Il s’agissait d’une urgence, ou peut-être pas. Liên n’était pas sûre de quel genre d’esprit il s’agissait encore. Elle avait tout d’abord entendu des gens parler de ce coin en particulier, sur le campus universitaire, précisant que certaines choses étranges s’y passaient. Des bruits, surtout, parfois des mouvements sombres qui ne se voyaient que du coin de l’œil. C’était peu d’informations mais c’était assez pour attiser la curiosité de la vietnamienne. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas exorcisé un lieu, qu’elle n’avait pas discuté avec une âme perdue et peut-être que là était l’occasion de s’y remettre. Elle avait complètement arrêté ce métier lorsqu’elle était arrivée sur le territoire coréen, non seulement car ce n’était pas un métier dans ce pays, mais aussi car les rares fois où elle avait discuté de ce côté surnaturel aux femmes âgées qui l’entretenaient, elle se butait toujours contre des murs. Au moins, elles, ne la disaient pas folle, mais Liên voyait bien qu’elles roulaient bien trop souvent des yeux ou étaient amusées comme si elles étaient face à un enfant qui racontait des histoires sortant d’un monde imaginaire.

Alors, armée de son encens, de sel et surtout beaucoup de bonnes volontés la jeune femme s’approchait du bâtiment en question. Elle n’avait aucune idée si elle avait le droit de ce trouver dans ce lieu, était loin d’être une étudiante et malgré ses traits fins, ses vingt-neuf ans se voyaient sur son visage, mais elle entra quand même profitant d’une porte laissée ouverte. Elle observait autour d’elle, cherchant après la salle en question jusqu’au moment où elle passa devant une double porte en bois et eut un frisson qui lui parcourut la colonne vertébrale. Elle s’arrêta, posa son sac à terre avant de placer une ligne de sel au sol, comme pour empêcher l’esprit, si malfaisant, de le franchir. Elle savait que ce sel pouvait aussi s’avérer inutile mais il restait plus prudent d’être mis en place. Puis elle commença. S’assurant que personne n’était dans le coin pour devenir un témoin de ce qu’elle s’apprêtait à faire, elle se pencha en avant, saluant la porte avant de se redresser et toquer trois fois. Toujours prévenir le fantôme que l’on pénétrait son espace. « Désolée de vous déranger, j’entre. » Dit-elle à voix haute et elle tourna la poignée et entra dans l’amphithéâtre sombre et vide.

La légende est donc vraie ; il n'y a que cet amphithéâtre pour échapper au spectre des brouilleurs d'ondes à l'approche de l'effrayante saison des examens de fin d'année. S'exfiltrant de l'auditorium en plein milieu d'une conférence d'un ennui mortifère, son royal fessier trouve appui sur l'une des rangées de tables qu'elle juge bien inconfortable. Elle s'y penche, consulte l'écran de son téléphone et décroche aux relances insistantes. Elle n'est pas d'excellente humeur quoi qu'elle ait vu pire. Il y fait terriblement froid dans cette partie du bâtiment et ce n'est pas seulement le budget chauffage qui laisse à désirer, il y fait si sombre que l'immense pièce paraît lugubre au point de faire oublier qu'autour, c'est un campus hyperactif tout entier qui fourmille. On aurait presque pu l'induire en erreur et la tromper lorsqu'au milieu de tout ce silence, trois coups lourds résonnèrent contre la grande porte en bois. Elle s'interrompt dans sa longue tirade. Elle ne croit pas aux fantômes, aux esprits et aux spectres ; mais elle croit résolument aux idiots et aux petits rigolos qui s'amusent et abusent de légendes urbaines ridicules. Elle reprend le long fil de sa conversation. Lorsqu'enfin la porte s'ouvre, c'est une ombre informe qu'elle distingue à peine dans l'obscurité. Sa présence s'accompagne d'une étrange odeur de cendre, forte et nauséabonde tandis que l'encens continue de brûler au bout de ses doigts. Hae Yeon s'arrête, met fin à sa conversation et raccroche. « Je te rappelle. » Elle toise l'inconnu et repère finalement un interrupteur de l'autre côté de la pièce. Elle s'en approche, lui donnant une chance malgré la vétusté des lieux. Une faible lumière s'en échappe et outre le son de sa voix et le bruit de ses talons qui claquent contre le sol, c'est sa silhouette qui se révèle aux yeux de l'intrus. « C'est quoi cet accoutrement ? » Elle serait la directrice qui vient de surprendre un groupe d'élèves là où il ne devrait pas être que son intonation ferait le même effet.

