-" Ta fille est tellement jolie, et elle adore la danse tu vas la mettre dans une agence ? "

Une agence ? Te laisser au monde des médias? Te laisser te débattre quand on fouillera le moindre recoin de ton passé? Te laisser être découverte par tous ces gens qui te voudront du mal , où le profit envahira leurs yeux ? Hors de question. Les yeux de ta mère s'assombrirent , tu connaissais ce regard, tu connaissais cette envie qu'elle avait de crié que jamais tu n'iras danser. Tu partageais maintenant sa  colère, en tant qu'adulte. Mais tu portais toujours la peine d'une enfant.
Te laisser prendre des cours de danse, c'était hors de question, tu iras faire du karaté plutôt, du judo, du Hapkido mais certainement pas de la danse. Pourtant ton corps ne cessera de vibrer à chaque mélodie qui résonnait. Ton sourire étirera tes lippes à chaque pas que tu réussissais que tu ressentais. Mais non tu ne feras pas de la danse. Tu n'en vivras pas, tu le cacheras. Il était hors de question d'aller dans son milieu à lui. Et ce n'était pas compliqué, de te glisser entre tous ces garçons, qui te voyaient déjà comme leur amoureuse de par leur âge innocent. En grandissant ils deviendront la dizaine de grands frères que tu n'avais jamais eu prêts à bondir en cas de problème, prêts à t'aider. Non ils ne t'aimaient plus, les jolies poupées avaient remplacé leurs pensées, mais ils restaient à tes côtés te traitant comme l'un des leurs. Tu n'étais d'ailleurs pas très féminine. Alors pourquoi leur en vouloir?

Etre jolie, être fragile.. à quoi ça servait ? Ca te rappelait sans cesse ces jeunes filles de ton âge à peine majeure qui fréquentaient un père de famille en pensant réussir. Ca te rappelait qui il était. Les joggings tu collectionnas, plus confortables et pratiques lorsque tu devais courir pour attraper ton bus, ou frapper cet idiot qui regardait sous les jupes des filles. Les cheveux attachés tu gardas. Evitant de les avoir dans les yeux à chaque souffle, même léger.
Oui tu étais tout ce qu'il n'était pas, tout ce qu'il ne voulait pas. Mais tu devenais tout ce que ta mère ne voulait pas non plus. Sous son regard attristé tu tentas de devenir celle qu'elle voulait. Ornant ton visage d'un sourire, gardant tes cheveux longs, sans mettre aucun pantalon sous ta jupe tu marchais dans des pas qui ne te ressemblaient pas. Pourtant ta popularité allait en grandissant. Beaucoup aurait pu être flatté, mais la nature revient toujours au galop et bientôt ton caractère éloignera tous les braves voulant t'approcher.

Comme une malédiction qui t'interdisait d'être toi même, qui tronquait ta vision, tu doutais. Ce rouge sur tes lèvres te plaisaient? Ou était il celui que l'on voulait? Ca t'allait vraiment de faire du droit? Ou ton corps voulait s'exprimer?
Le doute survint toujours, mais le sourire te fait garder l'équilibre.
Tu es toi.