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Ashamed feat. Choi Ming Wei

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Ashamed feat. Choi Ming Wei | Dim 10 Jan - 18:35
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ootrp + Son sac en bandoulière, Dana était en train de gravir les marches de la sortie de métro d’un pas vif. Comme souvent lorsqu’elle sortait d’une garde, elle était presque en train de vibrer à cause de toute cette adrénaline dans ses veines. La fatigue était comme un bourdonnement très lointain à l’arrière de son esprit, bien loin de cette excitation qu’elle ressentait alors que d’un pas presque sautillant elle avançait vers les dortoirs Sango. Il faut dire qu’il y avait eu une sacrée agitation à l’hôpital, beaucoup de consultations mais surtout deux accidents qui avaient nécessité de la réactivité et engendré un rush énorme. Pas le temps de s’arrêter, pas le temps de manger, à peine le temps de boire et juste de quoi respirer. Dana adorait des gardes du genre, car elles ne laissaient aucun moment d’hésitation et ne lui laissaient pas le temps de penser. Comme après une séance de sport intense, elle était pleine d’une énergie qui semblait inépuisable.

Toujours de cette allure vive, elle passa le pas de la porte des dortoirs, elle avait entré le code avec une telle énergie que si l’une des touches avaient été branlantes, elle se serait sans doute décrochée. Néanmoins, elle eut le savoir-vivre de ne pas laisser la porte claquer en la refermant derrière elle, par égard pour ses camarades en train d’étudier ou déjà en train de dormir. Avançant dans la résidence, après avoir ôté ses chaussures et les avoir mis dans son espace dédié, elle allait passer par la cuisine lorsque la lumière vacillante de la télévision attira son regard. Elle jeta un coup d’œil à son portable pour vérifier l'heure, deux heures du matin. Qui pouvait bien être encore levé à une telle heure ? Elle marcha sans faire de bruit jusqu’à la salle commune, et en se mettant sur la pointe des pieds, trouva Choi Ming Wei affalé sur le canapé. Un sourire étira les lèvres de la jeune femme, et discrètement, elle marcha pour se rapprocher de lui, une fois à sa hauteur, elle lui attrapa les épaules, lâchant un « bouh » assez fort pour le faire sursauter mais pas assez fort pour risquer de réveiller un quelconque requin ou dragon déjà endormi. Elle ne parvint pas à s’empêcher de lâcher un rire à la réaction du sino-coréen, se moquant légèrement de lui au passage.

Après s’être calmée, elle se redressa et regarda l’écran qui diffusait des publicités. Elle le pointa d’un geste du menton, ses yeux légèrement plus ouverts qu'à l'accoutumé. « Qu’est-ce que tu regardes à cette heure-ci ? » Sous entendant  par-là qu’il pouvait tout autant être en train de regarder la rediffusion d’un drama ou un film porno. Mais il n’eut pas à répondre, un film commença et le titre s’afficha « Ashamed ». Elle fît une moue intriguée, n’ayant jamais entendu parler de ce film. « C’est commencé depuis longtemps ? » Mais les crédits de début de film répondirent pour Ming Wei. « Oh... » Elle lui fît un petit signe. « Je reviens. » Et elle alla dans la cuisine, toujours de ce pas vif et plein d'énergie mais toujours élégant, elle sortit du placard un paquet de biscuits, quelques fruits et attrapa une bouteille de jus d’orange au réfrigérateur. Sa mère la reprendrait sans doute en lui disant que cela n'était pas un vrai repas, mais il y avait des fruits alors... Elle revint dans le salon, posa ce qu’elle avait en main sur une table basse, elle enleva son sac et sa veste qu’elle plia proprement avant de déposer le tout au sol. Enfin, elle prit place dans le canapé après avoir poussé les pieds de Ming Wei pour qu'il lui laisse une place. Elle n’avait absolument pas sommeil, alors autant profiter de la soirée, ou plutôt de la nuit à ce niveau. « J’ai raté quoi ? »
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Re: Ashamed feat. Choi Ming Wei | Sam 16 Jan - 9:46
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Mingwei n’était pas allé travailler aujourd’hui. Il n’était pas non plus allé à ses cours, mais ceci était un cas plus courant chez le sino-coréen qui apparaissait lors de ses leçons de temps en temps, au grès de son humeur et envies. Le commerce international aurait pu devenir un sujet intéressant pour le garçon si son esprit n’était pas déjà obnubilé par la cuisine. Surtout lorsqu’il se rappelait la raison pour laquelle il avait choisi cette filière, il ne pouvait qu’être torturé entre l’envie de plaire, d’être de nouveau remarqué par son paternel et celle de s’en éloigner le plus rapidement possible. Or, ce jour-là, Mingwei avait une réelle excuse pour expliquer ses absences. Il ne s’était pas senti bien et avait à peine pu bouger hors du lit. Il avait vu son meilleur ami s’en inquiéter (il était plus difficile de faire semblant que tout allait bien lorsqu’ils partageaient le même lit) mais avait tenté de le rassurer d’un sourire et la promesse qu’il ne bougerait pas du lit de la journée. Il avait même, peut-être, rajouté qu’il se sentait mieux car Qin Tian était entre ses bras, dans un élan de taquineries pourtant pleines d’émotions véritables. Alors, laissé seul dans la chambre quatre des Sango, car les autres suivaient plus sérieusement leurs cours, Mingwei s’était laissé emporté dans un sommeil, qu’il espérait, serait réparateur de ses maux. Lorsqu’il s’était réveillé, il était toujours seul et l’après-midi avait été bien avancée. Il avait notamment remarqué les plats laissés pour lui à réchauffer, plats qu’il avait dévoré tout heureux (pour une fois qu’il mangeait correctement). Puis il s’était recouché, ne sentant pas la maladie passer, pour se réveiller en milieu de soirée. Il en avait perdu tous ses repères, et avait cherché Qin Tian du regard, dans la chambre, dans les couloirs et parties communes, tel un enfant à la recherche de sa mère. S’il avait eu le réflexe de regarder son téléphone (laissé dans la chambre), il aurait vu un message de son meilleur ami lui expliquant les raisons de son absence.

