[ mulan, la princesse voulant devenir guerrière ]
Tu te souviens de la réaction de tes parents quand tu as annoncé vouloir apprendre à te battre. Toi, tu etais sa princesse, vêtue de jolies robes et de rubans dans les cheveux. Autant dire que tu as toujours détesté ça. Il n'a jamais su, grace à la nourice, que tu revenais tachée de bout chaque soir après l'école. C'est la première fois que tu lui as fait un discours sur le coté bénéfique des art martiaux. La discipline, le controle de soi, l'auto défence. Ha ca, c'était le super argument pour qu'il céde. Sa petite fille chérie devait apprendre à se défendre contre les ogres puants de ce monde. Tu voulais abandonner les trucs de princesse que tu détestais pour porter un kimono, un vrai de vrai, pour t'attacher les cheveux, pour mettre des baskets et courir partout. Hapkido, t'en as fait durant quinze ans, tu as participer à plusieurs compétitions, gagnée plusieurs médailles, plusieurs coupes. Tu étais fiere, tu n'étais plus une princesse, tu étais devenue une guerrière.

[ when girls become women ]
tu te fixes dans le miroir, le pinceau d'eye liner entre les doigts. Il y a quelques années tu ne savais même pas ce que c'était. Ton enfance, tu l'as passé comme un garçon manqué. Le maquillage, l'amour, le shopping, les robes ou même les talons hauts. tout cela n'était pas vraiment ton style, ta tasse de thé. Tu trouvais pas ridicule, tu ne comprennais pas pourquoi il fallait faire tout cela. Et puis tu as grandit, tu as quitté l'age de l'enfance pour l'adolescence et doucement tu as commencé à t'ouvrir à ces "trucs de filles". Ton père était ravi, de retrouver doucement sa petite princesse d'antan. Tu as eu un peu de mal avec les talons, il t'a fallut du temps et de l'entrainement pour réussir à en porter. Le maquillage, c'est un peu pareil, tout comme le reste à vrai dire. Maintenant tu es à l'aise avec ça, tu connais la couleur du rouge à lèvres qui te met en valeur la bouche, tu connais la manière dont tu dois faire le trait à l'eye liner, la couleur de ton mascara et les teintes de fard que tu doit utiliser pour intensifier ton regard. Peu de monde connaisse vraiment cette Hye Ri là, l'ancienne, celle qui voulait juste prouver aux autres qu'elle savait se défendre.

[ not a princess in distress ]
Première année à Yonsei. Tes parents sont fiers de toi, et tu es plutot fiere de toi aussi. Tu n'as pas choisi un cursus facile, tu sais que tu vas devoir bosser dur et que tu devras prendre ton mal en patience pour les examens mais c'est ta première année alors tu peux te lacher un peu. Les soirées d'intégration, vous y passez tous, c'est une étape important pour faire sa vie sociale et se faire des amis dans les différentes fraternités. C'est ce soir là que tu l'as rencontré. Sirotant ton cocktail dans un coin, tu avais passé la soirée à danser et a parler, mais tu avais besoin d'une petite pause alors tu as simplement rejoins un coin de la pièce, cocktail en main, paille entre les lèvres rouges. Tu les as vu arrivé, ses deux types, ivres. Deux mecs plutot mignons certes, mais totalement bourré et agacant. Ils te parlaient, enfin ils ont tenté de communiqué en tout cas. Ils se rapprocher de toi, mais tu t'éloignais à chaque fois pour garder une certaine distance. Tu as posé ton verre dans un coin, pour avoir les mains libres au cas ou ils ne comprendraient pas. Tu te disais "reste zen, ne les envoies pas dans le mur. reste zen, ne leur casse pas le nez" parce que c'est déjà arrivé.. plus d'une fois. Et c'est là que tu as senti une main sur ton épaule. Ton première réfléxe, c'est d'attraper la main et de tirer, te retrouvant avec un jeune homme en clé de bras, gémissants parce que ce n'est pas agréable du tout. Ils n'allaient pas commencer. T'es pas une femme en detresse, pas la princesse peach que mario doit sauver à chaque niveau. Un malentendu. Il voulait juste t'aider, mais il ne s'attendait pas à trouver une fille capable de le mettre au sol. Tu t'es confondu en excuse. Il t'a fait rire. Vous etes devenues amis. Il t'a fait tomber amoureuse. Vous etes devenues inséparables.

