Ça faisait plus d’une semaine que Na Eun l’ignorait, lui répondait froidement ou alors par monosyllabe. Depuis leur vague dispute au sujet de sa fiancée, la sango était distante avec lui et Yeong Bin ne comprenait pas bien pourquoi. Ça lui faisait mal au cœur. A chaque fois qu’il la voyait, son cœur se serrait douloureusement. Elle semblait triste et il ne pouvait même pas savoir pourquoi, il ne pouvait même pas la réconforter parce qu’elle refusait catégoriquement de lui parler. L’ambiance était tendue et froide, et malgré les efforts de l’étudiant, rien ne changeait. Ça ne pouvait pas durer comme ça. Na Eun lui manquait. Leurs chamailleries lui manquaient. Son sourire lui manquait. Ses menaces lui manquaient. Leurs ébats lui manquaient. Elle lui manquait, terriblement. Il avait cette fille dans la peau, dans le cœur, il ne pouvait clairement pas se passer d’elle mais elle faisait tout pour qu’il se passe d’elle, ne puisse pas être avec elle. Alors, Yeong Bin avait décidé d’aller la voir, d’aller la confronter, d’avoir le fin mot de l’histoire. Il voulait savoir ce qu’il se tramait, ce qu’elle avait, pourquoi elle l’ignorait de la sorte, pourquoi elle était si distante. Alors, il se dirigeait vers sa chambre. Il toqua, attendant une réponse pour rentrer. Quand il l’obtient, il se ne fit pas prier. Il se retrouva face à Na Eun, seule, dans sa chambre. Et pas de moyen pour elle de s’échapper. « Salut… » Souffla-t-il, se pinçant les lèvres, la regardant. Ça lui faisait si mal au cœur de la voir si éloignée de lui, si froide avec lui…

Na Eun était dans sa chambre, au dortoir pour une fois. Elle devait travailler sur sa partie pour le projet qu’elle avait en commun avec Yeong Bin. Ils faisaient les recherches chacun de leur côté et se retrouvaient au salon pour regrouper le tout. Et chaque rencontre était douloureuse, elle essayait bien de se mettre à distance, d’être froide et ne répondait que par monosyllabes. Elle ne s’était toujours pas remise qu’il ait une fiancée. Et qui plus est sans le lui dire. Il n’avait pas été honnête et depuis ce soir, elle n’avait même pas eu un mot d’excuse. Alors quoi, elle n’avait été qu’un passe-temps ? Sans doute. Elle ne le pensait pas comme ça, comme quoi, elle s’était trompée depuis le début. Ou plutôt, elle avait eu raison dès leur première rencontre, lors de sa livraison. On toqua à la porte de la chambre et Na Eun était tellement démoralisée depuis le début de semaine qu’elle répondit simplement d’entrer plutôt que d’aller se lever pour ouvrir la porte. Se retournant, elle regretta immédiatement. Yeong Bin. Que venait-il faire dans sa chambre ? Elle garda les lèvres closes un instant avant de répondre : “J’ai pas fini les recherches.” Elle se retourna pour regarder son ordinateur, lui tournant le dos. Elle ne voulait pas lui parler. Il lui avait fait assez mal comme ça. “J’suis occupée.” ajouta-t-elle, pour l’inciter à partir. Ça lui faisait beaucoup trop mal au cœur de le voir.