Assis dans le canapé, devant la télévision, Mingwei discutait avec d’autres étudiants qui s’y trouvaient aussi, des sango et d’autres cheonglyong encore. Il remarqua très rapidement que Yami n’était pas là, sûrement encore à travailler au restaurant, car celle-ci avait doublé ses heures afin de se faire encore plus d’argent. Il oublia la serveuse d’un roulement des yeux et alors que le temps passait, les étudiants se faisaient de plus en plus rares dans la pièce. Finalement, le sino-coréen se retrouva seul sur ce canapé, seul devant la télévision qu’il ne regardait qu’à moitié. Parfois il changeait la chaîne, regardant la fin d’un épisode de drama, parfois il mettait une émission de variété avec des gens qu’il trouvait drôles. Il ne voyait pas l’heure passer, ni ne ressentait la fatigue malgré sa maladie. Il prit une dernière fois la télécommande afin de voir s’il y avait quelque chose de plus intéressant à regarder quand il fut surpris par des mains sur les épaules. « AH ! » Il poussa un cri aigu en même temps qu’il lâcha la télécommande qui tomba au sol dans un bruit sourd. Le temps d’une seconde il espérait voir apparaître le visage de sa moitié, or il s’agissait de cette Wang Dana, avec qui il avait bu un soir. « Madame Wang, ce ne sont pas des manières de dire bonjour ! » La main sur le cœur, comme s’il n’allait jamais se remettre de cette frayeur, il ne put empêcher un sourire de se montrer sur ses lèvres. Son sourire s’élargit en remarquant qu’il n’avait pas en face de lui la jeune femme qui n’osait même pas prendre un cracker l’autre soir, mais une femme qui se laissait aller dans la taquinerie, bien qu’il aurait aimé ne pas en être la cible. Il aurait envie de répondre qu’un porno gay allait démarrer, si elle était intéressé pour regarder avec lui hors sa blague tomba rapidement à l’eau lorsque le titre d’un film s’afficha à l’écran.

Il la vit partir pour revenir avec de la nourriture. Et quelle nourriture. Mingwei fit la moue en voyant les fruits et le jus d’orange. « J’aime pas le jus d’orange. » Finalement il se leva à son tour, fouillant dans le frigo à la recherche de lait et s’en servit un verre. « C’est mieux. » Il avait cinq ans. « Le film vient de commencer, je sais pas il y a cette femme qui… euh. » Il se réinstalla, se vengeant doucement en poussant la demoiselle. « Il y a cette femme. » Ce film ne semblait par particulièrement passionnant pourtant, c’était tout ce qu’ils avaient à faire. Des scènes clichées, une rencontre tout aussi clichée, Mingwei avait déjà compris en quoi allait tourner le film. Il lança un regard discret vers la jeune femme puis continua à regarder l’écran. « Donc ça regarde ce genre de films, hein. » Dit-il finalement en lançant un regard narquois.
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Re: Ashamed feat. Choi Ming Wei | Sam 6 Fév - 22:48
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ootrp + À l’abri des regards, lorsqu’elle se sentait en sécurité, Dana se permettait des comportements qui lui auraient valu les foudres de ses parents et autres membres de sa famille. Chez les Sango, c’était encore assez compliqué. Les regards traînaient, quoiqu’ils fassent des rumeurs circulaient malgré tout. La jeune femme ignorait quand elle pouvait se permettre d’être elle-même (si jamais elle savait qui elle était vraiment) et quand elle devait porter ce masque qu’elle avait tant travaillé et avait rendu parfait avec le temps. Il n’y avait que la nuit, quand quasiment toute la résidence était déserte qu’elle se permettait de courber le dos en marchant, se voutant légèrement sous l’épuisement des heures de travail et s’autorisant à soupirer sans aucune élégance. Parfois, elle poussait même jusqu’à grignoter, manger ci et ça, ce qui lui tombait sous la main, tout simplement parce qu’elle n’avait pas le courage de réellement cuisiner et que, à l’abri des regards, c’était bien quelque chose auquel elle avait le droit.

Ce soir-là, en plus de tous ces écarts qu’elle s’accordait, il y avait aussi celui de la taquinerie. Si la personne dans le canapé avait été toute autre, jamais Dana ne se serait jamais amusée à lui faire peur, jamais elle n’aurait ri face à sa réaction et jamais elle ne se serait presque vautrée dans le canapé pour regarder ce film qu’elle ne connaissait pas. Mais Ming Wei avait déjà craqué quelques aspects du masque. Au final, une soirée à s’enivrer était des plus efficaces pour briser la glace et renouer contact. Bien qu’elle n’en fût pas à se dévoiler entièrement, c’était un côté d'elle qu’elle n’avait pas de mal à lui montrer, sans doute parce qu’elle avait compris de quoi était capable le jeune homme.

