“ no rain, no flower ” @li mei jiao

tenue | Terminant de préparer toutes les documentations demandées par le professeur qu’il assistait en vue de la préparation du prochain cours magistral, Daeul ne quitta son fauteuil qu’une fois libéré de ses prérogatives. Il avait passé les premières heures du jour dessus, mais sa journée était loin d’être terminée, elle ne faisait à vrai dire que commencer. Retirant ses lunettes pour ses masser les tempes, c’est en tournant la tête vers la fenêtre de sa chambre qu’il remarqua les gouttes ruisseler sur les carreaux, la pluie. Ouvrant la fenêtre, profitant d’être seul puisque son colocataire semblait avoir créché à l’extérieur du dortoir, la première bouffée d’air fraiche emplie de l’odeur subtile de la pluie lui arrache l’ombre d’un sourire. Il tend le bras pour récupérer les gouttes dans le creux de sa paume, une habitude qu’il ne saurait expliquer, tout comme l’effet que ce temps avait sur lui. Il aimait la pluie. Certes, les jours ensoleillés sont préférables, mais quand il pleut, un sentiment étrange l’étrangle : apaisement, nostalgie, et encore. Si la contemplation de ce phénomène naturel des plus anodins commence à faire diverger son esprit, il ne peut s’empêcher de regarder la demoiselle non loin du dortoir. Le beolsae n’a point besoin de plisser les yeux pour comprendre ce qu’elle faisait : les chats.

Cinq minutes plus tard, il descend les marches de son dortoir de quatre en quatre sans perdre l’équilibre – personne pour le bloquer, rien pour le distraire. Aussi pressé semble-t-il, la cadence de ses pas ralentit aussitôt quand il pousse la porte donnant vers l’extérieur. S’il s’arrête un court instant, c’est pour observer la silhouette lui faisant dos. Elle était à moitié accroupie à côté d’un de ses bancs publics verts. Drôle de position, mais il sait ce qu’elle est en train de faire, car il sait que ce n’est pas juste un banc, qu’il n’y a pas là, qu’un simple banc. Un sourire s’étire sur ses lèvres, il ouvre son parapluie couleur jaune.

À pas feutré et lent, il marche dans sa direction et ce que lorsqu’un seul pas les sépare qu’il incline son parapluie de sorte de la protéger elle, mais également les chatons. Il reste ainsi, immobile et silencieux.

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  “ no rain, no flower ” @No Daeul

tenue | La pluie est tombée sur elle sans que la jeune chinoise ne s’en aperçoive. N’ayant vu aucun signe annonciateur, Mei n’est pas sortie avec quelque chose pouvant la couvrir. Elle prend son sac et le sécurise sur sa tête, elle a l'air d'une idiote comme ça mais mieux vaut un sac mouillé que ses cheveux. Elle met ses écouteurs et se met en route pour le café où elle doit rejoindre son frère. Son frère est un homme vraiment étrange parfois. Elle fronce les sourcils en repensant à ce qu’il avait dit au téléphone plus tôt “surtout ne sois pas en retard”. « Aaaah... Ça doit être vraiment important s'il est aussi sérieux...» Elle continue son chemin en passant devant le dortoir des Bolsae lorsqu'elle entend un petit bruit derrière elle.

Elle voulait continuer vers le café en question mais ce bruit l'intrigue beaucoup trop. Mei se concentre pour mieux entendre mais le bruit des claquements de gouttes de pluie sur le sol n’aide vraiment pas son ouï. Elle décide de se rapprocher du son qu’elle a initialement entendu, pensant qu’il vienne des buissons juste devant les murs du dortoir près d’un banc. Elle s’approche et décale les branches et les feuillages pour voir 3 petits chatons vraiment minuscules et trempés jusqu’aux os dans une boîte en carton, son cœur se brise et l’étudiante les observe miauler pour demander de l’attention aux passants. Mei fait un peu le tour des environs pour voir si les petits n’avaient pas une mère qui comptait arriver bientôt avec de la nourriture mais malheureusement aucune trace. Elle retire le sac qui la protège de la pluie et le pose à côté du carton puis met les chatons à l'intérieur quelques secondes. Elle enlève son manteau et le place dans la boîte côté fourrure puis déplace les chatons sur la fourrure blanche. Elle cherche dans son sac et prend une brique de lait qu’elle avait embarqué avec elle sachant très bien que son frère n’est pas du genre à lui offrir de quoi boire et qu’elle n’avait pas pris son portefeuille étant pressé…

