If those walls could talk ft libre ♥
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If those walls could talk ft libre ♥ | Dim 6 Déc - 11:25 Citer EditerSupprimer
L’odeur dans le couloir la débectait. Elle ne supportait plus de venir ici mais supportait encore moins l’idée de le laisser seul ici. Elle réfléchissait déjà à un moyen d’aménager une chambre médicalisée chez eux, mais elle craignait le pire quant à un éventuel arrêt cardiaque. Comment pourrait-elle totalement prévenir de son état si elle était seule avec lui. Et une seule infirmière ne pourrait changer la donne … Il lui fallait les meilleurs soins, des médecins, des machines, toute une panoplie qu’elle ne pourrait pas avoir chez eux … Alors elle l’avait bichonné dans cette chambre privée. Tout le confort dont il avait besoin se trouvait ici. Elle s’occupait de sa toilette, tous les jours, prenant soin de son fiancé. Elle lui parlait, sans cesse, peut-être de peur qu’il n’oublie sa voix, qu’il ne l’oublie elle … Elle lui parlait de tout et de rien. De son quotidien peu rempli mais envahit de lui. Srey lui parle du clan, de cette vengeance que son oncle prévoit. On ne laissera pas ce geste impuni … non jamais. Elle lui parle de Il Kyang, beaucoup de ce jumeau qui passe le voir tous les jours. Elle lui parle de la vie qui continue, qu’il ne soit pas perdu le jour où il se réveillera. Bientôt l’espère-t-elle. Elle passe une main dans ses cheveux et porte ce café à ses lèvres. Trop chaud, puis trop froid, puis trop amère. Elle n’en boit que pour tenir le coup. Ces derniers temps elle se sent épuisée, vaseuse, de cette envie de vomir constante qui ne la quitte pas depuis qu’elle a vu Yohan tomber de cette balle qui se loge dans son corps. Cette image la hante tant, qu’elle se réveille en pleine nuit, frissonnant de froid. Parfois elle vomit. Parfois elle éclate en sanglot et le plus souvent, elle cède à une crise de panique. Son cœur s’affolant et ses nerfs lâchant. Tu me manques Yohan. Il n’était ni mort, ni en vie. Dans un entre deux qui l’empêchait elle aussi d’avancer. Mais comment pourrait-elle vouloir continuer si Yohan n’était plus là ? Alors elle préférait rester dans ce sursis, cet entredeux, qui lui permettait de dormir encore contre lui, de lui parler, de sentir son cœur battre. Une habitude qu’elle avait prise en venant poser sa joue sur sa poitrine. Des battements qu’elle écoutait attentivement. Fixant le bout du couloir, elle se perdait dans ses réflexions, manquant cruellement de sommeil.