ceux qui rêvent ont bien de la chance
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ceux qui rêvent ont bien de la chance | Lun 7 Déc - 22:17 Citer EditerSupprimer
@lee han sol ; fin octobre
ceux qui rêvent ont bien de la chance
Après avoir tourné dans son lit pendant ce qui lui semble être une éternité, Doha décide de sortir de son lit pour aller boire un verre d’eau. Son téléphone lui annonce trois heure quarante-huit du matin mais cette découverte ne lui fait ni chaud, ni froid. Tellement habitué à ne pas trouver le sommeil que les heures les plus tardives sont devenues des heures banales pour lui. Discrètement pour ne pas réveiller ses trois camarades de chambre qui sont, pour une fois, tous présents et endormis, Doha quitte la pièce et se dirige à la lumière de son téléphone vers la cuisine. Il pourrait allumer la grande lumière mais ça l’aveuglerait bien trop et il est assez habitué à traîner dans l’obscurité des lieux pour ne pas se cogner.
Quand Doha remarque la lueur d’un téléphone dans la cuisine, il sursaute et s’exclame, sans le vouloir : « Oh, bordel ». Il ne voit pas le visage de la personne jusqu’à ce qu’il se rapproche de lui et il porte sa main au cœur pour soupirer de soulagement quand il comprend que c’est son frère jumeau. Il était à deux doigts de faire demi-tour si ça avait été quelqu’un d’autre, car clairement pas d’humeur à discuter. Trop de choses tournent dans sa tête en boucle depuis quarante huit heures, et justement, Hansol est l’un d’eux. « Ah, c’est que toi » s’exclame t-il en ouvrant le frigo. Il faut dire que ce n’est pas la première fois qu’ils se croisent de nuit dans les pièces communes du dortoir.
Le silence s’installe de nouveau dans la pièce tandis que Doha se sert un verre d’eau, qu’il pose sur le comptoir. Debout contre le comptoir, à quelques centimètres de Hansol, il boit quelques gorgées de son verre d’eau avant de tourner la tête vers lui. Il fait trop sombre pour qu’il arrive à voir ce que son frère boit ou mange, mais ce n’est pas tellement ce qui le rend curieux non plus. Quelques heures après l’explosion, Doha a entendu que son frère jumeau était aussi dans le bâtiment lors de l’accident et qu’il avait, comme lui, été hospitalisé. Depuis, il avait passé chaque minute de chacune de ses journées à se demander s’il devait le contacter, et ce qu’il devrait lui dire. Un simple « j’ai entendu que tu avais été blessé, tu vas bien ? » suffirait probablement, mais pour une raison inconnue, Doha n’avait pas été capable d’envoyer ce message. Comme si c’était incorrect de s’inquiéter pour lui, il n’avait ni osé le contacter, ni osé aller le voir et lui parler.
Ces derniers jours, Hansol et leur relation étaient les principaux sujets de ses pensées sombres, et se retrouver seul avec lui provoque un sentiment particulier de malaise. Comme s’il avait peur que Hansol devine que Doha s’interrogeait beaucoup ces derniers jours. D’une main, Doha agrippe les contours de son verre d’eau comme si ça lui donnait du courage. « J’ai entendu dire que tu as été blessé par l’explosion, avant-hier » Il brise le silence presque timidement, et il déteste le fait que sa voix soit partie dans les aiguës de cette façon. « Tu as l’air d’aller bien ? » Ça irait beaucoup plus vite de lui demander s’il va bien et d’admettre qu’il s’est fait du souci pour lui, mais pour une certaine raison, les mots ne sortent pas comme il le voudrait.
Quand Doha remarque la lueur d’un téléphone dans la cuisine, il sursaute et s’exclame, sans le vouloir : « Oh, bordel ». Il ne voit pas le visage de la personne jusqu’à ce qu’il se rapproche de lui et il porte sa main au cœur pour soupirer de soulagement quand il comprend que c’est son frère jumeau. Il était à deux doigts de faire demi-tour si ça avait été quelqu’un d’autre, car clairement pas d’humeur à discuter. Trop de choses tournent dans sa tête en boucle depuis quarante huit heures, et justement, Hansol est l’un d’eux. « Ah, c’est que toi » s’exclame t-il en ouvrant le frigo. Il faut dire que ce n’est pas la première fois qu’ils se croisent de nuit dans les pièces communes du dortoir.