Dana fît la moue alors que l’étudiant se leva, râlant qu’il n’aimait pas le jus d’orange. Lorsqu’elle le vît revenir avec un verre de lait, elle lâcha un petit rire en roulant des yeux. « Tu es un enfant. » Dit-elle simplement avant de fouiner dans toutes les choses qu’elle s’était ramenée. Elle avait réellement faim à ne pas avoir mangé pendant sa garde mais elle savait aussi qu’à une heure pareille, il n’était plus vraiment l’heure de manger... Quelques fruits et deux ou trois biscuits feraient l’affaire. Presque épaule contre épaule, les deux jeunes gens fixaient l’écran, tout en écoutant Ming Wei, la sino-coréenne enlevait la peau d’une banane sans regarder ce qu’elle faisait. Si ses mains tremblèrent légèrement lorsqu’elle réalisa le sujet du film, elle espérait que cela échappe au jeune homme. Revêtant son masque d'indifférence, elle haussa les épaules d’un air presque blasé, le fruit qu’elle avait entre les mains soudainement passionnant. « C’est juste un film de romance. » Dit-elle en espérant sembler convaincue avant de prendre un morceau de sa banane et pouvoir ainsi se donner une certaine contenance. En lui-même, le film n’avait rien de révolutionnaire, une rencontre clichée entre deux femmes. Là où Dana sentait sa gorge se serrer, c’était cette honte qu’une des protagonistes semblait ressentir à aimer une personne du même genre. Elle ne pouvait que comprendre. Face aux états d’âme de ce personnage et aussi à la répression qu’elle faisait de son homosexualité, répression à laquelle la future médecin ne pouvait qu’être des plus sensible, elle détourna les yeux de l’écran. Après quelques secondes à jouer avec sa peau de banane, qu’elle avait mangé trop vite d’ailleurs, elle leva le regard vers Ming Wei. « Et toi ? T’as ressenti ça aussi quand tu as compris que tu avais des sentiments pour un ho... Pour Qin Tian ? » Et si sa voix monta vraiment dans l’interrogatif, c’était aussi parce qu’elle n’était plus certaine du nom de son petit-ami ou ex petit-ami (ses souvenirs de leur soirée à boire étaient un peu flous). Elle laissa la peau de son fruit tomber mollement au sol sur une feuille d’essuie-tout préalablement posée, avant d’attraper le paquet de biscuits, avant de se servir elle le tendit à Ming Wei, cela lui permettait de cacher sa gêne. « Et... T’as fait un coming-out à ta famille ? » Elle hésita un instant, osant à peine hausser la voix tant le sujet entier lui semblait interdit. « L’une comme l’autre j’entends. » Parce que même s’il portait aujourd’hui le nom de Choi, elle se demandait ce que le paternel du jeune homme penserait. Il avait beau avoir pris la fuite, peut-être même avoir été renié, est-ce que son père acceptait d’avoir un fils ainsi... déviant ? Elle se haïssait de penser ce mot, il lui tordait le ventre à tel point qu’elle sentait le pauvre contenu de son estomac se révolter, mais c’était le terme qui s’imposait à elle. Tristement, elle avait la sensation que c’était ce qu’elle était alors qu’en même temps, cette idée la révoltait profondément.
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Re: Ashamed feat. Choi Ming Wei | Dim 21 Mar - 1:00
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Certes, Mingwei était un enfant, il l’avait toujours été. Néanmoins, contrairement à l’ordre normal des choses de la vie, le sino-coréen avait été adulte avant de devenir enfant. Les seuls plaisirs qu’on lui avait accordé avait été ces entraînements hebdomadaires d’arts martiaux afin qu’il ne succombe pas sous les crises de panique dû à une accumulation beaucoup trop importante d’énergie en lui. Son enfance, son immaturité et insouciante, il les avait récupérés lorsqu’il avait posé un pied sur le territoire sud-coréen. Lorsqu’il n’était plus un Meng mais un Choi. Il avait laissé de côté l’homme gentleman qu’il avait été chez les Meng pour accueillir l’enfant Choi. Néanmoins, il restait la même personne. Il n’y avait qu’un Mingwei et c’était une des seules choses qui l’effrayaient avec l’abandon.
Alors, oui, il était un enfant. Oui, il ne buvait pas de jus d’orange car il trouvait le goût beaucoup trop acide, ou beaucoup trop sucré selon les marques des briques de jus. Alors, oui, il s’était levé pour un verre de lait, comme s’il avait cinq ans. C’était Mingwei, l’image qu’il donnait aux autres, une image qu’il n’avait pas dû construire de toute pièce car celle-ci était plus naturelle pour lui que les quatre mille règles de bonne conduite contre lesquelles il avait tenté de se battre au manoir des Meng.

Le cuisinier saisit rapidement le thème du film qui passait sur la télévision des Sango, et la taquinerie refit surface. Il ne put s’empêcher de tourner la tête vers la jeune femme, l’observant du coin des yeux, alors qu’un sourire plein d’espièglerie s’était posé sur son visage. « Juste un film de romance, hm ? » Il pouvait se dire chanceux d’en voir autant de la vraie Dana, celle qui n’était pas juste un pantin pour le monde des riches et de la bienséance. Cependant, Mingwei était gourmand et il désirait voir jusqu’où il pouvait aller. Alors que les plans s’enchaînaient, toujours plus clichés les uns que les autres (l’étudiant avait déjà décroché pour s’intéresser plus aux réactions de Dana, qu’à e qu’il ce passait réellement sur l’écran), le garçon avait rouvert la bouche pour continuer ses taquineries. Il n’était qu’un homme après tout. Voué à s’emprisonner dans l’immaturité face au fait que la jeune femme semblait troublée par le sujet, mais dévorait une banane aussi bien que Mingwei dévorait certains de ses partenaires. Il n’eut cependant pas le temps alors qu’il fut coupé dans son élan pour une question. Une simple question innocente mais qui en disait beaucoup. Le sino-coréen ne releva pas l’hésitation, il savait que tout le monde n’était pas aussi à l’aise avec la sexualité de chacun qu’il pouvait, lui, l’être. Tant que les insultes n’étaient pas lancées, tant qu’il ne voyait pas de freins à la curiosité et l’envie de s’informer, il ne pouvait que bien le prendre. « Ressenti quoi ? Explique-moi, chère Dana, je suis un idiot. » Il jouait avec elle, mais jamais méchamment. Il avait l’impression que quelque chose d’enfoui cherchait à s’extirper de l’image de la demoiselle parfaite qu’elle se donnait, et il avait envie de l’aider. « Avec Qin Tian, c’était différent, je te l’ai déjà dit. Il est spécial. » Il était vrai qu’il ne pouvait prendre son expérience avec son meilleur ami comme exemple. C’était tellement différent, tellement divin. Tout avait été naturel, aucun questionnement ne s’était posé alors qu’ils s’étaient simplement pris la main pour continuer dans la même direction sans avoir besoin de prononcer le moindre mot.