Spoiler:

Il était encore étonnant de voir la facilité avec laquelle la vietnamienne avait pu entrer entre les murs de l’université. Une chose qui, dans une autre situation, pouvait même devenir dangereuse. Pourtant, loin de toutes pensées malveillantes, Liên avait ouvert la porte de l’amphithéâtre, non sans en avoir demandé l’autorisation à l’esprit qui s’y trouvait avant. Tout était sombre, ses yeux se posèrent d’abord dans les coins avant de balayer la pièce vers son centre. Seulement, elle ne put se retenir de les fermer lorsqu’ils furent pris de picotements soudains, face à l’arrivée brutale de la lumière. « Qu’est-ce que. » marmonna-t-elle dans sa langue natale. Il lui fallut seulement quelques secondes pour s’habituer à cette nouvelle luminosité. Quelques secondes pendant lesquelles elle pouvait deviner une silhouette. Très rares étaient les fois où les esprits se manifestaient de manière aussi visible et pourtant ça arrivait. Liên suivit la silhouette du regard, puis remarqua qu’il s’agissait en fait d’une jeune femme. Ses talons claquèrent au sol, plus lentement, plus prudemment, et l’encens entre elle et l’inconnue, la vietnamienne ne la quittait pas des yeux. « Vous n’auriez pas vu des choses étranges dans ce lieu ? » Sa voix s’éleva alors, ignorant totalement la remarque de la jeune femme, dans un fort accent qui témoignait de ses origines. Elle continua de s’approcher, toujours avec la même prudence, toujours avec ces bâtons aux pointes incandescentes pointés vers l’autrui. « Vous êtes ici depuis longtemps ? » Elle ne pensait pas qu’elle renvoyait peut-être l’image d’une étrange personne. Elle ne pensait jamais à ces détails qui la faisaient passer pour la folle à côté d’une population cadrée dans les codes d’une société, et pourtant elle avait beaucoup d’expériences dans ces jugements gratuits. Finalement en face l’une de l’autre, les yeux de Liên montaient et descendaient le long du corps de la demoiselle, examinant chaque parcelle de son corps. Elle n’était pas désagréable à regarder, voire, elle était même plutôt très jolie. Elle manquait cependant de tomber dans les favorites de la vietnamienne par son âge qui ne semblait pas dépasser les vingt-neuf ans de celle-ci.

hrp: c'est parfait

Elle n'est pas à poétiser le fond de sa pensée pour l'amour de la bienséance et la seule chose étrange en ces lieux se trouve être l'auteur même de la question la plus grotesque qu'on lui ait rarement posée. « Développez. Il y a bien des choses étranges qui me traversent l'esprit à cet instant mais je doute qu'elles vous soient utiles dans vos recherches. » Rien qu'elle ne sache pas non plus a priori, autre qu'une illuminée se protégeant derrière un bâton d'encens à l'odeur entêtante. Et tandis que l'inconnue manquait de discrétion à passer sa silhouette au crible, Hae Yeon ne manqua pas de l'accueillir avec austérité lorsque leurs regards vinrent à nouveau à se croiser. « Et retirez ce truc de sous mon nez. L'odeur est forte et les détecteurs de fumée sont sensibles. » Ses pupilles convergent sur le bâton d'encens porté comme une arme contre elle. Sans parler de l'impolitesse représentée à travers ce geste pourtant anodin. Du reste, qu'elle ne perde pas son temps à tenter de purifier une âme comme la sienne. Le chantier serait vain et titanesque. Usant d'un silence pour reprendre la situation à son avantage, c'est à son tour de juger avec sévérité l'étrange personnalité qui lui fait face. « Je ne pense pas me tromper quand je dis que vous n'êtes pas familière de ces lieux. » Sa posture est droite et élégante. Si une allure pouvait être taxée d'arrogance, alors la sienne le serait sans la moindre contestation. Et croisant ses bras sous sa poitrine, poursuit et demande « Alors à qui ai-je l'honneur ? » Un bien grand mot mais même dans ses présomptions, Hae Yeon préférait toujours se montrer prudente.