Yeong Bin toqua à la porte de la chambre de Na Eun. Il espérait qu’elle était seule, parce qu’il n’avait pas vraiment envie de se montrer désagréable avec ses colocataires. Heureusement, quand il ouvrit la porte lui-même, il y découvrit uniquement la jeune femme qu’il cherchait. Finalement, qu’elle ne se soit pas levée pour lui ouvrir était une chance. Elle lui aurait refermé au nez et il n’aurait rien pu faire, encore une fois. L’étudiant en droit ferma la porte derrière lui, s’appuyant contre, tout en regardant la sango qui faisait battre son cœur. Il la salua dans un souffle mais n’eut pas de réponse. Elle préféra lui indiquer qu’elle n’avait pas terminé le travail. Yeong Bin ne venait pas pour ça, vraiment pas. Il n’en avait absolument rien à faire, de ses recherches. Qu’elle les fasse plus tard. Il devait lui parler. « Je ne suis pas venu pour ça. » Dit-il en s’approchant. Elle continuait de lui tourner le dos, pensant sûrement qu’il lâcherait l’affaire rapidement mais elle le connaissait maintenant, non ? Elle savait qu’il était têtu, très têtu et qu’il obtenait toujours – ou presque – ce qu’il voulait. Yeong Bin se planta derrière elle et posa sa main sur le dossier de sa chaise roulante. Il la fit tourner, pour la mettre face à lui, et se pencha pour appuyer son autre main contre le bureau. Son visage était tout de même à une distance raisonnable de celui de Na Eun. Même s’il aurait préféré qu’il soit bien plus près, comme certaines fois… « Tu peux me dire ce qu’il se passe ? » Demanda-t-il directement. Il n’allait pas passer par 4 chemins, ce n’était pas son genre. « Et ne me dis pas : rien. Tu m’ignores ou me réponds super froidement depuis une semaine. » Dit-il en la regardant droit dans les yeux. Il avait besoin de savoir ce qu’il se passait, ce qu’il avait fait de mal pour réparer ses bêtises. Parce que, oui, il était là pour réparer ses bêtises, pour une fois. Il ne faisait pas ça avec tout le monde, et pas avec toutes les filles. C’était même la seule. Il ne se préoccupait pas des autres. Il n’y avait que Na Eun, pour lui.

Na Eun était triste depuis quelques jours, elle essayait pourtant de se dire qu’il n’en valait pas la peine. Mais il en valait la peine. Même quand il était agaçant, même quand il avait toujours un truc à redire, même quand il lui faisait son éternel petit sourire. Elle ne chercha pas à se lever quand la porte toqua, répondant simplement d’entrer avant de regretter quand elle découvrit Yeong Bin. Elle se détourna, lui indiquant simplement qu’elle n’avait pas fini les recherches pour leur projet. Il n’était pas venu pour ça. Donc ça voulait dire qu’il voulait parler ? Elle n’était pas d’humeur. Pourtant elle le connaissait assez bien maintenant pour savoir qu’il n’allait pas lâcher l’affaire et se contenter de partir. Elle l’entendit approcher, mais n’eut pas le temps de réagir qu’il avait tourné sa chaise dans sa direction, l’empêchant de s’enfuir. Elle se colla au dossier de sa chaise, s’éloignant au maximum de lui, alors que son corps lui criait de se rapprocher. Na Eun fusilla Yeong Bin du regard alors qu’il lui réclamait des comptes : que se passait-il ? Son regard s’ancra au sien, mais elle s’évertuait à garder un visage fermé et froid. Il ne comprenait même pas ce qu’il avait fait de mal. “C’est évident pourtant.” lâcha-t-elle avant de poser ses mains sur son torse pour le repousser, se levant elle aussi. Qu’il s’écarte. “Tu comptais me dire quand que t’avais une fiancée hein ? Jamais ? J’passais bien l’temps alors autant m’garder sous le coude tant qu’ça dure hein ?” cracha-t-elle, furieuse tandis que tout au fond d’elle, elle était blessée et meurtrie.

Yeong Bin se doutait bien que c’était l’incident avec sa fiancée qui rendait Na Eun comme ça mais, il n’arrivait pas vraiment à comprendre pourquoi. Elle le trouvait agaçant, elle soupirait et levait les yeux un nombre incalculable de fois en sa présence. Ils passaient de bons moments ensemble mais le garçon pensait être le seul à s’être accroché à l’autre. Après tout, pourquoi tiendrait-elle à lui ? Pourquoi tiendrait-elle au bourge agaçant ? Le jeune homme était donc rentré après avoir eu l’autorisation de la sango. Elle ne semblait pas vraiment très ravie de le voir là. Il s’en doutait mais ne s’attendait pas à avoir un accueil si glacial. L’étudiant en droit lui expliqua qu’il n’était pas là pour les recherches. Il s’en fichait complètement, d’ailleurs, actuellement. Il était là pour elle, pour réparer les choses entre eux. Parce qu’elle lui manquait, cruellement. Quand elle se tourna de nouveau, lui affirmant qu’elle était occupée, le sango s’en moqua. Il s’en moquait qu’elle soit occupée. Il s’en moquait de la déranger. Il voulait savoir ce qu’elle avait, pourquoi elle lui faisait la tête. Alors, il s’approcha, tourna sa chaise et s’appuya contre le bureau derrière elle, se penchant légèrement vers elle. Il ancra son regard au sien et lui demanda ce qu’elle avait, et la priant de ne pas lui répondre qu’elle n’avait rien. Il ne la croirait pas. Pas du tout. « Si je te demande, c’est que ça ne l’est pas. » Répliqua-t-il en reculant, se pinçant les lèvres. Et c’était donc bien la fiancée le problème. Jusqu’au bout, elle allait le faire chier. Déjà qu’il ne voulait pas se fiancer avec elle, encore moins la voir, voilà qu’elle pourrissait sa relation avec Na Eun. « Tu voulais que je te le dise comment ? » Demanda-t-il. Il aurait dû se présenter en lui disant qu’il était fiancé de force ? « Et tu insinues quoi, là ? Que je t’utilise pour passer le temps ? » Dit-il en la regardant, vexé qu’elle pense ça de lui. « Na Eun, je t’ai dit la toute première fois qu’on s’est rencontré, chez moi, que je ne pouvais pas faire ce que je voulais, à cause du milieu d’où je viens. » Commença-t-il à lui expliquer, lui rappelant au passage qu’il se souvenait parfaitement de leur première rencontre. Il se souvenait de tout, avec elle. « Ouais, j’ai une fiancée. Une fiancée que je ne veux pas et qu’on m’a imposé. » S’énerva-t-il. Que voulait-elle qu’il fasse ? Que voulait-elle pour eux ?

