lâchez-moi, vous ********* !! je tente de me débattre mais sans succès. les deux policiers me tiennent bien pour ne pas que je m’enfuie. j’entends déjà la voix de la vieille dans ma tête, toujours à te foutre dans des emmerdes pas possibles ! clairement ce n’est pas de ma faute. « je n’ai rien fait bande d’imbéciles !! vous ne savez même pas faire votre métier en plus !! va crever et toi aussi va- » je me pris un coup sur le crâne et j’ai grimacé sous le geste soudain. j’ai du mal à me calmer et je continue de les tuer du regard alors que nous nous avançons au sein du commissariat. encore une fois, je me suis trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. j’étais à la supérette du coin, j’achetais des friandises pour les chatons et au moment de changer de rayon, un mec me ressemblant un peu dans mon allure m’a percuté de plein fouet finissant par ralentir le pas pour ne pas être suspecté. il est partit de la supérette d’un pas rapide et lorsque le caissier est arrivé avec les flics, il m’a désigné du doigt en indiquant que c’était moi qui venait de le voler. évidemment, je suis parti au quart de tour et me voilà assis sur une des chaises du commissariat, à fixer le commissaire d’un regard mauvais. « c’est quoi votre problème ? puisque je vous dis que je n’ai rien à voir là-dedans ! vous êtes bouchés ou quoi ?? » je n’irai plus dans cette supérette. j’ai peut-être l’air d’un mauvais bougre mais je jure que je n’ai rien d’un voleur, si ce n’est juste l’apparence. en plus, d’après ce que dit le commissaire devant moi, les objets qu’il a volé sont plutôt de grosses valeurs. me voilà bien dans la mouise. j’ai levé les yeux au ciel et j’ai ronchonné, pestant toujours contre le policier qui me tenait le bras gauche. je vais appeler le commerçant mais il va falloir que vous lui remboursiez ce que vous lui avez volé.. soit un total de 30 000 000 wons. j’ai donné un gros coup pour que le policier sur ma gauche me lâche. « c’est une blague ??? j’ai pas cet argent moi, et j’ai rien volé je vous ai dit merde ! » j’ai tapé du poing sur le bureau du commissaire et les policiers me maîtrisèrent à nouveau pour me remettre les menottes et me faire m’asseoir. je ne suis pas sorti d’ici moi.. à moins que quelqu’un m’aide, d’une manière ou d’une autre.

« T’es chiante Kae ! Réellement ! » grogna Jihae alors qu’il roulait vers le commissariat, sa sœur le pressant d’aller plus vite. Il n’avait pas envie d’aller là-bas. Il n’était pas réellement à l’aise avec ce genre d’endroit, encore moins quand il avait fumé et prit des cachets quelques heures avant. Cependant, sa petite sœur l’aurait engueulé s’il avait refusé de l’amener. Elle avait tout vu qu’elle disait, et elle ne supportait pas les injustices. Jihae soupira en l’entendant raconter les événements qui s’étaient passés sous leurs yeux. « C’est bon, j’étais là, j’ai vu. » Il râla et se renfrogna alors qu’il conduisait un peu plus vite pour éviter que Kae ne continue de parler encore et encore. Il aimait ce petit bout de femme plus que tout au monde, mais quand elle l’avait décidé, elle était réellement casse pied. Elle avait tout fait pour qu’il cède et accepte de l’accompagner. Elle s’était dit que deux témoignages seraient plus écoutés qu’un seul. La jeune femme espérait que ce serait le cas parce qu’elle ne comprenait pas pourquoi on avait embarqué un innocent juste parce qu’il ressemblait au véritable voleur. Jihae se gara et une fois à l’intérieur, il dut presque retenir Kae pour qu’elle ne fonce pas dans le bureau du commissaire. Ils attendirent sagement, la jeune femme un peu moins que lui, mais elle n’avait plus envie de se précipiter et lorsqu’ils purent, on les amena voir le commissaire. Kae ne le laissa même pas parler qu’elle entreprit de donner sa version des faits. « Vous avez la mauvaise personne. Ce monsieur n’a rien fait de mal. Il s’est juste trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Il n’a rien fait de mal, si ce n’est ressembler à la personne qui a réellement volé. Franchement, vous avez mal fait votre travail. » Jihae fut choqué et plaqua sa main sur la bouche de sa sœur, s’excusant pour elle. Cependant, elle se dégagea de son emprise et reprit la parole. « Est-ce que vous l’avez fouillé pour trouver les objets volés ? Parce que vu qu’il est resté dans la supérette, il n’a pas pu les cacher ? Et puis ce serait vraiment débile, sans offense, » dit-elle se tournant vers le mec qu’ils avaient embarqué avant de continuer « de rester à l’endroit où on a volé en attendant qu’on vienne nous arrêter. » Elle s’arrêta enfin et lâcha son plus beau sourire hypocrite et sarcastique et Jihae leva les yeux au ciel, priant pour qu’on ne leur dise rien.