Le silence s’installe de nouveau dans la pièce tandis que Doha se sert un verre d’eau, qu’il pose sur le comptoir. Debout contre le comptoir, à quelques centimètres de Hansol, il boit quelques gorgées de son verre d’eau avant de tourner la tête vers lui. Il fait trop sombre pour qu’il arrive à voir ce que son frère boit ou mange, mais ce n’est pas tellement ce qui le rend curieux non plus. Quelques heures après l’explosion, Doha a entendu que son frère jumeau était aussi dans le bâtiment lors de l’accident et qu’il avait, comme lui, été hospitalisé. Depuis, il avait passé chaque minute de chacune de ses journées à se demander s’il devait le contacter, et ce qu’il devrait lui dire. Un simple « j’ai entendu que tu avais été blessé, tu vas bien ? » suffirait probablement, mais pour une raison inconnue, Doha n’avait pas été capable d’envoyer ce message. Comme si c’était incorrect de s’inquiéter pour lui, il n’avait ni osé le contacter, ni osé aller le voir et lui parler.
Ces derniers jours, Hansol et leur relation étaient les principaux sujets de ses pensées sombres, et se retrouver seul avec lui provoque un sentiment particulier de malaise. Comme s’il avait peur que Hansol devine que Doha s’interrogeait beaucoup ces derniers jours. D’une main, Doha agrippe les contours de son verre d’eau comme si ça lui donnait du courage. « J’ai entendu dire que tu as été blessé par l’explosion, avant-hier » Il brise le silence presque timidement, et il déteste le fait que sa voix soit partie dans les aiguës de cette façon. « Tu as l’air d’aller bien ? » Ça irait beaucoup plus vite de lui demander s’il va bien et d’admettre qu’il s’est fait du souci pour lui, mais pour une certaine raison, les mots ne sortent pas comme il le voudrait.
(C) PATR.ONUS
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Re: ceux qui rêvent ont bien de la chance | Sam 12 Déc - 23:05 Citer EditerSupprimer
@lee do ha ; fin octobre
ceux qui rêvent ont bien de la chance
Ne plus pouvoir lire pendant de longues heures sur sa tablette déprimait plus Hansol qu’il ne l’aurait pensé. Ses nuits incomplètes ne pouvaient plus être passées à lire des bouquins car depuis l’explosion, ses yeux s’étaient tant fragilisés qu’il devait faire des pauses régulières. Certes, les livres audio auraient pu le satisfaire, mais pour lui la voix qui lisait était trop lente ; il s’ennuyait.
Alors comme d’habitude, parce qu’il ne trouvait pas le sommeil, Hansol se trouvait dans la cuisine. Petite faim de nuit, il croquait sans envie dans un cookie d’un paquet déjà entamé, pensées ailleurs. La lueur de son téléphone était encore là, histoire qu’il voie où remettre le paquet de cookies. Et puis, à l’instant où il le fit, quelqu’un éleva la voix. Hansol sursauta, avant de se rendre compte en même temps que la personne concernée que c’était son f r è r e. Il ne sut pas si cette réalisation le calmait ou au contraire le stressait, car il ne savait jamais sur quel pied danser, avec Doha. Alors restant silencieux, il prit une autre bouchée de son cookie. Les tensions s’adoucissaient entre eux sans qu’elles ne disparaissent vraiment ; et Hansol ne remarquait que le négatif, n’arrivait donc pas à se détendre avec son frère. C’était aussi la raison pour laquelle il n’avait pas pris de ses nouvelles, malgré le fait qu’il ait su qu’il avait été impliqué dans l’accident, tout simplement parce qu’il avait peur de la réaction de son frère. « Ah, t’es capable de t’inquiéter pour les autres ? » aurait-il dit sur un ton acerbe, provocateur, et Hansol n’aurait pas aimé entendre ces mots.
Il s’était donc tu, supposait que comme d’habitude, leur rencontre nocturne se poursuivra dans un silence. Silence qui fut pourtant brisé. Hansol arrêta de mâcher son cookie. Il tourna la tête vers Doha qui, entre temps, s’était servi un verre d’eau. Dans la pénombre, il avait du mal à distinguer son visage. Peut-être bien que c’était plus rassurant, ainsi. Il n’avait pas à faire face à son jumeau. Petit réconfort qui lui donnait du courage, il avala son morceau de cookie dans la bouche avant de prendre la parole, quand quelques secondes de trop s’étaient déjà écoulées. « Apparemment je vais bien, oui. » Apparemment. « Je ne peux plus lire pendant longtemps. C’est tout. » C’est tout. Comme si ça ne le dérangeait pas alors que c’était en train de lui gâcher ses journées. « Et toi ? » demanda t-il sur un ton prudent. « Tu étais aussi là-bas, quand l’explosion a eu lieu. » Son frère n’avait pas trop l’air mal en point mais il pouvait très bien se tromper ; comme il ne pouvait pas le voir.