Elle fouille le sac pour voir ce qui pourrait servir de récipient mais ne trouvait rien, Mei se précipite alors vers un distributeur de boissons non loin et reviens auprès des chats. Elle prend ses ciseaux et découpe le plastique de sorte à faire une petite barque puis dépose le liquide à l'intérieur. Les chatons se précipitent vers le lait. Mei les regardait un sourire aux lèvres puis lève la tête au ciel remarquant, au lieu d’un ciel bleu, un ciel jaune. Elle regarde derrière elle et voit un homme se tenir là prenant la pluie à la place d’elle-même et des petits chats. Elle se lève brusquement se cognant contre la toile du parapluie « Aïe ! » Mei se frotte la tête et se baisse poliment pour saluer le jeune homme. « B-bonjour... ».

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  “ no rain, no flower ” @li mei jiao

tenue | Silencieux, l’étudiant observe la demoiselle tenter tant bien que mal de protéger les chatons, de les nourrir, ignorant la pluie froide le tremptant. Ce qu’il regardait lui faisait oublier le froid et apportait un sentiment bien plus réconfortant, chaleureux. Cela ne faisait que depuis hier que les chatons étaient là, s’il faisait de son mieux pour s’en occuper, ou du moins pour les nourrir malgré son allergie qui le forçait à se tenir à distance, il en avait oublié la pluie à cause de son devoir. Il avait prévu de poster une annonce aujourd’hui, si personne ne les avait recueilli, mais peut-être qu’il venait de trouver quelqu’un pour eux. Plongé dans ses pensées, il n’a le temps d’anticipier, lever davantage son papluie, quand l’inconnue se relève brusquement. S’il est désolé sur l’instant, la façon dont elle se frotte la tête pour le saluer comme si de rien n’était le fait sourire, sourire qu’il dissimule aussitôt en portant son index sur ses lèvres, se raclant la gorge.

« C’est moi qui devrait m’excuser » dit-il en hochant la tête, pour la saluer à son tour. Tenant son parapluie pour la protéger elle, plus que lui, son regard dévie sur les chatons. « Je pensais être le seul à les avoir remarqué, alors j’ai apporté ça », il tend le sac plastique noir qu’il tenait dans son autre main, une brique de lait, dérobé dans la cuisine, une boîte de conserve contenant de la nourriture adaptée pour les chats qu’il lui restait de l’autre nuit. « Heureusement que vous êtes là, au moins, ils n’ont pas été longtemps mouillé par la pluie », simple constat de sa part, il ne peut s’empêcher de se sentir désolé, d’avoir un instant oublié de descendre plus tôt, « merci beaucoup ». Aussi étranges que ses remerciements pouvaient sonner, il la remerciait simplement d’être là et de les avoir vu quand d’autres n’y auraient prêté aucune attention, qu’ils aient vu ou non ces fragiles créatures. « Est-ce que vous pouvez les garder ? ». Pour autant, ses mots semblaient être ceux d’un propriétaire coupable d’abandon qui ne faisait que guetter l’arrivée de quelqu’un qui prendrait les chatons déposés, alors il s’empressa de se justifier, par avance, « ce ne sont pas les miens… c’est juste que je ne peux pas moi-même car -» oubliant qu’il tenait le parapluie alors qu’il agitait les mains, comme s’il cherchait à effacer tout malentendu, le parapluie les cogne tous deux. Il rattrape le manche, « désolé... encore ».

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  “ no rain, no flower ” @No Daeul

tenue | Mei prend le sac en plastique en regardant le contenant. « Ce n’est pas moi qu’il faut remercier » elle se baisse encore « merci à vous pour être le seul a les avoirs remarqué apparemment » Elle regarde les chatons tristement et prend la boîte dans ses bras. Elle se mord la lèvre inférieure réfléchissant à les prendre ou non. Elle pourrait sans soucis mais elle ne pense pas pouvoir rentrer dans le café ou son frère l’attend avec un carton et des chatons à l'intérieur. Les chatons miaulent en la regardant comme pour lui dire “prend nous” et qui sont Mei pour refuser… Elle écoute chacune de ses excuses sur le fait que les chatons ne sont pas à lui sans qu’elle puisse placer un mot, elle sait très bien que les chatons ne peuvent pas être à lui s'il est venue la sauver de la pluie. Quand il finit par lui demander la requête et réfléchis à ses mots « C’est que... j’ai un rendez-vous avec mon frère, vous ne pouvez pas les garder avec vous jusqu’à mon retour ? »