Ça lui faisait mal de lui adresser la parole de cette façon, de ne pas venir le provoquer comme à son habitude. Tout comme ça lui faisait mal de faire en sorte d’être au plus loin de lui, malgré son rapprochement. Na Eun aurait voulu tout effacer pour ne pas souffrir d’avoir appris qu’il était fiancé. Ça avait brisé toute infime espoir en elle que leur relation évolue. Même si l’agaçait, il avait conquis son coeur au fur et à mesure. Elle faillit soupirer : les seuls garçons dont elle s’était réellement épris durant sa vie étaient soit gay, soit fiancé. Super. “Forcément.” renchérit-elle. Comment pouvait-il comprendre ? Elle n’avait été qu’un passe-temps. C’était sans doute amusant de coucher avec une fille qui ne venait pas de son milieu, ça rajoutait du piquant. Elle le poussa pour le forcer à reculer avant de se lever. Elle n’était pas haute, surtout comparé à lui, mais elle ne voulait pas qu’il la pense faible. Elle finit par lui reprocher clairement de ne lui avoir rien dit. “Je sais pas, peut-être : Au fait, j’suis fiancé, du coup j’suis pas libre.” répliqua-t-elle avant d’ajouter : “ Ça aurait été cool de me le dire avant qu’on couche ensemble, non ?” Accessoirement. “J’insinue pas, j’le dis clairement.” lança-t-elle, en colère. Yeong Bin lui remit en mémoire leur première rencontre, et si dans un autre contexte, elle aurait apprécié d’entendre qu’il se souvenait de ce moment avec elle autrement qu’une rencontre avec une folle furieuse de livreuse qui avait chippé son téléphone, là, elle entendait juste de fausses excuses. Même en apprenant qu’elle lui était imposée, elle ne se calma pas. “Je m’en fiche qu’elle te soit imposée ou non, surtout que vu ton absence de réaction, ça n’avait pas l’air de te déranger plus que ça quand elle m’a manqué de respect !” s’exclama-t-elle, se souvenant parfaitement du regard de dégoût de la jeune femme. “Me le dire avant aurait été correct.” cracha-t-elle. Au moins, elle ne lui aurait pas confié bêtement son coeur.