Alors comme d’habitude, parce qu’il ne trouvait pas le sommeil, Hansol se trouvait dans la cuisine. Petite faim de nuit, il croquait sans envie dans un cookie d’un paquet déjà entamé, pensées ailleurs. La lueur de son téléphone était encore là, histoire qu’il voie où remettre le paquet de cookies. Et puis, à l’instant où il le fit, quelqu’un éleva la voix. Hansol sursauta, avant de se rendre compte en même temps que la personne concernée que c’était son f r è r e. Il ne sut pas si cette réalisation le calmait ou au contraire le stressait, car il ne savait jamais sur quel pied danser, avec Doha. Alors restant silencieux, il prit une autre bouchée de son cookie. Les tensions s’adoucissaient entre eux sans qu’elles ne disparaissent vraiment ; et Hansol ne remarquait que le négatif, n’arrivait donc pas à se détendre avec son frère. C’était aussi la raison pour laquelle il n’avait pas pris de ses nouvelles, malgré le fait qu’il ait su qu’il avait été impliqué dans l’accident, tout simplement parce qu’il avait peur de la réaction de son frère. « Ah, t’es capable de t’inquiéter pour les autres ? » aurait-il dit sur un ton acerbe, provocateur, et Hansol n’aurait pas aimé entendre ces mots.
Il s’était donc tu, supposait que comme d’habitude, leur rencontre nocturne se poursuivra dans un silence. Silence qui fut pourtant brisé. Hansol arrêta de mâcher son cookie. Il tourna la tête vers Doha qui, entre temps, s’était servi un verre d’eau. Dans la pénombre, il avait du mal à distinguer son visage. Peut-être bien que c’était plus rassurant, ainsi. Il n’avait pas à faire face à son jumeau. Petit réconfort qui lui donnait du courage, il avala son morceau de cookie dans la bouche avant de prendre la parole, quand quelques secondes de trop s’étaient déjà écoulées. « Apparemment je vais bien, oui. » Apparemment. « Je ne peux plus lire pendant longtemps. C’est tout. » C’est tout. Comme si ça ne le dérangeait pas alors que c’était en train de lui gâcher ses journées. « Et toi ? » demanda t-il sur un ton prudent. « Tu étais aussi là-bas, quand l’explosion a eu lieu. » Son frère n’avait pas trop l’air mal en point mais il pouvait très bien se tromper ; comme il ne pouvait pas le voir.
(C) PATR.ONUS
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Re: ceux qui rêvent ont bien de la chance | Lun 21 Déc - 23:20 Citer EditerSupprimer
@lee han sol ; fin octobre
ceux qui rêvent ont bien de la chance
Étrangement tendu, les doigts crispés autour de son verre d’eau, Doha écoute la réponse de son frère et laisse quelques secondes s’écouler avant de répondre. « Pas cool pour un étudiant en philosophie, de pas pouvoir lire » Il se rend compte en disant ça qu’il ne sait même pas ce que son frère aime, en dehors de la philosophie. Si ça se trouve, il n’aime pas lire et est juste obligé de le faire à cause de son cursus – mais pour une raison étrange, il est plutôt convaincu que Hansol aime lire. Peut-être un souvenir lointain et inconscient de leur jeunesse où son frère passait des heures à lire. Où ils passaient des heures à lire ensemble.
Lorsque la question lui est retournée, il déglutit silencieusement. L’ambiance est étrangement lourde et très peu naturelle. Les questions sont retournées machinalement et la tension est tellement palpable qu’il a l’impression de s’adresser à un total inconnu, ce qui l’oppresse énormément. Néanmoins, il n’est pas dupe, encore moins ces derniers temps : il sait que si, justement, Hansol avait été un inconnu, il n’aurait pas ressenti cette pression. Il ne lui aurait donné aucune attention. « Ce sont mes oreilles qui sont sensibles, moi, pas mes yeux. Ce qui n’est pas plus mal, c’est une bonne excuse pour rester enfermé loin de tout le monde. » confie t-il avec un rictus sur les lèvres. « Le plus gros problème, c’est que ce n’est pas une assez bonne excuse pour faire taire mes propres pensées. » Ironiquement, son rictus s’agrandit. Il ne sait même pas trop pourquoi il dit ça, peut-être que c’est sa façon d’appeler au secours. Pour chasser cette idée désagréable de sa tête, il boit une gorgée d’eau avant de reposer son verre, d’un geste tellement brutal que le bruit du verre contre le comptoir retentit dans la pièce obscure. « Pas trop choqué par ce que tu as vécu ? » La question tombe un peu comme un cheveu sur la soupe ; inattendue et imprévisible. Lui-même ne pensait pas qu’il lui demanderait ça mais il se rend compte qu’il a encore dans sa tête l’image du Hansol enfant, qui pleurait dès que leur père lui parlait. Ne serait-ce que par la façon qu’a son jumeau à être impressionné et effrayé par lui, il peut deviner que ce côté peureux n’a pas disparu avec les années.