[ from love to hate ]
Tu trembles. T'as le téléphone en main, l'oreille collé contre l'écran de l'iphone alors que tu n'entends plus rien. Il a dit quoi là ? T'as du mal comprendre, il ne peut pas juste partir, juste te quitter en te balancant trois mots alors que tu entends les appels de l'aéroport en arrière plan. Il ne peut pas mettre fin à trois ans de relation, comme ça, sur un coup de tête, sans même t'expliquer pourquoi. Il ne peut pas juste quitter le pays en t'abandonnant ici. Abandonnant vos projets, vos rêves d'avenir,  en t'abandonnant toi. Les larmes roulent sur tes joues, mais t'es incapable de dire quoi que ce soit. Tu voudrais hurler, planter un couteau dans ta poitrine pour que ton coeur cesse de te faire si mal. Tu aimerais juste pouvoir le rejoindre, le secouer dans tout les sens pour qu'il te donne une raison valable de ruiner ce que vous aviez. Parce que tu sais qu'il t'aime, vous vous aimez si fort que ça fait mal mal parfois. Alors pourquoi ruiner toute une histoire, une belle histoire, pour partir comme ça ? Tu as l'impression que ta vie vient de s'effondrer, quand tu le réalises vraiment, quand le téléphone glisse de tes mains pour s'eclater au sol, c'était déjà trop tard.
Tu as passé des jours dans ta chambre, refusant de quitter les dortoirs de la fraternité, refusant de parler à qui que ce soit. Refusant de manger, restant à coté de ton téléphone en te disant "il va appeller". T'es resté des semaines comme une larve, les yeux rouges, sans prendre la peine de te maquiller, de te doucher surement aussi. Et puis, t'as pu compter sur ceux qui étaient là. T'as commencé à reprendre une vie, à retourner en cours, à donner des nouvelles à ta famille.. t'as commencé à ne plus vérifier que tu avais un message de lui, que tu n'avais pas raté un appel. T'as commencé à ne plus espérer, à ne plus croire qu'un jour il reviendrait. T'as commencé à le détester, à le hair, tout en continuant de l'aimer à en crever. T'as fini par hurler, attrapant le cadre sur ta table de chevet avec votre photo pour l'éclater contre le mur. T'as fini par te reprendre en main, t'as fini pas tourner la page, sans pour autant l'oublier.

[ head above water ]
C'est grace à lui que tu as réussi à sortir la tete de l'eau. Il a su te parler, il a su trouver les mots... "hyeri bouge ton cul on sort" et tu avais beau dire non, il entrait dans la chambre, attraper la couverture pour la virer et il te trainait même jusqu'à la douche. Il ne fallait même pas oser lui dire non, refuser une invitation c'était comme recevoir une malediction par la suite. Mais avec lui au moins, t'avais rien à craindre : il choisissait tes fringues, et même tes putains de sous vetements, choisissait tes chaussures, préparer les bijoux. Et quand tu voyais sa petite moue impatiente et boudeuse, tu ne pouvais que craquer. Alors t'avais pas vraiment le choix, tu sortais. Restaurant, soirée, avant première.. trop d'événement où tu étais à son bras et ou tu voyais le regard jaloux de la plupart des filles. Mais, c'est ton cousin... pire, ton petit frère parce qu'à tes yeux tu le considères comme tel. Mais sans lui, sans sa manière de te faire sortir à cette époque là, tu n'aurais surement jamais sortie de cette depression qui pointer le bout de son nez.