Verre entre les doigts, la boisson sucrée glissait le long de ton œsophage. Ton museau s'abaissait et vos regards se croisaient une brève seconde avant qu'elle ne détourne les pupilles. Coïncidence ? Probablement. Tu étais beau, tu le savais, ce n'était pas étonnant de voir des regards se perdre sur ton minois. Mais que dire lorsque ce regard se perdait une deuxième puis une troisième fois en si peu de temps ? Était-elle timide ? La brune ne semblait pas avoir froid aux yeux pourtant… Si tu avais bien appris une chose dans la vie, c'était qu'il ne fallait pas se fier aux apparences ! Alors tu levais ton popotin de ce siège et tu t'installais prestement face à la demoiselle, un sourire aux lèvres. Coude contre la table et menton dans la paume de ta main, vos regards se croisaient pour ne plus se lâcher quelques secondes. « Vous devez déjà le savoir, mais vous êtes très belle. » Tu n'avais pas encore appris de phrases d'accroche en coréen, faute d'être là depuis assez longtemps, mais tu faisais du mieux que tu pouvais ! Un sourire étirait les lèvres rosées de la demoiselle et, l'espace d'un instant, son comportement te laissait présager que tu n'allais pas sortir seul de ce bar. Mais ce que tu ignorais, c'est qu'une information te faisait cruellement défaut… Et elle n'allait pas tarder à débarquer à la table, le regard sombre visé sur toi.

Tu levais les yeux vers l'homme qui devait, approximativement, faire ta taille puis les reportais vers la demoiselle. Pourtant, ce sourire restait sur tes lèvres. Oh tu comprenais. Tu savais dans quelle situation tu étais et combien il était urgent de te sortir de ce pétrin. Mais plutôt que de tirer la gueule, ne pouviez-vous pas régler ça calmement ? « Je disais simplement à votre petite-amie combien elle était belle... » annonçais-tu à ton aîné lorsque sa petite-amie demandait à son "chéri" si son coup de téléphone s'était bien terminé. Peut-être que tu rentrerais seul ce soir finalement… Mais tant que c'était en un seul morceau, c'était le plus important non ? « Je le sais. Viens-là. » Tu te levais du siège lentement tandis que le musclor de la demoiselle commençait à faire le tour. Au jeu du chat et de la souris tu étais doué ! Alors tu courais de l'autre côté de la table aussi vite qu'il atteignait l'arrière de la chaise où tu te trouvais précédemment. « J'ai pas vraiment envie de venir. » Est-ce que vous allez vraiment valser autour de la table jusqu'à ce que l'un de vous soit épuisé ? Il semblait… Jusqu'au moment où tu manquais de tomber nez à nez avec le barbare et te penchais en avant pour fuir plus loin. « C'est un malentendu ! » Clamais-tu, un sourire aux lèvres, tandis que tu slalomais entre les corps, suivi de près par celui qui te promettait une mort rapide et sans douleur. Tu avais encore tant à faire dans ta vie ! Si tu devais mourir, que ça soit amusant au moins, comme en sautant d'un pont avec un élastique qui lache ou une connerie du genre… Pas des mains d'un barbare pas rasé depuis trois jours et qui protège une donzelle qui butine à droite à gauche en son absence !

Dong Yul leva les yeux au ciel. Encore une qui tentait d’en savoir plus sur lui alors qu’il lui avait clairement dit qu’il ne dirait rien. Pourquoi devait-elle autant insister ? En plus, le sango n’avait vraiment pas le temps pour ça. Il y avait beaucoup de monde accouder au bar et il ne pouvait pas se permettre de faire attendre les clients. Alors, il l’envoya bouler gentiment, avec un léger sourire, avant de se détourner. Il soupira quand il lui tourna le dos, lançant un vague regard à son collègue. Il attrapa un verre tandis qu’on lui réclamait une boisson alcoolisée. Quand le sango se retourna, il fit face à un grand gaillard, téléphone vissé à l’oreille. Il entendait quelque chose dans tout ce brouhaha ? Le garçon lui tendit son verre et s’obligea à sourire poliment alors que l’homme ne le remercia même pas, récupérant son verre et partant rejoindre une table où deux personnes s’y trouvaient. « Ne dis surtout pas merci, connard… » Murmura-t-il entre ses dents, son attention se détournant rapidement de lui.

