir ce lien les attachant l'un à l'autre. il aurait pu tout abandonner, tant le seul détail qui l'importait vivait au fond de ce regard dans lequel il aimait tant se perdre. suwon était au centre de sa galaxie. il l'avait toujours été, et ce, depuis ce jour où sa présence se manifesta pour la première fois dans sa vie.

il était tout ce que yanjun voulait.
et si partir à l'autre bout du monde pouvait lui offrir davantage de lui, alors que demain se révèle merveilleux.

« hein ? on est déjà arrivés ? » le soubresaut de son coeur suffit à réveiller le garçon, et d'une main fatiguée, il souleva le bandeau placé sur ses yeux pour constater, qu'en effet, Paris était sous leurs yeux. le sourire satisfait, il ôta complètement le masque et le plaça à ses côtés avant de prendre la petite bouteille d'eau qu'il avait précieusement gardé, pour s'hydrater de quelques gorgées. « aucune idée, mais ça serait bien » et comme pour vérifier si c'était bel et bien le cas, yanjun se pencha vers suwon afin de voir un peu plus à travers le hublot. qu'importe si la tour eiffel se révélait devant eux, ou non, yanjun était déjà tant émerveillé par cette ville se dessinant doucement devant eux. il y avait tant de choses à voir, tant de choses sur quoi s'émerveiller... tant de choses à vivre, à ses côtés, et l'une d'elle était le simple fait de pouvoir vivre librement leur romance à la vue de tous. ça semblait si beau, et irréaliste en même temps. et yanjun craignait de trop s'y habituer, au point que leur retour en corée ne le fasse plus douloureux que nécessaire. « mon cœur, j'en doute »  il rit doucement. « mais on ira demain dès que possible ! ça te va aussi si on prend notre petit-déjeuner en ville, au fait ? » proche ou non du louvres, ça ne lui importait peu. yanjun ne voulait simplement pas manquer une seule seconde loin de la beauté de cette ville. et par chance, ce désir ne se fit pas plus tarder puisqu'enfin, on leur annonça la possibilité de descendre de l'avion. ni une ni deux, yanjun détacha sa ceinture puis attendit que la personne sur leur droite ne se lève pour en faire de même et, ainsi, récupérer leurs affaires. un premier sac tomba entre ses mains, celui de suwon qu'il lui tendit aussitôt tout en lui offrant un sourire, bien que visiblement fatigué. puis, il vint chercher le sien avant de doucement tirer son petit-ami devant lui afin qu'il puisse progresser avec lui dans cette file.« hey, je viens d'y penser... on est en france maintenant, donc ça veut dire que je peux faire ça » et sans plus tarder, il plaça son sac sur ses épaules en veillant à ne bousculer personne au passage, avant de glisser ses bras, à présent libres, autour du cou de son petit-ami. le sens d'interdit continuait encore de l'appeler, mais ce simple geste se révélait  paradoxalement libérateur.

L’excitation qu’éprouvait Suwon à l’idée de découvrir la capitale française était à son comble. Oh, il savait que sa mère lui reprocherait certainement d’avoir agi sur un coup de tête, sans réfléchir plus longtemps, mais pour l’heure il se moquait bien de savoir ce que pouvait penser cette vieille folle qui n’avait de toute façon jamais pu faire plus que penser à sa pomme. Ce à quoi il pensait, depuis qu’ils étaient entré dans cet avion, c’était que le monde allait s’ouvrir à eux. Il se voyait sur les champs Élysées en compagnie de son petit ami, à Montmartre, et dans tellement d’autres endroits qu’il peinait à les lister tous. Il avait à l’esprit cette image aménagée de la capitale française, où l’on ne voyait que touristes et beauté, et où les tracas n’existaient pas. Forcément, il avait hâte. Le fait d’avoir la chance de faire le voyage en compagnie de son petit ami ne faisait qu’ajouter un peu de lumière et d’éclat à cette image déjà digne des plus belles cartes postales. D’ailleurs, la réaction dudit petit ami lui arracha un sourire, quand il se tourna vers Yanjun, un léger sourire aux lèvres. « Je crois ! » En tout cas, l’avion avait entamé sa descende depuis quelques minutes déjà. L’idée de pouvoir bientôt poser le pied sur le sol européen le rendait profondément heureux. « Aaah, j’ai tellement hâte ! » Il avait envie de hurler, mais il s’était contenté de le murmurer pour ne pas trop déranger leurs voisins.

