Allongée dans le canapé de son amie Su Nah surfait sur ton téléphone. Sori bosserait jusqu’à tard ce soir là et si d’ordinaire la jeune femme restait au kurss pour l’attendre et passer du teps avec sa petite amie malgré tout Su Nah après a s’ouvrir davantage aux autres. Elle qui avait pour habitude de toujours être entourée par une flopée d’amis se rendait compte en grandissant que les gens changeaient et que cette foule de personnes qu’elle pensait avoir pour ami n’était que des êtres de passages. De ceux qui vous font du bien un temps mais qui disparaissent a l’aube. Elle n’en était pas triste, réalisant simplement l’importance de certaines personnes dans sa vie. Depuis qu’elle avait annoncé à sa famille qu’elle était lesbienne, amoureuse de Sori - lex de son frere aîné rappelons-le - et qu’elle souhaitait vivre avec elle, jamais Su Nah ne s’était sentie aussi abandonnée. En quoi son amour pour une femme pouvait la changer ? Elle était là même et si les gens n’étaient pas capable de l’accepter alors soit.  Elle continuerait d’avancer sans eux. Liên faisait partie de ces personnes dont Su Nah appréciait la présence. Une existence simple remplie de couleur et d’audace. Une vie qui fascine Su Nah. Un courage qu’elle envie de la plus douce des façons. Liên était une femme forte et indépendante et quand bien même elle devait bien avoir des défauts Su Nah n’en voyait aucun pour l’instant. Elle lança son application de musique pour en changer et mettre un air plus rythmé. Piochant dans le paquet de snacks qu’elle avait ouvert sur la table basse. Habituée des lieux à tel point que Liên lui avait donné les codes de sa porte d’entrée sans se poser de questions. Une confiance totale qui témoignait d’une amitié solide. La jeune coréenne appréciait d’une certaine façon pouvoir se fondre dans son intimité. Respectant malgré tous certaines limites, Su Nah s’imprégnait de cet appartement aussi familier qu’étranger. Un vice caché et discret. Entendant le digicode sonner elle saute du canapé avec un sourire ravis et s’élance vers l’entrée « je suis là ! » dit elle joyeuse bien que son amie devait largement s’en douter à la lumière allumée. Comme une enfant malicieuse, Su Nah apparut à l’entrée avec un sourire doux et le regard pétillant. « salut ! »  elle rejeta sa chevelure noire en arrière et se décala pour laisser passer son amie. « Je t’attendais ! » dit-elle bien que ce soit évident. Se précipitant déjà pour l’aider à se débarrasser de ses affaires. la voilà déjà à vouloir poser un million de questions, mais elle laissait le temps à la jeune femme de rentrer chez elle. Jamais Liên ne s’était plaint des arrivées inattendues de Su Nah, aussi une certaine habitude s’était alors installée entre elles. Mais il faut dire que dans son monde peu de gens ressemblaient à Liên. Peu de gens étaient à leur image, la vietnamienne avait alors quelque chose de rassurant et de familier malgré leur différence.

La route était bouchée de voitures, comme tous les jours à cette heure-ci. Liên avait les yeux rivés sur l’extérieur, au chaud dans un taxi alors qu’elle rejoignait son appartement après une belle journée passée dans sa galerie. Ses pensées défilaient, mais restaient généralement centrées sur cette charmante demoiselle qu’elle croisait toujours plus souvent entre les murs du Contemporary Maze, contemplant les différentes œuvres d’art. Pour ne pas dire qu’elle était presque en panique face à l’idée que cette jeune femme était beaucoup trop jolie pour que son cœur tienne le rythme. La vietnamienne en avait connu des belles femmes, mais elle avait toujours joué avec celles qui étaient plus âgées qu’elle. Cette fois, la situation était différente alors que Liên pouvait facilement deviner que cette Wang Dana était plus jeune de quelques années. C’était différent, c’était nouveau et frais. Et ça intéressait beaucoup la jeune femme qui n’avait qu’une hâte : la connaître un peu plus. Elle aurait l’occasion, plus tard, de jouer avec la plus jeune, de voir ce qui se cacherait sous son masque de gentille jeune fille. Car Liên y voyait quelque chose en plus, bien au-delà des bonnes manières et de la prestance chic. Elle y était habituée pourtant, mais c’était toujours jouissif de découvrir que derrière ces masques se trouvaient parfois des vices et fantasmes inavouables. Elle n’avait donc qu’une hâte, arriver à l’attirer dans un lit et la découvrir.