Yeong Bin s’était rapproché de Na Eun, se penchant vers elle pour lui demander des comptes. Mais elle le repoussa, posant ses mains sur son torse pour qu’il recule. Il aurait, en temps normal, attrapé ses poignets pour qu’elle garde ses mains où elle les avait posés, la taquinant sur le fait qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de le toucher. Mais il ne pouvait pas agir comme avant, parce que la sango lui faisait clairement la tête et que ce n’était pas du tout le moment. L’étudiant en droit fronça les sourcils. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire qu’il ne soit pas libre ? Elle s’attendait à plus ? Cet infime espoir lui fit se pincer les lèvres. Pourquoi ne l’avait-elle pas dit, dans ce cas ? Il pensait qu’elle ne voulait pas sérieusement de lui, qu’ils couchaient juste ensemble, qu’ils passaient du bon temps et point barre. Après tout, pourquoi voudrait-elle d’un gosse de riche aussi agaçant que lui ? Yeong Bin resta silencieux, la fixant alors qu’elle disait clairement qu’il l’utilisait. Son cœur se serra. Non, il ne l’utilisait pas. Pas du tout. Très loin de lui cette idée. « C’est vraiment ce que tu penses de moi ? » Demanda-t-il, ne masquant pas sa peine et sa souffrance dans son regard, ni dans sa voix qui le trahit. Il se pinça les lèvres avant de lui rappeler ce qu’il lui avait dit la première fois qu’ils s’étaient rencontrés. Il était pieds et poings liés. Il ne pouvait pas faire tout ce qu’il voulait, encore moins choisir d’épouser la femme qu’il aimait. « Mais tu voulais que je fasse quoi, Na Eun ? Que je prenne ta défense ? » Demanda-t-il. Qu’il agisse comme un petit-ami ? Il ne l’était pas. Même s’il le souhaitait, il ne l’était pas. « Gang Na Eun a besoin d’être défendu, maintenant ? Première nouvelle. » Lâcha-t-il. Blessé, il agissait comme un con et même avec elle, il ne pourrait pas retenir ses mots. « Et pourquoi je te l’aurais dit ? Elle n'a aucune importance. ça aurait changé quoi, Na Eun ? ça aurait changé quoi que tu saches pour cette putain de fiancée dont je me moque éperdument ? » Demanda-t-il, s’énervant avant qu’un bref sourire en coin n’apparaisse sur ses lèvres. « Attends. Tu es jalouse, c’est ça ? » Questionna-t-il, haussant les sourcils. Qu’elle le lui dise, qu’elle l’était. Il n’attendait que ça. Il n'attendait qu'un signe de sa part. Un seul pour tout lâcher pour elle.

Na Eun n’avait pas envie d’avoir cette discussion, mais elle connaissait assez bien Yeong Bin pour savoir qu’il n’allait pas lâcher l’affaire. Elle était blessée et elle se savait plus virulente, plus brute dans ces cas-là. Elle ne comprenait pas pourquoi il ne lui avait rien dit. Au fond, le plan c’était sans doute qu’elle n’aurait jamais dû connaître la fiancée et il aurait continué avec les deux jusqu’à quand ? À ses yeux, il l’avait tout bonnement utilisé et n’hésitait pas à le dire. “Actuellement, oui. J’ai l’impression de m’être bien fait avoir, d’avoir été simplement un jouet en attendant que tu te maries.” lâcha-t-elle, amère. Elle était trop en colère pour remarquer sa peine et sa souffrance qu’elle avait pourtant déjà vu dans son regard. En peu de temps, ils en avaient traversé des choses ensemble. Mais Na Eun ne voyait plus les bons moments. Elle se sentait vraiment utilisée. Et le voir ne pas réagir du tout alors que sa fiancée a été terriblement insultante envers elle l’avait blessé. Elle aurait voulu qu’il intervienne. Oui, elle était forte. Oui elle savait se défendre, mais elle se pensait importante aux yeux de Yeong Bin. La façon dont il parla d’elle, comme si c’était inenvisageable qu’elle puisse demander à ce qu’on la défende la blessa profondément. Il l’avait vu en train de se faire agresser, il savait qu’elle n’était pas toute puissante. “Que tu prennes ma défense ? Ah ! Non, clairement, non, je n’attend plus rien de toi. Ce n’est pas ton genre en fait.” cracha-t-elle. Elle était énervée de voir qu’il ne comprenait toujours pas pourquoi il aurait dû lui dire. Mais le pire fut quand il lui demanda si elle était jalouse, tout ça avec son petit sourire en coin. Il n’était clairement pas celui qu’elle pensait. “Jalouse ? Moi ? Et pourquoi ? Je te pensais juste assez honnête pour me dire la vérité dès le départ.” lâcha-t-elle, alors que son coeur se brisait un peu plus.