En entrant dans cette salle, Liên n’aurait jamais pensé qu’elle trouverait de l’hostilité en présence humaine. A moins que cette dernière se révélait être l’esprit que la jeune femme chassait, elle en doutait. Pourtant, la vietnamienne n’était pas si étrangère aux remarques négatives envers sa personne, certaines la qualifiant de folle bonne à enfermer, d’autres préférant l’annoncer comme porteuse de la peste. Fort heureusement elle était dotée d’un fort caractère et une positivité à toutes épreuves. « Étrange est un mot un peu fort, en effet, mais c’est le plus adapté pour définir des choses inhabituelles. » Elle réfléchissait tout haut plus qu’elle ne répondait réellement à la jeune inconnue, son bâton d’encens toujours pointé vers cette dernière. Elle avançait prudemment afin de ne pas réveiller une chose endormie ou cachée dans un recoin, loin des deux humaines. Elle éloigna la ridicule source de chaleur du visage de la demoiselle, un sourire sur les lèvres.« Pardon, je restais prudente. » Aucune moquerie ou d'air supérieur ne pouvait se repérer dans le ton de sa voix. Liên ressentait encore certaines ondes négatives, néanmoins elle pouvait presque affirmer que celles-ci ne venaient pas d’une présence surnaturelle. Finalement, cet orgueil qui ressortait de l’inconnue amusait la vietnamienne. Celle-ci ne pouvait dénier sa beauté et rajoutait mentalement que cet air supérieur qu’elle semblait déterminée à prendre lui donnait un côté sexy. Alors elle l’imita, se redressant elle aussi, reprenant ses habitudes de la haute société, lorsqu’elle se pavanait à Gangnam aux bras de ces femmes plus âgées. « En effet, j’ai passé l’âge d’être étudiante. Je pourrais être professeure pourtant. » Si elle ne travaillait pas déjà dans une galerie d’art, peut-être aurait-elle apprécié l’enseignement. Pour les enfants, cependant. « Qu’elle impolitesse de demander le nom d’une vieille femme comme moi sans même se présenter avant. » Son petit rire indiquait qu’il n’y avait aucun sérieux, si ce n’était pour son âge, dans sa remarque. Elle fit un pas en arrière, posant le reste de ses affaires sur les tables à leur disposition avant de s’appuyer contre l’une d'entre d’elle. « Je suis Tran. » Liên, Tran Liên, cependant elle devrait se contenter de son nom de famille. « Et vous… toi ? » Elle eut une petite hésitation, chose rare chez la jeune femme. Cependant, au même moment un bruit sourd retentit dans la pièce.  