30 000 000 wons. non mais ils se foutent de ma gueule. je me suis vraiment foutu, sans le vouloir, dans un sacré pétrin. me voilà assis, menottes à nouveau à mes poignets, à attendre qu’ils appellent le commerçant pour qu’il vienne nous rejoindre. et qu’est-ce qu’il va dire de plus ce gros lard ? que je l’ai volé ? ça, il l’a déjà dit. et ça a le don de me mettre mes nerfs à rude épreuve. j’ai envie de tout envoyer en l’air dans ce bureau, que ce soit les chaises, les bureaux, les ordinateurs, tout. ils croient avoir arrêté la bonne personne mais ils se trompent royalement comme des débutants. j’ai envie de me moquer d’eux, mais actuellement, j’ai trop les nerfs pour afficher une mine moqueuse. je suis plutôt en train de les fusiller du regard, après avoir tapé sur le bureau de leur chef violemment. comme les deux policiers me maîtrisent, je ronchonne et fulmine, sentant mes jambes trembler pour extraire mon trop plein de colère et d’injustice. le problème actuel aussi, c’est que je n’ai aucun sous. toute personne me connaissant un minimum sait que je suis complètement fauché. j’enchaîne les petits boulots pour m’aider et aider les enfants de l’orphelinat ainsi que la vieille, mais c’est loin d’être suffisant pour régler une dette pareille. surtout à la place d’un autre. j’ai envie de tout casser. alors que je commençais à râler des noms d’oiseaux en arabe, une voix féminine intervint dans notre échange. a ses mots, j’ai affiché une mine surprise et me suis retourné sur ma chaise, toujours menotté, poussant au passage un des policiers. c’était une jeune femme qui apparemment, avait vu la scène de la supérette. je la regarde encore surpris, et mes yeux se posent sur le brun à ses côtés, aussi choqué que moi qui plaquait sa main sur la bouche de l’inconnue en s’excusant à sa place. j’ai haussé un sourcil devant le spectacle mais j’ai ricané à sa dernière phrase. vous avez mal fait votre travail. je me suis remué sur ma chaise et j’ai interpellé fièrement le commissaire à mon tour. « vous voyez bande de débiles, faut revoir votre formation vous êtes nuls à chi- » le policier qui me tenait toujours me donna un coup dans les côtes et j’ai lâché un gémissement de douleur non contrôlé. furax, je me suis repris instantanément pour regarder d’un air mauvais le policier pendant que l’inconnue continuait de s’adresser au commissaire. ce serait vraiment débile, sans offense, de rester à l’endroit où on a volé en attendant qu’on vienne nous arrêter. je croise son regard et réfléchis un instant à ses mots, qui je trouve, sonnent plutôt bien. satisfait, je me retourne vers le commissaire qui semblait analyser la situation avec le plus grand des soin. ouais, enfin, pour la dernière partie, pas si sûr. et vous êtes témoin ? je vous prierai de surveiller vos paroles envers les fonctionnaires de la police coréenne, merci. je m’énerve subitement en me défaisant de l’emprise du policier et crie, « là n’est pas la question on s’en fiche ! faites votre boulot correctement ! » vous, mettez-là en veilleuse. je me renfrogne sur ma chaise et peste en arabe pour toute réponse. le commissaire fit signe de ramener deux chaises aux témoins pour les installer près de moi, dans le but de sûrement remplir le dossier. les policiers invitèrent la jeune femme et le jeune homme à s’asseoir. toujours étonné qu’on me vienne en aide, je leur ai jeté des coups d’œil furtifs, mais toujours méfiants comme j’ai l’habitude de l’être. nom, prénom de chacun de vous deux. vous étiez sur place, c’est ça ? je les ai regardé une nouvelle fois, observant leurs réactions.  