Mais bien vite, des mouvements, et des cris, attirèrent son regard. Le grand gaillard de tout à l’heure bousculait tout le monde. C’était quoi son problème, à celui-là ? Observant la scène de loin, Dong Yul remarqua bien vite l’autre homme, devant, qui slalomait entre les corps. Il avait dû s’attirer ses foudres… L’étudiant en médecine priait intérieurement pour qu’il s’échappe à temps mais l’homme posa finalement ses mains sur lui. Eh merde. Il connaissait très bien la suite, l'ayant vu à plusieurs reprises. Et il n’avait pas le temps de prévenir les vigiles qui étaient bien trop loin. Il fallait qu’il intervienne, maintenant, avant que ça dégénère. Dong Yul quitta donc son poste, et rejoignit rapidement les deux hommes, se frayant un chemin parmi la foule. Même si le sango était plus petit que les deux hommes, il n’hésita pas à poser sa main sur l’avant-bras du grand gaillard. « Je te conseille de le lâcher. » Dit-il calmement, son regard observant quelques secondes seulement le jeune homme agrippé au col. « Si tu ne veux pas que j’appelle les vigiles. » Ajouta-t-il, blasé. C’était tellement fréquent…

Tu te mouvais avec légèreté entre les corps surpris pour certains, brusqués pour d'autres. Ce n'était pas la première fois que tu te retrouvais dans une situation similaire, ici ou en Chine, mais cela te faisait toujours autant sourire. Malgré ce que l'on pouvait croire, tu étais un homme d'action. Le train-train quotidien, l'ennui, tu détestais cela. Ce genre d'altercation donnait un peu de piment à tes soirées et quand le rebord de ton t-shirt appuyait sur ta pomme d'Adam, tu savais que celle-ci serait épicée. Tantôt contre ta gorge, tantôt entre ses doigts, les tiens s'élevaient pour essayer de calmer la bête. Tu n'étais pas méchant et tu ne comptais pas poser la main sur sa copine, pas maintenant que tu savais qu'elle avait quelqu'un dans sa vie. Tu avais des valeurs et tu méprisais ce genre de personne plus qu'elles ne t'attiraient... « Je vous jure que c'est un malentendu. Calmons-nous et discutons, hm ? » négociais-tu maladroitement. Ton vis-à-vis ne semblait pas de cet avis et tu aurais pu prier pour ton mignon minois si un tierce n'était pas intervenu. Un étranger pour certain, un visage connu pour toi.

Son regard se posait sur toi et tu te contentais d'esquisser un sourire à son intention. C'était ta façon de le remercier sur le moment et de lui faire comprendre que tout allait bien dans le meilleur des mondes… depuis son intervention en tout cas. Ton aîné jaugeait le barman du regard, sans jamais lâcher ton col, avant de lui souffler son meilleur « Bouges si tu veux pas t'en prendre une aussi. ». Tu n'en revenais pas ! Il comptait vraiment frapper un employé ? Pour une histoire de copine infidèle ? C'était le pompon ! Tes lèvres s'entrouvraient sous la surprise et tes neurones se mettaient en marche pour trouver une issue de secours. Au moins le temps que les vigiles n'arrivent pour régler le problème… Ils allaient arriver pas vrai ? Et tu finissais par trouver. Improbable mais…

Tu te saisissais du bras de Dong Yul  pour le tirer un peu contre toi. « C'est mon homme. » Tu le savais : tu étais tombé bas. Très bas. Mais tu étais pacifiste… et tu tenais beaucoup à ce beau visage naturel que ta mère t'avait offert à la naissance. « Je voulais… connaître la marque de rouge à lèvre de votre copine. » Elle portait du rouge à lèvre pas vrai ? Tu espérais vraiment que c'était le cas…

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Réussite : L'homme, bien que sceptique, croit Haneul et vous juge du regard sans savoir s'il doit vous frapper ou non pour cette étrangeté.
Échec : Il sent qu'on se fout de sa gueule et s'énerve encore plus, quitte à vous frapper tous les deux.

Dong Yul n’appréciait pas le ton utilisé par le client. Cependant, il ferma la bouche et l’insulta à voix basse. Après tout, le client était roi et le sango n’avait clairement pas son mot à dire. Même si, parfois, il ne se gênait pas pour l’ouvrir quand le client dépassait les bornes. Le regardant partir, l’étudiant s’occupa des autres clients qui patientaient au bar. Il était un peu débordé mais ça ne l’empêcha pas d’avoir un œil sur ce qu’il se passait sur la piste de danse. Et il vit un peu de grabuge. L’homme de tout à l’heure qui semblait en poursuivre un autre… Dong Yul le chercha du regard avant de soupirer en découvrant l’identité du poursuivi. Dans s’était-il encore fourré ?