Mingwei refusa la nourriture qui lui était proposée, comme à son habitude, alors que son regard se reposa quelques minutes sur l’écran. Le film n’était pas intéressant, mais le sujet l’était, surtout lorsqu’il était débattu avec la jeune femme. « Ma mère et ma grand-mère sont au courant. » Le sino-coréen n’avait jamais caché le fait qu’il aimait aussi les hommes aux deux femmes de sa vie. Surtout qu’il était difficile, lorsqu’il rentrait avec un ami pour ensuite s’enfermer dans sa chambre. Les murs étaient fins. « Pour les Meng… Est-ce que c’est encore ma famille ? » Il savait qu’il n’était plus dans le registre de la famille, les ayant déshonorer à jamais. Alors il était évident qu’il ne leur avait pas dit pour ses choix sexuels, tout comme il ne leur avait pas caché non plus. La communication était simplement absente. « Pourquoi tant de questions chère Dana, après tout, ce n’est qu’un film de romance... » Son sourire était réapparu alors qu’il s’affala un peu plus sur le canapé pour venir taquiner la jeune femme du bout du pied. « Aurais-tu des choses à cacher ? Tu sais, tu peux tout me dire petite Dana, je serai muet. » Il était grande gueule, mais Mingwei était aussi loyal et jamais il ne viendrait briser la confiance qu’on lui accordait.
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Re: Ashamed feat. Choi Ming Wei | Mar 30 Mar - 19:56
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ootrp + Sur l'écran défilaient le genre de scènes que Dana aurait aimé vivre... Quoiqu'avec un peu moins de drames sans doute. Mais aimer quelqu'un, vaincre ses peurs, arriver à assumer... Ça. Mais il suffisait de voir ce que lui inspirait ce qu'elle ressentait pour la beauté de la galerie. Ces désirs inavouables qui la rendaient malade de culpabilité. Culpabilité envers cette femme qui serait sans doute écœurée de savoir qu'elle était ainsi désirée par une inconnue, culpabilité de ce qu'elle ressentait, de ce qu'elle était... Dana était déchirée entre le fait de vouloir aimer et être aimée et les idées et préjugés qu'on lui avait mis en tête depuis qu'elle était enfant et en âge de comprendre ce qu'était l'homosexualité. Alors face à ces images, elle était dévorée par l'envie et submergée par le dégoût, se retrouvant ainsi à la fois terriblement mal à l'aise et hypnotisée. Alors, comme toujours, comme elle l'avait appris par la force des choses, Dana tentait de garder la face, la poupée ne devait avoir aucun défaut. Et si elle en avait, ils se devaient être pardonnables. Il valait mieux pour elle être gourmande et de venger par les biscuits, que trouver cette scène de sexe (même juste suggérée) entre deux femmes excitante.

Wang Dana, éternellement coincée entre fascination et répulsion. Plus le film avançait, plus l'intimité entre les deux femmes se développait, et plus Dana s'interrogeait. Manger lui avait permis de garder une certaine contenance jusque-là. Finalement, elle posa ces questions à Ming Wei, parce qu'il était un des rares, dans son entourage, à assumer le fait d'avoir eu (et d'avoir encore) des relations homosexuelles. Alors elle essayait de comprendre... Ce désir, cette passion... Mais surtout comment il faisait pour vivre ainsi ? Alors que dans ce pays, dans cette culture, on ne cessait de leur rappeler à quel point c'était immoral et contre-nature. Dana n'était pas religieuse, c'était une scientifique, pour elle, la vie n'était que cellules, atomes, chairs et à la fin décomposition. Mais elle avait en elle le doute insidieux que ce qu'elle ressentait pour les femmes la mènerait dans cet enfer que tout le monde promettait aux personnes qui n'étaient pas hétérosexuelles. Son attention se porta sur le jeune homme, elle le regarda en plissant légèrement les yeux. « Ressentir... ça ! » Dit-elle en fronçant le nez, en pointant l'écran sur lequel les deux femmes s'embrassaient avec une passion qui ne laissait aucun doute sur ce qui allait suivre. « Ton Qin Tian reste un homme. Tu ne t'es jamais dit que l'aimer ou coucher avec lui, ce n'était pas naturel ? Pas normal ? » Et dans ce questionnement, son homophobie intériorisée ne lui permettait même pas  de se rendre compte qu'elle pouvait être blessante en cet instant. « Et pourquoi tu dis que c'est différent ? En quoi c'est différent de ce que tu peux vivre avec d'autres hommes ? » Bornée, elle ne voyait que l'aspect charnel, justement illustré à l'écran à ce moment-là, ce mélange de deux corps semblables, et dans la gorge de Dana se mêlaient le goût de l'envie et du dégoût.