La voiture ralentit avant de s’arrêter complètement. Liên sortit du véhicule, remettant proprement sa robe et entra dans l’immeuble où se trouvait son appartement, la tête haute et le dos droit. Lorsqu’elle ouvrit la porte, après avoir correctement entré le code, la première chose qu’elle remarqua fut la lumière allumée. Si la surprise était présente sur son visage, la peur ne l’était pas. La vietnamienne se doutait déjà de la présence entre ses murs et ses pensées furent confirmées lorsqu’elle entendit la voix familière de son amie. « T’es là. » Elle fut heureuse que son amie soit présente, ayant dans l’idée de profiter d’une soirée où elle pourrait se détendre après ce gay panic mode qu’elle avait vécu dans la journée. Comme une princesse qui descendait de son trône, elle descendit de ses escarpins, perdant ainsi la grâce qu’elle s’efforçait de garder toute la journée. Son appartement était son espace à elle, privée, et surtout loin de l’image qu’elle montrait d’ordinaire. Dans son appartement elle troquait ses vêtements de marque pour des vêtements du marché beaucoup plus confortables. « T’es là depuis longtemps ? » Elle s’approcha de son amie avant de la prendre dans ses bras. Puis, elle laissa tout son poids lui tomber dessus. « Je suis fatiguée de ma journée. » Pourtant, celle-ci n’était pas finie alors qu’elle avait repéré un coin de couloir dans son propre immeuble qui relâchait des ondes négatives. « J’espère que t’es en forme car investigation, il y a. » Les deux femmes avait le temps, Liên devait encore préparer tout son matériel puis, surtout, elle avait faim.

Su Nah affichait un sourire doux en la voyant approcher et la réceptionna avec plaisir dans ses bras. « Pas longtemps. » dit-elle-même si tout était relatif. Peut-être moins d’une heure ? Mais pour dire vrai elle n’avait pas vu le temps passer. Elle se sentait chez elle ici, les heures défilaient sans qu’elle ne les remarque. Elle caressa le dos de son amie pour la réconforter de cette journée qui semblait avoir été longue pour elle. Su Nah avait la chance de bosser pour un ami, et de pouvoir aménager ses horaires le plus aisément possible. Elle faisait d’ailleurs un si bon travail qu’il ne regardait ses chiffres que dans l’unique intérêt de s’assurer que tout tournait même si la confiance était installée. Passant une main dans les cheveux de Liên, elle se détacha doucement pour la laisser entrer chez elle avant que son visage ne s’illumine. « C’est vrai ?! » s’exclame-t-elle. Il n’y avait que Liên pour l’embarquer dans de telles situations. Su Nah ne s’était jamais vraiment posé la question. Elle allait au temple et priait le plus part du temps, sans jamais réellement se convaincre qu’une telle chose pouvait exister. La finalité de la mort semblait être suffisante pour ne pas imaginer une suite. Pourtant, avec Liên, Su Nah avait ouvert d’avantage son esprit, jusqu’à y croire. Croire qu’il puisse y avoir autre chose. Su Nah n’en était qu’à l’apprentissage et suivait son amie comme on le ferait avec un maitre. Elle voulait découvrir ce monde qui l’intriguait et qui l’attirait. Cela remettait en cause sa perception du monde sur beaucoup de chose, mais pour autant cela ne l’effrayait pas. Pas encore tout du moins. Su Nah savait qu’elles ne risquaient pas de tomber sur un esprit comme on pouvait les personnifiés dans les films et les livres et quelques parts cela la rassurait autant que cela la décevait. La jeune coréenne avait encore tant de choses à découvrir de ce monde, pourtant elle aurait donné beaucoup de choses pour découvrir le second monde. Il n’avait pas fallu à Liên insister beaucoup sur les détails pour convaincre Su Nah de la suivre. Enfant curieuse, elle suivait le vietnamien avec excitation. « J’ai pris à manger, j’installe tout le temps que tu te prépares, on mange et on y va ! » et la voilà déjà à papillonner à droite à gauche pour que son amie n’est plus qu’à se mettre les pieds sous la table. Quelques dizaines de minutes plus tard, elle lance alors « A table, công chúa » lance-t-elle. Su Nah adorait donner des surnoms aux gens qu’elle aimait. Elle n’avait aucune aversion pour les prénoms, plus encore face à celui de Liên qu’elle aimait particulièrement, mais adorait souligner le côté unique de chacun de ses amis. Công chúa signifiait princesse dans la langue maternelle de son amie, et elle n’aurait trouvé aucun autre mot pour mieux la qualifier. Elle avait mis du temps à savoir le prononcer correctement. Mais désormais, sa princesse, avait son surnom unique, preuve que leur amitié était sincère et comptait beaucoup pour Su Nah. « Au fait Sori te passe le bonjour ! » dit-elle en criant de la cuisine tout en suçotant ses doigts d’avoir touché les plats pour les servir.