« Dommage… Mais ça me va aussi. » Il ne prit pas le temps de réfléchir pour hocher la tête vivement. « Carrément. J’ai envie de pancakes ! Visiblement y a plein d’endroits où ils en font ! » Il avait envie de faire tous ces trucs clichés que faisaient les touristes. Des photos avec la tour Eiffel, visiter le Louvres… Son regard s’arrêta un instant sur Yanjun. « Faut qu’on t’achète un béret, ça t’irait super bien. » Mais il allait arrêter avec ses idées clichés… Enfin, si elles allaient moins à Yanjun, il aurait certainement eu plus de facilité à le faire. Il récupéra les sacs qu’ils avaient placé au-dessus de leur tête, ou plus exactement Yanjun lui passa, mais dans son état de fatigue, les deux se valaient, et il se dirigea vers la sortie aussitôt qu’ils en avaient l’autorisation. Il essayait d’avancer en ne bousculant personne, sursautant légèrement en sentant les bras de Yanjun se glisser autour de son cou. Mais très rapidement, un certain sentiment de réconfort s’empara de lui. Qu’importe ce que pouvaient penser les autres occupants de cet avion : très vite, ils seraient hors de portée de leurs regards, et loin de leur pays également. « J’ai hâte qu’on soit sortis… » avoua-t-il en souriant doucement, alors qu’ils avançaient pour sortir de l’avion.

Une fois les contrôles passés et les bagages récupérés (après quoi Suwon n’avait toujours pas réalisé qu’il avait encore sur le haut du crâne son masque de sommeil), il avait reposé les yeux sur Yanjun. « On rejoint l’hôtel comment à partir d’ici… » Il avait comme un doute, et il ne comprenait pas grand-chose aux inscriptions qui figuraient un peu partout, à vrai dire. Le français n’avait jamais été l’une des langues qu’il maîtrisait le mieux. Même son anglais n’était pas excellent, loin de là… Il allait rester accroché à Yanjun comme une moule à son rocher, c’était très bien, et à vrai dire le simple fait de pouvoir se pendre à son biceps poser son menton sur son épaule sans avoir peur d’être remarqué par les passants le réconfortait grandement.

Il était agréable de se sentir comme le maître du monde. Chaque seconde le confirmait à Suwon, qui ne pouvait s'empêcher d'être heureux à l'idée de découvrir de nouvelles contrées avec celui qui faisait battre son coeur depuis quelques mois désormais. Il se moquait toujours autant de savoir ce que les gens pouvaient penser, de ce qu'ils pouvaient avoir à dire ou à faire sur la question. Qu'allaient-ils faire, en effet, s'ils décidaient de vivre leur amour au grand jour sur le territoire français ? Ses parents ne pourraient pas l'en empêcher, rien ni personne, pas même des crétins homophobes qui seraient passés dans les environs. Alors, Suwon était enthousiaste. Enthousiaste et prêt à continuer son voyage aux côtés de son petit ami alors qu'il imaginait encore et toujours plus de théories étranges sur ce qu'ils allaient pouvoir faire. Acheter un béret, manger de la baguette, tous les clichés y passaient, et sans y manquer. Suwon n'avait pas envie de laisser passer la moindre occasion.

« Hm... Je dirais bien oui, mais t'as pas peur qu'on s'étale comme deux pauvres limaces sur un trottoir à cause du décalage horaire ? » Oh, le jet lag n'était pas qu'un mythe, et Suwon regrettait amèrement de ne pas avoir dormi correctement. D'un autre côté, il était trop excité à l'idée d'atterrir, de visiter, de découvrir. Peut-être qu'ils allaient pouvoir rencontrer le président ? Non. Ce n'était sûrement pas aussi facile que ça pouvait en avoir l'air, hélas. « Oui. TOUS. » Et s'il refusait, il y avait de fortes chances qu'il se mette à bouder comme un enfant. Cela ne le dérangeait pas. « Oui, je pense... Ça te rendrait encore plus séduisant. » Séduisant, oui, et le mot était faible, mais il préférait ne rien dire au risque de choquer les oreilles indiscrètes et pures qui auraient pu se trouver dans les parages. Il aurait d'ailleurs peut-être dû se calmer au sujet de ce béret. « D'accord, marché conclu. » Et s'il changeait d'avis, il trouverait un moyen de le convaincre.

Qu'importe désormais si les gens les jugeaient, s'ils les trouvaient ridicules. Pour quelques jours au moins, ils étaient libres. Libres de faire ce qu'ils voulaient, sans avoir à souffrir le comportement de leurs aînés et de leurs proches. Dans les limites du raisonnable, certes, mais cela non plus, ça n'était pas très important: ils n'avaient jamais cherché à faire le mal. Tout ce qu'ils voulaient, c'était rester l'un avec l'autre. « Ah... J'ai ça depuis longtemps ? » Il avait ri en récupérant le masque que Yanjun balançait devant ses yeux, qu'il avait ensuite fourré dans sa poche avant de hocher la tête. « Je te fais confiance... » Son anglais n'était pas mauvais, mais il ne se serait pas non plus présenté comme bilingue, même s'il y travaillait encore. « Oui, attends... » Il avait sorti les documents pour ensuite les tendre à son petit ami, hochant la tête. Il lui faisait confiance, jusqu'au bout du monde. « Je veux bien un truc chaud... Tu crois qu'on peut trouver quelque chose ? » C'est que la fraîcheur de la fin du mois d'octobre n'épargnait personne et qu'il avait le bout des doigts qui commençaient à se plaindre légèrement. « Tu crois qu'ils mettront longtemps à revenir ? » Il avait froncé les sourcils, regardant autour d'eux. « Je crois qu'il y avait un café à l'intérieur... J'ai la dalle en plus. » Quitte à être honnête... Par contre, il ne put réprimer un bâillement, la fatigue revenant à l'assaut.

