i'll keep you safe (#juncas)
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i'll keep you safe (#juncas) | Dim 29 Nov - 17:21 Citer EditerSupprimer
— Les jambes couraient. Le cœur battait fort. La respiration était saccadée. Le son des sirènes se faisait lointain, les lumières floues. La seule chose qui ne bougeait pas était ses yeux, yeux rivés sur le bâtiment blanc, bâtiment de plus en plus proche au fur et à mesure qu’il s’approchait. Les gens s’attardaient parfois sur sa silhouette, se demandant pourquoi est-ce qu’il courait, pourquoi est-ce qu’il avait l’air si paniqué. Certains savaient sûrement, avaient un maigre pincement au cœur en imaginant ce qui pouvait être arrivé à ce pauvre garçon de vingt ans qui se rendait précipitamment à l’hôpital. D’autres ne faisaient pas du tout attention à lui, trop préoccupés par leur propre malheur, leurs propres soucis. Mais pour une fois, Lucas ne prêtait pas du tout attention au regard des autres, à l’avis des autres. Il n’avait qu’une seule personne en tête.
Entrant dans le hall, d’un coup, les bruits s’éteignirent. Il y avait toujours des gens qui parlaient, des ambulanciers qui s’activaient, des médecins qui appelaient leurs patients, des patients qui justement parlaient entre eux, des enfants qui jouaient ensemble alors que leurs parents les regardaient d’un air maternel. Mais tout ça, Lucas n’en entendit rien. C’était comme si au moment même où il avait pénétré dans cette pièce, il était devenu sourd. Comme s’il s’était créé une bulle, était entré dans une dimension parallèle, là on était encore en 2014. Lucas avait soudainement l’impression d’être revenu à Atlanta, le 29 avril 2014, date où il avait perdu son père dans un accident de voiture, date où sa mère l’avait accueilli à l’hôpital dans le hall, là où elle l’avait engueulé, là où elle l’avait giflé. Souvenirs déchirants que Lucas noya au plus profond de sa conscience ; car aujourd’hui, ce n’était pas lui qui souffrait. Ce n’était pas lui qui était victime de quoi que ce soit, c’était Junwan.
Junwan qu’il finit par apercevoir, assis seul, loin des autres personnes. Le monde sembla subitement s’arrêter. Si auparavant il était devenu sourd, désormais il était aveugle. Il ne voyait plus rien d’autre que Junwan, cette pauvre silhouette recroquevillée dans son coin, garçon à l’air si fragile. Cette apparence le brisait de l’intérieur. Il aurait aimé que plus jamais des choses tristes n’arrivent à Junwan, mais la vie n’avait jamais écouté ses désirs.
Lucas serra des poings alors qu’il fit un pas, cœur se fissurant un peu plus à chaque seconde qui passait. Chaque pas qu’il faisait était lourd, lui demandait un effort considérable. Et pourtant, il les faisait, parce qu’il voulait être là, là pour Junwan, être le pilier dont il avait besoin quand il allait mal. Pour une fois, Lucas allait pouvoir réconforter son petit-ami, celui qui avait toujours été là pour lui.
Mais une fois devant lui, Lucas ne sut pas quoi lui dire. Il savait exactement les mots qu’on ne voulait pas entendre, car lui était passé par la mort de son père aussi. Pas de « désolé », pas de « ça ira », pas de « tout va bien ». Rien n’allait, rien n’ira bien. Il ne pouvait pas dire de tels mensonges à Junwan. Se mordant la lèvre, il finit par élever la voix. « Jun, » l’appela t-il d’une voix basse pour lui signaler sa présence. Obnubilé par Junwan, il en oubliait qu’il était dans un lieu public, que s’il utilisait une voix aussi basse peut-être que Junwan ne pourrait pas l’entendre. Mais il ne se fit pas la réflexion, déglutit pour réduire la boule à la gorge qui commençait à se fermer. Puis Lucas enlaça son petit-ami, le ramenant contre lui, main allant délicatement caresser ses cheveux. « Je suis là. » Oui, il était là. Il était là. C’était tout ce qu’il pouvait dire. Il n’avait pas été présent pour la mort des parents de Junwan, mais il l’était pour celle de sa grand-mère. Cette fois, il le réconfortera, le fera aller mieux. Il se le promettait.