Quittant son poste pour quelques minutes seulement – il l’espérait – Dong Yul rejoignit rapidement Haneul, s’excusant auprès des personnes qu’il bousculait un peu pour passer. Arrivé à la hauteur de son ami, l’étudiant en médecine posa sa main sur l’avant-bras du colosse, lui intimant de le lâcher avant qu’il n’appelle les vigiles. Le garçon n’avait aucune peur du regard que lui lançait le plus grand, ni même de ses mots. Qu’il le frappe, et il ne mettrait plus jamais les pieds ici. N’avait-il pas capté qu’il était un employé ? Et un employé qui connaissait le propriétaire, étant un ancien sango. Le jeune homme soupira simplement. « Pourquoi toujours utiliser la… » Commença-t-il à dire, interrompu soudainement par Haneul qui venait de saisir son bras, le tirer contre lui et dire qu’il était son homme. « Quoi ? » Répliqua-t-il, surpris, les yeux écarquillés avant de cligner des paupières et de rentrer dans le jeu du jeune homme. « Oui, c’est ça, son homme… » Souffla-t-il en levant les yeux vers le grand gaillard face à eux. Mais, malgré la tentative de l’étudiant, l’homme ne les croyait pas. Après tout, Dong Yul avait été plus que surpris par les paroles de son ami et sa réaction n’avait pas dû échapper au colosse. « Ne vous foutez pas de ma gueule, les merdeux ! » S’énerva l’homme. Le barman se pinça les lèvres. Ça allait dégénérer. Et il n’avait pas pris la peine de réellement appeler les vigiles, pensant pouvoir régler ça, comme il l’avait régulièrement fait. « Ok, ok, on n’est pas ensemble. Mais il demandait vraiment la marque de rouge à lèvres à ta copine. Il aime bien… se déguiser en femme. Si tu vois ce que je veux dire… » Répliqua-t-il.

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Réussi : ça en bouche tellement un coin au colosse qu’il ne sait pas quoi répondre ni comment réagir. Il n’arrive pas à déceler que Dong Yul lui ment.

Echec : Le colosse comprend très bien que Dong Yul lui ment et continue de se foutre de sa gueule. Cette fois-ci, il attrape par le col le barman pour lui en coller une.

Sérieux. Confiant. Ton regard ne quittait pas le visage de la brute face à vous, pas même lorsque tu faisais cette déclaration complètement… folle. Tu étais suffisamment à l'aise avec ta sexualité pour te permettre ce genre de folie, et puis ton acolyte était aussi hétérosexuel que toi alors où était le problème ? Enfin… Il était totalement hétéro pas vrai ? Tu fronçais les sourcils une seconde mais tu te reprenais bien vite pour être crédible. Aucun doute n'était permis, aucun rire non plus. Et tu voyais la tronche du sango du coin de l'œil, tu savais que si tu tournais la tête rien qu'un peu en sa direction le fou rire allait te gagner. Tu devais te concentrer sur la marmule et rien d'autre. Quoi qu'il avait une tête rigolote aussi, pas étonnant que sa demoiselle aille voir ailleurs quand il est pas là. Comment ça, ce genre de pensée était contraire à tes valeurs ? Oui bon, rien n'excuse l'infidélité mais l'alcool commençait à taper tes neurones et l'ironie de cette situation excusait de telles moqueries. Quelle idée de frapper ceux qui draguent, il fallait punir celle qui le permettait ! Ce monde qui fonctionnait à l'envers, c'était à devenir fou…

Mais l'homme ne se laissait pas berner par votre mascarade. Au moins vous aviez tous les deux l'air hétérosexuels, c'était une bonne nouvelle ! Pas dans cette situation, certes, mais c'était bon pour vos égos. Vous étiez des mâles ! Des vrais ! Cheh aux anonymes de l'internet game qui disent le contraire. Par contre, votre stratégie tombait à l'eau alors maintenant qu'est-ce que vous deviez faire ? Dong Yul avouait de but en blanc la supercherie et tu relâchais son bras que tu n'avais guère besoin de tenir maintenant. Mais à cette déclaration il ajoutait un détail qui manquait de te faire perdre ton sang-froid. Tu te mordais la lèvre inférieure tout en jetant un œil au barman, essayant de contenir le rire qui menaçait de s'élever. Est-ce que c'était même crédible ? Tu en doutais. Tu en doutais très fortement à voir comme l'homme ne semblait prendre à ce genre de bêtises. Mais dans le doute… Tu rentrais dans le jeu. Tu tapais doucement l'épaule du jeune en faisant mine d'être gêné. « Aish comment tu peux dire ça com- Oh merde. » Tu étais immédiatement stoppé dans ton acting. Les mains sur tes lèvres, tu veillais à ce que Dong Yul se remette correctement de ce coup de poing aussi surprenant que soudain.