Si Liên appréciait parfois la solitude afin de se laisser vaquer à des activités qui, selon les dires des autres, ne lui ressemblaient pas – les jeux vidéo, entre autres – elle ne pouvait cependant nier le bonheur qu’elle ressentait lorsqu’elle découvrit son amie chez elle. C’était comme si une bouffée de chaleur, d’énergie venait la frapper en plein fouet lui donnant de nombreux sentiments positifs. Sa journée avait été longue, mais celle-ci était aussi déjà oubliée alors que l’esprit se perdait entre les bras de la jeune femme. Quelques minutes, le temps de prendre son souffle, de passer de la L iên au travail à la Liên confortable du dimanche. Cette transition passée, la vietnamienne rappela donc qu’il y avait un lieu sur lequel elles devaient se rendre. Elle n’allait pas demander à Sunah d’attendre dans son appartement, alors qu’elle partirait dans une nouvelle aventure, à exercer son deuxième métier, secret. Surtout que la jeune coréenne n’avait pas le choix, au final. Liên lui imposait son amitié et tous ses défauts et étrangetés qui allaient avec, c’était comme un contrat silencieux qu’elles avaient signé. En échange, elle ferait tout pour garder le sourire sur le visage mignon de sa meilleure amie. « J’ai entendu des rumeurs concernant un lieu. » Sa voix sous entendait qu’il y avait plus à dire, or elle tâchait toujours de garder le suspense pour sa petite Sunah, pour la mettre face au fait sur place. Toujours, bien évidemment, en tentant de l’éloigner des situations dangereuses. Celles-ci était réservée pour la jeune femme vietnamienne, qui avait beaucoup plus d’expérience et pouvait gérer plus facilement les imprévus des âmes affolées.

Heureuse de voir que son amie avait tout prévu, elle la laissa prendre possession de la cuisine, alors qu’elle se retira dans sa chambre pour se changer. Elle enfila de simples vêtements noirs, près du corps pour que ceux-ci ne la gêne pas dans sa quête, puis s’attacha les cheveux avant de retrouver Sunah. Elle était loin de l’image élégante qu’elle portait au quotidien, mais au moins, elle était confortable. « Ça sent bon, Miu. » Comme la coréenne utilisait le mot vietnamien pour dire Princesse, Liên utilisait celui qui voulait dire chat pour appeler son amie. « Comment va-t-elle ? » Liên ne voyait que très peu la partenaire de son amie, mais elle l’appréciait grandement. Toute personne qui pouvait rendre Sunah heureuse, était une personne qui ne pouvait qu’être amie avec la jeune femme. S’emparant des assiettes, elle mena la marche jusqu’au salon, où elle s’assit à terre derrière la table basse. Celle-ci faisait face à une télévision dernier cri mais qui n’était allumée que lorsque Liên jouait ou branchait son ordinateur. « Cette fois, tu feras attention. » Elle parlait bien évidemment de l’aventure qui les attendait après leur repas. « Car j’ai sauvé ta peau, une fois mais pas deux. » Quel mensonge, alors que Liên savait pertinemment qu’elle sauverait sa meilleure amie autant de fois qu’il le fallait. Elle pourrait même mettre sa vie en danger pour elle. Elle aimait protéger les autres, c’était sa façon de montrer son affection, elle qui avait l’habitude de recevoir de ses sugar mummies, elle avait aussi appris à donner. « Je ne suis même pas allée voir le lieu, si ça se trouve, il y a rien. »

J’ai entendu des rumeurs concernant un lieu. Il n’en avait pas fallu beaucoup plus à Su Nah pour sentir l’excitation et l’impatience la gagner. Chaque fois que sa meilleure amie lui soufflait ces mots il n’en avait pas fallu plus pour que Su Nah la suive. Les yeux fermés, elle se laissait entrainer dans les folies de Liên avec plaisir. Attachant ses cheveux, elle prit place aux côtés de son amie une fois que tout fut installer sur la table. Elle avait faim. Elle savait aussi que son amie allait aimer le plat qu’elle lui avait préparé. Avec amour et concentration. Elle tira sur sa queue de cheval pour la resserrer plus encore, en croisant ses jambes sous la table. « Très bien ! » assure-t-elle « Elle a plein de boulot en ce moment, donc c’est un peu chaud avec les cours, mais elle s’en sort parfaitement ma petite femme » dit-elle avec affection. Elle était fière de So Ri, elle se démenait pour tout dans la vie et réussissait à merveille. Su Nah s’assurait du bien-être de sa petite-amie. Tout du moins elle essayait, après tout