à en voir la tête que daeul tira après ses paroles, heejun ne peut s'empêcher de regarder fixement la silhouette de son meilleur ami, ne sachant quoi dire de plus. il allait tout de même pas croire les rumeurs ? ça n'existait pas les fantômes, ou tout ce qui touche au surnaturel, il n'y avait rien de logique là-dedans. ok, dans un jeu vidéo, c'était mortel de faire face à des zombies en tout genre, mais ils étaient dans la réalité. sauf que les rumeurs d'esprits n'avaient plus d'importance parce que quand l'étudiant comprit qu'un rongeur avait décidé de leur tenir compagnie, il envoya par la fenêtre toute logique et dignité, et leurs cris de peur avait réussi à donner leur position à l'ennemi. il était temps pour le duo de quitter le champ de bataille. au diable la fierté masculine ! Les deux acolytes qui détalent sans demander leur reste, ne prenant même pas la peine de ralentir quand ils bousculent le gardien dans leur fuite, heejun jetant des regards par dessus son épaule de temps à autre pour vérifier que personne d'autre n'était présent. ils ne s'arrêtèrent pas pour autant quand ils arrivèrent à l'étage supérieur, les mots de daeul qui résonnent dans le couloir. « au point où on en est, on risquera plus gros en arrêtant qu'en arrivant à les récupérer. » heejun commente, ralentissant enfin quand ils tournent au couloir du dixième couloir à la suite. le jeune homme ignorait où ils étaient, si ça se trouve ils allaient devoir encore chercher des heures pour retrouver la salle des professeurs. mais c'était trop tard, ils ne pouvaient plus reculer, pas après tout ce boucan. « je crois pas qu'on est trop le choix, si on se fait chopper maintenant en tentant de fuir, je donne pas cher de notre peau. » à les entendre, on dirait que c'était une question de vie ou de mort.

Angoissé comme jamais, le jeune homme n’arrivait plus à rationnaliser tout ce qu’il pouvait entendre ou supposer – surtout pas dans ces conditions, dans cet environnement où la lumière n’était qu’un lointain souvenir. Coincés en toute clandestinité dans ce bâtiment qu’il ne reconnaissait même plus, les espoirs de Daeul ne furent que plus meurtris quand son acolyte lui disait qu’ils ne pouvaient pas renoncer maintenant. C’était ce soir ou jamais, sachant que Heejun ne lui laissait aucune option et sa loyauté, l’empêchait de trahir son meilleur ami. Le beolsae ne pouvait qu’endurer, encore et encore, jusqu’à ce que le cauchemar s’arrête.

En montant à l’étage, ils n’avaient fait que gagner temporairement du temps, car le gardien qui n’avait pu que confirmer leur présence – les fantômes ne pouvant bousculer personne –, il allait certainement partir à leur poursuite dès qu’il aurait retrouvé ses esprits. « T’as raison » articula-t-il en suivant son meilleur ami, si tout son être criait le contraire, il s’était résigné à l’idée que cette sortie nocturne n’allait connaître sa fin que lorsqu’ils pourraient récupérer leur précieux.  « Mais on va courir pendant longtemps encore ? », l’endurance physique n’était pas tant un problème pour le basketteur qu’il était mais en se déplaçant ainsi, ils faisaient quand même du bruit. « Il faut trouver un plan pour le semer, une bonne fois pour toute… », bien que les chances pour que le gardien comprenne la raison de leur venue étaient minces.  Daeul s’en remettait à Heejun, il n’avait pas le mental à cela, pas dans ces lieux où le moindre mouvement d’ombres le faisait presque tressaillir.

peut-être que plus tard, probablement, ils en rigoleraient, ça sera même l'anecdote à sortir pour foutre la honte à l'autre le jour de leur mariage respectif, comment en cherchant à récupérer des consoles portables, les deux fiers étudiants eurent la peur de leur vie quand ils sont tombés nez à nez avec une petite souris. en attendant, heejun en avait clairement rien à faire de sa réputation, de sa fierté, hors de question de rester là avec le rongeur derrière eux et le gardien qui arrivait dans leur direction, alerté par leurs cris. mission annulée, mission retardée. les deux garçons qui fuient comme si leurs vies en dépendaient, ne faisant même plus attention aux directions qu'ils prenaient, peu importait à l'instant s'ils s'éloignaient de leur objectif commun ou pas, il fallait mettre le plus de distance possible pour trouver un coin pour que leurs âmes puissent revenir dans leurs corps.

grimaçant en posant ses mains sur ses genoux, rentrant la tête vers sa poitrine le temps de retrouver une respiration moins saccadée. il reste silencieux quelques instants à la question de son meilleur ami, en réalité n'importe qui un tant soit peu censé dirait que c'était pas la peine de continuer ainsi, que ça rimait à rien, que de toute façon c'était mort. heejun avait presque envie de dire qu'il fallait qu'il abandonne alors que quelques secondes plus tôt encore, il disait qu'il fallait continuer. « faut qu'on trouve un plan de l'étage, voir exactement où on est. » c'était probablement le meilleur moyen de se décider clairement. devaient-ils continuer comme des idiots ou se résoudre à abandonner le champ de bataille ? « on y verra plus clair après, parce que je veux pas jouer au chat et aux souris avec lui toute la nuit non plus. » il marmonne, alors que clairement, c'était lui le seul responsable de leur situation, c'est lui qui avait insisté pour faire cette mission commando.