| | i'll keep you safe ; 22.11.2020 @yoo jun wan |
— Les jambes couraient. Le cœur battait fort. La respiration était saccadée. Le son des sirènes se faisait lointain, les lumières floues. La seule chose qui ne bougeait pas était ses yeux, yeux rivés sur le bâtiment blanc, bâtiment de plus en plus proche au fur et à mesure qu’il s’approchait. Les gens s’attardaient parfois sur sa silhouette, se demandant pourquoi est-ce qu’il courait, pourquoi est-ce qu’il avait l’air si paniqué. Certains savaient sûrement, avaient un maigre pincement au cœur en imaginant ce qui pouvait être arrivé à ce pauvre garçon de vingt ans qui se rendait précipitamment à l’hôpital. D’autres ne faisaient pas du tout attention à lui, trop préoccupés par leur propre malheur, leurs propres soucis. Mais pour une fois, Lucas ne prêtait pas du tout attention au regard des autres, à l’avis des autres. Il n’avait qu’une seule personne en tête.
Entrant dans le hall, d’un coup, les bruits s’éteignirent. Il y avait toujours des gens qui parlaient, des ambulanciers qui s’activaient, des médecins qui appelaient leurs patients, des patients qui justement parlaient entre eux, des enfants qui jouaient ensemble alors que leurs parents les regardaient d’un air maternel. Mais tout ça, Lucas n’en entendit rien. C’était comme si au moment même où il avait pénétré dans cette pièce, il était devenu sourd. Comme s’il s’était créé une bulle, était entré dans une dimension parallèle, là on était encore en 2014. Lucas avait soudainement l’impression d’être revenu à Atlanta, le 29 avril 2014, date où il avait perdu son père dans un accident de voiture, date où sa mère l’avait accueilli à l’hôpital dans le hall, là où elle l’avait engueulé, là où elle l’avait giflé. Souvenirs déchirants que Lucas noya au plus profond de sa conscience ; car aujourd’hui, ce n’était pas lui qui souffrait. Ce n’était pas lui qui était victime de quoi que ce soit, c’était Junwan.
Junwan qu’il finit par apercevoir, assis seul, loin des autres personnes. Le monde sembla subitement s’arrêter. Si auparavant il était devenu sourd, désormais il était aveugle. Il ne voyait plus rien d’autre que Junwan, cette pauvre silhouette recroquevillée dans son coin, garçon à l’air si fragile. Cette apparence le brisait de l’intérieur. Il aurait aimé que plus jamais des choses tristes n’arrivent à Junwan, mais la vie n’avait jamais écouté ses désirs.
Lucas serra des poings alors qu’il fit un pas, cœur se fissurant un peu plus à chaque seconde qui passait. Chaque pas qu’il faisait était lourd, lui demandait un effort considérable. Et pourtant, il les faisait, parce qu’il voulait être là, là pour Junwan, être le pilier dont il avait besoin quand il allait mal. Pour une fois, Lucas allait pouvoir réconforter son petit-ami, celui qui avait toujours été là pour lui.
Mais une fois devant lui, Lucas ne sut pas quoi lui dire. Il savait exactement les mots qu’on ne voulait pas entendre, car lui était passé par la mort de son père aussi. Pas de « désolé », pas de « ça ira », pas de « tout va bien ». Rien n’allait, rien n’ira bien. Il ne pouvait pas dire de tels mensonges à Junwan. Se mordant la lèvre, il finit par élever la voix. « Jun, » l’appela t-il d’une voix basse pour lui signaler sa présence. Obnubilé par Junwan, il en oubliait qu’il était dans un lieu public, que s’il utilisait une voix aussi basse peut-être que Junwan ne pourrait pas l’entendre. Mais il ne se fit pas la réflexion, déglutit pour réduire la boule à la gorge qui commençait à se fermer. Puis Lucas enlaça son petit-ami, le ramenant contre lui, main allant délicatement caresser ses cheveux. « Je suis là. » Oui, il était là. Il était là. C’était tout ce qu’il pouvait dire. Il n’avait pas été présent pour la mort des parents de Junwan, mais il l’était pour celle de sa grand-mère. Cette fois, il le réconfortera, le fera aller mieux. Il se le promettait.
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