Encore une fois, elle balaie d'un coup d'œil l'amphithéâtre. Il est vide, sombre malgré les lumières et poussiéreux. L'inhabituel a bon dos et son étouffante prudence pourrait rapidement s'interpréter comme une attaque personnelle. Les tout puissant de ce monde lui faisaient-ils enfin payer ses quelques excès de jeunesse et son caractère rarement conciliant ? Seigneur, elle était terrifiée... « Je vais finir par me vexer il n'y a que vous et moi dans cette pièce. » Ce n'est pas de trop que de lui rappeler mais à quoi bon s'interroger si l'inconnue continue d'esquiver ses moindres questions et pour être honnête, Hae Yeon est d'une curiosité limitée sur les sujets qui ne la concernent pas. « Ca ne me dérange pas, vous pouvez me tutoyer. » Parce qu'elle est plus jeune, de pas grand chose devine-t-elle, mais suffisamment pour ne pas s'associer à la drôle de qualification dont semble vouloir s'affubler la vieille femme. Et Hae Yeon n'est pas du genre à contredire ce qu'elle ne connait pas mais elle veut tout de même marquer la différence. A son tour, elle se présente sans prendre autant de précautions inutiles. « Je suis Jang Hae Yeon et les secrets qui n'en sont pas ont le don de m'irriter. » Comme son prénom qu'elle n'a pas cru bon lui indiquer, par exemple. Elle ne ferait rien de cette information, sauf peut-être à deviner d'où lui vient son accent étranger. A quoi bon déplorer de l'impolitesse là où, esquivant ses questions sous couvert de prévoyance, Hae Yeon ne sait toujours pas comment proprement lui adresser. « A quoi vous sert ce bâton d'encens ? » Une université réputée qui plus est mais un bruit assourdissant les interrompt, si fort et si surprenant qu'elle sursaute, suspicieuse de ce qui a bien pu faire résonner l'amphithéâtre comme une caisse vide avant de reporter son regard sur la mystérieuse Tran. « Ce n'est rien. L'insonorisation dans ce pays quelle plaie... »

Elle-même restant relativement implicite, Liên avait rapidement compris qu’elle n’avait pas affaire à une jeune femme qui pourrait entrer dans son jeu. Oui, un jeu, c’étaient les mots des autres, pas de la vietnamienne qui s’en retrouvait souvent blessée. Son travail et croyances n’étaient pas pour faire passer le temps et se donner du bonheur. Elle n’appréciait que rarement d’apercevoir ces âmes perdues et d’essayer de les guider dans leur chemin de la réincarnation. Non seulement ces actions lui rappelaient le décès soudain de son père, mais aussi une tristesse profonde d’être témoin d’autant de haine. Pourtant, si des non-dits persistaient, les deux femmes finirent tout de même par ce présenter. La plus âgée ne donnant que son nom de famille, loin des syllabes coréennes, dévoilant par la même occasion qu’elle n’était pas d’ici. « Je ne vois pas de quels secrets tu veux parler. » Son sourire ne la quittait pas, accentuant le ton joueur de sa voix. « Haeyeon c’est un joli prénom. » Un joli prénom qui collait parfaitement à ce joli visage se dit-elle mentalement. Cependant, elle avait d’autres priorités que d’essayer de conquérir une femme, et un bruit sourd le lui rappela, la coupant dans son élan pour donner l’utilité du bâton d’encens. « Hm. Je pense que ça venait de cette pièce. » Elle s’était retournée, observant la porte derrière elle qui était pourtant restée fermée. Elle se leva de sa table, faisant le tour jusqu’à l’entrée pour vérifier sa fonction principale. La poignée ne se tournait plus. Il y avait cependant une autre sortie de l’autre côté de la pièce mais Liên savait la situation trop risquée pour la tenter. Elle revint, silencieuse et d’un pas plus lent vers Haeyeon. « La porte ne s’ouvre plus. » Elle ne donnait pas l’air paniquée, loin de là. « Jolie Jang Haeyeon, est-ce que vous croyez aux fantômes ? » Elle fouillait dans son sac au même moment, cherchant ses pots de sel qui pourraient les protéger un minimum.

