C’était un jeu auquel Sang Jae s’adonnait encore et encore. Un besoin qui le tenait éveillé la nuit tant qu’il ne l’assouvissait pas. Un besoin primaire. Animal. Un besoin que ni le sexe, ni la drogue ne pouvait faire taire. Un besoin qui frémissait sous sa peau. Un besoin qui lui faisait vriller l’esprit. Un besoin qu’il devait écouter, qu’il entretenait peut être même avec un brin de folie. Cette folie qui le suivait depuis sa tendre enfance. Que dirait son frère ? Était il comme lui ? Avait il cette violence en lui ? L’exprimait il ? La subissait il ? La réprimait il ? Sang Jae ressentait parfois le besoin de lui parler, comme s’il cherchait à comprendre certaine chose. Un gosse perdu qui avait besoin indubitablement qu’on le guide. Lei n’avait fait que le rendre plus confus dans une prison dorée. Il s’était perdu sur un long chemin sinueux qui reflétait tout ce qu’il avait perdu et surmonté. Sangjae ferma son poing sur son bandage. Un geste familier, habituel. Un geste rassurant. De cette sensation sur son poing à ce bruissement de tissu. Il aimait chaque seconde qui précédait un combat. Se délectait plus encore du combat. De ces coups donnés. Plus encore : de ces coups reçus. Il aimait l’euphorie que leur jetait la salle. Ces hommes et ces femmes venus les voir se combattre. Animal de cette rage et de ces coups. Un délices … un plaisir qu’il comprenait mais qui le plus souvent le débectait. Mais il leur offrait un show. Le meilleur spectacle de leur vie. Il vendait ses blessures d’âmes et y braquait ses projecteurs. Quels plaisirs. Alors ce soir comme les autres soirs sangjae viendrait abattre son poing et gagner cet argent.