Quelques secondes immobile, ta réaction surveillée par l'inconnu, tu finissais par bouger la main gauche en direction de ton ami. « Désolé chéri~ T'as pris le coup à ma place. » Tu n'étais pas médecin mais il semblait capable de s'en remettre tu n'allais pas faire tout un foin pour ce genre de bobo quand même. Cependant ta réaction avait le don d'agacer - à moins que ce ne soit dégoûter ? - le brun. Alors que tu avais le regard porté sur le jeune étudiant, les phalanges de la brute venaient embrasser ta joue sans délicatesse. Tu reculais instinctivement de deux ou trois pas sous le choc, la main gauche sur ta joue droite que tu couvais. Dong Yul s'en remettrait pour sûr mais ça piquait quand même. Option gay : échouée. Option travesti : échouée. Les vigiles n'arrivaient toujours pas et tu n'allais pas laisser le barman entre les mains de ce type alors tu sortais une troisième option. Celle-ci devait être plus surprenante et inattendue - quoique la première était pas mal en son genre pour deux hommes -. « Je suis connu. Si tu me frappe, j'affiche ta tronche et celle de ta copine sur les réseaux en expliquant ce qui s'est passé. » Aux mots le geste : mettre ton téléphone sous son nez. Une page était ouverte, la première que tu pouvais trouver avec une photo de toi et ton occupation. Les sud-coréens, comme les chinois, devaient faire attention à leur image, pas vrai ? Il n'oserait pas recommencer après ça… pas vrai ?

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Réussite : Tu fais hésiter le gars, probablement plus pour sa copine que pour lui mais cela ne l'empêche pas de t'insulter en 10 langues différentes - tu connais pas tous les mots alors ça sonne comme de l'hébreu à tes oreilles -.
Échec : Tu perds ton magnifique Samsung S10 tout frais tout neuf et risque de finir avec une nouvelle embrassade de ses phalanges.

Dong Yul resta scotché face à la déclaration d’Haneul. Il prétendait qu’ils sortaient ensemble et la tête choquée du barman n’avait pas été loupée par le colosse. Il l’avait très bien vu et ne les croyait donc pas. Pourtant, le garçon avait affirmé que c’était le cas, qu’il était bien son homme mais la brute n’était pas si con que ça. Merde. Ils allaient devoir trouver une autre excuse maintenant… Le barman avait fait foirer le plan de son ami. Alors il se débrouilla pour se dépatouiller et trouver autre chose. Le jeune homme réfléchissait à toute vitesse et sortit la première chose qui lui passa par la tête : Haneul se déguisait en femme. Ce qui expliquait qu’il demandait la marque de rouge à lèvres de la copine de cet homme. C’était logique. Totalement logique. Mais si peu crédible… Si peu que, même malgré l’acting du garçon, l’étudiant en médecine se reçut un coup. Son visage tourna, il fut légèrement déstabilisé, reculant de quelques pas. Il porta sa main à sa bouche, touchant le coin de cette dernière. Dong Yul regarda ses doigts tachés d’un peu de sang. Le barman lança un regard noir à Haneul alors que ce dernier s’excusait pour le coup qu’il venait de prendre à sa place. Il le foutait dans une merde pas possible et pour quoi ? Pour une fille. Franchement ! Il allait l’entendre. Mais pour l’instant, ils devaient se débarrasser de ce connard qui ne leur lâchait pas les baskets. Quel idiot il avait été de ne pas prévenir la sécurité… Surtout que la brute s’en prit finalement au jeune homme qui avait dragué sa copine. Mentalement, le futur médecin se disait que c’était bien fait pour Haneul. Il l’avait mérité. En revanche, il aurait bien aimé que quelqu’un intervienne parce qu’il venait de l’agripper par le col. Mais ils s’étaient tous éloignés, fuyant la bagarre, ou préférant filmer la scène. Génial. Il allait s’en manger une autre et tout ça à cause d’un crétin un peu trop alcoolisé. Dong Yul se préparait déjà à recevoir un autre coup mais rien ne vint, parce que son ami venait de coller son téléphone devant le nez de la brute, le faisant hésiter. La pression sur sa chemise redescendit et il lâcha complètement le barman. Il débitait un nombre incalculable d’insultes envers les deux hommes et l’étudiant n’en comprenait que la moitié. L’homme se décida finalement à retourner auprès de sa copine infidèle, laissant les deux hommes tranquilles. Le barman se tourna vers Haneul. « Sérieux ? Draguer une fille en couple ? Tu as quoi dans le crâne ? » Soupira-t-il en se pinçant l’arête du nez. « Suis-moi. » Dit-il en lui faisant signe de le suivre, lui lançant un regard qui lui faisait clairement comprendre qu’il avait plutôt intérêt à le faire et il prit la direction de l’espace réservé aux employés. Il poussa la porte et vérifia qu’Haneul le suivait bien. Le sango lui demanda de patienter quelques secondes, le temps qu’il récupère de la glace. Il ressortit de la pièce, tendit la glace à son ami et s’appuya contre le mur du couloir. « Tu es vraiment un idiot. » Dit-il en secouant la tête, plaçant la seconde poche de glace contre sa joue.