la réalité s'apparentait à un rêve, celui que l'on osait à peine frôler du bout des doigts de peur que le voile ne se lève et révèle ce qu'il eut dissimulé jusqu'à présent. la crainte, la panique se réfugiant dans chaque pore de sa peau.. tant de négatifs qui le hantaient malheureusement lorsqu'il était question de sa relation avec suwon. ou simplement suwon, l'ange avec qui il partageait son quotidien depuis quelques mois maintenant. c'était effrayant, que de penser à un chapitre où les pages devraient s'écrire sans lui. et au fond, c'était bien pour cette seule raison que yanjun s'osait égoïste : profiter de son aura autant que possible, même si cela sous-entendait s'envoler à des dizaines de milliers de kilomètres de leur chez-eux. il aurait pu libérer un léger rire suite à cette résonance : chez-eux. sa maison se trouvait dans les bras de son petit-ami. où qu'il soit, où qu'il aille, yanjun était volontaire à le suivre. et si cela impliquait devoir le suivre jusqu'au bout du monde, qu'il en soit ainsi.

son rire sublima l'éclat dans son regard, bien que fatigué, quand suwon annonça une vérité concernant leur condition actuelle. non, ils n'étaient pas en état, et yanjun en avait tristement conscience. leur découverte en serait donc reportée à un lendemain qui ne saurait guère se faire attendre. « ok, parfait. je veux notre photo sur le pont des arts » le cas échéant, il était prêt à faire un caprice. s'il y avait bien un endroit où ils pouvaient témoigner de leur amour, c'était certainement là-bas ; le cadenas venant alors sceller ce qu'ils ne pouvaient guère divulguer jusqu'à présent aux grands jours. le reste n'était qu'une suite d'aventures à laquelle yanjun ne pouvait que rêver, pour l'instant. vivre à la française, sans devoir se soucier de quoi que ce soit... c'était peut-être futile, sordide même, mais au travers de ces clichés se dissimulaient une liberté à laquelle le hongkongais avait aspiré depuis que suwon faisait parti de sa vie. « plus séduisant ? si c'est ce qu'il faut pour avoir ton cœur, dans ce cas je prendrai une dizaine de bérets. on n’est jamais trop prudent » ses sourcils dansèrent momentanément et de façon subjective, tandis qu'un sourire vint rejoindre la danse, octroyant ainsi un éclat singulier à son faciès.

un faciès qui s'attendrit rapidement, une fois que son regard notifia d'un détail particulier logé sur le dessus de la tête de suwon. un détail qui eut le mérite d'arracher un léger rire de la part de yanjun, une fois qu'il s'était permis d'ôter le masque de sommeil et de le retourner à son "propriétaire". c'était de choses comme celle-ci qui poussaient l'étudiant en médecine à davantage s'amouracher de lui. des choses sans grandes importances : parfois c'était une maladresse propre à lui, parfois c'étaient des mimiques qu'il orchestrait sans le réaliser. d'autres fois, c'était simplement le voir s'endormir à ses côtés. « ouais, depuis qu'on est sorti de l'avion » rit-il de bon cœur, le souffle venant atténuer les notes de cet éclat de bonheur. sans perdre davantage de temps, yanjun entraîna suwon avec lui jusqu'à ce qui lui semblait être le lieu où les taxis récupéraient les passagers. malheureusement, et sans surprise, aucun ne paraissait encore disposé à les recevoir. « merci mon cœur » le sourire aux coins des lèvres, il s'autorisa un excès, celui de déposer un délicat baiser contre la joue de son amant. « ah t'en as vu un ? on peut aller regarder vite fait, je doute qu'ils mettent beaucoup de temps de toute façon » lorsqu'il s'était renseigné sur la culture de la france, il avait vu sur internet que les habitants vivaient généralement à leur rythme, et ce, en toute circonstance. sur ces entrefaites, yanjun lia sa main avec celle de suwon, un simple geste qui, pourtant, porté en lui une délicate sensation de liberté. celle à laquelle ils goutèrent jusqu'à présent n'était que faussée par des murs gardiens de leur tabou.