Yeong Bin était blessé qu’elle pense réellement qu’il l’avait utilisé comme un jouet. Ce n’était pas ça du tout. Il n’avait jamais ressenti une telle attirance pour une femme, il n’avait jamais autant aimé une femme comme il aimait Na Eun. Parce que oui, il l’aimait. Bien évidemment, il ne voulait pas le lui dire. A quoi bon ? Ils ne faisaient que coucher ensemble, rien de plus. Ils ne s’étaient jamais rien promis, malheureusement. Il aurait aimé, mais, il se savait piégé avec sa fiancée. Sa mère refuserait catégoriquement qu’il rompe les fiançailles. Pour en plus, sortir avec une fille de classe sociale moyenne, voire pauvre. Il savait pertinemment que c’était impossible et pourtant… Il avait sûrement fait l’égoïste, oui, en continuant de la fréquenter comme il le faisait. Mais il était amoureux. Il ne pouvait pas se passer d’elle et cette semaine, loin d’elle, avait été horrible. Et était toujours horrible parce que rien ne s’arrangeait. Ça devenait même de pire en pire parce que, blessé, Yeong Bin devenait encore plus con. Et Na Eun n’arrangeait rien avec ses piques qui lui transperçaient le cœur. Il ne répliqua rien, sentant qu’il commençait réellement à s’énerver. Il allait regretter les mots, prochainement, qui allaient sortir de sa bouche. Mais pour l’instant, il n’y pensait pas. Il était juste blessé. Si profondément blessé. « On est bien d’accord, tu n’as aucune raison d’être jalouse. Alors pourquoi tu réagis comme ça ? Pourquoi tu m'ignores depuis une semaine ? » Demanda-t-il, son regard ancré au sien. Il voulait juste qu’elle lui dise qu’elle voulait plus. Il voulait juste l’entendre lui dire qu’elle l’aimait. Mais il s’y prenait mal pour obtenir ce qu’il voulait. Très mal. « Si tu n’es pas jalouse, qu’est-ce que ça peut bien faire qu’on couche ensemble alors que j’ai une fiancée ? ça change quoi, pour toi ? Rien. Absolument rien. » Dit-il. « On ne s’est rien promis. » Malheureusement, avait-il eu envie de rajouter. Mais là était la vérité. Ils ne s’étaient rien promis. Ils ne s’étaient jamais dit qu’ils étaient ensemble, qu’ils étaient un couple. Ils étaient juste deux personnes qui couchaient ensemble et qui prenaient du bon temps, du plaisir. Voilà ce qu’ils étaient. Rien de plus…

Na Eun avait son coeur qui lui hurlait d’arrêter. Son coeur voulait le retrouver lui, retourner se lover dans ses bras, retrouver ses lèvres, son corps contre le sien. Mais il était partagé : elle le détestait de lui avoir menti, de lui avoir caché la vérité sur sa fiancée. S’il n’avait rien eu à se reprocher, il lui en aurait parlé depuis le départ. Mais non, il voulait juste s’amuser un peu avant de finir avec la même femme toute sa vie. Elle prit très mal de le voir sourire quand il lui demanda si elle était jalouse. Ça devait lui faire plaisir de savoir qu’il était désiré par deux femmes. Mais c’était hors de question d’avouer qu’elle l’était et qu’elle était blessée car elle pensait être spéciale pour lui. Elle ne voulait pas lui dire pourquoi, parce qu’il irait juste piétiner ses sentiments. Et la suite de ses mots vint lui confirmer ce qu’elle pensait. Ses yeux s’écarquillèrent sous la surprise avant que son visage ne redevienne neutre. Ils ne s’étaient rien promis. Son coeur se brisa en mille morceaux. Elle avait envie de le frapper, puis de fondre en larmes. Mais elle ne bougea pas. “C’est vrai, tu as raison. Ça change rien.” souffla-t-elle, encore frappé par ses mots. “Je n’ai pas apprécié la façon dont ta fiancée m’a parlé, ça m’a énervé et c’est retombé sur toi cette semaine.” mentit-elle pour clore cette discussion qui venait de lui briser le coeur. Elle jeta un coup d’oeil à la pendule dans la chambre, feintant de se souvenir de quelque chose. “Je dois aller aider mes parents au restaurant, on se voit demain.” lui dit-elle, tentant de rester le peu expressive possible. Elle récupéra son sac à dos, quelques affaires qui traînaient sur son bureau et ajusta son sac sur ses épaules. “Tu peux refermer la porte derrière toi ?” demanda-t-elle en tournant la tête alors qu’elle s’était avancée vers la porte. “Bonne soirée.” lui dit-elle avant de partir, semblant agir sur un mode automatique. Elle courut presque jusqu’à l’entrée, attrapant ses chaussures et fila jusqu’à son vélo avant de pédaler à toute vitesse. Au moins, personne ne verrait les larmes qui roulaient en cascade sur ses joues, alors qu’elle avait laissé son coeur en miettes dans sa chambre.