Se laissant glisser le long du mur, retrouvant petit à petit son souffle et ses esprits, l’étudiant se demandait pour la énième fois pourquoi ils se retrouvaient dans pareille situation. Tout comme son meilleur ami, cela le faisait clairement chier de ne pas retrouver sa console, si dans un premier temps, il était prêt à en racheter une si cela pouvait lui éviter de finir à l’hôpital pour une crise d’angoisse soudaine, il réalisait que devoir tout se retaper, en terme d’avancement, leveling, cela l’embêtait un peu beaucoup. Au-delà de l’investissement financier que cela représentait, il réalisait que le temps passé à galérer, la sueur qu’il avait laissée, n’allait pas retrouver dédommagement. Alors oui, ils devaient poursuivre cette mission, qui semblait être un échec total pour le moment, mais peut-être qu’ils pouvaient trouver une autre solution ? Sauf que pour le moment, sa tête était à la fois saturée et vide, et il se doutait que ce n’était pas ce que son comparse voulait entendre. Un obstacle et ils prennent fuite ? Cela lui ressemblait peu. « Hm… Laisse-moi réfléchir, si l’étage de tout à l’heure, c’était celui des professeurs… logiquement, celui-ci… c’est celui de la directrice ? » murmure-t-il, en se figeant par la suite lorsque son cerveau trouva, de lui-même, la réponse à cette question. Il jette un regard anxieux en direction de son meilleur pote, lui attrapant alors le poignet. « Attends. Je crois que c’est pas une bonne idée de s’attarder là, t’imagines si on tombe…. SUR ELLE ? »

Réussite : Il ne se passe rien.
Echec : des pas se font entendre.

Ils allaient pas non plus passer trois ans à courir partout dans les couloirs pour échapper à quelqu'un, et peut-être même que cette personne allait finir par baisser les bras à force de les suivre ici et là entre les étages, ils étaient jeunes encore après tout. Ils avaient de l'endurance que le membre du personnel n'avait probablement plus, surtout les gardiens, certains d'entre eux affichaient un début de ventre rond, c'était triste à dire mais... Face à deux jeunes encore en bonne forme physique, ils ne tiendraient pas la distance. Mais que ça ne s'éternise pas quoi. Sauf que Heejun refusait catégoriquement de laisser ses biens plus longtemps aux mains de l'université, le jeune homme était bien trop attaché à ce qu'il possédait, ce ne serait pas étonnant que son esprit animal soit un dragon, vu comment les deux protégeaient leur trésor avec une férocité incroyable. De plus, en bon collectionneur et amateur de jeux vidéos qu'il était, ce serait une perte énorme que d'abandonner. « Eh bien, en espérant que tes déductions soient les bonnes. » Il murmure, jetant des regards autour d'eux comme si il était possible que la femme qui dirigeait cette université soit dans les parages mais vu l'heure qu'il était... Impossible. Haussant un sourcil, il se tourne vers son meilleur ami, incrédule. « Cela m'étonnerait beaucoup qu'elle soit là tu sais, les sorcières elles préfères sortir le soir dehors pas rester enfermées à l'intérieur. » Il secoue la tête avant d'ajouter. « La dame blanche en revanche, qui sait ? » Son attention attirée quand des pas se font entendre, il jure entre ses dents, tirant la manche de Daeul pour qu'ils bougent à nouveau.

Réussi : ils arrivent à s'éloigner sans faire de bruit.
Raté : Pas de bol pour eux, ils se retrouvent dans un cul-de-sac et les pas se rapprochent encore.

Si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, l’objectif de la soirée était simplement de récupérer le matos confisqué à raison de leur manque de discrétion. Pour autant, cette escapade nocturne se transformait étrangement en soirée de survie sur thème avancé du trente-et-un octobre. Un aller-retour simple au bureau des professeurs et la partie était jouée, mais non, il fallait que poisse et malheur mettent leur nez dans leur dessein et fassent tout foirer. Parce qu’une fois la console récupérée, ils pourraient simplement jouer… Sauf qu’ils se retrouvaient à jouer, contre leur gré, au chat et à la souris. « Élémentaire mon cher Watson, j’aurai préféré » rétorqua-t-il pour se détendre, bien qu’il aurait espéré que son partenaire de crime lui assurer du contraire car savoir qu’ils étaient bien dans l’étage de la directrice augmenter sa jauge de stress d’autant plus. Loin d’être pessimiste de nature, il était pour le coup incapable de ne pas envisager le pire des scénarios. « Sortir le soir, c’est ce qu’elles veulent nous faire croire ! Je l’imagine bien nous épier depuis sa petite boule de cristal, en mode big bro’… » continua-t-il pour toujours essayer de faire descendre la pression, même s’il n’avait en réalité aucun avis sur la directrice – la seule chose dont il était certain est qu’il était préférable de ne pas se faire convoquer. S’il essayait de décompresser, il pouvait évidemment compter sur Heejun… ou pas. « Ne dis pas ça ! » murmura-t-il en lui donnant un léger coup de coude aux côtes, loin d’être superstitieux d’habitude mais coincé depuis presque une heure à sursauter à la moindre ombre, au moindre bruit, sa sanité d’esprit ne tenait plus que sur un fil. Ils bougent, restent en mouvement, mais ils font face à une impasse. « Deux choix, soit on fait demi-tour et on prend la porte la plus proche… soit la fenêtre. », il était à court d’idée, il voulait bien faire de son mieux pour trouver des solutions mais c’était le trou noir dans sa tête. « Par fenêtre… je veux dire qu’on se cale sur le rebord et qu’on longe…. Comme dans les films.. lol. Mauvaise idée. Décide. »