une fois à l'intérieur, il chercha aussitôt du regard un petit café où ils pourraient s'acheter quelque chose à se mettre sous la dent, en attendant. « ya quelque chose qui te tente ? » questionna-t-il après avoir adressé une salutation en anglais à l'attention du serveur. puis, et tout en laissant suwon réfléchir à sa commande, yanjun se tourna en direction des portes menant à l'extérieur afin de guetter le retour d'un des chauffeurs de taxi. chose qui sembla être une bonne idée, puisqu'à peine quelques minutes après avoir annoncé la totalité de leur commande, voilà qu'une personne se dirigea à l'intérieur d'un des véhicules noires. « ya notre chauffeur » rassuré, il paya pour suwon puis l'attendit sagement pour sortir de l'aéroport avec une partie de leur commande en main. l'idée de pouvoir enfin approcher de leur chambre d'hôtel avait suffi à raviver le peu d'énergie qui lui restait. une nuit de sommeil bien méritée les attendait, suivi par une journée qu'il allait sentir aussi lente que leur état actuel. le jetlag ne rigolait que très rarement. « ahem... pardon mon cœur » hélas, et alors qu'il voulut montrer l'adresse au chauffeur, yanjun se rendit compte de son incapacité. ses mains bien trop chargées pour lui laisser toute chance de récupérer les documents nécessaires, il ne put que se résoudre à abandonner momentanément le tout dans les mains de suwon, pour ainsi pouvoir procéder à la suite. puis, et une fois gratifié de l'accord du chauffeur, yanjun s'empressa de glisser toutes leurs valises dans le coffre de la voiture avant d'ouvrir la porte à suwon et récupérer, au passage, ce qu'il lui avait glissé au préalable entre les mains.

« Comme si j’allais te laisser un autre choix. » Ils auraient cette photo, et beaucoup d’autres, ça, ce n’était même pas ouvert au débat. Un sourire était venu aux lèvres de Suwon à cette pensée, alors qu’il réfléchissait à tous les endroits où ils allaient pouvoir se rendre. « T’as déjà mon cœur depuis des mois, puis je doute que porter une dizaine de béret en même temps te soit utile. » avait-il répondu en souriant, les yeux posés sur Yanjun, alors qu’il continuait à avancer, la main de son petit ami dans la sienne. C’est qu’il était profondément heureux à l’idée d’être là, avec lui, et de découvrir la capitale française. Il avait tellement hâte.

« Heureusement que le ridicule ne tue pas… » Il avait ri doucement, en se débarrassant du masque qui trônait encore sur le haut de son crâne, avant de reprendre son chemin, les lèvres étirées en un sourire paisible et heureux, sans lâcher la main de son petit ami. Ici, ils étaient libres de tout ce qu’ils souhaitaient. « Ouais, c’était pas trop loin… » Il était encore un peu fatigué, alors il n’était plus certain de l’endroit où il l’avait vu, mais il n’était pas trop effrayé à l’idée de se perdre avec Yanjun. Ils étaient arrivés, et s’ils se perdaient un peu, ça n’était pas du tout grave. Au contraire, il aurait énormément apprécié cette idée.

« Je veux un croissant. » Pouvait-il être plus cliché que ça ? Difficilement. Il aurait pu demander une baguette, mais à cette heure de la journée, il y avait peu de chance qu’ils trouvent quelque chose. « Et un latte aux noisettes. » Parce qu’il était affamé et assoiffé, ça allait de soi. Il s’était agrippé au bras de Yanjun comme à une bouée de sauvetage, tant il était encore fatigué, une petite moue apparaissant sur son visage alors qu’il essayait de se remettre de son voyage. « Ah, parfait ! » Un sourire lui était venu aux lèvres alors qu’il récupérait leur commande et suivait Yanjun jusqu’à l’extérieur, avant de comprendre la situation. « Oh, pardon. Attends. » Il avait attrapé les bagages que portait Yanjun afin de lui laisser faire les démarches nécessaires, et il s’était installé dans le taxi avec lui une fois les bagages embarqués. « J’ai trop hâte de découvrir l’hôtel. » avait-il annoncé en attrapant à nouveau le bras de Yanjun, les yeux posés sur la route.

Il ne leur avait pas fallu bien longtemps pour atteindre l’hôtel. Un endroit luxueux, évidemment. Leurs caprices valaient bien ça. Il avait souri en sortant du véhicule avant d’aller récupérer les bagages qui se trouvaient dans le coffre. « Je peux m’occuper du check-in ?? » Avec son anglais pas fou, oui, évidemment. Il était déjà parti, de toute façon, emportant les papiers nécessaires. Pendant ce temps, Yanjun pouvait s’occuper de régler la course.