Et puis, il y avait ce que l'on ressentait soi-même, et ce que les autres ressentaient par rapport à ce que l'on était. Face au refus de Ming Wei de partager la nourriture, Dana reposa les biscuits, elle n'avait plus faim de toute façon. Elle écouta sa réponse avec attention, fronçant légèrement les sourcils. « Et elles ont réagi comment ? Comment tu le leur as dit ? » La fatigue, le silence autour d'eux embrouillaient l'esprit de Dana. Elle se sentait à la fois en sécurité pour poser ces question et à la fois complètement vulnérable et sur ses gardes. Elle avait conscience que les questions qu'elle posait était étrange, que cachaient ses interrogations ? Mais elle ne parvenait pas à les contenir, encore moins suite à sa rencontre avec Liên à la galerie, qui l'avait complètement désorientée. Mais si elle interrogeait, elle ne souhaitait pas l'être en retour, et comme un lapin qui se cache dans le coin de sa cage face au danger, la Sango se retrouva à se cacher face à Ming Wei. « Ca ne cache rien, j'essaie juste de comprendre comment on peut accepter de vivre comme ça. » Répondit-elle presque trop vite. Son ton était dur alors que d'un geste du menton elle indiquait l'écran et le choix de ces femmes d'être ensemble. Elle remettait en cause le mode de vie du jeune homme en même temps. « Je vais débarrasser un peu. » Finit-elle par ajouter, rassemblant les quelques déchets qu'elle avait généré et les emmena dans la cuisine pour les jeter. Dans la pièce, elle poussa un profond soupir et ferma les yeux, regrettant son envie de regarder un film et maudissant l'adrénaline de cette garde. Elle fît le tri des choses qu'elle jetait et se lava ensuite les mains, prenant tout son temps, parce qu'elle n'avait pas envie d'affronter Ming Wei et son regard inquisiteur. Elle était stupide, tellement stupide. Elle passait son temps à cacher ce qu'elle était, pourquoi l'avoir interrogé de cette façon. C'était louche et même s'il s'en donnait l'air, le sinocoréen n'était pas bête. Soupirant de nouveau, elle se passa les mains dans les cheveux, se prenant ainsi littéralement la tête, réfléchissant à comment rattraper les choses avec lui. Elle resta dans cette position, face à l'évier. Elle entendit des pas la rejoindre dans la cuisine, la faisant sursauter. Elle laissa ses bras retomber le long de son corps, depuis combien de temps était-elle dans la pièce ? « Désolée, je pensais encore à ma garde de tout à l'heure, t'as dû le voir, elle m'a mise dans un état particulier. » Ce qui était vrai et faux à la fois. Elle se redressa, remettant son masque de douce et parfaite Dana. « Je suis désolée pour toutes ces questions... Laisse tomber. C'était un mauvais choix de film. Tu veux regarder autre chose ? » Elle avisa l'heure, il était tard mais elle se savait incapable de dormir. Elle aurait pu rejoindre sa chambre pour lire ou dessiner, mais elle ne souhaitait pas réveiller Hye Sun en faisant.  
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Re: Ashamed feat. Choi Ming Wei | Sam 3 Avr - 9:12
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Être considéré comme l’enfant du groupe, ou simplement le comique de service avait ses avantages, mais aussi ses inconvénients. Mingwei était le premier à se dénigrer, il était le premier à dire que rien de l’atteignait car il était plus dur envers lui-même que les autres pouvaient l’être. C’était un moyen de se défendre, un moyen de se dire plus fort. Il ignorait simplement les avis et pensées des autres se concentrant seulement sur son meilleur ami et sa chère mère. Il n’avait besoin de l’approbation de personne d’autre. Son père et les Meng ne faisaient plus partie du tableau et seuls ces deux personnes (trois avec sa grand-mère) comptaient le plus au monde pour le sino-coréen. Pourtant, il y avait des mots encore qui blessaient. Inatteignable mais pas trop, intouchable et robuste mais pas trop. Devant ce film, l’étudiant n’avait pas eu de meilleure idée que de taquiner la demoiselle. Il voyait sa gène, il voyait son malaise et pourtant il était allé, tête baissée, la chercher. On ne récoltait que ce que l’on semait, n’est-ce pas ? Mais il ne pensait pas avoir semé autant cependant. Surtout lorsque le nom de son âme-sœur passa entre les lèvres de Dana, accompagné de cette notion de la normalité qui était tellement abstraite aux yeux de l’étudiant. « Eh, Wang Dana. » Son sourire avait failli disparaître pour laisser les premières traces de colère sur son visage. Néanmoins, il tenait bien. Ses lèvres étirées gardaient quelques traces de malaise mais elles tenaient bon. Mingwei n’était pas stupide. Il savait quand quelle société, dans quel pays, ils vivaient. Il connaissaient les difficultés pour les gens qui n’étaient pas hétérosexuels et les mœurs d’une population qui leur en jetait plein la figure. Alors il ne pouvait pas en vouloir à la jeune femme. Surtout qu’il savait que tous deux venaient du même milieu. Aurait-il pu s’imaginer avec Qintian, avec Kwangho ou encore Khay s’il avait toujours été Meng Mingwei ? Absolument pas. Alors, il se forçait à comprendre et à accepter ce point de vue qui lui faisait si mal. Il garda dans un coin de sa tête d’aller retrouver son meilleur ami et se consoler dans ses bras plus tard. « Mais Dana, c’est quoi la normalité ? » Il l’avait dit presque trop innocemment. Il ne cherchait pas à se montrer agressif car les mots le blessaient. Il prenait sur lui pour rester calme. « Qui donne ces règles, qui dit ce doit être un homme et une femme pour être normal ? » Car s’il y avait bien un humain sur Terre qui créait ce genre de règles, Mingwei irait bien lui dire deux mots. Il resta silencieux quant à sa relation avec le chinois, voyant très bien l’inconfort de Dana. Il ne cherchait pas à fuir, ni à éviter quoique ce soit mais dans sa stupide tête, il ne voulait pas mêler, même simplement le nom, de son ami dans cette homophobie.

Le besoin de détendre l’atmosphère était présent chez l’étudiant qui continua de répondre aux questions sur un ton léger. Sa famille était au courant, et sa mère avait été totalement compréhensive. « Ma grand-mère a pleuré. Ma mère m’a dit qu’elle était désolée. » Désolée car elle savait que ce ne serait pas de tout repos pour lui, désolée de ne pouvoir le protéger contre une société homophobe. Ils avaient passé trop d’années loin l'un de l'autre pour se séparer à cause d’une sexualité, surtout que la mère de Mingwei voyait très bien cet épanouissement et joie sur le visage de son fils qu’elle n’avait pu voir lorsqu’ils étaient encore liés aux Meng.

Il avait lancé une dernière taquinerie, il avait sûrement été trop loin car les mots de l’étudiante avant que celle-ci ne se lève pour débarrasser lui firent l’effet d’un poignard qu’on lui enfonçait dans le ventre. Si la jeune avait déjà rejoint la cuisine, l’étudiant ne bougea pas. Toute trace de sourire et de joie avait disparu de son visage alors que c’était les lèvres tremblantes qu’il essayait de retenir ses larmes. Est-ce que sa vie était si mauvaise ? Est-ce qu’il avait tort depuis le début et que son père avait raison ? Pourtant la joie qu’il ressentait était bien réelle. Qintian était ce bonheur, alors pourquoi c’était si mal d’avoir cette vie, de toujours vouloir cette vie. Ses mains bougeaient d’elles-mêmes, alors qu’il attrapa son téléphone portable et n’eut qu’à faire une manipulation rapide pour lancer l’appel vers son meilleur ami. Il était blessé, perdu, désespéré et seul sa moitié pouvait l’aider à s’en sortir. Pourtant, il le savait occupé, il savait qu’il ne pourrait répondre alors après plusieurs sonneries, il coupa l’appel pour envoyer un simple message : câlin ? ):