Lorsque la question lui est retournée, il déglutit silencieusement. L’ambiance est étrangement lourde et très peu naturelle. Les questions sont retournées machinalement et la tension est tellement palpable qu’il a l’impression de s’adresser à un total inconnu, ce qui l’oppresse énormément. Néanmoins, il n’est pas dupe, encore moins ces derniers temps : il sait que si, justement, Hansol avait été un inconnu, il n’aurait pas ressenti cette pression. Il ne lui aurait donné aucune attention. « Ce sont mes oreilles qui sont sensibles, moi, pas mes yeux. Ce qui n’est pas plus mal, c’est une bonne excuse pour rester enfermé loin de tout le monde. » confie t-il avec un rictus sur les lèvres. « Le plus gros problème, c’est que ce n’est pas une assez bonne excuse pour faire taire mes propres pensées. » Ironiquement, son rictus s’agrandit. Il ne sait même pas trop pourquoi il dit ça, peut-être que c’est sa façon d’appeler au secours. Pour chasser cette idée désagréable de sa tête, il boit une gorgée d’eau avant de reposer son verre, d’un geste tellement brutal que le bruit du verre contre le comptoir retentit dans la pièce obscure. « Pas trop choqué par ce que tu as vécu ? » La question tombe un peu comme un cheveu sur la soupe ; inattendue et imprévisible. Lui-même ne pensait pas qu’il lui demanderait ça mais il se rend compte qu’il a encore dans sa tête l’image du Hansol enfant, qui pleurait dès que leur père lui parlait. Ne serait-ce que par la façon qu’a son jumeau à être impressionné et effrayé par lui, il peut deviner que ce côté peureux n’a pas disparu avec les années.
(C) PATR.ONUS
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Re: ceux qui rêvent ont bien de la chance | Ven 1 Jan - 21:14 Citer EditerSupprimer
@lee do ha ; fin octobre
ceux qui rêvent ont bien de la chance
« Hm, » se contenta de répondre Hansol avec un léger haussement des épaules. C’était vrai que ce n’était pas cool pour un étudiant en philosophie, mais ce n’était surtout pas cool pour quelqu’un qui passait ses journées à dévorer des bouquins. Il se voyait néanmoins mal souligner que c’était plus pour sa passion que ça le dérangeait, ça serait donner des informations inutiles pour rien et Hansol n’était pas friand d’étaler sa vie, même à son jumeau. Surtout à son jumeau, en fait.
Lueur devant les yeux, dernier morceau de cookie dans la main qu’il n’osait plus manger à cause de la tension inexplicable qui s’était installée entre eux deux, il se raccrochait à cette faible petite lumière qu’émettait son téléphone pour ne pas prendre ses jambes à son cou et partir. C’était vrai que la relation avec son frère n’était pas excellente, mais elle était loin d’être mauvaise… non ? Il ne savait pas comment agir avec son jumeau et c’était ça le plus dérangeant. Rien que là, Doha lui confiait quelque chose d’assez privé sur lui-même, ce qui surprit un peu Hansol. Enfin, privé, peut-être pas tant que ça quand on savait que c’était courant pour Hansol de croiser Doha dans la nuit et qu’ils se saluent d’un mouvement de tête. Hansol savait que Doha souffrait d’insomnie. Mais l’entendre l’admettre de lui-même, ça, c’était quelque chose d’autre. Comme si Doha s’ouvrait un peu à lui.
Cœur soulagé parce que Doha allait bien (mais Hansol ne comprit pas que c’était à cause de ça), cœur ravi car Doha s’ouvrait à lui, Hansol esquissa un petit sourire amusé à la manière de son jumeau alors qu’il regarda son morceau de cookie dans la main, détournant son regard. Peut-être ne s’était-il même pas aperçu qu’il avait souri ; peut-être. « Je comprends, » répliqua t-il. Rien de constructif, mais Hansol s’en contenta. Je comprends.