Elle voyait très bien. Haeyeon n'était pas dupe et elle pouvait difficilement lui réciproquer un sourire digne de ce nom. Les compliments ne l'atteignaient pas plus, elle gardait un œil tout autant intrigué que suspicieux sur cette femme qui semblait venir d'un autre temps. Un temps où les chamanes étaient à la mode et où la science était bien trop peu développée pour s'en remettre à autre chose qu'aux rituels et aux dieux. Elle avait alors souvenir de quelques affaires sordides que ses professeurs avaient dépeint avec une effroyable honnêteté. Elle n'était pas certaine que cette Tran soit dangereuse mais son assurance et ses sourires dans une situation aussi glauque que celle-ci ne lui inspiraient aucune franche sympathie. Elle ne faisait rien non plus pour adoucir son image, celle d'une toquée à ça de la névrose et c'était encore pour rester polie. « Aux fantômes ? » Elle rit. Plus précisément, elle se moque et si ces quelques minutes ne lui avaient pas suffit à cerner le personnage, elle aurait surenchérit que la blague avait assez duré. Elle devrait en référer de cette rencontre à l'administration de l'université et encore une fois, perdre ce temps en paperasses inutiles était loin de lui faire plaisir. Les failles dans la sécurité de cette université étaient sérieuses et inquiétantes. Elle tira de son sac une collection de sels qui fit jeter à Haeyeon un regard désespéré au ciel. « Vous n'ouvrirez pas cette porte. Si elle est fermée c'est qu'il y a une raison et vous arroger le droit d'aller à l'encontre des règles serait vu comme un acte de pur vandalisme. » Elle ne comprenait pas l'obsession, faut dire qu'elle n'était pas disposée à la comprendre non plus mais elle s'était approchée de la Tran pour la dissuader sans pour autant s'interposer. « Allez chasser les fantômes en dehors de cette université si ça vous chante avant que je ne fasse intervenir la sécurité. » Cette sécurité si pointue qui fait qu'elle est là, à entretenir une discussion des plus surréalistes avec une collectionneuse de sel de table. On ne pourrait pas lui reprocher de ne pas lui avoir laisser la chance de s'en sortir sans fracas.

Les mots de Liên envers l’autre jeune femme ne semblaient lui faire aucun effet. Elle, qui avait l’habitude de faire tourner les têtes, de faire rougir les joues et faire bégayer les jolies femmes. Elle se mordait la lèvre, abîmant ainsi sa chair avec ses dents. Elle le regretterait plus tard, lorsqu’elle devra remettre du rouge dessus, mais pour le moment elle tentait d’atténuer son agacement du mieux qu’elle pouvait. Si en temps normal, elle aurait trouvé le rire de cette femme si beau qu’elle aurait voulu forcer une étreinte, la moquerie qui s’en cachait derrière eut le don de la refroidir dans ses envies. Ce n’était pas la première fois qu’elle était moquée, rabaissée ainsi au statut de folle qui croit aux fantômes. La porte derrière elle se fermait, et ne semblait donner aucun signe d’ouverture possible. Liên écoutait attentivement les mots de cette Haeyeon, souriant avant de rire à son tour. Il était clair qu’elle jugeait la vietnamienne et ses pratiques et croyances, pourtant, aux yeux de cette dernière, la jeune femme ne semblait pas si élevée qu’elle ne l’aurait pensé. Liên se retourna de nouveau, pour faire face à l’inconnue avant de faire quelques pas en sa direction le dos droit. « Pour quelqu’un qui veut me voir quitter cette université, vous dites vous-même que je ne devrais ouvrir cette porte. » Porte par laquelle la jeune femme était entrée dans cet amphithéâtre, et porte par laquelle elle devrait en sortir. Finalement arrivée à hauteur de Haeyeon, la vietnamienne plaça un bras de chaque côté de son corps jusqu’à se pencher sur la demoiselle. L’idée de se montrer supérieure n’était pas présente, cependant elle n’avait supporté le ton employé et les moqueries. « C’est dommage de penser que les esprits errants puissent être une blague. » Et elle le pensait vraiment, se demandant si l’entité qui leur jouait actuellement un tour ne serait vexée par les paroles. « Mais j’imagine que l’ouverture d’esprit ne doit pas être votre fort, ô jolie Haeyeon. » Passant la langue sur ses lèvres, elle se redressa alors cherchant une solution pour sortir de cette salle. Elle devait apaiser l’esprit, mais voulait s’éloigner au plus vite de cette femme.