Il resta alors plusieurs minutes sur ce canapé, repensant chaque situation de sa vie chaque moment partagés avec des hommes. Il n’y avait rien d’anormal il se répétait, comme s’il était prêt à craquer et de repartir dans les pensées des Meng. La panique était proche, mais la crise ne se déclencha pas. Alors qu’il se sentait un peu plus calme, qu’il essuya les larmes, il se leva pour rejoindre Dana, inquiet de ne pas l’avoir vue revenir. « Dana ? » Il était loin du Mingwei touchant et stupide qu’il était d’habitude, mais il avait le visage fermé, aucune expression sur le visage, si ce n’était l’inquiétude. Il se mordait la lèvre, peu sûr de ce qu’il pouvait dire, avancer. « Dana, je ne pense pas que ce soit que ta garde. » Avait-il envie de remettre le sujet sur la table ? Non, mais la jeune femme était une amie pour Mingwei malgré le fait qu’ils ne s'étaient revus que récemment, alors il ne supporterait pas de savoir qu’elle avait des idées aussi tranchées et, surtout si elle ne désirait pas s’ouvrir à la possibilité que la normalité pouvait être différente que celle qu’on lui avait inculquée, il ne pensait pas qu’il pourrait continuer à être son ami. Car si être soi-même blessé n’était pas le plus important, il devait le faire au moins pour Qintian. « Pourquoi tu te caches comme ça encore ? » Ils avaient fait partie du même milieu, le sino-coréen pouvait parfaitement voir ces masques que les gens portaient dans la haute société, celle de la personne parfaite. Il les repérait si bien car il en avait porté un lui-même pendant quinze ans. « Je sais que ce n’est pas simple, mais est-ce que tu t’es déjà demandé si la vision qu’ils nous ont donnée pouvait être fausse ? » Son regard ne quittait pas celui de la demoiselle. Il ne cherchait pas à la convaincre de quoique ce soit, simplement de retirer ces œillères afin qu’elle découvre un autre monde par elle-même, d’autres possibilité. Il savait que ce n’était pas un travail d’une nuit et qu’il allait peut-être se prendre d’autres remarques qui allaient le blesser tout autant. Mais s’il avait réussi à sortir de cet enfer, il avait la prétention de penser qu’il pouvait ainsi aider les autres à en faire de même. Mais seulement s’ils le souhaitaient. « Dana, est-ce que tu es vraiment heureuse ? Est-ce que tu penses vraiment ce que tu dis ? Je suis anormal ? » Il fit une pause. « Est-ce que je te dégoûte ? » Son ton était calme, bien trop calme alors qu’il se posa contre l’encadrement de la porte, tout à coup fatigué et ne se faisant pas confiance pour rester debout.
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Re: Ashamed feat. Choi Ming Wei | Sam 24 Avr - 23:13
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ootrp + C'était étrange, parce que bien qu'elle se refusait de céder à son désir pour les femmes et que ce dernier la fasse se détester profondément, le fait que Ming Wei ait des relations amoureuses et/ou sexuelles avec d'autres hommes ne la dérangeait pas. Son ton et ses questions laissaient penser le contraire. Ce qui la déroutait, c'était la liberté avec laquelle il vivait ces relations, le fait qu'il ne semblait pas ressentir de honte ou de dégoût à vivre ces choses. Au fond elle était envieuse et un peu admirative. Il devait avoir sacrifié beaucoup pour vivre ainsi au grand jour, surtout dans une société comme celle-ci et encore plus dans un milieu comme le leur, enfin celui de Dana. Secouant légèrement la tête, elle refusa de répondre à la question de Ming Wei, elle ne voulait pas lui donner sa vision de la normalité, de peur d'être insultante une nouvelle fois, elle avait bien vu qu'elle l'avait vexé ou pire blessé. Elle aurait voulu qu'il comprenne qu'elle ne parlait pas de lui, mais d'elle. C'était elle le problème, c'était ses pensées, ses désirs, ce qu'elle ressentait pour les femmes... Et c'était tout le reste. Sa famille, les rumeurs, les conséquences... Elle n'était pas taillée pour affronter tout ça, elle était... Mal foutue. Elle n'avait pas le droit de ressentir tout ça, elle n'avait pas le droit d'être ce qu'elle était. Les autres oui, mais pas elle.