Et le verre vint frapper le comptoir si brutalement que Hansol ne put s’empêcher de sursauter un peu, juste un peu. Changement de sujet, le garçon fit avec alors qu’il se mit à jouer avec le cookie restant dans ses doigts. « Un peu, » avoua t-il, comme son frère lui avait confié quelque chose, plus tôt. « Ça m’a beaucoup secoué. Je suis sensible à l’agitation et n’aime pas la foule, alors l’explosion n’a rien arrangé… Et puis, j’étais très inquiet. J’ai eu peur de mourir, ce jour-là. J’ai eu peur que des gens proches de moi meurent, aussi. J’ai eu peur qu’ils s’en aillent et disparaissent de ma vie. » Il ignorait pourquoi il lui racontait ce genre de sottises. Peut-être que c’était l’heure tardive, qui le rendait plus sentimental. « Et quand j’ai appris que tu y as aussi été, j’ai aussi été inquiet, » murmura t-il, comme quelque chose qu’il ne voulait pas avouer à voix haute, qu’il avait du mal à confier. « Mais tout le monde va bien. C’est le principal. » Il retiendra simplement qu’il n’ira plus jamais à ce genre de convivialités. « Et toi ? » demanda t-il sur un ton détaché alors qu’il ne l’était pas. « Comment tu l’as vécu ? » Il prit enfin son cookie pour l’enfourner dans sa bouche, le regard n’ayant jamais croisé celui de son jumeau depuis qu’il avait pris la parole sans qu’il ne s’en rende compte.
Lueur devant les yeux, dernier morceau de cookie dans la main qu’il n’osait plus manger à cause de la tension inexplicable qui s’était installée entre eux deux, il se raccrochait à cette faible petite lumière qu’émettait son téléphone pour ne pas prendre ses jambes à son cou et partir. C’était vrai que la relation avec son frère n’était pas excellente, mais elle était loin d’être mauvaise… non ? Il ne savait pas comment agir avec son jumeau et c’était ça le plus dérangeant. Rien que là, Doha lui confiait quelque chose d’assez privé sur lui-même, ce qui surprit un peu Hansol. Enfin, privé, peut-être pas tant que ça quand on savait que c’était courant pour Hansol de croiser Doha dans la nuit et qu’ils se saluent d’un mouvement de tête. Hansol savait que Doha souffrait d’insomnie. Mais l’entendre l’admettre de lui-même, ça, c’était quelque chose d’autre. Comme si Doha s’ouvrait un peu à lui.
Cœur soulagé parce que Doha allait bien (mais Hansol ne comprit pas que c’était à cause de ça), cœur ravi car Doha s’ouvrait à lui, Hansol esquissa un petit sourire amusé à la manière de son jumeau alors qu’il regarda son morceau de cookie dans la main, détournant son regard. Peut-être ne s’était-il même pas aperçu qu’il avait souri ; peut-être. « Je comprends, » répliqua t-il. Rien de constructif, mais Hansol s’en contenta. Je comprends.
Et le verre vint frapper le comptoir si brutalement que Hansol ne put s’empêcher de sursauter un peu, juste un peu. Changement de sujet, le garçon fit avec alors qu’il se mit à jouer avec le cookie restant dans ses doigts. « Un peu, » avoua t-il, comme son frère lui avait confié quelque chose, plus tôt. « Ça m’a beaucoup secoué. Je suis sensible à l’agitation et n’aime pas la foule, alors l’explosion n’a rien arrangé… Et puis, j’étais très inquiet. J’ai eu peur de mourir, ce jour-là. J’ai eu peur que des gens proches de moi meurent, aussi. J’ai eu peur qu’ils s’en aillent et disparaissent de ma vie. » Il ignorait pourquoi il lui racontait ce genre de sottises. Peut-être que c’était l’heure tardive, qui le rendait plus sentimental. « Et quand j’ai appris que tu y as aussi été, j’ai aussi été inquiet, » murmura t-il, comme quelque chose qu’il ne voulait pas avouer à voix haute, qu’il avait du mal à confier. « Mais tout le monde va bien. C’est le principal. » Il retiendra simplement qu’il n’ira plus jamais à ce genre de convivialités. « Et toi ? » demanda t-il sur un ton détaché alors qu’il ne l’était pas. « Comment tu l’as vécu ? » Il prit enfin son cookie pour l’enfourner dans sa bouche, le regard n’ayant jamais croisé celui de son jumeau depuis qu’il avait pris la parole sans qu’il ne s’en rende compte.
(C) PATR.ONUS
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