Elle regarde le jeune homme qui tout à coup lui est familière, elle plisse les yeux pour essayer de se rappeler de quelque chose mais c’est vague dans ses souvenirs « Dites on ne se serait pas déjà croisé par hasard ? » Mei regarde l’heure sur son téléphone et ouvre grand les yeux… Son frère détestant les retards, elle risque bien de se faire tuer lorsqu'elle arrivera. Entre son téléphone, les chatons et le jeune homme, puis soupire un grand coup. Et puis zut, il attendra, je dois d’abord m’assurer que les chatons vont bien et qu’ils mangent quelque chose au lieu de n’avoir que du lait dans leur petit ventre ; elle sourit maladroitement au garçon « ça vous dérange si on peut s'abriter chez vous avec les chatons . Je n’ai pas envie qu’ils attrapent froid et j’aimerais les examiner avant de les ramener : puces, maladies...etc. et le faire sous la pluie ce n'est pas l’idéal. » Elle a une petite voix timide de ce que le jeune étudiant pourrait dire.

Mei peut se montrer vraiment timide avec des personnes qu’elle ne connaît pas à quelques exceptions près donc s’entendre demander cela est une grosse surprise pour elle. L’étudiante met une main sur sa bouche et ferme les yeux en fronçant les sourcils puis elle reprend ses esprits « Désolé je vous demande quelque chose d’un peu privé alors que vous ne me connaissez même pas » Elle se sent à l’aise avec lui comme si cela faisait des lustres qu’ils se connaissent ce qui une sensation étrange.

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  “ no rain, no flower ” @li mei jiao

tenue | Privé de choix depuis le début par sa constitution, il ne peut connaître le tiraillement qui sévit actuellement l’inconnue. Mais cela ne lui est pas indifférent, alors il ne peut s’empêcher de l’observer tant elle se lit tel un livre ouvert. La façon dont elle se mordille la lippe inférieure, plongée dans ses pensées, n’en est qu’un signe parmi d’autres. Si elle ne pouvait pas les recueillir, jamais il n’en porterait un quelconque jugement car lui-même n’en était pas capable, que chacun avait ses propres raisons. Pour autant, il ne s’attendait à une telle requête de sa part, « pardon ? ». Point offensé, juste surpris par la suggestion. Il comprend mieux pourquoi elle est aussi partagée : elle était attendue.

Quand elle darda son regard inquisiteur dans le sien, Daeul éprouva un léger inconfort tant il ne savait pas la signification de ce contact visuel direct. Inclinant la tête légèrement sur le côté, il esquissa un demi-sourire, interrogateur, mais la question posée le laissa tout aussi perplexe que la première. S’étaient-ils déjà rencontrés ? La question lui traversait déjà l’esprit, mais dans l’immédiat, rien ne lui venait à l’esprit. Son premier réflexe fut alors de tenter de chercher des liens, des indices, et c’est alors qu’une déduction lui vint à l’esprit. Parce qu’elle semblait avoir son âge, si ce n’est à quelques années prêts, elle devait certainement être une étudiante… il tenta alors un « hm… peut-être à la fac si vous étudiez à la yonsei ? ». Il était loin de se douter à cet instant qu’il la connaissait depuis bien plus longtemps, et que le frère qu’elle devait voir, également.

Face à sa proposition, l’étudiant resta pensif car l’idée d’emmener les chatons dans la villa de celui qui était son père ne lui semblait pas être une bonne idée : il ne considérait pas le lieu comme étant sa propre maison, et il ne voulait en rien attirer inutilement l’attention de quiconque, que ce soit du paternel ou celui de ses demi-frères et sa demi-sœur. Et puis, il y avait le dortoir, mais là encore, il faisait face à une crise qui lui était propre ? Mais pour autant, il ne pouvait laisser les chatons seuls, livrés à eux-mêmes. «Je m’appelle Daeul, No Daeul… Et puis, si ça peut vous arranger, je peux les emmener chez un vétérinaire », oubliant sa conscience qui lui disait qu’il prenait trop de risques, par cette décision, il savait que son allergie n’allait pas le laisser indemne. « Allez à votre rendez-vous, et on pourrait se voir… un peu plus tard ? ».

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