Ce film, ce que lui disait Ming Wei, c'était trop. Au final, les limites de la jeune femme furent atteintes. C'était trop sèchement qu'elle lui avait répondu, c'était insultant une fois de plus. Et comme toujours, trop lâche, elle avait pris la fuite. Mais la cuisine n'était pas d'un grand réconfort. Elle avait beau s'y activer pour sortir de cette spirale de pensées infernales, rien n'y faisait. C'est Ming Wei qui l'en tira, la faisant presque sursauter. Drapée dans ses mensonges, elle espérait pouvoir esquiver une nouvelle fois... « Je ne me cache pas, je mettais juste un peu d'ordre. » C'était de la mauvaise foi pure, parce qu'ils savaient tous les deux qu'il ne parlait pas du simple fait qu'elle était restée trop longtemps dans la cuisine. Elle secoua la tête, refusant d'écouter ce qu'il disait, refusant de se dire que ces convictions implantées en elle et qui la détruisaient par opposition à ce qu'elle était, pouvaient être remises en cause, ignorées, qu'elle pouvait s'en détourner. Le regard de Ming Wei la clouait sur place, à tel point qu'elle finit par baisser les yeux. Avant de les relever pour poser un regard choqué sur le sino-coréen, ses yeux écarquillés. « Non ! » Mais comment pouvait-il penser le contraire après tout ce qu'elle avait dit ? « Non.. » Répéta-t-elle plus calmement. Elle se passa une main sur le visage. Lasse et épuisée...Épuisée de toute cette conversation, ou de porter son secret ? Seules ses quelques partenaires le savaient et elle avait toujours pris garde d'être avec des femmes éloignées de son monde et des femmes avec qui rien ne fonctionnerait, comme pour se confirmer que ce n'était pas normal. « Non ce n'est pas toi qui est anormal, ce n'est pas toi qui me dégoûte... » Elle poussa un soupir, ses yeux brûlaient mais comme toujours, elle se refusait de pleurer, elle n'en avait pas le droit. « C'est moi. » Souffla-t-elle si bas qu'elle n'était même pas certaine que Ming Wei puisse l'entendre, bien que le silence autour d'eux était total. « C'est moi qui suis anormale. C'est moi qui me dégoûte. » Elle ferma les yeux, n'osant pas le regarder et ayant trop peur de verser ces larmes qu'elle retenait. « C'est moi le problème... Y a un truc qui tourne pas rond. » Elle s'appuya sur le meuble le plus proche d'elle, comme si elle avait besoin d'un soutien physique pour avouer toutes ces choses. « Tout ce que je ressens... Ces désirs... Je... » Réalisant ce qu'elle venait d'avouer, Dana se referma soudainement. De nouveau, elle se para de son masque de jeune fille parfaite, se recoiffant en passant sa main dans ses cheveux. « On devrait finir de débarrasser le salon, et on devrait aller se coucher, il est tard. » En passant à côté de Ming Wei, elle s'arrêta, tournant la tête vers lui. « Je suis désolée si je t'ai blessé. Ce n'était pas contre toi. » Comprendrait-il que le cœur du problème c'était elle ? Elle et ce qu'elle était. Elle et sa honte.
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Re: Ashamed feat. Choi Ming Wei | Dim 9 Mai - 12:06
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La vision qu’il donnait de lui-même était une chose tellement rare que seule une poignée de personnes très proches du sino-coréen l’avaient déjà vu dans cet état. Le Mingwei bienheureux et souriant avait disparu, laissé complètement hors service sur le canapé après avoir reçu de telles remarques de la part de la demoiselle. Il ne comprenait pas, en même temps qu’il pouvait bien deviner d’où ces mots venaient. Certes, il était blessé et n’aurait jamais cru Dana capable de l’atteindre autant. Ce n’était pas la première fois que quelqu’un le faisait se sentir dégoûtant pour aimer les hommes, et ce ne serait certainement pas la dernière alors qu’ils vivaient dans une société cruelle pour ces gens-là. Néanmoins, il considérait la jeune femme comme une bonne amie et l’entendre dire ces mots l’avait choqué et blessé plus qu’il ne l’aurait voulu. Alors c’était avec une tête très sérieuse et des expressions effacées de son visage qu’il était allé la rejoindre dans la cuisine. Il ne pouvait pas laisser la soirée se terminer ainsi, il devait régler les choses et garder cette jeune femme dans son cercle d’amis. Car il l’adorait déjà beaucoup et voulait revenir à ces moments où ils parlaient de tout et de rien, sans devoir passer par leur famille, ni par l’éducation stricte qu’ils avaient tous deux reçue. « Si tu te caches. » Forcer les choses n’était pas la meilleure des solutions, mais il ne supportait pas cette mauvaise foi de la part de Dana. Il ne voulait aucune gène entre eux, il voulait qu’ils soient à l’aise lorsqu’ils étaient en présence l’un de l’autre. Son ton était alors dur, voire froid, comme il n’avait jamais était auparavant. Il restait cependant au niveau de l’entrée, n’osant pas pénétrer complètement la pièce de peur de faire fuir son amie. Il fut néanmoins surpris et rassuré de voir qu’il ne la dégoûtait pas pour ses préférences. Un sourire discret passa alors sur ses lèvres, mais ce n’était toujours pas ces grands sourires enfantins dont son entourage avait l’habitude de voir.

Il n’osait toujours pas bouger alors qu’il la voyait craquer. C’était un moment difficile mais qui semblait nécessaire pour l’étudiant. Il ne voulait rien brusquer mais savait qu’il était parfois mieux de bousculer les choses. C’était douloureux, mais ça ne pouvait qu’être mieux pour la suite lorsque la personne ouvrait enfin les yeux. Il ne pouvait imaginer ce que Dana traversait présentement alors qu’il avait quitté cette pression sociale il y avait bien des années. Sa famille coréenne avait totalement accepté cette part de lui, à tel point que, jamais il n’aurait cru revivre ça. « Dana. » Le salon devait être débarrassé, certes, mais ce n’était pas urgent pour le sino-coréen. Puis, au pire, il se ferait réprimander par les sango, il en assumerait pleinement les conséquences. « Dana, tu sais qu’avec moi tu peux rester toi-même. » Il ne voulait pas de cet air qu’elle se donnait, de ce rôle de gentille jeune fille qui avait été élevée durement et avec des idées arrêtées. Sans réfléchir plus longtemps, il se décolla enfin de l’encadrement de la porte pour prendre la jeune femme dans ses bras. Il serrait fort, ne voulait pas la laisser partir, la laisser s’enfuir. Il voulait qu’elle comprenne qu’il était là pour elle, qu’il la soutiendrait peu importait la situation. Il était là pour elle dans toutes les situations possibles. Il passait une main dans ses cheveux et tant pis s’ils étaient décoiffés après. « Je ne veux pas te forcer, désolé si mes mots ont pu te mettre mal vis-à-vis de ton vécu et ta famille. » Il ne la lâchait toujours pas, usant de ses bras musclés pour la rassurer. De temps en temps, il bougeait, parfois déposait un baiser sur le haut de son crâne, parfois sur ses joues. « Je suis content quand même que tu ne me vois pas comme un être répugnant. » C’était dit avec un sourire triste alors qu’il s’empêchait de verser une larme par cette peur qu’il avait ressenti quelques minutes plus tôt. « Ce n’était pas contre moi, mais je ne veux pas que tu continues à te blesser de la même façon. » Après plusieurs minutes sans bouger à part ces petits gestes de tendresse de la part de l’étudiant, Mingwei libéra enfin la jeune femme. « Viens. » Il l’emmena de nouveau dans la salon, éteignit la télévision pour couper enfin ces idées venues du film. Il finit de tout débarrasser rendre le salon comme il était avant qu’elle n’arrive. « Il est tard, tu devrais aller te coucher. » Car si la fatigue avait était acteur de cet horrible moment passé, ce n’était pas tout. Mingwei tenait toujours la main de Dana dans la sienne et l’emmena à la suite jusqu’à sa chambre. Il ne pouvait pas la laisser là et tant pis pour les colocataires de Dana qui dormaient sûrement déjà. Il voulait être là pour elle, pleinement. Alors il ouvrit la porte et conduit la jeune femme jusqu’à, ce qu’il devinait, était son lit. « Assis-toi. » Il la laissa là quelques secondes pour disparaître et revenir avec de quoi la démaquiller, nettoyer son visage et la préparer à aller dormir. Il était doux, et affectueux, il voulait la mettre à l’aise et lui faire oublier ce mauvais moment. « Allonge-toi, je reste avec toi. »
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Re: Ashamed feat. Choi Ming Wei | Mar 25 Mai - 22:37
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ootrp + Le problème à toujours porter un masque, à être la personne que l’on attendait que l’on soit et ne pas être soi-même, c’était justement qu’il était difficile de savoir où s’arrêtait la représentation. Lorsque Ming Wei disait (et si l’étudiante n’était pas aussi perdue, elle aurait reconnu que c’était tout à fait adorable de sa part) qu’elle pouvait être elle-même en sa présence... Elle ignorait ce que cela voulait dire. Elle ? Qui était-elle ? Qui était la vraie Dana ? Cette petite fille parfaite, cette princesse, cette ballerine ou... Cette face plus sombre, ces désirs inavoués et cette colère amère qu’elle ressentait et couchait sur papier par ses dessins ? Probablement un peu des deux. Mais où était la limite, ou était la ligne de ce qu’elle était et de ce qu’elle prétendait être ? Elle baissa les yeux, presque penaude. « Je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire, être moi-même... » Elle avait parlé si bas que si la cuisine n’avait pas été aussi silencieuse, il ne l’aurait sans doute pas entendue.