après l’enfer qu’elle lui a fait vivre pendant des mois c’était la moindre des choses … Elle attrapa ses baguettes et se mit à manger rapidement. Dans un rire elle agite ses baguettes devant son visage « Tchhhh n’importe quoi, tu n’sauras pas vivre sans moi. T’es obligé me sauver. » dit-elle avec ses yeux de chat botté. Se voulant adorable elle afficha le plus jolie des sourires avant de rire malicieusement. Elle avait beaucoup trop hâte de ressentir cette adrénaline et cette sensation de peur. C’était dangereux, parfois même, elles prenaient des risques beaucoup trop importants. Dans de vieilles bâtisses, ou bien simplement en trainant dans des lieux pas toujours très bien famé. Mais qu’importe, Su Nah savait que cela faisait partie du jeu et si c’était pour être témoin d’événement surnaturel … elle appréciait l’idée. « Faudrait simplement que tu me prêtes des baskets, parce que je ne suis pas sûr que mes bottines fassent l’affaire ! » dit-elle avec un petit air enjoué, sa queue de cheval s’agitant alors qu’elle se pencha pour manger. Elle planta son regard dans celui de sa meilleure amie et souffla « Peut-être mais … tu crois quand même qu’on pourrait voir quelque chose de … surnaturel ? » elle quémandait presque comme une enfant. Son repas fut rapidement englouti, elle se releva qu’une seule fois pour aller chercher de l’eau à la cuisine et revint tout aussi vite. Déjà prête pour partir, mais il fallait encore qu’elles finissent de se préparer. « Je ferais la vaisselle en rentrant si tu veux ! » dit-elle pour convaincre son amie de partir dès que possible. Se glissant derrière sa meilleure amie elle attrapa ses cheveux pour les attacher, sans lui demander son avis, comme une habitude, et lui fit un joli chignon avant d’embrasser sa joue « parfait. Tu es prête ! » rit-elle parce qu’elle savait qu’elle pressait Liên comme une enfant le soir de Noël. Elle se redressa et s’étira : prête.

L’excitation de son amie quant à l’aventure qui les attendait était palpable. Même si le danger n’était jamais très loin, qu’elles encouraient toujours un risque à chaque rencontre, qui pouvait vite devenir mauvaises, Liên appréciait grandement sa présence. Elles se connaissaient tellement bien que c’était devenu un avantage pour la vietnamienne car elle pouvait presque prédire les faits et gestes de son amie et ainsi la protéger au mieux. Bien qu’au final dans la majorité des cas, il ne se passait pas grand-chose et les deux femmes finissaient bien souvent à attendre une bonne partie de la nuit pour rien. C’était le risque, l’aventure n’était pas toujours aussi palpitante qu’elle en donnait l’air. Demandant des nouvelles de la petite-amie de Sunah, Liên écoutait attentivement. Parfois elle l’enviait pour avoir une personne comme ça dans sa vie, même si la jeune femme était la première à profiter de son célibat qu’elle voyait comme une liberté. Elle se permettait de voir qui elle souhaitait, de draguer toutes les jolies femmes qu’elle croisait et surtout de s’intéresser à une en particulier qui visitait régulièrement la galerie où elle travaillait. « T’en qu’elle s’en sort, j’espère que tu trouves le temps pour la voir quand même. » Car avoir une petite-amie c’était bien, mais si par faute de temps il n’y avait pas la possibilité de l’approcher, la toucher et la posséder, Liên trouvait ça bien triste. Attrapant ses baguettes, elle commença à picorer dans le plat de son amie, continuant ses reproches qui n’en étaient pas et menaçant de la laisser dans le danger si danger il y avait. « Ouais, malheureusement t’as raison. Ça serait bien trop chiant qu’il t’arrive quelque chose, imagine tous les papiers à faire, j’explique quoi moi après à la police ? » C’était toujours très appréciable de pouvoir taquiner ainsi sa meilleure amie, surtout lorsqu’elle savait qu’elle ne vexerait pas. Alors c’était armée d’un sourire en coin et plein d’espièglement que Liên mangeait tranquillement ce que Sunah lui avait préparé. « Dis simplement que tu veux encore me prendre des vêtements. » Liên était fichue car elle ne savait jamais dire non à son amie. Comment le pouvait-elle alors qu’elle alors qu’elle avait une femme aussi adorable en face d’elle. Très jolie et pourtant une des rares femmes pour lesquelles la vietnamienne n’avait jamais eu d’attirance sexuelle car elle la voyait plus comme une sœur