Cela sera une histoire à raconter plus tard à leurs enfants respectifs, cette fameuse nuit en mode commando dans les couloirs de l'université pour récupérer des consoles alors qu'ils auraient très bien pu attendre le lendemain matin ou les jours suivants. Mais non, Heejun était plus têtu qu'une mule quand cela concernait ses propres affaires, et hors de question de laisser un de ses bébés plus longtemps ici. Jetant un nouveau regard à son meilleur ami, il ne sait plus trop quoi dire pour lui faire comprendre que tout était sous contrôle, il y avait peu de chance qu'elle soit encore là à cette heure, vu comment elle était l'étudiant l'imaginait sur un balais à voler dans le ciel, c'était bien la pleine lune ce soir en plus non ? ou alors elle avait trouvé une victime dont elle buvait le sang et volait la jeunesse, tout était possible avec elle. « Ce serait aussi tordu d'un côté comme de l'autre, t'imagines ce qu'elle serait capable de voir comme ça ? » Il en avait presque de frissons, dieu seul savait ce que certains pouvaient fabriquer dans les endroits les plus improbables. En attendant il ne peut s'empêcher de taquiner Daeul, chuchotant que la directrice était pas la seule légende macabre dont ils devraient se méfier ce soir, ricanant à la réaction du jeune homme. Sauf que du bruit se fait entendre encore, et Heejun retient tout juste un juron, pas possible d'être tranquille ici. « Pire que des sangsues, c'est pas vrai. » Il grommelle, avant de s'arrêter net pour regarder Daeul, sa proposition l'impressionnant autant qu'il la trouvait dingue. « Tu me demandes sérieusement de choisir entre trouver une porte au risque de tomber sur le gardien et se balancer dans le vide sur le bord d'une fenêtre ? » Il hausse un sourcil, ne prenant que quelques secondes de réflexion avant de choisir la réponse la plus logique. « On prend la fenêtre et on attend qu'il se casse ? » Il sourit tel un félin devant sa proie avant de rire. « Non sérieux, on choppe la première porte. »

Si jusqu’à présent, il ne s’était jamais encore retrouvé convoqué dans le bureau de la directrice, il savait qu’il était préférable de passer par une telle case durant sa scolarité. Belle et mortelle, même s’il ne prêtait pas réellement attention aux rumeurs qui circulaient à son égard et qu’il ne voulait en aucun cas porter de jugement arbitrairement – il ne pouvait ignorer le fait que si jamais il devait lui faire face, il n’avait aucun argument pour sa défense. Il pourrait plaider la dictature professorale, mais rien ne serait suffisant pour sauver leur cause. La seule chose que sa peur n’avait pas réussi à étouffer, c’était cet instinct de survie qui l’empêchait de baisser les bras. « Alors, go ! », attrapant le bras de son comparse, il courut jusqu’à la porte la plus proche, et la referma avec la plus grande des précautions pour que le bruit qu’elle pourrait faire ne trahisse pas leur position. La situation lui paraissait surréaliste, les émotions qui le traversaient ne pouvaient pas être comparable à ceux qu’il ressentait lorsqu’il participait à ses courses clandestines. Son cœur battait à mille à l’heure, à tel point que s’il n’avait pas attraper le bras de son ami, il se serait certainement effondré au sol sous tant de pression. Les sons des pas résonnent faiblement sans toutefois s’arrêter. L’angoisse lui serre la poitrine, « ça en vaut le coup, pas vrai ? » demanda-t-il à Heejun comme pour rassurer. Il en oublie presque la raison de leur sortie – il avait l’impression d’avoir signé pour un urbex par moment. S’il semble plaisanter, il reste toujours attentif au moindre bruit. Les pas se sont arrêtés, sans s’être pour autant éloigné.

Réussite : les pas se font entendre et se rapproche, un faisceau de lumière traverse le bas de la porte, mais le gardien fait demi-tour.
Echec : les pas se font entendre et s’arrête tout juste devant la porte.