Jihae ne pouvait pas refuser à Kae le fait d’aller au commissariat alors qu’elle insistait ainsi. Il savait qu’il en entendrait encore parler pendant des jours, des semaines même voire des mois s’il ne la conduisait pas aider cet homme qui avait été emmené sans même avoir fait quelque chose de mal. Ce fut donc ce qu’il fit et ils entrèrent dans le commissariat, Kae essayant avant même d’être entrée dans le bureau de l’inspecteur qui s’occupait de l’affaire de faire entendre sa voix. Le plus vieux la canalisa légèrement, pour éviter de se retrouver eux-mêmes sur le banc des criminels. Les enfants Yi finirent par entrer dans le bureau et Kae entreprit de raconter les faits, mentionnant le fait que les policiers avaient mal fait leur boulot. Jihae regarda sa petite sœur, outré par son comportement et plaqua sa main sur sa bouche pour la faire taire, s’excusant pour ses mots. Il n’eut pas le temps de dire quelque chose que l’homme jugé injustement coupable renchérit sur ce que la plus jeune avait dit et se prit un coup dans les côtes. Kae fit lâcher Jihae et continua de parler en décrivant ce qu’elle avait vu et commentant sur les compétences de voleur du plus vieux. « Oui nous sommes témoins et je m’excuse à nouveau pour ma petite sœur. » Kae le fusilla du regard. « J’aurai pas besoin de m’excuser si on avait pas amené cet homme pour rien. » grogna-t-elle et Jihae leva les yeux au ciel, alors qu’il la fit se baisser et la rappela à l’ordre. L’inconnu râla alors dans une langue qui lui était inconnue et le pyobeom le regarda avec attention. Il n’avait pas l’air d’être un étranger et pourtant, il sonnait comme tel. Il ne savait cependant pas d’où cette langue venait. Elle n’avait pas de sonorité asiatique et même s’il ne comprenait pas le japonais ou le chinois, il savait les reconnaitre. Or ce n’étaient pas ces langues-là. Le commissaire fit apporter des chaises pour les deux frères et sœurs et Kae s’installa la première alors qu’elle donna les informations qu’on lui demandait. « Yi Kae et Yi Jihae. Nous étions tous les deux sur place effectivement. » Elle se mit à nouveau à raconter ce qu’elle avait vu et surtout à bien faire comprendre que l’homme à leurs côtés était bien innocent. Jihae la laissa parler et quand le commissaire se tourna vers lui pour le sonder, il baissa les yeux. Il n’aimait pas vraiment la police, encore moins depuis qu’il avait repris sa consommation de drogue. Il avait toujours l’impression qu’on savait ce qui se cachait dans ses poches. Il n’avait clairement pas envie de se faire arrêter, pas plus que sa sœur apprenne qu’il se droguait. « Vous avez vu pareil jeune homme ? » La voix du commissaire lui fit relever la tête et il la hocha. « J’ai vu pareil. Mais je ne voulais pas venir. Je n’aime pas ce genre d’endroit... Et on ne connait pas cet homme. C’est Kae qui a insisté pour qu’on vienne vous informer que vous aviez le mauvais homme. Tout ce que je sais, c’est qu’un type lui ressemblant s’est échappé et que vous avez attrapé le mauvais mec. » Jihae ne souhaitait pas entrer dans les détails. Mais au moins, il avait été honnête. Il n’aimait ce genre de lieux.