qu’elle n’avait jamais eue. Le repas fini, les deux femmes se préparèrent pour cette virée nocturne qui était prometteuse. « Je te connais, tu vas dormir en rentrant. » Et Liên était, de toute façon, spéciale lorsqu’il s’agissait de nettoyer sa vaisselle. Elle tenait à le faire, elle, car ça l’aidait à se relaxer et tout simplement car elle aimait ça. Mettre de l’ordre dans sa maison, pour mettre de l’ordre dans sa vie. Beaucoup trop pressée par son amie, la jeune femme se força à se lever pour récupérer les dernières affaires et revenir vers l’entrée de son appartement. « T’es vraiment une gosse. » Et c’était ainsi qu’elle l’aimait d’ailleurs. « Tiens, prends ça et suis-moi. » Le lieu en question n’était pas très loin de l’appartement de la vietnamienne, seulement à quelques stations de métro et quelques mètres à faire à pied et les deux femmes était devant un bâtiment habité mais dont une porte au rez-de-chaussée laissait une odeur désagréable aux narines de Liên. « Bon, sois sage, d’accord ? »

« Je suis à la maison dès qu’elle a fini. » sourit Su Nah tendrement pour souligner le fait qu’elle passait, dès qu’elle le pouvait, tout son temps libre avec sa petite-amie. Amusée par les remarques de sa meilleure amie, Su Nah laisse échapper un rire avant de dire d’une voix moqueuse « Oui voilà, la police, ça serait contraignant d’avoir à expliquer pourquoi on était là-bas à cette heure de la nuit ! » Sa relation avec Liên était simple et à la fois si forte. C’était agréable d’avoir quelqu’un vers qui se tourner ainsi. Savoir qu’elle serait là. Au même titre que Sori. Leur sexualité commune n’avait pourtant jamais été un obstacle à leur amitié, parce qu’elles savaient pertinemment qui elles étaient l’une pour l’autre et que de vouloir plus gâcherait tout. Le sexe pouvait être fortement appréciable mais il faisait le plus souvent plus de dégâts qu’autres choses. Puis Su Nah aimait Sori depuis des années, quand bien même leur histoire a été longue et compliqué à se vivre … Une rencontre qui aurait pu tout détruire mais … Su Nah n’aurait rien changé dans le fond, Sori était sa femme et c’était avec elle qu’elle voulait vivre … Su Nah n’insista pas pour la vaisselle, autant par impatience que par compréhension. Liên avait ses habitudes et la jeune coréenne ne voulait pas déranger plus qu’autre chose. Portant enfin les affaires dont elles avaient besoin, elle piqua des baskets à Liên avant de la suivre jusqu’à ce bâtiment. Le trajet avait été rapide et les regards sur elles peu nombreux. De quoi avaient-elles l’air pourtant ? La jeune femme s’amusait pourtant de l’image qu’elles pouvaient donner. Le bâtiment ne lui inspirait rien qui vaille et pourtant, c’était bien là qu’on trouverait le plus étrange des phénomènes. Tout du moins l’espérait-elle. il y avait comme un voile de mystère que Su Nah voulait découvrir avec son ami. Il y avait parfois des tensions qu’elle ne pouvait expliquer, et des situations dans laquelle elle s’était perdue avec son amie, et pourtant … elle n’avait jamais eu peur. Frissonnant parfois, peut-être d’inquiétude, mais l’adrénaline était le genre de drogue qu’elle adorait avoir avec Liên. Passant derrière la jeune vietnamienne, Su Nah pencha la tête pour regarder près de la porte. L’odeur lui chatouillait le nez et le faisait grimacer. « A ton avis cette odeur vient de quoi ? » demande-t-elle tout bas s’était mise à chuchoter sans trop savoir pourquoi. Ne jamais déranger la quiétude du lieu semblait être une règle de mise. A la suite de son amie elle entra dans la bâtiment en regardant autour d’elle. « Tu crois que d’autres personnes viennent ici … ? » demande-t-elle, ne parlant que d’humains aventureux comme elle, ou à la recherche d’un coin caché. Elle avisa un escalier, et suivant les conseils que sa meilleure lui avait déjà donnés, elle s’assurait que chaque marche soit solide avant de grimper dessus afin de ne pas faire passer sa jambe au travers d’une planche de bois. Le risque à explorer ce genre de lieu n’était pas les fantômes qu’ils croiseraient … mais les lieux le plus souvent délabré par le temps. L’odeur se faisait de plus en plus persistante et nauséeuse. « Ça a l’air de venir de là. » dit Su Nah en pointant sa lampe vers le haut du palier. Soudain sérieuse, la jeune femme restait concentré sur tout ce qu’elle voyait et percevait.