Elle aurait voulu sortir de la cuisine, sortir de sa peau, des fois, elle se sentait à l’étroit dans son propre corps, était-ce possible ce genre de claustrophobie ? Si elle continuait à sombrer dans ce genre de pensées, elle allait finir par faire une crise de panique, surtout qu’elle n’avait plus rien pour s’occuper dans l’immédiat. Ce fût Ming Wei qui la sauva et la sortit de cette spirale. Toute raide, elle se laissa étreindre, il la serrait fort. Depuis quand remontait sa dernière étreinte, depuis quand avait-elle été dans les bras de quelqu’un pour de l’affection pure ? Presque timidement, elle passa ses bras autour de la taille de l’étudiant, l’étreinte restait un peu raide, mais elle y trouvait un vrai réconfort. Leur légère différence de taille lui permettait de caler sa tête sous son menton et de se cacher dans son cou. La tendresse dont il faisait preuve la prenait complètement au dépourvu, et les larmes qui lui brûlaient les yeux jusque-là coulaient librement. Elle était mortifiée et pourtant elle s’accrochait à lui, absorbant cette affection dont elle manquait cruellement. Elle posa une main sur sa joue, doucement, et elle lui rendit son sourire triste. « Je suis désolée de t’avoir laissé croire que c’était ce que je pensais. Tu n’es pas répugnant. » Elle avait réussi à retenir les tremblements de sa voix et elle avait affirmé ça de la voix la plus assurée possible dans les circonstances, elle espérait qu’il ne doutait pas de cette vérité. Mais de là à se convaincre elle-même de cette même vérité... Elle en était loin. Finalement, Ming Wei se recula, elle était presque déçue. Il prit sa main dans la sienne, et commença à l’entraîner, de son autre main, elle essuya ses joues et ses yeux. « Ming Wei qu’est-ce... » Mais elle n’eut pas la force de se défaire de la chaleur de sa paume, elle se laissa entraîner et guider d’abord de la cuisine au salon puis du salon à sa chambre. Comme une poupée de chiffon, elle se laisser faire. Après tout, c’était ce à quoi elle avait été élevée, se laisser faire, être docile et manipuler pour aller où on voulait l’emmener et pour qu’elle soit ce qu’elle voulait qu’on soit. Sans trop comprendre comment, elle se retrouva sur son propre lit, et elle suivit le sino-coréen des yeux. Un peu perturbée et ne sachant comment réagir face à tant de douceur, elle se laissa faire. Elle suivait ses mouvements, ne fermant les yeux que lorsqu’il le fallait pour la démaquiller. Il eut beau lui dire de s’allonger, elle n’en fit rien. Elle se rapprocha de lui et passa ses bras autour du cou de Ming Wei, le reprenant dans une étreinte rendue maladroite de par la position qu’ils avaient, elle sur le lit et lui baissée à côté. « Juste un instant s’il te plaît. » De nouveau, elle cacha son visage dans son cou. C’était fou d’être aussi affamée de tendresse. Et dire qu’elle avait retrouvé Ming Wei en train de tabasser un type dans la rue. Qui aurait pensé qu’un homme capable de frapper aussi fort puisse être aussi attentionné et avoir des étreintes aussi douces. « Je n’arrive même pas à me souvenir depuis quand quelqu’un m’a pris dans ses bras pour la dernière fois. » Dit-elle en chuchotant. Elle pourrait penser à Juri... Mais malgré tout, il n’y avait pas autant de chaleur et de tendresse dans les étreintes que les deux femmes avaient pu partager. « Tu fais ça souvent, faire des câlins aux filles pour les faire craquer ? » Elle afficha un vrai petit sourire amusé. La pensée insidieuse que si dans sa vie, elle avait plus souvent rencontré des hommes comme lui, elle n’aurait peut-être pas aimé les femmes ? Elle savait pertinemment que ce n’était pas un choix, que ce n’était en rien un résultat de cause à effet, mais elle ne maîtrisait pas ce genre de pensées. « Tu devrais aller dormir Ming Wei, tu vas être fatigué demain. » Pour autant, elle ne desserra pas ses bras de son cou. « Je suis encore désolée de t’avoir blessé. » Elle effectua une légère pression, déposa un baiser sur la joue de l’étudiant et se recula enfin. « Merci. » Avec un sourire moins fatigué, moins triste, elle lui indiqua la porte d’un mouvement de menton. « File avant que ma coloc’ se réveille et qu’on ait des problèmes pour cause de fornication. » Comme si Hye Sun serait du genre à la balancer, elle râlerait et lui en voudrait d’avoir ramené quelqu’un dans la chambre mais elle ne préviendrait pas la direction. « Bonne nuit, Ming Wei. » Et elle se retint d’avoir été d’aussi mauvaise compagnie, une aussi mauvaise personne... Et lorsque la porte se referma sur le sino-coréen, Dana s’enroula autant dans ses draps que dans son dégoût et sa propre honte.  
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Re: Ashamed feat. Choi Ming Wei | 
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