Malgré la situation, tu étais d’humeur à faire des bêtises. Si tu gardais le bras tendu, téléphone allumé en main, et faisais des petits ronds dans les airs avec ; finirait-il par être hypnotisé ? S’il hésitait trop longtemps, tu n’hésiterais pas à tenter. Qui sait, peut-être que c’était la solution pour vous sortir de cette situation. Néanmoins, avant même que tu aies l’occasion d’essayer, la brute relâchait le barman. Il était raisonnable à défaut d’être doté de bon sens. Tu pouvais donc récupérer ton téléphone et le ranger pendant que l’inconnu semblait vous insulter. T’étais pas sûr vu que t’avais pas le vocabulaire, mais le ton, le regard et la situation te poussaient à croire que ce n’était pas une déclaration d’amour qu’il était en train de vous faire… Est-ce que ça te dérangeait ? Pas le moins du monde. Tu en avais entendu des atrocités, il fallait plus qu’une brute enragée pour t’atteindre. « Yah tu m’p… » déclarais-tu à peine ton ami commençait à t’engueuler mais tu te taisais dès qu’il te demandait de le suivre. Pour quoi est-ce qu’il te prenait ? Tu ne draguais jamais les femmes prises, question de principes ! « Oui. »  soupirais-tu face au courroux du garçon. Pourquoi était-il si énervé ? Vous aviez reçu un coup tous les deux et vous en étiez sorti vivant, ne pouvait-il pas en rire ? Tu retroussais le nez tout en suivant l’employé, tel un enfant qui allait se faire réprimander par un parent. D’ailleurs, tu réagissais exactement comme l’un d’eux quand Dong Yul vérifiait que tu le suivais : tu rangeais ta grimace.

Arrivés devant une zone réservée aux employés, tu patientais sagement comme te l’avais demandé le garçon. Tu aurais bien aimé voir de l’autre côté cela dit. Tu n’avais jamais travaillé dans un bar et t’étais curieux de savoir à quoi ressemblait les coulisses de ce genre d’endroits… ça ne serait pas pour aujourd’hui visiblement. Lorsque Dong Yul revenait, tu te saisissais de la glace tendue et… Et ne voulait pas la poser sur ta joue. Rien que de l’avoir en main t’avais des frissons, alors sur ta joue ? Mais étais-tu prêt à risquer ton joli minois parce que t’étais frileux ? La question se posait. « Yaaah… J’ai des valeurs, tu me prends pour quoi ? »  t’offusquais-tu quand il te traitait d’idiot. C’était pas ta faute si les choses avaient prit une telle tournure… « Elle était seule, elle me souriait, je savais pas qu'elle était en couple… Quand il est arrivé j’ai même pas dit que c’était elle qui m’avait sourit en premier pour sauver leur couple… » Tu détournais le regard, l’air boudeur, tandis que tu posais la poche de glace sur ta joue… et qu’un frisson désagréable te parcourait, comme tu le craignais. T’avais beau être un type du nord, tu détestais le froid.   « Quand je pense que t’as été jusqu’à dire que je me travestissais pour nous sortir de là… » Tu secouais doucement la tête en reposant à toute la scène et finissais par laisser échapper un rire. Oh ce n’était pas ta première, probablement pas la dernière, mais le déroulement des choses n’en restait pas moins hilarant.