D’habitude la prudence était de mise lors de ces visites spéciales, cependant Liên pouvait parfois prendre des risques. Elle se rappelait de cette fois-là avec le chinois bien étrange et pourtant lui ressemblait sous bien des aspects. Il l’avait appelée médium, un terme que la vietnamienne n’avait jamais utilisée pour se qualifier elle-même. Elle avait ses propres mots, dans sa langue maternelle, certes mais qu’elle traduisait par sorcière ou docteur. Elle soignait les âmes après tout et les aider à passer d’un monde à l’autre. Elle ne cherchait jamais le combat contrairement à tout ce que l’on pouvait voir dans les films d’horreur de bien piètre qualité. Les deux femmes arrivaient devant le bâtiment en question et la plus âgées des deux ferma les yeux quelques secondes pour tâter le terrain. Elle ne sentait rien, pour le moment mais les airs peu frais de la capitale n’étaient pas forcément. Cette odeur particulière au jasmin ne survenait que lors d’une déclaration paranormale forte, souvent aussi qualifiée d’un attaque. Les deux femmes pénétrèrent le bâtiment qui semblait abandonné. Seuls des graffitis et restes de bouteilles de soju étaient la preuve d’un passage plus ou moins récent. Liên les ignora car le silence constant témoignait de la désertion des lieux. « Je ne sens rien. » Sûrement que son nez était bien trop habitué à l’odeur de fleur du démon pour se rendre compte d’autres flagrances flottantes dans l’air. Ou alors c’était parce qu’elle portait toujours le parfum qu’elle s’était mis le matin-même, puis à midi pendant sa pause. « Je t’ai dit de rester prudente. » Il était mieux de se répéter alors qu’elle voyait déjà sa meilleure amie gambader vers cet escalier douteux. Bien qu’elle plaisantait plus tôt sur son hésitation à l’amener avec elle, c’était réellement de l’inquiétude qui se cachait derrière. « D’autres viennent, mais je pense que nous sommes seules ce soir. » Et lorsqu’elle disait seules, elle parlait bien d’autres présences humaines. Il n’y avait qu’elles, et ces rumeurs qui dénonçaient la présence d’une âme perdue. Sunah semblait toujours suivre cette odeur étrange. Liên l’observait avec attention, prête à bondir au moindre problème. Ce scénario lui rappelait un film d’horreur, quand la personne montait les escaliers jusqu’à grenier pour faire face à cet enfant blanc de mort. « Mets-toi derrière moi. » Dit aussitôt la jeune vietnamienne. L’odeur du jasmin n’était toujours pas présent ce soir, mais elle pouvait arriver à tout moment. Liên passa devant, s’aidant de la lumière de la lampe de son amie et sortit un pot de sel qu’elle versa sur les marches petit à petit. C’était censé bloquer le fantôme, arrêter sa course ou au moins le ralentir. Elle ne s’arrêta cependant pas là alors qu’elle sortit de l’encens pour l’allumer. Elle s’arrêta sur le palier, puis se pencha en avant, demandant ainsi l’autorisation à l’entité pour pénétrer l’étage. « Nous sommes deux, nous ne voulons pas vous gêner. » Elle faisait confiance à sa meilleure amie, qui avait assez été partie à l’aventure avec elle, pour réitérer ces gestes et qu’elle ne déclenche pas la colère de l’âme. Si âme il y avait. « C’est quoi cette odeur alors ? » Elle avait l’impression d’avoir perdu l’odorat. Elle se retourna vers sa meilleure amie quand un bruit sourd la fit sursauter. Ça venait du bout du couloir. Liên fit un pas en avant lorsqu’une ombre arriva à toute vitesse sur elle, passant entre ses jambes pour détaler dans les escaliers. « Merde, c’était qu’un chat. »